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Pâte |
Comme
nous l’avons
appris, «Il y a bien un lien entre des pizzas de la marque Buitoni
(Nestlé) et certains cas récents de contaminations à la bactérie
Escherichia
coli chez
des enfants français», selon un communiqué
de la direction générale de la santé (DGS) mercredi 30 mars, avec
des
«analyses épidémiologiques,
microbiologiques et de traçabilité»
à
la clé.
«Comment
la bactérie a pu survivre dans des pizzas surgelées et cuites au
four ?», selon
La
Dépêche.fr.
Cette question reste encore un mystère. Les
pizzas ont été cuites dans l'usine Buitoni, surgelées puis de
nouveau cuites par les clients dans un four à 200°C en général.
E. coli
n'aurait donc pas dû survivre. «Nous explorons différentes
hypothèses pour savoir comment les contaminations ont pu se produire
malgré la cuisson de la pizza», a expliqué l'épidémiologiste
Gabrielle Jones, de Santé publique France, à France
Inter. «Cela peut
être la manipulation de la pizza pas encore cuite», avance-t-elle.
Ces propos méritent
une précision, car «Il faut savoir que
la pizza Fraîch’Up
est la seule gamme de pizzas surgelées à pâte crue vendue par la
filiale de Nestlé. Ce type de produit demande une cuisson beaucoup
plus longue qu’une pizza surgelée classique», d’après
60
Millions de consommateurs.
Selon
France
Inter,
De son côté Nestlé «se
pencherait plutôt vers une éventuelle contamination au niveau de la
pâte»
a
déclaré ce mercredi le directeur général industriel de Nestlé
France, Jérôme Jaton. «Ayant
de la farine, qui est un produit agricole, il y a des risques d’avoir
Escherichia coli dans la farine. Nous allons travailler là-dessus.»
Il a également expliqué que les deux lignes de l'usine de Caudry
«sont
à l'arrêt»
et qu'«un
plan d’analyse» est
en préparation. Toutefois, il estime que le processus de contrôles
sanitaires n'a rien révélé d'anormal. En tout cas, «si
vous avez des pizzas Fraîch’Up dans votre réfrigérateur, ne les
consommez pas et jetez-les», a
précisé Jérôme Jaton.
Par
ailleurs, on peut lire aussi, «La contamination via la
farine serait surprenante» commente Eric Oswald à propos de la
bactérie E.
coli
présente dans les pizzas, source L’Usine
Nouvelle.
«Eric Oswald, directeur adjoint de l'institut de recherche en santé
digestive de Toulouse, rappelle que dans 90% des cas, les produits
contaminés à l'E.
coli
sont d'origine animale.»
Origine
animale certainement, mais contamination des céréales, puis de la
farine très certainement ...
Voici
un extrait de l’article,
La farine était le principal ingrédient de la pâte à cookies,
c’est cela qui a attiré l'attention des investigateurs pour
plusieurs raisons.
- La farine, un produit agricole crue (c'est-à-dire qui ne subit pas
de transformation pour tuer les pathogènes), a également été
considérée comme une source possible de contamination.
- Bien que les investigateurs n'aient trouvé aucune preuve
concluante que la farine contaminée était la source de cette
épidémie, la farine contaminée reste un suspect majeur pour
l'introduction du pathogène dans le produit.
Plusieurs
fabricants de pâte à cookies ont informé informé la FDA qu'ils
ont mis en place l'utilisation de farine traitée thermiquement pour
leurs produits de pâte à cookies prêts à cuire. Les aliments
contenant de la farine crue (non traitée thermiquement) doivent être
considérés comme des vecteurs possibles d'infection dans de futures
épidémies. Les transformateurs d'aliments devraient envisager
l'utilisation de farine pasteurisée dans les aliments prêts à
cuire qui sont susceptibles d'être consommés sans cuisson, même si
les mentions sur l'étiquetage peuvent mettre en garde contre la
consommation de produits non cuits.
Dans
une étude
en Suisse de Silvan Wetzel et Lars Fieseler
de 2020, il a été question de «Persistence of STEC in grain,
flour, and raw dough» (Persistance des STEC dans les céréales, la
farine et la pâte crue). L’objectif
de cette étude était de,
-
Déterminer la persistance des STEC dans les grains de blé, la
farine et la pâte crue (produits commerciaux)
-
Déterminer la prévalence des STEC dans les grains de blé
-
Développer une méthode de détection quantitative
Voici
le résumé et les conclusions des auteurs:
- E. coli O28 et O157
et d'autres sérotypes semblent survivre dans la farine et le grain
de blé pendant 56 jours (8 semaines) ou même plus
- Forghani
et al. 2018 ont signalé
la survie, par exemple la présence de E.
coli viables O26, O103, O111 et
O157, même après 280 jours (40 semaines)
- Forghani
et al. 2019 a signalé la
présence de E. coli
viables O45, O121, O145 et Salmonella
après 168 jours (24 semaines)
- Gill
et al. 2019 a isolé E.
coli O121 viable après 2 ans de
stockage du blé (souche épidémique, Canada 2016)
- De plus, la bactérie a survécu au traitement thermique du blé
(70°C)
- Michael et al. 2019 a démontré que E. coli O121 est
complètement éradiqué si de la farine contaminée est utilisée
pour préparer et cuire des muffins
- Gill et al. 2019 a en outre démontré que la souche épidémique
E. coli O121 était présente dans la farine naturellement
contaminée à 0,15 à 0,43 NPP/100 g.
- «Il n'y avait aucune preuve de niveaux plus élevés d'organismes
associés à la contamination fécale dans la farine rappelée.»
- Les STEC sont probablement transmis au grain sur le terrain
(contamination fécale)
- Dans la farine, le nombre de cellules viables est probablement très
faible
- Cependant, les bactéries persistent très longtemps (2 ans)
- La dose infectieuse est très faible (10 ufc)
- La cuisson inactive les STEC
- Des méthodes de détection qualitatives sont établies (ISO13136)
- La détection quantitative doit être effectuée à l'aide de
MPN-qPCR (taille de l'échantillon, matrice complexe)
- Au
lieu d'un enrichissement sélectif avec du bouillon d’eau peptonée
par exemple, un enrichissement non sélectif, doit être utilisé.
Enfin,
on pourra aussi lire un document très utile du BfR d’Allemagne, 28
pages, à propos de Escherichia
coli
dans la farine, sources, risques et prévention (BfR
opinion No 004/2020 publié le 20 janvier 2020).
Le BfR conseille donc aux
consommateurs qui souhaitent se protéger, ainsi que leur famille,
des infections alimentaires de suivre les recommandations ci-après
lors de la manipulation de la farine, en plus des règles d'hygiène
standard en cuisine:
- Avant de préparer des
aliments et après tout contact avec de la farine, se laver
soigneusement les mains avec du savon et de l'eau.
- Dans la mesure du
possible, évitez le contact entre la farine et les aliments destinés
à la consommation directe, utilisez également des planches,
assiettes, bols et agitateurs différents ou lavez-les après contact
avec la farine.
- Nettoyez soigneusement
les surfaces et les objets avec un détergent et de l'eau tiède
après un contact avec de la farine, puis séchez-les.
- Ne mangez pas de gâteau
et de pâte à biscuits non cuits.
Les
EHEC/STEC sont tués par la cuisson, le rôtissage et la
cuisson en
ragoût. En général, lors de la préparation d'aliments dans les
foyers
domestiques, par
ébullition ou friture, une température d'au moins 70°C au cœur de
l'aliment maintenu pendant au moins deux minutes est suffisante. Il
est à noter que ces valeurs ne s'appliquent pas à l'application de
chaleur sèche (sans eau) et sont également insuffisantes pour
chauffer la pâte. Dans le produit à base de farine sèche (env. 13
% de teneur en eau), les STEC ne sont pas tués à 70°C. Ces
bactéries sont également relativement insensibles aux acides, aux
basses températures ou à la déshydratation. Par conséquent, même
dans le congélateur, les bactéries STEC ne peuvent pas être tuées
de manière fiable. Si la farine est mélangée avec des œufs, du
lait ou de l'eau pour former une pâte, les bactéries STEC peuvent
être tuées à des températures à cœur de 70°C pendant au moins
deux minutes. Des températures à cœur plus élevées peuvent
réduire le temps de chauffage nécessaire.
Voici donc ces quelques élements en attendant d'autres, à suivre ...
Mise à jour du 24 juin 2022. RappelConso signale un rappel de pâte à pizza pour cause de présence d'acariens. Apparemment, il n'y aurait donc pas que des pathogènes potentiels dans de la farine.
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis
plusieurs années avec la revue PROCESS
Alimentaire
pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et
de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés
gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue,
alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite
lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue
a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la
maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle.
J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et
le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut
pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité
gratuite.