Le contaminant environnemental PFAS* a été retrouvé dans des jaunes d'œufs bio au Danemark. Des enfants qui mangent beaucoup d'œufs bio sont particulièrement à risque. Les substances sont très probablement transférées via la farine de poisson, qui est incluse dans l'alimentation des poules.
Le contaminant environnemental PFAS a été retrouvé dans les œufs bio des élevages de poules dans tout le Danemark, alors que la teneur était faible dans les œufs de poules élevées en plein air, en poulailler et en batterie. C'est ce que montre une étude réalisée par le DTU National Food Institute en collaboration avec la Danish Veterinary and Food Administration.
Les substances sont très probablement transférées via la farine de poisson utilisée pour l'alimentation. Cette relation a été trouvée parce que des concentrations et des compositions uniformes de composés PFAS ont été retrouvées dans de grands troupeaux de poules qui consomment des aliments bio.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments, l'EFSA, a fixé la dose hebdomadaire tolérable de la somme de quatre PFAS spécifiques (PFOA, PFNA, PFHxS et PFOS) à 4,4 nanogrammes par kg de poids corporel par semaine. Chez les enfants qui mangent beaucoup d'œufs (5 à 6 œufs par semaine), l'apport est de 10 nanogrammes par kg de poids corporel par semaine. En outre, tous les citoyens danois sont davantage exposés aux PFAS provenant de nombreux autres aliments et sources, qui contribuent tous à l'apport total.
«Lorsque des enfants risquent d'être exposés à plus de deux fois plus de PFAS provenant uniquement des œufs que la quantité limite pour un apport sûr, le risque est perceptible. Surtout lorsque l'apport pour tous les groupes d'âge est proche de la limite de ce que l'EFSA évalue comme sûr», a dit la professeur Kit Granby du DTU National Food Institute.
L'UE a introduit des niveaux maximaux dans les œufs entiers pour les quatre PFAS et leur somme le 1er janvier 2023. Cela signifie que les denrées alimentaires vendues avant cette date pourraient dépasser les nouveaux niveaux maximaux. On s'attend à ce que l'UE introduise ultérieurement des teneurs maximales dans les aliments pour animaux, comme cela a été mis en œuvre pour d'autres polluants environnementaux.
«Les PFAS ne sont pas des substances qui vous rendent gravement malades, mais si vous en consommez de trop grandes quantités pendant de nombreuses années, le système immunitaire peut être affecté négativement, par exemple en altérant l'effet des vaccinations infantiles, en augmentant le taux de cholestérol dans le sang et en réduisant le poids à la naissance», a dit Kit Granby.
«Nos enquêtes indiquent clairement que la substance indésirable a été transférée aux œufs via la farine de poisson dans les aliments pour poulets. Par conséquent, un remplacement par un ingrédient alimentaire non contaminé pourrait en quelques semaines réduire considérablement la teneur en PFAS dans les œufs», a dit Kit Granby.
*PFAS : des substances chimiques dans le collimateur. Les per et polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, sont des substances aux propriétés chimiques spécifiques qui expliquent leur utilisation dans de nombreux produits de la vie courante : vêtements techniques, mousses à incendie, emballages alimentaires, etc. Extrêmement persistants, les PFAS se retrouvent dans tous les compartiments de l’environnement et peuvent contaminer les populations à travers l’alimentation ou l’eau consommée. La problématique des PFAS traversant largement les frontières, c’est aujourd’hui à l’échelle européenne que leur surveillance et leur évaluation sont menées. Source Anses.
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