dimanche 5 septembre 2021

De la qualité microbiologique des fruits à coques, des fruits séchés et confits, dont la prévalence de Cronobacter spp.

Quand on cherche on trouve, c’est le sens de cette étude qui montre la présence de Cronobacter dans les fruits secs, les noix et les graines, source Food Safety News.

Des chercheurs polonais ont trouvé Cronobacter dans des échantillons de fruits à coque, de graines et de fruits secs.

L'étude a déterminé la qualité microbiologique de produits alimentaires commerciaux prêts à consommer d'origine végétale en mettant l'accent sur Cronobacter.

Des analyses ont été effectuées sur 64 échantillons de fruits à coques, fruits secs, fruits confits, graines et mélanges de graines. Des échantillons ont été analysés pour le dénombrement total de bactéries (TPC pour total plate count) sur boîtes , le nombre de levures et de moisissures et la présence de Cronobacter.

Cronobacter démontre une gamme de propriétés qui permettent la survie dans divers produits alimentaires et leur permettent de s'adapter à un environnement changeant pendant le processus de fabrication, selon l'étude publiée dans la revue Pathogens.

TPC, levures et moisissures

Le niveau des TPC dans les fruits à coques est considéré comme un indicateur de la contamination après récolte de ces produits. Les TPC n'ont pas été retrouvés dans les échantillons de graines et de fruits confits.

Cinq échantillons, dont des fruits secs, des graines et des mélanges de fruits secs, des fruits à coques et de graines, présentaient un nombre excessif de moisissures selon les directives internationales, mais les niveaux de levure étaient satisfaisants et n'ont pas été détectés dans les graines et les fruits confits.

Des échantillons ont été achetés à Varsovie, Pologne, dans différents supermarchés, de septembre 2018 à février 2019. Ils provenaient de sept producteurs.

Les 20 échantillons de fruits à coques comprenaient des noix d'Italie et du Brésil, des noisettes, des amandes, des noix de pécan, des noix de cajou, des pignons et des noix de macadamia. Les 24 échantillons de fruits secs étaient des pruneaux, des raisins secs, des cerises, des griottes, des figues, des bananes, des dattes, des abricots, des cassis, des canneberges, des baies de goji et de chia.

Huit échantillons étaient des fruits confits comme la mangue, l'ananas, le jacquier, les prunes et les fruits de la passion. Huit autres étaient des mélanges dans diverses proportions de raisins secs, de canneberges séchées, de noix, de noisettes, de noix de cajou, d'amandes et de graines de tournesol. Quatre étaient des échantillons de graines de tournesol et de citrouille.

Découverte de Cronobacter

Il n'y a pas de réglementation pour Cronobacter dans les denrées alimentaires, à l'exception des préparations en poudre pour nourrissons.

Dix échantillons de fruits à coques et deux mélanges ont été contaminés par Cronobacter. Il n'a pas été détecté dans les fruits secs ou confits, ni dans les graines. La prévalence de Cronobacter dans les fruits à coques et dans les mélanges de fruits secs, de graines et de fruits à coques représentait respectivement 50 pour cent et 25 pour cent.

Trois espèces de Cronobacter ont été isolées à partir de fruits à coques et de mélanges de fruits à coques, de fruits secs et de graines.

La présence de Cronobacter sakazakii a été confirmée dans certains échantillons de noix du Brésil et certains mélanges de fruits secs, de graines et defruits à coques. Cronobacter turicensis a été détecté dans 20 pour cent des amandes et des noisettes. Cronobacter malonaticus a été retrouvé dans 20 pour cent des noisettes, noix de cajou, pignons et noix de macadamia et dans 12,5 pour cent des échantillons de mélanges de fruits secs, graines et de fruits à coques.

Avis aux lecteurs

Voici un petit bilan des rappels des 1, 2 et 3 septembre 2021: 49 produits alimentaires
- allergènes: 22
- oxyde d’éthylène: 15
Listeria monocytogenes: 9
- erreur de DLC: 2
- Salmonella: 1

samedi 4 septembre 2021

France: Où va l'agriculture ?

Mise à jour du 5 septembre 2021. On lira une réponse du minisitre de l'agriculture qui ne me paraît pas convaincante, à vous de voir ... 

On lira surtout avec intérêt l’article de seppi, «Europe agricole: chronique d’un désastre annoncé et assumé», de Mme Emmanuelle Ducros dans l'Opinion.

Mise à jour du 6 septembre 2021. On lira l'article de Mme Emmanuelle Ducros dans l’Opinion, «Pesticides: la sortie présidentielle solitaire qui agace».
En marge du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature, un tweet du Président de la République sur la « sortie accélérée des pesticides » que la France voudrait porter en Europe a créé surprise et trouble.

Mise à jour du 11 septembre 2021. On lira cet article d'André HeitzL'Élysée vaut bien un tweet anti-pesticides jupitérien.

Avis aux lecteurs
Voici une liste des rappels du 3 septembre 2021, 22 produits alimentaires
- allergènes: 19, différentes types de crêpes et tartinable de Saint-Jacques.
- oxyde d’éthylène: 2
- Listeria monocytogenes: 1, salade de langue et de museau de porc

vendredi 3 septembre 2021

Angleterre: Les rapports sur norovirus ont plus concerné que ceux sur Campylobacter pendant la pandémie de la COVID-19

«Les rapports sur norovirus ont plus concerné que ceux su Campylobacter pendant la pandémie de la COVID-19», source article de Joe Whitworth paru le 3 septembre 2021 dans Food Safety News.

Selon une étude, les rapports de laboratoire sur norovirus en Angleterre ont plus impactés que ceux sur Campylobacter lors de la pandémie de la COVID-19.

Les chercheurs ont étudié le lien entre les rapports de laboratoire sur les deux agents pathogènes, le nombre de tests de coronavirus et les mesures de prévention et de contrôle des infections pendant la pandémie.

En Angleterre, les rapports de laboratoire sur norovirus et Campylobacter sont enregistrés via un système de surveillance national, mais seul Campylobacter est une maladie à déclaration obligatoire. La campylobactériose est généralement liée à la consommation d'aliments insuffisamment cuits et à la contamination croisée pendant la préparation. Norovirus est principalement associé à la transmission de personne à personne et à des épidémies dues à des produits contaminés ou à des manipulateurs d'aliments infectés.

Les deux agents pathogènes présentent des tendances saisonnières annuelles, l'activité des norovirus étant probablement directement liée à des facteurs météorologiques tels que la température, tandis que l'infection à Campylobacter est indirectement influencée par les changements de comportement humain liés aux conditions météorologiques.

Un impact plus important sur norovirus

Les rapports totaux hebdomadaires de laboratoire pour norovirus et Campylobacter entre fin juin 2015 et fin octobre 2020 ont été extraits du système national de surveillance des rapports de laboratoire avec les résultats publiés dans la revue PLOS One.

Les données sur les tests de dépistage du virus à l'origine du COVID-19, SARS-CoV-2, en Angleterre dans les laboratoires de diagnostic ont été utilisées pour indiquer la pression sur les services de tests et la capacité à mener des activités régulières.

À partir de mars 2020, une réduction a été observée dans le nombre de rapports de laboratoire sur norovirus et Campylobacter, mais l'impact sur norovirus a été plus prononcé. Les rapports de laboratoire de Campylobacter se sont rétablis, mais ceux liés à norovirus sont restés faibles.

La réduction des signalements de norovirus était significativement associée à la période suivant le premier décès dû au COVID-19 au Royaume-Uni début mars. Les résultats des modèles de Campylobacter étaient similaires.

Norovirus a été plus touché au cours des premiers mois de la pandémie. L'effet de la rigueur des mesures de contrôle de la COVID-19 était plus important pour les rapports de laboratoire sur norovirus que pour Campylobacter. Les changements dans la capacité de test semblent avoir eu un impact plus négatif sur la déclaration de norovirus.

La réduction totale estimée était de 47% à 79% pour norovirus de mars à octobre 2020. La réduction est passée pour Campylobacter de 19% à 33% en avril à 1% à 7% en août.

Facteurs à l'origine du déclin

La baisse des rapports de laboratoire sur norovirus a été significativement associée aux changements dans les politiques de contrôle des infections et les approches de dépistage du virus SARS-CoV-2.

Les tests en laboratoire pour norovirus ont probablement été plus touchés pendant la pandémie que ceux pour Campylobacter en raison de la capacité d'obtenir des échantillons pour confirmation en laboratoire et la priorité des tests.

En raison des similitudes entre norovirus et coronavirus, il est probable qu'il y ait eu une véritable réduction du norovirus résultant des mesures de contrôle des infections introduites pour la COVID-19, telles qu'un plus grand lavage des mains, une distanciation sociale et une hygiène améliorée dans les maisons de soins et autres établissements de santé.

Pour Campylobacter, les fermetures des restaurants en raison de l'épidémie auraient pu réduire la transmission de l'infection, mais il y a eu une augmentation lors de la préparation des aliments à la maison.

Un autre facteur a été un changement dans le comportement de la recherche de soins pendant la pandémie, car norovirus et Campylobacter diffèrent par la gravité clinique et la durée de la maladie. Les patients infectés par Campylobacter peuvent avoir été plus susceptibles de contacter des prestataires de santé et de faire prélever un échantillon pour le diagnostic en laboratoire et la confirmation de l'agent pathogène.

Les scientifiques n'ont pas pu estimer la proportion de l'impact attribuée à des facteurs tels qu'une véritable réduction de la transmission et des changements dans les comportements de recours aux soins.

Les chercheurs ont dit que l'étude souligne les différents impacts qu'une pandémie peut avoir sur la surveillance des maladies infectieuses gastro-intestinales et comment les efforts pour contrôler une chose peuvent en affecter d'autres.

«Cela ajoute au besoin de préparation à une pandémie pour inclure la prise en compte du maintien des systèmes de surveillance de routine prioritaires et de la ressource pour analyser les données de surveillance pendant la période de pandémie. Les effets directs et indirects de la pandémie pourraient, en altérant les fonctions essentielles de surveillance, entraver la capacité de détecter les menaces permanentes pour la santé publique nationale ou internationale.»

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 2 septembre 2021, 15 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 8
Listeria monocytogenes: 5pecorino toscano, langue de porc en sauce, salade thon et pommes de terre, salade tagliatelle surimi (deux rappels)
- allergènes: 1saumon gravlax
- erreur de DLC: 1, steak haché 

Des chercheurs séquencent le génome d'une souche de Salmonella Enteritidis résistante aux antibiotiques qui peut rendre les volailles malades

«Des chercheurs séquencent le génome d'une souche de Salmonella Enteritidis résistante aux antibiotiques qui peut rendre les volailles malades», source communiqué de la North Carolina State University.

Des chercheurs de l'Université d'État de Caroline du Nord ont séquencé le génome d'une souche virulente de Salmonella Enteritidis qui a rendu malade deux troupeaux de volailles au cours des années consécutives et ont découvert qu'elle était à la fois résistante aux antibiotiques et pouvait potentiellement infecter les humains. La caractérisation de la souche, désignée SE_TAU19, aidera les agences de santé publique à retracer les épidémies et à prévenir les expositions.

Il existe deux espèces de Salmonella, et l'une d'entre elles, Salmonella enterica, est impliquée dans les maladies humaines. S. enterica contient plus de 2 500 sérovars, ou groupes de bactéries, dont beaucoup peuvent provoquer des maladies chez l'homme. Salmonella sérovar Enteritidis (SE) est le plus souvent associé à la volaille et est la principale cause de maladie humaine dans le monde.

La plupart des infections humaines à Salmonella sont d'origine alimentaire et de nombreux animaux, tels que les poulets, peuvent héberger l'agent pathogène sans tomber eux-mêmes malades. La capacité de SE_TAU19 à provoquer une maladie clinique chez la volaille a intéressé Grayson Walker étudiant dans le laboratoire de Luke Borst au College of Veterinary Medicine de la North Carolina State University et premier auteur d'un article décrivant l’étude.

«Nous pensons généralement à Salmonella comme hébergée par des poulets sans leur faire de mal; cependant, cette souche était virulente et les rendait en fait malades», explique Walker. «Nous savons également que Salmonella aime rester dans les parages. Cette souche a tué les poulets de chair tout au long de la période de croissance et est réapparue un an plus tard dans un troupeau différent. Nous avons donc décidé de séquencer le génome et de voir quelles caractéristiques de résistance et de virulence rendaient la souche unique.»

L'équipe a séquencé le génome de la souche et a découvert qu'il comprenait sept gènes de résistance aux antimicrobiens, 120 gènes de virulence et un grand plasmide de virulence. Les plasmides sont des éléments génétiques «échangeables» qui peuvent être échangés entre les souches pour les rendre plus résistantes aux antibiotiques ou infectieuses.

«Bien que nous ne puissions pas dire qu'il s'agit d'une ‘nouvelle’ souche de Salmonella, nous pouvons dire que non seulement cette souche est mortelle pour la volaille, résistante aux antibiotiques et infectieuse, mais aussi qu'elle pourrait infecter les humains», a dit Walker. «La bonne nouvelle est qu'en séquençant le génome, nous avons maintenant des données qui pourraient aider à identifier l'origine et à contenir toute future épidémie.» 

L’étude a été publiée dans Frontiers in Veterinary Science.

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 2 septembre 2021, 15 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 8
Listeria monocytogenes: 5pecorino toscano, langue de porc en sauce, salade thon et pommes de terre, salade tagliatelle surimi (deux rappels)
- allergènes: 1saumon gravlax
- erreur de DLC: 1, steak haché 

Pays-Bas: Mise en évidence de nombreuses non-conformités dans des produits alimentaires lors d'une épidémie de listériose. L'agence de sécurité des aliments NVWA sur la sellette

Le blog vous avait proposé en 2019 et 2020 une série d’articles sur cette épidémie de lisériose aux Pays-Bas, ici.

On apprend désormais par RTL Nieuws du 2 septembre 2021, 

L'entreprise de viande Offerman a pris pendant des années le risque que des consommateurs contractent une infection alimentaire potentiellement mortelle due à la bactérie Listeria

Il ressort des documents que RTL Nieuws a demandés à l'organisme de sécurité des aliments NVWA au sujet de l'épidémie de listériose liée à l'entreprise en 2019. Des dizaines de personnes sont tombées gravement malades en consommant des produits de viande contaminés. En conséquence, six personnes sont décédées, deux femmes ont fait une fausse couche.

Points clés de la recherche sur Listeria

- Offerman a donné aux produits carnés une durée de conservation trop longue
- La NVWA a envoyé un avertissement à l'entreprise à trois reprises, mais n'a pas donné suite
- Le personnel connaissait trop peu les règles d'hygiène et de nettoyage

Pendant des années, Offerman (depuis décembre 2017, la société s'appelle Ter Beke) a mis une date de péremption sur l'emballage sans justification valable. Par exemple, la durée de conservation du pâté et du luncheon meat, entre autres, a été beaucoup trop prolongée. Cela a rendu les bactéries Listeria plus susceptibles de se multiplier à des quantités dangereuses.

Par exemple, la viande du déjeuner pourrait être conservée pendant 31 jours, selon Ter Beke. Selon la NVWA, cela ne pouvait être que de 21 jours.

Garder une durée de conservation trop longue est dangereux, car Listeria peut se développer rapidement à des températures de réfrigération, selon des experts. «C'est très mauvais», déclare le microbiologiste Rijkelt Beumer de l'Université de Wageningen.

«Ce n'est pas une bactérie qui vous donne juste un peu de douleur à l'estomac ou de diarrhée, vous pouvez en mourir. On joue avec la santé des autres. Ce n'est pas juste, vous devriez travailler sans danger pour les aliments et ils ne l'ont tout simplement pas fait.»

Réponse de NVWA

Réponse de NVWA à l’article de RTL Nieuws, qui confirme ce qu'avance l'article et voici un extrait.

Sécurité alimentaire sans garantie

Malheureusement, la sécurité alimentaire à cent pour cent ne peut être garantie, et il ne peut pas non plus être exclu que des personnes tombent malades en conséquence. La production alimentaire n'est généralement pas stérile, et il y a donc toujours un risque de contamination, malgré les efforts des entreprises pour l'empêcher et malgré les efforts des services réglementaires qui encadrent cela.

La NVWA continue de faire des efforts pour prévenir les épidémies telles que celles d'Offerman en appelant les entreprises à rendre compte de leur responsabilité de travailler de manière aussi hygiénique que possible et en vérifiant si les entreprises se conforment aux exigences légales. Les récents ajustements de la surveillance qui y contribuent davantage incluent la nouvelle politique d'intervention selon laquelle les amendes sont infligées plus rapidement, une plus grande attention dans la surveillance des procédures de nettoyage et la priorisation de la réinspection dans des situations comparables.

Mise à jour du 4 septembre 2021. On lira l’article de Joe Whitworth dans Food Safety News, Dutch regulator warned Ter Beke about shelf life data; food linked to outbreak.

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 2 septembre 2021, 15 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 8
Listeria monocytogenes: 5pecorino toscano, langue de porc en sauce, salade thon et pommes de terre, salade tagliatelle surimi (deux rappels)
- allergènes: 1saumon gravlax
- erreur de DLC: 1, steak haché 

L'Allemagne révèle des informations sur la surveillance élargie de Campylobacter

«L'Allemagne révèle des informations sur la surveillance élargie de Campylobacter», source Food safety News.

Des experts allemands ont jusqu'à présent présenté les résultats d'une surveillance accrue des infections à Campylobacter.

En Allemagne, environ 60 000 cas sont signalés chaque année. Les aliments d'origine animale principalement contaminés sont identifiés ou suspectés comme sources d'infection.

Une surveillance moléculaire renforcée des Campylobacter dans les infections humaines au Centre national de référence (NRZ) pour Salmonella et les autres agents pathogènes entériques bactériens de l’Institut Robert Koch (RKI) a été mise en place en 2019.

En 2020, le NRZ a reçu 1 299 isolats de Campylobacter provenant d'infections humaines à des fins de surveillance et de sous-typage. La même année, 55 831 cas ont été signalés. Plus de 25 laboratoires différents ont fourni une gamme variée d'isolats. Plus de 80 pour cent étaient Campylobacter jejuni et 15 pour cent Campylobacter coli.

Impact de la surveillance

Au fur et à mesure que de plus en plus de laboratoires ont contribué, le nombre de soumissions est passé d'une moyenne de 33 par mois de janvier à avril 2020 à une moyenne de 146 par mois de mai à décembre 2020. Le nombre élevé en juin et juillet 2020 a été attribué à la saisonnalité de la campylobactériose avec augmentation des niveaux en été.

Avant 2020, une moyenne de 365 isolats de Campylobacter par an étaient typés au NRZ. L'intensification de la surveillance moléculaire a fait plus que tripler le nombre en 2020 par rapport à la moyenne de 2010 à 2019.

Les soumissions couvraient très bien la partie centrale de l'Allemagne, tandis que la proportion d'échantillons provenant des États fédéraux du nord et du sud doit être élargie.

Épidémies et infections possibles

Le nombre de cas groupés ou foyaers de cas (clusters) avec au moins 10 isolats est de 14 si ceux des années précédentes sont inclus. Le plus gros cluster comprend 71 isolats et est lié à de la viande de poulet. En 2019, la plus grande épidémie signalée concernait 22 patients.

Les clusters génétiques ne correspondent pas automatiquement aux épidémies, car des données épidémiologiques sont nécessaires pour le savoir, mais la surveillance moléculaire est une partie importante de la détection des épidémies à Campylobacter.

Des enquêtes épidémiologiques sur les grappes sont menées par le RKI et le Laboratoire national de référence (LNR) de l'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) pour Campylobacter.

Le nombre de cas signalés de Campylobacter montre une tendance à la baisse à partir de 2017. La raison d'une forte baisse en 2020 de 70 000 à près de 56 000 pourrait être liée aux restrictions de la vie publique dues à la pandémie de coronavirus, ont indiqué des responsables. Jusqu'à présent cette année, 27 035 infections à Campylobacter ont été signalées, contre 27 943 en 2020.

Sur près de 900 isolats de Campylobacter jejuni, il a été constaté que quatre sur cinq étaient résistants à au moins un antibiotique. Un tiers étaient résistants à au moins trois classes d'antibiotiques. La résistance à l'acide nalidixique, un antibiotique de la classe des quinolones, a été détectée le plus fréquemment dans les échantillons.

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 2 septembre 2021, 15 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 8
- Listeria monocytogenes: 5, pecorino toscano, langue de porc en sauce, salade thon et pommes de terre, salade tagliatelle surimi (deux rappels)
- allergènes: 1, saumon gravlax
- erreur de DLC: 1, steak haché

jeudi 2 septembre 2021

L'UE évalue les règles d'irradiation des aliments alors que son utilisation est en déclin

«L'UE évalue les règles d'irradiation des aliments alors que son utilisation est en déclin», source article de Joe Whitworth paru le 2 septembre 2021 dans Food Safety News.

Une évaluation des règles d'irradiation des aliments en Europe a révélé que la législation n'aurait probablement pas beaucoup d'impact sur l'utilisation en raison d'un déclin provoqué par les craintes de l'industrie et des consommateurs, malgré les preuves scientifiques de sa sécurité sanitaire.

Les directives de l'Union européenne sur le sujet sont entrées en vigueur en 1999 et n'ont pas été beaucoup modifiées depuis. Une feuille de route a été produite en 2017, suivie d'une étude commandée par la DG Santé et des commentaires du public en 2020, qui ont reçu 72 réponses, principalement de citoyens de l'UE.

L'évaluation a révélé que les directives avaient été inefficaces pour garantir des conditions de concurrence équitables entre les pays de l'UE et les pays tiers et, en raison d'une exigence d'étiquetage, avaient affecté la capacité des entreprises à utiliser l'irradiation.

L'irradiation est une technique de décontamination des aliments et un avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments en 2011 a conclu qu'elle est efficace pour garantir la sécurité microbiologique des aliments. Certaines associations de consommateurs et le Parlement européen ont précédemment fait part de leurs inquiétudes quant au fait qu'il pourrait être utilisé à mauvais escient par les entreprises pour masquer une mauvaise hygiène dans les processus de production.

La Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé une variété d'aliments pour l'irradiation, notamment la viande bovine et porcine, les crustacés tels que le homard, les crevettes et le crabe, le fruits et légumes frais, la laitue et les épinards, les volailles, les œufs en coquilles et les épices et d'assaisonnements.

Situation actuelle en Europe

L'UE a irradié plus de 9 200 tonnes d'aliments en 2010, mais moins de 4 000 tonnes en 2019. La principale raison de cette baisse semble être la crainte de l'industrie que les consommateurs refusent d'acheter des aliments étiquetés comme irradiés, bien que cela n'ait pas été démontré. En 2018 et 2019, plus de 80 pour cent des aliments irradiés dans l'UE ont été traités dans une installation en Belgique.

Seules les herbes aromatiques séchées, les épices et les assaisonnements végétaux sont autorisés à l'échelle de l'UE, mais différents produits ont des approbations nationales. La mention «irradié» ou «traité aux rayonnements ionisants» doit figurer sur l'emballage. Une initiative visant à approuver d'autres produits a été lancée en 2000, mais a rencontré l'opposition d'un certain nombre d'entreprises alimentaires et d'organisations de consommateurs, et a été arrêtée par le Parlement européen en 2002.

Les dernières données montrent qu’il existe 24 installations d'irradiation agréées dans 14 pays de l'UE. Les principaux produits irradiés sont les cuisses de grenouilles, la volaille et les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux. Dix sites sont agréés dans des pays hors UE. Trois chacun en Afrique du Sud et en Inde, deux en Thaïlande et un chacun en Suisse et en Turquie.

Entre 1999 et 2019, il y a eu 358 notifications au RASFF liées à l'irradiation. Les pays d'origine les plus fréquents pour les produits faisant l'objet de notifications étaient la Chine, les États-Unis, la Russie et le Vietnam, aucun d'entre eux ne disposant d'installations d'irradiation approuvées par l'UE. En 2020, six alertes ont été enregistrées : deux en provenance de Chine et une des États-Unis, de l'Inde, du Vietnam et de la Belgique.

Les États membres effectuent des contrôles officiels mais l'intensité diffère considérablement, plus de la moitié étant effectués par l'Allemagne. Presque toutes les non-conformités concernent des denrées alimentaires importées, ce qui suggère des lacunes potentielles dans l'application de la législation sur l'irradiation aux frontières.

L'orientation future n'est pas claire

Les résultats des travaux n'indiquent aucune option pour l'avenir de la législation européenne sur l'irradiation des aliments, parmi les quatre identifiées: statu quo, adoption d'une liste européenne des aliments autorisés à être irradiés et modification ou abrogeage des directives.

Tant que l'industrie alimentaire et les consommateurs de l'UE seront réticents à propos des aliments irradiés, la législation aura un impact négligeable sur l'utilisation de la technologie, selon le rapport.

En raison du manque de données sur l'irradiation des aliments et ses alternatives, l'évaluation n'a pas pu conclure dans quelle mesure les règles avaient contribué à une meilleure hygiène alimentaire et à une réduction des épidémies d'origine alimentaire.

Les réglementations n'ont pas permis d'harmoniser la législation sur l'irradiation dans l'ensemble de l'UE avec des agences nationales capables d'appliquer des autorisations et des interdictions sur d'autres denrées alimentaires irradiées que les herbes et les épices. La Belgique, la République tchèque, la France, l'Italie, les Pays-Bas et la Pologne disposent d'une liste nationale d'autorisations concernant le traitement des denrées alimentaires par rayonnement ionisant.

Le rapport de l'UE indique que la réticence de l'industrie à utiliser l'irradiation des aliments peut avoir de graves conséquences, comme le montre l'incident de l'oxyde d'éthylène (ETO).

«En septembre 2020, des résidus d'ETO, une substance interdite dans l'UE et dangereuse pour la santé humaine, ont été détectés dans des graines de sésame en provenance d'Inde. Les graines avaient été traitées avec cette substance dangereuse pour éliminer la contamination microbiologique, tandis que l'irradiation des aliments aurait pu être utilisée dans le même but», selon le rapport.

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 1er septembre 2021, 12 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 5
Listeria monocytogenes: 3, salade du terroir et reblochon au lait cru
- allergènes: 2, charcuterie espagnole
- erreur de DLC: 1
Salmonella: 1, steak haché

Du poulet dans la cuisine? Lavez-vous les mains!

Un article du blog en mai 2021 avait déjà traité de cette étude, voici, si je puis dire, la version originale. «Du poulet dans la cuisine? Lavez-vous les mains!», source Cordis.

Les Européens se lavent-ils vraiment les mains après avoir manipulé du poulet cru? Une étude soutenue par l’UE examine de plus près les pratiques d’hygiène en cuisine dans cinq pays européens.Parmi les bactéries responsables des maladies d’origine alimentaire dans l’UE, Campylobacter et Salmonella sont les coupables les plus courants. Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, plus de 91 000 cas d’infections à la salmonelle sont signalés chaque année. Ce n’est toutefois rien à côté du campylobacter, qui est responsable de la plupart des cas de maladies gastro-intestinales signalés dans l’UE (246 000 par an); les chiffres réels seraient plus proches de 9 millions par an.

Comment prévenir l’infection par ces bactéries? Il est avéré que près de 40% des foyers de toxi-infection alimentaire dans l’UE sont dus à une mauvaise hygiène en cuisine, notamment lors de la manipulation et de la préparation du poulet cru. La solution est donc en fait très simple: se laver les mains. Mais dans quelle mesure les Européens respectent-ils cette directive simple?

Une étude réalisée dans le cadre du projet SafeConsumE, financé par l’UE, a examiné les pratiques de lavage des mains dans cinq pays européens lors de la préparation à la maison d’un repas à base de poulet cru. Parus dans la revue «Food Control», les résultats montrent un manque de connaissance des risques liés à la manipulation de la viande crue. Ils ont également mis en lumière des différences considérables entre les cinq pays dans les connaissances, les habitudes et les équipements utilisés pour cuisiner le poulet et se laver les mains. Les résultats attirent l’attention sur la nécessité d’adapter les campagnes de prévention en fonction des pratiques et des connaissances de chaque pays.

L’étude a consisté en une enquête quantitative auprès d’environ 1 890 répondants, combinée à une recherche qualitative (observation et entretiens semi-structurés) auprès de 75 ménages en France, en Norvège, au Portugal, en Roumanie et au Royaume-Uni. Trois catégories de consommateurs ont été prises en compte: les jeunes hommes célibataires les plus susceptibles d’ignorer les consignes de sécurité alimentaire, les familles avec de jeunes enfants présentant un risque accru de tomber malade à cause des bactéries Campylobacter et Salmonella, et les ménages âgés.

Félicitations aux Norvégiens et aux Britanniques

D’après les données, les Portugais et les Roumains sont ceux qui touchent le plus souvent du poulet cru. Bien que les participants à l’enquête déclarent se laver fréquemment les mains, ceci n’a pas été observé aussi souvent dans des situations réelles, ce qui révèle un décalage entre les intentions et les pratiques. Seul un tiers des participants se sont lavés les mains avec du savon après avoir manipulé du poulet cru. La plupart de ces bonnes pratiques ont été observées en Norvège (80% des Norvégiens) et au Royaume-Uni (64% des Britanniques), puis dans une moindre mesure au Portugal (15%) et en France (13%). En Roumanie, aucun participant ne s’est lavé les mains avec du savon après avoir manipulé du poulet cru. «Notre étude révèle que les Roumains ont vraisemblablement des connaissances en décalage avec leurs pratiques, qui se heurtent à des obstacles tels que la disponibilité de l’eau ou des équipements de cuisine», rapportent les auteurs.

«Les consommateurs roumains, français et portugais semblent également ne pas connaître l’importance du savon pour se laver les mains et se contentent de les rincer sous l’eau. Pour les consommateurs français et portugais, toucher de la volaille crue n’était vraisemblablement pas perçu comme un geste risqué, contrairement à d’autres actions, par exemple toucher la poubelle, se moucher et toucher un animal domestique, qui étaient suivies d’un lavage des mains au savon.»

Les enseignements tirés de l’étude SafeConsumE (SafeConsumE: Safer food through changed consumer behavior: Effective tools and products, communication strategies, education and a food safety policy reducing health burden from foodborne illnesses) pourraient être utilisés pour orienter les stratégies de communication des pays européens en matière de sécurité alimentaire.

Commentaire

L’observation au niveau européen selon laquelle «près de 40% des foyers de toxi-infection alimentaire dans l’UE sont dus à une mauvaise hygiène en cuisine» n’est pas exacte en France. En effet, en 2019, 569 (32%) sont survenues dans le cadre de repas familiaux, 727 (41%) en restauration commerciale et 476 (27%) en restauration collective. Source Santé publique de France.
Ce qu'il faudrait, c'est augmenter les contrôles en et inspections en restauration commerciale ...
Nul ne doute que l’Anses et la Direction générale de la Santé vont très certainement orienter la stratégie de communication en matière de sécurité alimentaire ...

Avis aux lecteurs

Voici une liste des rappels du 1er septembre 2021, 12 produits alimentaires
- oxyde d’éthylène: 5
- Listeria monocytogenes: 3, salade du terroir et reblochon au lait cru
- allergènes: 2, charcuterie espagnole
- erreur de DLC: 1
- Salmonella: 1, steak haché