Selon des chercheurs, des études nationales sur les maladies d'origine alimentaire sont nécessaires pour aider un pays à définir ses priorités en matière de sécurité des aliments.
Une équipe internationale a dit que des estimations nationales précises sont essentielles pour classer les maladies et les dangers dans un pays, ainsi que les aliments contribuant le plus et les interventions nécessaires pour une prévention efficace. Ce n'est que lorsque les pays savent ce qui rend les personnes malades qu'ils sont en mesure de cibler des mesures et d'allouer des ressources dans les domaines où les risques pour la sécurité sanitaire des aliments sont les plus élevés.
Le paysage actuel de la charge de la maladie reste dispersé et les chercheurs ont du mal à traduire leurs résultats en données utiles pour les décideurs politiqueset régelemntaires. Avant le COVID, de nombreux pays manquaient d'engagement politique, de ressources techniques et financières et de données pour estimer la charge des maladies d'origine alimentaire, et des scientifiques dans la revue Current Opinion in Food Science prévoyaient que ces barrières augmenteraient en raison de la pandémie.
Les études sur a charge des maladies d'origine alimentaire constituent la base de décisions éclairées en matière de gestion des risques. La charge peut être exprimée à l'aide d'indicateurs tels que l'incidence, la mortalité, les coûts sociétaux, les mesures sommaires de la santé de la population et les années de vie ajustées en fonction de l'incapacité (DALY).
Avantages de ces études
La promotion d'études nationales sur la charge des maladies d'origine alimentaire repose sur des facteurs tels que l'utilité de ces estimations pour le classement des risques, l'établissement des priorités et l'allocation des ressources pour la sécurité sanitaire des aliments; l'harmonisation des méthodologies pour comparer les estimations entre les cas de maladie, les pays et les régions et les nouvelles technologies pour réduire les coûts et faciliter la collecte de données, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
En 2015, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié les premières estimations de la charge de morbidité mondiale et régionale due à 31 dangers d'origine alimentaire en 2010. Ces dernières sont en cours de mise à jour avec de nouveaux chiffres attendus d'ici 2025. L'OMS travaille également sur une stratégie actualisée de la sécurité des aliments avec une publication en 2022.
Des études nationales pilotes ont été réalisées en Albanie, au Japon, en Thaïlande et en Ouganda. En Albanie, les travaux ont contribué à la réorganisation du système national de sécurité sanitaire des aliments.
Les Pays-Bas et le Danemark sont deux pays à l'avant-garde de la charge dans l'estimation des maladies d'origine alimentaire. Quelques autres pays ont mis en place de telles études, publiant soit des chiffres de routine, soit des rapports ad hoc avec des estimations pour des pathogènes spécifiques et des années.
Manque de données en Afrique
Le principal défi pour estimer la charge des maladies d'origine alimentaire en Afrique est le manque de données, en particulier sur l'incidence dans la population. Cette disponibilité limitée est due à des facteurs tels que le manque de capacité à générer, compiler et analyser des données, l'engagement politique limité pour renforcer les systèmes de surveillance, la compréhension limitée des avantages des études sur la charge de la morbidité et la concentration sur certaines maladies prioritaires à déclaration obligatoire.
Un projet a été lancé en 2019 en Éthiopie, au Mozambique, au Nigéria et en Tanzanie pour estimer la charge des maladies d'origine alimentaire et renforcer les systèmes de surveillance en Afrique. Les résultats amélioreront la précision des estimations dans les contextes africains. Le travail consiste à analyser des échantillons d'eaux usées humaines à l'aide d'un séquençage de nouvelle génération avec des lectures courtes.
L'OMS aide les pays à estimer la charge des maladies d'origine alimentaire grâce à une assistance technique et à élaborer des directives pour évaluer la charge causée par les agents microbiologiques au niveau national.
Les chercheurs ont dit que le terrain pour promouvoir le fardeau national des études sur les maladies d'origine alimentaire était en cours de préparation.
Pour prendre conscience de l'utilité de telles études pour orienter les interventions de sécurité sanitaire des aliments dans le sens de la mise en œuvre effective des études, il faudra impliquer les organisations internationales, les autorités locales et la communauté scientifique, ont-ils ajouté.
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