mardi 26 décembre 2023

Tahiti : 10 cas d'intoxication alimentaire après le dernier Matavaa, le festival des arts des îles Marquises

«Raplaplas après un tāmā’ara'a au Matavaa», source Tahiti infos du 23 décembre 2023
. c’est un article où les gastros sont des intoxications alimentaires, la frontière étant très très mince ...

Le Bulletin de surveillance sanitaire diffusé ce jeudi relève des cas d’intoxication alimentaire survenus lors d’un repas commun au dernier Matavaa, le festival des arts des îles Marquises.

C’est une information qui sort un peu du lot, dans le dernier Bulletin de veille sanitaire, et qui vient ternir quelque peu aussi ce qui, jusqu’alors, avait pu donner un air bucolique, voire enchanteur, au dernier Matavaa, le festival bisannuel des arts des îles Marquises qui s’est tenu du 16 au 20 décembre à Nuku Hiva.

Le réseau sentinelle s’appuie sur les observations de médecins et infirmiers référents et sur les données des structures de santé publique. Selon les éléments ainsi remontés jusqu’à la Direction de la santé, au cours du festival des Marquises, dix cas de gastroenterites aiguës, dont un ayant nécessité une hospitalisation courte, sont survenus et font suspecter une toxi-infection alimentaire collective suite à un repas commun, estime le dernier bulletin de veille sanitaire. Il précise : «Aucune coproculture n’a été effectuée chez les patients. L’analyse des plats témoins de la cuisine collective a mis en évidence des germes susceptibles d’être en cause (Bacillus cereus et Clostridium perfringens) mais en quantité inférieure au seuils pathogènes. Cependant, une rupture de la chaîne du froid ou de la liaison chaude entre le service et la consommation des plats par les malades pourrait être la cause de ces intoxications.» Mis à part cela, le festival n’a donné lieu à aucun autre événement sanitaire notable.

Le réseau sentinelle montre au demeurant sur l'ensemble du territoire une stabilisation du nombre de consultations pour syndrome de gastro-entérites aiguës, en semaine 50. Du 11 au 17 décembre, on note ainsi autour de 120 consultations avec un taux de 4% des visites pour un syndrome gastro-entérite aiguë (GEA). «Le réseau sentinelle montre une stabilisation du nombre de consultations pour syndrome GEA. Le rotavirus, les Salmonella et Campylobacter sont les principaux germes identifiés.»

Les autorités de santé profitent de cet incident bénin au Matavaa 2023 pour rappeler la nécessité de conserver les plats préparés soit au froid (> 4°C), soit au chaud (> 65°C) et de les consommer rapidement par la suite. Des mesures de précautions que le bulletin rappelle à dessein en cette période de fêtes de fin d’année.

Commentaire
En fait, les plats au froid sont à conserver à moins de 4°C !
Il me semble que les gastro-entérites aiguës à Salmonella et Campylobacter soient des intoxications alimentaires ...

Police sanitaire unique, tenez bons, les renforts arrivent !

Selon le ministère de l’Agriculture du 18 décembre 2023, «Réforme de la sécurité sanitaire des aliments : la police sanitaire unique de l’alimentation pleinement effective au 1er janvier 2024.»

… certains contrôles et prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et de contrôle seront délégués à des opérateurs publics et privés afin d’accroître l’action de l’État en matière de protection des consommateurs :

- dans les établissements effectuant de la remise directe au consommateur (distribution, métiers de bouche, restauration commerciale, marchés...) ;

- pour les contrôles de l’effectivité de la mise en œuvre des retraits et des rappels dans les points de vente à la suite d’alertes sanitaires ;

- pour une partie des prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle.

Le blog est en mesure de vous informer que les renforts arrivent ...

A l’issue d’un appel à candidatures publié en mai 2023 et d’un processus de sélection, les organismes suivants ont été retenus en région Auvergne-Rhône-Alpes :

- le BUREAU VERITAS EXPLOITATION pour la réalisation des inspections dans le secteur de la remise directe au consommateur, ainsi que pour les contrôles de l’effectivité des retraits et rappels suite à alerte sanitaire,

- le groupement momentané d’entreprises constitué du GIP TERANA, du LDA 01 et du LIDAL, dont le mandataire est le GIP TERANA, pour la réalisation de prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et de contrôle.  
Source préfecture du Puy de Dôme du 15 décembre 2023, «Mise en place d’une police unique sanitaire des aliments – délégation à des organismes tiers».

Le blog a tenté de verifier si l’information est aussi présente dans quelques départements témoins, Finistère, Val d’Oise, Hérault, Indre et Loire, Gard, Nord, Rhône, Val de Marne, Deux Sèvres, Seine Saint-Denis, Loire et Cher, Bouches du Rhône, mais sans succès …
A suivre ...

On lira ce passage d'un communiqué de la DGCCRF du 15 décembre 2023, une sorte de requiem ...

Dorénavant, l’ensemble des questions relatives à la sécurité des aliments, et notamment la gestion des crises sanitaires ou des contaminations à l’origine d’intoxications, de TIAC (toxi-infection alimentaire collective), de maladies, voire, dans de plus rares cas, de mortalité relèveront de la gestion de la DGAl. Les missions de sécurité et de loyauté des produits alimentaires étant parfois étroitement liées, les deux administrations veilleront donc à coopérer étroitement dans l’intérêt des consommateurs.

Amen. 

Commentaire
L’histoire ne dit pas ce qu’il se passera en cas de conflit d’intérêt ; un opérateur alimentaire sous contrat avec Veritas contrôlé de façon indépendante par la nouvelle police unique sanitaire composée d'un supplétiste Veritas ?

Complément
Le message n'est pas toujours passé ...

Canada : L'épidémie liée aux melons cantaloups a fait un nouveau décès. La liste des patients continue de s'allonger

«L’épidémie liée aux melons cantaloups au Canada a fait un nouveau décès. La liste des patients continue de s'allonger», source article de Coral Beach du 22 décembre 2023 paru dans Food Safety News.

Le nombre de personnes malades suite à une éclosion d'infections à Salmonella attribuée au cantaloup est en augmentation au Canada.

Il y a maintenant 164 patients confirmés en laboratoire, contre 129 patients signalés le 7 décembre par l'Agence de la santé publique du Canada. Une personne supplémentaire est décédée, ce qui porte le nombre total de décès à sept.

L'épidémie est liée à une épidémie aux États-Unis où 302 personnes sont tombées malades et quatre sont décédées.

Dans les deux pays, des personnes sont tombées malades entre la mi-octobre et la mi-décembre. L’épidémie est considérée comme en cours et les enquêteurs s’efforcent toujours de retrouver d’autres victimes.

Dans les deux pays, les très jeunes enfants et les personnes âgées ont été les plus durement touchés. Au Canada, 36% des victimes sont des enfants de cinq ans ou moins et 45% sont des personnes de 65 ans et plus.

Un certain nombre de rappels ont été lancés dans les deux pays, deux rappels étant essentiels aux épidémies. Les melons cantaloups entiers des marques Malichita et Rudy en provenance du Mexique semblent être à l'origine du problème et ont été rappelés aux États-Unis et au Canada. Cependant, des rappels supplémentaires de produits de melons cantaloup fraîchement découpés, y compris des produits à base de fruits mélangés, font également l'objet d'un rappel car ils contiennent du melon cantaloup des marques Malichita et Rudy.

Aux États-Unis, les produits à base de cantaloup rappelés sont répertoriés ici.

Au Canada, les listes des cantaloups rappelés peuvent être retrouvées ici en faisant défiler vers le bas sous le rappel individuel.

Premier rappel de Noël !

Qui peut donc bien vouloir informer d’un rappel le jour de Noël ?

La Food Standards Agency publie sa dernière mise à jour du 25 décembre 2023 à propos de Route des Terroirs recalls Morbier Maison Monts & Terroirs Chalet De Vevy Cheese because of contamination with E. coli.

Route des Terroirs procède au rappel de fromage au lait cru de vache, Morbier de marque Maison Monts & Terroirs du Chalet de Vevy car E. coli producteurs de shigatoxines a été retrouvé dans certains lots de ce produit.
19 pays ont été concernés par ce rappel selon par la notification au RASFF de l’UE du 13 décembre 2023 par la France concernant la présence de STEC dans du fromage au lait cru de France (Le Morbier est cité dans la notification à plusieurs reprises).

Signalons aussi que cette notification au RASFF de l’UE n’est pas la seule concernant du Morbier.
Deux mois auparavant, le 13 octobre 203, il y a eu une notification par les Pays-Bas au RASFF de l’UE concernant du Morbier de France pour cause de présence de STEC.
Un rappel a eu lieu aux Pays-Bas le 18 octobre 2023 et une distribution a été rapportée dans 16 pays, étonnant, non ?

S’agit-il de la mème entreprise que celle du mois de décembre ? Bien entendu, nos autorités ne manqueront pas de nous le dire (humour). ce qui semble certain est qu'il s'agit du même fromage ...

Quand Listeria et listériose font l’actualité

Il y a eu 46 produits alimentaires rappelés depuis le 1er décembre 2023 pour cause de présence de Listeria monocytogenes, mais nos médias, en ces jours de fêtes de Noël, 23 et 24 décembre, n’ont retenu que du saumon fumé de Norvège, étonnant, non ?

Cela me rappelle un article du blog de 2020 qui traitait de Listeria ou listériose ?
Vous lirez cela, «On dit que l'histoire ne se répète pas et pourtant, souvent des amalgames ont parfois la vie dure !»

L’actualité dicte les titres de la presse et en cette période plutôt ‘calme’ le saumon fumé et Listeria ont, semble-t-il fait le reste.

Cela étant, ce produit, saumon fumé Norvège tranché machine de marque SAS Le Fumoir, a été rappelé assez tardivement, le 22 décembre 2023, avec une date de début de commercialisation du 5 décembre 2023.

L’avis de rappel précise :
- Motif du rappel : Présence Listeria monocytogenes
- Risques encourus par le consommateur : Listeria monocytogenes (agent responsable de la listériose)

Voici quelques uns des titres de la presse retrouvés dans Google actualités en ce jour de Noël :
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France
- Rappel national d'un saumon fumé pour soupçons de contamination à la listeria
- Risque de listériose : rappel d'un lot de saumon fumé de Norvège
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France en raison de risque de listériose
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France pour un risque de contamination à la listeria
- Risque de listériose : Rappel d’un lot de saumon fumé de Norvège
- Consommation - Risque de contamination à la listeria : du saumon fumé rappelé dans toute la France
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France pour des risques de listériose
- Rappel produit : du saumon fumé en tranches rappelé dans toute la France à la veille des fêtes de Noël
- Saumon fumé : les produits de la marque Le Fumoir font l'objet d'un rappel national pour soupçon de contamination à ...
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France en raison des risques de contaminations à la listéria
- Rappel produit : ne consommez surtout pas ce saumon fumé, il est contaminé par la listeria
- Saumon fumé, fromages, charcuterie...
- Risque de listériose. Du saumon fumé rappelé dans toute la France
- Rappel de saumon fumé Norvégien Sas le Fumoir en raison de la présence de listeria
- Salade de Noël au saumon fumé, la recette fraîche
- Rappel produit : du saumon fumé possiblement contaminé à la listeria
- Soupçons de listeria : du saumon fumé à ne pas consommer
- Rappel produit : un saumon fumé vendu dans toute la France présente un risque de listériose
- Du saumon fumé rappelé dans toute la France : le produit présente un risque de listériose
- Risque de listériose : du saumon fumé vendu dans toute la France est rappelé

dimanche 24 décembre 2023

Joyeuses fêtes, de la part du préfet du Val d'Oise

Il n’y a pas beaucoup de préfets, qui ont cette délicatesse, et pour tout dire, parmi mon pannel, je n’en ai vu aucun. La légende du Val d’Oise, le préfet du 95, a un vrai fan club, et avec ses vœux, il est agréable de constater que ses actions dans le domaine de l'hygiène ont recueilli des commentaires unanimes de satisfaction, que demander de plus, il fait vraiment le job et c’est ça qui change tout !
Commentaires d’internautes
- Merci vous êtes les meilleurs, vous avez fait un boulot remarquable, j’aurais aimé que le préfet de mon département fasse de même mais malheureusement…
- Merci au CM du préfèt, on aimerait en avoir d’autres, surtout pour le préfet 33.
Pour 2024 donner des conseils au préfet 92 pour les restaurants et l’hygiène merci
- merci pour les travaux des fast food
- Merci pour les travaux
- Merci les boss
- Meilleurs Voeux à tous ! Très sincèrement heureuse de voir mon département natal si bien administré.
- Belles fêtes à vous cher CM ! Bravo pour votre réactivité tout au long de l'année. Il fallait bien du courage pr suivre les activités d'un préfet aussi dynamique.
- Merci CM de la préfecture du Val-d’Oise, passe aussi de bonnes fêtes
- Bonnes fêtes et hâte de voir les prochains crasseux de 2024 ; merci pour votre boulot , vous sauvez des vies
- Merci beaucoup monsieur le préfet. Bonnes fêtes à vous aussi et à toute votre équipe.

samedi 23 décembre 2023

L'intoxication alimentaire massive au repas de Noël d'Airbus est dans l'attente des résultats de l'investigation

Cet article, ci-après, fait un peu la synthèse de ce qu’on sait, et en fait, on ne sait pas grand-chose, même s’il se termine par une note d’humour toute britannique. Les chiffres des personnes malades oscillent entre des centaines, 700 et plus de 700, c’est dire l’étendue de l’intoxication ...

«Personne n'y a échappé» : intoxication au repas de Noël d'Airbus, 700 invités malades», source L’Indépendant du 23 décembre 2023.

En trinquant ce 14 décembre à l'occasion du traditionnel repas de Noël d'entreprise, les 2600 employés d'Airbus Atlantic réunis à l'usine de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) ne croyaient pas si bien dire.

Pas d'huîtres
En effet, le festin a viré au cauchemar avec de nombreux convives victimes d'une intoxication alimentaire. Les 700 (!) malades présentant «des signes cliniques de vomissements ou diarrhées dont la grande majorité dans les journées du 15 et 16 décembre», selon l'Agence Régionale de Santé (ARS) des Pays de la Loire, citéé par Midi Libre. «Personne n’y a échappé», témoigne une invitée dans les colonnes de Ouest France.

L'ARS qui a d’ailleurs ouvert une enquête. L'objectif : déterminer ce qui a provoqué cette infection.

À première vue, les huîtres ne seraient pas en cause, puisqu'il n'y en avait pas au buffet. Les fromages ont été pointés du doigt sur les réseaux sociaux, selon Le Figaro. L'hypothèse d'un virus de gastro-entérite est avancée. L'ARS a effectué les prélèvements. Les résultats des analyses auront le dernier mot.

Cerise sur le gâteau, rien ne vaut un tweet de la perfide Albion, humour ...

La lumière bleue antimicrobienne peut-elle contribuer au développement de résistances ?

Un criblage de 4 000 mutants monogéniques de E. coli a révélé 64 gènes protecteurs de la lumière bleue pouvant être impliqués dans la tolérance ou la résistance au traitement par la lumière. En savoir plus dans cette étude parue dans Microbiology Spectrum, une revue de l’ASM, «Can antimicrobial blue light contribute to resistance development? Genome-wide analysis revealed aBL (antimicrobial blue light)-protective genes in Escherichia coli».

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de décembre 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de décembre 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie
Prévalence élevée de Clostridium perfringens virulent, multirésistant et formant des biofilms : Au total, 280 échantillons de viande, de contenu intestinal, d’eau et d’écouvillons passés sur les mains ont été analysés pour détecter la contamination par Clostridium perfringens. L’occurrence globale de C. perfringens atteignait 22,5%. Presque tous les isolats (95,24%) étaient multirésistants et 68,25% d’entre-eux formaient des biofilms. Foods, 7 pages. (20.11.2023).

Formation de biofilms et survie à la dessiccation de Listeria monocytogenes : Cette étude visait à caractériser la croissance et la diversité dans un cocktail de souches de L. monocytogenes pendant la formation d’un biofilm sur du chlorure de polyvinyle (PVC) et de l’acier inoxydable, en l’absence et en présence de différents microbiotes de l’environnement. Les résultats montrent qu’après un nettoyage et une désinfection, L. monocytogenes est capable de former des biofilms mono-espèce et multi-espèces sur le PVC avec une grande diversité de souches. IntJFoodMicr, 10 pages. (30.11.2023).

Listeria monocytogenes dans des aliments d’origine végétale prêts-à-consommer : Des échantillons de sandwichs végétariens et végétaliens, de mélanges de légumes à feuilles fraîchement coupés et de salades multiingrédients ont été collectés sur le marché belge afin d’analyser la prévalence de L. monocytogenes (par ex. pour 25 g de nourriture). L. monocytogenes n’a pas été détectée dans les échantillons de sandwiches (0 sur 51 lots), tandis qu’elle a été mise en évidence dans 1 lot de légumes à feuilles fraîchement coupés sur 51 et dans 6 lots de salades multi-ingrédients sur 48. IntJFoodMicr 1 page. (25.11.2023).

Des lacunes en matière de sécurité des aliments dans l’agriculture en milieu contrôlé aux États-Unis : Un article a mis en évidence les lacunes et les besoins qui doivent être comblés en matière de sécurité des aliments dans le secteur de l’agriculture en milieu contrôlé. Des recherches doivent être menées en particulier dans les domaines de l’eau, des semences et des substrats sans sol, ainsi que de la conception hygiénique, du nettoyage et de la désinfection. FoodSafetyMag, 3 pages. (23.11.2023). Publication originale : JFoodProt.

Influence des nouvelles sources d’alimentation sur la sécurité des aliments : L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié un résumé des conclusions d’une récente rencontre sur les aspects techniques et la réflexion prospective concernant les nouvelles sources d’alimentation et les nouveaux systèmes de production. La rencontre avait pour objectif d’évaluer les questions de sécurité des aliments liées aux produits alimentaires d’origine végétale, aux nouvelles applications de la fermentation de précision et à l’impression 3D alimentaire, ainsi que d’illustrer, par le biais d’un exercice de prospective, ce à quoi pourrait ressembler les nouveaux aliments et les nouveaux systèmes de production dans le futur. FoodSafetyMag, 5 pages. (05.12.2023). Publication originale : FAO.

Priorités de l’industrie des produits frais concernant la sécurité des aliments : Actuellement, il n’existe pas de vision globale claire des priorités définies par les membres de la communauté industrielle concernant la sécurité des aliments dans la chaîne d’approvisionnement des produits frais. Dans le cadre d’une étude, 281 participants ont classé 24 priorités en matière de sécurité des produits frais. La santé et l’hygiène, la formation, l’hygiène après la récolte, la traçabilité et l’assainissement des récoltes ont été classées parmi les cinq premières priorités en matière de sécurité des aliments. JFoodProt, 15 pages. (28.10.2023).

Bacillus cereus sensu lato isolé dans des baies crues et des produits à base de baies : On estime que Bacillus cereus est responsable de 1,4 à 12% de toutes les intoxications alimentaires dans le monde. Une étude récente s’est penchée sur le potentiel toxigène de 181 isolats de B. cereus récupérés sur différents types de baies et de produits à base de baies (fraises, framboises, mûres et myrtilles) en évaluant la présence de gènes d’entérotoxines (hblA, hblC, hblD, nheA, nheB, nheC et cytK) et d’un gène de céréulide synthétase (ces), une toxine émétique. Vingt-trois profils toxigéniques ont été trouvés. Foods, 11 pages. (03.11.2023).

Streptococcus suis dans la viande de porc : Les autorités sanitaires thaïlandaises recommandent vivement de ne pas consommer de porc cru ou pas assez cuit. Le département de contrôle des maladies a signalé qu’entre janvier et novembre 2023, 500 cas d’infection à Streptococcus suis se sont déclarés dans plusieurs provinces et 24 décès ont été constatés. Les patients ont déclaré avoir mangé du porc cru ou pas assez cuit, des repas contenant du sang de porc et avoir travaillé avec des animaux potentiellement infectés. ProMed, 3 pages. (05.11.2023). Publication originale : FSN.

Interaction entre les agents pathogènes et les produits prêts-à-consommer : Une étude récente publiée dans la revue Food Microbiology rassemble la preuve des interactions entre les bactéries entériques pathogènes et les fruits et légumes prêts-à-consommer. MedNewsToday, 5 pages. (06.11.2023). Publication originale : Food Microbiol.

Présence de Salmonella dans les insectes d’élevage : Les insectes constituent une source d’alimentation durable et riche en protéines. Il convient d’étudier et de réaliser un monitoring de la présence et de l’impact des pathogènes dans cette nouvelle chaîne d’approvisionnement, comme cela se fait pour les autres animaux de rente. Les sérovars de Salmonella Wandsworth et Stanley n’ont été isolés que dans un seul échantillon de grillons prêts-àconsommer. Une deuxième étude a permis de détecter des unités taxonomiques opérationnelles (OTU) liées à S. enterica dans des farines de grillons et de vers de farine. Aucune étude utilisant des mises en culture n’a mis en évidence de Salmonella dans les vers de farine. IntJFoodMicr, 10 pages. (09.11.2023). Voir aussi FSN.

Propagation de Salmonella Infantis multirésistante le long de la chaîne agroalimentaire : Récemment, une augmentation des cas de Salmonella Infantis multirésistantes porteuses des gènes blaCTX-M impliqués dans la résistance aux céphalosporines de troisième génération a été constatée dans l’UE. En Italie centrale, une étude a signalé la présence de souches de S. Infantis hébergeant des plasmides de type pESI, porteurs des gènes blaCTX-M1, à différents points d’échantillonnage le long de la chaîne agroalimentaire. Les résultats d’analyse ont confirmé la présence de plasmides de type pESI dans 97% des 35 échantillons prélevés. Au total, 118 gènes de virulence ont été identifiés dans les isolats hébergeant le plasmide de type pESI. IntJFoodMicr, 10 pages. (17.11.2023).

Chimie
Acrylamide et composés furanoïques dans les substituts de viande : Une étude a révélé que la teneur en acrylamide et en composés furanoïques après une cuisson à la poêle était plus importante dans les substituts de viande d’origine végétale que dans la viande conventionnelle. Si l’on considère la dose tolérable calculée par le groupe scientifique de l’EFSA sur les contaminants de la chaîne alimentaire, ces quantités ne présentent pas de risque pour la santé. Néanmoins, comme la consommation de nouveaux aliments d’origine végétale augmente, les recherches sur la formation de contaminants alimentaires dans les nouveaux aliments transformés doivent être poursuivies. FoodChem, 7 pages. (23.11.2023).

Exposition alimentaire à l’acrylamide dans les cantines espagnoles : Une étude a révélé que les pommes de terre transformées constituent la principale source d’acrylamide et que, selon la garniture choisie, le risque d’exposition peut être multiplié par plus de quatre. Le calcul de la marge des valeurs d’exposition pour les effets néoplasiques a indiqué que le risque pour la santé est important, et qu’il est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, même si l’on ne considère que le repas principal de la journée. Foods, 15 pages. (25.11.2023).

Absorption d’arsenic et accumulation dans les haricots et la laitue : Une étude s’est penchée sur l’absorption d’arsenic et son accumulation dans les haricots et la laitue. Les plantes ont ainsi été arrosée avec de l’eau contaminée par de l’arsenic à différentes concentrations. L’étude a aussi évalué le risque que présente, pour la santé humaine, la consommation de ces légumes contenant de l’arsenic. Les résultats ont montré que la concentration d’arsenic varie selon les parties de la plante, avec des concentrations plus élevées dans la laitue que dans les haricots. Environ Sci Pollut Res Int., 12 pages. (02.11.2023).

Bioaccessibilité des PFAS dans le poisson pendant la cuisson : Une étude s’est penchée sur trois types de poissons ayant différentes teneurs en matières grasses. La bioaccessibilité des PFAS pendant le traitement de cuisson (vapeur et friture) a été évaluée en utilisant une simulation gastro-intestinale in vitro. Les résultats ont révélé que la bioaccessibilité d’un PFAS individuel variait considérablement en fonction de sa structure moléculaire, allant de 26,0 à 108,1%. La cuisson peut réduire la bioaccessibilité des PFAS, et la cuisson à la vapeur est plus efficace que la friture. JAgrFoodChem, 10 pages. (20.11.2023).

Nutrition
Consommation d’aliments ultra-transformés et multimorbidité : Une étude de cohorte prospective a été réalisé dans sept pays européens auprès de 266 666 participants (dont 60% de femmes) ne présentant pas de cancer, de maladie cardiovasculaire et de diabète de type 2 au moment du recrutement. Après un suivi d’une durée médiane de 11,2 ans, les résultats montrent qu’une consommation plus élevée d’aliments ultra-transformés (∼260 g/jour sans boissons alcoolisées) est associée à un risque accru de multimorbidité comme le cancer et les maladies cardiométaboliques. Les boissons sucrées et édulcorées artificiellement, les produits d’origine animale, les sauces, les pâtes à tartiner et les condiments ont été associés à un risque accru de multimorbidité, ce qui n’est pas le cas pour d’autres produits : cela suggère qu’il faudrait réaliser des analyses plus nuancées par sousgroupes pour les aliments ultra-transformés. Lancet Reg. Health - Eur., 20 pages. (01.12.2023).

Les marqueurs d’ultra-transformation sont plus fréquents dans les produits de viande végétale : Une étude a analysé les produits de viande végétale et les produits de viande conventionnelle prélevés sur un marché allemand et il en ressort que les marqueurs d’ultra-transformation étaient plus fréquents dans les premiers que dans les seconds. L’étude a aussi mis en évidence des différences dans la composition des nutriments, les produits de viande végétale ayant une teneur plus faible en énergie, en graisses totales, en graisses saturées et en protéines, mais une teneur plus élevée en glucides, en sucres, en fibres et en sel. Les chercheurs estiment que remplacer les produits de viande conventionnelle par des produits de viande végétale pourrait avoir des effets négatifs sur la santé en raison de la prévalence plus élevée des marqueurs ultra-transformés. PHN, 25 pages. (06.11.2023).

Ingrédients adaptogènes dans les aliments et les boissons : Ces derniers temps, les consommateurs montrent plus d’intérêt pour les ingrédients adaptogènes végétaux. Un groupe pharmaceutique passe en revue la littérature sur le sujet afin de mieux comprendre les nombreux ingrédients, leurs mécanismes d’action, leur étiquetage et leurs utilisations potentielles. La prudence est de mise pour la consommation de ces ingrédients, car certains peuvent interagir avec les hormones, comme l’ashwagandha, qui a été interdit au Danemark en 2023. FSN, 2 pages. (23.11.2023). Publication originale : SLV. Informations complémentaires : VitafoodsInsight.

140 élèves malades au lycée agricole de Tulle Naves, gastro ou intoxication alimentaire ?

«140 élèves malades : le lycée agricole de Tulle Naves confronté à une sévère épidémie de gastro-entérite», source France BleuLimousin du 22 décembre 2023.

140 élèves du lycée agricole de Tulle Naves ont été pris de vomissements et de diarrhées depuis mardi, au point que l'établissement termine la semaine avec la moitié des élèves absents. Des analyses sont en cours mais la piste d'une importante épidémie de gastro-entérite est privilégiée.

Qu'est-ce qui a pu rendre autant d'élèves malades ? C'est la question que se posent de nombreux parents après une hécatombe dans les rangs du lycée agricole de Tulle Naves cette semaine. 140 élèves ont été renvoyés chez eux mardi, suite à des vomissements et diarrhées. Des symptômes évocateurs de la gastro-entérite, même si certaines familles s'interrogent aussi sur une possible intoxication alimentaire. Pour couper court aux rumeurs, des analyses sont en cours, mais c'est bien la piste d'une épidémie de gastro-entérite qui est privilégiée.

Un élève hospitalisé
Si la plupart des élèves touchés sont simplement rentrés se reposer, deux d'entre eux sont tout de même passés aux urgences et l'un a été hospitalisé en raison de la violence des symptômes. Tous vont toutefois se remettre rapidement assure l'Agence Régionale de Santé qui a lancé une enquête épidémiologique dans l'établissement. Bénédicte Galéa, la directrice adjointe de la délégation départementale de l'ARS en Corrèze rappelle qu'on est en période épidémique et que la propagation du virus est rapide dans des lieux où il a beaucoup de promiscuité.

Une analyse partagée par Dominique Culerier, la directrice du lycée agricole de Tulle Naves. Elle précise que «60% des 350 élèves de l'établissement sont internes et ils dorment dans des chambres de six.» Pour en avoir le cœur net, les analyses lancées prennent tout de même en compte toutes les hypothèses, y compris celle d'une éventuelle intoxication alimentaire. Des prélèvements ont été réalisés sur les plats témoin des repas servis mardi et mercredi. En attendant les résultats, qui doivent tomber en milieu de semaine prochaine, le ménage a été renforcé dans tout l'établissement et à l'internat.

Des précautions supplémentaires dans l'établissement
Une fête de Noël a aussi été annulée jeudi soir, pour limiter les risques de propagation de la maladie. Par ailleurs, les familles des 350 élèves ont reçu un questionnaire pour faire le point sur l'ampleur de l'épidémie, qui n'a par contre touché que très peu de personnels. Ce sont essentiellement des surveillants qui sont tombés malades. Les vacances tombent en tout cas à pic, car elles vont permettre de faire un vide sanitaire. S'il s'agit bien du virus de la gastro-entérite, il aura disparu avant la reprise des cours.

Commentaire
Intoxication alimentaire ou gastro, l’avenir le dira mais des prélèvements de selles semblent indispensables pour conclure. Ont-elles été réalisées ?
Pour ce qui est des gastro-entérites aiguës, selon Santé publique France, point au 19décembre 2023,
- Le taux d’incidence de diarrhée aiguë rapporté par le réseau Sentinelles est en hausse depuis plusieurs semaines mais se situe à un niveau d’activité faible par rapport à ceux observés habituellement en cette période
- La proportion de consultations pour GEA pour SOS Médecins est en hausse depuis plusieurs semaines mais reste proche des minimums historiques
- La proportion de passages aux urgences pour GEA est en hausse depuis plusieurs semaines et se situe entre les minimums et maximums historiques