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mardi 29 novembre 2022

Assouplissement britannique pour les fêtes de Noël : la vente de volailles réfrigérées préalablement congelées et décongelées est autorisée

«La Food Standards Agency (FSA) avise les consommateurs que des produits de volaille réfrigérés en vente auront été préalablement congelés et décongelés pour maintenir les niveaux de stock pour ce Noël», source FSA du 25 novembre 2022.

La Food Standards Agency (FSA) avise les consommateurs qui achètent des produits de dinde, de canard, de chapon ou d'oie à l'approche de Noël qu'ils peuvent avoir été préalablement congelés et décongelés avant d'être mis en vente comme réfrigérés.

Les produits doivent être clairement étiquetés comme «décongelés» et conviennent à la congélation à domicile si cela est indiqué sur l'étiquetage. L'information sera disponible en magasin et sur les sites Internet des distributeurs.

Ce changement temporaire s'appliquera à des produits de dinde, de canard, de chapon et d'oie en vente du 28 novembre au 31 décembre et ne s'applique pas au poulet.

Notre conseil, qui s'applique uniquement à l'Angleterre et au Pays de Galles, intervient après que le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Defra) et le gouvernement gallois ont annoncé une série de mesures pour aider à soutenir l'industrie de la volaille face aux problèmes actuels posés par la grippe aviaire.

Conseils d'hygiène alimentaire pour les consommateurs manipulant toutes les volailles, y compris la dinde, le canard, le chapon et l’oie de Noël réfrigérés et préalablement congelés :
- Lavez-vous les mains avant et après avoir manipulé la viande de volaille crue
- Ne lavez pas des volailles entières ou des produits de viande de volaille
- Vérifiez la date limite de consommation (use-by-date)
- Suivez les instructions de stockage sur l'étiquetage et ne congelez la viande de volaille réfrigérée que si l'étiquetage indique qu'elle convient à la congélation à domicile
- Si votre volaille est congelée, vérifiez l'étiquetage, car certaines volailles plus petites peuvent être cuits à partir de produits congelés.
- Vous devrez peut-être prévoir plus de temps pour décongeler une grosse volaille avant la cuisson. Planifiez cela à l'avance, car une dinde entière peut prendre entre 3 et 5 jours pour se décongeler correctement.
- Suivez les instructions de cuisson et assurez-vous que la volaille soit chaude bouillante partout.

Conseils sur la grippe aviaire pour les consommateurs :
La volaille et les produits de volaille bien cuits, y compris votre dinde de Noël, votre canard, votre chapon ou votre oie, peuvent être consommés sans danger. La grippe aviaire pose un très faible risque de sécurité des aliments pour les consommateurs britanniques, et cela ne change pas les conseils de la FSA sur la consommation de produits de volaille.

Mais au sein de l’UE, il n’en va pas de même comme l’indique ce communiqué du 24 novembre de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI) qui rappelle aux producteurs, importateurs et distributeurss que la vente de viande de volaille décongelée n'est pas autorisée.

Dans l'UE, la viande de volaille décongelée préalablement congelée, y compris la dinde, n'est pas autorisée à la vente. En particulier, le règlement CE n°1308/2013 du Conseil portant organisation des marchés des produits agricoles et le règlement CE n°543/2008 de la Commission concernant les normes de commercialisation de la viande de volaille exigent que la viande de volaille commercialisée dans l'UE soit dans l'un des trois états suivants :réfrigérée (non congelée au préalable), congelée ou surgelée.

Dans le contexte des risques actuels de grippe aviaire, le Royaume-Uni a introduit un assouplissement temporaire de ses règles de commercialisation de la viande de volaille. Pour la période de Noël 2022, le Royaume-Uni autorise la production et la vente de certaines viandes de volaille préalablement congelées et décongelées, ces produits étant clairement étiquetés comme «décongelés».

Actuellement, l'Angleterre et le Pays de Galles ont indiqué l'acceptabilité de cette production et de cette commercialisation. Cette assouplissement ne sera pas disponible pour les produits concernés vendus en Irlande du Nord, en raison du protocole de l’Irlande du Nord.

Les entreprises alimentaires en Irlande doivent savoir que la réglementation alimentaire de l'UE n'a pas changé, malgré cette assouplissement britannique temporaire. Par conséquent, la production et/ou la commercialisation de viande de volaille décongelée restent interdites dans tous les États membres de l'UE et en Irlande du Nord. En Irlande, la mise sur le marché de viande de volaille décongelée est contraire aux European Communities (Marketing Standards for Poultrymeat) Regulations, 2010 (SI 328 of 2010).

NB : L’image est issue de Sainsbury’s où le terme décongelé (defrosted) apparaît.

mardi 17 août 2021

La Food Standards Agency examine les risques liés à la congélation des aliments à la date de péremption

«La FSA examine les risques liés à la congélation des aliments à la date de péremption», source article de Joe Whitworth le 17 août 2021 dans Food Safety News.

Selon une étude, il existe peu de preuves suggérant un changement important du risque microbien entre la congélation des aliments à la date de péremption et la veille de la date de péremption.

Les lignes directrices de la Food Standards Agency (FSA) stipulent que les consommateurs peuvent congeler les aliments préemballés jusqu'à la date de péremption et, une fois les aliments décongelés, ils doivent être consommés dans les 24 heures.

Une revue a examiné s'il y avait un risque accru de congeler des aliments prêts-à-consommer (PAC) et non prêts à consommer à la date de péremption par rapport à la veille de la date de péremption.

Elle s'est concentrée sur la façon dont la durée de conservation d'un aliment est déterminée et les effets de la congélation, de la décongélation et de la réfrigération sur des agents pathogènes, notamment Bacillus spp., Campylobacter, Clostridium botulinum, Clostridium perfringens, Listeria monocytogenes, Salmonella, E. coli pathogènes et Shigella.

Modification minimale du niveau de risque
La revue a pris en compte les risques liés à la congélation, à la décongélation puis à la conservation réfrigérée des aliments par les consommateurs pendant 24 heures. Les résultats montrent que la croissance de certains agents pathogènes pendant la réfrigération est une possibilité. La cuisson à des températures correctes pour les aliments non PAC après décongélation élimine certains agents pathogènes.

Il n'y avait pas beaucoup de preuves montrant un changement significatif du risque entre les consommateurs qui congelaient les aliments à la date de péremption par rapport à la congélation la veille de cette date de péremption.

L'Irlande, la Nouvelle-Zélande et le Canada recommandent d'inclure des marges de sécurité dans les durées de conservation. Il n'y a aucune obligation légale au Royaume-Uni d'envisager une telle mesure lors de la définition de la durée de conservation.

Les entreprises alimentaires sont chargées de définir la durée de conservation des aliments dans le cadre de leur plan d'analyse des dangers - points critiques pour leur maîtrise (HACCP).

Il est important que la décongélation se fasse comme recommandé dans un four à micro-ondes, un réfrigérateur ou à l'aide d'eau froide, plutôt qu'à température ambiante, et que les aliments soient réfrigérés ou cuits juste après avoir été décongelés. Le type d'aliment déterminera la croissance et la manipulation des agents pathogènes, la cuisson et le stockage influenceront également la probabilité de maladie, selon le rapport.

Lacunes dans les connaissances

Bien que les spores de Bacillus cereus soient résistantes à la chaleur, il ne semble pas y avoir de risque accru car le temps de latence et le taux de croissance aux températures de réfrigération sont lents, ce qui les rend peu susceptibles de croître à des niveaux capables de provoquer une maladie sur une période de 24 heures.

Les spores de Clostridium botulinum sont résistantes à la chaleur, mais la croissance et la production de toxines sont probablement limitées pendant la congélation, la décongélation et le stockage à 8°C pendant 24 heures. Il existe peu d'informations sur les effets du dégivrage et de la réfrigération subséquente.

Il n'est pas clair s'il peut y avoir un risque accru de listériose liée aux aliments PAC congelés à la date de péremption par rapport aux aliments PAC congelés la veille de la date de péremption. Une revue de la littérature sur les effets de la réfrigération, de la congélation et du dégivrage sur Listeria monocytogenes a montré qu'il peut y avoir un potentiel de préoccupation, en particulier pour les groupes vulnérables où la dose infectieuse est faible.

Il y a également un manque de recherche sur la croissance de Salmonella pendant la congélation et la décongélation domestique.

Selon l'examen, davantage d'informations sur la manière dont les entreprises alimentaires définissent la durée de conservation permettraient de mieux comprendre le processus et l'étendue de la marge de sécurité sanitaire.

Impact des technologies émergentes

Un autre projet s'est penché sur certaines technologies émergentes qui pourraient avoir un impact sur le système alimentaire britannique et la sécurité des aliments au cours de la prochaine décennie.

Le rapport, produit par l'Université de Cambridge pour la FSA, s'est penché sur la production et la transformation des aliments, les nouvelles sources de protéines, telles que les insectes, la biologie synthétique, y compris la viande cultivée en laboratoire, les applications génomiques, les nouveaux emballages et les technologies numériques.

Il a constaté que la FSA doit développer des réponses réglementaires plus rapides que par le passé pour garantir que les nouvelles technologies ne compromettent pas la sécurité des aliments et la santé publique et pour assurer la confiance du public.

Les risques liés à la sécurité des aliments comprennent l'exposition à de nouvelles technologies de production et à des environnements agricoles artificiels, aux allergènes, au risque de fraude alimentaire et à l'utilisation abusive potentielle de la biologie synthétique et des outils génomiques. Les plateformes de distribution en ligne de produits alimentaires font l'objet d'une évaluation distincte.

L'agriculture en intérieur pourrait offrir une meilleure sécurité des aliments, mais la culture à grande échelle dans des conditions artificielles présente de nouveaux risques. Des règles supplémentaires peuvent être nécessaires pour prévenir la contamination et réglementer l'utilisation des pesticides à l'intérieur.

Pour les sources alternatives de protéines, des recherches sont nécessaires sur la sécurité microbienne et hygiénique, les allergènes et la toxicologie. Une évolution vers des emballages réutilisables ou zéro augmente les risques et le potentiel d'exposition à des agents pathogènes, à la contamination, à l'adultération et à la fraude alimentaire.

Les risques émergents associés incluent l'évolution des préférences des consommateurs pour des aliments plus crus et peu transformés, la résistance microbienne aux antibiotiques et aux pesticides et les effets du changement climatique.

Les points positifs incluent les technologies numériques améliorant la sécurité des aliments et la traçabilité des processus de production et des chaînes d'approvisionnement, et des techniques telles que le séquençage du génome entier pour trouver les problèmes de contamination et les épidémies plus rapidement.

dimanche 23 mai 2021

La contamination par le SARS-CoV-2 de produits alimentaires conditionnés congelés, vue par des scientifiques chinois

Sur les origines du Covid-19, on peut s'interroger comme le fait la revue Science (14 mai 2021), Investigate the origins of COVID-19 ou comme le fait le site The Conversation (18 mai 2020), Origine de la Covid-19: l’hypothèse de l’accident de laboratoire doit-elle être étudiée d’un point de vue scientifique?

Une étude chinoise vient d'être publiée dans le China CDC Weekly, L'épidémie de COVID-19 a été causée par un emballage contaminé de produits de la chaîne du froid importés, Chine, juillet 2020.

Résumé

Que sait-on de ce sujet?
Peu d'épidémies majeures de maladie à coronavirus en 2019 (COVID-19) se sont produites en Chine après le déploiement et la mise en œuvre d'importantes interventions non pharmaceutiques et de vaccins. Cependant, des épidémies sporadiques susceptibles d'être liées à des produits de la chaîne du froid ont été signalées dans plusieurs villes de Chine.

Qu'ajoute ce rapport?

En juillet 2020, une épidémie de COVID-19 s'est produite à Dalian, en Chine. Les investigations sur cette épidémie ont fortement suggéré que la source de l'infection provenait d'un emballage de produits de la mer congelés contaminés par le virus du COVID-19 lors d'un contact avec le personnel de déchargement entrant.

Quelles sont les implications pour la pratique de la santé publique?

Les surfaces en papier contaminées par des virus pourraient maintenir l'infectivité pendant au moins 17 à 24 jours à -25 ℃. L'exposition à des surfaces contaminées par le virus du COVID-19 est une voie potentielle d'introduction du virus dans une population sensible. Les pays sans transmission nationale du COVID-19 devraient envisager d'introduire des stratégies de prévention tant pour les voyageurs entrants que pour les marchandises importées. Plusieurs mesures pour prévenir l'introduction du virus via les produits de la chaîne du froid peuvent être mises en œuvre.

Que semble dire cet article chinois pas très clair ? 

Il rapporte que des résultats suggèrent fortement que'une épidémie a été causée par des produits de la mer importés congelés contaminés par le virus COVID-19 et, par conséquent, il existerait une possibilité que le SARS-CoV-2 puisse être transmis par des produits alimentaires contaminés congelés …

Gardons à l'esprit ce que nous dit l'Anses,

Manger un aliment contaminé peut-il nous rendre malade ?
Aujourd’hui, aucune donnée scientifique ne laisse penser que le virus peut nous contaminer par voie digestive. Toutefois la possibilité d’infecter les voies respiratoires lors de la mastication d’un aliment contaminé ne peut pas être totalement exclue. Si vous êtes malade, vous devez absolument éviter de manipuler des aliments et de cuisiner pour les autres.

ainsi que l'OMS,

Est-ce que le virus responsable de la COVID-19 peut survivre à la surface des emballages alimentaires ?
Les coronavirus ont besoin d’un hôte animal ou humain vivant pour se multiplier et survivre. Ils ne peuvent pas se multiplier à la surface des emballages alimentaires. Il n’est pas nécessaire de désinfecter les emballages des aliments, mais il faut se laver les mains avec soin avant de les manipuler et après

dimanche 25 avril 2021

Congélation, parasites et saumon d'élevage en Irlande

«Congélation pour lutter contre les parasites chez le saumon atlantique d'élevage en Irlande», source Food Safety Authorithy of Ireland (FSAI).

Un examen récent a été effectué par la FSAI et la Sea-Fisheries Protection Authority de l'obligation de congeler le saumon atlantique d'élevage élevé en Irlande pour des raisons de lutte antiparasitaire.


L'examen portait sur:
  • les modifications législatives intervenues depuis l'introduction de l'exigence initiale de congélation,
  • l'avis scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur l’évaluation des risques liés aux parasites dans les produits de la pêche.

Lors de l'examen des modifications de la législation et de l'évaluation des risques, il a été conclu que lorsque le saumon de l'Atlantique d'élevage élevé en Irlande est élevé dans des cages flottantes ou des bassins à terre, et où il est nourri avec des aliments composés, qui ne contiendront probablement pas de parasites vivants, le risque d'infection par les larves d'anisakidés est négligeable. Sur la base de cet examen, une exemption de congélation parasitaire doit désormais s'appliquer au saumon atlantique d'élevage élevé en Irlande.

Si le saumon atlantique d'élevage en Irlande satisfait aux exigences du règlement modifié, à savoir:

  • le produit de la pêche est dérivé du saumon atlantique élevé en Irlande; et
  • est cultivé à partir d'embryons nourris exclusivement avec un régime qui ne peut pas contenir de parasites viables présentant un danger pour la santé; et,
  • est exclusivement élevé dans un environnement exempt de parasites viables,
  • il n'y a alors aucune obligation de le congeler pour lutter contre les parasites et toute congélation doit être correctement déclarée sur l'étiquetage ou dans le cadre de la communication aux consommateurs au point de vente.

Pour plus d'informations, veuillez consulter les liens suivants:

mardi 6 octobre 2020

Contrôle de la teneur en eau des volailles fraîches, congelées ou surgelées, selon la DGCCRF

« 
Contrôle de la teneur en eau des volailles », source DGCCRF du 5 octobre 2020. Par volailles il faut ici entendre, volailles congelées, surgelées ou fraîches. C'est ainsi que les précédentes enquêtes s'intitulaient « contrôle de la teneur en eau des volailles congelées ou surgelées » en 2016, 2015 et 2013.
La DGCCRF réalise chaque année une enquête pour contrôler la teneur en eau des volailles congelées, surgelées ou fraîches afin de garantir la loyauté des produits vendus aux consommateurs. En 2017 et 2018, seuls quelques échantillons provenant de pays européens ont été déclarés non conformes. Les volailles françaises quant à elles se sont révélées irréprochables en 2018.
La DGCCRF contrôle chaque année la loyauté des informations fournies aux consommateurs quant à la teneur en eau des volailles. En effet, une teneur excessive en eau alourdit le produit et permet donc d’augmenter leur prix. C’est pourquoi un règlement européen1 impose des autocontrôles réguliers de la part des abattoirs et des ateliers de découpe, ainsi que des vérifications périodiques de la part des autorités de contrôle, dans le but de s’assurer que la teneur en eau des poulets congelés ou surgelés, et de certaines découpes de poulet et de dinde congelées, surgelées ou fraîches ne dépasse pas un certain seuil.
Si un lot est considéré comme non conforme au règlement sur la teneur en eau après analyse de l’autorité de contrôle (la DGCCRF) et analyse contradictoire demandée par l’opérateur concerné, il peut néanmoins être commercialisé dans l’Union européenne car il ne représente pas un danger sanitaire. Toutefois, l’entreprise doit alors préalablement  apposer sur les emballages une banderole ou une étiquette portant en lettres capitales rouges la mention «Teneur en eau supérieure à la limite CE». Il s’agit en effet d’informer le consommateur.
La DGCCRF conclut de cette enquête :
  • Au stade de la production, aucune non-conformité de la teneur en eau n’a été constatée en 2018
  • Au stade de la commercialisation, les professionnels réactifs ont mis en place des autocontrôles.
Une réglementation bien maîtrisée par les professionnels français
Les contrôles effectués ont permis de constater que la qualité des produits d’origine française s’est nettement améliorée sur les trois dernières années. Avec le même niveau de contrôle, le taux de non-conformité est passé de 25% à 12,5% entre 2016 et 2017, puis est tombé à zéro en 2018.
  • En 2017, 29 établissements contrôlés et 37 prélèvements analysés ; 8 prélèvements non conformes (22%) 5 avertissements
  • En 2018, 37 établissements contrôlés et 38 prélèvements analysés ; 8 prélèvements non conformes (21%), 2 avertissements et 1 injonction.
La DGCCRF ne le dit pas et ne peut pas le dire, mais le blog vous dit achetez des volailles françaises, même si le taux de non-conformités est autour de 20% ... car selon la DGCCRFSeuls quelques échantillons de volaille provenant de pays européens ont été déclarés non conformes.

mercredi 4 décembre 2019

Les autorités hongroises n'ont pas amélioré les contrôles après l'éclosion à Listeria liée à des légumes surgelés


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les autorités hongroises n'ont pas amélioré les contrôles après l'éclosion à Listeria liée à des légumes surgelés », source article de Joe Whitworth paru le 4 décembre 2019 dans Food Safety News.

Les autorités hongroises n'ont pas renforcé le système de contrôle officiel des entreprises alimentaires, malgré une épidémie meurtrière liée à la présence de Listeria dans des légumes surgelés dans plusieurs pays, selon la DG Santé da Commission européenne.
L'agence, responsable de la politique de la Commission européenne en matière de sécurité alimentaire et de la santé, a estimé que le système n'était pas suffisant pour vérifier que les denrées alimentaires d'origine non animale (DAONA) sont produits dans des conditions conformes au règlement n°852/2004 afin de prévenir la contamination par des pathogènes.

Selon un rapport d'audit, les contrôles officiels et leur mise en application ne contribueraient pas à prévenir une contamination ultérieure par Listeria monocytogenes dans les DAONA congelées, ni à limiter le risque de mise sur le marché de produits non conformes.

L’usine de légumes surgelés de Greenyard à Baju, Hongrie, a été à l’origine d’une éclosion à Listeria en 2018, qui a rendu malade 54 personnes dans six pays, faisant 10 décès. L'épidémie aurait commencé en 2015. Des produits congelés ont été distribués dans 116 pays. Greenyard a engagé un coût de 25,7 millions d'euros lié au rappel et à la destruction de légumes surgelés. En juin de cette année, Greenyard a vendu l’usine à Roger & Roger, un producteur de snacks à base de pommes de terre et de maïs.

Manque de ressources
L’audit de la DG Santé effectué en Hongrie en mai 2019 comprenait des visites dans deux bureaux d’un comté, un laboratoire de référence national, deux exploitations produisant des fraises, deux exploitations de production de légumes verts à feuilles, deux transformateurs de légumes verts surgelés - l’un d’eux étant Greenyard - et deux usines de producteurs approuvés de graines et de graines germées.

L'élaboration d'un guide sur les bonnes pratiques agricoles pour la production de fruits et légumes, comprenant des informations pour prévenir la contamination microbiologique chez les producteurs primaires, est toujours en cours d'élaboration, comme lors de l'audit précédent en 2016.

Les autorités ont indiqué à l'équipe d'audit qu’en raison d'une pénurie de ressources, le plan de contrôles officiels ne pouvait pas être entièrement mis en œuvre et les rapports d'inspection n'étaient pas systématiquement téléchargés dans le système informatique central.

L’équipe d'audit a été informée qu’en 2016, 2017 et 2018, 315 des 1 050 inspections prévues avaient été effectuées pour des légumes vertes à feuilles et des fruits à baies avec zéro non-conformité.

La congélation et la précoupage des fruits et légumes sont classées comme activité à risque moyen (classe 2 sur quatre). Les sites de congélation n'ont pas été déplacés dans une catégorie à haut risque et aucune modification n'a été apportée aux contrôles après l'épidémie liée au maïs congelé transformé en Hongrie.

L’équipe d’audit a appris qu’en 2016, 2017 et 2018, 148 inspections avaient été effectuées dans des établissements de congélation et de prédécoupage des DAONA, dont une non-conformité en 2016 et deux en 2018. En 2018, après l’épidémie à Listeria, il y a eu 458 prélèvements officiels pour les légumes surgelés et 48 étaient positifs pour Listeria monocytogenes.

Selon l'équipe d'audit, le plan d’échantillonnage des fruits et des légumes surgelés n'a commencé de manière significative qu'après l'éclosion et a révélé un pourcentage élevé d'échantillons contaminés.

En 2018 et 2019, 1 064 échantillons de DAONA ont été analysés, avec 65 non-conformités pour Listeria monocytogenes et un positif pour norovirus dans des framboises surgelées.

En 2016 et 2017, 27 inspections officielles dans des usines de congélation ont révélé une non-conformité relative à l'hygiène et au système HACCP. En 2018, après l’épidémie à Listeria, 56 inspections officielles ont révélé deux non-conformités liées à la qualité de l’eau et à l’hygiène.

Neuf de ces 56 visites ont été effectuées par un groupe de travail spécial sans en informer les responsables de l'établissement. Les inspections ont montré que les conditions d'hygiène, de maintenance et de technologie ne permettaient pas d'éviter la contamination croisée; l'étiquetage n'était pas assez clair et les entreprises estiment que les consommateurs sont conscients de l'utilisation correcte de ces produits congelés et aucun échantillonnage environnemental n'a été effectué par les entreprises alimentaires.

Problèmes à Greenyard
En février 2018, Greenyard a reçu des informations de sa société partenaire polonaise sur la présence de Listeria dans ses produits mais les autorités n'en ont pas été informées. Le même mois, l’agence chargée du contrôle officiel a inspecté la société à la suite d’une notification au RASFF de l’UE.

Un plan d’échantillonnage officiel a été effectué et le laboratoire national de référence a découvert que l'échantillon était positif pour Listeria avec un dénombrement de 1 400 unités formant des colonies par gramme. On a remarqué que le laboratoire interne de la société qui avait effectué des tests pour détecter la présence de Listeria et de Salmonella spp. n'a pas enregistré ces analyses, et aucune mesure n'a été prise pour mettre fin à ses activités.

Une inspection effectuée en mars a révélé des non-conformités en matière de structure et de maintenance, les dangers microbiologiques spécifiques tels que Listeria non traités dans l’analyse des risques du plan HACCP, les méthodes utilisées par le laboratoire de l'entreprise ne sont pas conformes à la réglementation en raison du nombre d'unités prélevées, des risques de contamination croisée et de l'absence d'une zone à haut risque. Les autorités ont arrêté la production et ordonné le rappel de tous les lots de maïs produits après le 13 août 2016.

Les résultats des prélèvements environnementaux réalisés sur les lignes de production ont révélé que la zone de tranchage était contaminée après l'étape de blanchiment comme source possible de la contamination. Comme Listeria monocytogenes sérotype IVb a été retrouvé dans un échantillon de surface après nettoyage et désinfection sur les chaînes de production, le rappel a été étendu à l'ensemble de la production entre le 13 août 2016 et le 20 juin 2018 et les chaînes de production restantes ont été arrêtées.

Après avoir passé en revue la conception de la nouvelle usine hygiénique et le plan d'échantillonnage amélioré, les autorités ont autorisé la reprise de la production mi-août 2018, mais Listeria a été identifiée dans la zone de conditionnement. Cela n'a pas pu être expliqué. Cependant, lors des inspections de janvier et mai 2019, aucune non-conformité n'a été détectée.

Des échantillons de maïs sucré congelé de la deuxième usine de congélation ont été prélevés en 2018 au niveau de la vente au détail et quatre sur cinq échantillons étaient positifs pour Listeria monocytogenes. Les prélèvements de surface à l'aide d'un test rapide de présence de Listeria spp. pendant la production et après le nettoyage, sept tests positifs en 2019 ont été détectés dans les siphons de sol et les balais, mais pas sur les surfaces en contact avec le produit.

Non-conformités identifiées non résolues
La DG Santé a constaté qu'il existait un système de contrôle officiel couvrant la production primaire et prévoyant des inspections basées sur les risques au niveau de l'exploitation agricole. Toutefois, des mesures correctives ne sont nécessaires qu'en cas de résultats de laboratoire non conformes. Les non-conformités identifiées pouvant avoir une incidence sur la sécurité microbiologique des produits, ne sont pas corrigées et constituent toujours un risque potentiel.

En production primaire, le système d’inspection et de production de rapports n’assure pas le suivi systématique des lacunes identifiées.

« La documentation concernant les contrôles officiels des producteurs primaires et des transformateurs a montré que les non-conformités étaient rarement détectées et, lorsqu'elles étaient détectées, rarement suivies. Cela indique que le système de contrôle officiel n'est pas suffisamment capable d'identifier et de corriger les lacunes. »

En raison du manque de données sur des paramètres tels que le volume de production, les résultats des inspections non planifiées et les antécédents de conformité, le système informatique utilisé pour classer les sites en fonction du risque ne peut pas hiérarchiser les établissements de traitement des DAONA présentant des risques microbiologiques plus élevés pour les contrôles officiels. Les responsables hongrois ont déclaré que les données sur les capacités des usines de traitement seraient enregistrées dans un système informatique et intégrées à l'algorithme d'évaluation des risques d'ici la fin de 2020.

La planification fondée sur les risques a révélé des lacunes majeures concernant la hiérarchisation des contrôles officiels des DAONA et leur organisation, notamment un manque de supervision. Le système ne permet pas aux inspecteurs d’acquérir et de conserver une expérience suffisante pour effectuer des contrôles efficaces.

Cela a une incidence sur la mise en œuvre et l'efficacité des contrôles officiels. Les non-conformités sont rarement détectées et l'application des exigences pertinentes est sérieusement affectée. Les responsables hongrois ont déclaré que le personnel recevrait une formation supplémentaire sur le système et qu'une augmentation du nombre de personnes devant effectuer des contrôles officiels serait envisagée.

L’équipe d'audit a évalué une notification au RASFF de l’UE d’une société hongroise. La procédure de rappel a été lancée six jours après la réception de la notification au RASFF. Selon le rapport, l'absence de délai de lancement des actions pourrait conduire à la mise sur le marché de produits non sécurisés plus longtemps que nécessaire et à un risque croissant.

(Malheureusement, cette pratique est assez courante, et on constate, notamment en France, un délai entre la notification au RASFF de l'UE et le rappel des produits alimentaires : le dernier exemple est ce rappel publiée en France le 3 décembre et notifiée au RASFF le 29 novembre 2019 -aa)

Des responsables hongrois ont déclaré que les notifications au RASFF seraient envoyées à l'autorité régionale dans les 24 heures suivant leur réception à compter de janvier 2019 ou faire l'objet d'une investigation menée par la Direction national de la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux.

samedi 27 juillet 2019

Banques alimentaires : Évaluation des risques en cas de prolongation de 2 mois de la période de conservation de denrées alimentaires préemballées congelées à la date limite de consommation


 Le comité scientifique de l’AFSCA a évalué la demande concernant « Évaluation des risques en cas de prolongation de 2 mois de la période de conservation de denrées alimentaires préemballées congelées à la date limite de consommation ».

Très instructif et très pédagogique, cet avis Comité scientifique de l’AFSCA de 19 pages permet de faire el point sur le rôle de la congélation sur les aliments.

Voici ci-après le résumé de cet avis:

Contexte & Termes de référence
Dans l’avis SciCom 05-2015 (SciCom, 2015), le Comité scientifique (SciCom) a évalué les risques de la congélation par les banques alimentaires ou les associations caritatives de denrées alimentaires préemballées, une fois la date limite de consommation atteinte. Dans cet avis, le Comité scientifique recommande notamment de conserver durant maximum 2 mois les produits congelés à la date limite de consommation. Il est demandé à présent au Comité scientifique si le fait de prolonger cette période de conservation de denrées alimentaires préemballées congelées par des banques alimentaires ou associations caritatives à la date limite de consommation est acceptable du point de vue de la sécurité alimentaire. Il est spécifiquement demandé :
  1. quels sont les risques en matière de sécurité alimentaire en cas de consommation de viande de porc hachée emballée dans des raviers en plastique sous film étirable perméable aux gaz et congelée à la date limite de consommation et conservée sous congélation pendant 4 mois ;
  2. quels sont les risques en matière de sécurité alimentaire en cas de consommation d’autres combinaisons de denrées alimentaires (ayant une durée de conservation limitée) et d’emballages qui sont congelées à la date limite de consommation ;
  3. quels sont les délais de conservation maximum à respecter dans de telles circonstances pour garantir la sécurité alimentaire ; et
  4. si des études complémentaires sont éventuellement nécessaires et si oui, s’il y a des recommandations supplémentaires pour la réalisation de ces études (outre les recommandations formulées dans l’avis SciCom 08-2016) ?


Conclusions & Recommandations
Moyennant le respect de certaines mesures, il n’y a pas de croissance microbienne à des températures inférieures ou égales à -18°C. Des modifications chimiques, telles que l’oxydation des lipides et des protéines, sont néanmoins possibles, même en dessous de -20°C. Ces modifications influenceront principalement la qualité du produit, bien que la formation de substances nocives pour la santé ne soit pas à exclure, notamment en cas de conservation de plus longue durée et d’emballage inadapté (perméable à l’air ou sous atmosphère riche en oxygène).

Sur la base des résultats fournis par la Fédération Belge des Banques Alimentaires pour un certain nombre d’indicateurs d’oxydation des lipides (en ce compris une analyse sensorielle) dans la viande de porc hachée, les risques en matière de sécurité alimentaire en cas de conservation ininterrompue de viande - à l’exclusion de la chair de poisson - pendant 4 mois à des températures inférieures ou égales à -18°C sont considérés comme faibles. Cette estimation de faible risque ne s'applique que dans l'hypothèse d’une conservation préalable du produit dans de bonnes conditions et que les mesures mentionnées dans l'avis 05-2015 du SciCom et la circulaire PCCB/S3/CDP/1092228 de l'AFSCA sont respectées.

Les résultats pour de la viande de porc hachée ne peuvent pas être extrapolés purement et simplement à d’autres denrées alimentaires que la viande d’ongulés et de volaille (par ex. poisson, aliments prêts à être consommés) vu les différences qui peuvent apparaître en termes de composition et de paramètres physico-chimiques et les incertitudes y associées. De façon similaire, les informations disponibles ne permettent pas non plus de proposer des délais maximum pour la conservation de denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation qui présenteraient peu de risques du point de vue de la sécurité alimentaire. Cela nécessite notamment des informations sur l’évolution des réactions d’oxydation qui se produisent pendant la conservation de différents types de denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation. Par ailleurs, l’absence de valeurs indicatives en matière de santé pour ce qui concerne les produits d’oxydation complique l’évaluation des risques. En outre, il convient également de noter que le producteur de l'aliment destiné à être congelé à la date limite de consommation a établi une stratégie reposant sur le stockage réfrigéré (par ex. type d'emballage, durée de conservation) et non sur le stockage à des températures de congélation, ce qui conduit à une incertitude supplémentaire dans l'évaluation des risques. Bien que la congélation de denrées alimentaires, une fois la date limite de consommation atteinte, participe à une réduction du gaspillage alimentaire, la sécurité des aliments ne doit pas être compromise. Il convient également de noter que l’assouplissement dont bénéficient les banques alimentaires et associations caritatives – à savoir la possibilité de congeler des denrées alimentaires dont la date limite de consommation est atteinte – constitue déjà un écart par rapport aux dispositions légales et aux conditions de conservation fixées par le producteur.

Outre les mesures déjà décrites dans la circulaire de l’AFSCA, il est recommandé d’apposer la mention que le produit ne peut pas être recongelé après décongélation et qu’il doit être consommé dans les 24 heures après décongélation et après avoir subi un traitement thermique sur les denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation et aussi d’y ajouter la date de durabilité minimale à côté de la date de congélation sur les denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation, comme cela est exigé pour les denrées alimentaires préemballées surgelées (cf. Annexe 10, Règlement (UE) N°1169/2011). Ces informations se substituent à la date limite de consommation qui avait apposée antérieurement sur le produit lorsqu’il était destiné à être conservé sous réfrigération.

NB : Chez nous c'était assez différent pour les soit disant steaks hachés congelés qui étaient frauduleux et non contrôlés ... voir 1 et 2.