dimanche 23 avril 2023

Aliments, eaux usées et coronavirus

«Animaux, aliments et eaux : les coronavirus étudiés sous plusieurs angles», source communiqué de l'Anses du 21 avril 2023.

Pendant deux ans, le projet COVRIN a réuni 20 partenaires de 13 pays européens autour du SARS-CoV-2 et des coronavirus. Le but : mieux cerner les facteurs d’émergence et de dissémination du virus responsable du Covid-19 pour se préparer en cas d’émergence d’un nouveau coronavirus. L’Anses a été fortement impliquée sur les risques de passage de l’animal à l’être humain et la possibilité de transmission à partir de l’environnement.

N’hésitez pas à lire l’intégralité du communiqué, pour ma part, je vous livre deux aspects.

Les capacités inattendues du SARS-CoV-2 à survivre à la congélation
Outre le risque de transmission par les animaux, la possibilité de passage du SARS-CoV-2 par le contact avec l’environnement ou les eaux usées s’est aussi posée. « Pour envisager ces voies d’entrée alternatives, il faut démontrer la présence de virus capables d’infecter un humain sur les surfaces ou dans l’eau », explique Sandra Martin-Latil. La scientifique du laboratoire de sécurité des aliments s’est intéressée aux surfaces plastiques et en acier inoxydable en contact avec la nourriture. « La problématique s’est posée lorsqu’à l’été 2020 des cas ont été déclarés en Chine alors que le pays était indemne du virus, rappelle-t-elle. L’hypothèse d’une contamination par le contact avec des emballages plastiques de produits surgelés importés a été soulevée. » Cette possibilité n’avait jusque-là pas été envisagée, les virus enveloppés comme le coronavirus étant habituellement trop sensibles pour rester longtemps infectieux à la surface d’un objet. On sait désormais qu’il faut attendre une semaine pour que la quantité de virus diminue de 90% à 4°C et qu’il résiste encore plus longtemps à -20°C.

Propagation du virus par les eaux usées : une question non résolue
Pour ce qui est de la contamination des eaux par le SARS-CoV-2, on sait déjà que le génome du virus est détectable dans les eaux usées et les boues d’épuration. Cette détection est d’ailleurs utilisée pour suivre l’évolution de la pandémie au sein de la population. Cependant, comme le rappelle Ali Atoui, chercheur au sein du laboratoire d’Hydrologie de Nancy «Ce n’est pas parce que l’on détecte un fragment du virus qu’il est infectieux. Pour le savoir, il faut réussir à isoler un virus entier.» Le laboratoire a participé à l’analyse des études publiées sur la question. Pour l’instant, aucune d’elles n’a apporté la preuve de la présence de virus infectieux dans les eaux ou les boues des stations d’épuration. Il est à noter que peu d'études sur ce sujet ont été réalisées. Ceci peut s’expliquer par la complexité des méthodologies à mettre en œuvre, qui nécessitent d’être encadrées et réalisées dans un laboratoire confiné de niveau 3, ce dont ne disposent pas toutes les équipes scientifiques. De plus, les produits chimiques ou les micro-organismes présents dans les échantillons environnementaux peuvent biaiser les résultats et donc limiter leur pertinence.

Commentaire
Sur la réfrigération et la congélation, cela confirme des études antérieures. Voir ce lien.
La présence du génome du virus est un signe, certes tenu, mais utile pour comprendre la propagation du virus. Voir ce lien.

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