Le botulisme humain est rare en France mais le taux d’incidence est resté stable ces dernières années, selon une étude.
Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire dans le pays grâce à un système de surveillance passive basé sur les cas. Tous les signalements de botulisme humain sont enregistrés par les autorités sanitaires via Santé Publique France et repose sur la surveillance épidémiologique de cette maladie en collaboration avec le Centre national de référence (CNR) des bactéries anaérobies et du botulisme (Institut Pasteur, Paris).
L'analyse porte sur la période de 2008 à 2019 pour le botulisme humain. Les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers Public Health, Human and animal botulism surveillance in France from 2008 to 2019, et couvrent également le botulisme animal.
Le botulisme est une maladie rare à déclaration obligatoire depuis 1986, mais potentiellement mortelle causée par des toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum. Dans le botulisme d'origine alimentaire, les symptômes commencent généralement 18 à 36 heures après avoir mangé des aliments contaminés. Cependant, ils peuvent commencer dès six heures après ou jusqu'à 10 jours plus tard.
Les symptômes peuvent inclure une faiblesse générale, des étourdissements, une vision double et des difficultés à parler ou à avaler. Il paralyse les muscles respiratoires, de sorte que la plupart des patients doivent être placés sous assistance respiratoire. Des difficultés respiratoires, une faiblesse des autres muscles, une distension abdominale et une constipation peuvent également survenir. Les personnes souffrant de ces problèmes doivent consulter immédiatement un médecin.
Au total, 82 éclosions étaient d'origine alimentaire de 2008 à 2019 qui ont touché 159 personnes. Le nombre maximum impliqué dans une seule éclosion était de six personnes.
En 2011, une tapenade d'olives vertes vendue dans le commerce a rendu malade six personnes. En 2010, du jambon séché, préparé à la maison, a fait six cas.
Quatre foyers ont été enregistrés en 2018. Des lentilles en conserve préparées à la maison et une soupe aux légumes ont touché dans chaque cas une personne. Des haricots verts en conserve préparés à la maison ont rendu deux personnes malades et de la ratatouille en conserve a entraîné quatre cas.
La toxine botulique de type B était responsable de 53 éclosions et de 106 cas de botulisme d'origine alimentaire et la toxine botulique de type A de 15 éclosions et de 30 cas. Les types E et F ont provoqué deux épidémies impliquant respectivement chacune quatre et cinq cas. Ces données étaient inconnues pour 10 foyers.
L'identification d'aliments contaminés a été possible dans 41 foyers. Les articles les plus couramment impliqués dans les éclosions étaient les aliments en conserve et les produits faits maison. Les deux principales sources étaient le jambon cru et les légumes en conserve. Trois aliments composites, à savoir le poisson fumé, le poisson salé et la viande hachée, ont également été à l'origine d'épidémies.
«Notre étude a montré que le botulisme humain est principalement dû au jambon cru et aux légumes en conserve, indiquant l'importance de la collecte de données de surveillance auprès de l'industrie alimentaire, des filières animales ainsi que de la surveillance de ce pathogène dans l'environnement», a écrit des chercheurs.
«Dans la lignée du concept One Health, nous présentons la première approche intégrative de la surveillance de routine du botulisme chez l'homme et l'animal en France.», ont indiqué les chercheurs.
La liste des aliments impliqués dans les épidémies de botulisme humain de 2008 à 2018 se trouve ici.
NB : L’article de Food Safety News traite aussi du botulisme en Suisse et je laisse le soin au lecteur de lire cette partie dans le texte original en anglais.
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