vendredi 10 février 2023

Affaire Buitoni : Deux nouvelles plaintes déposées contre Nestlé. L'avocate des victimes déplore des manquements dans le contrôle des autorités sanitaires

Il s’agit d’un complément au précédent article du blog
du 9 février 2023, Pizzas Buitoni contaminées : La justice va examiner en mai une demande d’indemnisation.

Voic donc «Affaire Buitoni : deux nouvelles plaintes déposées contre Nestlé», source Le Figaro du 10 février 2023.

L'avocate des victimes déplore des manquements dans le contrôle des autorités sanitaires.

Deux nouvelles plaintes vont être déposées dans l'affaire Buitoni. La présence de bactéries Escherichia coli dans des pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de Buitoni, une marque appartenant à Nestlé, a provoqué la mort de deux enfants et l'hospitalisation de dizaines d'autres, certains conservant de graves séquelles au foie, aux reins, au cœur et au cerveau. Les deux fillettes de 7 et 11 ans à l'origine de ces nouvelles plaintes ont été atteintes de douleurs rénales nécessitant une hospitalisation pour l'une, et d'une gastro-entérite aiguë pour l'autre, révèlent nos confrères de France Info.

Si les enfants n'ont plus de séquelles de cet incident aujourd'hui, leurs parents portent plainte pour «mise en danger de la vie d'autrui par faute d'imprudence, de négligence, ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement» et pour «tromperie aggravée». Les plaintes sont déposées au pôle santé du parquet de Paris, à l'encontre de Nestlé et du site de production des pizzas surgelées, à Caudry, dans le Nord.

Selon l'avocate des deux familles interrogée sur France Info, l'usine du Nord produisait les pizzas sans disposer de l'agrément sanitaire indispensable à cette activité. L'avocate au barreau de Montpellier estime en outre qu'il y a eu de graves manquements du côté du contrôle sanitaire.

En septembre dernier, l'avocat des 55 victimes et 48 familles du scandale alimentaire Buitoni, Me Pierre Debuisson, a déposé au tribunal judiciaire de Nanterre une assignation pour «faute lourde», ajoutant un volet civil au volet pénal déjà engagé auprès des tribunaux. Les victimes réclament 250 millions d'euros d'indemnisation auprès de la multinationale Nestlé.

A noyer que M. Christophe Cornu n’est plus le PDG de Nestlé France. Madame Muriel Lienau, actuellement à la tête de Nestlé Waters à l’échelle internationale, prend la présidence de Nestlé France le 1er mars 2023. Elle succède à Christophe Cornu qui rejoint l'équipe Corporate de Nestlé.

Des fromages de France contaminés par Listeria concernés par des rappels en Suisse et en Allemagne

Listeria découverte dans deux fromages en Suisse, source Agir du 9 février 2023.

Des bactéries Listeria dangereuses ont été détectées dans deux produits fromagers en vente en Suisse. Les fabricants rappellent les articles concernés en raison d'un risque potentiel pour la santé.

Le fromage à pâte molle «Gaperon d'Auvergne» de 350 grammes de la Société Laitière de Vichy en France est concerné, a indiqué mercredi 8 février l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Des listerias ont été détectées dans certains lots mis en vente depuis le 1er octobre 2022.

D'autre part, le fromage en tranches «Tomette des Alpes» en portions de 300 g du fournisseur Baumann Käse, que le détaillant Coop a vendu dans certaines filiales, ne doit plus être consommé.Coop rappelle tous ces fromages. Un résultat d'analyse positif a été signalé dans le lot dont la date limite de consommation est le 22 février 2023.

Commentaire
Pour le fromage commercialisé en Suisse par la société laitière de Vichy, j’invite le lecteur à suivre les péripéties des très nombreux rappels en France, Allemagne et Pays-Bas dans l’article du blog Rappel massif d’une gamme de fromages pour cause de présence de Listeria monocytogenes. A noter qu’il y a eu pas moins de trois notifications au RASFF de l’UE pour ces fromages. Contrairement à ce que rapportent ces notifications, un produit, le Gaperon 400g, a été distribué à Hong Kong et il a été rappelé le 10 février 2023.

Pour la tomette des Alpes de France, il y a eu une notification 2023.0944 au RASFF de l’UE le 8 février par l’Allemagne ainsi qu’un rappel en Allemagne et aussi en Suisse comme vu ci-dessus.

Une mauvaise pub pour nos produits dont on se serait bien passer ...

Mise à jour du 15 février 2023
Rappel en Allemagne le 14 février 2023 de  Gaperon brebis et de Gaperon chèvre  de la société laitière de Vichy.

Les niveaux de norovirus sont actuellement les plus élevés que nous ayons vus à cette période de l'année depuis plus d'une décennie, selon des responsables de la santé britannique:

Selon des responsables de la santé britannique: «Les niveaux de norovirus sont actuellement les plus élevés que nous ayons vus à cette période de l'année depuis plus d'une décennie», source Outbreak news today.

L'Agence britannique de la santé (UKHSA) a rapporté que les données montrent que les cas à norovirus augmentent considérablement en Angleterre.

Les données nationales de surveillance montrent que les rapports de laboratoire sur le virus sont 66% plus élevés que la moyenne à cette période de l'année.

Le Dr Lesley Larkin, responsable de la surveillance, Division des infections gastro-intestinales et de la sécurité des aliments (One Health) à l'UKHSA, a déclaré :

«Les niveaux de norovirus sont actuellement les plus élevés que nous ayons vus à cette période de l'année depuis plus d'une décennie. La plupart des cas signalés concernent les plus de 65 ans et nous constatons également une augmentation des épidémies signalées, en particulier dans les EHPAD.»

En réponse à l'augmentation du nombre de cas, l'UKHSA rappelle au public les mesures qu'il peut prendre pour réduire la propagation de norovirus.

Norovirus est hautement infectieux et se transmet facilement par contact avec une personne infectée ou avec des surfaces contaminées. L'une des meilleures façons de prévenir la propagation du norovirus est de pratiquer une bonne hygiène des mains. La plupart des gens se rétablissent complètement en 2 à 3 jours, mais il est important de boire beaucoup pour prévenir une déshydratation, en particulier chez les très jeunes, les personnes âgées ou les personnes dont le système immunitaire est affaibli et qui sont plus à risque.

Le nombre d'éclosions causées par norovirus a augmenté dans les hôpitaux et les écoles, la majorité des éclosions étant signalées dans les EHPAD.

De la présence de Listeria au niveau de la production primaire et la transformation d'aliments d'origine non animale en Bavière

Il va s’agir ici de la p
résence de Listeria au niveau de la production primaire et la transformation d'aliments d'origine non animale en Bavière. Ce second volet faisait initialement partie d’un article de Joe Whitworth paru le 10 février 2023 dans Food safety News. Le blog vous proposé la première partie de l’article ici.

Faits saillants
- Listeria spp. a détecté dans 12,53 % des échantillons.
- Au total, 1,72% des échantillons provenant de producteurs de produits ’origine non animale étaient positifs pour L. monocytogenes.
- Aucun des échantillons d'aliments n'était positif pour L. monocytogenes.
- Les siphons de sol et les eauxservant à la transformation ont montré des résultats positifs pour L. monocytogenes.
- L’environnement et le système d'irrigation sont cruciaux pour prévenir la contamination par Listeria.

De juillet 2020 à juin 2021 en Bavière, 39 producteurs de fruits rouges, de légumes et de fruits et légumes crus prêts à consommer ont été contrôlés. Les inspections se sont déroulées aux stades de la ferme, de la production primaire et de la transformation.

Des prélèvements environnementaux et alimentaires ainsi que des analyses de l'eau d'irrigation et de l’eau servant à la transformation ont été effectués pour étudier la prévalence des espèces de Listeria, y compris Listeria monocytogenes.

Au total, 407 échantillons ont été prélevés, dont 229 écouvillons provenant de matériaux en contact avec les aliments et de l'environnement, 59 échantillons d'aliments et 119 échantillons d'eau d'irrigation et servant à la transformation.

Dans 51 échantillons, Listeria spp. a été détecté. Listeria seeligeri était l'espèce la plus identifiée, suivie de Listeria innocua, Listeria monocytogenes et Listeria ivanovii, selon l'étude publiée dans le Journal of Food Protection, «Presence of Listeria at primary production and processing of food of non-animal origin (FNAO) in Bavaria, Germany». L’articl est disponible en intégralité.

Résultats de Listeria monocytogenes
Listeria monocytogenes a été identifié dans sept échantillons d'eau environnementale et servant à la transformation, mais pas dans les aliments. Ces isolats ont été détectés dans six installations différentes, trois au niveau de la production primaire et quatre dans des usines de transformation.

La zone d'isolement courante de Listeria monocytogenes était l'environnement de l'installation, en particulier dans les différents caniveaux et siphons. Un échantillon d'eau servant au lavage de laitues était positif au niveau de la production primaire.

Des Listeria monocytogenes ont été retrouvées dans un siphon de sol où étaient transformées des salades prêtes à consommer avec des produits d'origine animale (POAO), soulignant la nécessité de respecter les bonnes pratiques de fabrication et d'hygiène, notamment lorsque les deux types de produits sont transformés dans le même local.

Des écouvillons ont montré la prévalence la plus élevée de Listeria. Des échantillons d'eau d'irrigation et servant à la transformation ainsi que des aliments avaient une prévalence plus faible. Plus d'un type de Listeria a été retrouvé dans 12 échantillons.

La détection de différentes espèces de Listeria au sein d'une même entreprise suggère que l'agent pathogène peut devenir un problème si l'environnement et la manipulation hygiénique est négligée, ont it les chercheurs.

«En plus des sources et de la qualité de l'eau, cette étude démontre que le système d'irrigation, la culture, la manipulation hygiénique et les protocoles d'entretien sont très importants pour réduire la contamination potentielle des fruits et légumes prêts à consommer avec Listeria», ont-ils ajouté.

En conclusion, les auteurs notent que l’étude montre que Listeria spp. et L. monocytogenes sont régulièrement présents au niveau de la production primaire et de la transformation de produits d’origine non animale. Les sources d'eau, la qualité de l'eau, le système d'irrigation, la culture, la manipulation hygiénique et les protocoles d'entretien sont très importants pour réduire l'exposition potentielle aux fruits et légumes prêts à consommer.

Un plan de prélèvements montre l'impact limité de la campagne danoise sur Listeria

«Un plan de prélèvements montre l'impact limité de la campagne danoise sur la Listeria», source article de Joe Whitworth paru le 10 février 2023 dans Food safety News.

Une campagne danoise pour lutter contre Listeria après une grande épidémie ne semble pas avoir fonctionné, sur la base des résultats récemment publiés dans une étude.

La campagne de sensibilisation était une stratégie de communication des risques visant à réduire Listeria. Cependant, l'étude a montré que la prévalence de Listeria monocytogenes dans les installations de produits prêts à consommer (PAC) à haut risque était en grande partie inchangée entre 2016 et 2020. De plus, les cas de listériose sont passés de 39 en 2016 à 86 en 2022.

Pour évaluer la présence et la persistance de Listeria monocytogenes dans les entreprises alimentaires danoises de produits prêts à consommer (PAC) en réponse à une campagne de sensibilisation à Listeria, l'environnement de production d'entreprises de poisson et de viande sélectionnées a été prélevé en 2016 et 2020.

Après une épidémie de listériose qui a impliqué 41 cas et 17 décès en 2014 causés par un pain de viande épicé PAC contaminé, l'administration vétérinaire et alimentaire danoise (Foedevarestyrelsen) a lancé une campagne de sensibilisation vis-à-vis de Listeria en 2015-2016 avec des activités d'information et d'éducation destinées aux producteurs de produits à haut risque, les inspecteurs des aliments et le public.

Le nombre d'entreprises testées positives par culture était de 17 sur 39 en 2016 et de 11 sur 34 en 2020, indiquant un effet limité de la campagne, a révélé l'étude publiée dans la revue hygiene, «Presence and Persistence of Listeria monocytogenes in the Danish Ready-to-Eat Food Production Environment».

Succès limité et plus de cas d'infection
Au total, 777 prélèvements environnementaux ont été obtenus auprès de 53 entreprises, dont 32 et 20 prélèvements étaient positifs pour Listeria monocytogenes respectivement en 2016 et 2020,. Quatre entreprises ont été testées positives au cours des deux années.

Seules 20 entreprises ont participé les deux années et le nombre de prélèvements par entreprise variait. De plus, les analyses en 2020 se sont concentrés sur la zone après un traitement thermique plutôt que sur l'endroit où les matières premières étaient manipulées.

Le séquençage du génome entier (WGS) a caractérisé 50 isolats dans 24 entreprises, plus 35 autres issus de la surveillance de routine de 2016 à 2020.

Dix types de séquences différents ont été impliqués dans des cas au Danemark au cours de la période d'étude et cinq d'entre eux ont également été retrouvés dans les entreprises alimentaires. L'analyse d'une souche a suggéré qu'elle avait persisté au fil du temps dans l'environnement de production et qu'elle pouvait avoir causé des cas humains, avec un intervalle de 6 ans.

Les résultats ont montré que les mêmes types de séquences peuvent être isolés sur de longues périodes à partir des mêmes entreprises. Les isolats appartenant au même type de séquence et provenant des mêmes entreprises étaient génétiquement similaires quelle que soit l'année ou si les prélèvementss provenaient de produits ou de l'environnement, indiquant la persistance de certains types de séquence.

«La prévalence de Listeria monocytogenes est restée comparable entre les prélèvements de 2016 et de 2020, ce qui, combiné à la tendance à la hausse des cas de listériose au Danemark, peut indiquer que la stratégie actuelle de communication des risques ne fonctionne pas, malgré la campagne intensive de sensibilisation à Listeria de la Danish Veterinary and Food Administration et la disponibilité de informations sur le site Internet de l'agence», ont dit les scientifiques.

jeudi 9 février 2023

Déjà huit rappels en deux mois de sucre de coco bio pour cause de présence d'allergènes non déclarés

Huit
rappels ont eu lieu pour cause de présence (possible) de sulfites pouvant entraîner un risque allergène, en voici une liste non exhaustive. Le produit concerné est du sucre de coco bio ...

- le 9 décembre 2022, sucre de coco bio de marque JUSTE BIO
- le 9 décembre 2022, Le sucre de coco la douceur des tropiques biologique / sève de fleur de cocotier cristallisée non raffinée de marque BIONLY
- le 9 décembre 2022, sève de fleur de cocotier cristallisée non raffinée dit «Sucre de coco» biologique de marque ibo!
- le 16 janvier 2023, sucre de coco bio de marque JUSTE BIO
- le 2 février 2023, sucre de coco de marque BIOSAGESSE
- le 2 février 2023, sucre en poudre complet issu de fleurs de coco bio de marque Autour du Riz
- le 9 février 2023, sucre de fleur de coco 500g de marque LA VIE CLAIRE
- le 9 février 2023, sucre de coco vrac de marque LA VIE CLAIRE

On peut sans doute se demander pourquoi cela dure depuis deux mois, et que font nos autorités chargées de la sécurité des aliments pour faire cesser ces rappels ?

Complément
Encore un rappel de sucre de fleur de coco le 9 mars 2023 pour cause de présence de sultites non déclarés sur l'étiquetage.

Mise à jour du 27 mars 2023
Rassurez-vous ou pas, les rappels continuent le 24 mars avec deux nouveaux rappels (1 et 2) !  Mais que fait la police ?

Pizzas Buitoni contaminées : La justice va examiner en mai une demande d’indemnisation

Pizzas Buitoni contaminées : La justice va examiner en mai une demande d’indemnisation. Source 20 minutes avec l’AFP. Extrait

Le tribunal judiciaire de Nanterre va examiner le 9 mai une demande d’indemnisation à hauteur de 250 millions d’euros adressée au groupe Nestlé, assigné pour «faute lourde» par 55 victimes du scandale sanitaire des pizzas Buitoni de la gamme Fraîch’Up, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Mi-septembre, Me Pierre Debuisson, avocat des victimes, a assigné Nestlé, maison mère de Buitoni, pour «faute lourde» devant le tribunal judiciaire de Nanterre. L’examen du dossier a de nouveau été renvoyé mardi au 9 mai prochain, selon une source judiciaire. Les demandeurs et Nestlé ont en effet chacun demandé le renvoi à «deux mois minimum» pour permettre à l’entreprise d’étudier les nouvelles pièces communiquées par la partie adverse, a précisé cette source.

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Commentaire
Il faut souhaiter aux victimes d’être indemnisées à hauteur de la somme demandée par l’avocat les défendant.

Cela étant, les peu de données disponibles montrent que la commission d’indemnisation est assez chiche. On lira sur ce sujet De la lenteur de la justice en France : 2011, affaire des steaks hachés contaminés par des E. coli O157:H7. 2020, fin de partie provisoire.

Aux Etats-Unis, Bill Marler un avocat bien connu dans la sécurité des aliments, observait dans un récent article Au cours de ces 30 années, divers membres de l'industrie alimentaire ont versé à mes clients plus de 900 000 000 de dollars (838 548 000 euros -aa).
C’est dire que la somme demandée en France semble assez élevée, mais ne dit-on qu’il faut demander beaucoup pour avoir un peu ?

A suivre ...

La FAO et l'OMS mettent la sécurité sanitaire des graines germées à l'honneur

«La FAO et l'OMS mettent la sécurité sanitaire des graines germées à l'honneur»,source article de Joe Whitworth paru le 9 février 2023 dans Food Safety News.

Des experts ont identifié et évalué des moyens de réduire les maladies d'origine alimentaire associées aux graines germées.

Ils ont examiné des études ainsi que des directives émanant d'autorités et d'associations industrielles avec des conclusions publiées par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

En 2019, la Commission du Codex Alimentarius a approuvé de nouveaux travaux visant à élaborer des lignes directrices sur les E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans les légumesfeuill verts à feuilles et les graines germées.

En septembre 2021, des scientifiques du groupe d'experts des réunions conjointes d'experts FAO/OMS sur l'évaluation des risques microbiologiques (JEMRA) ont examiné les mesures de maîtrise des risques microbiens de la production primaire au point de vente dans les produits réfrigérés, prêts à consommer (PAC) et fruits et légumes peu transformés.

Une réunion d'experts en novembre a examiné les moyens pertinents de maîtriser ces dangers dans les graines germées, de la production de graines à germer, à la récolte et au conditionnement des graines germées et au point de vente, à la tenue de registres et à la traçabilité.

Les conditions dans lesquelles les graines germées sont produites sont idéales pour la croissance d'agents pathogènes d'origine alimentaire. Les enquêtes sur les éclosions ont montré que les agents pathogènes sont plus susceptibles de provenir de la graine, mais la contamination pourrait également être attribuée à l'environnement de production.

Problèmes de traitement primaire
Les graines germées sont également fréquemment consommés crus ou seulement légèrement cuits, il n'y a donc pas d'étape de destruction avant consommation.Les agents pathogènes préoccupants sont E. coli, Salmonella et Listeria monocytogenes, qui peuvent survivre pendant de longues périodes pendant le stockage des graines et se développer rapidement pendant la production.

Les sources potentielles de contamination sur le terrain comprennent l'eau, le fumier d'animaux mal géré, le contact avec des animaux sauvages et une hygiène inadéquate des salariés. L'équipement pour la culture, l'eau de culture et les eaux usées sont également très préoccupants.

Les bonnes pratiques agricoles (BPA) doivent être appliquées à toutes les étapes pour les graines destinées à la production de graines germées, y compris la plantation, la culture, la récolte, le nettoyage, le stockage et le transport. L'équipement utilisé pour cultiver, récolter et transporter les graines doit être conçu pour un nettoyage et une désinfection efficaces, qui doivent être effectués régulièrement. Différentes solutions peuvent être nécessaires selon le type de graines germées, comme la luzerne ou le haricot mungo.

Les traitements sont une approche pour réduire la contamination microbienne, mais il n'en existe actuellement aucun qui puisse garantir des graines exemptes d'agents pathogènes. L'efficacité des traitements chimiques et physiques varie d'une étude à l'autre et a rarement été validée dans des conditions industrielles, de plus ces traitements peuvent être coûteux. Ils peuvent être difficiles en raison de la faible activité de l'eau de la graine et de la nécessité de préserver la viabilité de la graine et sa capacité à germer, selon le rapport.

Les tests peuvent permettre une détection précoce des lots de production contaminés et permettent de vérifier que les graines utilisées pour la germination et le processus de production ne contribuent pas à la contamination des graines germées. Cependant, la probabilité de détecter des agents pathogènes dans les graines est extrêmement faible. L'eau d'irrigation des graines germées a été identifiée comme une cible appropriée à analyser.

Dès la production et au-delà
De mauvaises pratiques d'hygiène et un environnement de production insalubre pourraient également entraîner une contamination des graines germées. La surveillance de l'environnement est importante pour identifier les sources de contamination. L'eau stagnante est un facteur critique de la contamination des graines germées.

On prévoit que le changement climatique jouera un rôle croissant dans les épidémies liées aux graines contaminées en raison d'événements météorologiques plus extrêmes, tels que des inondations et des températures plus élevées.

Les producteurs et les fournisseurs doivent disposer d'un système pour identifier les lots de graines, tracer les sites de production et les intrants agricoles associés et permettre la récupération des graines en cas de suspicion de danger. Ceci est particulièrement important car les graines utilisées pour la germination sont souvent importées.

Les stratégies de réduction au point de vente comprennent la formation des opérateurs et des distributeurs, l'utilisation de véhicules de transport propres, fermés et réfrigérés, un environnement sanitaire et une eau adaptée pour le nettoyage, la désinfection et le refroidissement.

Les experts ont dit que les interventions pouvant être techniques, une formation devrait être développée pour la chaîne d'approvisionnement des graines germées couvrant l'approvisionnement et le stockage des graines, le traitement, l'échantillonnage et les analyses microbiologiques, le nettoyage et la désinfection et la tenue de registres.

Bill Marler, l’avocat bien connu aux Etats-Unis en sécurité des aliments demande à ce qu'on le mette au chômage !

A ma connaissance, c’est la seconde fois que Bill Marler, l’avocat bien connu aux Etats-Unis en sécurité des aliments, fait ce genre de déclaration, il me semble que la situation aux Etats-Unis l’incite à ce genre de déclaration.

«Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire d’État à la Santé, Monsieur le Commissaire de la FDA, mettez-moi au chômage, s'il vous plaît !», source article de Bill Marler paru le 9 février 2023 dans Food Safety News.

Je suis un avocat plaidant qui a depuis 30 ans construit une pratique sur les pathogènes alimentaires. Depuis l'épidémie de Jack in the Box liée à E. coli pathogène en 1993, j'ai représenté des milliers de familles qui ont été dévastées pour avoir fait ce que nous faisons tous tous les jours, manger des aliments. Au cours de ces 30 années, divers membres de l'industrie alimentaire ont versé à mes clients plus de 900 000 000 de dollars (838 548 000 euros -aa).

Cela peut inciter certains à me considérer comme un chasseur d'ambulance, un suceur de sang qui exploite les tragédies personnelles d'autres personnes à des fins personnelles. Si tel est le cas, voici mon plaidoyer :

Mettez-moi au chômage, s'il vous plaît !

Pour cet avocat, E. coli, Salmonella, Listeria et d'autres agents pathogènes lui ont permis une pratique bien réussie et déchirante. J'en ai assez de rendre visite à des enfants horriblement malades qui n'avaient pas besoin d'être malades au départ. Je suis scandalisé par un gouvernement et une industrie alimentaire qui permettent à ces poisons d'atteindre les consommateurs.

Alors, arrêtez de rendre les enfants malades et je prendrai ma retraite avec plaisir.

La FDA est à la croisée des chemins. Plus de 10 ans après l'adoption de la Loi sur la modernisation de la sécurité alimentaire (FSMA pour Food Safety Modernization Act), les objectifs de la législation sur la sécurité des aliments la plus importante depuis des décennies n'ont toujours pas été atteints. Comme l'ont bien déclaré récemment le sénateur Durbin (D-Illinois) et la membre du Congrès DeLauro (C-Connecticut) :

La FDA est responsable de la surveillance de près de 80% des aliments aux États-Unis. Trop souvent, cependant, la FDA n'a pas réussi à protéger les Américains contre les pathogènes alimentaires dangereux et les épidémies. Chaque année, plus de 48 millions d'Américains tombent malades, 128 000 sont hospitalisés et 3 000 perdent la vie à cause de certaines bactéries ou virus présents dans leur alimentation. En 2011, le FMSA a été promulgué pour transformer l'approche des États-Unis en matière de maladies d'origine alimentaire. Le FSMA a demandé à la FDA d'être plus proactive, et non réactive, face aux maladies d'origine alimentaire afin de prévenir en premier lieu les intoxications alimentaires. Le FSMA a doté la FDA de nouvelles autorités, ressources et financements pour atteindre cet objectif. Mais, comme indiqué dans le rapport Reagan-Udall (Independent Expert Panel Report on FDA's Human Foods Program), la FDA n'a pas opéré ce changement, malgré l'adoption du FSMA, il y a plus de dix ans. Le FSMA a demandé à la FDA de promulguer plusieurs règles afin de prévenir plutôt que de répondre aux épidémies d'origine alimentaire. Cependant, plusieurs fois, la FDA a raté les délais imposés par le Congrès pour les mettre en œuvre. Le FSMA a également exigé de la FDA qu'elle «augmente la fréquence des inspections de toutes les installations [alimentaires]», afin de garantir le respect par les entreprises des règles de sécurité des aliments et de qualité. Mais les inspections de la FDA ont chuté depuis que le FSMA a été promulgué.

La FDA a été, et pour cause, embarrassée par les maladies probables des nourrissons qui tombaient malades après avoir consommé du lait maternisé produit dans une usine de fabrication qui semblait peu se soucier de la sécurité sanitaire de son produit. La FDA n'a pas inspecté correctement l'usine, ce qui a ensuite conduit à des pénuries de préparations qui menacent encore les nourrissons aujourd'hui. Pour une bonne raison, le commissaire de la FDA, Califf, a demandé au groupe d'experts de la Fondation Reagan-Udall de suggérer des correctifs à la FDA.

Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire à la Santé et Monsieur le Commissaire de la FDA, veuillez écouter ces experts. Ces experts ont clairement indiqué que la structure actuelle de la FDA devait changer pour rendre les aliments plus sûrs. Dans son rapport final, le panel de la Fondation Reagan-Udall a en partie recommandé :

Compte tenu de l'impact économique que les maladies d'origine alimentaire et les maladies chroniques liées à l'alimentation ont sur les Américains et le budget fédéral, il est impératif que le Human Foods Program [qui comprend à la fois la sécurité des aliments et la nutrition] devienne plus important. Comparé aux programmes de produits médicaux au sein de la FDA, le Human Foods Program lutte continuellement pour sa visibilité et sa proéminence. Une composante de cette élévation du programme de l'alimentation humaine est un plaidoyer fort pour faire progresser le programme de l'alimentation humaine à tous les niveaux du gouvernement, en particulier au département de la Santé et à la Maison Blanche, y compris au Bureau de la gestion et du budget.

- Le Programme d'alimentation humaine devrait avoir des lignes d'autorité claires.
- Dans le cadre du programme de l'alimentation humaine, l'importance de la nutrition devrait être accrue.
- Le portefeuille d'aliments de l’Office of Regulatory Affairs (ORA) de la FDA [inspections] doit être intégré directement aux autres éléments du programme d'alimentation humaine de la FDA.
- Le travail alimentaire du Center Veterinary Medicine (CVM) [aliments pour animaux] devrait être intégré au programme global de la FDA pour l’alimention humaine.
- Un nouveau comité consultatif sur les aliments, au niveau du Commissaire de la FDA, devrait être créé pour renforcer la contribution externe aux activités du programme de l'alimentation humaine.

Ma vision, peut-être un peu plus agressive, est celle d'un côté alimentaire plus autonome de la FDA qui créerait deux Commissaires nommés par le Sénat, l'un avec un portefeuille de tous les aspects de l'alimentation (sécurité des aliments et nutrition) comme mentionné ci-dessus, et l'autre avec un portefeuille des médicaments et de dispositifs médicaux.

Le temps des demi-mesures est révolu. Il est temps d'être audacieux. Il est temps de faire passer la FDA de réactive à proactive. Il est temps de faire ce qui doit être fait pour infléchir la courbe du nombre de personnes touchées négativement par les aliments consommés.

Des progrès dans la sécurité sanitaire de notre approvisionnement alimentaire peuvent être réalisés et l'histoire peut être un guide.

Lorsque l'épidémie liée à E. coli pathogène chez Jack in the Box s'est produite en 1993, plusieurs centaines de personnes ont été malades, dont beaucoup gravement, avec au moins quatre décès, après avoir mangé un hamburger. C'était la première crise de l'administration Clinton et de l'USDA/FSIS. L’industrie de la viande et de la restauration commerciale faisaient face à la colère d'un public en colère. Beaucoup pensaient que le problème était insoluble. Pourtant, l'industrie, le gouvernement et les consommateurs se sont réunis pour trouver un moyen de réduire la présence de E. coli dans les hamburgers et de réduire le nombre de malades.

Ça a marché. Pendant des années, E. coli dans les hamburgers a été le «pain et le beurre» de mon entreprise. Avec le temps, le nombre de personnes atteintes par E. coli dans les hamburgers a continué de baisser à un point tel que, avec l'aide du gouvernement, l'industrie de la viande a relevé mon défi : Mettez-moi en chômage, s'il vous plaît !

Il est maintenant temps que la FDA soit suffisamment réformée pour que les succès de l'USDA/FSIS dans les années 1990 puissent être reproduits aujourd'hui. Le temps est révolu depuis longtemps pour la FDA et Mettez-moi au chômage, s'il vous plaît !

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire à la Santé et Monsieur le Commissaire de la FDA, veuillez écouter.

Les écologistes sont en train de «déconstruire» notre agriculture ! par Jean-Paul Pelras.

«Les écologistes sont en train de «déconstruire» notre agriculture !» par Jean-Paul Pelras.

Tribune dans Le Point du 8 février 2023. Alors que les agriculteurs manifestent à Paris, ce mercredi, l’ancien maraîcher Jean-Paul Pelras* dénonce un discours «environnementaliste» qui abîme la ferme France.

ien sûr il y a les méventes, les intempéries, les prédateurs, les maladies, la solitude, les lourdeurs administratives, le recul des installations, les mouvements brusques du destin et toutes ces causes qui finissent par se dissoudre dans les arpents d'une déprise rurale de plus en plus prégnante.

Du nord au sud, d'est en ouest, les productions qui ont fait la fierté de notre histoire agricole, et qui ont permis à notre pays de préserver son autonomie alimentaire, disparaissent progressivement du marché. Les filières fruits et légumes, mais également laitières, betteravières, céréalières, bovines, ovines, porcines, viticoles, avicoles sont désormais confrontées à l'érosion de leurs potentiels.

En cause, bien sûr, la hausse des coûts de production corrélée à celle des intrants ou de l'énergie et à une compétitivité de plus en plus malmenée par les accords de libre-échange internationaux. Lesquels sont dopés par les compétitions déloyales profitant notamment des dumpings sociaux, fiscaux et environnementaux.

Résultat : 70% des fruits et 30% des légumes consommés en France sont issus de l'importation. Idem pour la volaille, à hauteur de 40%, 20% pour le porc, plus de 50% pour les ovins et environ 25% pour la viande de bœuf, dont les importations ont augmenté de 15% sur un an, alors que l'élevage français vient de perdre 11% de son cheptel en six ans. Soit, selon la Fédération nationale bovine, 837 000 vaches. Les chiffres sont là, têtus et répétés à l'envi par les syndicats et les interprofessions qui alertent les pouvoirs publics ce mercredi 8 février lors d'une manifestation nationale.

Donneurs de leçons
Mais, à bien y regarder, parmi toutes les causes qui impactent l'agriculture française, il en est une récurrente et commune à l'ensemble des secteurs d'activité. Il s'agit de la pression exercée par les environnementalistes sur le monde paysan.

Qui aurait pu imaginer, voilà seulement dix ans, que, un jour, la France allait perdre le leadership de la production sucrière en Europe ; que des arboriculteurs, dans le Midi, devraient sacrifier leurs récoltes pour laisser filer l'eau dans la rivière voisine ; que des vignerons ne pourraient pas vendanger car une association allait les empêcher de sulfater contre le mildiou ; que des trains de céréales seraient déversés sur les voies ferrées ; que des paysans ne pourraient pas irriguer là où des activistes allaient venir saccager les retenues collinaires ; que les éleveurs devraient se battre contre la réintroduction du loup et de l'ours sur les estives ; qu'ils allaient devoir surveiller l'intrusion d'antispécistes dans leurs étables ; que des cultivateurs allaient se faire insulter et tabasser par ceux qui traversent leurs champs et n'apprécient pas leur façon de travailler ?

La liste est longue et non exhaustive et en dit beaucoup sur ce qu'est devenu le modus vivendi du paysan et sur l'état d'esprit de ceux qui cherchent à le déstabiliser.

Pour y parvenir, des amphis d'AgroParisTech au campus agricole financé par un «laborantin» milliardaire fabricant de steak végétaux, en passant par les studios de télévision où la bonne parole est portée par des artistes de variété et des présentatrices météo, jusqu'aux bancs de l'Assemblée nationale et les strapontins du Parlement européen, la grande armée de ceux qui veulent renverser le modèle agricole est en ordre de marche, structurée, influente, subventionnée, épaulée.

Très peu de paysans parmi ces gens-là, et beaucoup de donneurs de leçons, qui idéalisent la campagne et veulent chasser le paysan de ce pré où, et c'est peut-être le résumé des résumés, frustrés, ils rêvent de s'installer.

Étables vides et vergers arrachés
L'écologie, voilà ce qui est en train de «déconstruire» notre agriculture, affaiblie par une juxtaposition de contraintes environnementales souvent inapplicables, souvent franco-françaises, comme nous venons de le voir avec la betterave, souvent coûteuses en termes de mises aux normes et souvent ruineuses car les paysans français ne peuvent plus suivre face à la grande braderie des marchandises importées.

Un enfant de 10 ans serait capable de le comprendre. Et pourtant, nos dirigeants mettent en place des consultations citoyennes, des grands débats, des programmes «Farm to Fork» («De la ferme à la fourchette») qui vont limiter les rendements, imaginent des usines à gaz pour que l'oiseau vienne nicher au bon endroit, pour que le coquelicot repousse sur la friche abandonnée, pour que l'embâcle reste au milieu du ruisseau, parce que c'est la nature qui l'a décidé.

À l'inverse, est-ce que le paysan s'occupe des affaires des autres ? Non, il se contente de les alimenter ! Jusqu'à quand ? La question est posée avec un secteur agricole deuxième exportateur mondial en 1999 qui a dégringolé au cinquième rang en moins de vingt ans. Nul besoin, à ce titre, d'être grand clerc pour entrevoir la suite du scénario.

Une fois que les adeptes de la permaculture et de l'agriculture vivrière seront revenus de leur bricolage tout autant moralisateur que dévastateur, il faudra tout simplement s'habituer à acheter du poulet brésilien, à boire du lait polonais et du vin chilien, à manger des fruits espagnols, des légumes marocains, du bœuf argentin et, entre autres subtilités, de l'agneau néo-zélandais. Et ce, alors qu'il faudra augmenter de 50 % la production agroalimentaire mondiale si l'on veut, en 2050, fournir 2 700 kcal/ jour à tous les habitants de la planète.

En résumé, céder aux caprices des environnementalistes revient à céder, en seulement quelques années, notre place aux pays concurrents. Des étables vides, des vergers et des vignobles arrachés, des coopératives fermées, des friches, des champs abandonnés, des territoires désertés, une économie rurale anémiée, des risques naturels démultipliés, voilà ce qui attend notre pays si l'agriculture est contrainte d'abdiquer face à l'écologie. Ne pas le voir relève du déni, l'accepter relève de l'incurie !

*Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Le Journaliste et le Paysan, est paru aux éditions Talaia en novembre 2018.