dimanche 27 novembre 2022

La Suède fournit des détails sur les épidémies et les cas de maladies d'origine alimentaire en 2021

«La Suède fournit des détails sur les épidémies et les cas de maladies d'origine alimentaire en 2021», source article de Joe Whitworth paru le 26 novembre 2022 dans Food Safety News, complété par mes soins -aa.

La Suède a noté une augmentation des épidémies et des cas de maladies d'origine alimentaire en 2021, mais les niveaux étaient toujours inférieurs aux données de la pandémie d'avant la COVID-19.

Le nombre de foyers de cas signalés à l'Agence suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket) en 2020 et 2021 a été affecté par les mesures prises pendant la pandémie.

Il y a eu 251 rapports de foyers de cas d'intoxication alimentaire suspectées ou confirmées avec 1 467 personnes malades. Le nombre de signalements et le nombre de cas ont augmenté par rapport aux 160 foyers et 1 314 cas en 2020, mais restent inférieurs à la moyenne historique.

Lorsque plusieurs restrictions liées au coronavirus ont été levées à l'automne 2021, le nombre de cas a augmenté. Seize épidémies majeures se sont produites au cours de cette saison.

Onze personnes ont été hospitalisées dans sept épidémies et une personne est décédée lors d'une épidémie à Campylobacter qui a infecté huit personnes.

Causes des cas d’intoxication alimentaire
Pour 213 rapports et 843 cas, la cause était inconnue. Les bactéries ont été mises en cause pour 26 foyers et 343 cas, suivies des virus dans 12 événements avec 194 cas, et d'autres agents tels que l'histamine ou les lectines dans sept rapports avec 52 cas.

Norovirus a causé le plus grand nombre avec 11 foyers et 189 cas, suivi de Salmonella avec huit foyers et 179 cas. Norovirus a diminué en 2020 mais Salmonella a augmenté.

Listeria était à l'origine de cinq foyers avec 14 cas d’infection et Campylobacter en a causé cinq avec 23 cas. Quatre foyers avec 78 infections étaient dues à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC). Cryptosporidium a touché 23 personnes et un foyer à Yersinia enterocolitica en a rendu malade 16 personnes.

Quatre autres épidémies qui ont également eu des cas au cours des années précédentes ont été signalées. Dans une épidémie à Listeria monocytogenes, 17 personnes ont été atteintes depuis 2019 avec une source inconnue. Le tahini et la halva ont rendu malades 41 personnes depuis 2019.

Les catégories d'aliments avec les maladies les plus signalées étaient les légumes avec 210 cas et les fruits de mer tels que les huîtres, les moules et les produits de la pêche avec 151 patients.

Trois foyers de cas à l’histamine étaient liés à du thon d'Asie du Sud-Est et des framboises surgelées de Bosnie étaient à l'origine d'un incident. Une épidémie à Salmonella a été attribuée à des graines germées de luzerne dont les graines provenaient d'Italie et une épidémie causée par Yersinia enterocolitica a été liée à de la laitue iceberg d'Espagne. L'épidémie à Cryptosporidium était due au chou frisé produit en Suède.

Dans 55% des rapports, et pour 41% des cas, la source d'infection était des aliments contaminés dans des installations telles que des restaurants, des cafés ou des cuisines dans les écoles.

Le principal facteur contributif était «infection et/ou mauvaise hygiène du personnel», qui était présent dans 18 des 52 rapports. Cela signifie que les personnes qui ont manipulé des aliments étaient porteuses d'infection ou n'ont pas suivi les bonnes pratiques d'hygiène. Le deuxième facteur le plus courant était «un stockage incorrect en termes de temps et de température», qui a été répertorié dans 15 rapports.

Résultats des inspections
Un autre rapport a révélé que les contrôles alimentaires sont largement revenus à la normale après une baisse due au pic de la pandémie de COVID-19.

Les contrôles des entreprises alimentaires et alimentaires impliquent plusieurs autorités différentes, notamment l'Agence suédoise de l'alimentation, les conseils administratifs des comtés et les autorités de contrôle municipales.

Le nombre d'inspections dans la fabrication, la distribution et les ventes a augmenté après la forte baisse de la pandémie en 2020. Un pourcentage plus élevé d'installations à haut risque ont également été inspectées.

Cependant, il y a des points à améliorer. Par exemple, dans la production primaire, les autorités locales n'ont pas atteint l'objectif de 1 000 contrôles. En 2021, seuls 72% de ces contrôles ont été effectués, contre 78 % l'année précédente. Étant donné que la fréquence des inspections est faible dans la production primaire, il est important que les inspections prévues soient effectivement réalisées, explique Cecilia Svärd, chef du département d'évaluation de l'Agence suédoise de l'alimentation.

Risque que les objectifs ne soient pas atteints
Il existe un plan national de contrôle des aliments, appelé plan national suédois de contrôle de la chaîne alimentaire. Dans le plan d'inspection, il y a des objectifs opérationnels qui, entre autres, indiquent combien d'inspections doivent être effectuées dans certains domaines sélectionnés.

Il est frappant de constater que bon nombre des objectifs opérationnels du plan de contrôle national sont loin d'être atteints. Cela signifie qu'il y a un risque que plusieurs des objectifs ne soient pas atteints en 2022, explique Cecilia Svärd.

Dans le contrôle municipal des aliments, il existe encore de grandes différences dans la fréquence des contrôles et dans la manière dont les lacunes découvertes dans les entreprises alimentaires, les producteurs et les distributeurs sont traitées par les municipalités. Il y a aussi des municipalités qui financent leur inspection alimentaire de la mauvaise façon.

Contrôle alimentaire en Suède
Le contrôle des denrées alimentaires et des entreprises alimentaires est effectué par plusieurs autorités différentes. Il s'agit de l'Agence suédoise de l'alimentation, des administrations des comtés, des autorités de contrôle municipales et de l'Inspection de la défense pour la santé et l'environnement (FIHM). Le contrôle effectué par la FIHM n'est pas signalé dans le rapport.

Commentaire
Le nombre de contrôles et la façon dont ils sont faits semblent un souci constant en Suède, mais au moins, ça a le mérite de la transparence. Signalons qu'environ 70 000 contrôles en sécurité des aliments ont été réalisés en 2021, c’est nettement supérieur à la France.

Choses lues sur la souffrance animale, la barbarie et la corrida

Dans un entretien au Figaro du 26 novembre 2022 avec Eugénie Bastié, Jean-Claude Michéa, philosophe, indique, «Les habitants des métropoles ont une vision Walt Disney de l’animalité». Quelques courts extraits de cet entretien. Les sous-titres sont du blog.

Qui est barbare ?
C’est qu’un (ou une) anti-corrida vit précisément toujour par définition, son propre refus de chercher à comprendre qu’on puisse trouver la moindre valeur à un spectacle aussi « barbare » comme un signe supplémentaire de sa supériorité morale et humaine. Attitude typiquement néocoloniale, en somme et contre laquelle Lévis-Strauss nous avait pourtant mis en garde dans ‘Race et histoire’ : «Le barbare», y observait-il (Montaigne diasait d’ailleurs la même chose quatre siècles plutôt) «c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie.»

Corrida, acte de torture ?
Un torero risque sa vie (ou du moins de graves blessures) chaque fois qu’il affronte un taureau de combat. Klaus Barbie, lui, ne risquait rien chaque fois qu’il torturait Jean Moulin ! Et si on cherchait l’exemple d’une mort particulièrement atroce infligée à une bête incapable de se défendre, on devrait plutôt songer, au passage, aux milliers de brebis égorgées chaque année par ces loups que les amis d’Aymeric Caron semblent pourtant prendre le plus grand plaisir à réintroduire auprès des derniers bergers. Notre village célébrant chaque été le passage de la transhumance, c’est là un type de «souffrance animale» auquel je suis forcément très sensible !

Vous avez dit souffrance animale …
Le problème est que c’est aussi une réalité à laquelle les habitants des grandes métropoles sont devenus presque structurellement étrangers. Dans leur monde aseptisé, simplifié, et coupé de tout lien véritable avec la nature, la mort (y compris celle des humains) se voit en effet méthodiquement tenue à distance, la société «inclusive» (synonyme aujourd’hui de libéralisme intégral) devant désormais être conçue – sur le modèle des campus de l’Amérique woke – comme un immense safe space (ou un immense parc Disney).

Les anti-corrida veullent-ils la fin d’une culture populaire ?
L’actuelle croisade de classe contre la corrida – dont le pauvre Aymeric Caron n’est que l’idiot utile (un rôle dans lequel, cela dit, il est toujours parfait!) ne peut donc être entièrement comprise que si on la réinscrit d’abord dans un projet politique beaucoup plus général: celui d’éradiquer définitivement tous les obstacles culturels (au premier rang desquels, naturellement, la plupart des traditions populaires encore vivantes) au développement sans réplique (ou «sans la moindre limite morale ou naturelle», comme l’écrivait Marx ) du Marché «autorégulé» et uniformisateur. Il ne faut donc pas se leurrer. Cette offensive en règle contre la corrida n’est en réalité que la première étape – ou le galop d’essai – d’un processus «néolibéral» visant à «déconstruire», à terme, toutes les formes d’autonomie et de culture populaire. Il n’est donc pas nécessaire d’être soi-même un amoureux de la corrida pour comprendre tout ce qui est en jeu dans cette croisade de classes.

samedi 26 novembre 2022

Les contrôles des restaurants existent dans le Val d'Oise, un restaurant et un commerce fermés à Franconville et Argenteuil

C’est encore une opération dans le Val d’Oise, décidément ce département nous donne régulièrement des nouvlles de la sécurité des aliments dans ce pays. «Contrôles sanitaires : un restaurant et un commerce fermés à Franconville et Argenteuil», source article de Thomas Hoffmann de l’actu du 25 novembre 2022.

Vendredi 25 novembre 2022, la préfecture a annoncé la fermeture administrative d'un restaurant de Franconville et d'un traiteur d'Argenteuil à la suite de contrôles sanitaires.

Des denrées en décomposition traînant sur des étagères, des restes de viande de kebab abandonnés dans un sac ou encore un couteau à enduire utilisé pour la cuisine.

Les constatations effectuées lors d’un contrôle sanitaire par les agents de la Direction départementale de la protection des populations du Val-d’Oise (Ddpp95) ont entraîné la fermeture du restaurant Istanbul, situé avenue des Marais à Franconville, a annoncé vendredi 25 novembre 2022 la préfecture du Val-d’Oise.

Les opérations de contrôles sanitaires se multiplient
Depuis plusieurs mois, les services de l’État multiplient les opérations de contrôle, «afin d’assurer la sécurité des consommateurs dans le Val-d’Oise». Propreté des lieux, conservation des aliments, date de péremption, traçabilité des produits… les inspecteurs de la Ddpp ne laissent rien passer.

Pour le restaurant Istanbul, ces derniers ont pointé du doigt des locaux et équipements sales et vétustes, des denrées conservées dans des conditions inadéquates ou dont les dates limites de consommation sont dépassées, des cafards présents dans les locaux, des pratiques de traçabilités des denrées non respectées denrées alimentaire.

«Un grand danger d’intoxication alimentaire»
Leur conclusion est sans appel, les agents ont souligné «un grand danger d’intoxication alimentaire» entraînant la fermeture immédiate de l’établissement jusqu’à ce qu’il se mette aux normes d’hygiène en vigueur.

Par ailleurs, la préfecture a également annoncé la fermeture administrative de l’enseigne Chez Mariama, présente au marché Héloïse d’Argenteuil.

Un premier contrôle en juin
Ayant déjà été contrôlé en juin dernier par les inspecteurs de la Ddpp, ces derniers ont constaté que le commerce ne s’était pas mis en conformité comme cela lui avait été signifié.

Les agents ont ainsi relevé plusieurs infractions : denrées conservées dans des conditions inadéquates, non formation du personnel aux bonnes pratiques d’hygiène, système de nettoyage-désinfection des mains non hygiénique, pratiques de traçabilités des denrées non respectées.

© Préfecture du Val d’Oise, denrée en décomposition.
On lira les deux tweets de la Préfecture du Val d’Oise ici et ici.

Complément
Le blog remercie sincèrement le Préfet du Val d'Oise car, grâce à lui, plusieurs articles ont été écrits,

Une recherche a analysé des études antérieures établissant un lien entre la viande rouge et le cancer. Tout sauf évident ...

«Une recherche a nalysé des études antérieures établissant un lien entre la viande rouge et le cancer», source Meatingplace. Tout sauf évident ...

Des études antérieures, qui ont proposé un lien entre la consommation de viande rouge non transformée et certains types de cancer, sont basées sur «de faibles preuves d'association», selon une nouvelle revue des données publiée dans la revue Nature Medicine.

Dans l'article, «Health effects associated with consumption of unprocessed red meat: a Burden of Proof study» (ou Effets sur la santé associés à la consommation de viande rouge non transformée: une étude sur la charge de la preuve), une équipe de chercheurs et de scientifiques de la santé de l'Université de Washington «a mené une revue systématique et mis en œuvre une méta-régression ... pour évaluer les relations entre la consommation de viande rouge non transformée et six effets potentiels sur la santé», selon le résumé de l'article.

Les auteurs ont trouvé de «faibles preuves» entre la consommation de viande rouge non transformée et le cancer colorectal, le cancer du sein, le diabète de type 2 et les cardiopathies ischémiques, aucune preuve d'une association entre la viande rouge non transformée et l'AVC ischémique ou l'AVC hémorragique ; et que bien qu'il existe des preuves que la consommation de viande rouge non transformée soit associée à un risque accru d'incidence de maladie et de mortalité, «elles sont faibles et insuffisantes pour faire des recommandations plus fortes ou plus concluantes.»

Des recherches plus rigoureuses et plus puissantes sont nécessaires, ont-ils conclu, pour mieux comprendre et quantifier la relation entre la consommation de viande rouge non transformée et les maladies chroniques.

La plupart des études examinées par l'équipe comparaient la santé d'un groupe de personnes consommant beaucoup de viande non transformée à celle d'un autre groupe consommant peu de viande.

Charge de la preuve (burden of proof)
L'outil burden of proof ou charge de la preuve montre la force des preuves entre les risques pour la santé et les résultats, indiquant la probabilité que certains comportements aient un impact sur la santé.

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de novembre 2022

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le Seismo de novembre 2022 (11/2022). Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une petite sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

Microbiologie
Microplastiques et transmission virale par l’eau: Une étude australienne récente a révélé que les virus peuvent s’accrocher aux microplastiques et prolonger leur infectivité, ce qui signifie qu’il pourrait y avoir un risque accru de transmission de virus par l’eau et l’environnement. Les microplastiques pouvant potentiellement accumuler des virus et voyager en empruntant les voies navigables, les auteurs concluent qu’il pourrait être risqué de manger des fruits de mer récoltés dans des zones où ils sont fréquemment contaminés par des microplastiques. News Med Life Sc, 2 pages. (02.11.2022). Publication originale : Water Res.

Salmonella Litchfield dans du saumon: 33 personnes sont tombées malades dans différents États américains après avoir consommé du saumon contaminé par des salmonelles. La souche responsable de l’épidémie, Salmonella Lichtfield a été mise en relation avec du saumon frais cru. Le séquençage du génome entier (WGS) a montré que les bactéries provenant d’échantillons prélevés sur les personnes malades sont étroitement liées génétiquement, ce qui suggère que les personnes touchées par cette flambée sont tombées malades après avoir mangé les mêmes aliments. Food Poison Journal, 2 pages. (20.10.2022). Information additionnelle FDA.

Le microbiote intestinal produit diverses génotoxines lésant les cellules de l’hôte: Des membres inattendus du microbiote intestinal produisent diverses génotoxines qui lèsent l’ADN des cellules de l’hôte. Des bactéries peuvent endommager le matériel génétique de nos cellules et jouer un rôle dans le développement du cancer de l’intestin. Des études menées ces deux dernières décennies indiquent que les bactéries intestinales génotoxiques qui endommagent l’ADN ou qui provoquent des mutations de ce dernier sont des promoteurs critiques de la pathogenèse du cancer colorectal (CRC). SRF Wissenschaft Podcast, 1 page. (29.10.2022). Publication originale : Science.

Cultures de probiotiques dans des pâtes fraîches: Des recherches italiennes ont permis de découvrir une nouvelle recette permettant de prolonger la durée de conservation des pâtes fraîches de 30 jours grâce à des modifications de l’emballage et à l’ajout d’ingrédients. La méthode implique de modifier le ratio des gaz d’emballage sous atmosphère modifiée (MAP) et de combiner les films plastiques utilisés dans l’emballage pour contrôler la croissance microbienne et l’imperméabilité. Les chercheurs ont également ajouté un mélange de probiotiques multi-souches afin d’inhiber la croissance des bactéries. New Food Mag, 3 pages. (03.11.2022). Publication originale : Front Micr.

Des souches de S. aureus isolées chez des employés de la restauration: Une étude récente a fourni des informations sur la prévalence de Staphylococcus aureus sur les mains des employés des services de la restauration, ainsi que sur la pathogénicité et la résistance antimicrobienne (AMR) des isolats de S. aureus. Food Safety Mag, 2 pages. (03.11.2022). Publication originale : Microorganisms.

Amines biogènes dans des fromages: Des chercheurs d’Agroscope et de l’INRAE ont étudié la formation d’amines biogènes dans les fromages à raclette par la bactérie Morganella morganii. Ils ont conclu que M. morganii se développe bien dans le fromage et peut former des amines biogènes, en particulier la putrescine et la cadavérine. Afin de mieux mesurer le risque pour la santé des consommateurs, les questions de sécurité concernant ce type de bactérie devraient également être clarifiées, selon les scientifiques. Agroscope, 3 pages. (03.10.2022). Publication originale : IntDJ.

Gène de résistance à la tigécycline transféré, découvert dans des E. coli issus de porcs: Concernant la résistance aux antimicrobiens (RAM), une résistance à l’antibiotique tigécycline due à un transfert de gène a été signalée pour la première fois par l’Agence britannique de santé animale et végétale (APHA) chez des bactéries provenant du bétail. La tigécycline, dont l’utilisation dans l’élevage n’est pas autorisée, est un antimicrobien de dernier recours, d’importance critique, utilisé pour traiter les infections bactériennes multirésistantes chez l’homme. Food Safety Mag, 2 pages. (18.10.2022). Publication originale : J Antimicrob Chemother.

Nutrition
TikTok perpétue une culture alimentaire toxique: Une nouvelle recherche de l’Université du Vermont, aux États-Unis, révèle que le contenu le plus regardé sur TikTok concernant les aliments, la nutrition et le poids perpétue une culture alimentaire toxique chez les adolescents et les jeunes adultes et que les voix expertes sont largement absentes de la conversation. EurekAlert, 2 pages. (01.11.2022). Publication originale : Plos One.

Allergie
Une fibre alimentaire commune liée à une réponse allergique: Une étude récente suggère que l’inuline, une fibre alimentaire, peut modifier la composition et le métabolisme du microbiote intestinal, ce qui entraîne une réponse inflammatoire de type 2, généralement observée en réponse à des conditions respiratoires allergiques. L’étude met en question la relation entre l’alimentation, l’immunité et les prébiotiques généralement bénéfiques, en l’occurrence l’inuline, une fibre alimentaire couramment utilisée dans les suppléments antiinflammatoires. Med News Today, 5 pages. (08.11.2022). Publication originale : Nature

vendredi 25 novembre 2022

Quand le journal Ouest-France tente de faire peur avec les vilains produits chimiques

Les vilains produits chimiques ont mauvaise réputation et Ouest-France s’en sert, non pas pour informer, mais pour jouer à faire peur aux consommateurs !

Substances chimiques dangereuses : l’Europe lambine sur la révision de sa réglementation
La révision de ce règlement sur les substances chimiques était très attendue par les acteurs environnementaux mais a été reportée à la fin 2023.

Mauvaise nouvelle pour l’environnement et la santé des Européens : il va falloir attendre pour que la présence des substances chimiques dangereuses dans nos vies quotidiennes soit drastiquement réduite. La révision du dispositif Reach (pour enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques), était prévue début 2023. La Commission européenne l’a renvoyée à la fin de l’an prochain, si loin que le texte n’a aucune chance d’être finalisé avant les élections européennes de 2024.

Rappels : La curiosité de l'insouciante semaine

Le consommateur insouciant est un consommateur qui ne se préoccupe pas de quelque danger et ne s'en inquiète pas et pourtant ... Voici une brève histoire qui ne s’invente pas, mais apparemment le fabricant de cette tablette insouciante de chocolat a fait très fort, donc faisons-lui donc un peu de pub, jugez plutôt ...

Rappel le 24 novembre 2022 de la tablette de chocolat L’Insouciante sans sucres avec édulcorant (maltitol) de marque de Neuville pour cause de présence de sucres.

De plus, sept lot sont concernés, ça doit en faire des tablettes !
Lot
Date
013/21
Date de durabilité minimale 11/01/2023
106/21
Date de durabilité minimale 14/04/2023
249/21
Date de durabilité minimale 30/09/2023
349/21
Date de durabilité minimale 30/12/2023
140/22
Date de durabilité minimale 30/05/2024
122/22
Date de durabilité minimale 30/05/2024
208/22
Date de durabilité minimale 30/07/2024

- Motif du rappel : Présence de sucres, dépassement du seuil réglementaire de 0,5g/100g
- Description complémentaire du risque : Dépassement du seuil réglementaire de 0,5g pour 100g sucres : valeur obtenue 11,9g de sucres au 100g.
- Conduite à tenir par le consommateur : Ne plus consommer
- Rapporter le produit au point de vente : Remboursement
- Informations complémentaires publiques : Nous recommandons à nos consommateurs diabétiques ou intolérants aux sucres de ne pas consommer les produits et de les rapporter en magasin.

Au fait combien va coûter ce rappel insouciant ?

Les sulfites par voie alimentaire, selon l'EFSA

Selon l’EFSA, «Les sulfites : un problème de sécurité pour les grands consommateurs, mais les données font défaut».

Dans leur évaluation actualisée du dioxyde de soufre (E220) et des sulfites (E221-228), les experts de l'EFSA ont conclu que l'ingestion de sulfites par voie alimentaire pouvait poser un problème de sécurité pour les grands consommateurs d'aliments contenant ces additifs. En raison de lacunes dans les données disponibles sur la toxicité, l'ampleur de certains effets nocifs sur la santé n'a cependant pas pu être confirmée.

Les sulfites sont présents à l'état naturel dans notre organisme ainsi que dans des aliments tels que les pommes, le riz, les oignons et les choux, ou encore dans des boissons telles que le vin.

Les sulfites sont ajoutés comme conservateurs et antioxydants (par exemple, pour empêcher le brunissement) à toute une série de denrées alimentaires, notamment des fruits et légumes secs, des produits à base de pommes de terre, la bière et les boissons maltées, le vin et les jus de fruits. Ils peuvent également être utilisés pour arrêter la fermentation pendant le processus de vinification.

Seuil de sécurité
Le Dr Maged Younes, président du groupe scientifique sur les additifs alimentaires et les arômes de l'EFSA, a déclaré : «Les données de toxicité disponibles étaient insuffisantes pour nous permettre de dériver une dose journalière admissible (DJA). Nous avons plutôt calculé des marges d'exposition (ME), en tenant compte des apports alimentaires et de la dose associée aux effets neurotoxiques dans les tests sur les animaux.»

« La DJA constitue le seuil en dessous duquel nous savons que l'apport quotidien est sans danger. Lorsqu'il existe des preuves d'effets nocifs, mais pas suffisamment pour que nous puissions confirmer quelle quantité est sûre, la ME nous indique si les apports actuels sont susceptibles d'être nocifs.»

La ME est un rapport entre la dose minimale estimée à laquelle un effet nocif est observé et le niveau d'exposition à une substance donnée. Dans le cas des sulfites, un rapport inférieur à 80 pourrait indiquer un problème de sécurité.

Exposition des grands consommateurs
Le Dr Matthew Wright, président du groupe de travail de l'EFSA sur le dioxyde de soufre et les sulfites, explique : «Les ME que nous avons calculées étaient inférieures à 80 pour les grands consommateurs dans tous les groupes de population, à l'exception des adolescents. Cela signifie que les apports estimés pour ces consommateurs dépassent potentiellement ce qui serait considéré comme un apport sûr, jusqu'à 12,5% pour les enfants (3-10 ans) et jusqu'à 60% pour les adultes.»

Le groupe scientifique a trouvé des preuves d'effets nocifs sur le système nerveux central, tels qu'une réponse retardée des cellules nerveuses aux stimuli, un signe précoce de dysfonctionnement du système nerveux.

En raison du manque de connaissances disponibles, les scientifiques de l'EFSA ont également réitéré leur recommandation antérieure d'approfondir les recherches sur l'hypersensibilité ou l'intolérance chez certains consommateurs sensibles.

Avons-nous besoin de substituts de viande ?

«Lettre de l'éditeur de Food Safety News : à propos des nouveaux produits», source article de Dan Flynn paru le 25 novembre 2022 dans Food Safety News.

À un moment donné pendant la pandémie, je me suis retrouvé à l'Apple Store d'Austin ; Texas. J'avais besoin de remplacer mon MacBook Air et l’aimable dame qui m'aidait m'a suggéré d'ajouter une montre Apple à 400 dollars à mon achat.

«Pourquoi aurais-je besoin d'une montre ?», ai-je demandé. Je ne savais alors rien de la montre sur laquelle je me fie pour vérifier mon cœur, enregistrer mes exercices et envoyer mes appels vers la messagerie vocale. Comment ai-je vécu sans montre Apple ?

Ce que je n'avais jamais vu avant ce jour à Austin, c'était le battage médiatique autour de la montre Apple. Je suis à la fois assez immunisé et assez résistant au battage médiatique. Tous ces projets Apple à l'époque de Steve Jobs ne nous ont pas été vendus avec un battage médiatique, mais sur leurs performances réelles sur le marché. Ils ont comblé des besoins que nous ne savions pas avoir.

Food Safety News reçoit un flux constant de présentations de nouveaux produits. Je ne dirai pas que nous ne nous égarons pas occasionnellement dans un sujet impliquant un nouveau produit, mais notre politique est de les éviter. Si Food Safety News écrit sur un nouveau produit, cela implique que le nouveau produit sera sûr ou safe.

Il n'y a aucun moyen de savoir cela sans une exposition importante au marché

Nous guettons des signes. Nous avons été surpris il y a deux ans lorsque Beyond Meat, basé en Pennsylvanie, a parié ses «aliments du futur» sur la Chine, qui a des problèmes de sécurité sanitaire, pour la production de ses offres à base de végétaux. Nous n'avons pas non plus été surpris la semaine dernière lorsque Bloomberg a publié des photos de l'usine d'origine de Beyond Meat qui semblaient montrer des preuves de moisissures, de Listeria et d'autres problèmes en matière de sécurité des aliments.

Plusieurs tests positifs pour Listeria auraient eu lieu au cours de la dernière année et demie. Et du bois, du métal et du plastique auraient été retrouvés dans le produit. Beyond Food a pu souligner sa bonne réputation auprès du ministère de l'Agriculture de Pennsylvanie.

L'entreprise qui commercialise un substitut de viande à base de végétaux ne connaît clairement pas une bonne année. Son accord de déploiement avec McDonald's a fait faillite, sa perte nette pour l'année est de 97,1 millions de dollars et elle a licencié 19% de ses effectifs.

Il y a eu beaucoup de battage médiatique de la part des autres lorsque Beyond Meat a obtenu l'accord pour mettre son burger «McPlant» dans 600 restaurants McDonald's pour un programme pilote de six mois. Mais soit il n'y a pas assez de clients McD qui ont essayé le burger «McPlant», soit plus troublant ceux qui l'ont essayé ont été rebutés par le goût. Dans tous les cas, l’essai pilote a échoué.

Il y a aussi des spéculations selon lesquelles des personnes coincées à la maison pendant la pandémie ont essayé des substituts de viande achetés dans leur magasin et n'étaient pas satisfaites. Ces réactions peuvent expliquer pourquoi les ventes de Beyond Meat stagnent. Ce n'est pas bon signe pour la jeune entreprise.

Beyond Meat n'est que l'une des nombreuses start-up à base de végétaux. La viande et la volaille cultivées en laboratoire à partir de cellules animales sont un autre nouveau domaine de produits.

Plus tôt ce mois-ci, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé le plan d'UPSIDE FOODs visant à produire du poulet en laboratoire à partir de cellules animales. Le Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l'USDA n'a pas encore signé.

Bien qu'il y ait eu un battage médiatique autour des alternatives à base de végétaux, la croissance de la viande et de la volaille en laboratoire est probablement plus importante si elle est mesurée par des sociétés de capital-risque et de relations publiques sous contrat. Les investisseurs dans UPSIDE FOODs, par exemple, incluent SoftBank Group, Temasek, Norwest et Threshold Ventures, Tyson Foods, Bill Gates, Sir Richard Branson, Kimbal Musk, Whole Foods et d'autres.

Lorsque vous êtes en aval de tous les lancements de nouveaux produits qui découlent des campagnes où des milliards de dollars à risque sont investis, il peut sembler que le vent ne cesse de souffler. Mais c'est une raison de plus pour laquelle nous devons faire attention à ne pas nous laisser entraîner. Nous devons constamment rechercher l'angle de la sécurité des aliments que ces offres à base de végétaux et de laboratoire doivent surmonter ou alors elles mourront.

Je pense que la clé de la sécurité sanitaire de ces offres cultivées en laboratoire se révélera être les laboratoires eux-mêmes. Il suffit d'un peu de mémoire pour se remémorer des scandales des laboratoires à un milliard de dollars.

C'est pourquoi nous allons rester concentrés sur la sécurité des aliments et non sur le type de ces nouvelles offres de produits. Ce serait idiot de faire autrement.

Commentaire
Je suis d'accord avec l'article. Cela étant, le titre proposé est mon choix, car, me semble-t-il, nous n'avons pas besoin de ces substituts et autres fausses viandes (Soleil vert) ...

Mise à jour du 26 avril 2023
La viande, les œufs et le lait offrent des sources essentielles de nutriments particulièrement nécessaires qu’il est difficile d’obtenir dans le cadre d’une alimentation végétale, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),  Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes (Contribution des aliments issus de l’élevage d’animaux terrestres à des régimes alimentaires sains, pour une meilleure nutrition et de meilleurs résultats de santé).  

Un article met en évidence l'impact mortel des infections bactériennes dans le monde

«Un article met en évidence l'impact mortel des infections bactériennes», source article de Chris Dal dans CIDRAP News.

Les décès causés par des infections bactériennes représentaient plus d’un décès sur huit en 2019 est lié à des infections bactériennes, la deuxième cause de décès dans le monde, cinq agents pathogènes représentant plus de la moitié de ces décès, a rapporté hier une équipe internationale de chercheurs dans The Lancet.

Les résultats de l'étude, «Global mortality associated with 33 bacterial pathogens in 2019: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2019», qui est la première à fournir une estimation mondiale des décès associés aux pathogènes bactériens courants, indiquent que les infections bactériennes étaient la deuxième cause de décès en 2019 derrière les cardiopathies ischémiques et affectaient tous les groupes d'âge. Les 7,7 millions de décès estimés associés à 33 agents pathogènes bactériens représentaient 13,6% de tous les décès dans le monde en 2019.

Plus de 75% de ces décès ont été causés par trois syndromes de maladies infectieuses, et l'impact a été le plus important dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). Le taux de mortalité le plus élevé associé aux infections bactériennes était en Afrique subsaharienne.

Les auteurs de l'étude affirment que les résultats soulignent la menace posée par les pathogènes bactériens pour les jeunes et les moins jeunes, que ces agents pathogènes soient résistants ou sensibles aux antibiotiques.

«Il est de la plus haute importance de mettre ces résultats sur le radar des initiatives de santé mondiale afin qu'une plongée plus profonde dans ces pathogènes mortels puisse être menée et que des investissements appropriés soient faits pour réduire le nombre de décès et d'infections», a déclaré Christopher Murray, co-auteur de l’étude et directeur de l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de la faculté de médecine de l'Université de Washington, dans un communiqué de presse. A noter qu’il existe une version française de ce communiqué ici.

«Abandon profond» des infections bactériennes
Pour estimer la mortalité mondiale associée aux infections bactériennes, les chercheurs ont utilisé des méthodes de modélisation et les données de deux études précédentes : l'étude de 2019 du Global Burden of Disease (GBD) ou charge mondiale des maladies) et le rapport Global Research on Antimicrobial Resistance (GRAM) ou recherche mondiale sur la résistance antimicrobienne.

En analysant 343 millions de dossiers individuels de patients (y compris les dossiers des causes de décès et des hôpitaux) et des isolats d'agents pathogènes, ils ont estimé le nombre total de décès dans lesquels l'infection a joué un rôle, la fraction des décès attribuables à un syndrome infectieux donné et la fraction des décès par syndrome infectieux attribuables à un agent pathogène donné.

Les auteurs notent que s'il existe des estimations de décès liés à des agents pathogènes bactériens spécifiques et à des infections bactériennes invasives, elles ont jusqu'à présent été limitées à certains groupes d'âge ou à des pays à revenu élevé.

«Bien que de telles estimations offrent des informations importantes, aucune estimation complète n'existe couvrant tous les lieux pour un large éventail de bactéries dans les principaux syndromes infectieux», ont-ils écrit. «Pour cette raison, ces agents pathogènes et les syndromes infectieux pertinents ont été profondément négligés dans les campagnes mondiales de sensibilisation visant à maximiser les interventions vitales.»

Cinq bactéries représentent 55% des 7,7 millions de décès
Dans l'ensemble, les chercheurs ont estimé à 13,7 millions le nombre de décès liés aux infections en 2019, dont 7,7 millions associés aux 33 agents pathogènes bactériens et aux 11 syndromes infectieux étudiés. Ces décès représentaient 13,6 % de tous les décès dans le monde et 56,2 % de tous les décès liés à la septicémie en 2019. Le taux de mortalité tous âges confondus était de 99,6 décès pour 100 000 habitants.

Parmi les agents pathogènes étudiés, cinq - Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Streptococcus pneumoniae, Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa - représentaient 54,9% des 7,7 millions de décès, S. aureus étant associé à plus de 1,1 million de décès.

Les pathogènes associés aux taux de mortalité les plus élevés variaient en fonction de l’âge. Avec 940 000 décès, S. aureus était associé au plus grand nombre de décès chez les adultes de plus de 15 ans. Les décès les plus nombreux parmi les enfants de 5 à 14 ans étaient associés à Salmonella enterica sérovar Typhi, avec 49 000 décès. Chez les enfants plus âgés que les nouveau-nés mais de moins de 5 ans, S. pneumoniae était le pathogène le plus mortel, représentant 225 000 décès. Le pathogène associé à la plupart des décès néonatals était K. pneumoniae, responsable de 124 000 décès.

«Une réalité qui donne à réfléchir est qu'une lourde charge d'infections traitables s'est produit dans les très jeunes groupes d'âge», ont écrit les auteurs.

Les syndromes infectieux responsables de plus de 6 millions des 7,7 millions de décès liés aux infections étaient les infections des voies respiratoires inférieures, les infections du sang et les infections péritonéales et intra-abdominales. Les décès causés par ces infections variaient selon les régions. L'étude note que ces estimations placeraient ces infections devant le VIH, le cancer et l'automutilation en tant que principales causes de décès dans le monde en 2019.

Les chercheurs ont également découvert que les 33 agents pathogènes avaient le plus grand impact sur les PRFI, en particulier ceux d'Afrique subsaharienne, qui avaient un taux standardisé selon l'âge de 230 décès pour 100 000 habitants. En comparaison, les pays à revenu élevé avaient le taux standardisé selon l'âge le plus bas associé aux agents pathogènes étudiés, à 52,2 décès pour 100 000.

Cette constatation est similaire à ce qui a été observé dans le rapport GRAM, qui a estimé que l'Afrique subsaharienne avait le taux de mortalité le plus élevé associé aux agents pathogènes résistants aux antibiotiques. Mais les auteurs notent que ces résultats indiquent que, pour les PRFI, la résistance aux médicaments n'est qu'un des nombreux facteurs qui rendent les infections bactériennes plus mortelles.

«Des antimicrobiens efficaces existent pour les 33 bactéries étudiées, mais une grande partie de la charge disproportionnellement élevé dans les PRFI pourrait être attribuable à un accès insuffisant à des antimicrobiens efficaces, à des systèmes de santé faibles et à des programmes de prévention insuffisants», ont écrit les auteurs.

L'impact des différents agents pathogènes variait également selon la région. Par exemple, S. aureus représentait 23% des décès causés par des infections du sang dans les pays à revenu élevé, contre seulement 5% des décès dus à des infections du sang en Afrique subsaharienne, où K. pneumoniae était la principale cause de décès causés par des infections du sang.

Plus de fonds nécessaires pour la recherche
Les auteurs affirment que si les résultats sont limités par un manque de données, notamment dans les PRITI où la charge des infections bactériennes est le plus élevé, ils soulignent la nécessité de systèmes de santé plus solides, de meilleurs diagnostics, de stratégies de contrôle des infections appropriées et d'un accès à des soins efficaces. antibiotiques dans ces pays. En outre, ils affirment qu'un meilleur accès à l'eau potable et aux installations sanitaires, une utilisation accrue des vaccins existants (comme le vaccin contre S. pneumoniae) et le développement de nouveaux vaccins contre les agents pathogènes bactériens seront essentiels.

«Jusqu’à présent, nous ne disposions d’aucune estimation nationale pour certaines parties du monde où les habitants sont les plus affectés par les infections bactériennes», indiquait Authia Gray, co-auteur de l’étude et boursière post-licence à l’IHME à la faculté de médecine de l’University of Washington. «Ces nouvelles données pourraient nous aider à remédier à la charge disproportionnellement élevée des infections bactériennes dans les pays à revenus faible et moyens et pourraient, à terme, permettre de sauver des vies et d’épargner aux gens des années de vie perdues en raison de maladies.»

En fin de compte, les chercheurs espèrent que leurs estimations conduiront à une meilleure appréciation de la charge des infections bactériennes, ainsi qu'à des efforts de prévention ciblés et à davantage d'investissements dans la santé publique. Ils citent une étude de 2020 sur le financement mondial des chercheurs en maladies infectieuses qui a révélé que, de 2000 à 2017, la recherche sur Staphylococcus spp. et E coli ont reçu respectivement 1,4 milliard de dollars et 800 millions de dollars de financement. En comparaison, la recherche sur le VIH a reçu 42 milliards de dollars au cours de la même période.

«Les investissements dans la recherche sur le VIH sont certainement justifiés et, bien que les infections bactériennes puissent être traitées avec différentes stratégies qui se chevauchent, cette disparité de financement pourrait avoir été due, en partie, au manque de données sur la charge mondiale de ces agents pathogènes bactériens», ont-ils écrit.

NB : Dans le supplément 2 de l’article du Lancet, vous pourrez avoir le nombre de décès et le taux de mortalité pour 100 000 par agent pathogène et par pays en 2019, dont la France.
La photo est du NSAID.