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jeudi 3 décembre 2020

Greenyard accepte un règlement lié à une épidémie dans plusieurs pays à Listeria présent dans des légumes surgelés

Vous lirez ce qui suit mais ce que je peux dire, c'est que cela n'est pas cher payé ! Une broutille de 500 000 euros pour ce groupe, c'est insensé !

Tous articles du blog sur Greenyard sont ici.

La FSMA de Belgique est l’autorité des services et marchés financiers veille au traitement honnête et équitable du consommateur financier et à l’intégrité des marchés financiers.

Elle a infligé à Greenyard un règlement transactionnel de 500 000 euros et une publication nominative sur le site web de la FSMA.

Pour mémoire, selon Food Safety News,

L'épidémie associée comprenait 54 cas de listériose en Australie, Finlande, Suède, Danemark, Autriche et Royaume-Uni avec 10 décès de 2015 à 2018. Des chercheurs anglais ont découvert que la souche de l'épidémie était restée dans la chaîne alimentaire britannique des légumes surgelés jusqu'en avril 2019 et avait provoqué un cas de méningite à Listeria en Angleterre en février de l'année dernière.

Ce règlement transactionnel trouve son origine dans la divulgation tardive d’informations privilégiées et dans la diffusion par Greenyard SA d’informations fausses et trompeuses concernant une contamination à la listeria dans son usine de légumes surgelés en Hongrie. La contamination à la listeria s’est produite chez Greenyard Frozen Hungary. Au moment des faits, ce producteur de légumes surgelés était une filiale à 100 pour cent de Greenyard SA.

La FSMA a mené une instruction sur la manière dont Greenyard SA avait, en tant que société cotée, communiqué après que l’agence hongroise de sécurité alimentaire eut pris le 29 juin 2018 des mesures liées à la contamination à la listeria. L’agence avait alors ordonné le rappel auprès des clients et consommateurs de tous les surgelés que Greenyard Frozen Hungary avait fabriqués entre le 13 août 2016 et le 20 juin 2018. L’agence avait en outre interdit à l’entreprise de continuer à commercialiser ces produits.

Dans la motivation de sa décision du 29 juin 2018, l’agence se réfère aux analyses menées notamment p le laboratoire de référence de l'Union européenne pour la listeria. Lesdites analyses ont établi une concordance entre la souche spécifique de bactérie listeria ayant infecté 47 personnes et causé le décès de 9 d’entre elles, et celle découverte dans les surgelés produits et commercialisés par Greenyard Frozen Hungary. Ces résultats ont été révélés dans un rapport anonymisé publié conjointement le 3 juillet 2018 par les autorités européennes compétentes. Le rapport en question, dont Greenyard a été mis au courant le jour même, faisait référence à la décision de l’agence hongroise.

La FSMA considère que cette information revêtait un caractère privilégié. Bien que la société ait été en possession le 3 juillet 2018 au plus tard de tous les éléments lui permettant de divulguer cette information privilégiée, elle ne l'a publiée que le 13 juillet 2018. Selon la FSMA, Greenyard SA n’a de ce fait pas respecté l’obligation qui était sienne de publier une information privilégiée dès que possible.

Dans un communiqué de presse daté du 4 juillet 2018, Greenyard SA a de plus présenté de manière fausse et trompeuse un certain nombre d’éléments quant à la gravité de la situation. L’entreprise a ainsi diffusé des informations qui ont donné, ou ont été susceptibles de donner, des indications fausses ou trompeuses en ce qui concerne le cours de l’action. Greenyard SA savait ou aurait dû savoir que ces informations étaient fausses et trompeuses. Selon la FSMA, Greenyard SA a ce faisant commis une violation de l’interdiction de manipulation de marché.

L’instruction de la FSMA a débouché sur un règlement transactionnel. Celui-ci prévoit le paiement d’un montant de 500 000 euros et une publication nominative sur le site web de la FSMA.

mardi 19 mars 2019

Greenyard a rappelé des haricots verts surgelés pour risque de datura, cela pourrait entraîner la fermeture de l'usine



« Greenyard a rappelé des haricots verts surgelés pour risque de datura, cela pourrait entraîner la fermeture de l'usine », source article de Joe Whitworth publié le 19 mars 2019 dans Food Safety News.

Greenyard Frozen France a rappelé des haricots verts surgelés car ils pouvaient contenir des parties d'une plante toxique communément appelée datura ou bogues de datura.

Le nom scientifique de la plante est Datura stramonium L et il contient de fortes concentrations d'alcaloïdes tropaniques, notamment de l'atropine, de l'hyoscyamine et de la scopolamine. C'est une plante de la famille des Solanacées.

Selon le ministère français de l'agriculture et de l'alimentation, « De très petites quantités suffisent pour déclencher une intoxication pouvant aboutir dans les cas les plus graves à un coma et à la mort. »

On ignore si les haricots verts ont rendu malade, mais une alerte du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) répertorie le type de notification en tant que plainte du consommateur.
 et
Les haricots verts de marque « Notre Jardin » en sachets de 1 kg vendus en France dans les supermarchés Leclerc avec le code de lot 8352M du 18 décembre 2020 et le code de lot 8031M du 31 janvier 2020, fourni par Scamark, ont été rappelés. Le lot 8031M était vendu depuis février 2018 et le lot 8352M depuis le 20 décembre 2018.

Les haricots verts sans marque vendus chez Carrefour avec les codes de lot 8058M et 8120MX et la date de « février » sont également concernés.

C’est d’ailleurs le communiqué de Carrefour qui rapporte le nom de Greenyard Frozen France et la cause du rappel est un corps étranger végétal (datura).

Les haricots verts Cuisine de France portant les codes de lot 8026M, 8026MX et 8155MX et datés de janvier 2020 sont également rappelés.

Les haricots verts D’aucy portant les codes de lot 8176M, 8176MX et 8205MX et la date de péremption de juin 2020 ont également été rappelés.

Il faut souligner que les rappels se sont étalés du 8 mars au 15 mars 2019. L’alerte au RASFF a eu lieu le 15 mars 2019, mais cela n’a pas empêché la DGCCRF de mettre en ligne un communiqué le 11 mars avec les quatre rappels de haricots verts, trop forte la DGCCRF !

Des haricots verts congelés potentiellement contaminés ont également été envoyés en Andorre et en Slovénie. En Slovénie, la marque « Notre Jardin » avec le code de lot 8352M de E. Leclerc à Maribor est impliquée.

La présence de Datura stramonium semble s'être produite au moment de la récolte.

Les symptômes d'empoisonnement sont les suivants: tachycardie, hyperthermie, sécheresse de la bouche, rougeur de la peau, pupilles dilatées, élocution incohérente, agitation, désorientation et hallucination. Ils surviennent généralement une à quatre heures après l'ingestion et peuvent durer de 24 à 48 heures.

Greenyard va fermer ou vendre une usine liée à l'épidémie de Listeria
L’année dernière, l’usine de légumes surgelés hongrois de Greenyard a été liée à une épidémie de Listeria qui a rendu malade 54 personnes dans six pays, faisant 10 morts, entre 2015 et 2018.

Les produits surgelés concernés ont été distribués dans 116 pays. Certains avaient une durée de conservation jusqu'à la mi-2020.

La société a découvert la cause de la contamination, une présence persistante de Listeria monocytogenes dans l'un des tunnels de surgélation et a fermé ce tunnel de l'usine à Baja, en Hongrie. La production a repris à la fin de 2018.

Cependant, Greenyard a annoncé la semaine dernière la fermeture ou la vente de l’usine de surgélation de Baja en Hongrie. Dans le cadre d'un plan de restructuration, l'entreprise pourrait également supprimer plus de 400 emplois dans différents pays, mais principalement dans sa nouvelle division au Royaume-Uni et en Allemagne.

Greenyard a confirmé qu'elle envisageait de céder sa division, mais a ajouté qu'elle ne le ferait pas pour ses autres divisions principales de produits frais et surgelés. Le co-PDG Hein Deprez a déclaré qu'après des années de croissance, il était temps de se consolider.

« L'été extrêmement sec de cette année, l'action de rappel au début de l'été, mais en particulier, la pression continue du marché ont appelé à des décisions importantes », a-t-il déclaré.


Mise à jour du 13 octobre 2019. Selon France info du 13 octobre 2019Le datura, une plante invasive hallucinogène, est-il le poison de l'agriculture bio ?
Des farines de sarrasin bio font régulièrement l'objet de retraits des rayons pour des contaminations ou des soupçons de contamination au datura, une plante contenant des alcaloïdes.

mercredi 4 décembre 2019

Les autorités hongroises n'ont pas amélioré les contrôles après l'éclosion à Listeria liée à des légumes surgelés


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les autorités hongroises n'ont pas amélioré les contrôles après l'éclosion à Listeria liée à des légumes surgelés », source article de Joe Whitworth paru le 4 décembre 2019 dans Food Safety News.

Les autorités hongroises n'ont pas renforcé le système de contrôle officiel des entreprises alimentaires, malgré une épidémie meurtrière liée à la présence de Listeria dans des légumes surgelés dans plusieurs pays, selon la DG Santé da Commission européenne.
L'agence, responsable de la politique de la Commission européenne en matière de sécurité alimentaire et de la santé, a estimé que le système n'était pas suffisant pour vérifier que les denrées alimentaires d'origine non animale (DAONA) sont produits dans des conditions conformes au règlement n°852/2004 afin de prévenir la contamination par des pathogènes.

Selon un rapport d'audit, les contrôles officiels et leur mise en application ne contribueraient pas à prévenir une contamination ultérieure par Listeria monocytogenes dans les DAONA congelées, ni à limiter le risque de mise sur le marché de produits non conformes.

L’usine de légumes surgelés de Greenyard à Baju, Hongrie, a été à l’origine d’une éclosion à Listeria en 2018, qui a rendu malade 54 personnes dans six pays, faisant 10 décès. L'épidémie aurait commencé en 2015. Des produits congelés ont été distribués dans 116 pays. Greenyard a engagé un coût de 25,7 millions d'euros lié au rappel et à la destruction de légumes surgelés. En juin de cette année, Greenyard a vendu l’usine à Roger & Roger, un producteur de snacks à base de pommes de terre et de maïs.

Manque de ressources
L’audit de la DG Santé effectué en Hongrie en mai 2019 comprenait des visites dans deux bureaux d’un comté, un laboratoire de référence national, deux exploitations produisant des fraises, deux exploitations de production de légumes verts à feuilles, deux transformateurs de légumes verts surgelés - l’un d’eux étant Greenyard - et deux usines de producteurs approuvés de graines et de graines germées.

L'élaboration d'un guide sur les bonnes pratiques agricoles pour la production de fruits et légumes, comprenant des informations pour prévenir la contamination microbiologique chez les producteurs primaires, est toujours en cours d'élaboration, comme lors de l'audit précédent en 2016.

Les autorités ont indiqué à l'équipe d'audit qu’en raison d'une pénurie de ressources, le plan de contrôles officiels ne pouvait pas être entièrement mis en œuvre et les rapports d'inspection n'étaient pas systématiquement téléchargés dans le système informatique central.

L’équipe d'audit a été informée qu’en 2016, 2017 et 2018, 315 des 1 050 inspections prévues avaient été effectuées pour des légumes vertes à feuilles et des fruits à baies avec zéro non-conformité.

La congélation et la précoupage des fruits et légumes sont classées comme activité à risque moyen (classe 2 sur quatre). Les sites de congélation n'ont pas été déplacés dans une catégorie à haut risque et aucune modification n'a été apportée aux contrôles après l'épidémie liée au maïs congelé transformé en Hongrie.

L’équipe d’audit a appris qu’en 2016, 2017 et 2018, 148 inspections avaient été effectuées dans des établissements de congélation et de prédécoupage des DAONA, dont une non-conformité en 2016 et deux en 2018. En 2018, après l’épidémie à Listeria, il y a eu 458 prélèvements officiels pour les légumes surgelés et 48 étaient positifs pour Listeria monocytogenes.

Selon l'équipe d'audit, le plan d’échantillonnage des fruits et des légumes surgelés n'a commencé de manière significative qu'après l'éclosion et a révélé un pourcentage élevé d'échantillons contaminés.

En 2018 et 2019, 1 064 échantillons de DAONA ont été analysés, avec 65 non-conformités pour Listeria monocytogenes et un positif pour norovirus dans des framboises surgelées.

En 2016 et 2017, 27 inspections officielles dans des usines de congélation ont révélé une non-conformité relative à l'hygiène et au système HACCP. En 2018, après l’épidémie à Listeria, 56 inspections officielles ont révélé deux non-conformités liées à la qualité de l’eau et à l’hygiène.

Neuf de ces 56 visites ont été effectuées par un groupe de travail spécial sans en informer les responsables de l'établissement. Les inspections ont montré que les conditions d'hygiène, de maintenance et de technologie ne permettaient pas d'éviter la contamination croisée; l'étiquetage n'était pas assez clair et les entreprises estiment que les consommateurs sont conscients de l'utilisation correcte de ces produits congelés et aucun échantillonnage environnemental n'a été effectué par les entreprises alimentaires.

Problèmes à Greenyard
En février 2018, Greenyard a reçu des informations de sa société partenaire polonaise sur la présence de Listeria dans ses produits mais les autorités n'en ont pas été informées. Le même mois, l’agence chargée du contrôle officiel a inspecté la société à la suite d’une notification au RASFF de l’UE.

Un plan d’échantillonnage officiel a été effectué et le laboratoire national de référence a découvert que l'échantillon était positif pour Listeria avec un dénombrement de 1 400 unités formant des colonies par gramme. On a remarqué que le laboratoire interne de la société qui avait effectué des tests pour détecter la présence de Listeria et de Salmonella spp. n'a pas enregistré ces analyses, et aucune mesure n'a été prise pour mettre fin à ses activités.

Une inspection effectuée en mars a révélé des non-conformités en matière de structure et de maintenance, les dangers microbiologiques spécifiques tels que Listeria non traités dans l’analyse des risques du plan HACCP, les méthodes utilisées par le laboratoire de l'entreprise ne sont pas conformes à la réglementation en raison du nombre d'unités prélevées, des risques de contamination croisée et de l'absence d'une zone à haut risque. Les autorités ont arrêté la production et ordonné le rappel de tous les lots de maïs produits après le 13 août 2016.

Les résultats des prélèvements environnementaux réalisés sur les lignes de production ont révélé que la zone de tranchage était contaminée après l'étape de blanchiment comme source possible de la contamination. Comme Listeria monocytogenes sérotype IVb a été retrouvé dans un échantillon de surface après nettoyage et désinfection sur les chaînes de production, le rappel a été étendu à l'ensemble de la production entre le 13 août 2016 et le 20 juin 2018 et les chaînes de production restantes ont été arrêtées.

Après avoir passé en revue la conception de la nouvelle usine hygiénique et le plan d'échantillonnage amélioré, les autorités ont autorisé la reprise de la production mi-août 2018, mais Listeria a été identifiée dans la zone de conditionnement. Cela n'a pas pu être expliqué. Cependant, lors des inspections de janvier et mai 2019, aucune non-conformité n'a été détectée.

Des échantillons de maïs sucré congelé de la deuxième usine de congélation ont été prélevés en 2018 au niveau de la vente au détail et quatre sur cinq échantillons étaient positifs pour Listeria monocytogenes. Les prélèvements de surface à l'aide d'un test rapide de présence de Listeria spp. pendant la production et après le nettoyage, sept tests positifs en 2019 ont été détectés dans les siphons de sol et les balais, mais pas sur les surfaces en contact avec le produit.

Non-conformités identifiées non résolues
La DG Santé a constaté qu'il existait un système de contrôle officiel couvrant la production primaire et prévoyant des inspections basées sur les risques au niveau de l'exploitation agricole. Toutefois, des mesures correctives ne sont nécessaires qu'en cas de résultats de laboratoire non conformes. Les non-conformités identifiées pouvant avoir une incidence sur la sécurité microbiologique des produits, ne sont pas corrigées et constituent toujours un risque potentiel.

En production primaire, le système d’inspection et de production de rapports n’assure pas le suivi systématique des lacunes identifiées.

« La documentation concernant les contrôles officiels des producteurs primaires et des transformateurs a montré que les non-conformités étaient rarement détectées et, lorsqu'elles étaient détectées, rarement suivies. Cela indique que le système de contrôle officiel n'est pas suffisamment capable d'identifier et de corriger les lacunes. »

En raison du manque de données sur des paramètres tels que le volume de production, les résultats des inspections non planifiées et les antécédents de conformité, le système informatique utilisé pour classer les sites en fonction du risque ne peut pas hiérarchiser les établissements de traitement des DAONA présentant des risques microbiologiques plus élevés pour les contrôles officiels. Les responsables hongrois ont déclaré que les données sur les capacités des usines de traitement seraient enregistrées dans un système informatique et intégrées à l'algorithme d'évaluation des risques d'ici la fin de 2020.

La planification fondée sur les risques a révélé des lacunes majeures concernant la hiérarchisation des contrôles officiels des DAONA et leur organisation, notamment un manque de supervision. Le système ne permet pas aux inspecteurs d’acquérir et de conserver une expérience suffisante pour effectuer des contrôles efficaces.

Cela a une incidence sur la mise en œuvre et l'efficacité des contrôles officiels. Les non-conformités sont rarement détectées et l'application des exigences pertinentes est sérieusement affectée. Les responsables hongrois ont déclaré que le personnel recevrait une formation supplémentaire sur le système et qu'une augmentation du nombre de personnes devant effectuer des contrôles officiels serait envisagée.

L’équipe d'audit a évalué une notification au RASFF de l’UE d’une société hongroise. La procédure de rappel a été lancée six jours après la réception de la notification au RASFF. Selon le rapport, l'absence de délai de lancement des actions pourrait conduire à la mise sur le marché de produits non sécurisés plus longtemps que nécessaire et à un risque croissant.

(Malheureusement, cette pratique est assez courante, et on constate, notamment en France, un délai entre la notification au RASFF de l'UE et le rappel des produits alimentaires : le dernier exemple est ce rappel publiée en France le 3 décembre et notifiée au RASFF le 29 novembre 2019 -aa)

Des responsables hongrois ont déclaré que les notifications au RASFF seraient envoyées à l'autorité régionale dans les 24 heures suivant leur réception à compter de janvier 2019 ou faire l'objet d'une investigation menée par la Direction national de la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux.

lundi 3 février 2020

La Hongrie tente de prévenir la répétition de l'épidémie à Listeria


« La Hongrie tente de prévenir la répétition de l'épidémie à Listeria », source article de Joe Whitworth paru le 3 février 2020 dans Food Safety News.

Un système en Hongrie pour prévenir une répétition de l'épidémie mortelle à Listeria attribuée à une usine de légumes surgelés dans le pays en 2018 fonctionne bien, selon des personnes impliquées.

L'Association hongroise de surgélation et de mise en conserve (MHKSZ) a révélé que l'expérience opérationnelle de la première année du système était positive.

Après que la source de l'épidémie a été trouvée il y a près d'un an et demi, certains membres de MHKSZ et de Campden BRI Hungary Nonprofit Ltd. ont développé un système de prévention volontaire de Listeria. Il comprend un diagnostic lié à Listeria, l'identification des sources potentielles de contamination et des points cibles ainsi que les voies possibles de contamination.

Source de l'épidémie et audit
En 2018, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont lié le maïs surgelé de Hongrie à une épidémie de Listeria monocytogenes dans cinq États membres de l'UE.

L'usine de légumes surgelés de Greenyard à Baju a été à l'origine de l'épidémie à Listeria qui a rendu 54 personnes malades dans six pays, 10 décès parmi elles. L'épidémie aurait commencé en 2015. Des produits surgelés impliqués ont été distribués dans 116 pays. En juin 2019, Greenyard a vendu l'usine à Roger & Roger, un producteur de snacks de pommes de terre et de maïs.

Un audit de la DG Santé en mai 2019 a critiqué les autorités hongroises pour ne pas avoir renforcé le système de contrôles officiels des entreprises alimentaires malgré l'épidémie.

Selon le rapport d'audit, les contrôles officiels et l'application de la loi ne contribueraient pas à prévenir une nouvelle contamination par Listeria monocytogenes dans les aliments surgelés d'origine non animale, ni à limiter le risque de mise sur le marché de produits non conformes.

Des résultats positifs dès la première année
Selon MHKSZ, l'introduction et le fonctionnement efficace du système de prévention de Listeria peuvent réduire le risque de Listeria monocytogenes dans les légumes et les fruits traditionnels surgelés, d'après les résultats de la première année.

Le risque de Listeria monocytogenes dans l'environnement a été réduit pour les membres du MHKSZ qui ont correctement appliqué les exigences du système. La présence dans le produit prêt à la commercialisation n'est que rarement détectée et souvent inférieure aux limites autorisées par la réglementation.

Le système comprend également une assistance pour la conception d'un plan d'échantillonnage, une conception hygiénique de l'usine et une aide au nettoyage et à la désinfection. Il est basé sur les exigences du règlement UE n°852/2004.

MHKSZ recommande que les légumes surgelés soient cuits avant consommation et que les consommateurs doivent suivre les instructions d'utilisation sur l'emballage.

Les entreprises participantes continueront de travailler avec MHKSZ pendant la saison en cours et d'autres entreprises ont indiqué leur intention de rejoindre le système de prévention de Listeria.

MHKSZ est également membre de Profel (Association européenne des transformateurs de fruits et légumes) et de l'AETMD (Association européenne des transformateurs de maïs doux).

mercredi 9 décembre 2020

Publication de lignes directrices pour la présence de Listeria dans les légumes surgelés

« Publication de lignes directrices pour la présence de Listeria dans les légumes surgelés », source Food Safety News.

Des lignes directrices d'hygiène pour lutter contre Listeria monocytogenes pendant la production de légumes surgelés ont été publiées.

Les travaux ont commencé après une épidémie liée au maïs doux surgelé produit par Greenyard en Hongrie. L'incident a rendu malade au moins 54 personnes atteintes de listériose en Australie, en Finlande, en Suède, au Danemark, en Autriche et au Royaume-Uni. Il y a eu 10 décès entre 2015 et 2018. C'était la première fois qu'une épidémie de listériose en Europe était liée à des légumes surgelés.

PROFEL, l'Association européenne des industries de transformation des fruits et légumes, sensibilise actuellement au nouveau document. L'objectif est de garantir la sécurité sanitaire des consommateurs en conseillant les entreprises de surgélation de légumes sur la manière de maîtriser Listeria dans la production de légumes surgelés et en fournissant aux business-to-business (BtoB) et aux entreprises vers le consommateur des informations sur la manière dont les légumes surgelés doivent être stockés et décongelés. et préparés.

Les recommandations couvrent les bonnes pratiques et les programmes préalables, l'analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise (HACCP), les prélèvements environnementaux, la communication sur les risques pour les utilisateurs. Elles comprennent la gestion de la production et de la sécurité des aliments des légumes surgelés, de la réception des matières premières aux produits finis conditionnés.

Approbation de l'UE

Les articles peuvent être vendus en tant que produits simples ou mélangés avec d'autres légumes surgelés ou combinés avec d'autres produits tels que le riz, les pâtes, la sauce, le poisson ou la viande surgelés.

Les lignes directrices ont été approuvées dans la section Sécurité biologique de la chaîne alimentaire du Comité permanent sur les végétaux, les animaux, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (Biological Safety of the Food Chain section of the Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed) en novembre.

Lors d'une réunion du groupe en octobre, les Pays-Bas et la Lettonie avaient demandé plus de temps pour examiner les changements apportés avec leurs experts.

Ils ont été préparés par le secteur européen des légumes surgelés avec l'Université de Gand ainsi que la Commission européenne et les États membres. La consultation comprenait également le Copa Cogeca, la Chilled Food Association, EuroCommerce, FoodDrinkEurope, Freshfel et le BEUC.

Des challenge tests sur différents légumes surgelés ont montré la croissance de Listeria monocytogenes pendant la décongélation et le stockage au réfrigérateur.

Les légumes surgelés, blanchis et non blanchis, ne doivent pas être considérés comme des aliments prêts à consommer. Les directives recommandent que des instructions claires de cuisson, de décongélation et de stockage soient communiquées aux consommateurs et aux clients B2B. La communication des risques et l'information aux utilisateurs de légumes surgelés doivent clairement indiquer une utilisation appropriée pour éviter les abus potentiels.

Michael Mayntz, président de PROFEL, a dit : «Ces directives constituent une véritable étape importante pour les entreprises de surgélation de légumes et démontrent l’engagement du secteur à rendre nos aliments encore plus sûrs. Ils soutiennent les entreprises qui peuvent les utiliser comme point de départ pour leurs propres systèmes de management de la sécurité des aliments leurs bonnes pratiques et les principes HACCP.»

Changements de législation?

Pendant ce temps, le dernier atelier du Laboratoire de référence de l'Union européenne (EURL) et des Laboratoires nationaux de référence (LNR) pour Listeria monocytogenes au début de l'année a discuté d'une révision du règlement sur les critères microbiologiques (2073/2005).

Ces règles incluent une limite de 100 unités formant colonie par gramme dans les aliments prêts à consommer incapables de permettre la croissance de Listeria monocytogenes pendant la durée de conservation.

Cependant, il existe des différences d'interprétation entre les États membres quant à la manière dont le fabricant démontre que Listeria ne dépasse pas la concentration autorisée dans les produits.

En outre, certaines épidémies ont été causées par des produits conformes à la loi.

Une idée à l'étude est que les aliments prêts à consommer ne devraient pas contenir de Listeria pendant leur durée de conservation. Les experts étudient les moyens d'exemption d'une usine afin de clarifier l'interprétation de la législation. Certaines mesures augmenteraient les coûts pour les entreprises et entraîneraient probablement davantage de demandes aux laboratoires pour enquêter sur la croissance de Listeria dans les aliments.

En France, un document de la FCD sur les « Critères microbiologiques applicables à partir de 2020 aux marques de distributeurs, marques premiers prix et matières premières dans leur conditionnement initial industriel » indique,

Cas des surgelés :
Dans le cas ou une famille de denrées n’est pas spécifiquement définie pour les surgelés, le critère applicable au produit frais au stade MP/MDD LS réception Distribution est applicable au produit équivalent surgelé. Dans ce dernier cas, le critère Listeria monocytogenes défini pour le produit frais n’est pas applicable au produit surgelé et doit être adapté en tenant compte de l’usage attendu du produit surgelé, en particulier après décongélation.

Quel qu'il soit le surgelé, l'usage attendu par le consommateur est de dire que ce n'est pas un aliment prêt à consommer !

mardi 25 décembre 2018

La sécurité des aliments est-elle une variable d’ajustement de la politique économique de la France ?


Permettez-moi de prendre pour exemple, à propos des avis de rappel, ce que faisait dire Edmond Rostand à Cyrano de Bergerac dans la célèbre tirade du nez,
Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Eh, oui, c’est une explosion de rappels auxquels nous avons assisté en 2018, le pire c’est que s’est déroulé dans le plus grand anonymat, plus de 332 avis de rappel au 24 décembre 2018 contre 192 pour l’année 2017 !
Ces informations sont fournies par le site privé Oulah!, car, hélas, aucune autorité sanitaire ne diffuse l’intégralité des avis de rappel, pas même les associations de consommateurs, et encore moins les distributeurs et les entreprises alimentaires … un vrai fiasco !
La question n’est pas de savoir, encore que cela ait son importance, comment cela est arrivé, une réglementation tatillonne, un professionnalisme qui s’étiole, des analyses coûteuses, même le bio, si sain pour certains, n’échappe pas à la règle, la question donc est désormais, ferons-nous  mieux en 2019 ?

Certainement, si la politique en matière de sécurité des aliments en France n’évolue pas dans le bon sens …

Et combien de maladies infectieuses d’origine alimentaire à la clé … nous ne le saurons pas avec précision, sauf à lire les données publiées en janvier 2018 par l’InVS sur l’impact global sur la santé humaine en France, voir à ce sujet, « Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013 ».

Les données des toxi-infections alimentaires collectives, longtemps l’alpha et l’oméga en France, ne recouvrent que la partie émergée de l’iceberg …

L’Anses indique même qu’« Il convient donc de ne pas considérer les chiffres de déclaration infra comme une approche fiable de l’incidence des TIAC et de nuancer les éléments chiffrés à la lueur de cette sous-déclaration, … »

Quel coût pour nos entreprises alimentaire et quel gâchis alimentaire pour notre société …

Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, le réseau d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), qui se veut « un outil essentiel pour assurer la circulation de l’information et permettre une réaction rapide lorsque des risques pour la santé publique sont détectés dans la chaîne alimentaire. », nous indique que les produits alimentaires d’origine France ont fait l’objet de 215 notifications contre 133 notifications en 2017.  

Nous sommes largement en tête des pays de l’UE en termes de notifications, ce n’est pas de l’industrie-bashing ou de l’agro-bashing, mais une triste réalité qui ne m’enchante guère …

Cette dégradation est lente et constante depuis des années et va de pair avec la baisse constante des inspections et des contrôles et des meilleurs plans de surveillance à améliorer en sécurité de aliments en France … des rapports indépendants sur les causes des problèmes sont presque annuellement publiés et sont aussitôt oubliés en raison de l’autisme de nos pouvoirs publics …

Un rapport de la Commission européenne de septembre 2018 a montré que « certaines causes ont été attribuées au taux élevé de rotation du personnel chez les exploitants du secteur de l’alimentation humaine et animale – lequel est souvent caractérisé par de faibles salaires et peu propice à la continuité des bonnes pratiques en matière d’hygiène – au manque de formation des exploitants du secteur alimentaire et/ou à la méconnaissance des exigences. »

Comment revenir aux fondamentaux de la sécurité des aliments ?

D’abord, en se (re)mettant au travail et même le rapport précité signale à juste titre,
… la Commission constate également des signaux clairs des États membres qui indiquent que les ressources en personnel affectées aux contrôles sont de plus en plus limitées et que toute nouvelle réduction des effectifs risque d’influer négativement sur les niveaux et la qualité des contrôles ainsi que sur la capacité à réagir aux situations d’urgence.
Mais en même temps ce même rapport indique la marche à suivre :
… les États membres devraient chercher à traiter la question au moyen de nouveaux systèmes informatiques, de la réorganisation et de l’optimisation des procédures, entre autres. 
Pourtant, des cas de non-conformité existent dans les domaines suivants:
les exigences opérationnelles, structurelles ou relatives aux équipements en matière d’hygiène; l’analyse des risques et la maîtrise des points critiques (HACCP); l’étiquetage des denrées alimentaires et des aliments pour animaux; les additifs dans les aliments pour animaux; l’insuffisance ou l’absence d’archivage des données et la contamination microbiologique. 
Mais comment interpréter ce que demande ce rapport ?
La réduction des ressources et des dépenses publiques dans tous les États membres constitue le principal moteur des efforts en faveur de l’amélioration de l’efficacité. 

Voilà où nous en sommes et contrairement à ce que prétend l’actuel ministre de l’agriculture, la solution ne viendra pas de Bruxelles …
S'agissant de la gouvernance de la sécurité sanitaire des aliments, le Gouvernement entend porter plusieurs propositions au niveau européen. La première est de proposer la création d'une force européenne d'enquête et de contrôle pour lutter contre les fraudes en sécurité sanitaire des aliments qui avaient été à l'origine par exemple de la contamination des œufs par le fipronil en 2017. 
Le bla-bla-bla, c’est bien, mais qu’en est-il précisément pour la France, on ne le saura pas !

J’avais pensé un temps que l’Anses jouerait un rôle de vigie (voir ma lettre au Père Noël) mais je ne vois rien venir …

Autre aspect avec cet article de Joe Whitworth, qui a eu la bonne idée de lister les principaux rappels (liste non exhaustive) en Asie et en Europe dans Food Safety News, « Europe, Asia posted recalls for products from infant formula to beer ».
Parmi ces rappels importants, certains ont été diversement pris en compte en France :
  • Listeria dans des légumes surgelés produits par Greenyard
107 pays ont été concernés. Les premiers rappels en France ont eu lieu dès le 5 ou le 6 juillet 2018, et Lidl France a diffusé le premier avis de rappel le 6 juillet 2018 ; c’est bien avant la DGCCRF qui n’a publié un communiqué que le 11 juillet 2018, de facture assez classique, et dont le contenu ne trompe personne : Rappel de légumes surgelés en provenance de Hongrie : la DGCCRF surveille la bonne application de la procédure par les entreprises françaises.
Notons que l’EFSA avait donné l’alarme par un communiqué du 22 mars 2018 (voir cet article ici)
  • Salmonella dans la préparation pour nourrissons de chez Lactalis
Sur ce sujet, plusieurs articles ont été publiés par le blog (1, 2, 3), mais notons que cela a donné lieu à un nouvel épisode de la « guerre des polices », voir cet article ici.
  • Stella Artois et Heineken font des rappels de bière
Une alerte au RASFF de l’UE par la Belgique a eu lieu le 22 novembre 2018 pour bris de verre de bouteilles de bière, référence 2018.0901, dans près de 50 pays. Pas d’information en France de la part de nos autorités, pourtant le produit a été distribué dans notre pays.
  • Emballage de café Illy défectueux
  • Rappel de produits sans gluten en raison de présence de gluten
La DGCCRF a informé de quatre rappels en France alors que le site Oulah! en a signalé 10 en 2018.
  • Plastique présent dans les lettres en chocolat
J’avais indiqué ce qu’il fallait pensé de ce rappel dans Rappel d’un produit alimentaire éparpillé façon puzzle au sein de l’UE ! Cela étant, pas d’informations sur les sites de nos autorités sanitaires en France …
  • Rappel de tahini en Europe
La DGCCRF a informé de ce rappel le 18 décembre 2018 mais la Belgique l’a fait le 28 novembre 2018, suite à une notification via le système d'alerte rapide RASFF.

Le blog en avait parlé dans Rappel de tahini bio de marque Achva pour cause de présence de Salmonella en France. Ce même produit a déjà fait l’objet d’une investigation en Israël, Canada et Etats-Unis depuis trois semaines, étonnant, non ?

Beaucoup de travail vraiment beaucoup de travail sera nécessaire avant de redresser la pente sur laquelle nous sommes engagés ...