jeudi 19 octobre 2023

Des scientifiques étudient les facteurs à l’origine des niveaux élevés de E. coli O157 en Écosse

«Des scientifiques étudient les facteurs à l’origine des niveaux élevés de E. coli O157 en Écosse», source article de Joe Whitworth paru le 18 octobre 2023 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont étudié les raisons possibles pour lesquelles l'Écosse enregistre plus d'infections à E. coli O157 que l'Angleterre et le Pays de Galles.

D'après les rapports annuels des agences de santé publique, le taux d'infection clinique à E. coli O157 est plus élevé en Écosse.

Les résultats des enquêtes nationales sur les bovins en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles en 2014 et 2015 ont été combinés avec des données sur les cas humains signalés au cours de la même période.

L'étude, publiée dans Microbial Genomics, a démontré une plus grande diversité des E. coli O157 dans la population bovine étudiée en Angleterre et au Pays de Galles par rapport à l'Écosse.

Différences entre pays

Le sous-type de shigatoxine (stx) et le type de phage (PT) ont été examinés. Les scientifiques ont découvert que les souches PT21/28 codant pour stx2a, connues pour être associées à de graves maladies humaines, sont plus répandues chez les bovins écossais.

Entre septembre 2014 et novembre 2015, 110 exploitations agricoles en Écosse et 160 en Angleterre et au Pays de Galles ont été sélectionnées pour desprélèvements. Sur les 5 676 prélèvements collectés, 521 isolats O157 provenant de 60 élevages positifs étaient disponibles pour analyse.

À partir de cas humains, le séquençage du génome entier (WGS) a été réalisé sur 161 isolats d’Écosse et 523 d’Angleterre et du Pays de Galles. Chez les bovins, le WGS a été réalisé sur 113 isolats.

La proportion d’élevages positifs à O157 n’était pas significativement différente lorsque l’on comparait l’Écosse à l’Angleterre et au Pays de Galles. En Écosse, les élevages positifs variaient de 17,4% à 29,4% et en Angleterre et au Pays de Galles de 8,3% à 42,9%.

Seuls six lysotypes différents ont été enregistrés chez les bovins écossais, les PT21/28 comprenant la majorité des isolats. Les élevages écossais qui étaient positifs pour O157 étaient significativement plus susceptibles d'avoir PT21/28 que les élevages d'Angleterre et du Pays de Galles. Le PT le plus courant chez les bovins anglais était le PT54, qui n'a pas été détecté chez les bovins écossais. Les élevages de bovins en Écosse étaient plus susceptibles d’héberger le variant stx2a que ceux d’Angleterre et du Pays de Galles.

Le PT21/28 a été détecté pour la première fois en Écosse en 1993 et semble avoir trouvé une niche dans le réservoir animal, notamment en association avec des bovins de boucherie du nord de l'Écosse, selon les scientifiques.

Sur les 684 cas cliniques en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse, il y avait 82 clusters avec deux isolats ou plus. Sept clusters contenaient plus de cinq cas et ont été étudiés en tant qu'épidémies potentielles au cours de l'étude. Trois clusters étaient associés à de la salade en sachet d'origine nationale.

Bovins et autres facteurs

«Nous proposons que le taux plus élevé de cas cliniques O157 en Écosse soit le résultat du niveau national élevé de souches de E. coli O157 stx2a+ dans la population bovine écossaise, combiné à davantage de possibilités d'exposition locale à travers l'environnement et la consommation alimentaire locale», ont dit des chercheurs.

Les scientifiques ont dit que l'approche la plus sûre pour la santé publique pourrait être de considérer toutes les élevages comme une source de O157.

«La sécurité des aliments doit être contrôlée en garantissant un transport approprié jusqu'à l'abattoir, de bonnes pratiques à l'abattoir, avant et après l'abattage, et au sein de la chaîne d'approvisionnement ultérieure jusqu'au point de préparation des aliments inclus. Alors que nous continuons à développer des interventions telles que des vaccins, des phages et des probiotiques, ainsi que des approches alimentaires qui peuvent être utilisées dans les élevages pour réduire la menace pour la santé humaine due à toutes les formes de transmission, l'éducation et la sensibilisation restent les principaux outils pour réduire le risque d'infection humaine.», ont-ils ajouté.

mercredi 18 octobre 2023

Morbihan : Le directeur du Super U de Sarzeau condamné suit à un contrôle sanitaire

Un peu de publicite pour un magasin U …
«Contrôle d’hygiène au Super U de Sarzeau : le patron condamné», source O.-F. du 12 octobre 2023.

En juin 2021, lors d’un contrôle des services d’hygiène au Super U de Sarzeau (Morbihan), de nombreuses infractions avaient été relevées : de la remballe de produits alimentaires périmés, un magasin sale, une chambre froide mal isolée… Le directeur comparaissait au tribunal de Vannes, ce jeudi 12 octobre 2023.

Le directeur du Super U de Sarzeau (Morbihan) a été condamné, ce jeudi 12 octobre 2023. À la barre du tribunal de Vannes, il conteste le délit d’entrave au contrôle sanitaire et tient à s’expliquer.

Quant aux 119 autres infractions qui ne sont pas contestées, le dirigeant a pris des mesures correctives, a rappelé en défense Me Gicquel.

En juin 2021, après un signalement de remballe de viande dans ce supermarché, des inspecteurs de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) procède à un contrôle sanitaire. Plusieurs produits à date limite de consommation dépassée sont suspectés d’être mis à la vente.

La suite est réservée aux abonnés ...

Gard : Fermeture administrative d'un restaurant à Saint-Geniés-de-Comolas pour manquements aux règles d'hygiène

L’adresse est fournie mais pas de photo et pas de description des manquements aux règles d’hygiène, bref, une communication minimaliste ...

Mondeville : Retour sur une contamination de 120 enfants après un repas à la cantine. Norovirus et Campylobacter tiennent la corde ...

Le blog vous en parlé le 29 septembre dans un article qui rapportait, «120 enfants malades après un repas à la cantine. Ce n'est qu'une suspicion d'intoxication alimentaire». Cela donnait le ton et vous allez voir que si l’intoxication alimentaire collective semble acquise, c’est sans doute pas le cas de tout le monde ...

Voici une suite avec «Près de Toulouse. 120 enfants tombés malades à l'école : ce qu'il s'est passé», source actu.fr du 18 octobre 2023. Le compte-rendu est un peu surréaliste ...

Les 120 élèves tombés malades à Mondonville en septembre n'auraient pas été victimes d'une intoxication alimentaire mais d'un norovirus et d'une autre bactérie.  

Quelques semaines à peine après la rentrée, l’affaire avait fait grand bruit au groupe scolaire Caroline Aigle de Mondonville (Haute-Garonne), au nord-ouest de Toulouse.

De nombreux enfants avaient subitement été pris de nausées, maux de ventre et autres vomissements fin septembre 2023. Pas moins de 120 élèves étaient soudainement tombés malades, selon le décompte des autorités municipales et sanitaires, quand les parents d’élèves assuraient plutôt que «la moitié» des effectifs de cette grosse école élémentaire (qui compte 350 élèves, NDLR) étaient touchés.

Suspicion d’intoxication alimentaire à la cantine

Les élèves concernés ayant déjeuné le mardi 26 septembre à la cantine de l’établissement, la centrale de restauration qui fournit les repas avait rapidement été soupçonnée, et une enquête avait été diligentée par l’ARS, pour suspicion d’intoxication alimentaire. Pour les parents d’élèves, le coupable était tout trouvé : c’était le poulet, servi ce jour-là qui, d’après eux, «n’était pas cuit».

Faute de cuisine centrale à Mondonville, les plats arrivent ici en liaison froide, avant d’être cuits sur place par les agents de la mairie.

Le fournisseur des repas mis hors de cause par l’ARS

Vendredi 13 octobre 2023, les différentes parties ont enfin été informées du résultat de l’inspection mandatée par les autorités sanitaires. Dans un mail envoyé aux parents d’élèves qu’Actu Toulouse a pu consulter, la mairie de Mondonville énonce le verdict : «Aucun agent pathogène [n’a été] retrouvé dans les plats témoins analysés (poulet, carbonade de bœuf et carottes râpées)».

«La responsabilité du repas servi est donc écartée au profit d’un épisode viral sans lien avec la prise de repas», assure de son côté CRM Rodez, le prestataire de restauration en question – qui livre de nombreuses communes de la région, et où aucun cas similaire n’avait été relevé. La société aveyronnaise soutient : « Aucun agent bactérien susceptible de pouvoir être associé aux symptômes présentés par les enfants n’a été retrouvé dans les échantillons témoins des plats préparés sur la cuisine».

Les enfants ont contracté un norovirus

Mais si cela ne provient pas du fameux repas pris à la cantine, par quoi ces quelque 120 enfants ont-ils pu être simultanément contaminés ?

«Les résultats de coproculture d’élèves envoyés au Conseil national de référence des virus entériques (CNR) pour des analyses plus poussées ont fait ressortir la présence de norovirus», avance la mairie de Mondonville.

Les norovirus étant l’une des principales causes de gastroentérites aigües, c’est donc, selon les autorités, une épidémie foudroyante qui aurait subitement rendu malade un tiers à la moitié de l’école. Dans un premier temps, la mairie a donc avancé aux parents d’élèves que «la conclusion de l’enquête se porte sur des troubles digestifs manuportés type épidémie de gastroentérite».

Un enfant a aussi contracté une bactérie

Mais le lendemain, cette même mairie s’est fendue d’un autre mail aux parents, où elle indique avoir reçu un résultat d’analyse de coproculture d’un des élèves malades, qui s’avère être «positif à la bactérie Campylobacter».

Cette toxi-infection alimentaire «n’a pas été retrouvée dans l’analyse des plats de la cantine» servis ce jour-là, relève toutefois la mairie, citant toujours l’ARS, avant de préciser que cette bactérie «peut se diffuser de manière manuportée».

C’est quoi, cette bactérie Campylobacter ?

Comme le souligne l’Anses «la campylobactériose humaine est une maladie qui se transmet de l’animal à l’Homme le plus souvent par voie alimentaire (principalement volailles, mais aussi bovins, porcins ou eau contaminés), mais également par contact avec des individus, des animaux ou encore des carcasses infectés».

Les cas d’infection sont «souvent corrélés à la consommation d’eau, de lait cru ou de viandes de volailles contaminés». Générant diarrhées, vomissements et autres douleurs abdominales, cette pathologie contagieuse «se caractérise par une entérite aiguë causée par une infection intestinale, dont la guérison est spontanée en quelques jours». D’où la difficulté de faire une différence avec la gastro.

«Une co-circulation des deux pathogènes»

D’après les autorités sanitaires, s’il s’agit bien une toxi-infection alimentaire, la Campylobacter n’aurait donc pas trouvé sa source dans l’alimentation collective. L’un des élèves est-il tombé malade en dehors de l’école, avant de contaminer ses camarades, également touchés par un norovirus ? A-t-il contracté lors d’un autre repas ? Tant d’hypothèses qui ne pourront sans doute jamais être confirmées.

«Il est possible qu’il y ait eu une co-circulation des deux pathogènes puisque le norovirus a aussi été retrouvé dans des coprocultures», conclut auprès des parents la mairie de Mondonville, citant l’ARS.

«Ils voulaient étouffer l’affaire», disent les parents

Ces explications laissent dubitatifs nombre de parents de l’école Caroline Aigle : «Déjà, le comptage des élèves infectés nous paraît biaisé», souffle une maman. «Mais même s’il n’y avait eu que 120 enfants touchés, comment peuvent-ils tomber malades tous en même temps ?»

«Les informations qui nous ont été communiquées ne sont pas claires, et on ne saura jamais le fin mot de cette histoire», soupire-t-elle. Cet autre parent en est persuadé : «Ils voulaient étouffer l’affaire le plus rapidement possible, et se sont d’ailleurs bien gardés de communiquer les conclusions au grand public».

Contactés pour davantage de précisions, l’ARS Occitanie et la mairie de Mondonville n’ont pas répondu à nos sollicitations.

Commentaire

J’ai indiqué que «le compte-rendu est un peu surréaliste» et pour preuve, j’indique ce qui est écrit en début d’article, «Les 120 élèves tombés malades à Mondonville en septembre n'auraient pas été victimes d'une intoxication alimentaire mais d'un norovirus et d'une autre bactérie.» C'est très inquiétant !
Décidément, quand on ne veut pas parler d’intoxication alimentaire, tous les moyens sont bons, quant à l'absence de communication de l'ARS, c'est un classique !

Complément du 19 octobre 2023
De nouveau à l’ordre du jour avec cette information de O.-F. du 19 octobre 2023, «Une centaine d’élèves tombent malades en même temps, la piste de l’intoxication alimentaire écartée.»
Fin septembre 2023, un tiers des élèves d’une école de Haute-Garonne ont été pris de nausées, maux de ventre et vomissements. Si la piste d’une intoxication alimentaire a dans un premier temps été évoquée, les enfants auraient en fait contracté un norovirus, et, pour l’un d’entre eux, une bactérie. Il n’y aurait aucun lien avec le plat servi à la cantine ce jour-là.

Complément du 22 octobre 2023
Les toxi-infections alimentaires collectives à norovirus existent !
Je conteste donc le fait qu'il s'agit d'une simple gastro-entérite à norovirus. Ainsi selon la Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives. Données de la déclaration obligatoire, 2021, il y a eu 19 foyers de TIAC à norovirus déclarés aux ARS ou DDPP en 2021, représentant un total de 493 personnes et 8 hospitalisations.

Décryptage du dossier glyphosate pour Le Figaro par Gil Rivière-Wekstein : "Il n'y a pas de risque pour la santé et pour l'environnement"

mardi 17 octobre 2023

Le réseau d’alerte rapide ou RASFF est-il rapide ?

A travers deux exemples vous jugerez par vous même, sachant que la notification au RASFF peut précéder un rappel ou bien arriver après un rappel. Le résultat est des jours perdus pour informer les consommateurs ...

1. Il y a eu une notification au RASFF de l’UE le 13 octobre 2023 par les Pays-Bas de la présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines dans du morbier de France.

Le produit a été distribué dans les pays suivants : Belgique, République tchèque, Estonie, Finlande, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Suède, États-Unis. Apparemment, le produit n’a pas été distraibué en France.

Ce n’est que le 17 octobre 2023, quatre jours après, que les autorités des Pays-Bas informent du rappel du morbier, sachant que la DDM va jusqu’au 18 coctobre 2023.

2. En France, RappelConso a informé le 12 octobre 2023 du rappel de fromage brebis poivron piment de marque Kukulu, Les Saloirs d'Espelette, Antonin, Tomme d'Espelette, Kalaka pour cause de suspicion de présence de Listeria monocytogenes.

Cinq jours après, le 17 octobre 2023, la France a notifié au RASFF de l’UE la présence de Listeria monocytogenes dans du fromage fermier de brebis avec des poivrons et des piments.

Les pays où le produit a été distribué sont l’Allemagne et l’Espagne. Curieusement, la notification n’indique que la France a aussi distribué le produit, et pourtant il a été rappelé ...

Voilà, c’était donc quelques scènes de rappels et de notifications au RASFF de l'UE ...

Complément du 20 octobre 2023

Un nouveau rappel de fromage brebis poivron piment de marque Kukulu, Ezpela a eu lieu le 20 octobre 2023.

Découverte d'un mécanisme de tolérance aux conditions acides de l’estomac de E. coli O157:H7

«Contamination des aliments solides : découverte d’un mécanisme de tolérance chez une bactérie pathogène», source communiqué de presse de l’Inrae du 13 octobre 2023.

Des scientifiques d’INRAE ont découvert que la bactérie pathogène Escherichia coli O157:H7 peut développer une tolérance aux conditions acides de l’estomac dans certains environnements retrouvés dans les aliments solides comme la viande hachée et le fromage. Leurs résultats, publiés dans npj Science of Food, mettent en évidence la nécessité de prendre en compte les caractéristiques propres à chaque type d’aliments dans les stratégies de gestion du risque sanitaire.

Les aliments peuvent être contaminés par des bactéries pathogènes qui peuvent provoquer des intoxications alimentaires avec parfois des complications graves pour les patients. La gestion des risques microbiens se base sur des seuils de contamination standardisés. Cependant ces seuils ne tiennent pas compte des spécificités des différents types d’aliments et de la diversité de populations microbiennes qui y sont présentes. En effet, un aliment solide, comme la viande hachée ou le fromage, présente ce qu’on appelle des microenvironnements qui auront des populations microbiennes différentes et des caractéristiques physicochimiques différentes avec des endroits plus ou moins acides. Les scientifiques ont étudié ces microenvironnements en cas d’une faible contamination par Escherichia coli O157:H7.

Ils se sont intéressés à l’expression d’un gène spécifique de cette bactérie qui lui permet de produire une molécule clé dans sa tolérance aux milieux acides. Ils ont pour cela utilisé des hydrogels qui simulaient la texture de certains aliments afin de mieux comprendre l’adaptation de la bactérie à différents microenvironnements (plus ou moins acides en présence d’autres bactéries…). Comme sur les aliments solides, les bactéries se multiplient et forment des microcolonies à certains endroits de l’hydrogel. Leurs résultats montrent que l’expression du gène était plus forte dans les hydrogels acides (pH = 5), notamment à la périphérie des microcolonies, mais également en présence d’une autre bactérie, L. lactis, utilisée notamment pour la fermentation de certains fromages. Les bactéries Escherichia coli provenant de ces environnements étaient plus tolérantes lorsqu’elles étaient placées dans un milieu très acide (pH = 2) simulant l’estomac, par comparaison avec des bactéries cultivées dans un milieu liquide ou sur un hydrogel ayant un pH neutre.

Ces résultats mettent en évidence l’importance de prendre en compte les caractéristiques spécifiques de chaque type d’aliment dans l’évaluation des risques microbiens pour la santé publique.

Dans le résumé de l’article précité, les auteursrapportent,


Ces résultats ont des implications significatives pour l’évaluation des risques et la santé publique car ils mettent en évidence les différences inhérentes à la physiologie bactérienne et à la virulence entre les produits alimentaires liquides et structurés. Les caractéristiques contrastées observées soulignent la nécessité de prendre en compte les défis distincts posés par ces types d’aliments, soulignant ainsi l’importance de stratégies adaptées d’atténuation des risques.

Commentaire

Pour les steaks ou viande hachée, cette étude change-t-elle quelque chose au fait de cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée pour les populations sensibles …

On peut aussi lire dans le Bilan des connaissances relatives aux Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines (STEC) d’avril 2003 de l’Afssa devenue ensuite l’Anses,

La principale différence entre E. coli O157:H7 et les autres E. coli est que certaines souches présentent une capacité de survie bien supérieure en conditions acides (produits carnés ou laitiers fermentés, jus de fruits, salades assaisonnées…). Cette survie en milieu acide est favorisée lorsque les aliments sont conservés à une température de réfrigération.  

Les études de M. Séralini sur les fameux "rats aux OGM" étaient frauduleuses, selon la justice

On pourra attendre longtemps un démenti de l'hebdomadaire qui a publié les informations de M. Séralini ...

Complément 

Enfin une victoire pour la science : un tribunal français a rejeté un procès en diffamation intenté contre trois journalistes par le célèbre scientifique militant anti-OGM Gilles-Eric Seralini (vous vous souvenez des rats atteints de tumeurs ?), qui réclamait 50 000 euros de dommages et intérêts.

Pour beaucoup, diffuser des alertes est devenu un business, selon le président du BfR

Le BfR, Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques, publie l’interview de son président, le professeur Andreas Hensel. Source: Daniel Guggemos: «Das Warnen ist für viele ein Geschäftsmodell» («Issuing warnings is a business model for many»). Südwest Presse from 21 September 2023.

«Pour beaucoup, diffuser des alertes est un business»

Il est le gardien de notre alimentation : l’analyste en chef des risques allemand a une mauvaise opinion des propos alarmistes. Les avertissements constants et pour la plupart infondés concernant le poison sont pour la plupart trompeurs, comme ce fut le cas avec le pesticide controversé glyphosate. Plus dangereux que de nombreuses substances sont les cuisines non hygiéniques.

Dans quelle mesure nos aliments sont-ils sûrs ? Cette question préoccupe Andreas Hensel au quotidien depuis 20 ans. Il est président de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR), ce qui fait de lui le principal analyste des risques alimentaires en Allemagne. L'institut est indépendant et fournit des conseils scientifiques au gouvernement fédéral sur des questions concernant la sécurité des aliments et des produits ainsi que sur les produits chimiques et la protection de la santé des consommateurs. Hensel nous a invités sur son lieu de travail à l'Institut du quartier berlinois d'Alt-Marienfelde. Les 45 minutes convenues se transforment en 75 minutes. Hensel a beaucoup à dire – et veut dissiper certains mythes sur les aliments contaminés et la menace que représentent les produits chimiques présents dans nos aliments.

Des organisations de consommateurs telles que Foodwatch et Ökotest tirent la sonnette d'alarme à plusieurs reprises. Cet ingrédient est cancérigène, cette substance contient des résidus de pesticides et sa consommation est donc toxique ou dangereuse. Pourtant, votre Institut n’a émis qu’un seul avertissement en 20 ans, il y a douze ans. Comment cela s’articule-t-il ?

Cet avertissement était désespérément nécessaire.

Lors de la crise EHEC de 2011, 54 personnes sont décédées et plus de 4 000 sont tombées gravement malades. Lorsque nous avons identifié des graines de fenugrec contaminées comme étant la cause des infections bactériennes, il était clair qu’il fallait les retirer immédiatement du marché ! Il y avait un danger immédiat. Mais notre tâche n’est pas non plus de gérer les risques, mais de les évaluer scientifiquement. Tout le monde peut découvrir comment nous travaillons sur notre page d'accueil.

Dans quelle mesure nos aliments sont-ils sûrs ?

Dans l’ensemble, les aliments en Allemagne sont plus sûrs que jamais. Les valeurs seuils et les niveaux maximaux de résidus sont rarement dépassés. Si une substance, par exemple un agent phytopharmaceutique, est détectée, cela ne signifie pas nécessairement qu’il existe un risque pour la santé.

Qui contrôle les personnes qui effectuent les contrôles ?

Tout d’abord, je dois souligner que nous avons été créés par la loi en tant qu’institution indépendante. Cela implique de faire face à l’inconnu et à l’incertitude scientifique. De nombreuses personnes suivent nos travaux avec un œil critique et expert : le public et bien sûr la communauté scientifique. Il existe de nombreux mécanismes de contrôle par des experts. D’autant plus que lorsque nos recommandations se transforment en politiques, ces décisions de gestion prennent en compte d’autres facteurs que l’évaluation scientifique.

Les organisations de consommateurs émettent des avertissements ou des alertes beaucoup plus souvent que vous. Ne comprennent-ils pas tout cela ?

Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un manque de compréhension. Mais pour certaines organisations non gouvernementales, émettre des avertissements ou des alertes fait partie de leur modèle économique. Si vous voulez protéger les gens contre quelque chose, vous devez dire contre quoi. L’industrie n’est pas entièrement innocente face aux craintes de certains consommateurs, et c’est là le terrain fertile de cet alarmisme. Cependant, cela est scientifiquement incontesté : par le passé, il était nettement plus dangereux de consommer des aliments.

La dose fait le poison – est-ce que suffisamment de personnes ont intériorisé cela ?

Il y a des choses que la plupart des personnes ont du mal à comprendre. D’une part, il y a l’évaluation personnelle des risques de ce qui est réellement dangereux : par exemple, les personnes qui fument ou boivent régulièrement de la bière et du vin courent des risques pour leur santé plus élevés que celles qui consomment des résidus de pesticides dans leurs aliments. En effet, le tabac et l’alcool sont classés comme cancérigènes, les autres risques devenant moins importants. Et, bien sûr, la quantité de substance potentiellement dangereuse ingérée par une personne est toujours cruciale : oui, la dose fait le poison. Mais ce n’est pas tout, car les substances interagissent également entre elles ou sont décomposées de différentes manières dans l’organisme. Cela s’explique particulièrement bien par l’exemple du café.

La boisson préférée des Allemands.

Lorsque vous analysez le café, vous constatez qu’il contient également des substances cancérigènes. Mais des études montrent que les buveurs de café n’ont pas un taux de cancer plus élevé que ceux qui n’en boivent pas. Même si le café n’en est pas responsable : le nombre de cas de cancer ne cesse d’augmenter.

Cela ne montre-t-il pas que notre alimentation est plus dangereuse qu’on ne le pense ?

Contre-question : préféreriez-vous vivre dans le pays où le taux de cancer est le plus élevé ou le plus faible ? La bonne réponse est sans aucun doute : là où le taux de cancer est le plus élevé. Parce que cela signifie que l’espérance de vie est élevée. La probabilité de développer un cancer augmente avec l'âge.

Sur quoi se basent les valeurs seuils des ingrédients ?

Elles reposent sur des valeurs considérées comme sûres pour l’ensemble de la population, y compris les groupes vulnérables tels que les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes. Cela ne veut pas dire que tout ce qui dépasse ces limites est toxique. Par ailleurs, le dépassement d’une valeur limite ne constitue pas nécessairement un risque pour la santé. Car il s’agit encore une fois d’une question d’exposition, c’est-à-dire de la mesure dans laquelle j’entre en contact avec une substance.

Et comment mesurez-vous cela ?

Par exemple, en recréant l’aliment que consomme plus de 90% de la population. Nous avons acheté plus de 60 000 produits à cet effet, puis testé les plats cuisinés pour déceler les résidus.

Comment font les autres pays ?

Nous sommes l’une des plus grandes autorités d’évaluation des risques au monde. Il existe un immense marché international pour les aliments. Plus de la moitié de ce que nous mangeons provient d’autres pays. Cela signifie que la sécurité des aliments n’est plus aujourd’hui une question nationale. Et notre coopération avec d’autres pays profite en fin de compte à nos citoyens. Par exemple, si nous étudions un produit phytopharmaceutique et que nous ne prévoyons aucun effet dangereux sur la santé suite à son utilisation, nous partageons ces connaissances avec les scientifiques et les autorités du monde entier. Si nous avons commis une erreur, ils nous le feront savoir en quelques minutes.

Si l’on prend au sérieux l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les consommateurs sont essentiellement entourés d’ingrédients «potentiellement cancérigènes» dans leur vie quotidienne. Ces classements émanant d’une institution qui jouit d’une grande légitimité grâce aux Nations Unies, cela ne facilite pas forcément votre travail, n’est-ce pas ?

Ces classifications ne proviennent pas de l’OMS elle-même, mais d’une seule agence de l’OMS, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Cette agence a été fondée parce que des personnes disaient : si tout le monde dans le monde est atteint du cancer, il doit y avoir un mécanisme sous-jacent. Si le CIRC détermine dans une étude que des souris ont contracté un cancer à cause d'un certain ingrédient, cela peut suffire à classer cette substance comme «potentiellement cancérigène», indépendamment de la pertinence ou non du résultat de l'étude en dehors du laboratoire et indépendamment du fait que le résultat a pu être reproduit dans des essais standardisés de qualité contrôlée.

Est-ce justifiable ?

Eh bien, l'agence le fait avec les meilleures intentions. Cependant, un danger doit également être décrit. Pour l’évaluation des risques, cela dépend alors, encore une fois, de la quantité et de l’exposition. En d’autres termes, si vous ne vous baignez jamais, vous ne serez pas mangé par un requin.

Presque aucune autre substance ne suscite autant de peur au sein de la population que le pesticide largement utilisé, le glyphosate, même si l’Autorité européenne de sécurité des aliments et des produits chimiques n’a identifié aucun risque après avoir évalué des milliers d’études. Cela exaspère-t-il les analystes des risques ?

C’est en fait très simple : dès qu’un produit phytopharmaceutique présente un effet cancérigène, il ne sera plus un produit phytopharmaceutique et sera immédiatement retiré du marché. L’évaluation des risques effectuée par toutes les autorités d’évaluation compétentes dans le monde est très claire : le glyphosate n’a aucun potentiel cancérigène. Il existe aujourd'hui plus de 2 400 études pertinentes pour la réglementation sur cette question, qui ont impliqué des essais sur plus de 50 000 animaux. Mais bien entendu, cette substance herbicide est toxique pour ses organismes cibles, c’est pour cela qu’elle a été développée.

Le glyphosate n'est pas utilisé en agriculture biologique.

Bien sûr, vous pouvez cultiver sans cela, mais même les agriculteurs biologiques doivent protéger leurs cultures contre les organismes nuisibles, ce qui inclut l'utilisation de produits phytopharmaceutiques. Ceux-ci sont également évalués et approuvés.

Vous dites : quand on parle de sécurité des aliments, le plus grand risque se situe dans la cuisine. Vous n’êtes pas seulement un analyste des risques, mais également un expert qualifié en hygiène. A quoi ressemble votre cuisine ? Tou

t à fait normal. Pour être honnête, ma femme est plus stricte que moi à cet égard. Mais ce que nous prenons au sérieux, c'est d'avoir des planches à découper différentes, certains ingrédients ne sont coupés que sur une certaine planche de couleur pour éviter tout transfert. Nous nous lavons les mains avant et après la préparation des repas et nous nettoyons soigneusement l'évier à l'eau chaude. C’est en fait la chose la plus sale qui soit dans la cuisine. Encore plus sale que le frigo ! C'est tout.

Cela fait maintenant 20 ans que vous êtes le meilleur analyste des risques en Allemagne, le pays de «l’angoisse allemande». Cela doit vous donner beaucoup de cheveux gris, non ?

À l’époque, l’idée de rendre la voix de la science indépendante était si importante pour moi que j’ai abandonné mon mandat universitaire et relevé ce défi, sans savoir à quoi m’attendre, ce qui allait se passer. Nous sommes une institution scientifique indépendante et impartiale dotée d’une grande responsabilité. Cette indépendance signifie que je suis responsable de notre travail. Mais nous avons également pu recruter de très bons scientifiques dans les domaines dont nous sommes responsables. Nous avons besoin des meilleures personnes, après tout, personne ne veut des conseils de second ordre.

Commentaire

Ce sont des propos que je qualifie de sensés. Concernant les associations de consommateurs, hélas, beaucoup sont devenues des ONG, qui font du bizness (fond de commerce) l'essentiel de leur activité.

Les plaintes des soi disant 'pisseurs volontaires de glyphosate' classées sans suite par la justice ...