dimanche 11 septembre 2022

Variole du singe, infection sexuellement transmissible ou non ?

Publié le 8 juillet 2022, ce communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame ...

Depuis le 7 mai 2022, une épidémie de cas humains de variole du singe est constatée en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Le 6 juillet 2022, 7146 cas ont été recensés dans 53 pays, dont 577 en France. Cette épidémie révèle des changements majeurs dans l’épidémiologie de cette zoonose tropicale :
– pas de voyage récent en Afrique, à l’exception du premier cas au Royaume-Uni, qui revenait du Nigéria ;
– pas d’origine zoonotique identifiée, mais une transmission interhumaine certaine ou probable ;
– forte prédominance masculine, en majorité des Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes (HSH) et ayant des partenaires multiples ;
– prévalence très élevée des localisations génitales et anales de l’éruption vésiculeuse (78% pour 498 cas confirmés en France, situation au 30 juin 2022).

Dans son point au 8 septembre, Santé publique France indique que «La très grande majorité des cas confirmés adultes recensés à ce jour sont de sexe masculin et 73 cas (1,9%) sont de sexe féminin.»

Pour autant, Santé publique France, temple de la bien pensance, s’il en est, n’emploie pas la terminologie d’infection sexuellement transmissible (IST) pour parler de la variole du singe.

Alors que l’Académie nationale de médecine recommande de mettre en œuvre toutes les mesures disponibles permettant de contrôler sa diffusion, notamment de définir sans les stigmatiser les populations à risque.

Unn commentaire récent sur le site de CIDRAP News indique, «No question monkeypox is an STI» (Il ne fait aucun doute, la variole du singe est une infection sexuellement transmissible ou IST), voici quelques extraits.

La question de savoir si la variole du singe (MPX) doit ou non être étiqueté comme une infection sexuellement transmissible (IST) n'est pas vraiment un débat parmi les experts en IST.

Jusqu'à présent, plus de 95% des cas aux États-Unis ont été contractés lors de contacts sexuels entre hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ne pas appeler cela une IST équivaut presque à dire que la syphilis n'est pas une IST, car les exceptions à la transmission sexuelle sont courantes dans certains contextes.

De manière pragmatique, les HSH doivent être informés que certaines pratiques sexuelles et certains modes de vie les exposent à un risque très élevé de MPX. Ainsi que son contraire : que les expositions sexuelles modifiées peuvent être presque 100 % protectrices.

Le Centers for Disease Control and Prevention a publié le 9 septembre un rapport documentant une association intime entre le MPX et d'autres IST chez les HSH aux États-Unis. Le CDC conseille depuis longtemps de dépister les patients qui ont des IST nouvellement diagnostiquées pour d'autres IST, et il recommande le dépistage des IST à toutes les personnes évaluées pour le MPX, reconnaissant implicitement le MPX comme une IST.

Les cas récemment signalés de MPX chez des personnes autres que les HSH sont similaires à l'évolution de la transmission du VIH au cours des premières années du VIH/SIDA dans les pays industrialisés. Mais la transmission sexuelle dominante du VIH chez les HSH, et sa caractérisation comme une IST chez eux, reste valable.

NB : La photo provient du NIAID

Début septembre tonitruant pour les rappels de produits alimentaires, bienvenue en absurdie !

Un peu de lecture avant de commencer cet article.
Un article du site 20 Minutes traite du sujet des rappels, «Alimentation : Buitoni, Kinder… Y a-t-il de plus en plus de rappels de produits ?», article confus et imprécis que je vous a laisse lire à votre aise.

Dans un tout autre genre, voici «Comment lutter contre les cinq principales bactéries responsables des intoxications alimentaires en France » par Mme Chemaly de l’Anses, article très convenu, dirigé principalement vers le consommateur. 
On découvre ainsi que «Toujours se rappeler également que si un aliment contaminé par E. coli n’est pas cuit à cœur, la bactérie reste vivante.» Il me semble que l’ennemi n’est pas E. coli mais les E. coli entérohémorragiques; par ailleurs, mentionner le recours à un thermomètre aurait utile pour la cuisson. Ainsi, l’Anses préconise de «cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée». Curieux, non ?

Revenons à ce qui l’objet de cet article, comment fonctionne l’application RappelConso avec comme exemple, cette séquence allant du 1er septembre au 10 septembre ... et vérifions une fois de plus si tous les rappels de produits alimentaires dangereux sont bien présents ...

Un principal constat sur cette période de septembre des rappels de produits alimentaires en France est que le compte n’est pas bon du tout, en tout cas, il n’est pas bon aussi dans les temps !

72 rappels depuis le début septembre 2022.

Cause des rappels
- corps étrangers, 28
- Listeria monocytogenes, 13
- Salmonella, 9
- autre risque (rupture de la chaîne du froid), 7
- allergènes, 2
- Staphylococcus aureus, 2
-présence d'aloé emodine et emodine en teneurs supérieures aux teneurs limites autorisés, 2
- risque de blessure externe, 1
- autres contaminants biologiques, 1
- histamine, 1
- défaut organoleptique, 1
- défaut d'étanchéité, 1
- Vibrio vulnificus, 1
- oxyde d’éthylène, 1
- toxines lipophiles, 1
- défaut d’étiquetage de la DLC, 1

Curiosités
Les curiosité sont un commentaire au jour le jour sur les rappels ...
- Lu sur le site des rappels d’Intermarché, ce rappel du 31 août 2022 de saucisses de Toulouse Jean Rozé pour cause de présence de Salmonella. RappelConso informe du rappel le 7 septembre, mais comment font-ils chez RappelConso ? Autre exemple, le 31 août également, rappel chez Aldi d’une sauce crudité, mais seulement le 2 septembre chez RappelConso.

- Le 1er septembre, rappel par Carrefour de marmelade orange et confiture d’abricots de marque Carrefour Original pour cause présence de corps étrangers métalliques. Information de RappelConso le 2 septembre, 1 et 2.

- Le 1er septembre, 5 rappels, dont quatre ont pour cause la présence de Salmonella.

- Le 2 septembre, séance de rattrage, comme l’on dit à la bourse, avec 19 rappels, dont trois pour présence de Salmonella et deux pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

- Le 2 septembre 2022, le rappel d’un plateau assortiment aux crevettes pour cause de présence de Listeria monocytogenes avait une DLC jusqu’au 26 août ! Rappeler un produit bien après la fin d’une DLC devient une spécialité de RappelConso.

- Le 2 septembre, rappel par Intermarché de 30 bâtonnets de surimi et de 48 bâtonnets de surimi de marque Odyssée. Les produits peuvent présenter un defaut organoleptique probablement du à un developpement microbien. Information chez RappelConso le 6 septembre 2022.

- Le 5 septembre, rappel de steak haché et de viande hachée pour cause de présence de Salmonella.

- Le 5 septembre, rappel de Potjevlesch La Flamande pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Il était temps, ce produit était en vente depuis 6 août 2022, c’est-à-dire depuis 1 mois …

- Le 6 septembre, rappel d’éclair au café pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Produit vendu du 25/08/2022 au 28/08/2022. Si ces éclairs étaient bons, ce dont je ne doute pas, ils ne devraient plus en rester à la date du 6 septembre, soit neuf jours après la fin de la DLC, date du rappel. Vous avez dit un peu tardif, c’est bien mon avis !

- Le 7 septembre, 8 rappels (9 si l’on tient compte du rappel de saucisse de Tououse siganlé le 21 août), dont 5 pour pour cause de présence de Listeria monocytogenes, deux rappels de mets asiatiques pour cause de présence de Staphylococcus aureus (notification au RASFF de l’UE par la France le 7 septembre, date du prélèvement, le 24 août) et un rappel de nounours guimauve de marque Carrefour pour cause de corps étrangers métalliques (filament en métal flexible). Cela étant, il y a eu quatre rappels chez Auchan et chez Carrefour de quatre autres produits de guimauve de la marque Cémoi.

- Le 7 septembre, RappelConso signale rappel de filets de harengs fumés de la marque La cuisine du poissonnier pour cause de présence de Listeria monocytogenes, mais ne signale pas le rappel chez Carrefour de filets de harengs fumés de la marque JC David. A noter, le 9 septembre une notification au RASFF de l’UE par la France concernant ces filest de harengs fumés.

- Le 8 septembre RappelConso publie pas moins de sept rappels de produits de guimauve de la marque Cémoi incluant différents distribueurs dont les deux mentionnés le 7 septembre. Il y a aussi, ce jour-là, un rappel pour défaut d’échéité et deux rappels pour cause de présence de Listeria monocytogenes, l'ensemble complète la journée.

- Le rappel de saumon bio pour cause de présence de Listeria monocytogenes le 8 septembre avait une DLC jusqu’au 31 août !

- Le 8 septembre, Auchan Le Poissonnier informe du rappel de gambas entières crues décongelées pour cause de présence de Vibrio vulnificus. Information chez RappelConso le 9 septembre. Il pourrait s’agir de la notification au RASFF de l’UE par la France le 8 septembre pour cause de présence de Vibrio cholerae, Vibrio parahaemolyticus et Vibrio vulnificus dans des crettes congelées du Vietnam. Le plus curieux est que les prélèvements ont été réalisés le 25 juillet !

- Le 9 septembre, encore un rappel lié au glaces Häagen-Dazs pour cause de présence d’oxyde d’éthylène. Il s’agirait d’une mise à jour. Un rappel de saumon d’Ecosse, c’est le second saumon en deux jours, pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

- Deux rappels de moules de bouchots pour cause de présence de Salmonella, 1 et 2. Rappels très inhabituels, me semble-t-il ...

- Le 9 septembre, rappel par Carrefour d’assiette de charcuterie familiale de la marque Montagne Noire pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Pas d’information chez RappelConso. Il s'agit d'une erreur de ma part, le produit a bien été signalé le 8 septembre 2022 par RappelConso.

- Le 9 septembre, rappel par Auchan de tellines moyennes et grosses pour cause de présence de toxines lipophiles (DSP) dépassant le seuil sanitaire réglementaire. Pas d’information chez RappelConso, mais rappel aussi au Luxembourg.

- Le 9 septembre, rappel par Auchan et Carrefour d’émincés de kebab halal 200 gr sans maque, pour cause d’erreur de la date de DLC. Pas d’information chez RappelConso.

- Le 9 septembre, très gros rappel de fromages de chèvre pour cause de présence de corps étrangers métalliques, excès de robotisation, découverte tardive de la casse, on ne le saura pas, voir le tableau d’honneur.

- Le 10 septembre, c'est jour de repos pour RappelConso, pas de mise à jour des rappels oubliés les jours précédents, c’est un peu comme si la sécurité publique n’était assurée que 5 jours sur sept, quid de la sécurité des aliments 7j/7 ?

Tableau d’honneur
- Décerné à l’Hyper E.Leclerc de Saint-Aunes avec sept rappels le 2 septembre 2022 en raison d’un incident à sur un meuble de vente et ayant impacté la chaîne du froid. Y’a des jours où la machine nous trahit, depuis un certain temps ou un temps certain, d’où ces rappels concernant des produits très distincts. Record qui sera difficile à battre. L’histoire nous dit que ces produits étaient commercialisés du 19/08/2022 au 30/08/2022, encore un rappel non proactif !

- Record déjà battu le 9 septembre avec 20 rappels de fromages de chèvre pour cause de présence de corps étrangers métalliques. La société Riblaire du groupe Lactalis a fait très fort, à la hauteur d ela taille du groupe.

Commentaire
Voilà, c'était une dizaine jours en absurdie et cette question inquiétante, comment fait le consommateur pour s'y retrouver ?

Complément
Rappels au Luxembourg le 10 septembre de fromages de chèvre de France, Sainte-Maure et Fromage de chèvre de la marque Président, en raison d’une présence potentielle de corps étranger de type métallique. Les informations sur les rappels ont lieu aussi le samedi au Luxembourg (?), rappels aussi en AllemagneSuède, Danemark et Autriche.

samedi 10 septembre 2022

Des dizaines de collégiens de Saint-Brevin-les-Pins sans doute victimes d'une intoxication alimentaire

Mme Chemaly de l’Anses dans un article paru dans The Conversation, «Comment lutter contre les cinq principales bactéries responsables des intoxications alimentaires en France» nous indique,

Si la crise du Covid a provoqué une baisse temporaire du nombre de zoonoses (maladies dues à des pathogènes qui se transmettent de l’animal à l’humain), la tendance générale est à la hausse. 

C'est clair, après une centaine d’enfants victimes d’une intoxication alimentaire dans le 10e arrondissement de Paris, voici que «Des dizaines de collégiens de Saint-Brevin-les-Pins sans doute victimes d'une intoxication alimentaire», source France Bleu Loire Océan du 8 septembre 2022

Une cinquantaine d'élèves du collège Saint-Joseph à Saint-Brevin-les-Pins ont été pris de diarrhées et de vomissements depuis mardi soir. Aucun n'a été hospitalisé mais une quarantaine d'adolescents étaient absents ce jeudi. L'intoxication alimentaire est l'hypothèse la plus probable.

Les premiers adolescents sont tombés malades dans la nuit de mardi à mercredi. Prévenu le lendemain, le directeur du collège Saint-Joseph a immédiatement alerté les familles et il a reçu des réponses en nombre. Sur 430 élèves, une cinquantaine ont été pris de diarrhées et de vomissements. Ce jeudi, une quarantaine d'entre eux n'étaient pas retournés au collège mais aucun élève n'a été hospitalisé.

Selon la Direction diocésaine de l'enseignement catholique, «ça ressemble fortement à une intoxication alimentaire.» L'Agence régionale de santé est chargée des investigations. Les adolescents touchés sont principalement des élèves de 3ème. Le prestataire de repas fournit également l'école primaire Saint-Joseph mais la Direction diocésaine précise qu'aucun enfant jusqu'ici n'a été touché par des symptômes identiques.

NB : La photo servant d’illustration est issue du site officiel de la ville d’Evrecy.

Mise à jour du 14 juin 2022
«Collège Saint-Joseph de Saint-Brévin : l'hypothèse de l'intoxication alimentaire écartée par l'ARS», source France bleu du 13 septembre.

Une cinquantaine d'élèves du collège Saint-Joseph ont été pris de diarrhées et de vomissements la semaine dernière. Mais l'hypothèse de l'intoxication alimentaire à la cantine scolaire a été écartée par l'Agence régionale de santé.

Une épidémie de gastro-entérite sans lien avec la cantine
«Les résultats des prélèvements sur les aliments ne permettent pas d’expliquer les symptômes présentés par les enfants, indique l'ARS dans un communiqué. L’investigation conduit donc à une conclusion de gastro-entérites aigües (GEA) liées à un probable norovirus.»

Commentaire
Heureusement que Santé publique France classe les gastro-entérites aiguës parmi les maladies infectieuses d’origine alimetaire. Cela fera une TIAC de moins, mais une cinquantaine (soixantaine selon O.-F.) ont été pris de diarrhées et de vomissements sur 430 élèves, ce probable norovirus n’a pas été très performant ...

vendredi 9 septembre 2022

Idée reçue n°6 : les fruits et légumes sont moins nutritifs qu’il y a plusieurs décennies

«Idée reçue n°6 : les fruits et légumes sont moins nutritifs qu’il y a plusieurs décennies», source Alerte Environnement du 9 septembre 2022.

Parmi les grands mythes déployés par les écologistes et les médias, l’idée que les fruits et légumes seraient moins nutritifs qu’avant connaît un certain succès. Des médias qui se veulent sérieux à un Jean-Luc Mélenchon prompt à reprendre des informations fausses (voire en invente), beaucoup ont relayé une contre-vérité qui sonne bien aux oreilles de ceux qui ne cessent de dénoncer l’agriculture conventionnelle. Pour obtenir les quantités de vitamines contenues dans une pomme produite en 1950, il ne faudrait pas moins de 100 pommes aujourd’hui selon le chef de file de la France Insoumise. Une élucubration qui ne repose sur aucune donnée scientifique et qui tourne pourtant depuis plusieurs années dans certains cercles avec plusieurs vagues successives dont la dernière remonte à 2015. Pour lancer de telles inepties, un paravent pseudo-scientifique est nécessaire. Or, les Cassandre se raccrochent à deux «études» aux méthodes et conclusions plus que discutables et qui ne sont en rien validées par la communauté scientifique.

Deux études pour ouvrir et s’engouffrer dans une brèche médiatique
Tout commence au Royaume-Uni en 1997 lorsque 20 fruits et 20 légumes ont vu 8 de leurs minéraux les composant être scrutés. Et là, surprise ! Les fruits ont perdu une partie du magnésium, fer, cuivre et potassium qu’ils contenaient 50 ans auparavant. Les légumes ne sont pas épargnés puisqu’ils contiendraient moins de magnésium, cuivre, calcium et sodium aujourd’hui. Une étude ne fait pas la réalité scientifique, mais une deuxième menée aux Etats-Unis en 2004 a également conclu à la diminution de la plupart des 13 nutriments évalués sur 43 fruits et légumes. Deux études, ce n’est pas assez pour inquiéter à moins de «faire le buzz» avec des relais qui ont intérêt à porter le soupçon sur la qualité des fruits et légumes mangés aujourd’hui et produits selon des méthodes conventionnelles.

C’est ainsi que la machine a commencé à s’emballer (faiblement au départ). En 2006, l’Organic Center intervient à l’occasion d’un colloque organisé par l’Association américain pour l’avancement des sciences (AAAS). L’Organic Center a alors affirmé avoir constaté la «baisse des teneurs en plusieurs nutriments essentiels», mais que l’agriculture «bio» était évidemment la réponse à cette perte de valeur nutritionnelle. Or, l’Organic Center n’est autre qu’un des représentants du lobby bio aux Etats-Unis. En se basant sur les études (mentionnés plus haut) incomplètes et aux conclusions sans valeur scientifique, le lobby du bio mise sur un drôle de cheval pour alimenter sa cause.

Une vacuité scientifique confondante
Les rares éléments mis en valeur pour affirmer que les fruits et légumes sont beaucoup moins nutritifs de nos jours soufrent de nombreux biais. Evidemment, les études faites dans les années 1950 sont beaucoup moins précises en raison des instruments de mesure bien plus performants de nos jours. Par ailleurs, les chiffres avancés – notamment pour les pommes – se basent sur une ou deux pommes d’une seule variété. Or, la valeur nutritive d’une pomme varie fortement en fonction de la variété. A titre d’exemple, un pomme Gala contient 2 mg à 3 mg de vitamine C pour 100 grammes de fruit alors qu’une pomme Golden en contient environ 10 mg. Comparer deux variétés à un demi-siècle d’intervalle pour en conclure qu’il y a désormais moins de nutriments n’a aucune valeur scientifique.

Il faut comparer ce qui est comparable et garder en tête que les saisons, le niveau de maturité d’un fruit ou encore les techniques de production exercent une influence sur la valeur nutritive. Rien ne permet d’affirmer qu’il y a eu une baisse nutritive au cours des dernières décennies. Mieux encore, certaines études récentes ont montré que certaines variétés de pommes avaient enregistré une augmentation en vitamine C.

Par ailleurs, nombre de variétés de fruits et légumes abondement consommés de nos jours ne l’étaient pas il y a cinquante ans. Les goûts et la place accordée à l’esthétique ont beaucoup évolué et les aliments privilégiés aujourd’hui ont peut-être pour certains d’entre eux des apports en nutriments différents.

Cela rappelle que les différentes études sont à manier avec des pincettes, car il existe des dizaines de nutriments utiles à l’Homme dans les fruits et légumes et seuls une dizaine sont généralement recherchés.

La communauté scientifique ne tombe pas dans le panneau de fruits et légumes soi-disant moins nutritifs aujourd’hui. Il est toujours aussi bon et sain de manger 5 fruits et légumes par jour comme le préconise le Programme national nutrition santé depuis plus d’une décennie. Mais, manger 100 pommes par jour pour soi-disant obtenir l’équivalent en vitamines d’une pomme des années 1950 conduira inévitablement à l’hôpital. Une perspective qui ne fait peut-être pas peur aux ayatollahs du bio habitués aux indigestions dès lors qu’il faut se confronter à une réalité qu’ils exècrent.

jeudi 8 septembre 2022

Voici venir la crise dans le marché du lait bio

Après Le triste constat économique du bio, L’agriculture biologique doit-elle soutenue ? ou bien encore La crise économique dans le bio, c’est pour de vrai !, voici venir la crise dans le marché du lait bio.

Contrôles officiels liés à la sécurité sanitaire du lait et des produits laitiers en Suède, selon un audit de la DG Santé

Respecter la réglementation européenne s’avère de difficile à très difficile, voici un exemple avec la Suède.

Malgré une mise en garde que vous lirez en fin d’article, voici un extrait du rapport d’un audit effectué par la DG santé et sécurité alimentaire en Suède du 7 au 22 mars 2022 afin d’évaluer les contrôles officiels liés à la sécurité sanitaire du lait et des produits laitiers.

Résumé
Le rapport décrit les résultats d’un audit effectué en Suède du 7 au 22 mars 2022 par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne, dont l’objectif était d’évaluer le système en place pour les contrôles officiels liés à la sécurité sanitaire du lait et des produits laitiers.

L’audit a permis de constater que les autorités centrales compétentes, l’Agence suédoise de l’alimentation et la direction nationale de l’agriculture, sont clairement chargées d’exécuter les contrôles officiels du lait cru et partagent la responsabilité de ces contrôles. Elles ont établi des lignes directrices et des instructions complètes et mis en place une formation adéquate à l’intention du personnel opérant les contrôles. Les contrôleurs sont habilités à prendre des mesures coercitives s’ils constatent des cas de non-conformité à l’occasion des contrôles officiels. Des modalités de coopération et de coordination existent au niveau central, mais elles ne se répercutent pas au niveau du comté ou des services locaux, alors que cela ajouterait à l’efficacité et à l’efficience des contrôles.

L’enregistrement et l’agrément de tous les opérateurs de la chaîne de production laitière sont conformes aux exigences de l’UE, les listes des producteurs primaires enregistrés n’étant toutefois pas tout à fait à jour.

Il existe un système de contrôles fondés sur les risques dans les exploitations laitières visant à vérifier la santé animale, l’hygiène de la traite et l’utilisation de médicaments vétérinaires.

Les exploitants du secteur alimentaire informent les services du comté des résultats non conformes concernant la qualité du lait cru et la présence de résidus d’antibiotiques dans le lait cru, mais ils ne le font qu’une fois par mois, ce qui entraîne des retards systémiques dans le suivi et le contrôle de ces irrégularités. Conjugués au mode d’échantillonnage, ces retards débouchent sur des situations d’utilisation potentielle de lait contenant des résidus d’antibiotiques dans la fabrication de produits destinés à la consommation humaine. Bien que les contrôles officiels des établissements laitiers soient globalement adéquats, l’audit a mis en évidence des lacunes systémiques dans les contrôles des produits laitiers industriels de qualité inférieure destinés à l’industrie alimentaire, ainsi que dans les contrôles des sous-produits.

Les déficiences du dépistage de L. monocytogenes dans les produits laitiers prêts à la consommation, ainsi que l’absence de programmes officiels de surveillance du lait et des produits laitiers sur les critères microbiologiques, peuvent avoir d’importantes conséquences sur la sécurité des denrées alimentaires, comme l’ont montré le récent foyer épidémique de L. monocytogenes lié aux produits laitiers et les cas isolés de listériose humaine en Suède. Les lignes directrices du secteur approuvées par l’Agence suédoise de l’alimentation ne sont pas conformes aux exigences de l’UE en matière d’échantillonnage et d’analyse pour L. monocytogenes.

Le système de contrôle officiel s’appuie sur un réseau de laboratoires accrédités pourvoyeur de résultats fiables. Les autorités compétentes ont choisi de ne pas utiliser de programmes d’échantillonnage officiels pour recouper l’efficacité des programmes de contrôle mis en place par les exploitants (critères relatifs au lait cru, teneur en cellules somatiques, dénombrements sur plaque, résidus de médicaments vétérinaires dans le lait cru, critères microbiologiques et phosphatase alcaline pour la vérification de l’efficacité du traitement thermique). Un échantillonnage officiel est mené sous la forme de projets spécifiques. Les enquêtes sur les notifications RASFF sont généralement efficaces, même si des retards ont été constatés. Le rapport contient des recommandations adressées aux autorités compétentes afin qu’elles remédient aux lacunes constatées et renforcent encore leurs systèmes de contrôle.

NB: le texte qui suit est la traduction de parties du rapport d’audit original [n° de réf. DG(SANTE)/2022- 7441]. destiné à être consulté par les visiteurs de ce site, il n’a cependant aucune valeur officielle. en tout état de cause, il convient de se reporter au texte intégral du rapport original.

Paris : soixante dix élèves victimes d'une intoxication alimentaire

«Paris: soixante dix élèves victimes d'une intoxication alimentaire», source BFM.

Les enfants de l'école Louis Blanc, dans le 10e arrondissement de Paris, présentent des vomissements. Les pompiers sont sur place.

Les pompiers interviennent ce jeudi dans l'école Louis Blanc, située dans le 10e arrondissement de Paris, a appris BFM Paris Île-de-France, auprès des pompiers. Selon nos informations, des enfants de l'école élémentaire et de l'école maternelle, qui partagent la même cantine, sont évacués, en raison d'une intoxication alimentaire.

Près de soixante-dix enfants seraient touchés par cette intoxication alimentaire. «Ils présentent des vomissements», indiquent les pompiers à BFM Paris Île-de-France, qui précisent qu'ils sont blessés légèrement.

Pas de cantine ce vendredi midi
Chaque élève est vu un à un par les pompiers et les médecins à l'intérieur de l'école, pour décider de les envoyer ou non à l'hôpital.

40 ont été conduits à l'hôpital, en service pédiatrique, a appris BFM Paris Île-de-France, auprès de la mairie du 10e arrondissement.

Une cellule psychologique sera mise en place ce vendredi et l'école sera entièrement désinfectée. La cantine n'aura elle pas lieu ce vendredi midi, a indiqué une source interne à l'école à BFM Paris-Ile-de-France.

Commentaire
Dans «Comment bien préparer sa rentrée ?», l’Anses rappelait à juste titre, «Pour la pause de midi, privilégier la restauration collective».

Les plats proposés en restauration collective répondent davantage aux recommandations alimentaires actuelles : plus de fruits et légumes, de produits laitiers et de fibres, moins de boissons rafraîchissantes sans alcool et de sandwichs, pizzas, tartes, pâtisseries et biscuits salés, de sel. Pour manger plus sain au quotidien, préférez la cantine à la restauration rapide.

Mise à jour du 9 septembre 2022
«Paris : Une centaine d’enfants victimes d’une intoxication alimentaire», source 20 Minutes.

Un peu plus d’une centaine d’enfants de l’école Louis Blanc, dans le 10e arrondissement de Paris, ont été victimes d’une intoxication alimentaire, selon la maire du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard, jointe par 20 Minutes, confirmant une information de presse. Sur cette centaine, 35 d’entre eux ont été conduits par les pompiers dans des services pédiatriques pour observation et réhydratation, et deux étaient encore à l’hôpital ce vendredi à la mi-journée, selon la maire.

Ces enfants de la maternelle et de l’école élémentaire, ainsi que quatre adultes, ont été pris de vomissements jeudi après le repas, selon la maire du 10e arrondissement. Une vingtaine de véhicules de pompiers sont venus sur place, selon BFM Paris. «Dès hier soir, les médecins nous ont rassurés sur l’état de santé de ces enfants dont les troubles ont disparu, ils ont été réhydratés, ils étaient fatigués comme après une grosse gastro», explique la maire du 10e.

Selon TF1, «Rillettes de sardines et thon, brandade de poisson et yaourt à la framboise». C'est après avoir ingéré ce repas qu'une centaine d'enfants de l'école maternelle et primaire Louis-Blanc, dans le Xe arrondissement de Paris, ont été pris de vomissements : environ 70 au sein de l'établissement, d'autres plus tard chez eux.

«Quatre adultes ont également été intoxiqués : deux accompagnants d'élèves en situation de handicap, un agent territorial spécialisé des écoles maternelles et une enseignante». Un adulte a également été hospitalisé. 

Comme le rapporte un article sur les intoxications alimentaires paru dans The Conversation,
Si la crise du Covid a provoqué une baisse temporaire du nombre de zoonoses (maladies dues à des pathogènes qui se transmettent de l’animal à l’humain), la tendance générale est à la hausse.

 CQFD.

Mise à jour du 22 octobre 2022
Le 8 septembre 2022, plus de 70 élèves et quatre membres du personnel de l’école primaire et élémentaire Louis Blanc, dans le 10arrondissement de Paris, avaient été victimes d’une intoxication alimentaire entraînant leur évacuation. Après analyses, la mairie d’arrondissement indique à actu Parisce vendredi 23 septembre 2022, que des traces de staphylocoque doré ont été retrouvées dans certains plats servis ce midi-là, confirmant une information de BFM Paris.

Bien entendu le terme 'traces' en microbiologie alimentaire n'a aucun sens, il y 

Un modèle utilise le différend entre le Brésil et l'UE sur la volaille pour évaluer l'impact sur le marché

«Un modèle utilise le différend entre le Brésil et l'UE sur la volaille pour évaluer l'impact sur le marché», source article de Joe Whitworth paru le 8 septembre 2022 dans Food Safety News.

Selon une analyse d'un économiste de l'Institut d'études économiques internationales de Vienne, les implications de la politique commerciale sont liées aux préférences des consommateurs et à la structure du marché.

Mahdi Ghodsi a utilisé une analyse coûts-bénéfices pour étudier les conséquences sur le bien-être d'une mesure réglementaire non tarifaire pour des raisons sanitaires et phytosanitaires (SPS) sur un produit étranger.

Les gains du bien-être résultant de l'introduction de mesures non tarifaires dépendent de la sensibilisation du public et des informations fournies par le gouvernement du pays importateur.

L'exemple utilisé est le différend commercial sur Salmonella dans la volaille entre le Brésil et l'Union européenne.

Conflit sur la volaille entre l’UE et le Brésil
Les préoccupations commerciales spécifiques (PCS) soulevées par le Brésil concernant les contrôles européens de Salmonella dans la viande de volaille ont été discutées à plusieurs reprises en 2017 et 2018 au sein du comité SPS de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais n'ont pas été résolues.

En 2017, les autorités de l'UE ont inspecté de la dinde préparée en provenance du Brésil et ont trouvé Salmonella dans plusieurs lots. Cela s'est produit bien que les sites d'exportation brésiliens aient été autorisés par l'UE et que les responsables aient confirmé la sécurité saniataires des préparations de volaille lors des analyses préalables à l'exportation.

En novembre 2021, le Brésil a soulevé une affaire de règlement des différends à l'OMC concernant les mesures réglementaires de l'UE sur l'importation de viande de volaille et de dinde salées avec du poivre. Cependant, les différends ne sont pas actuellement réglés à l'OMC pour des raisons politiques.

Dans l'UE, la viande de volaille réfrigérée ne peut pas être mise sur le marché si Salmonella Enteritidis ou Salmonella Typhimurium est détectée. Les règles sur les préparations de viande de volaille exigent l'absence de tous les sérotypes de Salmonella dans un prélèvement de 25 grammes.

L’article fournit un cadre théorique pour mesurer les implications sur le bien-être des mesures SPS imposées par l'UE sur les importations de dinde préparée en provenance du Brésil, qui sont passées de plus de 78 000 tonnes en 2006 à moins de 1 000 tonnes en 2019.

Deux groupes de consommateurs sont discutés : l’un qui est indifférent aux attributs négatifs du produit étranger, et l’autre qui s'en préoccupe. Cela couvre également l'impact de la sensibilisation des personnes aux restrictions.

Impact de l'arrêt des importations
Un gouvernement devrait fournir des raisons montrant que les effets négatifs liés à la consommation d'un produit étranger sont tels que la mesure non tarifaire l'interdisant ne diminuera pas le bien-être des consommateurs de la société, même après que la structure du marché aura été modifiée, a dit Ghodsi.

Les pertes de bien-être résultant de l'arrêt de l'importation de dinde préparée au Brésil sont principalement liées à l'évolution du marché, dans un environnement moins concurrentiel, de sorte que les consommateurs sont confrontés à des prix plus élevés.

Dans le cas des consommateurs inquiets, l'introduction d'une mesure non tarifaire entraîne des gains de bien-être social, car l'augmentation des bénéfices des producteurs nationaux est supérieure aux pertes de bien-être des consommateurs lorsqu'il y a une plus grande part de personnes inquiètes dans la société.

Cependant, lorsque tout le monde est indifférent au préjudice potentiel du produit étranger, la mesure non tarifaire entraînera des pertes pour l'ensemble de la société, car l'augmentation des bénéfices de l'industrie locale ne compense pas les pertes subies par les consommateurs.

Lorsque les personnes ne sont pas informées de l'élimination d'un mauvais produit, le surplus du consommateur ne peut jamais devenir positif en raison du changement dans la structure du marché avec la fausse perception que le mauvais produit existe toujours.

Dans l'ensemble, l'utilisation d'une mesure non tarifaire qui élimine les mauvais produits du marché devrait augmenter le surplus du consommateur et le bien-être total de la société, indépendamment de la sensibilisation des consommateurs.