mercredi 18 octobre 2023

Décryptage du dossier glyphosate pour Le Figaro par Gil Rivière-Wekstein : "Il n'y a pas de risque pour la santé et pour l'environnement"

mardi 17 octobre 2023

Le réseau d’alerte rapide ou RASFF est-il rapide ?

A travers deux exemples vous jugerez par vous même, sachant que la notification au RASFF peut précéder un rappel ou bien arriver après un rappel. Le résultat est des jours perdus pour informer les consommateurs ...

1. Il y a eu une notification au RASFF de l’UE le 13 octobre 2023 par les Pays-Bas de la présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines dans du morbier de France.

Le produit a été distribué dans les pays suivants : Belgique, République tchèque, Estonie, Finlande, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Suède, États-Unis. Apparemment, le produit n’a pas été distraibué en France.

Ce n’est que le 17 octobre 2023, quatre jours après, que les autorités des Pays-Bas informent du rappel du morbier, sachant que la DDM va jusqu’au 18 coctobre 2023.

2. En France, RappelConso a informé le 12 octobre 2023 du rappel de fromage brebis poivron piment de marque Kukulu, Les Saloirs d'Espelette, Antonin, Tomme d'Espelette, Kalaka pour cause de suspicion de présence de Listeria monocytogenes.

Cinq jours après, le 17 octobre 2023, la France a notifié au RASFF de l’UE la présence de Listeria monocytogenes dans du fromage fermier de brebis avec des poivrons et des piments.

Les pays où le produit a été distribué sont l’Allemagne et l’Espagne. Curieusement, la notification n’indique que la France a aussi distribué le produit, et pourtant il a été rappelé ...

Voilà, c’était donc quelques scènes de rappels et de notifications au RASFF de l'UE ...

Complément du 20 octobre 2023

Un nouveau rappel de fromage brebis poivron piment de marque Kukulu, Ezpela a eu lieu le 20 octobre 2023.

Découverte d'un mécanisme de tolérance aux conditions acides de l’estomac de E. coli O157:H7

«Contamination des aliments solides : découverte d’un mécanisme de tolérance chez une bactérie pathogène», source communiqué de presse de l’Inrae du 13 octobre 2023.

Des scientifiques d’INRAE ont découvert que la bactérie pathogène Escherichia coli O157:H7 peut développer une tolérance aux conditions acides de l’estomac dans certains environnements retrouvés dans les aliments solides comme la viande hachée et le fromage. Leurs résultats, publiés dans npj Science of Food, mettent en évidence la nécessité de prendre en compte les caractéristiques propres à chaque type d’aliments dans les stratégies de gestion du risque sanitaire.

Les aliments peuvent être contaminés par des bactéries pathogènes qui peuvent provoquer des intoxications alimentaires avec parfois des complications graves pour les patients. La gestion des risques microbiens se base sur des seuils de contamination standardisés. Cependant ces seuils ne tiennent pas compte des spécificités des différents types d’aliments et de la diversité de populations microbiennes qui y sont présentes. En effet, un aliment solide, comme la viande hachée ou le fromage, présente ce qu’on appelle des microenvironnements qui auront des populations microbiennes différentes et des caractéristiques physicochimiques différentes avec des endroits plus ou moins acides. Les scientifiques ont étudié ces microenvironnements en cas d’une faible contamination par Escherichia coli O157:H7.

Ils se sont intéressés à l’expression d’un gène spécifique de cette bactérie qui lui permet de produire une molécule clé dans sa tolérance aux milieux acides. Ils ont pour cela utilisé des hydrogels qui simulaient la texture de certains aliments afin de mieux comprendre l’adaptation de la bactérie à différents microenvironnements (plus ou moins acides en présence d’autres bactéries…). Comme sur les aliments solides, les bactéries se multiplient et forment des microcolonies à certains endroits de l’hydrogel. Leurs résultats montrent que l’expression du gène était plus forte dans les hydrogels acides (pH = 5), notamment à la périphérie des microcolonies, mais également en présence d’une autre bactérie, L. lactis, utilisée notamment pour la fermentation de certains fromages. Les bactéries Escherichia coli provenant de ces environnements étaient plus tolérantes lorsqu’elles étaient placées dans un milieu très acide (pH = 2) simulant l’estomac, par comparaison avec des bactéries cultivées dans un milieu liquide ou sur un hydrogel ayant un pH neutre.

Ces résultats mettent en évidence l’importance de prendre en compte les caractéristiques spécifiques de chaque type d’aliment dans l’évaluation des risques microbiens pour la santé publique.

Dans le résumé de l’article précité, les auteursrapportent,


Ces résultats ont des implications significatives pour l’évaluation des risques et la santé publique car ils mettent en évidence les différences inhérentes à la physiologie bactérienne et à la virulence entre les produits alimentaires liquides et structurés. Les caractéristiques contrastées observées soulignent la nécessité de prendre en compte les défis distincts posés par ces types d’aliments, soulignant ainsi l’importance de stratégies adaptées d’atténuation des risques.

Commentaire

Pour les steaks ou viande hachée, cette étude change-t-elle quelque chose au fait de cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée pour les populations sensibles …

On peut aussi lire dans le Bilan des connaissances relatives aux Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines (STEC) d’avril 2003 de l’Afssa devenue ensuite l’Anses,

La principale différence entre E. coli O157:H7 et les autres E. coli est que certaines souches présentent une capacité de survie bien supérieure en conditions acides (produits carnés ou laitiers fermentés, jus de fruits, salades assaisonnées…). Cette survie en milieu acide est favorisée lorsque les aliments sont conservés à une température de réfrigération.  

Les études de M. Séralini sur les fameux "rats aux OGM" étaient frauduleuses, selon la justice

On pourra attendre longtemps un démenti de l'hebdomadaire qui a publié les informations de M. Séralini ...

Complément 

Enfin une victoire pour la science : un tribunal français a rejeté un procès en diffamation intenté contre trois journalistes par le célèbre scientifique militant anti-OGM Gilles-Eric Seralini (vous vous souvenez des rats atteints de tumeurs ?), qui réclamait 50 000 euros de dommages et intérêts.

Pour beaucoup, diffuser des alertes est devenu un business, selon le président du BfR

Le BfR, Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques, publie l’interview de son président, le professeur Andreas Hensel. Source: Daniel Guggemos: «Das Warnen ist für viele ein Geschäftsmodell» («Issuing warnings is a business model for many»). Südwest Presse from 21 September 2023.

«Pour beaucoup, diffuser des alertes est un business»

Il est le gardien de notre alimentation : l’analyste en chef des risques allemand a une mauvaise opinion des propos alarmistes. Les avertissements constants et pour la plupart infondés concernant le poison sont pour la plupart trompeurs, comme ce fut le cas avec le pesticide controversé glyphosate. Plus dangereux que de nombreuses substances sont les cuisines non hygiéniques.

Dans quelle mesure nos aliments sont-ils sûrs ? Cette question préoccupe Andreas Hensel au quotidien depuis 20 ans. Il est président de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR), ce qui fait de lui le principal analyste des risques alimentaires en Allemagne. L'institut est indépendant et fournit des conseils scientifiques au gouvernement fédéral sur des questions concernant la sécurité des aliments et des produits ainsi que sur les produits chimiques et la protection de la santé des consommateurs. Hensel nous a invités sur son lieu de travail à l'Institut du quartier berlinois d'Alt-Marienfelde. Les 45 minutes convenues se transforment en 75 minutes. Hensel a beaucoup à dire – et veut dissiper certains mythes sur les aliments contaminés et la menace que représentent les produits chimiques présents dans nos aliments.

Des organisations de consommateurs telles que Foodwatch et Ökotest tirent la sonnette d'alarme à plusieurs reprises. Cet ingrédient est cancérigène, cette substance contient des résidus de pesticides et sa consommation est donc toxique ou dangereuse. Pourtant, votre Institut n’a émis qu’un seul avertissement en 20 ans, il y a douze ans. Comment cela s’articule-t-il ?

Cet avertissement était désespérément nécessaire.

Lors de la crise EHEC de 2011, 54 personnes sont décédées et plus de 4 000 sont tombées gravement malades. Lorsque nous avons identifié des graines de fenugrec contaminées comme étant la cause des infections bactériennes, il était clair qu’il fallait les retirer immédiatement du marché ! Il y avait un danger immédiat. Mais notre tâche n’est pas non plus de gérer les risques, mais de les évaluer scientifiquement. Tout le monde peut découvrir comment nous travaillons sur notre page d'accueil.

Dans quelle mesure nos aliments sont-ils sûrs ?

Dans l’ensemble, les aliments en Allemagne sont plus sûrs que jamais. Les valeurs seuils et les niveaux maximaux de résidus sont rarement dépassés. Si une substance, par exemple un agent phytopharmaceutique, est détectée, cela ne signifie pas nécessairement qu’il existe un risque pour la santé.

Qui contrôle les personnes qui effectuent les contrôles ?

Tout d’abord, je dois souligner que nous avons été créés par la loi en tant qu’institution indépendante. Cela implique de faire face à l’inconnu et à l’incertitude scientifique. De nombreuses personnes suivent nos travaux avec un œil critique et expert : le public et bien sûr la communauté scientifique. Il existe de nombreux mécanismes de contrôle par des experts. D’autant plus que lorsque nos recommandations se transforment en politiques, ces décisions de gestion prennent en compte d’autres facteurs que l’évaluation scientifique.

Les organisations de consommateurs émettent des avertissements ou des alertes beaucoup plus souvent que vous. Ne comprennent-ils pas tout cela ?

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un manque de compréhension. Mais pour certaines organisations non gouvernementales, émettre des avertissements ou des alertes fait partie de leur modèle économique. Si vous voulez protéger les gens contre quelque chose, vous devez dire contre quoi. L’industrie n’est pas entièrement innocente face aux craintes de certains consommateurs, et c’est là le terrain fertile de cet alarmisme. Cependant, cela est scientifiquement incontesté : par le passé, il était nettement plus dangereux de consommer des aliments.

La dose fait le poison – est-ce que suffisamment de personnes ont intériorisé cela ?

Il y a des choses que la plupart des personnes ont du mal à comprendre. D’une part, il y a l’évaluation personnelle des risques de ce qui est réellement dangereux : par exemple, les personnes qui fument ou boivent régulièrement de la bière et du vin courent des risques pour leur santé plus élevés que celles qui consomment des résidus de pesticides dans leurs aliments. En effet, le tabac et l’alcool sont classés comme cancérigènes, les autres risques devenant moins importants. Et, bien sûr, la quantité de substance potentiellement dangereuse ingérée par une personne est toujours cruciale : oui, la dose fait le poison. Mais ce n’est pas tout, car les substances interagissent également entre elles ou sont décomposées de différentes manières dans l’organisme. Cela s’explique particulièrement bien par l’exemple du café.

La boisson préférée des Allemands.

Lorsque vous analysez le café, vous constatez qu’il contient également des substances cancérigènes. Mais des études montrent que les buveurs de café n’ont pas un taux de cancer plus élevé que ceux qui n’en boivent pas. Même si le café n’en est pas responsable : le nombre de cas de cancer ne cesse d’augmenter.

Cela ne montre-t-il pas que notre alimentation est plus dangereuse qu’on ne le pense ?

Contre-question : préféreriez-vous vivre dans le pays où le taux de cancer est le plus élevé ou le plus faible ? La bonne réponse est sans aucun doute : là où le taux de cancer est le plus élevé. Parce que cela signifie que l’espérance de vie est élevée. La probabilité de développer un cancer augmente avec l'âge.

Sur quoi se basent les valeurs seuils des ingrédients ?

Elles reposent sur des valeurs considérées comme sûres pour l’ensemble de la population, y compris les groupes vulnérables tels que les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes. Cela ne veut pas dire que tout ce qui dépasse ces limites est toxique. Par ailleurs, le dépassement d’une valeur limite ne constitue pas nécessairement un risque pour la santé. Car il s’agit encore une fois d’une question d’exposition, c’est-à-dire de la mesure dans laquelle j’entre en contact avec une substance.

Et comment mesurez-vous cela ?

Par exemple, en recréant l’aliment que consomme plus de 90% de la population. Nous avons acheté plus de 60 000 produits à cet effet, puis testé les plats cuisinés pour déceler les résidus.

Comment font les autres pays ?

Nous sommes l’une des plus grandes autorités d’évaluation des risques au monde. Il existe un immense marché international pour les aliments. Plus de la moitié de ce que nous mangeons provient d’autres pays. Cela signifie que la sécurité des aliments n’est plus aujourd’hui une question nationale. Et notre coopération avec d’autres pays profite en fin de compte à nos citoyens. Par exemple, si nous étudions un produit phytopharmaceutique et que nous ne prévoyons aucun effet dangereux sur la santé suite à son utilisation, nous partageons ces connaissances avec les scientifiques et les autorités du monde entier. Si nous avons commis une erreur, ils nous le feront savoir en quelques minutes.

Si l’on prend au sérieux l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les consommateurs sont essentiellement entourés d’ingrédients «potentiellement cancérigènes» dans leur vie quotidienne. Ces classements émanant d’une institution qui jouit d’une grande légitimité grâce aux Nations Unies, cela ne facilite pas forcément votre travail, n’est-ce pas ?

Ces classifications ne proviennent pas de l’OMS elle-même, mais d’une seule agence de l’OMS, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Cette agence a été fondée parce que des personnes disaient : si tout le monde dans le monde est atteint du cancer, il doit y avoir un mécanisme sous-jacent. Si le CIRC détermine dans une étude que des souris ont contracté un cancer à cause d'un certain ingrédient, cela peut suffire à classer cette substance comme «potentiellement cancérigène», indépendamment de la pertinence ou non du résultat de l'étude en dehors du laboratoire et indépendamment du fait que le résultat a pu être reproduit dans des essais standardisés de qualité contrôlée.

Est-ce justifiable ?

Eh bien, l'agence le fait avec les meilleures intentions. Cependant, un danger doit également être décrit. Pour l’évaluation des risques, cela dépend alors, encore une fois, de la quantité et de l’exposition. En d’autres termes, si vous ne vous baignez jamais, vous ne serez pas mangé par un requin.

Presque aucune autre substance ne suscite autant de peur au sein de la population que le pesticide largement utilisé, le glyphosate, même si l’Autorité européenne de sécurité des aliments et des produits chimiques n’a identifié aucun risque après avoir évalué des milliers d’études. Cela exaspère-t-il les analystes des risques ?

C’est en fait très simple : dès qu’un produit phytopharmaceutique présente un effet cancérigène, il ne sera plus un produit phytopharmaceutique et sera immédiatement retiré du marché. L’évaluation des risques effectuée par toutes les autorités d’évaluation compétentes dans le monde est très claire : le glyphosate n’a aucun potentiel cancérigène. Il existe aujourd'hui plus de 2 400 études pertinentes pour la réglementation sur cette question, qui ont impliqué des essais sur plus de 50 000 animaux. Mais bien entendu, cette substance herbicide est toxique pour ses organismes cibles, c’est pour cela qu’elle a été développée.

Le glyphosate n'est pas utilisé en agriculture biologique.

Bien sûr, vous pouvez cultiver sans cela, mais même les agriculteurs biologiques doivent protéger leurs cultures contre les organismes nuisibles, ce qui inclut l'utilisation de produits phytopharmaceutiques. Ceux-ci sont également évalués et approuvés.

Vous dites : quand on parle de sécurité des aliments, le plus grand risque se situe dans la cuisine. Vous n’êtes pas seulement un analyste des risques, mais également un expert qualifié en hygiène. A quoi ressemble votre cuisine ? Tou

t à fait normal. Pour être honnête, ma femme est plus stricte que moi à cet égard. Mais ce que nous prenons au sérieux, c'est d'avoir des planches à découper différentes, certains ingrédients ne sont coupés que sur une certaine planche de couleur pour éviter tout transfert. Nous nous lavons les mains avant et après la préparation des repas et nous nettoyons soigneusement l'évier à l'eau chaude. C’est en fait la chose la plus sale qui soit dans la cuisine. Encore plus sale que le frigo ! C'est tout.

Cela fait maintenant 20 ans que vous êtes le meilleur analyste des risques en Allemagne, le pays de «l’angoisse allemande». Cela doit vous donner beaucoup de cheveux gris, non ?

À l’époque, l’idée de rendre la voix de la science indépendante était si importante pour moi que j’ai abandonné mon mandat universitaire et relevé ce défi, sans savoir à quoi m’attendre, ce qui allait se passer. Nous sommes une institution scientifique indépendante et impartiale dotée d’une grande responsabilité. Cette indépendance signifie que je suis responsable de notre travail. Mais nous avons également pu recruter de très bons scientifiques dans les domaines dont nous sommes responsables. Nous avons besoin des meilleures personnes, après tout, personne ne veut des conseils de second ordre.

Commentaire

Ce sont des propos que je qualifie de sensés. Concernant les associations de consommateurs, hélas, beaucoup sont devenues des ONG, qui font du bizness (fond de commerce) l'essentiel de leur activité.

Les plaintes des soi disant 'pisseurs volontaires de glyphosate' classées sans suite par la justice ...

lundi 16 octobre 2023

Amateurs de champignons, écoutez vraiment les conseils de l'Anses et attention aux applications sur smatphone

Le blog vous avait proposé en septembre 2022, «Champignons et risques d'intoxication, soyez vigilants !»

Et par ailleurs, le blog avait aussi relayé un message de Joe Whitworth du 7 septembre 2023, «Bonjour les Francais. Il faut que vous ecoutiez ce message cette fois, compris ?»

Et bien non ! Les Français ne semblent pas écoutez tous mes messages et en particulier ceux de l’Anses …

Et pourtant la sitiation semble s’aggraver ...

«Saison des champignons : les intoxications augmentent !», source Anses du 13 octobre 2023.

Chaque année en octobre, on observe un pic des intoxications. Certaines espèces de champignons sont toxiques voire mortelles pour l'être humain. En 2022, deux personnes sont décédées suite à la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique. Que vous soyez connaisseur ou cueilleur occasionnel, restez vigilant et respectez les bonnes pratiques pour une consommation en toute sécurité.

Plus de 600 cas déjà rencensés

Les intoxications rapportées aux Centres antipoison augmentent. Plus de 600 cas ont déjà été recensés depuis le 1er juillet 2023. Chaque année en octobre on observe un pic des intoxications.

Ces intoxications résultent de plusieurs causes : confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, parfois du fait de l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone donnant une identification erronée des champignons cueillis, ou encore consommation de champignons comestibles en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits.

En 2022, des intoxications en hausse par rapport aux années passées

Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2022, 1 923 intoxications avaient été rapportées aux Centres antipoison.

Si le nombre d’intoxications était supérieur aux années précédentes (1 269 en 2021), le nombre de cas graves était en légère baisse avec 37 cas de gravité forte (contre 41 en 2021) dont deux décès (contre 4 décès en 2021).

Par ailleurs, alors qu’il est déconseillé de leur servir des champignons sauvages cueillis, 74 jeunes enfants ont été intoxiqués, dont un enfant de 11 mois atteint d’une hépatite sévère nécessitant un séjour en réanimation.

Enfin, sur les 1 923 intoxications, 30 personnes avaient utilisé des applications de reconnaissance sur smartphone.

L’Anses, les Centres antipoison et la Direction Générale de la Santé rappellent qu’il faut :
- Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
- Au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste en la matière : pharmacien ou association de mycologie.
- Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants.
- Ne pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.

Complément
Selon France bleu du 29 octobre 2019, il existerait trois applications pour votre cueillette de champignons.
Vous verrez par vous-même ce qu’il en est, mais ce qui est important de noter, c’est que l’article se termine par cette mise en garde :

Ces applications, certes pratiques, ne sont pas infaillibles. Elles ne doivent être utilisées qu’à titre consultatif. Chaque année, de nombreux cas d’intoxication sont signalés.

Les conséquences sur la santé peuvent être graves, voire mortelles. En cas de doute, demandez toujours l’avis d’un spécialiste (pharmaciens ou association et sociétés de mycologie.

Suisse : Les PFAS dans l'eau potable, selon l’Association des chimistes cantonaux

«PFAS dans l’eau potable : derniers résultats de l’Association des chimistes cantonaux de Suisse (ACCS), 12 octobre 2023.

Fabriquées par l’industrie depuis des décennies, les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) forment un groupe de produits chimiques difficilement dégradables. Parmi elles, on peut citer les PFOS (acide perfluorooctane sulfonique et ses sels) et les PFOA (acide perfluorooctanoïque et ses sels), deux composés entièrement fluorés. En raison de leurs propriétés techniques, ces deux substances ont été utilisées pendant de nombreuses années dans divers processus et produits industriels, notamment dans les textiles, les appareils électroniques, les enduits pour le papier, les peintures, les mousses anti-incendie et les farts. Elles se distinguent par leur stabilité biologique, chimique et thermique ainsi que par leurs propriétés hydrofuges et antigraisse. Bien que l’UE ait entre-temps largement interdit l’utilisation des PFOS et des PFOA afin de réduire les risques potentiels pour la santé et l’environnement, ces substances sont toujours décelées dans l’environnement, la chaîne alimentaire et le corps humain.

Les PFAS s’accumulent notamment dans les aliments d’origine animale et l’eau potable. Des valeurs maximales pour certaines PFAS, tels les PFOS et les PFOA, ont déjà été définies dans l’ordonnance sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD). L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) prévoit par ailleurs de reprendre la valeur maximale applicable à la «somme PFAS» introduite dans la directive de l’UE sur l’eau potable 2020/2184. Englobant 20 PFAS considérées comme préoccupantes pour l’eau destinée à la consommation humaine, cette valeur maximale cumulée a été fixée à 0,1 µg/l.

Des analyses menées par les laboratoires cantonaux ces trois dernières années ont révélé que, en Suisse, l’eau potable pouvait contenir des PFAS. L’Association des chimistes cantonaux de Suisse (ACCS) a réalisé en 2023 une évaluation complète sur la présence de PFAS dans l’eau potable en Suisse. Ses objectifs ? Se faire une idée de la situation à l’échelle nationale et pouvoir, si nécessaire, prendre des mesures avant même l’introduction de valeurs maximales plus strictes.

Campagne 2023 de l’ACCS sur l’eau potable : résultats

Cinq laboratoires cantonaux ont analysé 564 échantillons d’eau potable prélevés dans toute la Suisse et dans la Principauté de Liechtenstein. Ces prélèvements couvraient l’approvisionnement en eau potable d’environ 70% de la population suisse.

Les analyses n’ont décelé aucun résidu de PFAS dans 306 échantillons (54%). Tous les échantillons étaient conformes aux valeurs maximales qui figurent dans l’OPBD. Seuls cinq échantillons sur 564 (0,9%) dépassaient la valeur maximale européenne (directive sur l’eau potable 2020/2184) pour la «somme PFAS» (0,1 µg/l), qui n’est à l’heure actuelle pas contraignante en Suisse. À noter que des voies d’apport ponctuelles de PFAS, comme les terrains d’entraînement à la lutte contre le feu, peuvent souvent expliquer une légère augmentation des teneurs mesurées.

Les résultats indiquent que l’eau potable issue des eaux souterraines présente des valeurs de PFAS légèrement plus élevées que celle provenant des eaux de surface. Le bilan de cette campagne est comparable aux chiffres obtenus par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) dans ses analyses des eaux souterraines.

Et ensuite ?

Les laboratoires cantonaux compétents ont informé les distributeurs d’eau des résultats. Ils ont recommandé aux cinq distributeurs d’eau potable concernés par une teneur en PFAS supérieure au futur plafond «somme PFAS» de 0,1 µg/l d’en avertir les consommateurs. Étant donné que la Confédération devrait reprendre les valeurs maximales plus strictes de l’UE, les distributeurs d’eau seront dans l’obligation de déterminer quelles mesures leur permettront de respecter la nouvelle valeur maximale cumulée.

Si la campagne s’est soldée par un constat réjouissant en ce qui concerne les résidus présents dans l’eau potable en Suisse, l’ACCS estime cependant que des substances difficilement dégradables ne devraient pas se retrouver dans l’environnement, et encore moins dans l’eau potable. Ce n'est qu'en protégeant consciencieusement les ressources en eau potable que l'on peut éviter des processus de traitement de l'eau complexes et coûteux. Les distributeurs d’eau potable et l’ACCS maintiendront un suivi régulier de l’évolution des teneurs en PFAS de l’eau de nos robinets

Complément

Selon la directive précité,

Par «Somme PFAS», on entend la somme des substances alkylées per- et polyfluorées qui sont considérées comme préoccupantes pour les eaux destinées à la consommation humaine et dont la liste figure à l’annexe III, partie B, point 3. Il s’agit d’un sous-ensemble des substances constituant le Total PFAS qui contiennent un groupement de substances perfluoroalkylées comportant trois atomes de carbone ou plus (à savoir, –CnF2n–, n ≥ 3) ou un groupement de perfluoroalkyléthers comportant deux atomes de carbone ou plus (à savoir, –CnF2nOCmF2 m–, n et m ≥ 1). 

Mise à jour du 25 octobre 2023

La Royal Society of Chemistry (RSC) a appelé le gouvernement britannique à mettre en œuvre des réglementations plus strictes concernant les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans l'eau potable. L'appel de la RSC fait suite aux preuves croissantes de la nature répandue et persistante des PFAS, communément appelés «produits chimiques éternels», dans l'environnement et de leurs effets néfastes sur la santé humaine. 

Mayenne : Femeture administrative d’un kebab à Laval pour cause sanitaire

«Laval. Une fermeture administrative pour un restaurant kebab, près de la gare », source MaVille par Ouest-France du 10 octobre 2023.

Le kebab La Belle étoile, avenue Robert-Buron à Laval (Mayenne), n’accueille plus de client, jusqu’à nouvel ordre. Une fermeture administrative a été décidée par la préfecture de la Mayenne.

Les services de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de la Mayenne a opéré un contrôle, ce mardi 10 octobre 2023, au matin, dans le kebab La Belle étoile, situé avenue Robert-Buron, à Laval (en Mayenne). La préfecture a décrété la fermeture de l’établissement, «pour cause sanitaire», peut-on lire, sur sa devanture.

Une réouverture pourra être envisagée «après réalisation des actions correctives demandées», précise l’annonce.

Pas de lien avec le dossier de trafic de stupéfiants

La procureure de la république précise toutefois que cette fermeture n’a «toutefois pas de lien avec le dossier de trafic de stupéfiants qui est désormais clôturé et en attente d’être jugé».

Commentaire
Comme le rapporte Lyon Mag dans une autre histoire, «une bagarre éclate entre clients dans un kebab, elle mord sa rivale …, L'abus de kebab est mauvais pour la santé.»
Cela étant, pas d’information ou de communication de la part de la préfète de la Mayenne sur son compte Twitter ...

L'agriculture urbaine à Paris existe-t-elle ?