Un second volet d’un article
de Food Safety News sur la Finlande que j'ai souhaité traiter à part car il mérite, à mon sens, une
attention particulière ; il évoque des problèmes intéressants
pour la sécurité sanitaire des consommateurs. En effet, selon une
étude, «le contrôle des aliments reconnaît des non-conformités
susceptibles de prédisposer aux maladies d'origine alimentaire.»
Les notes ou les scores des inspections fournissent des indices
sur les intoxications alimentaires
Des chercheurs ont examiné les niveaux d'inspection et leur relation
avec l'incidence des maladies d'origine alimentaire acquises en
Finlande.
Ils ont utilisé les données des contrôles des aliments des
entreprises locales et les données sur les maladies infectieuses de
2014 à 2019 en Finlande. Les résultats ont été publiés dans
International
Journal of Environmental Health Research «Association between
food control inspection grades and regional incidence of infectious
foodborne diseases in Finland».
Nous avons étudié les niveaux (scores ou notes) des inspections
régionales au sujet du contrôle des aliments et de leur relation
avec l'incidence régionale des maladies d'origine alimentaire
acquises au niveau national (causées par Campylobacter spp.,
Salmonella spp., Escherichia coli entérohémorragique
(EHEC) et Listeria monocytogenes) en utilisant les données
sur les maladies de 2014 à 2019 en Finlande. Nous avons observé que
les notes d'inspection globales inférieures étaient associées à
une incidence accrue d’infections à Salmonella (p=0,02).
Plus précisément, des notes inférieures sur la propreté des
installations, des surfaces et des équipements étaient associées à
une incidence accrue d'infections à Salmonella (p=0,04). Pour
cette zone d'inspection topique, une taille
d'effet élevée a également été observée pour les infections
à Campylobacter (p=0,06).
Parmi les éléments d'inspection individuels, une association entre
une incidence accrue d'infections à Campylobacter et des
notes inférieures sur le stockage des denrées alimentaires (p=0,01)
et la vérification des compétences en matière d'hygiène (p=0,03)
a été observée.
Ces résultats suggèrent que le contrôle des aliments reconnaît
des non-conformités susceptibles de prédisposer aux maladies
d'origine alimentaire.
Le Chartered
Institute of Environmental Health (CIEH) du Royaume-Uni a analysé
l’article et voici ce qu’il en dit.
Une étude montre que des résultats d'inspection significativement
moins bons dans la restauration collective confirme le lien entre de
mauvais résultats d'inspection en matière d'hygiène alimentaire et
un risque plus élevé de maladies infectieuses d'origine
alimentaire.
L'étude visait à déterminer s'il existait un lien entre les
résultats des inspections de routine et la survenue de lmaladies
infectieuses d'origine alimentaire dans les restauration commerciale
et collective. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que de moins
bons résultats d'inspection seraient associés à un risque élevé
d'infection.
L'équipe, dirigée par Elina Leinonen, agente principale à
l'Autorité alimentaire finlandaise, a examiné un total de 150
restaurants et établissements de restauration collective liés à
des épidémies en Finlande entre 2015 et 2018. Ils ont comparé la
dernière inspection de routine de l'établissement avant l'épidémie
avec le résultat d'une inspection de routine choisie au hasard dans
un point de vente témoin.
Le
système de notation finlandais Oiva basé sur le risque
fonctionne un peu comme le système britannique de notation de
l'hygiène alimentaire, mais évalue les établissements alimentaires
sur une échelle de quatre points allant d'excellent à médiocre, au
lieu de cinq. Les deux dernières notes, «A corriger» et
«Médiocre», suggèrent qu'il existe un certain non-respect de la
sécurité des aliments et que les consommateurs peuvent être
considérablement induits en erreur, par exemple, par des
informations incorrectes sur les aliments.
Les épidémies d'origine alimentaire confirmées sont classées en
fonction de la force des preuves, de A, preuves solides, à D, pas de
preuves claires, et sont basées sur des résultats épidémiologiques
descriptifs et analytiques, des analyses de laboratoire et
d'éventuels facteurs contributifs.
Les chercheurs ont utilisé la force des preuves enregistrées pour
chaque éclosion pour évaluer la confiance dans le résultat selon
lequel un établissement de restauration particulier était associé
à une éclosion.
L'étude a révélé qu'aucune différence majeure n'a été observée
dans les restaurants (restauration commerciale et restauration
collective), mais des résultats d'inspection significativement plus
faibles ont été observés dans les établissements de la
restauration collective où il y a eu une éclosion, qui comprennent
aussi ceux qui ont une cuisine centrale et industrielle, un lieu de
restauration et des sites qui préparent des produits alimentaires
précuits pour la vente.
En restauration collective,
des différences ont été observées sur des critères tels que la
propreté des installations, des surfaces et des équipements, mais
aussi sur leur adéquation et leur entretien.
«Le contrôle officiel vise à identifier et à corriger les
facteurs de risque de maladies infectieuses d'origine alimentaire»,
a expliqué Leinonen. «Cependant, nous étions conscients que la
détection des relations entre les résultats des inspections de
routine et le risque d'épidémies d'origine alimentaire peut être
influencée par de nombreux facteurs.»
En restauration collective, des différences ont été observées sur
des critères tels que la propreté des installations, des surfaces
et des équipements, mais aussi sur leur adéquation et leur
entretien. Les chercheurs disent que cela suggère qu'un
environnement de manipulation des aliments bien entretenu est
essentiel pour prévenir les maladies infectieuses d'origine
alimentaire. Les entreprises doivent donc prêter attention à la
propreté de l'environnement et des équipements de manipulation des
aliments.
«Notre étude a montré l'importance d'un environnement de
manipulation des aliments propre et bien entretenu sur la sécurité
des aliments. Une correction efficace des non-conformités concernant
ces problèmes ainsi qu'un maintien constant d'une situation
favorable par l'exploitant du secteur alimentaire sont essentiels»,
a conclu Leinonen.
Kate Thompson, directrice du CIEH, a déclaré : « Il s'agit d'un
rapport utile, notamment parce qu'il s'ajoute à la base de preuves
établissant un lien entre de mauvais résultats d'inspection en
l'hygiène alimentaire et un risque plus élevé d'épidémies
d'origine alimentaire. Cela concorde avec les conclusions du
conseiller scientifique en chef de la FSA, qui a indiqué que les
locaux «largement conformes» ont moins de risques d'épidémie de
maladie d'origine alimentaire que ceux qui ne sont pas largement
conformes.»