mercredi 15 mars 2023

Des experts évaluent les mesures de maîtrise de Campylobacter chez les volailles

C’est en quelque sorte une suite de l’article «Des experts vont se rencontrer et discuter de la lutte contre Campylobacter».

Voici «Des experts évaluent les mesures de maîtrise de Campylobacter chez les volailles»,, source article de Joe Whitworth paru le 15 mars 2023 dans Food Safety News.

Des scientifiques ont examiné une série d'interventions liées à Campylobacter dans la viande de volaille.

La réunion conjointe d'experts FAO/OMS sur l'évaluation des risques microbiens (JEMRA) a examiné les données et les preuves récentes et a fourni des avis scientifiques sur les mesures de maîtrise de Campylobacter jejuni et Campylobacter coli dans la chaîne de production de poulets de chair.

Campylobacter était à l'origine de plus de 95 millions de cas de maladie et de 21 374 décès en 2010 selon les estimations de l'OMS.

Un document contenant les conclusions de la réunion sur la maîtrise de Campylobacter avant et après abattage dans la viande de volaille a été publié pour soutenir les travaux de mise à jour des directives connexes du Comité du Codex sur l'hygiène alimentaire (CCFH). Le rapport complet sera publié ultérieurement dans le cadre de la série d'évaluations des risques microbiologiques (ERM) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

La viande de volaille est l'un des vecteurs alimentaires les plus importants pour les infections à Campylobacter.

Les informations sur la lutte contre Campylobacter, y compris la littérature scientifique publiée entre 2008 et octobre 2022, et les données soumises en réponse à un appel ont été prises en compte.

Les experts ont recommandé l'utilisation d'une combinaison d'interventions multiples aux stades de la production et de la transformation pour réduire la contamination de la viande de poulet.

De la production primaire au consommateur
Les scientifiques ont déclaré que des mesures de biosécurité strictes, des pratiques d'hygiène et de nettoyage-désinfection pendant la production primaire peuvent améliorer la maîtrise de Campylobacter dans les troupeaux de poulets de chair.

Les facteurs de risque de contamination sur les sites de production primaire, tels que le dépeuplement partiel, la gestion de la litière, la proximité d'autres animaux d'élevage et l'âge d'abattage peuvent aider à orienter les stratégies d'intervention.

Il n'existe pas encore de vaccin commercial contre Campylobacter mais plusieurs candidats potentiels sont en phase de preuve de concept. Il n'y a pas de produits à base de bactériophages disponibles pour la production primaire, et les effets peuvent être temporaires et sujets à la résistance. Les preuves de l'efficacité des acides organiques, des probiotiques et des additifs à base de plantes dans les aliments pour animaux et l'eau sont mitigées.

Selon les experts, l'impact des interventions pendant la transformation dépend de la prévalence et de la concentration de Campylobacter dans et sur l'oiseau dans le troupeau.

Le plumage et l'éviscération peuvent augmenter Campylobacter sur les carcasses, mais l'échaudage peut réduire la concentration et la prévalence à la surface de la carcasse.

Le refroidissement par immersion peut réduire la concentration de Campylobacter dans la carcasse ; cependant, cela dépend du niveau initial de la contamination. Le refroidissement à l'air peut réduire l'agent pathogène, mais son efficacité, lorsqu'il est utilisé sans autres auxiliaires technologiques, n'est pas concluante.

L'irradiation est efficace pour éliminer Campylobacter de la viande et la congélation de ces produits réduit la concentration de l'agent pathogène. La vapeur, les ultrasons, les impulsions lumineuses à haute intensité, la lumière visible, les UV-C et d'autres technologies se sont révélées prometteuses à l'échelle du laboratoire ou du pilote, mais l'impact au niveau commercial est inconnu.

Les auxiliaires technologiques tels que les dérivés chlorés, les acides peroxyacétiques et les acides organiques ajoutés à l'eau utilisée pour le lavage et/ou le trempage peuvent réduire la présence de Campylobacter sur les carcasses.

Les interventions après transformation comprennent une cuisson à cœur et de bonnes pratiques d'hygiène.

Les experts ont dit que les changements dans l'industrie, la croissance démographique, le changement climatique et l'augmentation de la demande de protéines animales dans certaines régions orienteront la nécessité d'une évaluation plus approfondie des mesures de maîtrise.

Appel à experts
Une réunion portant sur Salmonella s'est tenue en septembre 2022. Elle a révélé que plusieurs interventions sont nécessaires pour maîtriser Salmonella chez les poulets élevés pour la consommation humaine.

L'OMS et la FAO ont également lancé un appel aux experts pour contribuer aux travaux d'évaluation des risques sur Salmonella et Campylobacter.

Les résultats des réunions d'experts sur les deux agents pathogènes seront utilisés par le JEMRA dans le développement d'une évaluation des risques pour les deux agents pathogènes dans la viande de volaille.

En 2010, l'OMS a estimé que Salmonella d'origine alimentaire a causé 78 millions de cas de maladie et près de 60 000 décès.

Le JEMRA a déjà évalué Salmonella dans les poulets et la viande de poulet. Pour Campylobacter, il a mené des évaluations des risques chez les poulets et évalué les mesures d'intervention utilisées dans la production de viande de poulet.

La sélection des participants commencera le 30 avril 2023 et se poursuivra jusqu'à ce qu'un nombre suffisant de candidats appropriés soient identifiés. Pour postuler, veuillez suivre ce lien.

Belgique et sécurité alimentaire : Des consommateurs très satisfaits de l'AFSCA !

Des consommateurs très satisfaits, certains en France rêverait d’un tel bilan, mais c’est en Belgique que cela se passe, «En 2022, l'AFSCA a été plus populaire que jamais auprès des consommateurs», source communiqué de l’AFSCA du 15 mars 2023. C’est certes de l’autocongratulation, mais le 15 mars, c’est la journée internationale des consommateurs ...

Avec près de 5 000 plaintes et quelques 6 600 questions, un nouveau nombre record de signalements a été fait en 2022 auprès du Point de contact de l’AFSCA pour les consommateurs. Des questions sur les informations figurant sur une étiquette ou les dates de péremption, un problème avec un produit alimentaire acheté, des questions sur l'autorisation des entreprises alimentaires... Plus que jamais, la sécurité alimentaire vit chez les consommateurs qui trouvent de plus en plus souvent le chemin de l'agence alimentaire. Pour l'AFSCA, ces rapports sont une source d'information importante. Ainsi, chaque plainte et chaque question contribue à une protection en continu du consommateur.

En 2022, le Point de contact a reçu exactement 4 998 plaintes, soit une moyenne de 20 plaintes par jour ouvrable. Il s'agit d'une augmentation de 27% par rapport à l'année 2021, au cours de laquelle le secteur horeca a dû fermer (partiellement) ses portes pendant un certain temps en raison de la crise du Covid. Outre ces plaintes, le personnel du Point de contact a également traité 6 628 demandes de renseignements, soit une moyenne de 26 questions par jour ouvrable. Un net pic de demandes d’informations a pu être observé lors d'un incident alimentaire dans une usine belge de chocolat.

Les intoxications alimentaires, l'hygiène dans les entreprises du secteur alimentaire et les méthodes de stockage forment le top 3 des plaintes
Environ un tiers (31%) du nombre de plaintes reçues en 2022 concernait une potentielle intoxication alimentaire. Il s'agit d'une légère augmentation de 5% par rapport à l'année dernière. En outre, un quart des plaintes traitées concernaient l'hygiène dans les établissements alimentaires et 17% portaient sur des questions liées aux méthodes de stockage telles que les températures, les dates de péremption etc.

La plainte du consommateur est l’élément déclencheur d'une enquête sur place
Les plaintes reçues par le Point de contact pour les consommateurs sont transmises en priorité aux contrôleurs qui peuvent prendre les décisions nécessaires sur place. En 2022, presque toutes les plaintes (92%) ont été traitées par l'AFSCA dans les 30 jours. Dans 1 cas sur 2, nos collaborateurs ont pu constater au moment de l'inspection que la plainte était justifiée, et ont dès lors pris les mesures nécessaires.

45% des questions des consommateurs portent sur un produit rappelé
Près de 3 000 questions posées au Point de contact en 2022 concernaient les rappels de produits alimentaires et les avertissements que l'AFSCA contribue à diffuser. Les consommateurs se demandent quel est le risque s'ils ont consommé les produits, comment identifier les produits concernés et où aller s'ils ont déjà acheté un produit. Environ un tiers des questions posées en 2022 (2 086 questions) l'ont été juste avant la fête de Pâques, suite au rappel d’une série de produits Kinder.

En outre, les consommateurs ont également des questions sur comment bien stocker les produits, sur la meilleure façon de protéger leur volaille contre la grippe aviaire et sur la différence entre une date limite de consommation (DLC) et une date de durabilité minimale (DDM). Grâce à cela, l'AFSCA sait ce qui préoccupe les consommateurs et y répond par des campagnes de sensibilisation.

Sur l'ensemble de l'année 2022, 99% des demandes des consommateurs ont reçu une réponse dans les quatre jours ouvrables.

Des consommateurs très satisfaits du point de contact de l'AFSCA !
Les 782 consommateurs qui ont participé à une enquête de satisfaction ont attribué une note de 8,6/10 aux services du Point de contact. A leur tour, 88% recommanderaient le Point de contact à d'autres personnes. L’Agence compte bien maintenir ce contact quotidien avec les consommateurs afin de répondre adéquatement à toutes leurs questions et plaintes.

David Clarinval, ministre fédéral de l’Agriculture : «Le nombre record de plaintes adressées au point de contact de l'AFSCA en 2022 montre que les consommateurs sont de plus en plus attentifs en ce qui concerne la sécurité alimentaire. Le rôle du consommateur ne doit pas être sous-estimé : les plaintes (dont la plupart sont traités dans les 30 jours) apportent directement une plus-value à la protection de notre chaîne alimentaire.»

Complément
En France, SignalConso serait probablement ce qui se rapproche le plus des points de contact de l’AFSCA. En 2022, par exemple, il y a eu 1 454 contacts pour une intoxication alimentaire, et il y aurait eu 295 contacts en 2023 (au 15 mars).

Mise à jour du 17 mars 2023
On lira l'article de Food Safety News (anglais), «L'incident à Salmonella chez Ferrero a provoqué une augmentation des questions du public».

La sécurité des aliments en France, selon le rapport d'activité 2022 de la DGAL : des chiffres pas du tout au niveau

La DGAL vient de publier le 14 mars 2023 le rapport d’activité 2022. Pas de quoi pavoiser avec ce 15 mars, journée internationale des consommateurs, journée inconnue à l’Anses, au ministère de l’Agriculture et la DGCCRF, c’est dire ...

Désolé pour le personnel de la DGAL que je respecte, mais je ne peux fournir que quelques données seulement extraites de ce rapport 2022 pour éviter d’avoir «Des migraines ... Des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.»

Voici le nombre de contrôles en sécurité des aliments en France selon la DGAL du ministère de l’Agriculture. Comme vous pourrez hélas le constater, ces contrôles sont orientés à la baisse, 2022 et sont pratiquement identiques à ceux de 2021, bien triste ce pays qui décline ...

- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
- 2022 : 48 960

Ces 48 960 contrôles se décomposent de la façon suivante :

- Établissements d’abattage, de transformation et d’entreposage: 15 720 inspections versus 16 390 en 2021.
- Restauration collective : 9 570 inspections versus 9 835 en 2021.
- Restauration commerciale : 15 020 (dont 10 420 suites) versus 12 020 en 2021 (dont 8 150 suites). Un très léger mieux, loin du compte, car toutes les autres inspections sont en baisse. On appelle cela «reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre».
- Commerces : 8 650 versus 10 530 en 2021.

Le terme 'transparence' est aux oubliettes dans le rapport,
Une curiosité, pourquoi distinguer dans l’édito du rapport, «la DGAL a poursuivi ses efforts au service des citoyens et des consommateurs», en quoi est-ce utile, citoyens me va très bien !ég

Voilà ce rapport ne mérite pas plus !

Complément
810 fermetures totales ou partielles effectives en 2022 versus 500 en 2021, soit une augmentation de 39%

Sécurité des aliments : Peut-on faire un match France-Etats-Unis en matière de rappels de produits alimentaire ?

Comparaison n’est pas raison et pourtant, il y aurait des choses à dire sur le nombre de rappels (appelés aussi alertes) de produits alimentaires en France.

Donc ne comparons pas mais rappelons qu’il y a eu en 2021 (de mars à décembre 2021) au moins, 3 243 rappels, 2 441 en 2022 et 374 en 2023 (de janvier au 15 mars 2023). Pas mal du tout me direz-vous ?

En 20221, il a eu en France en dehors du nombre de rappels un nombre de produits rappelés vertigineux en raison de la présence supposée d’oxyde d’éthylène. J’ai écrit dans cet article du blog le 29 décembre 2021, «Au 17 décembre 2021, selon la DGCCRF, il y a eu en France, 15 328 rappels (lots et produits). Je crois que c’est une sorte de record du monde, mais cela doit être vérifié par d'autres que moi.» Il faut mettre cela en regard des modestes 3 243 rappels annoncé par RappelConso, de mars à décembre 2021, il est vrai.

Aux États-Unis, «Énorme augmentation du nombre de produits alimentaires rappelés en 2022, selon un rapport», source article de Coral Beach paru le 15 mars 2023 dans Food Safety News.

Le nombre total d'«unités» rappelées sous l'autorité de la FDA a augmenté de 700% en 2022 par rapport à 2021, selon un rapport récemment publié.

Le rapport, de l'organisation Sedgwick, recueille et analyse les données tous les trimestres et compile également les totaux annuels. L'organisation utilise des données de la Food and Drug Administration des États-Unis et de l’USDA.

La FDA supervise 80% des approvisionnements alimentaires du pays, l'USDA étant responsable des 20% restants. En plus des aliments, la FDA supervise les médicaments, les dispositifs médicaux et les cosmétiques. Le volet alimentaire de l'agence dispose d'un budget beaucoup plus réduit que le volet médical.

Sedgwick rapporte que le nombre de rappels d'aliments de la Food and Drug Administration a légèrement augmenté à un taux de 2,2%, passant de 414 rappels en 2021 à 423 rappels en 2022. Cependant, le nombre d'«unités», telles que des sachets individuels de salade ou des pots de formule pour nourrissons, a augmenté de 700,6% du nombre d'unités touchées en 2022. Il y a eu 52,1 millions d'unités rappelées en 2021 avec une taille moyenne de 125 796 unités contre 416,9 millions d'unités en 2022 avec une taille moyenne de rappel de 985 658 unités, cela représente un sommet en 10 ans. Alors que les rappels d'aliments de l’USDA sont restés stables en termes de nombre d'événements, le volume d'unités rappelées a considérablement diminué (87,0%) passant de 13,4 millions de pounds en 2021 à 1,7 million de pounds en 2022. 

«Un rappel de préparations pour nourrissons lié à deux décès a été la plus grande histoire de l'année en termes de rappels d'aliments», indique le rapport.

«Bien qu'il ne s'agisse pas du plus grand rappel en volume, cela a eu des répercussions durables sur l'approvisionnement en préparations pendant des mois et a conduit à des appels à la réforme dans l'industrie et au sein de la FDA elle-même. La bactérie pathogène qui a conduit au rappel de 14,89 millions d'unités de préparations pour nourrissons et à la fermeture d'importantes installations de production avait été signalée dans huit cas distincts entre 2019 et 2022 dans l'une des installations, mais aucune autre mesure ne semblait avoir été prise par la FDA.

«L'industrie alimentaire a été confrontée à une autre crise lorsqu'un rappel majeur de produits à base de beurre d'arachide a touché 21 produits alimentaires différents et a entraîné le rappel de 12,2 millions d'unités. Cependant, les dégâts généralisés n'étaient pas aussi importants qu'avec l'événement des préparations pour nourrissons.

L'activité de rappel sous la responsabilité de la FDA est restée constante au cours des trois dernières années avec 418 rappels en 2020, 414 en 2021 et 423 en 2022.

Vous voyez qu’en nombre de rappels, nous sommes très en tête de ce curieux concours -aa.

Les allergènes non déclarés étaient la principale cause de rappels d'aliments sous la juridiction de la FDA avec 43,5% de tous les rappels d'aliments. Les allergènes non déclarés ont été la principale cause de rappels de la FDA au cours des cinq dernières années, selon l'agence.

Les aliments préparés sont la principale catégorie de produits faisant l'objet de rappels d'aliments depuis le premier trimestre de 2018. Les produits de boulangerie et les produits laitiers étaient une fois de plus à égalité au deuxième rang, comme ils l'étaient au troisième trimestre, avec 13 rappels.

Juridiction de l'USDA
«Les tendances avec les données de l'USDA sont très différentes de celles observées avec les chiffres de la FDA», selon le rapport Sedgwick. «Les totaux annuels des rappels d'une année sur l'autre sont presque identiques entre 2021 et 2022, avec respectivement 47 et 46 événements. Cependant, il y a eu une baisse de 87,0% du nombre de pounds rappelées, avec 13,35 millions en 2021 et seulement 1,73 million en 2022.»

La taille moyenne du rappel était de 284 055 pounds (129 tonnes) en 2021 et de seulement 37 611 pounds (17 tonnes) en 2022.

Pour les aliments réglementés par l'USDA, qui sont la viande, la volaille et les ovoproduits transformés, la principale raison des rappels était la contamination par des corps étrangers, qui était liée à cinq rappels. Aucune inspection a été citée comme raison de trois rappels, et un allergène non déclaré, une contamination bactérienne et une autre contamination ont chacun fait l'objet d'un rappel, selon Sedgwick.

En nombre d'unités, les corps étrangers étaient également la principale raison des rappels, un rappel représentant 148 000 pounds (67 tonnes) de poulet. Aucune inspection était deuxième cause, liée à 33 911 pounds (18 tonnes) de produit rappelé dans trois rappels différents.

À propos de Sedgwick : La marque Sedgwick est une ressource de premier plan pour les fabricants, les fournisseurs et les distributeurs à la recherche d'un point de vue impartial et éclairé sur les tendances passées, présentes et futures en matière de sécurité sanitaire des produits et sur les données de rappel. Elle passe en revue cinq catégories de produits : automobile, produits de consommation, aliments et boissons, produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux.

Commentaire
Le volume des rappels en kg ou en tonne et le nombre d’unités rappelées sont des données totalement inconnues en France, sans doute un secret défense ...

A propos d'un rappel de thon albacore de marque «Grand Frais» pour risque d'intoxication alimentaire

«Du poisson de la marque «Grand Frais» rappelé pour risque d'intoxication alimentaire», rapporte Le Figaro du 14 mars 2023.

S'il est consommé, ce poisson peut entraîner une intoxication histaminique.
Si vous avez récemment acheté du poisson cru de la marque Grand Frais, mieux vaut vérifier sa référence. En effet, du thon albacore vient d'être retiré de la vente car il présente un taux d'histamine supérieur au taux réglementaire, alerte le site RappelConso.

Un pavé de thon albacore a été rappelé le 14 mars 2023 en raison de la présence d'histamine supérieur au taux réglementaire. «L’intoxication histaminique se manifeste par des réactions de type allergique déclenchées lorsque l’histamine est absorbée en quantité élevée.» Les dates commercialisation allaient du 03/03/2023 au 04/03/2023, le rappel ayant eu lieu 10 jours après la fin de la commercialisation. Ce rappel n'était donc pas proactif ...

L’Anses rapporte dans sa fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments, à propos de l’histamine (mars 2021),

La maîtrise de l’histamine devrait s'appuyer sur un ensemble de conditions et de mesures visant, dans les produits riches en histidine, à prévenir sa formation. A ce titre, les traitements d'inactivation usuels permettant d'abaisser la charge des bactéries histaminogènes, dont l'inhibition par le froid (positif et négatif), font partie de ces mesures de maîtrise.

Le thon et le maquereau sont les sources les plus courantes d’intoxication à l’histamine (d’où l’expression anglaise de Scombroid Fish Poisoning). Les conditions d’hygiène, en particulier lors de l’éviscération et les modalités de conservation des poissons sont des déterminants majeurs de la contamination et la croissance des bactéries capables de synthétiser l’histidine décarboxylase. Le thon, pêché en mer chaude, a une température interne dès la capture supérieure à celle des autres espèces de poisson et est particulièrement sensible aux fluctuations de température durant sa manipulation.

Quelques mesures de précaution
- La formation d’histamine chez le poisson dépend de la température à laquelle il est conservé à partir du moment de la capture jusqu’à la consommation. Par conséquent, afin d’éviter l’intoxication à l’histamine, il est très important de respecter la chaîne du froid.
 - La cuisson ou tout autre traitement thermique, comme le fumage ou la mise en conserve, ne détruit pas l’histamine.
Que faire quand on craint d’avoir été contaminé ?
- Si vous pensez présenter des symptômes de l’intoxication à l’histamine, consultez immédiatement un médecin.

Selon la «surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Données de la déclaration obligatoire, 2020», par Santé publique France, il y aurait eu, 4 foyers confirmés comprenant 23 personnes et 20 foyers suspectés comprenant 79 personnes. «Les TIAC à histamine sont relativement stables et comptent pour 2% à 5% de l’ensemble des TIAC depuis 2010.» Les données de 2020 sont hélas les seules données disponibles à ce jour ...

Complément
Rappel de filet de maquereau le 15 mars chez Auchan pour cause de présence d'histamine. Le produit a été commercialisé du 18/02/2023 au 25/02/2023. Savez-vous ce que vous avez mangé il y a un mois ?

Buitoni : Confirmation de la suspension temporaire de la production sur le site de Caudry

Communiqué du 13 mars 2023 des pizzas Fraîch’Up Buitoni avec un point de situation un an après.

En mars 2022, dès que Nestlé France a été informée par les autorités d’un lien possible entre les pizzas Fraîch’Up de Buitoni et l’épidémie de SHU (Syndrome Hémolytique et Urémique), un rappel massif de la totalité des pizzas Fraîch’Up a été engagé et la production de l’usine de Caudry a été suspendue.

Consciente que cette situation a plongé des familles dans la souffrance et, parfois, le deuil, Nestlé France renouvelle sa compassion à leur égard et tient à souligner que l’entreprise entend assumer ses responsabilités et est mobilisée afin qu’un tel événement tragique ne puisse à nouveau se reproduire.

Dans le cadre de la procédure judiciaire qui a été ouverte, l’entreprise collabore pleinement, comme elle l’a fait vis-à-vis des autorités sanitaires, depuis le début de cette tragédie.

Face à ses responsabilités économiques et sociales, en particulier à l’égard de ses salariés, l’entreprise s’est attachée, aux côtés de ses collaborateurs du site de Caudry et du siège mais aussi en étroite collaboration avec les autorités, à relancer une partie de la production.

Ainsi, un redémarrage partiel du site a pu avoir lieu fin décembre 2022, après 9 mois d’arrêt, uniquement pour la ligne qui n’a jamais été concernée par le rappel. Cette reprise s’est faite à l’issue d’une modernisation des équipements lorsque nécessaire, sous le contrôle des autorités préfectorales. La marque Buitoni, durement affectée par la crise et évoluant sur un marché de la pizza très concurrentiel en Europe, a également été soutenue par un plan de relance pour préparer son retour dans les rayons.

En dépit de ces efforts, force est de constater que les prévisions de commandes sont bien en-deçà du niveau escompté. Ce qui a conduit l’entreprise à annoncer à ses représentants du personnel et ses collaborateurs, le 2 mars dernier, une suspension temporaire de la production sur le site.

L’émotion exprimée est pleinement légitime. L’entreprise est mobilisée pour identifier les options désormais envisageables pour le site. Un rendez-vous est pris avec les élus du personnel de Caudry pour le 30 mars prochain.

Nestlé France rappelle qu’elle entend agir de manière responsable à l’égard des victimes et de leurs familles. Guidé par ses valeurs de respect et d’engagement, d’équité et de durabilité, l’entreprise entend également entretenir un dialogue étroit et responsable avec ses collaborateurs, les élus du bassin du Caudrésis et les autorités.

Épidémie de botulisme en Europe liée à une procédure de perte de poids

«Épidémie de botulisme en Europe liée à une procédure de perte de poids»,
source article de Chris Dall paru le 14 mars 2023 dans CIDRAP News.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a annoncé le 14 mars 2023 que 67 cas de botulisme liés à une procédure de perte de poids ont été signalés en Turquie et dans trois autres pays européens.

Les 67 cas de maladie neuroparalytique ont tous été liés à l'injection intragastrique de la neurotoxine botulique (BoNT), avec 53 cas signalés en Turquie, 12 en Allemagne et 1 en Autriche et en Suisse. Les patients ont été opérés du 22 février au 1er mars, et parmi les 63 patients informés, 60 ont été soignés dans un hôpital privé d'Istanbul et 3 dans un hôpital d'Izmir. Les services concernés des deux hôpitaux ont vu leurs activités suspendues.

Les symptômes vont de légers à graves, plusieurs des patients étant hospitalisés et un certain nombre auraient été admis dans des unités de soins intensifs et traités avec de l'antitoxine botulique.

 Les produits BoNT, tels que le Botox, sont dérivés de la bactérie Clostridium botulinum et sont couramment utilisés à des fins cosmétiques. L'ECDC a dit qu'une investigation menée par les autorités turques a révélé que des produits BoNT sous licence ont été utilisés dans les procédures, mais que ces produits ne sont pas approuvés pour le traitement de l'obésité par injection intragastrique. Des doses excessives de BoNT peuvent provoquer le botulisme.

L'ECDC recommande aux citoyens de l'Union européenne et de l'Espace économique européen d'éviter les traitements intragastriques avec BoNT pour l'obésité en Turquie.

Mise à jour du 4 avril 2023
ECDC : Point sur les cas de botulisme iatrogène en Europe au 3 avril 2023.

mardi 14 mars 2023

Symposium sur Listeria monocytogenes dans les aliments : avancées scientifiques récentes et questions en suspens !

Depuis le début (1er avril 2021) de RappelConso, il y a eu en France un peu moins de 900 rappels de produits alimentaires ou alertes liés à la présence de Listeria monocytogenes.

Comme l’Anses s’intéresse, me semble-t-il, de moins en moins à la sécurité des aliments, et qu'en termes de santé, le cap des 400 cas de listériose a été franchi en France, selon le dernier rapport 2021 de l’EFSA et de l’ECDC sur les zoonoses, je ne saurais que trop conseiller aux industriels alimentaires français ce symposium sur Listeria monocytogenes dans les aliments à Dublin, Irlande, afin de vous informer au plus près  «des avancées scientifiques récentes et des questions en suspens !»

NB : En lisant le programme, je n'ai pas vu, sauf erreur de ma part, de présentation par des scientifiques français.

Du tahini importé contaminé provoque des rappels massifs en Nouvelle-Zélande

Encore un rappel de tahini ! Joe Whitworth en annonçant son article sur twitter, «Du tahini importé contaminé provoque des rappels massifs en Nouvelle-Zélande» dans Food Safety News du 14 mars 2023, se demande «Il serait peut-être temps pour les autorités de l'UE de mettre à jour la situation à ce sujet compte tenu des rappels récents.»

Dans un autre tweet à propos d’un article sur un rappel de tahini bio en Nouvelle-Zélande, Joe Whitworth se demandait, si j’étais payé chaque fois qu’il y avait un rappel de tahini dû à Salmonella, je serais un homme riche. Je pense également que si j’étais payé chaque fois qu’il y a un rappel à cause de Listeria en France, moi aussi, je serais un homme riche …

Les autorités néo-zélandaises surveillent un important rappel d'aliments contenant du tahini importé en raison de la présence de Salmonella.

Les responsables ont déclaré que les consommateurs doivent être conscients que certains produits sont incorrectement étiquetés comme «Produit du Mexique ou d'Israël» alors qu'ils ont été fabriqués en Turquie.

«Les analyses ont identifié la présence possible de Salmonella dans la gamme de tahini bio de fabricants turcs importés par Ceres Enterprises», a dit Vincent Arbuckle, directeur général adjoint de la sécurité des aliments de Nouvelle-Zélande (NZFS).

«Aucun autre produit du fabricant turc ne sera mis en vente pendant l'investigation. Nous avons informé les autorités de sécurité des aliments de Turquie et travaillerons avec elles pour identifier et gérer tout risque supplémentaire.»

Le tahini du fabricant turc a été utilisé comme ingrédient dans une gamme d'articles de houmous et de tahini qui ont été retirés des rayons en Nouvelle-Zélande en raison de la présence possible de Salmonella.

Il n'y a eu aucun rapport officiel de maladies liées, mais des médias locaux ont rapporté que des personnes pensaient qu'elles étaient tombées malades après avoir mangé les produits impliqués. Les autorités tentent d'identifier les cas de salmonellose liés au rappel. Elles ont dit que le séquençage du génome entier pourrait être nécessaire pour confirmer toute association.

En 2022, une épidémie à Salmonella Kintambo a impliqué trois patients qui avaient consommé des produits de sésame en provenance de Syrie. Deux personnes ont été hospitalisées. Les analyses de tahini et de halva ont permis de retrouver Salmonella Kintambo, Salmonella Amsterdam et Salmonella Orion.

Certains aliments à haut risque, dont le tahini, nécessitent une autorisation de la sécurité des aliments à la frontière. Cela signifie qu'un importateur peut avoir besoin de fournir un certificat officiel ou d'autres documents, ou que le produit peut nécessiter un prélèvement et des analyses à son arrivée en Nouvelle-Zélande.

Plusieurs rappels annoncés
En mars 2023, Life Health Foods NZ a rappelé les marques Lisa's, Greater! et Prep Kitchen. Elles étaient vendues dans des supermarchés et des points de vente dans toute la Nouvelle-Zélande. Les analyses de routine du fabricant ont détecté Salmonella dans des produits déjà présents dans le pays.

Brelita Foods a rappelé des produits de marque Seasons Gourmet et Turkish Kitchen contenant du tahini. My Food Bag a rappelé sa propre marque et les produits de la marque Turkish Kitchen.

Différentes tailles, lots et dates de péremption de tahini bio décortiqué et de tahini bio non décortiqué de marque Ceres Organics ont également été rappelés.

D'autres alertes concernent le tahini de marque GoodFor, le groupe de distribution Bin Inn, le tahini biologique Forty Thieves, She Universe et Little Bird Organics. Les autorités ont averti que d'autres marques et produits pourraient être ajoutés à la liste de rappels.

Dans le cadre de l'investigation, les responsables ont examiné d'autres produits importés du fabricant turc qui n'étaient pas inclus dans un avis de rappel original.

Distribution plus large et des problèmes antérieurs
Certains produits de la marque Ceres Organics ont également été envoyés à Hong Kong, selon le Center for Food Safety (CFS) du pays.

Un porte-parole a dit : « Le CSF a reçu une notification du Réseau international des autorités de sécurité sanitaire des aliments (INFOSAN) selon laquelle le produit susmentionné pourrait avoir été contaminé par Salmonella. Après avoir appris l'incident, le CFS a immédiatement contacté les importateurs locaux pour un suivi. Une investigation préliminaire a révélé que l'importateur avait importé à Hong Kong le lot concerné du produit concerné.

L'importateur, The Dairy Farm Company, a arrêté les ventes, retiré le produit concerné des étagères et lancé un rappel.

L'Allemagne a publié deux notifications depuis le début de l’année 2023 via le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) concernant des produits de sésame en provenance de Turquie. La Suisse et la France ont également publié des avis concernant Salmonella dans le tahini impliquant la Turquie en février et mars de cette année.

Une épidémie en cours dans plusieurs pays et sur plusieurs années due au tahini et à la halva en provenance de Syrie a touché cinq pays. En Europe, au moins 120 personnes ont été atteintes depuis janvier 2019, l'Allemagne ayant le plus de cas. Des personnes ont été infectées par Salmonella Havana, Salmonella Mbandaka, Salmonella Orion, Salmonella Kintambo, Salmonella Senftenberg et Salmonella Amsterdam.

Les États-Unis ont signalé six cas à Salmonella Mbandaka, un en 2020 et cinq en 2021. Le Canada a eu huit cas confirmés : cinq à Salmonella Mbandaka, deux à Salmonella Havana et un à Salmonella Orion de 2019 à 2021.

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