mardi 15 novembre 2022

Compléments alimentaires à base mélatonine, vigilance !

«Compléments alimentaires à base mélatonine», source communiqué de la DGCCRF du 14 novembre 2022.  

A la suite de la publication en avril 2018 des recommandations de l’Anses dans le cadre de son évaluation des risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine, la DGCCRF a réalisé en 2021 une enquête sur l’appropriation de ces recommandations par les professionnels notamment en matière d’étiquetage des produits et sur la vérification des teneurs en mélatonine annoncées et des allégations de santé.

La mélatonine est une hormone sécrétée principalement par l’épiphyse pendant la nuit. Sa fonction physiologique est d’apporter à l’organisme, au cerveau en particulier, l’information sur le nycthémère (alternance jour/nuit au cours d’un cycle de 24 heures), favorisant ainsi l’endormissement. Seules deux allégations de santé relatives à la mélatonine sont autorisées :

« la mélatonine contribue à atténuer les effets du décalage horaire ». Cette allégation ne peut être utilisée que pour une denrée alimentaire contenant au moins 0,5 mg de mélatonine par portion et si le consommateur est informé que l’effet bénéfique est obtenu par la consommation d’au moins 0,5 mg juste avant le coucher le premier jour du voyage et les quelques jours suivant le jour d’arrivée à destination ;

« la mélatonine contribue à réduire le temps d’endormissement ». Cette allégation ne peut être utilisée que pour une denrée alimentaire contenant 1 mg de mélatonine par portion et si le consommateur est informé que l’effet bénéfique est obtenu par la consommation de 1 mg avant le coucher.

Dans le cadre de ces missions relatives à la protection et à l’information des consommateurs, la DGCCRF est intervenue dans 74 établissements (62 responsables de la mise sur le marché français ou fabricants et 12 distributeurs, dont des pharmacies). La teneur en mélatonine a été mesurée dans 51 échantillons de compléments alimentaires contenant de la mélatonine.

L’enquête révèle que pour 90% des échantillons prélevés, la teneur en mélatonine dosée est cohérente avec celle mentionnée sur l’étiquette et que l’apport journalier en mélatonine lié à la consommation des compléments alimentaires est inférieur à 2 mg/jour comme le recommande l’Anses.

Cependant, les résultats de l’enquête indiquent que le consommateur n’est pas correctement informé sur la dose de mélatonine nécessaire pour obtenir l’effet annoncé (à partir d’1 mg pour la réduction du temps d’endormissement et de 0,5 mg pour celle de l’effet du décalage horaire). 45% des étiquettes examinées ne sont ainsi pas conformes aux dispositions du règlement définissant les conditions d’utilisation des allégations de santé relatives à la mélatonine.

Dans son enquête, la DGCCRF a constaté de la part des opérateurs une intégration très hétérogène des recommandations à l’intention des populations sensibles. Certaines mentions sont mêmes contradictoires avec les recommandations de l’Anses. C’est le cas, par exemple, des compléments alimentaires dont l’étiquette indique qu’ils peuvent être consommés par les enfants ou de compléments alimentaires dans lesquels la mélatonine est associée à d’autres ingrédients : près de 70% des étiquetages examinés mentionnent que la mélatonine est associée à une ou plusieurs plantes/extraits de plantes.

Les anomalies constatées relatives aux exigences réglementaires en matière d’information des consommateurs (étiquetage) notamment, ont donné lieu à 9 mesures de police administrative et à la rédaction de 26 avertissements.

Commentaire
La question que je me pose est pourquoi tous ces compléments alimentaires sont en vente libre et ne sont pas considérés comme des médicaments. Ainsi récemment, un tribunal en Allemagne a considéré que les produits à base d'extrait sec de ginkgo biloba étaient des médicaments, et non pas des compléments alimentaires.

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