Une étude publiée dans Foods
traite de la «Bacterial Attachment and Biofilm Formation on
Antimicrobial Sealants and Stainless Steel Surfaces» (Fixation
bactérienne et formation de biofilm sur des joints d’étanchéité
et des surfaces en acier inoxydable contenant des antimicrobiens».
L’article est disponible en intégralité.
En effet, cette étude fournit des informations précieuses aux
fabricants d'équipements et aux transformateurs alimentaires
concernant l'efficacité de différentes surfaces dans la réduction
de la formation du biofilm.
Petite explication de texte, le terme ‘Attachment’ n’est pas
traduit en Français par Attachement, car un conférencier bien connu
du sujet avait expliqué, il y a très longtemps, que le terme était
par trop sentimental voire affectif.
Résumé
Les biofilms sont très résistants aux forces extérieures, en
particulier aux produits chimiques. Par conséquent, des stratégies
de maîtrise alternatives, comme des produits antimicrobiennes, sont
un passage obligatoire. Les surfaces antimicrobiennes peuvent inhiber
et réduire l'adhérence microbienne aux surfaces, empêchant la
formation de biofilm. Ainsi, cette étude visait à étudier la
fixation bactérienne et la formation de biofilm sur différents
joints d’étanchéité et surfaces en acier inoxydable avec ou sans
antimicrobiens sur deux souches bactériennes à Gram-positif formant
un biofilm. Les surfaces antimicrobiennes étaient soit incorporées,
soit recouvertes d'agents antimicrobiens, fongiques et/ou
bactéricides. La fixation (après 3 h) et la formation de biofilm à
un stade précoce (après 48 h) de Staphylococcus capitis et
de Microbacterium lacticum sur différentes surfaces ont été
évaluées à l'aide de la méthode de dénombrement sur boîtes. En
général, l'adhérence bactérienne sur les joints d’étanchéité
était inférieure à l'adhérence sur l’acier inoxydable, pour les
surfaces avec et sans antimicrobiens. Les revêtements antimicrobiens
sur des surfaces en acier inoxydable ont joué un rôle dans la
réduction de la formation du biofilm à un stade précoce pour S.
capitis, cependant, aucun effet n'a été observé pour M.
lacticum. L'adhérence de S. capitis et la formation de
biofilm ont été réduites respectivement de 8% et 25%, sur l’acier
inoxydable recouvert d'une substance antimicrobienne (SS_4_M), par
rapport à la même surface sans le revêtement antimicrobien
(SS_4_témoin).
L'incorporation d'agents antifongiques et bactéricides (S_5_FB) a
considérablement réduit (p ≤ 0,05) la formation de biofilm à un
stade précoce de M. lacticum par rapport aux autres joints
d’étanchéité incorporant uniquement des agents antifongiques
(S_2_F) ou aucun composé actif (S_témoin).
De plus, l'épaisseur de la couche de revêtement était faiblement
corrélée à l'effet antimicrobien. Par conséquent, les fabricants
d'équipements et les producteurs alimentaires doivent sélectionner
avec soin les surfaces antimicrobiennes car leurs effets sur
l'adhésion bactérienne et la formation de biofilm à un stade
précoce dépendent de l'agent actif et des espèces bactériennes.
Conclusion
Dans la présente étude, le conditionnement de la surface par
l’incorporation d'agents antimicrobiens a été plus efficace pour
réduire l'adhésion bactérienne par rapport aux revêtements
antimicrobiens actifs.
En revanche, les revêtements antimicrobiens actifs ont joué un rôle
dans la réduction de la formation de biofilm à un stade précoce.
Sur la base des résultats actuels, les surfaces antimicrobiennes ne
peuvent pas remplacer les stratégies de nettoyage et de
désinfection, mais peut être utilisé comme outil supplémentaire
pour réduire l'adhésion bactérienne et la formation de biofilms.
Par conséquent, les producteurs de denrées alimentaires et les
fabricants d'équipements devraient sélectionner soigneusement les
surfaces antimicrobiennes pour leur utilisation prévue.
Cependant, cette étude se limite également aux effets des agents
antimicrobiens sur deux formeurs de biofilm à Gram-positif. Par
conséquent, des études futures devraient envisager des biofilms
mixtes constitués de bactéries à Gram-positif et à Gram-négatif
ainsi que des champignons, en particulier pour les agents
antifongiques, afin de valider les résultats actuels. De plus, une
analyse approfondie des effets antibactériens sur la fixation
bactérienne et la croissance du biofilm, comprenant une évaluation
microscopique et une caractérisation détaillée des propriétés de
surface (par exemple, hydrophobicité) devrait être considérée.