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lundi 22 mai 2023

Notifications de l'hépatite A dans l'UE et de l’EEE, 2010-2019

«Notifications de l'hépatite A dans l'UE et de l’EEE, 2010-2019 : que pouvons-nous apprendre de la notification des cas au système européen de surveillance ?», source Eurosurveillance.

Les auteurs ont utilisé les données TESSy (The European Surveillance system) contenant les notifications HepA de 2010 à 2019, telles que rapportées par 29 pays de l'UE/EEE. 


Message clé de santé publique
Que vouliez-vous aborder dans cette étude ?
Nous voulions décrire les résultats des données recueillies en routine pour l'hépatite A dans les pays de l'Union européenne et l’Espace économique européen (UE/EEE) et montrer quelles zones et quels groupes de population sont les plus vulnérables à l'infection par le virus de l'hépatite A. Nous voulions également suggérer des améliorations qui pourraient rendre les données de surveillance de l'hépatite A plus utiles pour l'action de santé publique.

Qu'avons-nous appris de cette étude ?

Nous avons appris que l'épidémiologie de l'hépatite A présente des caractéristiques différentes selon les pays de l'UE et de l’EEE. Les pays de l'Est de l'UE ont enregistré le plus grand nombre d'infections, qui ont souvent touché des enfants ou de jeunes adultes. Les données étaient plus faibles dans d'autres pays de l'UE et de l’EEE où la population est sensible aux épidémies transfrontalières liées à l'alimentation ou aux pratiques sexuelles à risque, comme celles qui se sont produites en 2013-2014 et 2017, respectivement.

Quelles sont les implications de vos résultats pour la santé publique ?

L'hépatite A reste un problème de santé publique dans l'UE et de l’EEE. Les décideurs pourraient envisager d'améliorer la sécurité sanitaire des aliments, de renforcer la communication sur les risques et de vacciner les groupes à risque, conformément aux recommandations de l'OMS. La surveillance européenne de l'hépatite A pourrait être améliorée pour renforcer la planification des mesures de prévention ou de contrôle. La détection rapide, l'alerte et le partage transfrontalier d'informations sont des outils essentiels pour limiter l'étendue des éclosions d'hépatite A.

Dans la conclusion de l’article, il est rapporté,

TESSy reste un outil utile pour décrire l'épidémiologie de l'hépatite A dans les pays de l'UE/EEE. Cependant, sa capacité à planifier/évaluer les mesures de prévention/contrôle pourrait être améliorée en signalant des observations complètes et de haute qualité basées sur des cas concernant les antécédents de voyage, la voie de transmission et les résultats cliniques. De telles informations permettraient, par exemple, de planifier et de surveiller, ou d'envisager des politiques visant à augmenter la couverture vaccinale des voyageurs internationaux ou des groupes à risque accru d'issue grave. Cela permettrait également de hiérarchiser les réponses aux événements liés à la transmission alimentaire ou sexuelle.

dimanche 14 mai 2023

L'ECDC note une augmentation des cas à E. coli NDM-5, une superbactérie en expansion

«L'ECDC note une augmentation des cas à E. coli NDM-5, une superbactérie en expansion», source article de Jim Wappes paru le 12 mai 2023 dans CIDRAP News.
NDM : New Delhi métallo-bêta-lactamase.

Les pays européens signalent une augmentation des isolats de Escherichia coli porteurs du gène blaNDM-5 (bêta-lactamases NDM-5) qui les rend résistants aux carbapénèmes, une classe d'antibiotiques souvent utilisés en dernier recours pour traiter les infections graves à E. coli, selon un rapport publié par l'ECDC.

Les données préliminaires de 36 pays européens en 2019 avaient montré que NDM-5 était devenue la carbapénèmase la plus fréquemment signalée dans les isolats de E. coli. L'objectif de la nouvelle étude était de déterminer l'étendue de la propagation du gène de résistance chez E. coli dans l'Union européenneet l’Espace économique européen (UE/EEE).

Des chercheurs européens ont analysé le séquençage du génome entier et les données épidémiologiques sur 874 isolats de E. coli provenant des collections nationales de 13 pays et ont confirmé l'augmentation du nomebre d'isolats de E. coli porteurs de blaNDM-5, en le trouvant dans 83 séquences types (STs) différents. Ils notent : «Le nombre élevé et la grande taille des clusters dans plusieurs pays dans l'ensemble des données, y compris les isolats récents de 2022, suggèrent une expansion mondiale rapide et continue de ces E. coli STs dominants porteurs de blaNDM-5, y compris au sein de l'UE/EEE.»

Liens avec les voyages
Ils ont également constaté que 84,2% des patients infectés par des isolats de E. coli porteurs du gène blaNDM-5 avaient des liens avec un pays en dehors de l'Europe, principalement en Afrique et en Asie. «Cela suggère que l'acquisition liée aux voyages peut encore être l'origine la plus probable de ces isolats», écrit l'auteur.

Un communiqué de presse de l'ECDC sur le rapport indique : «E. coli porteurs du gène blaNDM-5 se propage rapidement et à grande échelle, et il existe un risque que le nombre de cas d'infections à E. coli résistantes aux carbapénèmes augmente dans l'UE/EEE d'ici quelques années.»

Une étude parue dans Eurosurveillance sur les données note que 30,6% des isolats NDM-5 étaient associés à des infections et que 58,2% devaient être multirésistants.

NB : La photo est issue de NSAID.

samedi 15 avril 2023

Des données de surveillance montrent que la résistance aux antibiotiques de dernière intention augmente en Europe

«Des données de surveillance montrent que la résistance aux antibiotiques de dernière intention augmente en Europe», source article de Chris Dall paru le 14 avril 2023 dans CIDRAP News.

De nouvelles données publiées par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent une résistance élevée aux antibiotiques de dernière intention dans plusieurs pays européens.

Le deuxième rapport de surveillance conjoint sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) en Europe, qui comprend des données sur les isolats bactériens invasifs signalés à deux réseaux de surveillance couvrant la région, montre des pourcentages élevés de Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumannii et Klebsiella pneumoniae résistants aux carbapénèmes dans les pays du sud et Europe de l'Est en 2021.

Les responsables de l'ECDC et de l'OMS disent que les niveaux élevés de résistance aux traitements de dernière intention menacent la sécurité des patients dans la région.

Niveaux de RAM plus élevés dans le sud et l'est de l'Europe
Bien que la situation varie selon les espèces bactériennes et les classes d'antibiotiques, les données du réseau OMS de surveillance de l'Asie centrale et de l'Europe de la résistance aux antimicrobiens (CAESAR pour Central Asian and European Surveillance of Antimicrobial Resistance) et du réseau européen de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (EARS-Net pour European Antimicrobial Resistance Surveillance Network) de l'ECDC, qui couvrent ensemble 45 pays de la région, montrent généralement des niveaux plus élevés de RAM en Europe du Sud et de l'Est par rapport à l'Europe du Nord et de l'Ouest. C'est une tendance qui a été observée dans les rapports de surveillance précédents de la région.

Par exemple, moins de 1% des isolats de K. pneumoniae étaient résistants aux carbapénèmes dans 14 pays, tous situés dans les parties nord et ouest de la Région européenne de l'OMS. Les 15 pays où plus de 25% des isolats de K. pneumoniae sont résistants aux carbapénèmes se trouvent tous dans les parties sud et est de la région. Dans huit de ces pays, plus de 50% des isolats de K. pneumoniae étaient résistants aux carbapénèmes.

Des schémas similaires ont été observés pour K. pneumoniae résistants aux céphalosporines de troisième génération, ainsi que pour P. aeruginosa et A. baumannii résistants aux carbapénèmes, qui sont tous deux considérés comme des agents pathogènes prioritaires critiques par l'OMS. Alors que les taux de résistance aux carbapénèmes pour ces deux agents pathogènes étaient globalement plus élevés dans tous les pays de la région, les taux les plus faibles ont été signalés dans des pays comme le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège, la Finlande et la Suède, et les plus élevés dans des pays comme l'Ukraine, la Biélorussie, la Serbie, Grèce et Russie.

Les antibiotiques carbapénèmes, qui comprennent le méropénème, l'imipénème et l'ertapénème, sont des antibiotiques à large spectre qui conservent leur activité contre de nombreux agents pathogènes multirésistants (MDR pour multidrug-resistant). La résistance croissante aux carbapénèmes signifie que les options de traitement des infections causées par des agents pathogènes multirésistants sont de plus en plus limitées.

«Ces résultats suggèrent la dissémination de clones résistants dans les établissements de santé et indiquent les sérieuses limitations des options de traitement auxquelles sont confrontés de nombreux pays pour les patients atteints d'infections causées par ces agents pathogènes», ont écrit les auteurs du rapport. «Comme les micro-organismes bactériens résistants aux antimicrobiens ne peuvent pas être confinés à l'intérieur des frontières ou des régions, ces résultats soulignent la nécessité d'une action concertée pour lutter contre la RAM dans toute la Région européenne de l'OMS et dans le monde.»

Alors que les taux de résistance sont plus variés et les gradients nord-sud et est-ouest et moins évidents pour d'autres combinaisons médicament-microbe, dont Escherichia coli résistant aux céphalosporines de troisième génération et Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, les schémas sont toujours évidents. En Turquie, Russie, Ukraine et Macédoine du Nord, plus de 50% des E. coli, la cause la plus fréquente d'infections du sang et des voies urinaires, étaient résistants aux céphalosporines de troisième génération.

Les responsables de l'ECDC disent que le rapport souligne la nécessité de renforcer les efforts de détection et de prévention de la résistance aux antimicrobiens dans toute la région.

«Alors que des bactéries résistantes aux antibiotiques continuent d'émerger, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les pratiques de prévention et de contrôle des infections, réduire l'utilisation inutile d'antimicrobiens, concevoir et mettre en œuvre des programmes de gestion des antimicrobiens et garantir une capacité microbiologique adéquate», a dit Dominique Monnet, responsable de l'ECDC. de la Section de la résistance aux antimicrobiens et des infections nosocomiales, dans un communiqué de presse.

Sur une note plus encourageante, le rapport montre que plus de pays et de laboratoires de la région ont communiqué des données sur la RAM en 2021 que les années précédentes, et que le nombre de pays européens ayant élaboré un plan d'action national sur la RAM est passé de 34 en 2017 à 44.

dimanche 2 avril 2023

La viande de kebab contenant de la viande de poulet est-elle dans le collimateur de l'ECDC ?

Ce n’est pas pour parler nutrition, provenant de la junk food ou des fast food, que le Centre européen des maladies infectieuses (ECDC) intervient mais pour informer d’une maladie infectieuse d’origine alimentaires, la salmonellose, liée à des produits de kebab contenant de la viande de poulet.

Après un article récent du blog, voici un complément d’information.
Pour répondre à la question posée en  titre, on pourrait croire que c'est le cas, si on lit les deux tweets diffusés par l'ECDC dont je vous propose une traduction ci-dessous.

Les données disponibles ont montré que les produits de viande de kebab contenant de la viande de poulet contaminée sont les vecteurs probables d'infections et que le clone a circulé dans la chaîne de production de viande de volaille de l'UE au moins en France, en Allemagne, en Irlande et aux Pays-Bas.

De nouvelles infections sont susceptibles de se produire dans l'UE et l’EEE, quel que soit le groupe d'âge, jusqu'à ce que des investigations supplémentaires soient menées pour identifier la ou les sources et les points de contamination tout au long de la chaîne de production de viande de poulet, y compris les chaînes de production primaire en amont.  

A suivre, en souhaitant quelques informations de nos autorités saniataires, sait-on jamais ? 

vendredi 31 mars 2023

Épidémie en Europe à Salmonella Virchow liée à des restaurants servant de la viande de type kebab. La France rapporte le plus de cas

«
Épidémie à Salmonella Virchow liée à des restaurants servant de la viande de type kebab», source ECDC du 30 mars 2023.

Depuis juin 2017, une épidémie transfrontalière persistante à Salmonella Virchow ST16 sévit dans cinq pays de l'Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE), au Royaume-Uni et aux États-Unis, selon une évaluation rapide de l'épidémie publiée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). La majorité des cas ont été liés à des restaurants locaux servant de la viande de type kebab.

Au total, 210 cas ont été signalés dans les pays suivants : Danemark (2), France (111), Allemagne (26), Irlande (4), Pays-Bas (34), Royaume-Uni (32) et États-Unis (1).
Les informations disponibles issues des entretiens de cas, des enquêtes de traçabilité et de l'analyse des clusters par séquençage du génome entier (WGS) ont montré que les produits de viande de type kebab contenant de la viande de poulet contaminée sont les vecteurs probables d'infections et que le clone a circulé dans la chaîne de production de viande de volaille de l'UE. du moins en France, Allemagne, Irlande et Pays-Bas. En l'absence de numéros de lot des produits de kebab contaminés et d'informations sur les analyses de Salmonella connexes, la ou les sources d’infection n'ont pas pu être établies.

Johanna Takkinen, experte principale de l'ECDC sur les maladies d'origine alimentaire et hydrique, a déclaré :

«L'ECDC encourage les pays à séquencer les isolats de S. Virchow à partir d'infections humaines acquises au niveau national et à interroger les cas d'infections à S. Virchow ST16. Les investigations devraient se concentrer sur la consommation de viande de volaille et de produits connexes et être menées en étroite collaboration avec les autorités de sécurité des aliments. L'ECDC peut aider les pays dans le séquençage des isolats.»

Parmi les cas interrogés (55), les taux d'hospitalisation variaient de 16,7% (2/12) au Royaume-Uni à 29,4% (5/17) et 38,5 % (10/26) en France et en Allemagne, respectivement. Aucun décès n'a été signalé. Le nombre de cas confirmés ne représente qu'une petite proportion de toutes les cas d’infection dans l'UE/EEE, en partie en raison des capacités de séquençage variables des pays.

De nouvelles infections sont susceptibles de se produire dans l'UE/EEE, quel que soit le groupe d'âge, jusqu'à ce que des investigations supplémentaires soient menées pour identifier la ou les sources et les points de contamination tout au long de la chaîne de production de viande de poulet, y compris les chaînes de production primaire en amont. Cela permettra de mettre en place des mesures de contrôle appropriées.
Dans le rapport final de l’ECDC, la viande type kebab devient de la viande poulet, Multi-country outbreak of
Salmonella Virchow ST16 infections linked to the consumption of meat products containing chicken meat.

Dans ce rapport, on apprend concernant la France,

La France a signalé 111 cas à Salmonella Virchow HC5_82819 (HC5_82819 est le cluster hiérarchique dans les isolats de l’épidémie) depuis juin 2017 avec une nette augmentation du nombre de cas en 2022. Le cas le plus récent a une date de prélèvement de février 2023. Les cas ont un âge médian de 22 ans (fourchette <1 à 80 ans), avec une répartition par sexe de 60 hommes et 51 femmes. L'épidémie française de 2022 est principalement liée aux restaurants locaux de type kebab d'une région française. Quarante-deux cas (81%) résidaient dans une seule région. En 2021, une épidémie causée par la même souche de S. Virchow s'est produite en France, qui était associée à un seul restaurant de kebab dans une autre région.

En France, les résultats des questionnaires issus des entretiens avec les patients recensent la consommation de kebab avec de la viande de poulet, dans les jours précédant la date d'apparition des symptômes, par 19 des 24 cas interrogés (79%), dont 14 (74%) ont cité le même restaurant kebab dans une région

Le 11 janvier 2023, la France a publié une notification 2023.0274 au RASFF de l’UE pour informer les autorités de sécurité des aliments des enquêtes alimentaires liées à un cluster génomique d'infections causées par Salmonella Virchow. Au 9 mars 2023, 18 suivis validés par la Commission européenne étaient partagés par les pays via la plateforme RASFF.

Investigations en France
Suite à l'enquête de santé publique et aux informations sur l'exposition alimentaire des cas français, l'autorité française de sécurité des aliments (DGAL et DGS) a informé le RASFF que trois restaurants, à savoir un restaurant français A, un restaurant français B et un restaurant français C (visité par les cas entre août et novembre 2022) avaient été approvisionnés en viandes pour kebab par trois fournisseurs allemands. Plus précisément, la société allemande A approvisionnait le restaurant français A via le grossiste français A (notification au RASFF 2023.0274) ; la société allemande B approvisionnait le restaurant français B via le grossiste français B et la société allemande C approvisionnait le restaurant français C via le grossiste français C (notification au RASFF 2023.0274).

Deux autres restaurants ont été visités par les cas, à savoir le restaurant français D et le restaurant français E. Le restaurant français D était approvisionné par le grossiste français D qui recevait le kebab congelé de la société allemande D et par le grossiste français G qui recevait le kebab congelé de la société allemande E via le grossiste français E. Le restaurant français E a été approvisionné par le grossiste français F qui a reçu le kebab de la société polonaise F (notification au RASFF 2023.0274).

Le 20 janvier 2023, l'autorité de sécurité des aliments en France a informé que des isolats de S. Virchow génétiquement apparentés à la souche représentative du cluster ont été identifiés en 2022 dans deux élevages français dans le cadre du programme national de contrôle de Salmonella pour l'espèce Gallus gallus. Les poulets de chair de ces deux élevages français, à savoir l'élevage français A et l'élevage français B, avaient été abattus dans l'abattoir belge A en mai-juillet 2022 et septembre 2022 (élevage A), et en janvier 2022 et août-octobre 2022 ( élevage B) (notification au RASFF 2023.0274).

Recommandations et options de réponse
L'ECDC encourage les pays à séquencer les isolats de S. Virchow à partir d'infections humaines acquises au niveau national et à interroger les cas d'infections à S. Virchow ST16, en se concentrant sur la consommation de diverses viandes de poulet/volailles et de produits connexes.

L'EFSA encourage les États membres à effectuer le séquençage des isolats alimentaires de S. Virchow ST16 liés au présent groupe soit sur le plan microbiologique (sérotype ou ST) soit sur le plan épidémiologique (par exemple, consommation déclarée de produits à base de viande, y compris de viande de poulet, par des cas humains). L'EFSA recommande également la soumission des données génomiques des isolats de S. Virchow ST16 provenant de tout type de denrées alimentaires, d'aliments pour animaux, d'animaux et d'environnement connexe au système One Health WGS de l'EFSA. La préparation des produits à base de viande de kebab doit être effectuée conformément aux instructions des fabricants.

Commentaire
La notification 2023.0274 a disparu des radars du RASFF.
On découvre cette épidémie en France liée à des restaurants kebabs, ce qui montre que chez certains des restaurants impliqués la cuisson de la viande ne détruit pas Salmonella, étonnant, non ?
«Pour vivre heureux, vivons cachés», on consent à nous donner des informations. 111 personnes ont été contaminées en France, et pas d'information. En effet, chez nous, nos autorités sanitaires toutes réunies se sont bien gardées de nous en informer.
Ça tombe bien, j’évite les restaurants kebab.

NB : Les photos sont des illustration sans aucun lien avec les informations publiées.

jeudi 30 mars 2023

Rapport épidémiologique 2020 de la listériose, selon l'ECDC

«Rapport épidémiologique annuel de la listériose en 2020 (
Listeriosis Annual Epidemiological Report for 2020, source rapport de l’ECDC du 29 mars 2023.

Faits saillants
- En 2020, 29 États membres de l'UE/EEE ont signalé 1 931 cas confirmés de listériose.
- L'Allemagne, la France et l'Espagne comptaient le plus grand nombre de cas signalés.
- Le taux de notification standardisé selon l'âge dans l'UE et l’EEE était de 0,37 cas pour 100 000 habitants.
- Le taux le plus élevé a été détecté chez les personnes âgées de plus de 64 ans (1,5 cas pour 100 000 habitants).
- En 2020, une diminution du nombre de cas confirmés de listériose a été observée dans l'UE et l’EEE, ce qui était une conséquence possible de la pandémie de COVID-19.

Discussion
La listériose est une maladie relativement rare, mais c'est l'une des maladies d'origine alimentaire et hydrique les plus graves sous surveillance de l'UE. Il a la plus forte proportion de cas hospitalisés de toutes les zoonoses sous surveillance de l'UE. La surveillance européenne de la listériose se concentre sur les formes graves et invasives de la maladie, pour lesquelles les groupes à risque sont principalement les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, ainsi que les femmes enceintes et les nourrissons. La notification des cas de listériose chez l'homme est obligatoire dans la majorité des États membres de l'UE et de l’EEE. La listériose peut également se manifester sous des formes plus bénignes provoquant des symptômes gastro-intestinaux, mais ces cas ne sont généralement pas notifiés au niveau national et ne relèvent pas non plus du champ d'application de la surveillance au niveau de l'UE et de l’EEE.

Bien qu'une diminution du nombre de cas de listériose ait été observée au niveau de l'UE en 2019-2020, la tendance globale de la listériose en 2016-2020 est restée stable. La baisse des cas signalés par rapport à l'année précédente est une conséquence probable de la pandémie de COVID-19 qui a largement occupé les ressources de santé publique de l'UE et l’EEE. Par conséquent, la capacité de surveillance d'autres maladies infectieuses dans certains États membres pourrait avoir été affectée. On peut également supposer que les mesures de contrôle du COVID-19, telles que la réduction des activités de plein air et l'augmentation du niveau d'hygiène générale, auraient pu avoir un effet sur la réduction des maladies gastro-intestinales. L'année 2020 était la deuxième année de la surveillance renforcée de la listériose par le WGS (séquençage du génome entier) à l'échelle de l'UE et de l’EEE qui a débuté en mars 2019. La pandémie de COVID-19 n'a pas affecté le nombre d'États membres communiquant de manière proactive des données sur la listériose, ni le nombre d'isolats avec des séquences qui ont été soumis. Cependant, il y a eu une réduction du nombre d'investigations urgentes lancées (20 en 2019 ; 13 en 2020), ainsi que des données de séquences fournies par les États membres lors de ces investigations (23 États membres ont fourni des séquences pour 512 isolats en 2019, tandis que 13 États membres ont fourni des séquences pour 77 isolats en 2020).

Les clusters microbiologiques détectés à partir de ces données montrent que, bien que les clusters dans plusieurs pays aient tendance à être petits et à n'affecter que quelques États membres (influencés par le faible nombre d'États membres soumettant des données), ils persistent aussi souvent pendant plusieurs années, voire des décennies. Cela indique que les efforts de détection de clusters microbiologiques combinés à d'autres données pertinentes, telles que les séquences d'isolats alimentaires et les données d'exposition, pourraient aider à localiser les sources de l'agent pathogène et permettre la mise en œuvre de mesures de contrôle pour réduire la charge de cette maladie particulièrement grave dans l'UE et l’EEE.

En 2020, L. monocytogenes a été identifié comme l'agent causal de neuf épidémies d'origine alimentaire à preuves solides et sept à preuves faibles qui, ensemble, ont causé la maladie chez 120 personnes dans l'UE, avec 83 cas hospitalisés (dont 34 en Allemagne) et 17 décès, tel que l’a rapporté à l'EFSA. Six des épidémies d'origine alimentaire à forte preuve ont été causées par «du poisson et des produits de la pêche» (deux aux Pays-Bas, deux au Danemark, une en Autriche et une en Allemagne), deux ont été causées par «de la viande et des produits à base de viande» (toutes deux en Finlande), et une a été causée par des «produits laitiers» (fromages). Étant donné que la majorité des épidémies d'origine alimentaire à forte preuve ont été causées par des produits de poisson, cela indique en outre que les produits à base de poisson sont un vecteur important de la listériose au niveau de l'UE. Sur les sept éclosions d'origine alimentaire à faible preuve, une était liée aux «produits laitiers» (autres que les fromages) et pour six, le véhicule alimentaire était inconnu.

Implications pour la santé publique
Malgré la stabilisation de la tendance du nombre de cas de listériose dans l'UE et l’EEE de 2016 à 2020, la gravité et la tendance à la hausse du nombre de cas au cours des années précédentes restent préoccupantes et appellent une plus grande attention à la prévention et le contrôle de la maladie et des épidémies qui en résultent. Il est important de sensibiliser les groupes à risque à la listériose et aux aliments à risque, en particulier chez les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, où surviennent la majorité des cas, mais aussi chez les femmes enceintes et les nourrissons. En outre, une collaboration intersectorielle supranationale est essentielle pour lutter contre la présence de souches persistantes de L. monocytogenes chez l'homme.

mercredi 15 mars 2023

Épidémie de botulisme en Europe liée à une procédure de perte de poids

«Épidémie de botulisme en Europe liée à une procédure de perte de poids»,
source article de Chris Dall paru le 14 mars 2023 dans CIDRAP News.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a annoncé le 14 mars 2023 que 67 cas de botulisme liés à une procédure de perte de poids ont été signalés en Turquie et dans trois autres pays européens.

Les 67 cas de maladie neuroparalytique ont tous été liés à l'injection intragastrique de la neurotoxine botulique (BoNT), avec 53 cas signalés en Turquie, 12 en Allemagne et 1 en Autriche et en Suisse. Les patients ont été opérés du 22 février au 1er mars, et parmi les 63 patients informés, 60 ont été soignés dans un hôpital privé d'Istanbul et 3 dans un hôpital d'Izmir. Les services concernés des deux hôpitaux ont vu leurs activités suspendues.

Les symptômes vont de légers à graves, plusieurs des patients étant hospitalisés et un certain nombre auraient été admis dans des unités de soins intensifs et traités avec de l'antitoxine botulique.

 Les produits BoNT, tels que le Botox, sont dérivés de la bactérie Clostridium botulinum et sont couramment utilisés à des fins cosmétiques. L'ECDC a dit qu'une investigation menée par les autorités turques a révélé que des produits BoNT sous licence ont été utilisés dans les procédures, mais que ces produits ne sont pas approuvés pour le traitement de l'obésité par injection intragastrique. Des doses excessives de BoNT peuvent provoquer le botulisme.

L'ECDC recommande aux citoyens de l'Union européenne et de l'Espace économique européen d'éviter les traitements intragastriques avec BoNT pour l'obésité en Turquie.

Mise à jour du 4 avril 2023
ECDC : Point sur les cas de botulisme iatrogène en Europe au 3 avril 2023.

mardi 14 mars 2023

Des scientifiques européens mettent en évidence des mutations inquiétantes de la grippe aviaire H5N1

«Des scientifiques européens mettent en évidence des mutations inquiétantes de la grippe aviaire H5N1», source article de Lisa Schnirring paru le 13 mars dans CIDRAP News.

Dans une évaluation mise à jour sur la grippe aviaire H5N1, deux agences européennes, ECDC, EFSA et EURL, ont dit que bien que le risque pour l'homme soit encore faible, des signes inquiétants incluent l'apparition de certaines mutations dans les souches en circulation et des événements de mortalité animale de m
asse qui suggèrent un plus grand risque de propagation parmi les mammifères.

L'évaluation provient de l'Agence européenne de sécurité des aliments, du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et du laboratoire de référence de l'Union européenne (EURL). Elle couvre les données collectées de décembre 2022 au 1er mars.

Les profils des goélands augmentent la menace pour les volailles
Les responsables ont déclaré que les épidémies de volailles avaient diminué dans la région depuis un pic en novembre, mais, étant donné les décès massifs de goélands dans plusieurs pays en raison du virus, les épidémies de volailles impliquant le clade 2.3.4.4b H5N1 pourraient augmenter dans les mois à venir.

Les goélands se déplaceront vers l'intérieur des terres vers des colonies de reproduction qui chevauchent les zones de production de volaille, note le rapport. Le clade 2.3.4.4b H5N1 circule désormais sur plusieurs continents.

Dans le rapport complet de 43 pages, les agences ont dit que, de septembre à mars, les détections de virus chez les oiseaux de mer étaient étonnamment élevées, en particulier chez les goélands, avec de grands événements de mortalité observés en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie. L'analyse génétique des virus des mouettes rieuses indique une propagation du virus vers le sud et qu'il a persisté après l'été chez les oiseaux sauvages résidents.

Plus de changements génétiques suite à des infections de mammifères
L'analyse génétique des virus d'oiseaux européens infectés au cours de l'hiver suggère que le H5N1 se lie toujours préférentiellement aux récepteurs aviaires.

Les experts notent cependant que certains des virus de mammifères ont des marqueurs dans la protéine PB2 associés à une virulence et une réplication accrues chez les mammifères – très rarement observés avant 2020. Ils ont déclaré que les changements sont probablement apparus après la transmission aux animaux et ont peut-être des implications pour la santé publique. .

Les agences ont déclaré que les détections les plus récentes de H5N1 chez les mammifères impliquent des espèces telles que le renard roux qui chassent ou récupèrent des oiseaux infectés ou des animaux morts. Cependant, ils ont souligné trois événements de mortalité massive : un impliquant des phoques communs dans le Maine, une épidémie dans un élevage de visons espagnol et une mortalité massive d'otaries péruviennes.

Les événements de transmission vers et entre les mammifères, les preuves sérologiques d'infection chez les sangliers et les porcs et les mutations qui rendraient le virus mieux adapté aux mammifères sont préoccupants et doivent être suivis de près, ont-ils déclaré.

Des infections plus sporadiques chez l'homme sont possibles chez les personnes exposées à des oiseaux malades ou morts, et les groupes considèrent ce risque comme modéré. Les récents cas graves d'Asie et d'Amérique du Sud soulignent le risque de contact non protégé avec des oiseaux infectés, notent-ils. Le risque de cas liés aux voyages chez l'homme est très faible.

lundi 6 mars 2023

One Health : Des bactéries résistantes à des antimicrobiens couramment utilisés sont encore fréquemment détectées chez les humains et les animaux, selon l'ECDC et l'EFSA

«Des bactéries résistantes à des antimicrobiens couramment utilisés sont encore fréquemment détectées chez les humains et les animaux»,
source EFSA du 6 mars 2023.

Une résistance de Salmonella et Campylobacter aux antimicrobiens couramment utilisés est fréquemment observée chez les humains et les animaux, révèle un rapport publié aujourd'hui par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Cependant, la résistance simultanée à des antimicrobiens d'importance critique pour les humains a généralement été détectée à de faibles concentrations, sauf pour certains types de Salmonella et de Campylobacter coli dans plusieurs pays.

«La résistance aux antimicrobiens est l’une des plus grandes menaces auxquelles nous sommes confrontés dans le monde entier et elle affecte tant les humains, que les animaux et l’environnement. Travailler ensemble reste essentiel pour résoudre ce problème complexe. Dans notre travail, nous incarnons l'approche «Une seule santé», qui tient compte des liens étroits et de l'interdépendance de la santé des humains, des animaux, des plantes et de l'environnement dans son ensemble», ont déclaré dans une déclaration conjointe Mike Catchpole et Carlos Das Neves, respectivement scientifiques en chef de l’ECDC et de l’EFSA.

Des tendances encourageantes ont été observées dans plusieurs pays, où une proportion croissante de bactéries provenant d'animaux producteurs d'aliments se sont révélées sensibles à tous les antimicrobiens testés. En outre, la prévalence des bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) et de bactéries E. coli productrices de bêta-lactamases AmpC (AmpC) diminue.

Une diminution de la résistance de Salmonella à l'ampicilline et à la tétracycline a également été observée chez les humains dans plusieurs pays au cours de la période 2013–2021. Ce phénomène était particulièrement évident pour S. Typhimurium, un type de Salmonella couramment associé aux porcs et aux veaux, qui est souvent multirésistant aux médicaments. Les données montrent également des tendances à une diminution de la résistance de Campylobacter jejuni à l'érythromycine chez les humains et les poulets de chair.

Ce type d'antimicrobien est très important dans le traitement de la campylobactériose.

Toutefois, pour la même période, le rapport montre également une tendance croissante de la résistance de S. Enteritidis et de C. jejuni à la ciprofloxacine chez les humains. S. Enteritidis et C. jeuni causent la plupart des cas d'infection à la salmonellose et à la campylobactériose chez les humains.

Des tendances similaires ont été observées chez C. jejuni provenant de poulets de chair entre 2009 et 2020, où la résistance à la ciprofloxacine a augmenté dans plusieurs pays. Le niveau de résistance à la ciprofloxacine chez Campylobacter est maintenant si élevé que cet antimicrobien ne peut plus être recommandé dans le traitement des infections graves à Campylobacter chez les humains.

La résistance de E. coli aux carbapénèmes demeure rare chez les humains et les animaux producteurs d'aliments . Les carbapénèmes étant une classe d'antimicrobiens de dernier recours, toute découverte d'une résistance chez les bactéries zoonotiques serait préoccupante. Par conséquent, il faut continuer à surveiller de près et à étudier la résistance aux carbapénèmes.

On lira dans ce contexte «La résistance aux antibiotiques en santé animale en 11 questions», document du 16 novembre 2022 de l’Anses.

L'antibiorésistance est une problématique majeure à la fois pour la santé humaine et animale. L'émergence et la diffusion de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques remettent en question l'efficacité de ces traitements. Préserver l'efficacité des antibiotiques constitue donc un réel défi de santé publique qui nécessite une approche intégrée selon le concept One Health, une seule santé humaine et animale.

vendredi 17 février 2023

Curieux retour sur l'épidémie à Salmonella liée aux produits Kinder de chez Ferrero

«Éviter une catastrophe mondiale liée au chocolat ou comment la traçabilité et les rappels ont évité une épidémie mondiale à Salmonella», source European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases pour EurAlert!

Ainsi que l’a dit le journaliste Joe Whiworth dans un tweet, Certes, cela aurait pu être pire, mais je ne dirais pas que 455 personnes malades dans 17 pays comptent comme une catastrophe «évitée».

Le plus grand rappel de produits chocolatés de l'histoire mondiale, juste avant Pâques, a évité des milliers de cas supplémentaires. Un total de 455 cas à Salmonella Typhimurium trouvés dans 17 pays. Le Royaume-Uni avait la plupart des cas avec 128.

Comme tout autre produit alimentaire manufacturé, le chocolat peut être contaminé si des ingrédients ou des processus clés sont altérés. Dans une présentation lors d'une journée pré-ECCMID (European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases) pour le Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses de cette année (ECCMID 2023, Copenhague, 15-19 avril), la Dr Johanna Takkinen, experte principale pour les maladies d'origine alimentaire et hydrique au Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC), Stockholm, Suède, discutera du drame au fur et à mesure que l'histoire s’est déroulé et les leçons tirées d'une épidémie à Salmonella Typhimurium liée à des œufs Kinder en chocolat issus d’une chocolaterie belge.

«Sans une action claire et coordonnée à travers l'Europe et au-delà, plusieurs milliers d'enfants supplémentaires auraient pu tomber malades, et potentiellement de nombreux décès», dit la Dr Takkinen.

Les autorités britanniques (la UK Health Security Agency [UKHSA]) ont pour la première fois sonné l'alarme sur la plate-forme d'alerte EpiPulse hébergée par l'ECDC le 17 février 2022, signalant qu'un groupe de 18 enfants ont été déclarés malades d'infections à Salmonella Typhimurium monophasique depuis janvier 2022. Parmi ceux-ci, sept ont été hospitalisés et cinq des sept ont eu une diarrhée sanglante, un symptôme grave. «Les entretiens préliminaires des premiers cas ont indiqué que des produits au chocolat Kinder étaient un vecteur possible d'infection. Plusieurs pays ont alors commencé à signaler un nombre croissant d'infections avec des souches identiques à celles de l'épidémie au Royaume-Uni», explique la Dr Takkinen. Au 18 février, la France avait signalé ses 2 premiers cas et au 18 mars, 59 cas avaient été signalés dans cinq pays.

Fin mars 2022, l'ECDC a coordonné une téléconférence avec les pays touchés lorsque quatre isolats non humains de Salmonella Typhimurium monophasique, génétiquement proches des isolats humains, ont été identifiés dans une base de données publique. En une semaine, ces isolats ont été confirmés provenant d'une chocolaterie belge .

Auparavant, il a été difficile d'identifier l'usine ou les usines impliquées, car il existe quatre usines au sein de l'Union européenne qui produisent du chocolat Kinder en grandes quantités. Ces nouvelles preuves microbiologiques ont permis aux différentes agences de concentrer leurs investigations sur une seule usine.

Pendant ce temps, la Food Standards Agency (FSA) au Royaume-Uni et la Food Safety Authority en Irlande (FSAI) et la UK FSA ont décidé de rappeler, le 2 avril, certains produits Kinder au chocolat (dont les œufs Kinder Surprise). Le 8 avril, les autorités, désormais convaincues que l'usine était identifiée, ont ordonné la fermeture de cette chocolaterie (Ferrero) et, deux jours plus tard, ont lancé un rappel mondial des produits de l'usine. L'alerte a atteint 130 pays, et en plus des 401 cas identifiés dans l'UE et le Royaume-Uni combinés (le Royaume-Uni avait le plus de cas, avec 128), d'autres cas ont été identifiés en Suisse (49) et au Canada (4) et aux États-Unis. (1), soit un total mondial de 455 cas dans 17 pays. L'ECDC et l'EFSA ont également publié des évaluations rapides des épidémies pour tenir le public informé.

Les enfants de moins de 10 ans représentaient la plupart des cas signalés (86 %) et environ les deux tiers (61%) étaient des femmes. Un certain nombre d'adultes (27), la plupart âgés de 21 à 40 ans et des femmes (18 sur 27), ont également été infectés. Parmi ces adultes figuraient une poignée d'hommes et de femmes âgés de 41 à 70 ans. Sur 349 cas analysés, 28% étaient suffisamment graves pour être hospitalisés, beaucoup présentant des symptômes tels qu'une diarrhée sanglante. Sur 179 cas interrogés (principalement via des membres de la famille), 170 (95%) ont dit avoir consommé des types de produits au chocolat de la marque Kinder fabriqués dans l'usine belge impliquée.

Les analyses (la plupart par PCR) de plusieurs produits de l'usine ont donné 81 prélèvements positifs à Salmonella, avec deux souches différentes, dans l'usine belge entre le 3 décembre 2021 et le 25 janvier 2022. Les autorités ont estimé que l'événement de contamination initial s'est produit avant décembre 2021 ; un produit final a été positivement identifié comme contaminé par Salmonella le 3 décembre, et le premier cas avec progression des symptômes a eu lieu le 12 décembre. En raison du temps nécessaire pour passer de la production aux sites de vente au détail, la majorité des premiers cas ont commencé à apparaître en janvier 2022. Un tank de matière grasse laitière anhydre (appelée babeurre) a été identifié comme point de la contamination, la matière grasse laitière anhydre provenant d'une usine en Italie qui a été testée négative pour Salmonella. L'usine Ferrero a subi plusieurs cycles de nettoyage et de désinfection avant d'être réautorisée à ouvrir le 17 juin 2022, pour trois mois sous conditions, mais avec sa licence permanente de production a été réémise le 17 septembre 2022.

La Dr Takkinen dit : «Les enfants couraient un risque très élevé lors de cette épidémie, avec plusieurs produits de chocolat mais surtout des œufs au chocolat touchés avant Pâques. C’est seulement grâce à une collaboration intensive avec des équipes multidisciplinaires d'experts en santé publique (microbiologistes, épidémiologistes) et à une communication intersectorielle régulière (santé publique et sécurité des aliments), que les autorités ont pu prévenir une épidémie mondiale dévastatrice.

Elle ajoute : «La détection précoce efficace des cas grâce à la surveillance de Salmonella au Royaume-Uni et la vérification précoce d'une épidémie en évolution rapide dans plusieurs pays et grâce aux réponses rapides des pays ont également été cruciales pour prévenir l'escalade de l'épidémie.»

mardi 3 janvier 2023

Un nouvelle exemple de la rapidité du réseau d’alerte ou RASFF de l’UE

Souvent, voire même très souvent, je me moque du réseau d’alerte rapide sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, dénommé RASFF pour
Rapid Alert System for Food and Feed (RASFF) en raison de sa lenteur voire son retard à la publication d’une notification.

Vous vous dites, le blog exagère, c’est un outil indispensable !
Vous avez raison, mais vous avez aussi tort, jugez plutôt par cet énième exemple.

Nous sommes le 30 novembre 2022 (voir image ci-dessus) et l’ECDC nous informe qu’une épidémie causée par Salmonella Mbandaka ST413 s'est développée dans sept pays de l'UE et de l’EEE, au Royaume-Uni et en Israël. Pour en savoir plus, allez sur ce lien.

Au 8 novembre 2022, 196 cas avaient été signalés en République tchèque, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni et Israël. Dix-neuf cas ont été hospitalisés et cinq cas ont eu une septicémie ; il y a eu un cas mortel au Royaume-Uni. Des cas se sont produits dans tous les groupes d'âge et il n'y a pas de différence globale lorsque le sexe est pris en compte.

Sur la base d'entretiens de cas en Finlande et au Royaume-Uni, des produits de poulet prêts à consommer (PAC) et/ou de la viande de poulet réfrigérée, tels que ceux utilisés dans les sandwichs et les wraps, sont les vecteurs probables d'infection.

 À la suite d'investigations, l'autorité de sécurité alimentaire finlandaise a lié les produits PAC suspects à une société estonienne, mais ce lien n'a pas pu être vérifié par l'identification des lots, ni par des preuves microbiologiques. L'entreprise estonienne a reçu de la viande de poulet transformée de différents fournisseurs et son rôle en tant que source de l'infection n'a pas pu être établi.

Les données épidémiologiques et les preuves microbiologiques issues du séquençage du génome entier d'isolats humains indiquent qu'il existe plusieurs sources actives dans différentes chaînes de distribution alimentaire, avec une source commune probable plus en amont de la chaîne d'approvisionnement. De nouveaux cas sont susceptibles de se produire dans l'UE et de l’EEE jusqu'à ce que la source ait été identifiée et maîtrisée.

L'ECDC encourage les États membres à séquencer les isolats de S. Mbandaka à partir de cas humains et à interroger les cas d'infection à S. Mbandaka ST413 en se concentrant sur la consommation de diverses viandes de volaille et de produits connexes. Des investigations complémentaires sont recommandées en coopération avec les autorités de sécurité des aliments

Et grâce au RASFF de l’UE, nous apprenons qu’il y a eu une notification 2023.0022 (voir image ci-dessus) le 2 janvier 2023 par la Finlande de la présence de Salmonella Mbandaka dans du poulet entier réfrigéré de Lettonie via l'Estonie.

La décision du risque est jugée ‘pas grave’, et pour cause, le produit n'est plus sur le marché !

Bon exemple de fonctionnement du RASFF de l’UE, quand on intervient après coup, on est sûr de ne pas se tromper …

NB : Merci à Joe Whitworth de m'avoir signalé ces informations.