Fragilisé par le scandale Buitoni, Nestlé emploie une stratégie déjà utilisée pour ses activités dans les céréales, les yaourts, les glaces et la charcuterie.
Le scandale des pizzas contaminées Buitoni n’en finit pas d’avoir des conséquences en cascade pour Nestlé. Le 30 mars, le leader mondial de l’agroalimentaire annonçait son intention de fermer son usine de Caudry (Nord).
C’est sur ce site qu’avaient été produites, début 2022, des pizzas surgelées Fraîch’up de Buitoni infectées (contaminées -aa) par la bactérie E. coli. Un scandale sanitaire à l’origine de la contamination de 56 personnes, qui a causé la mort de deux enfants. De quoi déclencher l’ouverture par le parquet de Paris d’une information judiciaire pour homicide involontaire et blessures involontaires. Et a fait plonger les ventes de pizzas surgelées de 20% en France, un marché où Buitoni était archi-leader.
Nestlé France a, par ailleurs, signé un accord avec les familles de victimes. Le blog vous en avait parlé ici.
Nestlé a décidé de se désengager des pizzas surgelées en Europe et s’apprête à créer un joint-venture avec le fonds PAI Partners.
Selon le communiqué de presse de Nestlé du 21 avril 203,
L'activité pizza de Nestlé s'étend sur plusieurs pays à travers l'Europe, avec un chiffre d'affaires annuel d'environ 400 millions de Francs suisses (308 millions d’euros). Les pizzas sont actuellement distribuées sous les marques Wagner, Buitoni et Garden Gourmet, notamment en Allemagne, en Italie, en France, en Espagne, en Suisse, au Portugal, en Autriche, en Belgique et aux Pays-Bas. L'entreprise aura son siège social en Allemagne et sera dirigée par une équipe de direction solide et expérimentée. Elle exploitera deux usines de fabrication, à Nonnweiler, en Allemagne, et à Bénévent, en Italie. Le partenariat proposé ne couvrira que les activités de pizzas surgelées de Nestlé en Europe.
Ce n’est pas la première fois que Nestlé réalise ce type d’opération, il avait déjà réalisé pour ses produits laitiers en créant avec Lactalis un joint-venture en 2006.
Cela étant, pour Nestlé tout n’est pas rose comme l’avait bien montré en son temps le Financial Times du 31 mai 2021,
Un document interne de Nestlé reconnaît que plus de 60% des produits ne répondent pas à la «définition reconnue de la santé».
Le blog vous avait aussi parlé le 21 avril 2023 de La gestion de Nestlé dans l’affaire Buitoni est critiquée pour son manque de transparence, lors de l’assemblée générale du groupe.
Cela continue dans le FT du 19 avril 2023,
Des investisseurs de Nestlé mettent en garde contre les «risques systémiques» liés aux aliments malsains L'entreprise est poussée à devenir moins dépendante des produits riches en sucre et en graisses saturées.
Et enfin Nestlé confirme que moins de la moitié de ses aliments et boissons grand public sont considérés comme «sains». La plus grande entreprise alimentaire au monde divulgue pour la première fois la valeur nutritionnelle de son portefeuille. Source FT du 21 avril 2023.
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