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samedi 21 mars 2020

Bilan en demi-teinte de l'opération alimentation « Fêtes de fin d'année » 2019. Diminution de 6,7% des inspections en restauration commerciale

Le ministère de l’agriculture présente le « Bilan de l'opération alimentation « Fêtes de fin d'année » 2019 » avec cette note de service de la DGAL, DGAL/SDSSA/2020-191 du 12-03-2020.

Pour bien comprendre le bilan de cette opération, je vous suggère de lire ou de relire l’article du 31 octobre 2019 consacré à l’annonce de cette opération où il était précisément question, « Vous avez dit « renforcement des contrôles pour l'opération fêtes de fin d'année » ? »

Ce bilan 2019/20 indique :
Sur l'ensemble de cette période (1er novembre 2019 au 15 janvier 2020), 11 899 inspections et re-contrôles, tous secteurs d'activités confondus, ont été enregistrés dans le système d'information RESYTAL.
Parmi ces inspections, 8110 entrent dans le périmètre de cette opération dont 5 444 dans le seul domaine de la remise directe au consommateur (commerce de détail, métiers de bouche, restauration commerciale, production fermière). 

En 2018, l’OFFA avait conduit à 8 095 inspections des services du ministère de l'agriculture dans toute la France. Un statut quo des inspections … voir les tableaux de synthèse 2018 versus 2019 et même une baisse pour la restauration commerciale ...

Dans le détail, cette OFFA 2019 n’apporte rien de bien réjouissant au niveau de l’hygiène des aliments, jugez plutôt …
Parmi les 8 110 contrôles entrant dans le champ de l'OFFA, 7 773 inspections complètes (versus 7 837 en 2018 -aa), pour lesquelles tous les points de contrôle ont été observés, ont permis de juger du niveau de maîtrise des risques sanitaires des établissements pour donner lieu à leur évaluation globale.
Il apparaît encore que la restauration commerciale est particulièrement concernée par :
  • des établissements évalués en « D » (perte de maîtrise des risques) : 3,6 % en 2019 et 3,3 % en 2018
  • des établissements évalués en « C » (maîtrise insuffisante des risques) : 14,7 % en 2019 et 14 % en 2018
  • A noter également le niveau de non-conformité « C » et « D » voisin de 10 % dans le secteur de l'abattage/découpe de volailles-gibiers, ayant conduit respectivement à 74 mises en demeure et 2 fermetures effectives d'établissements.
Si l’on regarde le bilan global, le directeur général de l’alimentation nous dit :
Comparé à 2018, il ressort globalement une diminution du nombre d'interventions, notamment en restauration commerciale, mais corrélée à une légère progression des mises en demeure et des fermetures. En revanche, le nombre de procès-verbaux est globalement en léger recul excepté pour les métiers de bouche.

Où sont donc les contrôles renforcés annoncés ? Cela signifie que le secteur le plus concerné par cette opération, la restauration commerciale, a vu son nombre d’interventions diminuer de 6,7% et les fermetures augmenter de 6,2% ...

Sur les tableaux ci-dessous voici les bilans détaillés de l’OFFA 2018/19 et de l'OFFA 2019/20 :
Bilan de l'OFFA 2019/20
Bilan de l'OFFA 2018/19

jeudi 5 mars 2020

Retour sur la contamination par norovius de coquillages de France. Malgré la fermeture de plus de 31 sites, les notifications au RASFF de l'UE continuent


« Des cas d'intoxication alimentaire en France liés à des coquillages ont entraîné la fermeture de plus de 30 sites de récolte », source article de Joe Whitworth paru le 5 mars 2020 dans Food Safety News. Adapté par mes soins -aa.

Plus de 30 sites de récolte ont été fermés sur une période de deux mois en France dans le cadre d'épidémies liées à la consommation d'huîtres, selon des données récemment publiées.

En raison de la contamination confirmée par norovirus, 31 sites de récolte ont été fermés entre le 21 décembre 2019 et le 10 janvier 2020, affectant plus de 400 entreprises. Cela se compare à 11 sites en janvier 2018 et à deux en janvier 2019.

Les personnes ont été infectées par norovirus et d'autres virus entériques tels que rotavirus, sapovirus, entérovirus et le virus Aichi, selon une étude publiée dans la revue Eurosurveillance.
Voir l'article du blog, Epilogue provisoire des foyers de toxi-infections alimentaires collectives suspectés d'être liés à des coquillages crus en France : Norovirus inside !

Fin décembre, Santé publique France a identifié, à travers son système de surveillance syndromique, une forte augmentation des maladies gastro-intestinales, principalement des gastro-entérites aiguës et des vomissements. Cela a été constaté dans les services d’urgence du réseau de l’Organisation de la surveillance coordonnée des urgences (OSCOUR) et dans les associations de médecins généralistes d’urgence qui fournissent des visites à domicile comme SOS Médecins.

De plus, un nombre inhabituellement élevé de foyers d'intoxication alimentaire liés à la consommation de coquillages crus ont été enregistrées par l'agence par le biais du système de surveillance obligatoire.

Des chiffres beaucoup plus élevés
Les visites pour gastro-entérite aiguë et vomissements dans les services d'urgence et les visites à domicile de médecins généralistes d'urgence ont augmenté considérablement les 26 et 27 décembre à 3 925 et 4 896 respectivement en France métropolitaine et en Corse pour les personnes de 15 ans et plus, par rapport au nombre quotidien moyen de décembre 1 à 25 sur 1161.

Les 33 500 visites pour ces symptômes pour les deux groupes en France et en Corse, du 26 décembre 2019 au 5 janvier 2020, étaient supérieures au nombre attendu de 19 750.

Pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 8 957 visites aux urgences ont été enregistrées pour gastro-entérite aiguë et 3 386 pour vomissements. Pour les associations de visites à domicile, 19 602 visites de gastro-entérite aiguë et 1 553 pour vomissements ont été enregistrées pour le même groupe d'âge.

Les 26 et 27 décembre 2019, 43 foyers suspectés d'être provoqués par la consommation de coquillages crus, principalement des huîtres, ont été signalés à Santé publique France via le système de surveillance des signalements. Ce nombre était élevé par rapport aux années précédentes. Depuis 2006, entre trois et 22 foyers liés à des coquillages crus ont été signalés par an.

Du 11 décembre 2019 au 22 janvier 2020, 197 foyers liés à la consommation de coquillages crus ont été signalés. Ils ont touché 1 121 personnes, dont 25 ont été hospitalisées, mais personne n'est décédée.

Sur des échantillons de selles de 32 personnes, correspondant à 19 foyers, les génogroupes I (GI), II (GII) ou GI/GII de norovirus ont été confirmés dans 26 cas. Une co-infection entre norovirus et d'autres virus entériques a été retrouvée dans 10 des 26 cas: rotavirus une fois, sapovirus cinq fois, entérovirus trois fois et virus Aichi une fois. L'entérovirus seul a été identifié dans deux cas.

Trente cinq souches, isolées de 26 cas, appartenaient à 10 génotypes de norovirus différents des deux génogroupes. Une prédominance de GI.1 et GII.17 a été observée, suivie de GII.4 Sydney et GII.8.

Élément international
Du 12 décembre 2019 au 14 janvier 2020, le Luxembourg, la Suède, le Danemark, la Suisse, l'Italie et les Pays-Bas ont signalé des cas d'intoxication alimentaire due à la consommation de coquillages crus de France ou à des contrôles positifs à norovirus sur les lots de coquillages crus, principalement des coquillages bivalves , de France.

Au moins 180 personnes au Danemark ont ​​été malades depuis le début de l'année et 70 en Suède, bien que certaines d'entre elles auraient consommé des huîtres suédoises.

Entre le 14 janvier et le 10 février, 18 notifications au RASFF ont été publiées par l'Italie, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède et la Finlande pour la contamination par norovirus d'huîtres vivantes de France et des produits ont également été rappelés à Hong Kong et Singapour.
Il vous faut savoir que depuis le 10 février, les affaires continuent, si l'on peut dire, en effet, il y a encore eu depuis le 11 février au 5 mars 2020, trois notifications au RASFF de l'UE, et la dernière en date est du 3 mars 2020 par l'Italie …, le tout sans aucune information du ministère d el'agriculture qui aurait dû centralié les fermetures et les avis de rappel. 
La question est donc bien pourquoi y a-t-il encore des notifications au RASFF de l'UE ?

Des études antérieures ont montré que la contamination des huîtres par norovirus est généralement liée à une combinaison de conditions environnementales, notamment de fortes précipitations avant la récolte. Cela peut entraîner un débordement des stations d'épuration et une contamination fécale de l'eau.

En décembre 2019, des précipitations inhabituellement fortes ont été enregistrées dans toute la France, ce qui peut avoir contribué à la contamination des sites de récolte par des norovirus humains.

Les chercheurs prévoient également d'estimer le nombre excessif de cas de maladies gastro-intestinales pendant Noël et le Nouvel An en utilisant les données de l'assurance maladie qui seront disponibles dans les trois mois.

jeudi 23 janvier 2020

Pays-Bas : Une société ferme une partie d'une usine liée à une épidémie mortelle à Listeria


Quand on ne sait pas ou quand on ne peut pas ou plus maîtriser Listeria dans une usine alimentaire une des réponses est de procéder ainsi, « Une société ferme une partie d'une usine liée à une épidémie mortelle à Listeria », source article de Joe Whitworth paru le 23 janvier 2020 dans Food Safety News.

Les propriétaires d'une usine aux Pays-Bas liée à une épidémie à Listeria ont décidé de ne pas en rouvrir une partie de l’entreprise.

L'usine Offerman à Aalsmeer a été fermée en octobre de l'année dernière pendant que les autorités néerlandaises investiguaient sur l'épidémie.

Ter Beke a envisagé de rénover l'usine mais fermera le grand hall tandis qu'un plus petit, qui emploie environ 40 personnes, restera ouvert. Certaines lignes de production ont été déplacées vers différentes usines tandis que d'autres sont restées à Aalsmeer. L'entreprise n'a pas encore répondu à une demande de commentaires de Food Safety News.

Transférer du matériel ou de lignes d’un atelier contaminé vers un autre site c’est prendre le risque de transférer des Listeria avec les équipements ...

Détails de l'épidémie
Aux Pays-Bas et en Belgique, 21 personnes ont été infectées par Listeria monocytogenes. Une personne est tombée malade en octobre 2017, huit en 2018 et 12 en 2019.

Trois personnes sont décédées. Tous les patients ont été hospitalisés et une femme a fait une fausse couche. Deux patientes néerlandaises étaient des femmes enceintes dans la trentaine. Les autres étaient âgés de 64 à 94 ans et 10 étaient des hommes.

Les produits de viande tranchés prêts à consommer de saucisses bouillies et crues de différents fournisseurs produits entre 2017 et 2019 par Offerman ont été contaminés par Listeria correspondant à la souche épidémique.

Une évaluation par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) n'a pas pu identifier le point exact de contamination, mais a constaté que cela s'était probablement produit chez Offerman, qui était le seul point de fabrication commun des produits contaminés.

Action syndicale
La nouvelle a été révélée par CNV, le deuxième plus grand syndicat des Pays-Bas. Il représente un certain nombre de travailleurs de l'usine d'Offerman Aalsmeer ainsi que d'autres sites d'Offerman et de Ter Beke.

Soraya Faez de CNV a déclaré que 50 personnes ont perdu leur emploi à l'usine d'Aalsmeer, mais que certains se sont vu offrir des postes sur un autre site Ter Beke à Ridderkerk.

« L'autre moitié pourrait rester à Aalsmeer ou se voir proposer un nouveau poste dans une autre usine. Au cours des négociations, nous avons convenu que l'employeur pouvait offrir des postes aux employés de Ridderkerk, mais l'acceptation de ce poste devait être volontaire. De cette façon, un employé pourrait choisir de ne pas accepter le travail à Ridderkerk et conserver son indemnité de départ », a-t-elle déclaré à Food Safety News.

Faez a ajouté que le syndicat savait en octobre que l'usine ne rouvrirait pas et au cours de la première semaine de janvier, les employés ont été informés s'ils pouvaient rester à Aalsmeer.

« Nous devons maintenant attendre et voir combien de temps l'usine d'Aalsmeer reste ouverte. Nous nous sommes assurés que le forfait d'indemnisation que nous avions convenu s'appliquerait également aux employés qui travaillent à Aalsmeer en ce moment. Nous l'avons fait parce qu'il y avait des rumeurs de fermeture du deuxième bâtiment. »

Dans une information Les Marchés du 8 octobre 2019
Le groupe alimentaire belge Ter Beke a revu ses prévisions à la baisse à la suite du rappel de produits de sa filiale néerlandaise Offerman qui a été touchée par une contamination à la listeria.

Une annonce ayant entraîné la suspension de la cotation du titre à la bourse de Bruxelles vendredi dernier. L’impact total du rappel et de la cessation temporaire des activités du site d’Offerman à Aalsmeer sur l’Ebitda de Ter Beke peut s’élever à environ 10%, a indiqué Ter Beke.

jeudi 9 janvier 2020

Irlande : Augmentation de 13% en 2019 vs 2018 des fermetures d'entreprises alimentaires. Quid en France ?


En Irlande, il y a eu 106 ordonnances d’exécution vis-à-vis d’entreprises alimentaires, majoritairement des fermeture, dont pricipalement des restaurants en 2015 et 2016, 69 en 2017 mais 110 en 2018 et surtout … 124 en 2019, soit une augmentation de 13 % par rapport à 2018, selon la Food Safety Authority of Ireland du 8 janvier 2019.

La FSAI a souligné l'importance d’un système robuste de management de la sécurité sanitaire des aliments et a souligné que la responsabilité incombe aux entreprises alimentaires de s'assurer que les aliments qu'elles vendent soient sûrs à consommer et conformes à la législation sur la sécurité sanitaire des aliments.

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019, les inspecteurs des aliments ont rendu 107 ordonnances de fermeture, 4 ordonnances d'amélioration et 13 ordonnances d'interdiction à des entreprises du secteur alimentaire à travers le pays. Les types de problèmes récurrents de sécurité des aliments qui mènent aux ordonnances d'exécution sont les suivants: preuve d'infestation de rongeurs et de déjections de rongeurs, des conditions sales, le non-respect des températures correctes des denrées alimentaires, un manque de connaissance de la sécurité des aliments par le personnel, des installations d'entreposage inadaptées des aliments, le manque d'installations d'eau pour le nettoyage ou des installations incorretces et le manque d'équipement et d'espace de travail pour permettre la préparation sûres des aliments sans allergènes.

Commentant les chiffres annuels, la Dr Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, a souligné la gravité pour une entreprise alimentaire visée par une ordonnance d'exécution.

« Les ordonances d’exécution, en particulier les ordonnances de fermeture et les ordonnances d'interdiction, ne sont jamais signifiées pour des infractions mineures à la sécurité des aliments. Elles ne sont adrssées aux entreprises alimentaires que lorsqu'un risque grave pour la santé des consommateurs a été identifié ou lorsqu'il existe un certain nombre d'infractions à la législation alimentaire qui pourraient entraîner de graves problèmes d'hygiène ou d'autres problèmes opérationnels. »

« Il n'y a aucune excuse pour des pratiques de sécurité des aliments sans attention. Les inspecteurs des aliments rencontrent les mêmes problèmes à maintes reprises. Les raisons typiques pour lesquelles les ordonnances d'exécution doivent être signifiées sont facilement évitables. Bien que la grande majorité des entreprises du secteur alimentaire se conforment à la législation sur la sécurité des aliments, nous continuons à faire face à des pratiques négligentes qui mettent potentiellement la santé des consommateurs en danger. Il est décevant de voir une augmentation des ordonnances d'exécution pour la deuxième année consécutive et les entreprises devraient prendre des mesures pour empêcher la tendance de se poursuivre jusqu'en 2020. »

Au cours du mois de décembre 2019, 6 ordonnances de fermeture ont été signifiées à des entreprises alimentaires pour des infractions à la législation sur la sécurité sanitaire des aliments, conformément à la loi FSAI de 1998. Les ordonnances d'exécution ont été émises par des agents de santé environnementale du Health Service Executive (HSE).

Commentant les ordonnances d’exécution de décembre, la Dr Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, a souligné l’importance de disposer d’un système robuste de management de la sécurité sanitaire des aliments dans une entreprise alimentaire.

« Il est très déconcertant que certains propriétaires d'entreprises alimentaires ne respectent toujours pas les normes de sécurité des aliments et leurs obligations légales qui ont été fixées pour assurer la sécurité de leurs clients. Même s'ils sont minoritaires, il n'y a aucune excuse pour qu'une entreprise alimentaire ignore les procédures correctes de manipulation et de stockage des aliments qui pourraient prévenir les infestations de nuisibles ou la croissance bactérienne. Il est essentiel que toutes les entreprises de l'industrie soient à jour avec la législation qui aborde les problèmes qui éviteront tout risque inutile pour les consommateurs qui pourraient tomber malades à cause de ces mauvaises pratiques. »

On peut retrouver tous les détails des rapports des ordonnances d’exécution, ici.

En France, selon les rapports d’activités de la DGAL, s’agissant des fermetures totales ou partielles effectives d’entreprises alimentaires, cela a concerné en 2018, 840 entreprises alimentaires, soit + 25,4 % versus 2017 ; en 2017 précisément, il y en a eu 670, en 2016, 500, en 2015, 480 et en 2014, 550.

Hélas, le détail n’est pas fourni pour les différents catégories d’entreprises alimentaires et la transparence affichée de la DGAL ne permet pas de connaître le nom des entreprises alimentaires ...

samedi 7 décembre 2019

Encore une usine qui ferme à la suite d’une contamination de produits de charcuterie, une édition aux Pays-Bas


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Le blog vous avait entrenu des déboires de l’entreprise Offerman aux Pays-Bas, 1, 2, 3 et 4.

Cela se passe donc aux Pays-Bas, où Offerman, qui fait partie du groupe belge Ter Beke Fresh Food, a définitivement fermé ses portes début octobre et des employés ont été embauchés dans d'autres branches de ce fournisseur de «Fresh Food», mais sans aucune indemnité de transport.

Mardi 10 décembre, les membres du syndicat FNV Voedingsindustrie décideront de prendre des mesures auprès du transformateur de viande Offerman Terbeke à Aalsmeer.

Après la fermeture de l'usine de viande en raison des cas d'infection à Listeria à Aalsmeer, les négociations pour un plan social ont commencé. Cependant, il est vite devenu clair pour le syndicat qu'Offerman n'est pas prêt à conclure de bonnes conventions sociales pour les employés.

Les problèmes étaient connus de l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation, qui a donc effectué plusieurs inspections dans l'entreprise. Néanmoins, de la viande contaminée s'est retrouvée sur les étagères de Jumbo et Aldi, entre autres.

Petit problème de mathématiques, au rythme des produits alimentaires contaminés par Listeria monocytogenes et rappelés dans l'UE, combien d'entreprises alimentaires seront encore en vie d'ici quelques années ...

lundi 2 décembre 2019

Après des cas de listériose, retour à la Ferme Durr


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

C'est une très bonne idée et c'est un reportage de rue 89 Strasbourg du 2 décembre 2019 qui revient sur la situation actuelle de la Ferme Durr, « Après la listeria, trois mois critiques pour la Ferme Durr »
Fermée en septembre pour « contamination persistante » à la listeria, la société Biolacte de Boofzheim, grand nom du bio alsacien, est en sursis. Solène Durr, qui dirige aujourd’hui l’entreprise familiale, a jusqu’à début mars pour élaborer un plan de redémarrage. Sans quoi la ferme disparaîtra.

Le communiqué du ministère de l’agriculture du 10 septembre 2019 parle « de graves dysfonctionnements dans l’entreprise. » ...
De nouveaux éléments de l'enquête établissent que des autocontrôles défavorables de l'établissement « ferme DURR », portant sur des denrées produites, n'ont pas été présentés lors de l'inspection des services de contrôle de l’alimentation réalisée sur le site de la société le 6 septembre dernier. Par ailleurs, les résultats d’analyses obtenus ce jour suite à des prélèvements officiels établissent une contamination étendue des locaux de l’établissement et une contamination de certains produits alimentaires.

Solène Durr a reçu des dizaines de messages de sympathie,
Au moment de la fermeture administrative, on a eu beaucoup de témoignages de soutien. Des voisins, des clients et même d’inconnus. Mais je n’imaginais pas que les gens continueraient à penser à nous. Aujourd’hui, je me rends compte qu’ils nous font toujours confiance malgré la crise.
La crise commence dans la soirée du vendredi 6 septembre, avec un communiqué de la préfecture. Des analyses ont attribué plusieurs cas de listériose à certains produits de la Ferme Durr. Ils sont retirés de la vente. Les consommateurs en sont informés par affichage.
« Nous apprenons tout ça le lendemain matin par le coup de fil d’un journaliste, explique Solène, et c’est un choc ! Réaliser que des gens ont été malades en mangeant nos produits, c’est dur. Et en plus sans connaître la gravité de leur état. D’ailleurs, aujourd’hui encore on ne sait rien sur eux. On a juste appris dans la presse qu’ils sont huit, qu’ils habitent en Alsace, Île-de-France, Bourgogne et PACA. »
À ce moment-là, le problème semble circonscrit à un seul produit : la tomme au lait cru.
« Le lait cru, c’est extrêmement délicat. Des collègues nous ont dit qu’ils ne s’y risqueraient jamais. Immédiatement, on décide qu’on ne fabriquera plus que des produits à base de lait pasteurisé. »
L’entreprise n’aura pas le temps d’appliquer cette résolution. Le 11 septembre, les services de l’Etat annoncent la fermeture administrative de la SARL Biolacte, qui fabrique et commercialise les produits Ferme Durr. Suite aux « graves dysfonctionnements » relevés, et à une « contamination persistante de la production », celle-ci doit cesser immédiatement.
Fin novembre, l’activité n’a pas repris. Un nettoyage des machines et des locaux, même poussé, n’aurait pas suffit. C’est toute la chaîne de transformation du lait qu’il faut changer. Et Biolacte n’en a pas les moyens, comme l’explique Solène Durr :
« Les bâtiments ont grandi en même temps que l’entreprise, et aujourd’hui ils ne sont plus adaptés. Pareil pour la chaîne de transformation. On doit se réorganiser. »
Pour lui laisser du temps, le tribunal de commerce a placé Biolacte sous mesure de sauvegarde le 23 septembre. Cette décision a permis aux salariés d’être mis en « activité partielle » (l’ancien « chômage technique »). Ils sont donc été partiellement indemnisés. Ils étaient 36, représentant 20 équivalents temps plein. Trois seulement travaillent encore, sous la direction de Solène.
Anne-Marie Durr (mère de Solène) est encore gérante en titre, mais comme elle va bientôt prendre sa retraite, elle a donné les rênes de l’entreprise familiale à Solène, l’aînée de ses deux filles. Diplômée en gestion des entreprises, c’est elle qui travaille sur le plan de redémarrage que le tribunal de commerce aura à examiner.
La première idée de la nouvelle « patronne » était de trouver une entreprise sous-traitante pour fabriquer les produits laitiers Biolacte. Mais tous les fabricants qu’elle a contactés ont décliné l’offre. Alors Solène Durr a imaginé un plan B. Le 18 novembre, le tribunal de commerce a jugé le plan assez intéressant pour prolonger jusqu’au 9 mars la période d’observation :
« Nous cherchons un ou plusieurs partenaires disposant d’une unité de transformation du lait, de locaux, ou de fonds pour investir dans ces équipements. De notre côté, nous avons notre marque, nos recettes, notre clientèle, et des machines considérées comme les Rolls-Royce du conditionnement. »

Solène a un regard critique sur cette croissance :
« Nous avons été comme aspirés. La disparition de mon père en 2014 a laissé un vide énorme. Il maîtrisait absolument tout dans l’entreprise. Après sa mort, Biolacte n’était plus dirigée. Je m’en suis rendu compte peu à peu après mon arrivée comme DRH en 2017. On disait oui à toutes les sollicitations, même les moins rentables : on envoyait un colis à l’autre bout du pays, on traitait avec des grossistes qui ne pensaient qu’à rogner sur nos marges, on avait signé avec des industriels des contrats nous obligeant à leur fournir certains produits à la demande. Il fallait qu’on produise toujours plus. On avait la tête dans le guidon ! Avec le recul, je me dis que les problèmes sanitaires devaient fatalement arriver. »
Il reste 14 semaines à Solène Durr pour faire en sorte que la question ne se pose pas.

jeudi 31 octobre 2019

Vous avez dit « renforcement des contrôles pour l'opération fêtes de fin d'année » ?


S’agissant de la « Sécurité sanitaire des aliments : renforcement des contrôles pour l'opération fêtes de fin d'année (OFFA) », annonce le ministère de l’agriculture le 30 novembre 2019. « Ce dispositif d'inspection sera mis en place du 1er novembre 2019 au 15 janvier 2020. »

Pourquoi pas ?

Mais s’agit-il réellement d’un renforcement … des contrôles ?

On évoque près de 4000 agents mobilisés sur une période de deux mois et demi. Sachant que l’an dernier (OFFA 2018/19), il y a eu 8095 inspections, un très rapide calcul permet de rapporter cela autour deux inspections sur la dite période, vous avez dit renforcement des contrôles …

On nous explique en résumé,
Les inspections donnent lieu à des suites administratives voire judiciaires pour les établissements ne respectant pas la réglementation en matière sanitaire ou d’étiquetage. L'an dernier, les 8 095 inspections liées à cette opération ont conduit à établir notamment 860 mises en demeure et 115 fermetures administratives, dont 80 dans le seul secteur de la restauration commerciale, en lien avec une perte de maîtrise des risques sanitaires. Ces sanctions administratives ont été assorties de 83 procès-verbaux d'infractions pénales dont 74 en remise directe, principalement en restauration commerciale (35 PV) et distribution/métiers de bouche (35 PV). 
Pour faire court, le ministère de l’agriculture nous a proposé deux bilans de l’OFFA 2018/19, un bilan détaillé et un bilan simplifié.

Ainsi dans le bilan détaillé de l’OFFA 2018/19, on apprend
Parmi les 8 095 contrôles entrant dans le champ de l'OFFA, 7 837 inspections complètes, pour lesquelles tous les points de contrôle (chapitre, item, sous-item) doivent être observés, ont permis de juger du niveau de maîtrise des risques des établissements et ainsi de donner lieu à leur évaluation globale.
La particularité de l’OFFA 2018/19 a vu la participation de la DGCCRF, en sera-t-il de même pour cette nouvelle opération, nous ne savons pas …

Sur le tableau ci-dessous, vous avez le bilan détaillé de l’OFFA 2018/19. On notera surtout l’augmentation des interventions (inspections ?) notamment en restauration commerciale … mais faute de moyens humains, quand on augmente les actions sur un secteur, cela baisse sur les autres …
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Un dernier point plus comique qu’autre chose, on nous dit,
Les résultats de cette opération sont rendus accessibles au public sur le site internet Alim’Confiance ; une carte interactive permet de rechercher l’établissement par son nom ou son adresse et d'avoir accès à la date de la dernière inspection ainsi qu'au niveau d’hygiène qui y aura été constaté. 
D’accord, mais encore faudrait-il savoir quel établissement a été inspecté ?

Cela étant, à la date de la rédaction de l’article, sur Alim’Confiance, pour la restauration commerciale, il y avait les ‘résultats’ de 15 570 restaurants inspectés : 

68 avec la mention à corriger de manière urgente, 
1010 à améliorer, 
9261 satisfaisant et,
5231 très satisfaisant.

Rappelons toutefois qu’En France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

« … d’après la DGAL, le Royaume-Uni disposait en 2016 d’un inspecteur pour 74 établissements de remise directe (restaurants, commerces de bouche, distributeurs) alors qu’en France un inspecteur est en moyenne responsable de la surveillance de 3 284 établissements. » Source Rapport d’Information fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission des affaires sociales sur les procédures de retrait et de rappel des produits alimentaires présentant un risque sanitaire.

Vous avez dit renforcement des contrôles …