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dimanche 8 janvier 2023

Choses lues sur l'hygiène alimentaire à Paris en 2023 !

Je n'ai pas trouvé sur le site d'Alim'confiance de quand datait la dernière inspection sanitaire ...
Pour être précis, la Rotonde de Stalingrad est en fait  appelée Rotonde de la Villette, mais ça ne change rien au problème.

lundi 11 février 2019

Bilan des toxi-infections alimentaires collectives pour l'année 2017 vu par la DGAL, y'a encore beaucoup de boulot

Une note de service de la DGAL, DGAL/MUS/2019-87 du 01-02-2019, traite de la « Publication du bilan et des statistiques des toxi-infections alimentaires collectives et des cas humains pour l'année 2017 ».
Ce bilan annuel des TIAC et cas humains permet une description statistique relative aux déclarations, aux pathogènes, aux aliments suspectés et aux investigations réalisées au cours de l'année 2017.

Ce bilan annuel des TIAC est en fait « Un bilan épidémiologique concernant les TIAC est publié annuellement par Santé Publique France (SPF). Ce bilan est établi en compilant les données émanant des DD(CS)PP (transmission d’un tableau de bord extrait de SIGAL, portail d'authentification du ministère en charge de l'agriculture ) avec celles émanant des ARS (agences régionales de santé). Le bilan 2016 est consultable sur le site de SPF ».

Le blog avait publié un article sur le bilan 2017 des TIAC par SPF ici. On pourra sans doute se demander pourquoi il n'y a pas eu qu'un seul rapport ... Le seul fait de se poser la question, c'est avoir des nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.

Qu'y a-t-il donc de nouveau car cette note de service signée par le directeur général de la DGAL est une curiosité car traditionnellement et rituellement, SPF diffuse le bilan avec plus ou moins de retard avec selon les années ...
En 2017, 1208 TIAC ont été déclarées (certaines TIAC peuvent correspondre à un repas pris en 2016). On note une légère diminution entre 2016 et 2017. Le nombre de malades, lui, a augmenté, passant de 13997 en 2016 à 14269 en 2017. Cette augmentation du nombre de malades est lié à l'augmentation du nombre de cas moyen par TIAC déclarée.
La principale origine des TIAC reste la restauration commerciale (39% en 2016, 40% en 2017), suivie par la restauration collective à caractère social (30% en 2016, 34% en 2017). La part de la restauration familiale est relativement stable: 25% en 2016, 21% en 2017.

On voit donc où doivent se situer les enjeux et le manque cruel de contrôles en restauration commerciale voir à ce sujet .le rapport 2019 de la Cour des comptes qui souligne qu'une entreprise de restauration est en moyenne contrôlé tous les15 ans par les services de l'Etat.

Que peut faire dans ces conditions le dispositif Alim'confiance, mal foutu dès le départ, et qui de plus ne fonctionne que sur un pied, la DGCCRF n'ayant pas encore adopté le dispositif. Les TIAC vont continuer à bien se porter contrairement à ce qui se passe à New York !

Une éclaircie tout de même car « La diminution observée du nombre global de TIAC est principalement expliquée par la diminution du nombre de TIAC déclarées en restauration commerciale (480 en 2017 contre 592 en 2016) et en milieu familial (258 en 2017 et 465 en 2016) ; par contre, le nombre est relativement stable en restauration collective (406 en 2017 contre 393 en 2016). »

On découvre aussi la difficulté de détecter un agent pathogène,
Un agent pathogène a pu être confirmé microbiologiquement dans l'aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 229 TIAC alors qu'un agent a été suspecté dans 444 TIAC ; pour 364 TIAC, aucun agent n'a pu être identifié ou suspecté. Plus le délai de déclaration (délai entre la date de survenue des premiers symptômes et la déclaration) est court, plus on a de chance de retrouver l'aliment et l'agent en cause. Les délais de déclaration vont de 1 jour à plus de 2 semaines, le délai médian étant de 3 jours.

171 TIAC n'ont pas été retenues (?), étrange …
Dans 22 % des TIAC (c'est-à-dire dans 229 TIAC) où un agent pathogène a été suspecté ou confirmé, les aliments suspectés sont des aliments composés ou des plats cuisinés. Les viandes autres que volailles et les produits de charcuterie sont suspectés dans 16 % des cas puis viennent les poissons, les viandes de volailles et les végétaux. Aucun aliment n'a pu être suspecté dans 11,5 % des TIAC.
Par ailleurs,
Les TIAC à Salmonella ont été majoritairement associées à la consommation d’œufs ou de produits d’œufs et de viandes. Pour les TIAC à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens, la consommation de plats cuisinés est le plus souvent suspectée. Enfin, les TIAC à virus entérique sont le plus souvent associées à la consommation de coquillages et de végétaux.

La note de service revient sur des dossiers marquants de l'année 2017 :

1- Intoxications alimentaires liées à la consommation de thon
Pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre avril et juillet 2017, 26 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liées à la présence d'histamine dans du thon ont été déclarées en France et ont concerné 189 malades. Ces chiffres ont dépassé en quelques mois ceux de toute l'année 2016 (25 TIAC, 100 malades). Une enquête complexe a été conduite pour expliquer d'où provenait cette contamination. »

2- Augmentation anormale du nombre de malades liés à Salmonella Eastbourne
Là aussi, pas d'information du consommateur à ce sujet de la part du ministère de l'agriculture, pourtant « Entre août et décembre 2017, 36 cas humains de salmonellose impliquant le sérotype Eastbourne ont été identifiés par le CNR. »
L'interrogation des cartes de fidélité (des patients) a permis d'identifier que la plupart des malades avaient consommé du camembert. Plusieurs établissements producteurs étaient cités, l'un d'entre eux plus fréquemment.

Le lecteur intéressé lira les détails de ces enquêtes.

En conclusion, il est rappelé que « Ce bilan n'est toutefois pas exhaustif, dans la mesure où les TIAC restent encore sous-déclarées. »
Le nombre élevé de TIAC familiales (21% des TIAC, et probablement la catégorie la plus sous-déclarée) rappelle l'importance de l'information du consommateur sur les règles d'hygiène de base ainsi que sur les risques de certains aliments vis-à-vis de populations sensibles.

Enfin un aveu d'impuissance,
Salmonella reste un agent particulièrement préoccupant, suspecté dans plus de 10% des TIAC. Ce chiffre est à rapprocher des plus de 200 alertes « produits » pour présence de Salmonella enregistrées par la Mission des Urgences Saniataires en 2017. Les efforts sont donc à poursuivre sur ce pathogène, et ce sur l'ensemble de la chaîne alimentaire.

Bref, comme indiqué précédemment, y'a encore beaucoup de boulot !

lundi 21 février 2022

Etats-Unis: De la relation entre le taux de TIAC dans les restaurants et les notes d'inspection en sécurité des aliments. Quid en france ?

En 2016, les auteurs du bilan des toxi-infection alimentaires collectives de France publié par Santé publique de France notaient en conclusion,

Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l'amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.

Depuis, plus rien, aucun autre bilan n'a fait état de cette remarque, les années passent, et on ne voit rien venir, un jour peut-être ...

Pourtant, un article aux Etats-Unis qui examine précidément les «Taux d'éclosions d'origine alimentaire associés au classement et à l'affichage des inspections dans les restaurants: évaluation à l'aide des données nationales de surveillance des toxi-infections alimentaires», source Journal of Protection.

Résumé
Une enquête nationale menée précédemment sur les programmes d'inspection des restaurants a associé la pratique consistant à divulguer les résultats d'inspection aux consommateurs au point de vente (POS ou point of service) du restaurant avec moins de toxi-infections alimentaires collectives. Nous avons utilisé les données du système national de surveillance des épidémies d'origine alimentaire (FDOSS pour Foodborne Disease Outbreak Surveillance System) pour évaluer la reproductibilité des résultats de l'enquête. Les programmes qui ont participé à l'enquête représentaient environ 23% des éclosions de maladies d'origine alimentaire dans un seul État (le Minnesota) dans les restaurants signalées au FDOSS entre 2016 et 2018. Les organismes qui ont divulgué les résultats des inspections au point de vente ont signalé moins d'éclosions (moyenne = 0,29 éclosions pour 1 000 établissements) que ceux qui divulguaient leurs résultats en ligne (0,7) ou pas du tout (1,0). Le fait d'avoir une méthode de notes ou de scores pour les inspections était associé à moins d'éclosions signalées que de ne pas avoir de méthode de notes. Les agences qui utilisaient des notes alphabétiques avaient le plus faible nombre d'éclosions pour 1 000 établissements. Il y avait une association positive (coefficient de corrélation, r = 0,54) entre le nombre moyen de plaintes de maladies d'origine alimentaire pour 1 000 établissements, selon l'enquête, et le nombre moyen d'éclosions de restaurants signalées au FDOSS (R2 = 0,29). Cette association était plus forte pour des tqxi-infections alimentaires dues à des toxines bactériennes (R2 = 0,35) que pour les épidémies à norovirus (R2 = 0,10) ou à Salmonella (R2 = 0,01). Les résultats de notre étude transversale sont cohérents avec les observations précédentes qui liaient la pratique consistant à afficher les notes ou les scores des résultats d'inspection au point de vente avec une réduction de la fréquence des maladies d'origine alimentaire et des toxi-infections alimentaires associées aux restaurants. Le soutien aux programmes de surveillance des maladies d'origine alimentaire et aux activités de réglementation des aliments dans les agences de santé locales est fondamental pour les systèmes de sécurité des aliments coordonnés aux niveaux étatique et fédéral.

Comme vous l’avez vu, ça marche, alors qu’attend-on en France d’autant qu’en 2020, les foyers de toxi-infections alimentaires collectives dans la restauration commerciale n’ont que peu baissé …

Certes il y a eu -43% de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à 2019, mais la part des TIAC déclarées suite à des repas dans des restaurants commerciaux est passée que de 40,8% à 36,5%. A suivre ...

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

samedi 9 janvier 2021

Irlande: Diminution de 67% des entreprises de restauration ayant rencontrées des problèmes d'hygiène en 2020. Quid en France ?

Si l’on mesure la sécurité des aliments au nombre d’établissement alimentaire ayant reçu une injonction de fermeture ou des non-conformités pour des raisons d’hygiène, on peut dire, sans risque de se tromper, qu’en raison de la pandémie du Covid-19, ce chiffre a fortement diminué et pour cause …

Un exemple est venu de l’Irlande où selon ce communiqué de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI) du 8 janvier 2021, «42 ordonnances d'exécution signifiées aux entreprises du secteur alimentaire en 2020», je serai tenté de dire 42 seulement ...

L'Autorité irlandaise de sécurité des aliments (FSAI) a communiqué que 42 ordres d'exécution avaient été signifiés à des entreprises du secteur alimentaire pour des infractions à la législation sur la sécurité des aliments en 2020, soit une diminution de 67% par rapport aux 125 ordres d'exécution réalisés en 2019.

La baisse du nombre reflète en grande partie l'impact du COVID-19, où un grand nombre d'entreprises de restauration ont été temporairement fermées pendant de longues périodes tout au long de l'année, et cela n'est pas nécessairement dû à l'amélioration des pratiques de sécurité des aliments.

La FSAI a réitéré l'importance de systèmes solides de management de la sécurité alimentaire et a souligné que la responsabilité juridique incombe aux entreprises du secteur alimentaire de s'assurer que les aliments qu'elles vendent sont conformes à la législation sur la sécurité alimentaire et peuvent être consommés sans danger.

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, 31 ordonnances de fermeture, 2 ordonnances d'amélioration et 9 ordonnances d'interdiction ont été émises par des agents d'hygiène du milieu au sein du Health Service Executive (HSE), des inspecteurs vétérinaires des collectivités territoriales et des agents de la FSAI sur les entreprises alimentaires à travers le pays.

Les types de problèmes récurrents de sécurité des aliments qui ont conduit à des ordonnances d'exécution en 2020 étaient: des entreprises alimentaires non enregistrées et non supervisées; des conditions sales; des preuves d'infestations de rongeurs et d'excréments de rongeurs; la présence de cafards; le non-maintien de la température des denrées alimentaires; des installations de stockage des aliments inadaptées et des installations d'eau inadéquates ou inexistantes.

En ce qui concerne la France, on peut seulement signaler une baisse de l’activité ’inspection’, si l’on doit se fier au dispositif Alim’confiance.

L’activité ‘restaurant’ fait état de seulement 9 296 inspections au 9 janvier 2921 et si on met les données des inspection en fonction des mois de l’année 2020, l’effet Covid-19 est très caractéristique, mais sans doute aussi l'absence d'inspections, et pour cause, sur le schéma ci-dessous:

vendredi 1 juillet 2022

Les indicateurs de la sécurité des aliments en France dont on ne parle pas

Quand il est fait état de la sécurité des aliments, il est souvent question de lute contre ceci ou cela en parlant des pathogènes, de la prévention des maladies d’origine alimentaire, etc., mais rarement il est fait état du nombre de rappels de produits alimentaires (il se porte d’ailleurs très bien, merci !), ni du nombre d’inspections dans la restauration commerciale ...

Voici donc ces indicateurs qui comprennet les avis de rappels et les inspections des restaurants.

Rappels
Le total des rappels du mois de juin 2022 est de 200 versus 146 en mai 2022 mais aussi  452 rappels en janvier, 436 en février, 250 en mars et 186 rappels en avril. On progresse lentement mais sûrement mais tout de même si l’on prend le cas de juin 2022, où il y a eu parmi les 200 rappels,

- Salmonella, 33
- allergènes, 31
- Listeria monocytogenes, 21
- corps étrangers, 12
- pesticides, 12
- modifications organoleptiques, 12

Dans la rubrique les ’oubliésde RappelConso, notons le rappel de cake marbré au chocolat 340 g pour cause de présence d’allergènes non signalés sur l’étiquetage. Le rappel par Carrefour a eu lieu le 29 juin. Ce rappel n’est toujours pas signalé le 30 juin par RappelConso.
C'est ballot, RappelConso a bien rappelé du cake marbré au chocolat 270 g le 30 juin, mais pas du 340 g ! La sécurité des aliments se niche souvent dans des détails ...

Inspections des restaurants
Ce n’est pas glorieux. Eh oui, les inspections en sécurité des aliments selon Alim’confiance, autre appication de la start-up nation, ne brillent pas par leur nombre, mais je crois qu’il n’est pas possible faire mieux. De là à apporter du crédit à l’idée selon laquelle «un restaurant peut être contrôlé qu’une fois tous les quinze ans. Il se peut donc que vous passiez plusieurs mois, voire années sans subir de contrôle de la DDPP.»

Cela est confirmé par le mémoire d’un élève inspecteur, «Globalement, les grandes villes sont considérées comme beaucoup plus strictes, car en province la fréquence d’inspection est beaucoup plus faible (une fois tous les 10-15 ans).»

Pour 2022, les données sont de 5 557 inspections des restaurants en France, selon le site dgal open data soft,

- janvier, 972
- février, 1 023
- mars, 1 283
- avril, 938
- mai, 1 112
- juin, 429*
Les données de juin sont provisoires.
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

mardi 15 janvier 2019

Les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2017 sont-elles victimes de la sous-déclaration?

Le rite annuel de la publication des « Données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2017 » est enfin arrivé …

Proposé par l'InVS, ces données indiquent pour certains que tout va bien dans le domaine de la sécurité des aliments, mais pour d'autres, il s'agit d'un effet trompeur de la situation.
En 2017, 1 310 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 13 010 personnes, dont 646 (5 %) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 6 (0,05 %) sont décédées. Par rapport à 2016, le nombre de TIAC est en diminution (-10 %) : 1 455 TIAC avaient été déclarées en 2016 affectant 13 997 personnes.
L’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 30 % des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (35 % en 2016). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, étaient Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus correspondant à 74 % des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (66 % en 2016) sans pouvoir être confirmé sur le plan microbiologique. Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 18 % des TIAC déclarées (13 % en 2016).
La diminution du nombre de TIAC déclarées entre 2016 et 2017 peut être expliquée principalement par une diminution de 25 % des TIAC familiales (465 en 2016 vs. 349 en 2017). Les nombres de TIAC sont très proches entre 2016 et 2017 en restauration commerciale (592 vs. 562 respectivement) et en restauration collective (393 et 392).

Le détail est fourni ici.

Que peut-on dire qui n'a pas déjà été dit sur les données des toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France ?

L’Anses, en 2018, indiquait « Il convient donc de ne pas considérer les chiffres de déclaration infra comme une approche fiable de l’incidence des TIAC et de nuancer les éléments chiffrés à la lueur de cette sous-déclaration, … »

La messe est donc dite, on ne saurait mieux dire …

En effet, mieux vaut se reporter, même s'il s'agit de cas sporadiques, aux cas des maladies infectieuses d'origine alimentaire, telles qu' elles ont été estimés dans une étude de l’InVS paru en janvier 2018 sur l’« Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013 ».

Je conseille fortement au lecteur de lire cette étude plutôt que ces données des toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg, selon cette publication de 2003 :
C’est un fait, les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) souffrent d’une importante sous-déclaration, en France comme dans d’autres pays : on estime ainsi que moins d’une TIAC sur cinq, voire sur dix, serait effectivement déclarée.

Pour bien comprendre l'étendue de la sous-déclaration, les TIAC à norovirus sont citées pour 19 foyers, ce qui représentent 823 personnes malades et 4 personnes hospitalisées, un comble !

Ceci étant dit, que nous disent les données des toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France ?
La diminution du nombre de TIAC déclarées entre 2016 et 2017 peut être expliquée principalement par une diminution de 25% des TIAC familiales : 465 en 2016 versus 349 en 2017. Les nombres de TIAC sont très proches entre 2016 et 2017 en restauration commerciale (respectivement 592 et 562 TIAC) et en restauration collective (393 et 392 TIAC).
Le nombre et la proportion des TIAC survenues en restauration commerciale ont augmenté de manière continue depuis 2006 passant de 251 TIAC (28% de l’ensemble des TIAC) en 2006 à 592 TIAC (41%) en 2016. En 2017, le nombre de TIAC en restauration commerciale est en légère baisse par rapport à 2016 avec 562 TIAC déclarées, représentant 43% de l’ensemble des TIAC.

Est-ce un effet du dispositif dit de transparence des inspections que le monde entier nous envie, Alim'confiance, qui en est le responsable ?

La difficulté de retrouver un agent pathogène par des analyses microbiologiques est une réalité et il ne faut pas donc pas conclure lorsqu'un germe n'a pas été retrouvé, qu'il n'est pas présent, la contamination microbiologique est hétérogène et la microbiologie n'est pas une science exacte ; cela est illustré ci-après :
En 2017, un agent pathogène a pu être confirmé sur le plan microbiologique dans l’aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 295 TIAC (23%). Un agent pathogène a été suspecté sans confirmation microbiologique dans 776 TIAC (59%). Pour 236 TIAC (18%), aucun agent n’a pu être ni confirmé, ni suspecté.

A noter que « Six décès ont été déclarés en 2017. Quatre des 5 personnes décédées dont l’âge est documenté avaient plus de 75 ans. »

Dans la conclusion très cocorico et tout aussi rituelle, l'InVS nous indique :
En 2017, le nombre total de TIAC déclarées a diminué pour la 1ère fois depuis 2010 avec une baisse de 145 TIAC (10%) par rapport à 2016. Cette diminution est principalement due à une diminution de 25% observée sur les TIAC familiales. Les nombres de TIAC en restauration commerciale et en restauration collective sont très proches de ceux rapportés en 2016.

Comme d'hab, les sous-déclarations ne sont pas mentionnées, mais on se satisfait d'une baisse inattendue des TIAC familiales, et on ne saura pas à quoi cela est dû ...

De même, on dit sans plus de détails,
En 2017, un total de 525 mesures correctrices ont été prises (information/formation du personnel, désinfection de l’établissement, demande de travaux, fermeture de l’établissement et saisies de denrées) suite à des TIAC survenues en milieu familial, en restauration collective ou commerciale. Ces TIAC ont donné lieu à 18 alertes « produits » avec mise en œuvre de mesures de gestion (retrait, rappel, actions correctrices chez un producteur).

C'est dommage de faire un travail et de ne pas en faire profiter les consommateurs ...

Nos autorités veulent bien nous fournir des informations, mais au compte-gouttes, par exemple, que sont ces « 18 alertes produit » ?

mardi 21 juillet 2020

Une idée comme une autre pour la DGAL, des inspections virtuelles en hygiène alimentaire pourraient réduire les arriérés


Comme les lecteurs du blog le savent, je suis toujours prêt à proposer de l'aide à la DGAL du ministère de l'agriculture et de l'alimentation afin d'améliorer sensiblement leurs pratiques, notamment par temps de COVID-19, avec des inspection virtuelles ... 

L'exemple est tiré du Royaume-Uni car si l'on en juge pas par cette courbe ci-dessous à propos des inspections ou contrôles réalisés par le dispositif Alim'Confiance, les inspections ont bien chuté comme le montre ce graphique pris le 20 juillet 2020 et souhaitons que tout puisse revenir rapidement à la normale … sécurité sanitaire oblige, et par conséquent, ce dispositif serai susceptible d'intéresser nos autorités ...

« Des inspections virtuelles en hygiène alimentaire pourraient réduire les arriérés », source Food Safety News.

Des inspections virtuelles en hygiène alimentaire sont utilisées au Royaume-Uni pour lutter contre un arriéré causé par la pandémie de coronavirus.

Les inspections numériques peuvent aider les autorités à gérer une accumulation dans des établissements à faible risque et à minimiser le risque de contamination, car les inspecteurs peuvent visiter plusieurs sites en peu de temps.

Les inspections sont effectuées par les entreprises alimentaires qui téléchargent électroniquement la documentation. Ensuite, ils peuvent être guidés dans les locaux par un inspecteur qui peut effectuer des observations, poser des questions et capturer des images pour leur évaluation.

L’équipe de santé environnementale du conseil de district de Tendring a piloté des inspections numériques à partir de « Scores on the Doors » (Système de notes ou de scors en hygiène alimentaire des entreprises alimentaires), permettant au personnel du conseil d’Essex, en Angleterre, d’inspecter les locaux destinés aux aliments depuis leur siège social pendant le confinement.

Les restaurateurs utilisent des smartphones pour faire une visite de leur établissements et partager des documents importants, sous la direction d'un agent d'hygiène du milieu. Les outils permettent une interaction vidéo et la capture de photographies annotées.

Aide pour naviguer dans la nouvelle normalité
Cela signifiait que les sites à faible risque pouvaient être examinés sans risque de contamination par un agent visitant plusieurs locaux, et empêchant un arriéré d'inspections nécessaires une fois que les restrictions de confinement auront été assouplies.

Ces outils aident les autorités locales à réguler plus rapidement les changements d'utilisation, garantissant que les établissements qui sont passés aux plats à emporter et à la livraison respectent les normes de sécurité des aliments. Alors que le gouvernement a assoupli les mesures de planification pendant le confinement pour permettre aux établissements de s'adapter, les inspections ont été suspendues en raison de la propagation potentielle du COVID-19.

Toutes les interventions prévues en matière d'hygiène alimentaire, de normes alimentaires et d'alimentation animale ont été suspendues du 18 avril au 17 juillet. Cependant, certaines inspections peuvent avoir eu lieu dans des entreprises à haut risque, de nouvelles entreprises, des entreprises qui ont changé de pratiques ou qui ont fait l'objet de mesures pour application de la loi ou des plaintes de clients.

Carol Archibald, membre du Chartered Institute of Environmental Health, a déclaré que les inspections numériques peuvent aider à naviguer dans la «nouvelle normalité».

« Les conseils à travers le Royaume-Uni sont maintenant confrontés à un arriéré de trois mois au minimum, ce n'est pas seulement dû au report des inspections qui devaient avoir lieu avant et pendant le confinement, mais aussi à cause de milliers d'entreprises qui se sont adaptées et ont changé aux services à emporter pour maintenir le pays en mouvement », a dit Archibald, qui est également chef d'équipe pour les aliments, la santé et la sécurité sanitaire, la santé portuaire et le bien-être animal au Conseil de district de Tendring.

En mars, la Global Food Safety Initiative (GFSI) a ditqu'elle ne reconnaîtrait aucun certificat réémis à la suite d'un audit virtuel ou à distance et a fourni des prolongations de six mois pour les audits par ses organismes de certification. Pour les sites incapables d'avoir un audit sur site et de renouveler la certification avant son expiration, la GFSI a proposé d'utiliser une évaluation des risques en matière de sécurité des aliments. Cela permet désormais de réaliser une partie des audits de certification à distance et a mis à jour ses exigences de benchmarking.

Focus sur les sites à faible risque
Une inspection moyenne coûte aux contribuables environ 150 £ (166,3 euros) et il existe un demi-million d'entreprises alimentaires en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. En 2018-2019, il y a eu 238 000 inspections, portant le chiffre à plus de 37 millions de livres sterling (41 millions d'euros) avec l'arriéré actuel, ce montant augmenterait encore sans l'assistance à distance si toutes les inspections physiques avaient lieu, selon le système Scoors on the doors.

Michael Talbot, membre du cabinet du conseil de district de Tendring pour l'environnement, a dit qu'il était important que les entreprises aient de bonnes mesures d'hygiène en place pour le coronavirus et les aliments.

« Tendring, comme les conseils de tout le pays, a potentiellement dû faire face à un gros arriéré d'inspections; non seulement de ceux reprogrammés en raison du confinement, mais avec le nombre d'entreprises passant leur modèle commercial à des services à emporter, par exemple », a-t-il dit.

Chaque entreprise reçoit un score de risque de A à D, A étant le risque le plus élevé. Par exemple, un hôpital serait classé comme A, tandis qu'un café local serait classé comme C; un magasin du coin avec des bonbons pré-emballés aurait un D. Pour se qualifier pour les inspections numériques, les établissements opéreraient généralement aux niveaux C et D. Les inspecteurs mettent à jour leur système de la même manière que les inspections physiques, ce qui met à jour la base de données du du système de notation de l'hygiène alimentaire (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) de la Food Standards Agency.

Paul Hiscoe, fondateur et directeur général de Scores on the Doors, a dit que les inspections numériques garantissent que les établissements à faible risque sont a§§nalysés en toute sécurité et que les inspecteurs sont libres de visiter les établissements à risque élevé en personne.

« Une fois que le besoin actuel d'éviter les contacts disparaîtra, nous nous attendons à ce que les inspections numériques restent une fonctionnalité permanente. Il est plus économique et plus rapide que les visites physiques, et particulièrement utile pour les locaux à faible risque et les revisites. Le prix est basé sur une inspection effectuée et dépend du volume. C'est presque toujours inférieur aux frais de déplacement », a-t-il dit.