Affichage des articles dont le libellé est agriculture. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est agriculture. Afficher tous les articles

mardi 13 juin 2023

Ils nous soulèvent le cœur

Ils nous soulèvent le cœur, source blog-notes d'Olivier Masbou paru le 13 juin 2023

Le mouvement Les Soulèvements de la terre a encore frappé. Deux serres, dont une expérimentale, du groupement les Maraichers nantais ont été saccagées ce dimanche.

Ah le joli brin de muguet, symbole du 1er mai, de la Fête du travail, du retour du printemps, de cette jolie tradition qui fait qu’une fois dans l’année tout le monde peut se mettre au coin d’une rue et vendre un brin de muguet pour gagner 3 sous ! Oui mais voilà, même la culture de cette fleur est insupportable aux yeux des activistes du mouvement Les Soulèvements de la Terre. 

A l’occasion d’une manifestation dimanche 11 juin, ils ont saccagé deux serres dans la région nantaise : une de salades, et une de muguets. « Si nous avons choisi de remplacer et réensemencer symboliquement avec du sarrasin bio le muguet industriel et les serres de la Fédération des Maraîchers Nantais, c’est parce que nous pensons que l’ensemble des terres accaparées par ce lobby devrait être restitué à la polyculture élevage et au maraîchage diversifié » écrivent les organisateurs dans tract. C’est le retour de la confiscation des terres ! 

Leur principe : «ce que vous faites ne me convient pas, donc je le détruit». Le reste est affaire de vocabulaire. Il s’agit de lutter contre « le maraichage industriel». Le muguet n’est pas arraché, mais «déplanté». Ca doit faire moins mal. Les réactions condamnant ces exactions sont nombreuses. «Ces méthodes d’action révèlent l’archaïsme paradoxal de gens qui se disent de progrès et dont l’application des principes amènerait les productions françaises vers une inéluctable confidentialité́. C’est la souveraineté́ alimentaire du Peuple Français qui est ainsi attaquée. Les salades piétinées et arrachées, les concombres piétinés sont un gaspillage indigne et une insulte à la société́ en proie à la cherté́ des productions alimentaires» écrit notamment Légumes de France. «Tout mon soutien aux maraîchers nantais victimes d’irresponsables qui défient les autorités et cherchent le chaos. Urgence à agir. Tout cela va très mal finir. Les appels au calme et à la raison portés par la FNSEA ne tiendront pas longtemps sans décisions fortes» indique Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur son compte Twitter.

En relisant le tract des activistes, je repense à une phrase de Pierre Desproges : «Vous lisez Minute ? Non ? Vous avez tort, c’est intéressant. Au lieu de vous emmerder à lire tout Sartre, vous achetez un exemplaire de Minute, pour moins de dix balles, vous avez à la fois la Nausée et les mains sales».

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !, source 
Tribune paru dans le Point du 12 juin 2023. Ancien maraîcher et syndicaliste agricole, Jean-Paul Pelras* dénonce la complaisance des institutions à l’égard des ultra-violents «Soulèvements de la terre».

Comme eux, j'ai été maraîcher jusqu'à l'aune des années 2000 – 13 hectares de serre double paroi gonflable, production de plants, cultures hors sol en tomates et concombres, cultures de salades et d'artichauts en plein champ… Et puis, parce que nous étions frontaliers avec l'Espagne, nous avons dû plier boutique, car confrontés au jeu des importations déloyales. Depuis, maraîchage et arboriculture dans les Pyrénées-Orientales sont réduits à leurs portions congrues. Je sais, comme eux, ce que provoque chez le paysan le caprice des éléments, quand la neige (comme dans les Pyrénées-Orientales en 1992) fait s'effondrer les serres ou quand le vent fait claquer les bâches au milieu de la RCnuit, quand la chaudière tombe en panne, quand le forage se tarit, quand les mercuriales s'effondrent, quand l'huissier tape à la porte, quand plus rien n'a de prix…

Mais je n'ai jamais vécu ce que les maraîchers nantais viennent de vivre. Peut-être parce qu'à l'époque, les activistes anti-agriculteurs n'étaient pas encore adulés par certains responsables politiques, peut-être parce que la notion de propriété était encore respectée, peut-être parce que rentabilité et compétitivité n'étaient pas systématiquement relayées au rang des priorités à dévoyer, à éliminer. Peut-être parce que ceux qui «soulevaient la terre» étaient ceux qui savaient la travailler. Peut-être, surtout, parce qu'il existait encore des responsables syndicaux capables de s'indigner autrement qu'en répétant à l'envi : « Tenez bon, nous sommes là, nous vous avons compris ! »

De mon temps, eh oui, il faut parler comme ça… les énergumènes qui ont saccagé en toute impunité les exploitations maraîchères nantaises, qu'elles soient ou non destinées à l'expérimentation, donc à l'amélioration des productions, n'auraient certainement jamais pu renouveler leurs exploits une seconde fois. Cette propension à détruire tout ce qui pousse ou contribue à faire pousser doit cesser. Car, devenue virale, elle suscite un climat de colère qui pourrait, bien évidemment, dégénérer. Sachant, de surcroît, que si elles ont bien évidemment un impact économique, ces actions sont totalement contre productives écologiquement parlant, puisqu'elles condamnent les efforts entrepris par la recherche pour limiter l'usage en eau et l'utilisation des produits phytosanitaires.

Droit de réponse

Les syndicats agricoles (excepté bien sûr celui qui cautionne, avec l'appui politicien des leaders écologistes, les mouvements activistes) doivent sans délai soutenir les exploitations vandalisées et intenter des actions en justice. Ils doivent le faire en dénonçant les saccages bien entendu, mais également les pertes de revenu, le préjudice financier, matériel et moral. Oui, moral comme le font certains environnementalistes quand ils évoquent les nuisances imputées au monde agricole et la gêne occasionnée par les pratiques champêtres qui les empêchent, soi-disant, de vivre leurs vies d'enfants repus et gâtés.

La FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination Rurale doivent, sans plus attendre, porter plainte afin de dénoncer l'ensemble des exactions et autres intrusions recensées, toutes filières confondues et sur l'ensemble du territoire, depuis des années. Ils doivent également exiger de la part de l'État, non pas du soutien, mais des actes et des mesures coercitives à l'encontre de ceux qui vandalisent l'outil de production. Tout comme ils doivent exiger de l'Arcom des droits de réponse systématiques aux émissions à charge diffusées contre l'agriculture par certains médias et notamment ceux appartenant au service public.

Le déferlement de mensonges, d'idées préconçues et de raisonnements écologistes promus par des célébrités ou des journalistes pro-environnementaux est d'en train d'influencer auditeurs et téléspectateurs dans des proportions qui suscitent la nausée et finiront par légitimer les actions de ceux qui, au nom de la nature, se croient autorisés à tout casser.

La stigmatisation, qu'elle soit active ou passive, à l'encontre du monde agricole français est en train de précipiter le déclin de notre ruralité et condamne, à court terme, notre autonomie alimentaire déjà suffisamment malmenée par le flux des marchandises importées. Quant à ceux qui détruisent les cultures, car ils estiment qu'elles ne sont pas vivrières, nous pouvons nous demander s'ils déploient autant d'énergie pour saccager d'autres productions. Celles que nous qualifierons d'irrégulières !

*Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Bien chers tous, est paru aux Éditions MBE (Aubrac/Espalion)

samedi 10 juin 2023

Irlande : Le gouvernement entend éliminer 200 000 bovins d'ici 3 ans pour atteindre l'objectif de l'UE. Et si on éliminait les politiciens ?

Apparement on cherche des noises aux éleveurs et aux agriculteurs en Europe, jugez plutôt ...

Après les Pays-Bas (1 et 2), et d’une certaine manière en France avec le ‘fameux’ rapport de la Cour des comptes (1, 2 et 3) sur la réduction de l’élevage de bovins, voici venir l’Irlande …

Voici donc «L'Irlande pourrait abattre des bovins pour le climat», source article de Jim Romahn paru le 9 juin sur son blog Agri 007.

Le ministre irlandais de l'Agriculture a déclaré que l'abattage de 200 000 bovins au cours des trois prochaines années était l'une des options envisagées par le gouvernement pour l'aider à atteindre l'objectif de l'Union européenne de devenir neutre en carbone.

Le ministre de l'Agriculture, Charlie McConalogue,  a déclaré à RTE Morning Ireland, une émission de radio, que c'est l'une des différentes façons de réduire les émissions de méthane.

Le coût est estimé à 640 millions de dollars.

Les agriculteurs s'y opposent.

«Nous sommes la seule industrie avec une feuille de route importante et, pour être tout à fait honnête avec vous, notre troupeau n'est pas plus grand qu'il ne l'était il y a 25 à 30 ans», a déclaré Pat McCormack, président de l'Irish Creamery Milk Suppliers Association, au journal The Telegraph

«Peut-on en dire autant de l'industrie du transport, peut-on en dire autant de l'industrie aéronautique ?»

«Des rapports comme celui-ci ne font qu'alimenter davantage l'idée que le gouvernement travaille en coulisses pour saper nos secteurs laitier et de l'élevage», a déclaré Tim Cullinan, président de l'Irish Farmers 'Association, au Telegraph. 

«Bien que certains agriculteurs souhaitent peut-être quitter le secteur, nous devrions tous nous concentrer sur la création d'une voie permettant à la prochaine génération de se lancer dans l'agriculture.»

Peut-être  serait-il préférable d'éliminer (abattre : to cull) les politiciens.

Mise à jour du 14 juin 2023

La décapitalisation : L'Europe bovine à contre-courant du reste du monde, source La France Agricole
Les pays de l’Union européenne sont en proie à une décapitalisation de leurs cheptels de bovins, tandis que les effectifs continuent de progresser chez leurs concurrents internationaux.

Mise à jour du 4 juillet 2023

vendredi 2 juin 2023

France : L'Agriculture recherche saisonniers désespérément !

 Après France : l'Agriculture manque de bras …, voici hélas une suite ...

mercredi 24 mai 2023

France : l'Agriculture manque de bras ...

Et après certains partis politiques prônent d'arrêter mécanisation, engrais et phytosanitaires agricoles, et d'envoyer des centaines de milliers de gens dans les champs... 
Lire l’intégalité du texte, c’est édifiant ...

jeudi 18 mai 2023

Quand le ministre de l'économie fait de la pub pour la fausse viande ! Qu'en pense le ministre de l'agriculture ?

Mise à jour du 20 mai 2023
«Elevage : Bruno Le Maire déclare la guerre à la viande», source La France Agricole du 19 mai 2023. La visite du ministre de l’Économie sur le nouveau site de la société HappyVore ainsi que ses déclarations sur le réseau social Twitter ont entraîné une vague de mécontentement.
Et voici la réaction de la Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie, Traiteurs.
Mise à jour du 21 mai 2023
Triste nouvelle, le numéro un français du porc , Cooperl s’attaque au marché des protéines végétales
Il se lance dans les protéines végétales. Sa gamme baptisée la Tablée Végétale a été présentée au Salon International de la Restauration et de l’Hôtellerie et s’adresse dans un premier temps au circuit de la restauration hors domicile.

Autre réaction aux propos de M. Le Maire, 
Mise à jour du 7 novembre 2023
On lira l'article publié sur le blog d'André HeitzBeyond Meat s'effondre sans répit – la vérité sur le veggie boom. 

mercredi 17 mai 2023

“L’addiction française aux pesticides” est une légende urbaine

dimanche 14 mai 2023

La phrase du jour sur l'agriculture en France

vendredi 12 mai 2023

France : De la proposition de résolution adoptée visant à lutter contre les surtranspositions en matière agricole. Les produits phytosanitaires sont dans la ligne de mire ...

Selon nos amis suisses d’AGIR, source Agence Télégraphique Suisse (ATS), il y aurait une résolution controversée adoptée en France concernant les produits phytosanitaires.

Il s’agit d’une proposition de résolution que vous pouvez lire en intégraliét ici.

Les députés français ont adopté le 11 mai une résolution controversée contre la «surtransposition» de règles européennes dans l'agriculture et les produits phytosanitaires. Un soutien aux agriculteurs selon la majorité, une «capitulation face aux lobbies» selon la gauche.

Des «interdictions de produits phytosanitaires ont été prises au niveau national sans harmonisation européenne et ont conduit de nombreuses filières à des impasses», a déclaré l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, auteur de la résolution cosignée par des députés de la majorité présidentielle.

Il a notamment cité le «1-3D (1,3-Dichloropropène) pour les carottes des sables», ou l'interdiction des néonicotinoïdes en 2018, appelant à ce que les interdictions se fassent à l'échelle européenne. Nous ne pouvons plus nous permettre des distorsions de concurrence», a-t-il argué.

«Recherche d'alternatives»
La résolution, adoptée par 68 voix contre 21 et qui n'a pas force de loi, appelle à «lutter contre les surtranspositions» en matière agricole, c'est-à-dire la traduction de directives européennes dans le droit français en les rendant plus contraignantes qu'à l'origine. Elle demande aussi davantage de «clauses miroir» entre les pays et le renforcement de «la recherche d'alternatives» aux produits phytopharmaceutiques.

Mais au grand dam des élus de gauche, elle appelle surtout à subordonner toute «interdiction de produits phytopharmaceutiques» à «l'existence de solutions alternatives efficaces, n'entraînant pas de perte de rendement, ni de surcoûts inacceptables pour le producteur».

«Capitulation face aux lobbies»
«Vous voilà à revendiquer le droit à tuer les abeilles, d'empoisonner la santé humaine, au nom du productivisme agricole», a tancé l'écologiste et ancienne ministre Delphine Batho, dénonçant une «capitulation face aux lobbies».

La tension entre l'Anses (l'agence de sécurité sanitaire qui a la main sur la mise sur le marché des produits phytosanitaires) et le gouvernement est montée d'un cran ces dernières semaines. L'agence a largement interdit fin avril l'herbicide S-métolachlore, contre l'avis du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

Commentaire
Effectivement comme le dit la proposition de résolution qui a été adoptée, «l’interdiction en droit français de substances autorisées au niveau européen est à l’origine de graves distorsions de concurrence, qui nuisent à l’agriculture française et à notre économie.» Mais, il n’y a pas que les produits phytosanitaires ...

lundi 8 mai 2023

Systèmes alimentaires durables, quésaco ?

J’ai demandé à l’EFSA ce qu’était, selon eux, des «systèmes alimentaires durables».

En effet, à plusieurs reprises le site internet de l’EFSA, il est fait état de «Des aliments sûrs et des systèmes alimentaires durables grâce à des conseils scientifiques transparents, indépendants et fiables».

D’où ma question et la réponse fournie se situe, selon l’EFSA, dans ce document, un rapport, semble-t-il, «Stratégie 2027 de l’EFSA : Science, Sécurité des aliments, Durabilité».

Je crois avoir trouvé dans un paragraphe ce qui m’intéresse, il s’agit de «La sécurité sanitaire des aliments: une composante essentielle des systèmes alimentaires durables».

Voici ce qu'il en est dit …

Pour atteindre les objectifs de développement durable, il nous faut transformer en profondeur nos modes de production et de consommation, en produisant plus avec moins et en réduisant les pertes et le gaspillage alimentaires.

Cette transformation passera vraisemblablement par le développement de sources d’alimentation humaine et animale alternatives (comme, par exemple, les insectes et la viande synthétique), mais aussi de nouvelles technologies de production (comme l’agriculture de précision) qu’il conviendra d’évaluer au regard des risques qu’elles présentent pour les êtres humains, les animaux et l’environnement. Il en va de même pour l’évaluation des risques liés à l’introduction des principes de l’économie circulaire tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, qui pourrait permettre de favoriser la transition vers un système alimentaire plus pérenne. Mais pour parvenir à une consommation durable et réduire la malnutrition, il nous faudra également modifier nos habitudes alimentaires. C’est ce que rappelle la stratégie «De la ferme à la table» de l’UE, qui vise à faciliter le passage à des régimes alimentaires plus sains et à favoriser la reformulation des denrées alimentaires.

La réponse est-il besoin de le dire ne me satisfait pas et je reste très fermement opposé à l’idéologie de la Commission européenne au travers le ‘New Green Deal’.

Et pour rendre un nouvel exemple à la situation aux Pays-Bas évoquée ici, un journaliste néerlandais, Kleis jager, illustrait ce conflit entre agriculteurs et gouvernement en ces termes imagées, «Mentalement et culturellement, on peut très bien dire que cette résistance ou jacquerie est une lutte qui représente les Pays-Bas périphériques contre les «technos bobos mangeurs de quinoa» qui se trouvent à La Haye et les grandes villes à l'ouest du pays.»

Le gouvernement néerlandais va-t-il présenter des excuses à ses agriculteurs ?

«Lettre de l'éditeur : Le gouvernement néerlandais va-t-il présenter des excuses ?», source article de Dan Flynn paru le 8 mai 2023 dans Food Safety News.

À l'occasion du 150e anniversaire de la grande famine irlandaise* due à la pomme de terre, qui a tué un million d'Irlandais, le Premier ministre britannique de l'époque, Tony Blair, a publié un communiqué qui a été considéré comme une excuse par le gouvernement de Sa Majesté, pour avoir transformé le mildiou de la pomme de terre en une catastrophe humaine.

La déclaration de Blair a critiqué «ceux qui gouvernaient à Londres» pour la tragédie infligée aux Irlandais. «La famine a été un événement déterminant dans l'histoire de l'Irlande et de la Grande-Bretagne. Cela a laissé de profondes cicatrices», a déclaré Blair. «Le fait qu'un million de personnes aient dû mourir dans ce qui faisait alors partie de la nation la plus riche et la plus puissante du monde est quelque chose qui cause encore de la douleur alors que nous y réfléchissons aujourd'hui. Ceux qui gouvernaient à Londres à l'époque ont laissé tomber leur peuple.»

Dans l'histoire, la famine a souvent été le résultat de politiques gouvernementales qui ont mal tourné. Les gouvernements prennent souvent des décisions idiotes et stupides même en pensant qu'ils sont les personnes les plus intelligentes de la planète.

En ce qui concerne l'agriculture, nous devrions tous être prêts à lancer un signal d'avertissement si quelque chose est proposé ou se produit qui pourrait avoir des ramifications qui menacent la production alimentaire. Aux Pays-Bas, que j'ai visités deux fois au cours des quatre dernières années, le gouvernement est sérieux quant à la mise en œuvre d'une décision politique déconcertante.

Cela pourrait signifier «fermer» deux exploitations agricoles néerlandaises sur trois au nom de la réduction de moitié des émissions d'azote d'ici 2030. Cela fait partie du plan du gouvernement néerlandais visant à réduire les émissions de carbone. Les exploitations agricoles aux Pays-Bas seraient les deuxièmes seulement après celles de Malte pour les émissions d'azote en raison de l'utilisation de combustibles fossiles et de déchets animaux qui produisent de l'ammoniac.

Lors de visites, j'ai été impressionné par les exploitations agricoles néerlandaises. L'agriculture aux Pays-Bas est importante. Elle représente huit à neuf fois plus de production que Malte. Une réduction significative de la production agricole devrait au minimum nécessiter une déclaration d'impact environnemental.

Cela dit, les chrétiens-démocrates au pouvoir et les libéraux prévoient de racheter 3 000 exploitations agricoles. C'est la partie la plus déconcertante parce qu'ils pouvaient tout simplement attendre. En effet, il y a plus de 45 000 exploitations en moins aux Pays-Bas aujourd'hui qu'en l'an 2000, selon les propres statistiques du gouvernement.

Le recensement de l'agriculture est tombé à 52 207 exploitations agricoles aujourd'hui contre 97 389 en 2000. C'est une perte annuelle moyenne de 2 264 exploitations agricoles. Le gouvernement néerlandais, que la Commission européenne s’est rangée aligné derrière le plan de reprise des exploitations agricoles, se concentre sur les exploitations agricoles d'élevage et la prise de contrôle des terres.

La production agricole représente un septième des exportations annuelles des Pays-Bas, y compris les fleurs et les plantes ainsi que les productions laitières et de viande. Seuls les États-Unis expédient plus de produits agricoles dans le monde.

Pour atteindre ses objectifs de réduction d'azote, le gouvernement néerlandais met à disposition 32 milliards d'euros, ce qui pourrait signifier des rachats d'exploitations agricoles de l'ordre de 1 million d'euros.

Les Néerlandais connaissent des bouleversements politiques à ce sujet et le bloc agricole a fait quelques gains. Mais ces démocrates multipartites ne changent pas rapidement. Et une majorité de Néerlandais qui vivent principalement dans les villes sont probablement en faveur du programme vert du parti au pouvoir.

Il est aussi à noter qu'environ un tiers des émissions d'azote aux Pays-Bas proviennent de la Belgique, de l'Allemagne et de l'Angleterre.

Tout cela peut être nécessaire, mais nous pourrions aussi avoir des années à parcourir avant qu’un futur Premier ministre néerlandais puisse présenter lui aussi des excuses.

Commentaire
La fin de cet article est sans doute prémonitoire puis que selon cet article du Figaro, «Aux Pays-Bas, la colère des agriculteurs devient l'image d'une périphérie qui subit», du journaliste néerlandais Kleis Jager, «Les Néerlandais (les politiciens aux Pays-Bas) se sont enfermés dans leur propre piège en adoptant une interprétation sévère des règles européennes.»
Cela donne une petite idée de ce peut faire comme dégâts le fameux ‘New Green deal’ de la Commission européenne, qui au nom de soi disant bonnes intentions idéologique et environnementales, détruit des territoires ...

*Selon Wikipédia, «Cette grande famine en Irlande, entre 1845 et 1852, fut en grande partie le résultat de cinquante années d'interactions désastreuses entre la politique économique impériale britannique, des méthodes agricoles inappropriées et l'apparition du mildiou sur l'île. À l'époque, le mildiou anéantit presque intégralement les cultures locales de pommes de terre, qui constituaient la nourriture de base de l'immense majorité de la population, la paysannerie irlandaise.»

vendredi 28 avril 2023

Quand une chaîne de télévision publique véhicule de fausses affirmations sur l'agriculture en France

Est-ce bien étonnant du service audiovisuel public ? Pas vraiment ! «Produits en France, envoyés à l’étranger, qui se fait du blé avec nos aliments ?» était le thème de l’émission Sur le Front diffusée hier par France 5. En direct agriculteur et organisations professionnelles agricoles se sont prêtés au petit jeu du fact checking. Source Réussir.
Il s’agirait d’une émission présentée par un animateur militant.
Et un bonus ... 

mercredi 26 avril 2023

Greenpeace honteux d'avoir gagné pour obtenir l'interdiction du riz doré !

Le blog vous avait parlé du riz doré dans un article de décembre 2022, Riz doré les graines ont germé, mais depuis à cause de Greenpeace, tout est remis en cause, bien triste ...

Si Greenpeace avait tellement honte d'avoir gagné devant la Cour suprême des Philippines, alors pourquoi ont-ils poursuivi cette affaire en premier lieu ? 

NB : Pour ceux qui n'aurait pas bien compris, l'animal représente Greepeace ... 

MIse à jour du 25 mai 2023
On lira sur le blog d’André Heitz, Riz Doré : une Greenpeace honteuse.

L'utilisation d'antimicrobiens dans l'agriculture peut engendrer des bactéries résistantes aux défenses humaines de première ligne

«L'utilisation d'antimicrobiens dans l'agriculture peut engendrer des bactéries résistantes aux défenses humaines de première ligne», source Université d’Oxford.

Une nouvelle étude menée par l'Université d'Oxford a montré que la surutilisation d'antimicrobiens dans la production animale peut entraîner l'évolution de bactéries plus résistantes à la première ligne de la réponse immunitaire humaine. Les résultats, publiés dans la revue eLife, indiquent que les porcs et les poulets d'élevage pourraient héberger de grands réservoirs de bactéries à résistance croisée, capables d'alimenter de futures épidémies.

Les infections résistantes aux antimicrobiens sont l'une des menaces les plus graves pour la santé mondiale, et il est urgent de développer de nouveaux antimicrobiens efficaces. Une solution prometteuse pourrait être les peptides antimicrobiens (AMPs pour antimicrobial peptides). Ce sont des composés naturellement produits par la plupart des organismes vivants, y compris les animaux, et ils jouent un rôle important dans l'immunité innée, notre première ligne de défense contre les infections bactériennes.

Cependant, certains AMPs sont également largement utilisés dans la production animale, à la fois pour contrôler les infections et comme promoteurs de croissance. Cela a soulevé des inquiétudes quant au fait que l'utilisation d'AMPs agricoles peut générer des bactéries à résistance croisée qui pourraient alors surmonter la réponse immunitaire innée humaine.

Dans cette nouvelle étude, menée par l'Université d'Oxford, des chercheurs ont démontré que l'évolution de ces bactéries à résistance croisée est non seulement possible, mais aussi très probable.

Pour tester l'idée, les chercheurs ont utilisé la colistine, un AMP produit par une bactérie (Bacillus polymyxa) qui est chimiquement et fonctionnellement similaire aux AMPs produits chez les animaux. La colistine est devenue de plus en plus importante en tant que «dernière ligne de défense» pour le traitement des infections causées par des bactéries multirésistantes. Cependant, l'utilisation intensive de la colistine dans la production animale depuis les années 1980 a entraîné la propagation de bactéries E. coli portant des gènes de résistance mobile à la colistine (MCR pour mobile colistin resistance).

Dans cette étude, E. coli portant un gène MCR (MCR-1) a été exposé à des AMPs connus pour jouer un rôle important dans l'immunité innée chez les poulets, les porcs et les humains. Les bactéries ont également été testées pour leur sensibilité au sérum humain, qui contient un cocktail complexe de composés antimicrobiens, et pour leur capacité à infecter les larves de la fausse teigne de la cire (Galleria mellonella).

Faits saillants
- En moyenne, le gène MCR-1 a augmenté la résistance aux AMPs de l'hôte de 62%, par rapport aux bactéries dépourvues du gène. Cette résistance accrue a fourni un fort avantage sélectif au gène MCR-1 en présence d'AMPs.
- De même, E. coli porteur du gène MCR-1 étaient au moins deux fois plus résistants à la destruction par le sérum humain.
- E. coli porteur du gène MCR-1 avait une virulence accrue sur les larves de teigne de la cire, par rapport aux souches témoins dépourvues du gène. Les larves injectées avec E. coli porteurs du gène MCR-1 ont montré une survie réduite d'environ 50%, par rapport aux larves injectées avec E. coli témoin.

Les résultats démontrent que l'utilisation d'AMPs bactériens dans l'agriculture peut générer une large résistance croisée à la réponse immunitaire innée humaine.

Cette étude suggère cependant que la résistance à ces antimicrobiens peut avoir des conséquences imprévues sur la capacité des agents pathogènes à provoquer une infection et à survivre chez l'hôte. Ceci est particulièrement inquiétant car cela suggère que E. coli porteur du gène MCR-1 pourrait avoir un net avantage sélectif même si l'utilisation de la colistine est soigneusement contrôlée.

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette étude.

mercredi 19 avril 2023

Et elle est où la souverainété alimentaire de la France ? Hausse des importations en février 2023 depuis les pays européens !

L’érosion de l’excédent commercial agroalimentaire provient principalement de la baisse des échanges avec les pays de l’Union européenne. Le solde se replie de 231 millions en glissement annuel et affiche un déficit de 132 millions d’euros en février 2023. «La croissance des importations (+532 millions, soit +15%) est nettement supérieure à celle des exportations (+301 millions, soit +8%)», détaille Agreste.

La hausse des importations est portée pour plus de 95% par les produits transformés, notamment les viandes et produits issus de l’abattage (+141 millions d’euros). Les achats de préparations à base de fruits et légumes et de produits laitiers (fromages) augmentent aussi, respectivement de 72 et 68 millions sur un an.

Les achats d’autres produits alimentaires (chocolats, confiseries) dans les pays de l’Union européenne progressent de 58 millions d’euros entre février 2022 et février 2023. source La France Agricole.

mercredi 12 avril 2023

L’État, les écolos, les juges et les paysans [par Jean-Paul Pelras]

mardi 11 avril 2023

Lettre à ceux qui nous nourrissent et à ceux qui les pourrissent, par Jean-Paul Pelras

«Lettre à ceux qui nous nourrissent et à ceux qui les pourrissent», par Jean-Paul Pelras publié le 10 avril 2023 dans l’agri.

Parce que je manque de temps et peut être de correction, je réponds assez rarement à ceux qui m’écrivent à propos de ce que je publie, ici ou ailleurs, semaine après semaine. Certains, une petite minorité, ne méritent pas que l’on souscrive à cet exercice chronophage. Tout simplement car, de toute évidence qualifiés pour s’occuper du métier des autres, ils le sont certainement beaucoup moins pour se servir de l’outil qui permet de gagner et de cuire son pain.

Il en est en revanche qui méritent toute mon attention et parfois même mon respect tel ce message qui me fut adressé, ces jours derniers, par un agriculteur Nivernais. Lequel s’étonne de voir « tant de haine et de mépris à l’égard de ceux qui nous nourrissent ». « Souvenez-vous, me dit-il, comme les agriculteurs étaient bien vus à l’époque du Covid. Et puis plus rien. La société ne les remercie plus, elle les méprise, elle les oublie ! »

Et oui, elle les oublie sans s’indigner quand, parce qu’ils ne peuvent plus protéger leurs cultures contre le puceron vecteur de la jaunisse sur betteraves, les cultivateurs doivent abdiquer. La France, jusqu’ici premier pays producteur de sucre européen, risquant de perdre ce marché au profit des Allemands, des Russes, des Etasuniens, des Ukrainiens qui, eux peuvent continuer à traiter.

Idem pour les céréales qui, consécutivement à une décision de l’Anses ne pourront plus été exportées par bateau vers le Maghreb, l’Asie, le Moyen Orient, l’Afrique subsaharienne. La moitié des volumes étant concernés par cette décision qui consiste à ne plus pouvoir traiter les cales.

Autre aberration, l’augmentation du débit réservé en rivière dans les Pyrénées-Orientales. Quand une association environnementale est parvenue à faire retoquer un décret préfectoral pour que les canaux et leur maillage multiséculaire laissent repartir en mer cette eau pourtant si nécessaire sur terre. Résultat des courses, arboriculteurs et maraîchers roussillonnais vont voir leurs productions sacrifiées, car ils ne pourront plus arroser leurs jardins, récolter leurs vergers. Alors, bien sûr,  nous mangerons des fruits et des légumes importés !

Et que dire de ces troupeaux décimés, de jour en jour, dans nos montagnes car l’ours et le loup sont désormais plus considérés que les éleveurs et les bergers. A moins que, comme le 5 avril dans le Trentin italien, d’autres promeneurs se fassent massacrer en Auvergne, en Provence ou dans les Pyrénées par un ours, comme le fut un jeune homme de 26 ans travaillant dans la vallée du Val di Sole.  Ces ours qui avaient déjà attaqué l’homme et blessé Alessandro Ciccolini à Val di Rabbi ou encore Fabio et Christian Misseroni, sur le plateau de Paganella.

Et que dire de ces viticulteurs qui, en 2020 dans l’Aude, n’ont pas pu vendanger car des écologistes se sont opposés au décollage de l’hélicoptère devant traiter les vignes contre le mildiou, les sols étant détrempés et les tracteurs ne pouvant pas être utilisés.

Et ainsi de suite, tout a l’avenant, avec les éleveurs qui ne peuvent plus drainer ou creuser les «rases» sans risquer d’être traduits devant les tribunaux, avec ceux qui ne peuvent plus couper les haies entre mars et fin mai car il faut privilégier la nidification des oiseaux, avec ces gens qui ne supportent plus les épandages, les mouches, le bruit des cloches, le chant du coq, les retenues d’eau et le bruit du tracteur que l’agriculteur ose démarrer un peu trop tôt.

Ces gens à qui il faudrait justement laisser les clés du tracteur pendant une semaine. Une semaine seulement. Et nous verrions, comme à l’époque du confinement, réapparaître les gentils sentiments de ceux qui, l’estomac vide devant les étals désertés, se mettent à regretter le bon vieux temps des paysans qui leur fournissaient, 365 jours par an, de quoi manger.  

Complément
J’ajouterais que l’Anses s’y met aussi avec ce podcast «Zootopique» : Toujours carnivores demain ? (2 / 5), où il est indiqué,

nous nous intéressons à nos rapports aux produits d'origine animale, de la viande aux chaussures en cuir. Le bien-être animal est-il compatible avec l'élevage ? La société de demain sera-t-elle végétarienne, voire végan ? L'avenir de la viande est-il dans l'artificiel ? 

Ce n’est pas cela que l’on attend de l’Anses, «son travail est de prouver, pas de prêcher.*» 
*Source «L’un des maux les plus graves de notre époque est que nous ne croyons plus à rien» par Andrea Marcolongo dans Le Figaro.

vendredi 7 avril 2023

Quand l'INRAE nous propose un scénario cauchemardesque pour l'agriculture en France

Bien entendu cela est présenté de façon détournée et de façon masquée, voici ce que propose l’INRAE dans «Une agriculture européenne sans pesticides en 2050 ?».
Rassurez-vous l’Europe est citée et prise en compte mais la France n’est pas oubliée, triste constat pour notre pays !
C’est présenté comme un exercice de prospective, mais cela a toutes chances de devenir hélas une triste et pénible réalité, car si vous lisez bien le texte, vous observerez que le mot ‘cohérence’ est souvent cité, comme autant de constats autosatisfaisants pour les auteurs, vous voyez que l’expérimentation, le modèle que nous proposons peut marcher ...

Réduire drastiquement nos usages de pesticides, diminuer nos émissions de gaz carbonique, en particulier d’origine agricole, satisfaire la demande alimentaire, atteindre une souveraineté alimentaire, préserver la santé humaine, protéger notre environnement… autant d’impératifs concourant à notre bien-être commun et qui ne sont pas simples à atteindre ! Sont-ils seulement compatibles ? L’exercice de prospective «Agriculture européenne sans pesticides en 2050», réalisé par INRAE, aide à mieux cerner les leviers mobilisables et les trajectoires possibles pour supprimer les pesticides chimiques. Nous vous proposons d’en décortiquer quelques éléments pas à pas…

Le ver est dans le fruit de l'agriculture France et malheureusement, c'est l'INRAE qui s'y colle. Grosse erreur scientifique de toxicologie que de penser que les pesticides dit naturels sont moins dandreux que les vilains pesticides chimiques, Science où est-tu ?

mercredi 5 avril 2023

Des menaces inacceptables sur nos agriculteurs !

mardi 4 avril 2023

Liens entre pesticides et cancers ?

Petite polémique à propos d'un message du ministre de l'agriculture qui s'est souvenu que le mot souveraineté était dans l'intitulé de son ministère, et qui a dit à propos des Pesticides : le ministre de l'Agriculture assume sa volonté de revenir sur l'interdiction d'un herbicide, au nom de «la souveraineté alimentaire». Dans une tribune publiée samedi sur son compte Twitter, Marcune tribune publiée samedi sur son compte Twitter, M. Fesneau appelle à «poser correctement le débat» et à «changer de méthode pour avancer.»

Cette polémique a intervenue à la suite d'un message (fake news ?) d'un médecin très médiatique. Voici le fil twitter des arguments développés contre sa position ...