mardi 7 février 2023

Rappel massif d’une gamme de fromages pour cause de présence de Listeria monocytogenes

Auchan
informe le 6 février 2023 (mis en ligne le 7 février 2023) du rappel massif de divers fromages au lait de vache par la société laitière de Vichy pour cause de présence de
Listeria monocytogenes. Voir liste des 18 produits rappelés ci-après.
Notons qu’avant ce rappel massif assez tardif compte tenu de la date de commercialisation, il y a eu les rappels suivants proposés par l’application RappelConso :

- le 7 février 2023, mini comtesse 180g lait cru 

Enfin, notons que le 3 février 2023, il y a une notification 2023.0841 au RASFF de l’UE par la France de la présence de Listeria monocytogenes dans du fromage au lait pasteurisé de France. Il s’agirait du Gaperon.

NB : La photo représent le rappel de fomage mini contesse 150g au lait cru.

Complément du 9 février 2023
- le 8 février 2023, Gaperon de toine / Gaperon ficelle du toine
le 9 février 2023, comtesse de Vichy 550g lait cru 
le 9 février 2023, comtesse de Vichy 1,3kg lait cru 
Tous les produits rappelés par Auchan n'ont pas fait l'objet d'un avis de rappel par RappelConso.


A noter enfin, une notification 2023.0939  au RASFF de l'UE par les Pays-Bas le 8 février 2023 du fromage P'tite comtesse aux truffes de France pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Cette nouvelle notification confirme que la première notification par la France n'était pas complète, loin s'en faut ...

Complément du 10 fevrier 2023
Rappel le 2 février 2023 en Allemagne de Galet de la Loire, Gaperon ficelle au lait thermisé, Gaperon ail des ours de la société laitière de Vichy en raison de la présence possible de Listeria monocytogenes.
Rappel le 9 février 2023 au Luxembourg de fromages de France, Gaperon de la marque mons & comtesse de Vichy de la marque société laitière de Vichy.
Rappel en Belgique le 9 février 2023 de plusieurs fromages de la société laitière de Vichy en raison de la présence possible de Listeria monocytogenes.
Le feuilleton continue ...

IMPORTANT : Tout arrive pour qui sait attendre, RappelConso informe seulement les 10 février et 11 février 2023 du rappel de 25 fromages de la société laitière de Vichy. Que de temps perdu !

Last but not the least, contrairement à ce que rapportent les notifications au RASFF de l'UE, un produit, le Gaperon 400g, a été distribué à Hong Kong et il a été rappelé le 10 février 2023.

Mise à jour du 15 février 2023
Rappel en Allemagne le 14 février 2023 de  Gaperon brebis et de Gaperon chèvre  de la société laitière de Vichy.

Macron liquide l’agriculture #Sauvetonpaysan

«Manifs agricoles : Macron en première ligne »,
source blog-notes d’Olivier Masbou.

A moins de 20 jours de l’ouverture du salon de l’Agriculture, les agriculteurs se mobilisent et manifestent à Paris. Avec un slogan : «Macron liquide l’agriculture».

A l’origine, il y a l’annonce par le syndicat des betteraviers (CGB), et les FNSEA et JA du Grand bassin parisien, d’une manifestation à Paris, le 8 février, sur l’esplanade des Invalides. Il s’agissait de protester contre «la suppression continue des moyens de production en agriculture, la mise en œuvre de contraintes réglementaires intenables (ZNT, nitrates, énergie, engrais, retour de la jachère dans la nouvelle PAC, …) et récemment l’interdiction des néonicotinoïdes sur la betterave sucrière », écrivaient ces organisations le 1er février dans un communiqué commun. 

Le slogan retenu est explicite «Macron liquide l’agriculture #Sauvetonpaysan». Mais en quelques jours, ce qui aurait pu n’être qu’un rassemblement régional prend la tournure d’un rendez-vous national. 

L’UNPT (Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre ) à son tour, au nom notamment des producteurs de pommes de terre de fécule, appelle à rejoindre le mouvement. «Comment la France liquide à bas bruit une filière agricole souveraine ?» demande l’Union des producteurs de pommes de terre. Le 3 février, la FNSEA aussi annonce sa décision et «appelle tout son réseau et l’ensemble de ses filières à se mobiliser à partir du 8 février à Paris et jusqu’au 20 février dans toute la France». 

C’est donc désormais l’ensemble du réseau FNSEA qui s’engage dans cette protestation. «Sauvegardons notre agriculture ! Produisons en France ! Préservons notre souveraineté alimentaire ! N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas !» sont les mots d’ordre.

«Toutes les productions agricoles sont impactées. Toutes les régions sont concernées. Le moral des agriculteurs est affecté» écrit la FNSEA. En venant manifester à Paris, et en écrivant «Macron liquide l’agriculture», le monde agricole décide de s’adresser directement au président de la République. A moins de 20 jours du Salon de l’agriculture, ce dernier est désormais en première ligne.

Suisse, les contrôleurs contrôlés, selon un audit. L’intervalles entre deux contrôles officiels d’entreprises peut aller de six mois à 10 ans

Les auditeurs ont constaté que les autorités nationales suisses ne veillent pas à ce que les agences locales contrôlent assez souvent les entreprises alimentaires. L'audit a eu lieu en mars et avril 2022 et cinq recommandations avec diffétentes priorités ont été formulées.

Objectif et questions d’audit
Le Contrôle fédéral des finances (CDF) a examiné l’efficacité et l’étendue de la surveillance exercée par l’OSAV dans le domaine des denrées alimentaires, en tenant compte de la dimension cantonale et des bases légales. Cet audit ne couvre pas les activités de surveillance liées aux contrôles aux frontières et aux contrôles vétérinaires. Il répond spécifiquement aux questions suivantes :
1. La surveillance exercée par l'OSAV sur les autorités cantonales d'exécution en matière de contrôle des denrées alimentaires à l’intérieur du pays est-elle appropriée ?
2. La surveillance de l'OSAV en matière de contrôle des denrées alimentaires à l’intérieur du pays produit-elle les effets nécessaires sur les autorités cantonales d’exécution ?

En résumé
La sécurité alimentaire implique une multitude d’acteurs. Quelque 136 000 entreprises actives dans l’industrie et la production alimentaire doivent s’assurer que leurs marchandises respectent les exigences légales et ne présentent aucun danger pour la santé des consommateurs et des consommatrices. Ces sociétés ont un devoir d’autocontrôle. Du côté des autorités, celles-ci sont chargées des contrôles officiels selon les risques. Les chimistes cantonaux sont responsables de conduire ces contrôles. Ils effectuent environ 40 000 contrôles d’entreprises par année. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) avec l’appui de l’Unité fédérale pour la chaîne agroalimentaire (UCAL) a pour mission de surveiller et de coordonner l’exécution de la législation en la matière.

Le Contrôle fédéral des finances (CDF) a examiné l’efficacité et l’étendue de la surveillance de l’OSAV dans le domaine des denrées alimentaires. Il s’est concentré sur la surveillance auprès des autorités cantonales d’exécution et ses effets. L’OSAV est attentif à coordonner l’exécution de la législation sur les denrées alimentaires et à promouvoir la collaboration entre les différentes parties prenantes. Il émet des directives, s’implique dans la formation du personnel de contrôle et coordonne les mesures en cas de risques liés à la sécurité alimentaire. L’unité de doctrine entre les autorités cantonales d’exécution pourrait cependant encore être améliorée par le développement d’outils communs. L’approche de surveillance de l’OSAV, basée sur des audits et des enquêtes de l’UCAL, s’intéresse à des thématiques de sécurité alimentaire de manière globale en Suisse plutôt qu’à des problématiques de mise en œuvre au niveau régional. L’OSAV ne s’assure par exemple pas que les intervalles de contrôles officiels d’entreprises prescrits soient respectés par les autorités cantonales, faute de données intégrales et fiables.

Le niveau de contrôle des produits n’a pas été fixé
La stratégie de surveillance dans le domaine de la sécurité alimentaire est précisée dans les bases légales. Sa mise en œuvre est détaillée dans le plan de contrôle national pluriannuel. Celui-ci assure que les contrôles officiels couvrent tous les secteurs et toutes les étapes de la chaîne agroalimentaire. Le niveau de contrôle officiel par catégorie d’entreprise est fixé dans une ordonnance. En revanche, aucun objectif de contrôle des produits (fréquence des analyses d’échantillons en laboratoire) n’a été défini, malgré l’importance de ce type de contrôle pour réaliser les objectifs stratégiques.

Les laboratoires cantonaux doivent réaliser les analyses d’échantillons. L’OSAV n’a pas de responsabilité dans l’organisation des laboratoires cantonaux. Si un chimiste cantonal manque de compétences dans son laboratoire, il peut s’adresser à un autre canton. Il n’existe pas de cartographie des compétences propres à chaque laboratoire cantonal. Il n’est dès lors pas possible de constater si, de manière globale, les compétences en analyse des cantons répondent à leurs besoins et si l’organisation est efficiente.

On peut lire qu’à propos des intervalles maximaux entre deux contrôles officiels par catégorie d’entreprise, cela peut varier de six mois à 10 ans selon le risque potentiel pour la sécurité alimentaire de chaque catégorie d’entreprise.

Les résultats des contrôles des cantons doivent être pris en compte dans l’analyse des risques
L’UCAL réalise des audits et des enquêtes sur mandat de l’OSAV pour garantir que les prescriptions nationales sont correctement mises en œuvre par les autorités d’exécution. Elle établit un programme de surveillance pluriannuel avec les thèmes à surveiller. Le choix des thèmes jugés prioritaires n’est pas transparent. Il devrait être justifié par une analyse des risques formelle avec des critères définis. Les données de contrôle fournies par les cantons devraient également servir à alimenter l’analyse des risques de l’UCAL. Si jusqu’en 2022 la qualité des données de contrôle n’était pas assurée, dès 2023 ces données seront interfacées et répondront à des spécifications plus précises. Elles pourront dès lors fournir des indications utiles pour analyser l’activité de contrôle des autorités cantonales d’exécution.

Le programme de surveillance de l’UCAL comprend peu de mission en relation avec l’activité des chimistes cantonaux pour les contrôles des denrées alimentaires. Les missions prioritaires portent surtout sur la production primaire (culture de plantes et élevage d'animaux de rente). De plus, les audits ont pour objectif de faire une appréciation sur le système global et non sur l’application faite par chaque canton. Il n’y a par exemple pas de surveillance sur le respect des intervalles de contrôles officiels d’entreprises prescrits par ordonnance. Or, a constaté le CDF, cet intervalle de contrôle effectif moyen en année est toujours supérieur à celui prévu par la législation en vigueur. Enfin, l’UCAL fait des recommandations aux autorités d’exécution et en fait un suivi. Les rapports de l’UCAL ne sont pas publiés et les bases légales ne prévoient pas de sanction possible lorsqu’une autorité cantonale d’exécution ne met pas en œuvre les mesures correctives nécessaires.

Les auditeurs de l’UCAL sont rendus attentifs dans le cadre de leur entretien annuel des principes d’indépendance attendus de leur part. Le CDF estime que cette mesure n’est pas suffisante et recommande que ces personnes signent une déclaration d’indépendance annuelle mentionnant les normes à respecter.

Des outils à développer pour l’unité de doctrine
La formation du personnel de contrôle organisée par l’OSAV et les autorités cantonales d’exécution est adaptée aux besoins. Les défis concernent surtout les compétences spécialisées. Elles ne sont pas disponibles dans tous les cantons et des collaborations doivent être trouvées. L’OSAV souhaite adapter les bases juridiques afin que les inspecteurs puissent être actifs au-delà de leur canton.

L’OSAV édicte les directives pour uniformiser l’exécution de la législation relative aux denrées alimentaires. Il existe un potentiel d’harmonisation des outils utilisés par les autorités cantonales d’exécution, tels que la check-list des contrôles officiels et le rapport adressé aux entreprises. Des modèles standards permettraient d’améliorer l’unité de doctrine.

En cas de risque détecté en matière de sécurité alimentaire, l’OSAV coordonne les mesures. Les consommateurs peuvent s’informer des avertissements et des rappels de produits via le site RecallSwiss. Celui-ci est néanmoins récent et encore peu connu.

lundi 6 février 2023

Trois pathogènes retrouvés dans du poulet liés à des cas de maladies infectieuses

«Ce n’est pas un, ni deux mais «Trois pathogènes retrouvés dans du poulet liés à des cas de maladies infectieuses», source Food Safety News.

Trois personnes sont tombées malades en Lituanie après avoir mangé du poulet contaminé par Salmonella, Listeria et Campylobacter.

Le Kaunas Department of the State Food and Veterinary Service (VMVT Kaunas) a reçu des informations du Centre national de santé publique (NVSC) concernant trois cas de maladies causés par des ailes de poulet vendues dans un café.

Des responsables de VMVT Kaunas ont inspecté le point de vente et ont constaté plusieurs non-conformités, notamment des cas de contamination croisée, de non-respect des règles d'hygiène dans les locaux et par les employés ainsi qu'une mauvaise gestion des déchets. Les opérations de l'établissement ont été suspendues.

Dans le cadre d'une investigation sur la source de l'infection, les inspecteurs du VMVT ont réalisé des prlèvements de surfaces, d'eau potable et d'ailes de poulet pour des analyses microbiologiques. Des analyses de laboratoire ont retrouvé Salmonella, Listeria monocytogenes et Campylobacter dans le poulet.

Poulet de Pologne
On ne sait pas quel agent pathogène était responsable de la maladie, mais les symptômes des patients comprenaient ceux caractéristiques d'une infection intestinale avec nausées, diarrhée et température élevée.

Une investigation en cours a révélé que les ailes de poulet congelées provenaient de Pologne. Salmonella dans la volaille polonaise a déjà été identifiée comme un problème.

La Pologne a été à l'origine de 263 notifications du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) en 2021 en raison de la présence de Salmonella dans la viande de volaille, qui dans 154 cas a été notifiée par le pays lui-même.

Au Royaume-Uni, une série d'épidémies impliquant Salmonella dans des produits de poulet panés en provenance de Pologne en 2020 et 2021 a touché plus de 1 000 personnes et un certain nombre de marques.

Un audit de la DG Santé en octobre 2021 avait révélé que plusieurs améliorations avaient été apportées aux contrôles de la volaille polonaise après une inspection en 2019, mais que la contamination par Salmonella restait un problème.

Simulation d'intervention en cas d'épidémie
La véritable épidémie en Lituanie a été annoncée quelques jours seulement après que les agences du pays aient organisé un atelier de simulation d'intervention en cas d'épidémie.

Des responsables du VMVT, du NVSC, de l'Institut national d'évaluation des risques alimentaires et vétérinaires (NMVRVI) et du Laboratoire national de surveillance de la santé publique (NVSPL) ont pris part à l'exercice.

Plus de 100 participants, certains à distance, ont appris le rôle de différentes institutions dans l'identification et la gestion d'une simulation d'éclosion à Salmonella. L'objectif était de partager des informations, d'évaluer l'état de préparation à remplir les rôles établis dans la réglementation et de faire des suggestions pour améliorer les investigations.

L'incident fictif à Salmonella s'est produit dans un jardin d'enfants. Les participants ont discuté des méthodes d'identification et de confirmation de l'épidémie, de sa publicité et de l'échange d'informations inter-agences, y compris aux niveaux national et européen. Ils ont échangé sur le dépistage médical des employés et de l'exclusion des personnes malades du travail et ont souligné l'importance d'utiliser le séquençage du génome entier. Les participants ont également partagé des expériences, des études de cas et des leçons apprises, afin d'améliorer la coopération entre les différentes agences.

Canada : Que se passe-t-il en cas de non maîtrise de Listeria monocytogenes par une entreprise alimentaire ?

««L'ACIA suspend la licence pour la salubrité des aliments au Canada de l'entreprise Le Fromage au Village Inc
.», source ACIA du 3 février 2023.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a suspendu, le 20 janvier 2023, la licence pour la salubrité des aliments au Canada n°9DM4P9DP de l'entreprise Le Fromage au Village Inc., située à Lorrainville, au Québec.

Pendant que la suspension est en vigueur, le titulaire de la licence no 9DM4P9DP ne pourra pas mener les activités pour lesquelles la licence a été délivrée.

L'ACIA a suspendu la licence au motif que la poursuite des activités visées par la licence pourrait résulter en un risque de préjudice à la santé humaine, notamment en raison de l'absence de mesures correctives adéquates pour prévenir les risques de contamination à la bactérie Listeria monocytogenes.

Des rappels alimentaires sont liés à cette suspension et des cas de maladie qui pourraient être associés à la consommation de ces produits ont été signalés. L'Agence poursuit son enquête sur la salubrité des aliments ce qui pourrait entraîner le rappel d'autres produits.

Il incombe aux titulaires de licence de s'assurer qu'ils se conforment aux lois sur les aliments du Canada. L'ACIA est responsable de l'application de ces lois.

La suspension demeurera en vigueur jusqu'à ce que l'ACIA détermine que le titulaire de la licence a mis en œuvre des mesures correctives convenables. Si aucune mesure corrective n'est prise dans les 90 jours suivant la suspension, l'ACIA pourrait révoquer la licence. L'ACIA peut également révoquer la licence pour d'autres motifs énoncés dans l'article 39 du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada. La révocation pourrait s'appliquer une fois que le titulaire de la licence aura été avisé des motifs de révocation et aura eu la possibilité de s'exprimer à ce sujet.

Les licences pour la salubrité des aliments au Canada peuvent être suspendues :
- pour non-conformité à la Loi sur la salubrité des aliments au Canada, de la Loi sur les aliments et drogues et de leurs règlements respectifs;
- pour le non-paiement des frais associés à la délivrance de la licence;
- si la poursuite d'une activité visée par la licence pourrait résulter en un risque de préjudice à la santé humaine.

Commentaire
On pourrait citer de nombreuses entreprises en France qui étaient dans la situation de cette fromagerie sans qu’apparemment rien ne se soit passé, y compris l'entreprise à l'origine des récents cas de listériose en France ...

Deux ou trois choses sur Listeria en France en ce début d'année 2023

Cela n’avait pas vraiment cessé en 2022, mais on peut dire que Listeria fait son grand retour en 2023 dans les avis de rappels. La plupart des produits rappelés étaient sur le marché depuis déjà un certain temps ...
Listeria, il en a été question en janvier 2023 avec 58 avis de rappel pour cause de présence de Listeria monocytogenes sur un total de 123 rappels, et il y a eu même des cas de listériose, voyez plutôt ... 

Santé publique France nous avait informé le 20 janvier de «Cas de listérioses : retrait-rappel de spécialités végétales au lait d'amande et noix de cajou Jay & Joy (alternatives végétales aux fromages et foie gras)». Il faut aussi compléter en disant que ces spécialités étaient bio.

Ces investigations ont révélé des irrégularités de l’entreprise, notamment concernant la maîtrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l’usine. Par conséquent, un arrêté préfectoral, visant à la suspension de commercialisation de tous les produits stockés et fabriqués dans l’usine a été pris le 16 janvier 2023.

La société JAY&JOY a procédé au retrait-rappel de l’ensemble des produits fabriqués par la société le 14 janvier 2023.

Il faut aussi ajouter, le blog vous en avait parlé, qu’il y avait eu des rappels précédents dans cette entreprise, toujours pour la même cause, en 2022, les 25 avril et 25 juillet 2022, puis un rappel le 14 janvier 2023, suivi d’un dernier rappel le 23 janvier 2023. A quoi donc ont servi ces rappels comme autant de signes annonciateurs ?

A-t-on entendu des cris d'orfraie comme dans le cas de Ferrero et Buitoni, rien à ma connaissance à ce jour, pourtant, il y a me semble-t-il, matière à saisir la justice car il y a eu «5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés.» 
Apparemment, les produits végans et bio ne semblent pas justifier du même traitement que les deux autres produits industriels …

Février 2023 commence bien, déjà 18 rappels au compteur, selon RappelConso, dont 11 ayant pour cause la présence ou la suspicion de la présence de Listeria monocytogenes. Ce n'est qu'un début bien triste ...

S’agissant précisément de la gestion des alertes alimentaires, on nous dit que «La Direction générale de l’alimentation (DGAL) est chargée de la gestion des alertes, urgences et crises sanitaires, notamment dans le domaine alimentaire relevant de la compétence du ministère en charge de l’Agriculture.»
Il est aussi précisé que la DGAL assure entre autres missions dans la gestion des alertes alimentaires,

La réalisation d’inspections dans les entreprises concernées et de prélèvements d’échantillons de produits finis ou de matières premières, ainsi que les prélèvements des produits mis à disposition par les familles des cas ; 

Cela doit faire pas mal d'inspections si l'on en juge au nombre de rappels, et on aimerait bien connaître les résultats chez l’entreprise mis en cause dans les cas de listeriose en janvier 2023, de même chez tous ceux chez qui il y a eu un ou plusieurs rappels, bien entendu, on ne le saura pas, pas même s'il y a eu un plan d'améliorations, secret défense !

Enfin au niveau des notifications au RASFF de l’UE pour les produits d'origine France, 20 notifications en janvier 2023 dont quatre pour la présence de Listeria. En février 2023, déjà cinq notifications dont ayant pour cause la présence de Listeria monocytogenes, voir ci-dessous :
- notification 2023.0841 du 3 février 2023 par la France de la présence de Listeria monocytogenes dans du fromage au lait pasteurisé de France. Il s’agirait du Gaperon rappelé le 4 février 2023 en France.
- notification 2023.0781 du 2 février 2023 par la France de la présence de Listeria monocytogenes dans de la tomme de Savoie fermière (IGP) entière. Un rappel a eu lieu en France le 1er février 2023.
Je précise que les noms des fromages ont été cités dans les notifications, ce qui est rarissisme.

Enfin, concernant les cas de listériose, Santé publique France indique pour quelque temps encore sur la page Internet de la Listériose, 300 à 400 cas de listériose invasive sont déclarés chaque année en France. Les données datent de 2020. On attend toujours celles de 2021 ...
Cela étant, selon un article du blog, suite aux données de l'EFSA et de l'ECDC sur le rapport 2021 sur les zoonoses, il faudra dire 435 cas de listériose, soit 0,64 cas pour 100 000 habitants. La France a aussi rapporté le nombre de cas le plus élevé de décès (75).

Tout ceci justifie, si besoin en est, une remise en question de la problématique Listeria en France avec une meilleure maîtrise de l'environnememt de fabrication, c'est la clé, me semble-t-il, et des contrôles plus fréquents, ainsi va la sécurité des aliments en France …

Les conséquences sur la santé de la légalisation du cannabis récréatif au Colorado

Il ne s’agit pas d’être vieux jeu et de vouloir tout interdire, mais ici nous avons un sérieux problème de santé publique, après la légalisation du cannabis récréatif au Colorado, jugez plutôt …

Voici donc «La consommation fréquente de cannabis chez les jeunes du Colorado associée à des troubles psychotiques», source article de Dan Flynn paru le 5 février 2023 dans Food Safety News.

Le Colorado est devenu le premier Etat du pays en 2012 à légaliser l'usage récréatif du cannabis. L'année suivante, lorsque les ventes de cannabis à des fins récréatives ont commencé, l'Assemblée générale du Colorado a mandaté le Département de la santé publique et de l'environnement du Colorado (CDPHE) pour produire un rapport tous les deux ans le 31 janvier sur les effets sur la santé de la consommation de cannabis et les tendances de la consommation de cannabis parmi les habitants du Colorado.

Le résumé et le rapport de 2022 ont été publiés cette semaine et remis à l'Assemblée générale, au ministère du revenu du Colorado et au Conseil de la santé de l'État. La décennie de consommation de cannabis à des fins récréatives par du Mile High State (Nom du Colorado -aa) montre quelques tendances positives.

- 13,3% des jeunes ont consommé de la cannabis au cours du dernier mois, une baisse par rapport à 20,6% en 2019
- 60,4% des jeunes pensent que la consommation régulière de cannabis est risquée, soit une augmentation de 50,1% par rapport à 2019.
- Le nombre d'étudiants conduisant après avoir consommé du cannabis est passé de 11,2% en 2019 à 5,5% en 2021
- 6,8% des nouvelles mères ont déclaré avoir consommé de la cannabis pendant la grossesse, une baisse de 8,2% par rapport à 2019, et la consommation de cannabis est moins répandue que la consommation d'alcool et de cigarette électronique

Mais toutes les tendances ne sont pas positives. Le CDPHE rapporte des preuves substantielles sur les effets sur la santé de l'utilisation et/ou de la consommation de cannabis sur les adolescents et les jeunes adultes, dontcertaines de ces conclusions :

- La consommation quotidienne ou quasi quotidienne de cannabis par les adolescents et les jeunes adultes est fortement associée au développement d'un trouble psychotique tel que la schizophrénie à l'âge adulte. Ces symptômes sont pires avec des doses plus élevées.
- La consommation de cannabis par les adolescents et les jeunes adultes est fortement associée au développement de symptômes psychotiques à l'âge adulte, tels que des hallucinations, de la paranoïa et des croyances délirantes. Le risque est plus élevé avec une consommation plus fréquente et chez ceux qui commencent à consommer de la cannabis à un plus jeune âge.
- Les consommateurs quotidiens ou quasi quotidiens de cannabis peuvent ressentir des symptômes de sevrage lorsqu'ils s'abstiennent.
- Les consommateurs de cannabis peuvent devenir «dépendants» du cannabis.
- La consommation hebdomadaire ou plus fréquente de cannabis chez les adolescents est fortement associée à l'échec à l'obtention d'un diplôme d'études secondaires.

Le communiqué du CDPHE sur les preuves substantielles des effets sur la santé de l'utilisation et/ou de la consommation de cannabis sur la conduite comprennent :
- Conduire peu de temps après avoir consommé du cannabis augmente le risque d'accident de la route.
- La consommation combinée d'alcool et de cannabis augmente davantage les facultés affaiblies et le risque d'accident de la route que la consommation de l'une ou l'autre de ces substances seules.
- La cigarette ou le joint de cannabis typique du Colorado contient environ 0,5 gramme de cannabis, et la teneur en THC du cannabis varie de 12 à 23% de THC ; par conséquent, un joint typique contient entre 60 et 115 mg de THC. Pour les consommateurs de cannabis moins d'une fois par semaine, fumer du cannabis contenant 10 mg ou plus de THC est susceptible de causer une déficience qui affecte la capacité de conduire, de faire du vélo ou d'effectuer d'autres activités critiques pour la sécurité.

dimanche 5 février 2023

Glyphosate : Le mensonge institutionnalisé par Gérard Kafadaroff

« «Glyphosate : Le mensonge institutionnalisé» par Gérard Kafadaroff, publié par Atlantico le 3 février 2023

Mis sur le marché en 1974 sous la marque Roundup, le glyphosate a été loué, plusieurs décennies durant, pour ses qualités herbicides uniques et son bon profil toxicologique et écotoxique. Il s’est vite imposé dans le monde comme un désherbant aux multiples usages pour les agriculteurs et bien au-delà, des jardiniers amateurs à la SNCF.

Surprise en mars 2015 : le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) classe le glyphosate «cancérogène probable», classement aussitôt contesté par toutes les agences sanitaires française, européennes et internationales y compris par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), maison-mère du CIRC. Mais pour les organisations militantes écologistes opposées à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques c’est une opportunité inespérée pour disqualifier le célèbre désherbant en s’appuyant exclusivement sur le classement du CIRC.

La viande rouge est aussi classée «cancérogène probable» par le CIRC mais écolos et responsables politiques feront semblant de l’ignorer pour se focaliser sur le glyphosate aussitôt catalogué cancérigène et jeté en pâture  à l’opinion publique.

Le CIRC sera accusé de manque de neutralité et de conflits d’intérêts patents de certains de ses membres, autant de graves critiques jamais prises en compte par les opposants au glyphosate ni, plus grave, par les responsables politiques et la plupart des médias.

Plus grande surprise encore, le 27 novembre 2017, en découvrant le tweet du Président Macron : «J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans».

Une décision irréfléchie et strictement politique prise sous la pression des écologistes et du ministre d’État et de l’écologie Nicolas Hulot, sans aucune base scientifique, sans consultation avec les experts et les professionnels, sans le moindre bilan risque/bénéfices, sans tenir compte des avis des agences sanitaires compétentes ou de l’exceptionnel retour d’expérience du glyphosate.

Pourquoi le Président Macron et ses ministres ont-ils suivi aveuglément les écologistes anti-glyphosate sans prendre en compte les avis des experts scientifiques des agences sanitaires créées par les politiques eux-mêmes pour éclairer leurs décisions ? Pourquoi n’ont-ils pas voulu voir le succès rencontré par le glyphosate dans les grands pays agricoles de la planète ? Comment peuvent-ils s’écarter de toute rationalité et de l’approche scientifique alors qu’ils revendiquent régulièrement leur foi en la science ?

Et quelle naïveté d’espérer trouver rapidement des alternatives au glyphosate !

Cinq ans après l’annonce du Président, aucune alternative au glyphosate n’a été trouvée, si ce n’est le retour au travail du sol avec tous les inconvénients agronomiques, économiques et écologiques bien connus et notamment l’absence de solutions pour lutter contre les mauvaises herbes vivaces comme le chiendent.

Comment le Président, ses cinq ministres de l’agriculture successifs et les nombreux conseillers n’ont-ils pas vu que l’interdiction du glyphosate va à l’encontre de l’objectif affiché de développer une agriculture à la fois performante et respectueuse de l’environnement ?

Ainsi en est-il de la technique agronomique dite de « conservation des sols », basée sur la suppression du travail du sol et sa couverture végétale en interculture, développée dans plusieurs pays mais aussi en France par des groupes d’agriculteurs pionniers. Une technique qui réunit tous les atouts pour en faire la méthode agroécologique de référence : réduction de charges pour l’agriculteur, amélioration de la vie biologique et de la fertilité du sol, réduction de l’érosion, séquestration du carbone dans le sol, biodiversité stimulée, réduction des émissions de CO2.

Nécessitant une faible dose de glyphosate pour détruire l’enherbement avant semis, cette technique d’avenir risque d’être sacrifiée malgré tout son intérêt agronomique, économique et écologique ! Une nouvelle aberration politique, rarement dénoncée y compris par l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).

Loin de la réalité agricole et manquant d’arguments, les politiques préféreront instaurer un étonnant crédit d’impôt «sortie du glyphosate» de 2500 euros pour inciter les agriculteurs à renoncer au glyphosate en 2021 et/ou 2022 !

L’homologation du glyphosate est arrivée à expiration le 15 décembre 2022, mais à la suite de la consultation organisée par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) et l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) qui ont reçu «un nombre sans précédent de commentaires», leur rapport final est repoussé en juillet 2023.

Le glyphosate est l’un des produits chimiques qui a été le plus étudié dans le monde depuis plus d’un demi-siècle. Mais sous la pression constante des écolos et même de chercheurs militants auteurs de travaux cherchant à discréditer le glyphosate, les responsables politiques réclament toujours plus d’études ignorant celles, très nombreuses, réalisées depuis un quart de siècle en Europe et dans le monde.

Le 15 juin 2021, le Groupe d’évaluation du glyphosate constitué par les quatre pays rapporteurs (France, Suède, Pays-Bas, Hongrie) a remis aux agences d’évaluation européennes un document de 11000 pages, confirmant une nouvelle fois que la «classification du glyphosate pour cancérogénicité est injustifiée».

Le 30 mai 2022, l’ECHA confirme à son tour que «la classification en tant que substance cancérogène, mutagène ou reprotoxique n’est pas justifiée» et rappelle cependant que le glyphosate est toxique pour la vie aquatique et peut provoquer des lésions oculaires.

En toute logique, le glyphosate devrait être réautorisé en juillet 2023 dans l’Union européenne, comme c’est le cas dans les grands pays agricoles du monde, mais les choix politiques européens prennent de grandes libertés par rapport à l’expertise scientifique.

Il n’est par rare de voir des décisions qui vont à l’encontre des objectifs défendus par ces mêmes responsables politiques.

On l’a déjà vu avec l’interdiction en France du maïs génétiquement modifié résistant à la pyrale et à la sésamie qui permet de supprimer des traitements insecticides et d’améliorer la qualité du maïs, une technique couramment utilisée dans le monde depuis 27 ans.

Dans un autre domaine, l’arrêt prématuré de la centrale nucléaire de Fessenheim au moment où l’on manque d’électricité et la relance de la centrale à charbon de Saint-Avold pour maintenir la production est un autre exemple de l’incurie de nos gouvernants !

Revenons au glyphosate : son interdiction injustifiée aurait dû soulever des protestations tout au moins de la part des organisations scientifiques et agricoles, voire des médias. Cette passivité a de quoi surprendre. Aucune grande voix ne viendra secouer le conditionnement de la population ou dénoncer le scandale d’État qu’est l’interdiction du glyphosate par le chef de l’État ! Une interdiction qui jette un discrédit ou une suspicion sur toutes les décisions du Président Macron !

Est-ce l’emprise de l’idéologie écologiste, le culte paralysant du principe de précaution, l’abandon de l’esprit critique, la paresse intellectuelle, la chimiophobie ambiante ou le regain de relativisme laissant entendre que toutes les opinions se valent ?

La stupéfiante saga du glyphosate montre à l’évidence la facilité avec laquelle l’opinion publique peut être manipulée.

Une fois de plus la France et l’Union européenne privent leur agriculture de techniques et produits innovants la rendant moins compétitive que celle de ses concurrents étrangers plus ouverts à l’innovation et plus performants.

En décembre 2022, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture déclarait : «L’agriculture doit se raconter à la société. Mais raconter une histoire ce n’est pas de décrire la réalité !»

Un aveu inquiétant pour la démocratie qui ne peut vivre que si la décision publique obéit à l’exigence de vérité !

Gérard Kafadaroff, Ingénieur agronome, auteur de plusieurs livres sur les biotechnologies, cofondateur de l’AFBV (Association française des biotechnologies végétales) et du Collectif STA (Science Technologies Actions).
Science-Technologies-Actions est un Collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.

Que penser quand on nous parle de planification de l'agriculture en France

L'OMS poursuit l'urgence mondiale contre la poliomyélite tandis qu'une faille a été constatée dans une installation de fabrication de vaccins aux Pays-Bas

««L'OMS poursuit l'urgence mondiale contre la poliomyélite alors qu'une faille a été constatée dans une installation de fabrication de vandisaccins aux Pays-Bas»,  article de Lisa Schnirring paru le 2 février 2023 dans CIDRAP News.

Bien que des progrès aient été réalisés contre la poliomyélite, le risque de propagation internationale du poliovirus circulant dérivé d'un vaccin de type 2 (PVDVc2) reste élevé et lasource situation justifie toujours une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), a dit l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'annonce fait suite à une recommandation du comité d'urgence de l'OMS contre la poliomyélite, qui s'est réuni le 25 janvier pour discuter des derniers développements. Le groupe a également noté une faille dans le confinement du poliovirus sauvage de type 3 (WPV3 pour wild poliovirus type 3) chez un fabricant de vaccins aux Pays-Bas, que des chercheurs néerlandais ont détaillée dans le dernier numéro d'Eurosurveillance.

Cas en baisse en Afghanistan et au Pakistan
L'OMS a déclaré pour la première fois une USPPI pour la poliomyélite en mai 2014 en raison de la propagation internationale du poliovirus sauvage de type 1 (PVS1), et son comité d'urgence, qui se réunit généralement tous les 3 mois, s'est maintenant réuni 34 fois.

Dans sa déclaration, le comité d'urgence a noté que les cas de PVS1 en Afghanistan et au Pakistan ont considérablement diminué, mais que la détection de PVS1 dans l'environnement se poursuit, ce qui suggère une propagation continue. Le comité a déclaré qu'il ne restait que trois clusters génétiques du poliovirus sauvage de type 1 (WPV1), qui se trouvent en Afghanistan, en Afrique et au Pakistan, et que la diversité génétique du virus s'était réduite.

Bien que les cas de PVDVc2 diminuent, le risque de propagation internationale reste élevé en raison de la transmission en Afrique, de détections dans les Amériques, en Europe et en Israël, et d'une détection récente en Indonésie. Le groupe a également fait part de ses inquiétudes concernant le PVDVc1, la souche de type 1 dérivée du vaccin, en Afrique, en particulier dans le contexte des cas de PVS1 au Mozambique et des lacunes de l'immunité de la population.

La surveillance est cruciale pour identifier les failles de laboratoire
Dans un article paru dans Eurosurveillance, des chercheurs néerlandais ont décrit une détection de PVS3 en novembre 2022 dans le cadre de la surveillance entourant un laboratoire travaillant sur les vaccins de la poliomyélite à Bilthoven. Un échantillon d'eaux usées était positif pour le virus infectieux, qui était génétiquement similaire aux stocks de vaccins utilisés dans l'établissement.

De plus, les auteurs de l'étude ont trouvé de légères différences de mutation qui suggéraient une excrétion humaine. Les enquêteurs, utilisant des protocoles nationaux et internationaux, ont effectué des tests sérologiques et ont découvert qu'un employé avait probablement été récemment infecté. Des prélèvements de selles de l'employé entièrement vacciné et asymptomatique étaient positifs pour le PVS3.

L'employé a accepté de s'isoler volontairement dans une zone à forte couverture vaccinale le 8 décembre, sous la supervision des autorités sanitaires locales. L'excrétion du virus s'est poursuivie pendant 33 jours et l'employé a quitté l'isolement le 11 janvier. Aucun signe de transmission continue n'a été retrouvé.

Les auteurs ont écrit que l'affaire montre que des failles de confinement, dont celles qui conduisent à une infection, peuvent passer inaperçues et que la surveillance environnementale est cruciale pour les identifier.