vendredi 28 octobre 2022

Des biofilms formés de deux espèces par Escherichia coli et Salmonella améliorent la tolérance au chlore

«Des biofilms formés de deux espèces par Escherichia coli et Salmonella améliorent la tolérance au chlore», source AEM.

Résumé
Dans cette recherche, des biofilms à une et deux espèces de Escherichia coli (O45:H2 et O121:H19) et de Salmonella enterica sérovar Typhimurium formés sur des coupons en acier inoxydable ont été traités avec 100 mg/L de NaClO pendant 1 minute.

La microscopie confocale à balayage laser (MCBL) a été appliquée pour étudier la dynamique structurelle spatiale des biofilms mono- et bi-espèces, et la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) a été utilisée pour étudier plus avant leurs réponses métaboliques au chlore.

Les résultats par la MCBL ont indiqué que les biofilms d'espèces mixtes (biovolume total, 148 000 à 167 000 μm3) stimulaient la croissance de la biomasse de 2 à 6 fois celle des biofilms d'une seule espèce. Lors du traitement au chlore, E. coli O45 et S. Typhimurium ont obtenu moins de réduction (P < 0,05) lorsqu'ils coexistent dans des biofilms mixtes (réductions respectivement de 0,70 et 1,17 log UFC/coupon) par rapport à leurs biofilms monospécifiques correspondants (respectivement, 1,97 et 2,01 log réductions d'UFC/coupon,), tandis que pour E. coli O121, une réduction plus importante (P < 0,05) a été obtenue dans un biofilm mixte (réductions de 1,37 log UFC/coupon) par rapport à son biofilm monospécifique (réductions de 0,59 log UFC/coupon). De plus, les résultats de la RMN suggèrent que l'augmentation de la putrescine (régulateur d'antioxydation) et la diminution du glucose (glycolyse améliorée pour la reconstitution de l'énergie) pourraient contribuer à l'amélioration de la tolérance au chlore dans des biofilms mixtes.

Dans l'ensemble, les biofilms à deux espèces ont favorisé la croissance du biofilm et leur tolérance au chlore. Cette étude a amélioré nos connaissances sur la différence métabolique entre les biofilms d'espèces uniques et mixtes de E. coli et de Salmonella par rapport à la désinfection au chlore et a soulevé l'urgence d'étudier l'efficacité des désinfectants courants contre les consortiums de plsuieurs espèces.

Importance
Les épidémies à Escherichia coli et à Salmonella dans les aliments peuvent être associées à la contamination croisée des biofilms sur les surfaces en contact avec les aliments. La connaissance de la désinfection de biofilm mono-espèce sur la surface en contact avec les aliments est bien établie, tandis que le biofilm mixte se produit plus naturellement, ce qui pourrait profondément affecter l'efficacité des désinfectants.

Par conséquent, cette recherche vise à évaluer l'efficacité de l'utilisation du chlore contre les biofilms à une ou deux espèces de E. coli et de Salmonella, ainsi que les réponses métaboliques bactériennes sous-jacentes. Les réponses d'un biofilm mixte à E. coli et de Salmonella à la désinfection au chlore ont été clarifiées, fournissant des informations pour développer une stratégie de désinfection ciblée et verte contre des pathogènes spécifiques en perturbant leur voie métabolique la plus sensible sans résidu de désinfectant.

NB : Photo d'illustration d'un biofilm.

jeudi 27 octobre 2022

De la fréquence des inspections en Belgique dans des entreprises alimentaires. Quid en France ?

Le Comité scientifique auprès de l’AFSCA a publié un avis intéressant. Il s’agit de l’Avis 15-2022 dont l’objet est le projet d’arrêté royal fixant les fréquences d’inspections nécessitant la présence d'un agent de l'Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire dans les établissements du secteur de la transformation des viandes et des poissons.

Résumé
Avis 15-2022 du Comité scientifique institué auprès de l’AFSCA sur un projet d’arrêté royal fixant les fréquences d’inspections nécessitant la présence d'un agent de l'Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire dans les établissements du secteur de la transformation des viandes et des poissons.

Contexte & question
Le Comité scientifique est amené à donner un avis sur le projet d’arrêté royal fixant les fréquences d’inspections nécessitant la présence d'un agent de l'Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire dans les établissements du secteur de la transformation des viandes et des poissons dans le cadre du programme de contrôle de l'Agence.

Ce projet d’arrêté fait partie des actions à entreprendre dans le cadre du «Protocole d’accord dans le secteur de la viande : organisation de l’expertise et revalorisation des contrats des chargés de missions» signé le 23/12/2021 par le Ministre de l’Agriculture, l’administrateur délégué de l’AFSCA, les représentants des organisations vétérinaires et les représentants des secteurs concernés.

Méthode
L’avis repose sur l’opinion d’experts ainsi que sur des analyses statistiques des mesures prises par l’AFSCA (2018-2021).

Résultats
L’évaluation des courbes de tendances du nombre de mesures prises (avertissements, procès-verbal d’infraction et retrait ou suspension d’autorisation, d’agrément ou d’enregistrement) durant la période 2018-2021 a montré qu’il n’y a pas eu de détérioration de la situation. L’évaluation a aussi montré que le nombre d’avertissements restait stable dans le temps et que le nombre de procèsverbaux d’infraction dressés pour les secteurs d’activités ayant plus de 100 opérateurs avait diminué de façon significative sur les quatre années étudiées.

Conclusions
Le Comité scientifique remet un avis favorable sur le projet d’arrêté royal fixant les nouvelles fréquences des inspections dans le secteur de la transformation des viandes et poisson et rédigé dans le sens des recommandations de l’audit HFAA* et de l’avis précédent du SciCom 20-2017. Le Comité scientifique a formulé un certain nombre de remarques et de recommandations en vue d’améliorer le projet d’arrêté royal et d’en évaluer les effets a posteriori.

Recommandations
Il est recommandé de suivre l'évolution dans le temps des proportions d’opérateurs recevant des mesures de l’AFSCA (avertissements, procès-verbaux d'infraction et retrait ou suspension d'autorisation, d’agrément ou d’enregistrement) par activité. Le Comité scientifique recommande que le bilan de ce suivi soit effectué régulièrement après une période de 2 ou 3 ans.
*Rapport final d’un audit effectué en Belgique du 11 juin 2019 au 21 juin 2019 afin d’évaluer les contrôles officiels relatifs à la production de denrées alimentaires prêtes à être consommées.

Commentaire
Le blog publie ce type d’Avis car il souhaiterait bien que l’Anses se penche enfin sur la fréquence des contrôles et des inspections de nos autorités sanitaires dans les entreprises alimentaires, si toutefois la sécurité des aliments est encore une priorité de l'Anses ...

A titre d’exemple, le blog signale que depuis le début de l’année 2022, il y a eu 10 243 inspection en restauration commerciale en France (source Alim’confiance Open Data au 27 octobre 2022), une misère ….

Les pizzas Buitoni à la sauce 'Envoyé spécial'

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information parue dans Le Parisien du 27 octobre 2022, «Pizzas Buitoni de contaminées: un reportage d’«Envoyé spécial» pointe de possibles négligences».

Huit mois après la mort de deux enfants et la contamination de dizaines d’autres, le magazine d’investigation de France 2 revient jeudi soir sur le scandale des pizzas surgelées Buitoni. Une enquête poussée qui, témoignages et caméra cachée à l’appui, inquiète sur les règles d’hygiène en vigueur chez les géants de l’alimentaire.

«Nous montrons aussi pour la première fois un document confidentiel interne qui prouve qu’en août 2021, des traces de la bactérie E. coli STEC auraient été détectées dans de la farine, alors que Nestlé a toujours affirmé le contraire. La loi n’oblige pas à faire un signalement à la DGCCRF mais, au vu de la dangerosité de cette bactérie, ils auraient dû prendre des précautions», estime la rédactrice en chef.

Autre temps fort du reportage : une caméra cachée dans une autre usine, détenue conjointement par Lactalis et Nestlé, à Vallet, près de Nantes. Embauchée comme intérimaire dans la chaîne de production de desserts lactés, la journaliste découvre que certains employés se lavent rarement les mains, travaillent avec des blouses très sales et que «la chaîne du froid» n’est pas toujours respectée.

Mis en cause, le groupe Nestlé n’a pas souhaité accorder d’interview aux journalistes d’«Envoyé spécial» mais a répondu, par courriel, à une partie des questions soulevées. La justice a été saisie et une instruction est en cours pour essayer de déterminer les responsabilités dans ce scandale. Alors que l’avocat des victimes dénonce les lenteurs de la justice dans cette affaire, le père de Kelig a une certitude : «Nous irons jusqu’au bout. Nous n’avons plus rien à perdre puisqu’on a déjà tout perdu»…

Commentaire
C’est bien connu, les méchants sont les géants de l’alimentaire voire les multinationales comme Nestlé, refrain assez courant entendu ici et là. Le seul vrai problème est celui de la justice qui ici avance trop lentement et permet toutes les spéculations.
Reportage faisant l'amalgame entre l'usine de Caudry et l'usine de Vallet ...

Cela étant, mettre en avant dans le reportage de cette émission, le décès malheureux d’un enfant n’est pas ici considéré comme de la récupération ...

Source de l’image en haut à droite.

A propos des problèmes de sécurité des aliments liés aux repas chez soi et à l’extérieur

Voici une étude en accès libre parue dans microorganisms qui traite des problèmes de sécurité des aliments liés aux repas chez soi et à l’extérieur.
Résumé
En raison de l'urbanisation croissante et du manque de temps pour préparer les repas à la maison, manger au restaurant ou se faire livrer de la nourriture sont devenus des tendances courantes pour de nombreuses personnes. La consommation d'aliments provenant de sources inconnues peut imposer un risque accru de contamination par des risques microbiologiques, en particulier si les conditions sanitaires ne sont pas respectées.

Nous avons évalué les données des agences de surveillance de la santé et des articles scientifiques sur les maladies d'origine alimentaire signalées à l'échelle internationale selon les sites d'exposition.Nous avons observé que les données sont influencées par des différences culturelles, politiques et socio-économiques.

Par exemple, en Nouvelle-Zélande, Australie, États-Unis, Danemark et Inde, l'apparition d'épidémies de maladies d'origine alimentaire était plus élevée avec des aliments préparés dans les établissements commerciaux et les vendeurs de rue que chez les ménages.

A l'inverse, en Chine, dans les pays de l'Union Européenne et au Brésil, les résultats sont à l'opposé. De plus, la pandémie a imposé de nouveaux comportements alimentaires, augmentant les services de livraison et les aliments préparés dans les soi-disant «dark kitchens.

La sous-déclaration et l'hétérogénéité des données entre les pays ont empêché une conclusion précise à la question de savoir si les aliments faits à la maison sont intrinsèquement plus sûrs que les aliments préparés à l’extérieur.

Néanmoins, un niveau de développement inférieur dans un pays influence ses conditions d'hygiène, ainsi que le nombre de vendeurs d'aliments de rue, la recherche d'aliments moins chers et la connaissance insuffisante de la population sur les bonnes pratiques d'hygiène, qui peuvent tous augmenter les risques de cas de maladies d'origine alimentaire.

Voici ci-après le cas de la France en 2020, si l’on s’en tient aux donnes des toxi-infections alimentaires collectives (TIACs) :

La part des TIAC faisant suite à des repas familiaux a augmenté, passant de 31,9% en 2019 à 36,6% en 2020, et celle des TIAC déclarées suite à des repas dans des restaurants commerciaux a diminué, passant de 40,8% à 36,5%. La part des TIAC dans les IMS a augmenté, passant de 8,4% à 10,9%. La part des TIAC dans les autres lieux collectifs (entreprise, milieu scolaire, autres collectivités) a diminué, passant de 18,3% à 15,0%. Source Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Données de la déclaration obligatoire, 2020. Point de novembre 2021.

Comme on peut le voir mais aussi le constater, la part des TIACs dans les repas familliaux et la restauration commerciale est identique en 2020. Pourtant, la part des TIACs dans les repas familliaux a augmenté étant donné que plus de personnes ont mangé chez eux, vu le contexte sanitaire ambiant. Cela reste aussi vrai pour la baisse des TIAC dans la restauration commerciale qui a vu sa fréquentation fortement dimuné en 2020.

Listériose en Angleterre et au Pays de Galles : données 2020

«Listériose en Angleterre et au Pays de Galles, résumé pour 2020», mis à jour le 20 octobre 2022, source Gov.uk.

Principaux points pour 2020
Ce rapport résume le nombre, la démographie et les résultats cliniques des cas confirmés de listériose en Angleterre et au Pays de Galles en 2020 :
- Au total, 124 cas de listériose ont été signalés en Angleterre et au Pays de Galles.
- Les taux d'incidence de la listériose étaient les plus élevés chez les personnes âgées de 80 ans et plus.
- Dans l'ensemble, l'incidence brute de la listériose était plus faible chez les hommes que chez les femmes, mais les cas signalés chez les hommes de 60 à 69 ans étaient 4 fois plus élevés que chez les femmes de 60 à 69 ans.
- Les infections associées à la grossesse représentaient un cinquième de tous les cas signalés et 34,8% des cas associés à la grossesse ont entraîné une mortinaissance ou une fausse couche.
- Parmi les cas de listériose non associés à la grossesse, le décès a été signalé pour 29 cas (29,3%), dont 17 (17,2%) étaient connus pour avoir une listériose enregistrée comme cause de décès sur le certificat de décès.
- L'incidence de la listériose variait géographiquement, avec l'incidence la plus faible dans le Nord-Ouest (0,15 pour 100 000 habitants) et la plus élevée dans les East Midlands (0,27 pour 100 000 habitants).
- Deux épidémie de listériose ont fait l'objet d'une investigation en Angleterre, dont une éclosion nationale associée au saumon fumé.

Contexte
La listériose est une maladie d'origine alimentaire causée par la bactérie Listeria monocytogenes. Ces bactéries sont largement répandues dans l'environnement et l'infection survient généralement après la consommation d'aliments contaminés crus, réfrigérés ou prêts à consommer, et peut provoquer une infection sporadique et des épidémies. Il a été rapporté que des personnes atteintes de listériose développent des symptômes entre 1 et 70 jours après avoir consommé des aliments contaminés par Listeria monocytogenes.

Comparées à d'autres pathogènes d'origine alimentaire, les infections chez l'homme sont relativement rares, avec 2 621 cas confirmés de listériose signalés dans 28 États membres de l'UE en 2019, et une moyenne de 160 cas en Angleterre et au Pays de Galles chaque année (de 2010 à 2019). Cependant, la listériose peut entraîner des conséquences cliniques graves chez les groupes vulnérables, notamment les personnes âgées de plus de 60 ans, les femmes enceintes et leurs bébés à naître ou nouveau-nés, et les personnes dont l'immunité est affaiblie.

Dans ces groupes, la listériose peut se présenter comme une infection de la circulation sanguine ou du cerveau. En raison de la gravité de l'infection et du taux élevé de létalité, la listériose est un important problème de santé publique.

La surveillance nationale de la listériose en Angleterre et au Pays de Galles est entreprise depuis 1992. Ce rapport résume le nombre, la démographie et les résultats cliniques des cas confirmés de listériose en Angleterre et au Pays de Galles signalés en 2020.

Conclusion
La listériose reste une maladie rarement signalée en Angleterre et au Pays de Galles, avec 0,21 cas pour 100 000 habitants. L'issue de la listériose pendant la grossesse reste grave, plus d'un tiers entraînant une fausse couche ou une mortinaissance. La mortalité parmi les cas hors grossesse reste élevée, avec un taux de létalité de 17,2%. Deux éclosions nationales ont été attribuées à des aliments à haut risque de listériose, étayées par le lien des cas avec des aliments contaminés grâce à l'analyse de la parenté des souches à l'aide de données de séquençage du génome entier.

En tant qu'infection principalement d'origine alimentaire, la sensibilisation aux aliments à haut risque pour les groupes vulnérables est essentielle. Le faible nombre de cas déclarés complique l'interprétation de la tendance et toute comparaison avec les années précédentes. Il reste impératif que les cas sporadiques de maladie et les grappes de maladies continuent d'être surveillés et étudiés pour éclairer l'évaluation continue des risques de la chaîne alimentaire.

NB : Santé publique France n’a pas encore communiqué les données de listériose en 2020. Les seules données disponibles sont celles de 2019.

Complément
On lira l'Angleterre et le Pays de Galles voient le déclin des cas d'infection à Listeria, source article de Joe Whiworth dans Food Safety News.

Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en Italie : données au 31 juillet 2022

En Italie, entre le 1er décembre 2020 et le 30 novembre 2021, 54 cas de syndrome hémolytique urémique (SHU) ont été enregistrés, dont 98% (53 cas) concernent la population pédiatrique (<15 ans).

Selon le registre italien du syndrome hémolytique urémique, voici les données au 31 juillet 2022.

En Italie, entre le 1er août 2021 et le 31 juillet 2022, 78 cas de syndrome hémolytique urémique (SHU) ont été enregistrés, dont 97% (76 cas) concernent la population pédiatrique (<15 ans). Les cas ont été signalés par 15 régions italiennes. Dans 61 cas, il a été possible de déterminer que la maladie était causée par une infection à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC). On sait que le SHU a une tendance caractérisée par un pic saisonnier estival. Au cours de la période printemps-été 2022 (mai-juillet), caractérisée par des températures et une sécheresse particulièrement élevées, le nombre de cas de SHU signalés au registre italien du SHU a été supérieur aux prévisions saisonnières (+74,8 %). Cette augmentation est caractérisée comme une particularité des mois d'été 2022, puisqu'entre janvier et avril 2022, les cas sont apparus conformément à la saison attendue et au cours des quatre mois précédents (septembre-décembre 2021) ont même diminué.

Les patients provenaient de 15 régions (pour un cas, l'information n'était pas disponible). Dans un de ces 78 cas, la maladie a été découverte au retour d'un voyage à l'étranger et dans un autre cas chez un ressortissant étranger séjournant en Italie. Comme prévu, 76 cas (97%) étaient référables à des patients du segment pédiatrique de la population (<15 ans). Dans ce groupe d'âge, au cours des 12 derniers mois, le taux moyen de déclaration du SHU était de 0,93 cas pour 100 000 habitants, avec des variations importantes selon la région (min 0,28 - max 2,4 cas pour 100 000). Les valeurs les plus élevées ont été eztrouvées dans les Abruzzes avec 2,4 cas de SHU pour 100 000.

Dans 58 des 61 (95%) cas confirmés positifs pour les STEC, le sérogroupe a pu être identifié. Parmi ceux-ci, les sérogroupes dits du top 5 des STEC prédominent (O26, O157, O111, O145, O103) auxquels appartenaient 90% (N = 52) des cas de SHU pour lesquels cette information était disponible. A noter qu'au cours des 12 derniers mois, le sérogroupe STEC O26 représentait 52% (N = 30) des sérogroupes identifiés. Même au cours des 10 années précédentes, STEC O26 était présent dans 47% des sérogroupes. Cette tendance apparaît en ligne avec la situation épidémiologique européenne dans laquelle le sérogroupe STEC O26 prédomine parmi les cas d'infection à STEC déclarés par les pays membres en 2020, comme il ressort du rapport européen sur les zoonoses.

Ce sont quelques-unes des données qui ressortent du dernier rapport du registre italien du syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le registre est coordonné par l'Institut Supérieur de la Santé et dirigé par la Société italienne de néphrologie pédiatrique (SiNePe).

mercredi 26 octobre 2022

Il était une fois une épidémie de gastro et de mauvaises pratiques d'hygiène des mains en Australie

C'est un cas assez classique avec cette «Épidémie de gastro dans une boutique de donuts à Canberra qui aurait été causée par un employé malade et de mauvaises pratiques d'hygiène des mains», source abc.netau du 26 octobre 2022.

Une investigation d'ACT Health a révélé qu'un employé malade a probablement causé une épidémie de gastro-entérite (gastro) dans un boutique de donus à Canberra l'année dernière.

Points clés
- Un rapport a révélé que le manque d'hygiène des mains d'un employé a probablement causé l'épidémie.
- Au moins 215 personnes ont été infectées, mais l'étendue complète est inconnue.
- Une personnes a été hospitalisée, mais sa réaction grave a été attribuée à ses antécédents médicaux.

L'investigation a révélé que la maladie était causée par la propagation du norovirus, un virus qui provoque souvent une gastro et se propage par contact direct avec une personne infectée ou par l'ingestion de matières fécales ou de particules de vomi d'une personne infectée.

Il n'a été trouvé aucun rapport de symptômes gastro-intestinaux de la part des clients dans le magasin, ce qui rend peu probable qu'un client malade soit la cause de l'épidémie, et il a été également noté que les manipulateurs d'aliments sur place n'avaient pas fourni d'échantillons de selles pour analyses.

Le rapport indique qu'il y avait des preuves recueillies sur place «suggérant une contamination fécale», et que la propagation du virus était très probablement le résultat d'un employé porteur du virus.

Bien qu'il s'agisse de l'une des plus grandes épidémies d'origine alimentaire jamais étudiées par l'ACT, le rapport indique que le nombre total de personnes touchées par l'épidémie de norovirus était inconnu, car il est peu probable que tous les cas aient été signalés.

Sur les 301 personnes interrogées par ACT Health après avoir mangé quelque chose de l'entreprise, 215 ont déclaré avoir ressenti des symptômes gastro entre le 20 et le 24 novembre 2021.

Les 215 personnes symptomatiques avaient toutes mangé un donut de l'entreprise, qui vendait également d'autres produits préparés hors du site.

Une personne est tombée malade le jour où elle a mangé son donut et a été hospitalisée en raison de la gravité de sa maladie.

Le rapport a égale dement révélé que pendant l'épidémie, l'entreprise a préparé 192 donuts sur le lieu de travail. L'investigation a utilisé cela pour déterminer si une saveur particulière de donut était à critiquer.

Il a été révélé qu'il n'y avait pas de saveur plus susceptible d'entraîner une infection, mais les personnes qui mangeaient des donuts fourrés – contenant de la crème, de la crème anglaise, de la confiture, du caramel ou du Nutella – avaient une probabilité plus élevée d'infection.

Le rapport suggérait que cela résultait de donuts remplis nécessitant plus de manipulation par un membre du personnel soupçonné d'avoir propagé la maladie.

L'OMS identifie des pathogènes fongiques potentiellement mortels

«L'OMS identifie des pathogènes fongiques potentiellement mortels», source article de Chris Dal dans CIDRAP News du 25 octobre 2022.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le 25 octobre sa toute première liste de «pathogènes prioritaires» fongiques, identifiant 19 champignons qui sont apparus comme des menaces importantes pour la santé publique en raison de leur capacité à provoquer des infections invasives graves et de leur résistance croissante aux antifongiques.

Bien que les données sur la prévalence des infections fongiques invasives et les schémas de résistance aux antifongiques soient rares et que l'on en sache peu sur certains de ces pathogènes, les responsables de l'OMS affirment que de nouvelles preuves suggèrent que l'incidence et l'étendue géographique des maladies fongiques augmentent en raison du changement climatique et de l'augmentation des voyages mondiaux. La pandémie de la COVID-19 a également mis en lumière le problème, l'incidence signalée d'infections fongiques invasives augmentant chez les patients hospitalisés atteints de COVID.

En outre, la population la plus exposée aux infections invasives causées par ces pathogènes, notamment les patients cancéreux, les personnes vivant avec le VIH/sida, les receveurs d'organes et d'autres patients immunodéprimés, est en augmentation.

Les responsables de l'OMS craignent que le nombre limité de médicaments antifongiques, le manque de diagnostics rapides et sensibles et les ressources financières limitées consacrées aux infections fongiques n'entravent la capacité de détecter et de répondre au problème croissant. Ils espèrent que la liste des pathogènes fongiques prioritaires pourrait avoir un impact similaire à celui du document sur lequel elle a été modélisée - la liste 2017 de l'OMS des pathogènes bactériens prioritaires.

Nous voulons que ce rapport catalyse la recherche et le développement sur de nouveaux antifongiques et de nouveaux diagnostics sur les maladies fongiques», a dit Haileyesus Getahun, directeur de la coordination mondiale de la résistance aux antimicrobiens (RAM) à l'OMS, lors d'un point de presse.

Il a ajouté que l'identification de ces 19 pathogènes fongiques parmi des milliers de champignons aidera à orienter les efforts de recherche et à orienter les investissements publics et privés indispensables dans les traitements et les diagnostics.

Actuellement, les infections fongiques reçoivent moins de 1,5% de tous les financements de recherche sur les maladies infectieuses.

Focus sur les infections fongiques invasives
Comme le rapport de 2017 sur les pathogènes bactériens prioritaires, le document est divisé en trois catégories en fonction de l'impact sur la santé publique et/ou du risque émergent de résistance aux antifongiques : priorité critique, élevée et moyenne, avec une note indiquant que certains des pathogènes pourraient être plus préoccupants. dans les régions où elles sont endémiques. Pour chaque catégorie, la résistance aux antifongiques était le critère le plus important, suivi de l'incidence annuelle, de la morbidité et de la mortalité.

Parmi les champignons du groupe prioritaire critique se trouve Candida auris, la levure multirésistante qui a été découverte pour la première fois au Japon en 2009 et qui s'est depuis propagée dans le monde entier. Les infections invasives causées par C. auris, qui se propage facilement dans les établissements de santé et, dans certains cas, résiste à toutes les classes de médicaments antifongiques, sont mortelles chez 53% des patients.

Une autre espèce de Candida qui a reçu une priorité critique est Candida albicans, qui est commune dans la bouche, la gorge, l'intestin, le vagin et la peau, mais peut provoquer une maladie grave lorsqu'elle envahit d'autres tissus.

Figurent également dans le groupe prioritaire critique Crytptococcus neoformans, une levure pathogène qui vit dans l'environnement et peut provoquer de graves infections après avoir été inhalée, et Aspergillus fumigatus, une moisissure environnementale qui peut provoquer de graves infections pulmonaires et constitue une menace particulière pour la fibrose kystique, la grippe , et les patients atteints de la COVID-19.

Parmi les champignons répertoriés comme hautement prioritaires figurent trois autres espèces de Candida (Candida glabrata, Candida tropicalis et Candida parapsilosis), Histoplasma spp. et Mucorales (un grand groupe de champignons composé de différents genres). Le groupe de priorité moyenne comprend Scedosporium spp., Candida krusei et Coccidioides spp., qui causent la fièvre de la vallée.

La plus grande préoccupation avec ces pathogènes est lorsqu'ils pénètrent dans la circulation sanguine, en particulier chez les patients gravement malades et immunodéprimés. Carmem Pessoa-Silva, chef d'équipe de l’AMR à l'OMS, a souligné la présence d'espèces de Candida dans les trois groupes, notant la capacité du champignon à provoquer des infections mortelles du sang.

«La mortalité attribuable aux infections du sang à Candida est très élevée», a-t-elle dit. «Les chiffres varient selon les études, mais c'est presque toujours au-dessus de 30%.»

En raison de la mortalité estimée élevée et du besoin de plus de données, Pessoa-Silva a dit que l'OMS avait commencé à surveiller l'incidence des infections à Candida dans le sang dans 23 pays. Elle a également dit que le système mondial de surveillance de la résistance et de l'utilisation des antimicrobiens (GLASS pour Global Antimicrobial Resistance and Use Surveillance System) de l'OMS collectera bientôt des données sur la résistance des isolats d'infections sanguines à Candida, qui sont devenues de plus en plus résistantes aux quatre classes de médicaments antifongiques (azolés, échinocandines, polyènes et pyrimidines) actuellement utilisé en pratique clinique.

«Pour la plupart des pathogènes critiques et hautement prioritaires, les options de traitement sont limitées et très toxiques», a-t-elle dit.

Pessoa-Silva a dit qu'en plus d'une surveillance accrue et du développement antifongique, une plus grande capacité de laboratoire et de meilleurs outils de diagnostic sont aussi désespérément nécessaire. Elle a noté que parce que les infections fongiques invasives ont souvent des symptômes similaires aux infections bactériennes, les patients sont souvent mal diagnostiqués et sont traités avec des antibiotiques au lieu d'antifongiques.

Un problème One Health
Les responsables de l'OMS ont également souligné le fait que l'émergence de pathogènes fongiques résistants en tant que menace mondiale pour la santé publique est un problème d’une seule santé, motivé en partie par l'utilisation inappropriée d'antifongiques dans l'agriculture. Par exemple, le rapport note que l'utilisation généralisée des azolés comme fongicides pour protéger les plantes contre les infections fongiques a contribué à l'augmentation des taux d'infections d’A fumigatus résistantes aux azolés chez l'homme. Les azolés sont le traitement de première intention de l'aspergillose invasive.

Gethun a dit que les organisations quadripartites (l'OMS, la FAO, l'Organisation mondiale de la santé animale et le Programme des Nations Unies pour l'environnement) ont commencé à prendre des mesures pour identifier les antifongiques essentiels à la santé humaine et élaborer des stratégies pour garantir qu'ils ne sont pas utilisés de manière inappropriée dans l'agriculture.

Les responsables de l'OMS ont dit que bien qu'il existe d'importantes lacunes dans les connaissances sur le fardeau mondial des pathogènes fongiques invasifs, il est important de «sonner l'alarme» maintenant et de commencer à stimuler les investissements de recherche ciblés et les interventions de santé publique. Hatim Sati, responsable technique de la division RAM de l'OMS, a dit que si une chose a été apprise de la pandémie de COVID-19, c'est que si vous pouvez faire quelque chose dès le début pour informer la réponse de santé publique, cela devrait être fait.

«Nous n'avons pas besoin d'attendre que les choses soient catastrophiques pour agir», a-t-il dit.

La peste porcine africaine est-elle également transmise par les aliments pour animaux ?

La peste porcine africaine (PPA) s'est propagée en Europe et d'autres parties du monde ces dernières années et est devenue une panzootique (maladie animale sévissant dans le monde entier). Étant donné que l'agent pathogène peut être très stable dans l'environnement, on soupçonne que le virus pourrait également être transmis aux troupeaux de porcs domestiques via des aliments, l'eau et d'autres matières telles que la litière des animaux. Jusqu'à présent, il n'y a aucune preuve empirique de cela. Sur la base d'hypothèses théoriques, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu qu'il existe un faible risque que certains aliments pour animaux et cultures contiennent des virus de la peste porcine africaine. Cependant, il existe de grandes incertitudes dues au manque de données scientifiques. Certaines de ces lacunes dans les connaissances doivent maintenant être comblées dans le cadre d'un projet de recherche international.

Le projet de recherche financé par l'EFSA implique l'Institut Friedrich Loeffler (Institut fédéral de la santé animale, FLI), l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) et le Statens Veterinärmedicinska Anstalt (SVA) suédois. En collaboration avec les partenaires suédois, des virologues du FLI et des experts en aliments du BfR étudieront la stabilité des virus de la peste porcine africaine sur divers aliments et matériaux de la litière dans des conditions de stockage pratiques.

Avant le début de l'étude, le BfR et le FLI ont évalué conjointement les découvertes scientifiques connues sur les aliments pour animaux en tant que source d'infection dans une étude de la littérature. L'étude a également pris en compte l'influence des aliments pour animaux et des litières sur la stabilité des virus de la peste porcine africaine. L'influence de la transformation, du transport et du stockage sur une éventuelle contamination des aliments par le virus de la peste porcine africaine a également été prise en compte.

Les experts ont conclu que pour les sous-produits transformés, par exemple, céréales, farines d'extraction et aliments composés pour animaux, on peut supposer que le virus de la peste porcine africaine sera très probablement inactivé pendant la transformation. Bien qu'une recontamination par le virus après le processus de fabrication puisse se produire, ce scénario est supposé peu probable selon les principes généraux d'hygiène et de HACCP.

Cependant, la transmission du virus dans les élevages de porcs domestiques ne peut être exclue pour certaines catégories d'aliments pour animaux telles que les matières premières non transformées et nourries directement.

Les enquêtes actuellement prévues dans le projet de recherche des trois institutions sont nécessaires de toute urgence afin de générer des données supplémentaires sur les influences sur la survie et la transmission des virus de la peste porcine africaine lors de la transformation et du stockage dans les aliments pour porcs domestiques.

De plus amples informations sur la peste porcine africaine (PPA) sont disponibles sur le site Internet du BfR :
- BfR Communication 036/202 : African Swine Fever - No Hazard to Humans.
- Foire aux questions sur la peste porcine africaine.

La Basse-Saxe et la sécurité des aliments

On ne parle pas assez de la Basse Saxe dans les articles sur la sécurité des aliments. La Basse-Saxe est en haut à gauche quand vous regardez une carte de l'Allemagne. Et bien, on a tort, en voici ci-après deux exemples ...

«Hygiène dans les abattoirs : Listeria présent sur les surfaces et les siphons de sol ?», source Lower Saxony State Office for Consumer Protection and Food Safety (LAVES).

LAVES a analysé des prélèvements de l'environnement de fabricants, des manipulateurs et des transformateurs de viande et de produits carnés pour Listeria monocytogenes.

En tant que cause d'infections d'origine alimentaire, Listeria monocytogenes peut provoquer une maladie humaine potentiellement mortelle appelée la listériose.

Extrêmement adaptables aux conditions environnantes, Listeria est omniprésent et peut donc facilement pénétrer et se propager dans les installations de production alimentaire.

Une fois Listeria installée dans une installation de production alimentaire, certaines souches sont extrêmement difficiles à éliminer (processus long).

Des mesures contre Listeria doivent être prises en amont dans les entreprises concernées afin de minimiser le risque pour les consommateurs. Il est essentiel de suivre de bonnes pratiques de fabrication et d'hygiène.

Résultats de l'enquête
En 2021, des échantillons environnementaux ont été testés pour Listeria monocytogenes dans le cadre de la surveillance officielle de l'hygiène dans les abattoirs et les usines de transformation de la viande (article 5 du règlement (CE) n°2073/2005). Les surfaces avec et sans contact alimentaire, y compris les siphons de sol, ont été prélevés.

Les résultats montrent que la présence de ces germes dans des prélèvements environnementaux n'est pas rare. 52% des 71 ensembles de prélèvements examinés étaient positifs. Les ensembles des prélèvements comprenaient entre 5 et 40 prélèvements individuels.

Commentaire
Le souci de cette enquête sur Listeria est qu’elle ne dit pas ce qui a été fait comme actions correctives ...

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Par ailleurs, en Basse Saxe toujours, «Nous avons un système de contrôle efficace», selon la ministre Barbara Otte-Kinast en présentant le rapport 2021 sur la protection des consommateurs.

«La Basse-Saxe a un niveau élevé de protection des consommateurs. Nous le devons aux actions constantes des autorités. Les autorités de surveillance municipales, ainsi que l'Office national de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire de Basse-Saxe (LAVES), garantissent l'efficacité de notre système de contrôle».

Selon le ministre, en 2021, il y avait des objections à 50% de toutes les inspections alimentaires. Environ la moitié d'entre eux étaient des non-conformités de l'hygiène de l'entreprise, y compris des défauts structurels. En outre, environ un cinquième étaient des lacunes dans l'auto-surveillance opérationnelle et 16 % étaient des erreurs d'étiquetage. « Avec environ 46 650 contrôles, il n'y a eu que 501 amendes et 150 poursuites pénales. Cela montre à quel point la proportion de non-conformités graves est faible», a déclaré la ministre. Cependant, le rapport sur la protection des consommateurs attire également l'attention sur les risques et la criminalité liés à l'alimentation. Des contrôles prioritaires ont révélé que l'hygiène dans la production de sushis pouvait être améliorée dans certains cas. Les prélèvements de la glace à la vanille a montré que de la «vraie vanille bourbon» y était annoncée, bien qu'un substitut moins cher ait été utilisé. 

Commentaire
Heureusement que la ministre indique que «La Basse-Saxe a un niveau élevé de protection des consommateurs.»