mardi 28 février 2023

Il était une fois l'Europe qui a fait entrer le loup ukrainien dans son poulailler

«Comment l’Europe a fait entrer le loup ukrainien dans son poulailler» par Emmanuelle Ducros de l’Opinion.  

Ce matin, c’est un Voyage en Absurdie à dos de poulet que vous nous proposez. En septembre dernier, un rapport sénatorial tirait la sonnette d’alarme sur le déclin de nos productions agricoles, et il s’intéressait de prêt à la volaille. Un poulet sur deux consommé en France est désormais importé !

Ça fait déjà un moment que notre pays n’est plus autosuffisant en poulet, ça vient en partie du fait que la consommation progresse fort quand la production diminue. Tout le problème est dans la provenance de la viande importée. Officiellement, quatre pays européens fournissent 85 % du poulet importé en France, essentiellement les Pays-Bas, la Pologne. Sauf qu’en fait, c’est souvent une «nationalité de baptême» pour des volailles qui viennent de beaucoup plus loin. De Thaïlande, du Brésil, et plus récemment d’Ukraine.

Une nationalité de baptême ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Hier, j’ai eu une longue conversation avec le président de l’interprofession de la volaille, qui s’appelle l’Anvol. Et il m’a raconté le cas édifiant des poulets ukrainiens. Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, l’Union européenne, en guise de soutien économique, a ouvert son marché aux poulets ukrainiens, pensant aider les agriculteurs locaux. Une solidarité que personne ne conteste.

Ces poulets arrivent donc en Europe sans droit de douane. Mais il suffit qu’on les découpe, ou qu’on les reconditionne, pour qu’ils deviennent européens. C’est pour ça que les importations de poulets polonais augmentent de façon très importante ces derniers mois. C’est en fait du poulet ukrainien naturalisé.

Mais c’est interdit!
Eh non. C’est révoltant mais permis par la législation européenne. C’est incompréhensible parce que les coûts de production, les conditions sanitaires d’élevage, les usages d’antibiotiques, par exemple, très stricts en Europe, ne sont pas du tout réglementés de la même façon en Ukraine. Soit dit en passant, c’est exactement la même chose avec le poulet du Brésil, souvent rebaptisé néerlandais avant d’atterrir dans nos assiettes.

Mais il y a un scandale dans le scandale : le producteur ukrainien essentiel est une multinationale du poulet appartenant à un oligarque, MHP. Ses élevages produisent en moyenne 1,8 million de poulets à l’année. Un élevage moyen en France, c’est 40 000 animaux par an. Cette mesure n’a jamais aidé les agriculteurs ukrainiens. Elle engraisse l’agriculture dont nous ne voulons pas chez nous. Allez comprendre.

Echos du salon de l'Agriculture

Madame Ducros précise que le graphique vient de la FAO, données 2016, les consommations françaises ont encore baissé depuis.

Belgique : L''année 2022 est une année record de plaintes dans le e-commerce alimentaire

«2022 : une année record de plaintes e-commerces. L’AFSCA a enregistré 240 plaintes relatives à la vente de produits alimentaires en ligne», source communiqué de l’AFSCA de Belgiquedu 28 février 2023.

Les aliments sont de plus en plus proposé
s en ligne via internet et par le biais des réseaux sociaux. L'AFSCA protège les consommateurs via ses contrôles dans la chaîne alimentaire, mais aussi sur le net. C’est dans ce but que les inspecteurs de l'AFSCA spécialisés en e-commerce contrôlent les boutiques en ligne et traitent les plaintes des consommateurs. Au cours des deux dernières années, ces inspecteurs ont enquêté sur plus de 400 plaintes concernant des sites web ou des profils de réseaux sociaux proposant des aliments à la vente.

Dans une large majorité des cas, le vendeur ne disposait pas d'une autorisation de l'AFSCA
En 2022, un nombre record de 240 plaintes ont été traitées par les inspecteurs de l’AFSCA spécialisés en e-commerce. Il s'agit d'une augmentation notable par rapport aux 170 plaintes traitées au cours de l'année 2021.

Une partie importante de ces plaintes porte sur des produits alimentaires faits maison, tels que des pâtisseries et des repas préparés, qui sont souvent vendus via les réseaux sociaux tels que Facebook Marketplace.

Les consommateurs se posent souvent la question de savoir si la personne ou l’entreprise qui propose des aliments à la vente en ligne est bien connue des services de l’AFSCA. Ces deux dernières années, plus de la moitié des plaintes portaient sur cette question. Une question bien légitime car, dans une large majorité des cas, il a pu être établi que les vendeurs n’étaient pas enregistrés auprès de l’AFSCA.

Et pourtant, une autorisation auprès de l'Agence est nécessaire car, en tant que chef amateur de vente en ligne, vous faites partie de la chaîne alimentaire et êtes donc responsable de la sécurité alimentaire de vos produits.

Pourquoi faut-il avoir l'autorisation de l’AFSCA même en tant que cuisinier amateur ?
Outre le fait qu’il est légalement nécessaire de se faire connaître auprès de l'AFSCA, il est également important que l'AFSCA puisse réagir rapidement en cas d'incident. Si des consommateurs tombent malades, l'AFSCA doit pouvoir déterminer où se situe le problème dans la chaîne alimentaire (chez le vendeur, le fournisseur, etc.) afin d'endiguer le problème autant que possible. De plus, cela permet d'éviter toute concurrence déloyale avec les professionnels qui respectent scrupuleusement les règles. Il n'est donc pas interdit de vendre des aliments par l'intermédiaire de Facebook, Marketplace et d'autres plateformes, mais vous devez suivre les étapes suivantes.

Conseils utiles aux consommateurs qui achètent parfois des produits alimentaires en ligne
Vous devriez toujours pouvoir trouver des informations suffisantes à propos d’une entreprise (nom et adresse de l'entreprise, coordonnées, numéro d'entreprise) sur le site de sa boutique en ligne ou sur sa page Facebook. Le SPF Économie propose un aperçu pratique des éléments que vous devriez pouvoir trouver sur une boutique en ligne en tant que consommateur.

Petite astuce : les vendeurs suspects ne veulent souvent communiquer que par des canaux privés comme Messenger ou WhatsApp. Si le vendeur ne veut pas donner son nom et son adresse, il convient d’être sur ses gardes. Un bon conseil est de demander au vendeur son numéro d'entreprise. Cela reste la meilleure manière de s’assurer que le vendeur est connu des autorités belges.

NB : L’image est issue de LSA.

Un rapport met en évidence des problèmes de sécurité des aliments au Vietnam

«Un rapport met en évidence des problèmes de sécurité des aliments au Vietnam», source Food Safety News.

Un rapport a examiné la sécurité sanitaire des produits alimentaire au Vietnam et a suggéré des moyens d'améliorer la situation.

L'étude, Imperatives for improvement of food safety in fruit and vegetable value chains in Viet Nam, publiée par la Banque asiatique de développement (BAD), s'est concentrée sur les chaînes de valeur des fruits et légumes dans le pays et comprenait une analyse en laboratoire d'échantillons prélevés sur le terrain.

La plupart des consommateurs achètent des fruits et légumes sur des marchés humides traditionnels, où la production n'a pas de labels de sécurité sanitaire et n'est pas certifiée ou traçable jusqu'aux exploitations agricoles. Les chambres froides des marchés pourraient réduire les pertes après récolte et le risque de contamination microbienne, selon le rapport.

La collecte de données comprenait une revue de la littérature publiée, des entretiens avec des agriculteurs, des fournisseurs et des informateurs clés et l'échantillonnage des fruits et légumes à plusieurs points de la chaîne de valeur. Toutes les données ont été collectées de juin à juillet 2021.

Le gouvernement du Vietnam a désigné des zones de production de légumes en toute sécurité sanitaire. Les agriculteurs de ces zones ont été encouragés à former des coopératives de producteurs. Le gouvernement analyse régulièrement la qualité du sol et de l'eau ainsi que les légumes pour les résidus de pesticides une fois par an. L'élevage n'est pas autorisé pour réduire le risque de contamination croisée. Des chercheurs ont recommandé d'étendre cette idée à d'autres parties du pays pour promouvoir la sécurité sanitaire des fruits et légumes.

Résultats sur les agents pathogènes d'origine alimentaire
Une enquête menée pour l'étude a révélé que 91% des 32 répondants étaient préoccupés par la contamination des aliments en raison de l'utilisation de pesticides. Les entretiens ont également confirmé les problèmes d'utilisation abusive des pesticides dans les exploitations.

Les consommateurs sont moins préoccupés par les agents pathogènes d'origine alimentaire, en partie à cause de leur manque de connaissances et de sensibilisation, et aussi parce qu'ils pensent que le problème peut être résolu en lavant, en épluchant et en cuisinant correctement.

Les feuilles de moutarde, le concombre et le fruit du dragon ont été évalués pour les pesticides, les agents pathogènes d'origine alimentaire, les métaux lourds et les nitrates. Au total, 156 échantillons ont été testés pour la contamination microbienne, 60 ont été analysés pour les résidus de pesticides, 136 pour les métaux lourds et 116 pour les nitrates.

Salmonella a été détectée dans l'un des 32 échantillons de feuilles de moutarde prélevées dans les champs des agriculteurs et dans l'un des 15 échantillons provenant des marchés de gros.

Dix échantillons de feuilles de moutarde provenant de champs d'agriculteurs et de marchés de gros avaient des taux de E. coli supérieures au niveau maximal autorisé, tout comme neuf des 11 échantillons provenant du marché de détail.

Des entretiens avec des membres des coopératives de production et de distributeurs ont montré qu'aucun d'entre eux ne comprenait bien le risque lié aux agents pathogènes d'origine alimentaire.

Accent sur les autorités et la réglementation
L'utilisation excessive de pesticides est un facteur important de contamination des aliments au Vietnam. Les agriculteurs doivent être récompensés pour des produits sûrs tout en étant soumis à une application plus stricte des réglementations existantes, indique le rapport.

Le pays dispose d'un comité national de sécurité des aliments, mais pas d'agence centrale de sécurité des aliments. Les responsabilités sont réparties entre les ministères de l'agriculture, du commerce et de la santé, ce qui peut entraîner des contradictions et de la confusion lors de l'adoption de réglementations liées à la sécurité sanitaire des aliments.

Environ les deux tiers des personnes interrogées ont qualifié d'insuffisante la capacité du secteur public à gérer la sécurité sanitaire des aliments. Plus de la moitié pensaient qu'il était nécessaire de restructurer certaines lois et réglementations car le cadre juridique était trop vaste et complexe, ce qui compliquait son application.

Il a également révélé que les conclusions sur les capacités montraient la nécessité de renforcer les autorités de sécurité sanitaire des aliments en termes de ressources humaines, de meilleures installations et de budgets plus élevés.

Les autorités en charge de la sécurité des aliments se concentrent sur l'inspection et le contrôle des produits finis, mais pas autant sur la prévention de la contamination dans les processus de production et de commercialisation. Cette approche devrait être modernisée, selon le rapport.

Les chercheurs ont déclaré qu'il était nécessaire d’analyser plus systématiquement les contaminants et de rendre les résultats publics.

«Il existe également un besoin évident de renforcer la capacité des autorités de sécurité sanitaire des aliments, tant au niveau national qu'infranational. La gestion de la sécurité sanitaire des aliments doit être guidée par une compréhension claire et axée sur les facteurs de risque, une utilisation systématique des données, des responsabilités partagées entre les acteurs des secteurs privé et public et des mesures préventives mises en œuvre tout au long de la chaîne de valeur.»

Des personnes malades en Finlande après avoir mangé des huîtres. Norovirus inside !

«Des personnes malades en Finlande après avoir mangé des huîtres», source article de
Joe Whitworth paru le 28 février 2023 dans Food Safety News.

Les autorités sanitaires d'une ville de Finlande enquêtent sur plusieurs cas de maladie causés par des huîtres contaminées.

L'intoxication alimentaire à Helsinki est soupçonnée d'être liée au fait de manger dans différents restaurants et lors d'un événement depuis début février. La semaine dernière, les autorités ont signalé qu'au moins 20 personnes avaient été atteintes, mais des mises à jour dans les médias locaux suggèrent qu'il y a environ 100 personnes malades.

Les investigateurs ont analysé la nourriture des restaurants et prélevé des échantillons chez des patients et ont trouvé norovirus. Certains de ces malades ont déclaré avoir mangé des huîtres.

Quelques restaurants ont déjà été inspectés après des épidémies présumées et les importateurs d'huîtres ont commencé à émettre des retraits et des rappels.

Les responsables de la sécurité des aliments à Helsinki ont demandé aux personnes qui avaient mangé des huîtres puis qui étaient tombées malades de les contacter.

Norovirus est la cause la plus fréquemment identifiée des épidémies d'origine alimentaire en Finlande. Entre 2017 et 2021, les huîtres ont provoqué 11 épidémies à norovirus au cours desquelles plus de 110 personnes sont tombées malades, selon l'Institut finlandais de la santé et du bien-être (THL).

En octobre 2022, cinq personnes sont tombées malades dans le pays après avoir mangé des huîtres de France contaminées par norovirus.

Un problème plus large
La Finlande est le dernier pays à signaler des maladies causées par des coquillages. Les zones de récolte ont été fermées et des foyers signalés en France, bien que le nombre de personnes malades ne soit pas établi avec précision. (Aucune information de Santé publique France -aa).

Vingt personnes ont été malades en Belgique en février à cause du norovirus dans des huîtres de France. Une autre épidémie était liée aux huîtres des Pays-Bas, mais les autorités n'ont pas indiqué le nombre de personnes atteintes.

Deux foyers au Danemark de fin 2022 à début 2023 ont été causés par des coquillages. Le premier avec 19 personnes malades concernait des huîtres de France mais originaires d'Irlande. Le second avec 73 cas était lié à des huîtres de Norvège.

Les huîtres d'Irlande ont causé au moins 16 cas de maladie à Hong Kong plus tôt cette année. Des avis de rappel d'huîtres liées à norovirus ont également été publiés par des agences en Italie et au Luxembourg.

La période d'incubation d'une maladie causée par norovirus est de 12 à 48 heures. Les symptômes comprennent l'apparition soudaine de crampes, de douleurs abdominales et de nausées, suivies de vomissements. La plupart des gens ont aussi la diarrhée. Cela dure généralement de 12 à 72 heures.

Le lavage des mains à l'eau et au savon est essentiel pour lutter contre le virus. Le personnel affecté de l'industrie alimentaire doit rester à l'écart du travail pendant au moins deux jours après la disparition des symptômes pour éviter de propager l'infection. Norovirus peut être transmis directement d'une personne à une autre et par des surfaces contaminées.

Complément
La dernière notification 2023.1393 au RASFF de l’UE date du 27 février 2023 par la Finlande pour la présence de norovius dans des huîtres de France. La notification indique 10 personnes atteintes.

Il y a eu six notifications au RASFF de l’UE depuis le début de l’année 2023 et deux notifications en décembre 2022 pour des huîtres de France contaminées par norovirus.

Selon RappelConso, il y a eu 21 avis de rappels pour des huîtres de France avec pour cause norovirus entre janvier et février 2023, une suite et presque fin de ce qui avait débuté en décembre 2022 avec 11 rappels.

lundi 27 février 2023

Un rappel de nouilles de riz pour cause de présence d'OGM. C'est un rappel réglementaire et non pas un problème de sécurité des aliments

On ne le sait que trop, les OGM sont interdits dans l’UE ...

Je pense ici qu’il ne s’agit absolument pas d’un problème de sécurité sanitaire des aliments mais d’un problème de réglementation européenne non basée sur la science qui prévaut dans cette UE, hélas …

RappelConso ne fait donc qu’appliquer une réglementation curieuse et obsolète et informe du rappel de nouilles de riz de marque NGUYEN GIA le 27 février 2023. C'était, il faut le souligner pour y croire, le seul rappel de ce jour.

Bien triste époque pour la science ...
NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture.

Un nouveau restaurant fermé dans le Val-d'Oise, suite à un contrôle sanitaire

Un nouveau restaurant fermé dans le Val-d'Oise,
source actu.fr du 27 février 2023.
Lundi 27 février 2023, la préfecture du Val-d'Oise a annoncé la fermeture du restaurant Chicken Street de Garges-lès-Gonesse à la suite d'un contrôle sanitaire.

Ce restaurant semble faire partie d'une chaîne de type fast-food.

À la suite d’un contrôle sanitaire réalisés par les agents de la Direction départementale de la protection des populations (Ddpp 95), l’enseigne «Chicken Street», située 15, avenue de Stalingrad a été obligée de baisser le rideau.

Plusieurs infractions sanitaires
Au cours de leur enquête, les inspecteurs ont relevé plusieurs infractions : locaux et équipements sales, denrées conservées dans des conditions inadéquates, non formation du personnel aux bonnes pratiques d’hygiène, non respect des bonnes pratiques d’hygiène, dispositions relatives à la décongélation des produits alimentaires non maîtrisés, denrées alimentaires non protégées, denrées alimentaires manipulées en présence d’insecte volant.

Il faut alimenter la souveraineté alimentaire

«Il faut alimenter la souveraineté alimentaire», source blog-notes d’Olivier Masbou du 27 février 2023.

Alors que le salon de l’agriculture vient de s’ouvrir, le monde paysan s’interroge sur l’ambition d’Emmanuel Macron, de son Gouvernement et de sa majorité, pour l’agriculture française.

Depuis le mois de mai dernier, le ministère de l’Agriculture est également celui de la Souveraineté alimentaire, à la grande satisfaction des organisations professionnelles, la FNSEA en premier lieu. Mais il y a loin des paroles aux actes. Et depuis ces mêmes dix derniers mois, il y a peu de signes positifs en provenance du pouvoir. Nous sommes même plutôt dans la «désagricultarisation» comme on a parlé de désindustrialisation. Le plaidoyer le plus sévère contre l’absence de politique agricole vient du cœur même de la macronie. Dans une interview accordée au Point, l’ex-député LREM (et anciennement éleveur et président de coop, désormais reconverti dans des activités de conseils) Jean-Baptiste Moreau se livre à un réquisitoire sans faiblesse contre la politique qu’il a soutenu pendant le premier quinquennat (Le Point.fr, 25 février, Notre agriculture est en danger de mort).

Extraits : «Si on ne trouve pas des solutions pour être attractifs, la production française va continuer à s’écrouler (.) Le mot de souveraineté n’a plus aucun sens aujourd’hui, puisque nous sommes dépendants pour la plupart des productions, et ça s’effondre partout ! On importe la moitié de nos fruits et légumes, la moitié de notre volaille (contre seulement 13% en 2000 !), même les productions des grandes cultures dégringolent. La betterave à sucre a fait la une de l’actualité récemment, mais on risque de perdre l’entièreté de la filière !».

L’ancien élu détaille par la suite les raisons de cette débandade, des raisons largement expliquées dans de nombreuses tribunes, et même, osons immodestement l’écrire, régulièrement dans ce Blog. On ne peut que regretter que cette lucidité ne se soit pas exprimée plus tôt.

Alors qu’attendre de ce salon?
Le Gouvernement est depuis ces derniers mois dans la réaction, et dans le soutien aux filières en détresse. Car, hélas, il y a de l’argent pour ‘accompagner’ la «désagricultarisation» du pays : soutien à la filière viti pour distiller, aides aux betteraviers pour compenser les pertes dues à l’interdiction des néonicotinoïdes, idem pour les producteurs de cerises dont les vergers vont devoir désormais subir les attaques de Drosophila suzukii sans aucuns moyens de défense. Le tableau est noir (lire aussi notre Blog du 6 février).

Des annonces sont attendues pendant ce salon. Et notamment avec le Plan de souveraineté fruits, légumes, et pommes de terre. La lecture de ce qui sera présenté par le ministre le 1er mars en sera très simple. Soit ce plan remplira les cases posées par la profession, soit non.

La suite de l’article est issue des Nouvelles fraîches du blog-notes d’Olivier Masbou.

Plan de souveraineté fruits et légumes (1) : la «confiance» d’Interfel
Le plan de souveraineté fruits et légumes et pommes de terre doit être présenté ce mercredi 1er mars par Marc Fesneau au salon de l’Agriculture. Les derniers arbitrages sont en cours, mais lundi matin, Laurent Grandin, président d’Interfel, affichait sa «confiance» dans le ministre. Le plan devrait comporter des mesures de soutien aux productions de fruits, de légumes, un soutien à la recherche et développement, et une aide à la relance de la consommation. «Des moyens importants» seraient dégagés croit savoir Laurent Grandin qui insiste sur le fait que ce plan sera co-financé par les filières. L’enjeu est de taille : la reconquête de la souveraineté en fruits & légumes pourrait se traduire par un gain de 1 milliard d’euros pour la balance commerciale du pays.

Plan de souveraineté fruits et légumes (2) : les lignes rouge de la production
Mais comment savoir si le plan qui sera annoncé mercredi sera à la hauteur des ambitions proclamées par le ministre ?

«Le plan vise à donner un cadre stratégique et des leviers d’actions opérationnels afin que la filière fruits et légumes puisse inverser la tendance des courbes de production à horizon 2030 et répondre à ces défis» écrivait Marc Fesneau le 21 septembre dernier en lançant les travaux.

Le secteur de la production, très prudent à ce jour sur l’ambition de ce plan, a décidé de prendre date en fixant ses «lignes rouges». Dans un document commun, Légumes de France, FNPF, Gefel et Felcoop, détaillent ces lignes rouges.

Le besoin de financement de la production fruitière pour atteindre une autosuffisance de 60% s’élève à 1,679 Mds d’euros pour une augmentation totale de surface de l’ordre de 37 300 hectares. Le besoin financier est estimé à 1,709 Mds d’euros pour les légumes frais pour aider à la création de 600 hectares de serres fermées, 1200 ha d’abris froid notamment. Si on ajoute divers autres besoins (irrigation, …), l’enveloppe globale s’élève à 4,3 Mds d’euros.

«Au-delà des besoins, insistent les quatre fédérations, l’inversion de la perte de compétitivité ne peut se faire que par une levée rapide des nombreux verrous réglementaires bloquant la quasi-totalité des projets de développement de la filière».

Elles détaillent les 5 lignes rouges :
- engagement massif dans l’accompagnement financier dans le renouvellement et le développement des vergers et des serres ;
- plan d’investissement dans le matériel de protection contre les aléas climatiques, y compris l’amélioration de l’accès à l’eau ;
- levée des verrous réglementaires et fin de la surtransposition sur des sujets aussi divers que l’installation de serres, la construction de retenues collinaires, la construction de logement saisonniers, l’innovation et l’expérimentation, l’évaluation et le circuit d’homologation des produits phytosanitaires ;
- pas uniquement des budgets recyclés, dérisoires au regard des besoins et de l’urgence d’intervention ; 

- un guichet unique avec des fonds dédiés nationaux.

Réponse, mercredi.

NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture.

Il était une fois le portrait d'un vendeur de pommade magique, MEL

L’excellent blog-notes d’Olivier Masbou attire l’attention sur
un dénommé Michel-Edouard Leclerc.
La revue LSA (13/02/2023) évoque le livre de la journaliste Magali Picard* (de LSA) sur Michel-Edouard Leclerc. Et propose quelques infos savoureuses.

Il y a à découvrir 10 anecdotes représentatives du personnage ...

On apprend ainsi que Julien Denormandie, alors ministre de l’Agriculture, envoyait à MEL (Michel-Edouard Leclerc) «chaque semaine, pendant des mois (...) les prospectus de son enseigne. Entourés en rouge, le prix du kilo de porc ou celui du kilo de tomates. «Pas assez cher», griffonné de la main du ministre».

Mais notre préférence ira vers Renaud Dutreil, secrétaire d’État au commerce dans les années 2000. «Aujourd’hui, son jugement est impitoyable» sur MEL écrit la journaliste qui cite l’ancien ministre : «Son sourire de commande, son tutoiement facile, sa gouaille, son absence totale de respect pour la République et ses institutions, ses grosses ficelles de camelot, son manque de maîtrise des sujets techniques, son assurance de fils à papa. Rien de cela n’était destiné à m’impressionner. J’ai vite compris que j’avais affaire à un vendeur de pommade magique.»

*Enquête sur Michel-Edouard Leclerc, nous fait-il vraiment faire des économies ? (Plon).

Texte de la quatrième de couverture du livre
Ce livre est le fruit d'une enquête inédite par son ampleur, qu'a menée Magali Picard, journaliste au magazine LSA, sur le patron préféré des Français, Michel-Édouard Leclerc. L'homme qui pèse 50 milliards, 734 magasins et 140 000 salariés, est l'un des principaux employeurs du pays.

Est-il réellement le défenseur de notre pouvoir d'achat ou bien un digne héritier faisant fructifier le capital familial ? Un génie de la com ou un imposteur ? Ou un lobbyiste stratège et manipulateur ?

Michel-Édouard Leclerc est indéniablement une personnalité complexe, qui entretient à dessein le flou sur sa personne. Mais pour quelles raisons ? A-t-il des zones d'ombre ? Certains ont accepté de se confier en étant cités, d'autres ont préféré garder l'anonymat. Seule sa famille est restée inapprochable.

Cette enquête très documentée a été réalisée en toute indépendance et dessine un portrait inédit, inattendu et surprenant de celui que l'on surnomme «MEL».

Commentaire
Ce que je retiens parmi les qualificatifs du personnage, ce sont les termes «imposteur» et «manipulateur». Il reste à savoir si le livre sera vendu dans les 'Espaces Culture' Leclerc ...

NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture.

Les résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments diminuent à nouveau, selon l'EFSA

«Les résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments diminuent à nouveau», source EFSA du 23 février 2023.

Les résidus de médicaments vétérinaires et d’autres substances trouvés dans les animaux et les aliments d’origine animale continuent de diminuer dans l’Union européenne et les niveaux de conformité sont en hausse, selon les dernières données.

Le rapport annuel de l’EFSA pour 2021 comprend des données communiquées par les États membres, l’Islande et la Norvège. Le nombre d’échantillons testés a légèrement augmenté par rapport à 2020.

En 2021, le pourcentage d’échantillons non conformes était de 0,17%, ce qui est le chiffre le plus bas enregistré au cours des 12 dernières années, lorsque la non-conformité variait de 0,19% à 0,37%. Le chiffre pour 2020 était de 0,19%.

Le niveau global de non-conformité dans les échantillons ciblés (c’est-à-dire ceux prélevés pour détecter les utilisations illégales ou vérifier le non-respect des teneurs maximales autorisées) a également diminué à 0,24%, contre 0,27%-0,35% au cours des quatre années précédentes.

Le rapport couvre divers groupes de substances, y compris les hormones, les antibactériens, les contaminants environnementaux, les substances interdites et d’autres médicaments vétérinaires.

Vous pouvez parcourir les résultats plus en profondeur à l’aide de notre nouvel outil interactif de visualisation de données.

Commenataire
Bien entendu, cela n’empêche l’agribashing sur une radio publique sensée à être soumise au pluralisme et au débat contradictoire ...

NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture.