mercredi 27 septembre 2023

Sécurité sanitaire des aliments en France : Le miracle des 100 000 contrôles par an n'aura pas lieu. L'objectif s'éloigne, s'éloigne ...

Ceux qui rêvaient de 100 00 contrôles par an en sécurité sanitaire des aliments en 2024 devront déchanter, le blog vous explique pourquoi ...

Le 7 juin 2023, le ministère de l’Agriculture nous a proposé 5 questions/réponses sur la réforme de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments. Voir l’artilce du blog à ce sujet, Sécurité des aliments : Une conférence de presse pour tenter d'expliquer la nouvelle police sanitaire unique en France.

Le 27 septembre, à l’occasion de la présentation du projet de budget du ministère de l’Agriculture, est paru une communication sur la sécurité sanitaire des aliments, «La capacité à prévenir et réagir face aux risques sanitaires».

Il est indiqué,

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA) est désormais responsable de la sécurité sanitaire pour l’ensemble du champ de l’alimentation humaine et animale à la suite du transfert des compétences de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). 

Commentaire. Pas toutes compétence puisque les rappels de produits dont les produits alimentaires restent du ressort de la DGCCRF avec notamment l’application RappelConso.

On apprend ensuite ce qu’on savait déjà, à savoir qu’auparavant l’organisation de la sécurité santaire des aliments en France n’était pas lisible, moins réactive et moins efficiente, mais tout cela va donc changer radicalement, car désormais «L’objectif de cette réforme d’une police unique est de rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments (SSA) plus lisible, plus réactive et plus efficiente. Sa mise en œuvre s’effectuera en plusieurs étapes jusqu’en janvier 2024, avec le transfert du pilotage en administration centrale déjà effectif depuis le 1er janvier 2023.»

Cela étant sur des données quantitatives, ce qu’on annonce semble quelque peu distinct de ce qui avait été annoncé le 7 juin 2023. Jugez plutôt ...

Ainsi le chiffre énôrme ou magique de 100 000 contrôles par an est toujours d’actualité, certes, mais il semble être repoussé à une date, laquelle, on ne sait pas ...

Voici ce qu’il en est avec ce comparatif de textes encore le communiqué du 7 juin et celui du 27 septembre :

Extrait du texte du 27 septembre 2023
Extrait du texte du 7 juin 2023
À partir de 2024, une augmentation de 10% des contrôles est prévue grâce à l’apport de cette délégation.
Elle doit aussi permettre d’accroître la fréquence de contrôle des établissements de remise directe de +80% (commerces de bouches, détaillants, GMS, restaurants commerciaux, etc.) se traduisant par la réalisation de 100 000 contrôles annuels. 
La création de la police sanitaire s’achèvera au début de l’année 2024.
Les objectifs attendus sont :
- Augmenter de 80% le nombre d’inspections en remise directe dès 2024, soit un total de 100 000 contrôles par an ;
- Augmenter de 10% des contrôles des établissements de fabrication de produits alimentaires.

Rappelons qu’un précédent communiqué du 15 mai 2023 rapportait, «Ce dispositif, effectif à partir du 1er janvier 2024, vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.»

L’objectif de 100 000 contrôles par an n’est donc pas pour de suite, un jour peut-être, car la DGAL en a rêvé et mais a fini par revenir aux réalités. On a détruit année après année le nombre de contrôles en sécurité des aliments depuis 2012 (86 500) à 2022 (48 500) et maintenant, il s’agit de reconstruire à coup de budget en augmentation, est-ce vraiment sérieux ? Comment peut-on vous croire ?

Des experts de l'UE ont discuté de huit risques émergents

«Des experts de l'UE ont discuté de huit risques émergents», source article de Food Safety News paru le 27 septembre 2023.

E. albertii producteurs de shiagtoxines et la surdose de vitamine D chez les enfants font partie des sujets sur lesquels les autorités européennes se concentrent, selon un rapport récent.

Dix-huit problèmes émergents potentiels ont été discutés en 2021 et huit ont été jugés comme des risques émergents, selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Les réseaux de l’EFSA contribuant au sujet comprennent l’Emerging Risks Exchange Network (EREN), le Stakeholder Discussion Group on Emerging Risks, les unités scientifiques de l’EFSA, les groupes scientifiques et le comité scientifique.

Dans quatre des questions abordées en 2021, un changement dans les tendances de consommation a été identifié comme un facteur déterminant. Six ont été classés comme risques microbiologiques et quatre comme risques chimiques.

Exemples de risques émergents

Un risque émergent était la présence de vitamine D dans les complléments de santé. Les autorités sanitaires françaises avaient été alertées de plusieurs cas d'hypercalcémie sévère et d'hospitalisation, chez des nourrissons auparavant en bonne santé et ayant pris de la vitamine D sous forme de compléments alimentaires.

En 2019 et 2020, les centres antipoison ont été appelés pour au moins 23 surdoses après consommation d'un complément contenant de la vitamine D pour enfants. En 2020, deux cas graves d’intoxication à la vitamine D ont été signalés à l’Anses suite à la prise par des nourrissons de compléments achetés sur internet. En 2021, un autre cas d’hypercalcémie extrême a été signalé par un hôpital pédiatrique. Il a été conseillé aux pays de vérifier auprès des pédiatres au niveau national s'il existe une tendance à une surdose de vitamine D chez les bébés.

Un autre sujet était E. albertii producteurs de shigatoxines. Le réservoir naturel de E. albertii n'est pas clair, mais ces informations sont nécessaires pour déterminer la dynamique de transmission et prévenir les infections. Il a été demandé aux pays de collecter des données sur l'incidence, la prévalence chez l'homme et les voies d'exposition au risque afin de mieux caractériser le danger.

Les risques potentiels pour la santé liés à l’huile de coco ont également été signalés. Les experts ont déclaré que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour renforcer les preuves de la toxicité potentielle et que les pays ont été invités à vérifier les données nationales pour voir si une tendance à la hausse de la consommation alimentaire d'huile de coco pouvait être confirmée.

Les brévétoxines présentes dans les coquillages français ont été évoquées. Il s’agit de biotoxines marines responsables d’intoxications neurotoxiques par les coquillages après consommation de coquillages contaminés. Ils ne sont pas réglementés en Europe. Les scientifiques ont déclaré qu'il était recommandé de surveiller les brevetoxines dans les eaux européennes.

Autres problèmes surveillés

L’EREN comprend les 27 États membres de l'UE, la Norvège et la Suisse, ainsi que les observateurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), de Food Standards Australia New Zealand (FSANZ), de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).

En 2021, les membres d’EREN ont discuté de 35 signaux et problèmes émergents potentiels identifiés par leurs propres activités d’analyse prospective.

Les domaines qui n'ont pas été jugés comme des risques émergents comprenaient la sous-estimation des infections humaines à Arcobacter, les dangers des non-experts fermentant des aliments à la maison, l'intoxication potentielle par des morilles asiatiques et les compléments alimentaires contenant de la coumarine.

D'autres problèmes concernaient la consommation croissante de viande de crocodile, l'augmentation des intoxications par le champignon Chlorophyllum molybdites en Italie, les cannabinoïdes synthétiques dans les aliments et le Bocavirus humain dans les coquillages.

En Nouvelle-Zélande, le système d'identification des risques émergents (ERIS) a enregistré 57 problèmes inscrits dans le registre des risques émergents. Les exemples incluent les microplastiques et les nanoplastiques dans les aliments, Salmonella dans les poissons et les nouvelles limites pour le chlorate dans le lait.

Des chips pleines de substances dangereuses, selon un nouveau essai en Allemagne

«Des chips pleines de substances dangereuses, selon un nouveau essai en Allemagne», source Affidia.

Une récente enquête menée par le magazine de consommation allemand OekoTest a révélé des résultats alarmants concernant la présence de substances dangereuses dans les chips. L'étude a examiné 20 paquets de chips aromatisées au paprika, comprenant sept produits bio et a révélé qu'un seul produit a reçu la note «très bien».

Les résultats indiquent que de nombreuses chips, notamment bio, sont contaminées par diverses substances dangereuses, ce qui suscite des inquiétudes quant à leur impact sur la santé des consommateurs.

OekoTest a identifié cinq problèmes majeurs associés à ces chips : l'acrylamide, les composants d'huile minérale, les esters d'acides gras glycidyliques, les glycoalcaloïdes et les pesticides.

L'acrylamide, une substance reconnue comme cancérigène lors des expérimentations animales, a été trouvée dans huit des produits testés. Bien qu'aucun produit ne soit totalement exempt d'acrylamide, les fabricants conventionnels ont démontré une meilleure maîtrise de ce problème par rapport à leurs homologues bio. OekoTest suggère que l'utilisation d'inhibiteurs de germination, interdits en agriculture bio, pourrait expliquer cette disparité. Les conditions de stockage au froid utilisées pour conserver les pommes de terre bio peuvent entraîner une augmentation des niveaux de formation d'acrylamide pendant la friture en raison de l'accumulation de sucres dans les tubercules.

Des composants d’huile minérale ont également été détectés dans les copeaux, les hydrocarbures saturés de pétrole (analogues MOSH/MOAH) étant les principaux contaminants. Les conséquences de cette accumulation sont encore floues. Ajoutant à l'inquiétude, trois types de chips bio contenaient des hydrocarbures d'huile minérale aromatique (MOAH), qui sont encore plus problématiques.

En outre, quatre produits biologiques contiennent des esters d’acides gras glycidyliques, qui peuvent être transformés dans l’organisme en glycidol, soupçonné d’être cancérigène. OekoTest souligne que ces contaminants sont plus fréquents et en plus grande quantité dans les produits biologiques, mais les fabricants n'ont fourni aucune explication sur cet écart.

La FDA publie un projet de lignes directrices sur les limites de durée d'utilisation des antibiotiques chez les animaux destinés à l'alimentation humaine

«La FDA publie un projet de lignes directrices sur les limites de durée d'utilisation des antibiotiques chez les animaux destinés à l'alimentation humaine», source article de Chris Dal paru le 26 septembre 2023 dans CIDRAP News.

La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a publié aujourd'hui un projet de lignes directrices afin définir la durée d'utilisation appropriée des antibiotiques utilisés dans l'alimentation des animaux destinés à lla production de denrées alimentaires.

Les lignes directrices visent à résoudre un problème dont des critiques disent que la FDA a négligé dans ses efforts visant à promouvoir une utilisation plus judicieuse des antibiotiques médicalement importants chez le bétail et la volaille. Environ un tiers des antibiotiques médicalement importants approuvés pour une utilisation chez les animaux destinés à l'alimentation n'ont pas de limite de durée, ce qui signifie que les éleveurs peuvent utiliser ces antibiotiques dans l'alimentation animale pendant des périodes prolongées pour prévenir les maladies - une pratique qui, selon les critiques, compense les mauvaises conditions de vie qui favorisent les maladies dans les troupeaux.

Les partisans d’une gestion plus rigoureuse des antibiotiques dans la production de viande aux États-Unis affirment que la surutilisation d’antibiotiques importants sur le plan médical dans les élevages américains favorise la résistance aux antibiotiques et menace l’efficacité des antibiotiques essentiels à la médecine humaine et vétérinaire. Certains groupes ont demandé à la FDA de limiter la durée d'utilisation des antibiotiques médicalement importants à 21 jours.

Dans un plan d'action quinquennal publié en 2018, le Center for Veterinary Medicine de la FDA a dit que l'établissement de limites de durée appropriées serait l'une de ses priorités.

Minimiser l’exposition aux antibiotiques

L'agence affirme que la portée du projet de lignes directrices est limitée aux médicaments dont l'utilisation dans l'alimentation animale est approuvée, car les antibiotiques qui ont été approuvés sous des formes non alimentaires ont déjà des durées d'utilisation correctement définies.

«L'objectif de la FDA en publiant ces lignes directrices est de fournir des recommandations spécifiques aux promoteurs de médicaments pour animaux sur la manière de réviser les conditions d'utilisation des produits (par exemple, le schéma posologique, les instructions d'utilisation) des produits concernés, si nécessaire, afin de mieux cibler quan et combien de temps un médicament peut être utilisé pour traiter, contrôler ou prévenir efficacement la ou les maladies pour lesquelles le produit est indiqué», indique le projet de lignes directrices.

Bien que le respect des directives soit volontaire, la FDA affirme que les révisions sont «destinées à assurer l'utilisation continue et efficace de ces produits tout en minimisant l'étendue de l'exposition aux médicaments antimicrobiens, soutenant ainsi les efforts visant à réduire le développement de la résistance aux antimicrobiens».

La période de commentaires publics sur le projet de lignes directrices est ouverte jusqu'au 26 décembre.

mardi 26 septembre 2023

Les rappels, aujourd’hui peut-être ou alors demain …

Il n’y a pas de logique dans la publication des avis de rappels.

Voici un nouvel exemple illustrant cet état de fait ...

Voici donc un avis de rappel qui a été publié le 26 septembre 2023 sur le site de Carrefour, mais qui n’a pas encore été publié chez RappelConso ou alors demain …

En effet, la société BARADAT procède au rappel de la vente d’un lot de «pâté bio au piment d’Espelette 180g» de marque Carrefour bio. Le produit contient l’allergène œuf déclaré mais non mis en évidence (non souligné) dans la liste des ingrédients.

Il est demandé aux personnes allergiques et/ou intolérantes à l’œuf, qui détiendraient ce produit de ne pas le consommer et de le rapporter au magasin, où il leur sera remboursé. Ces produits ne présentent aucun risque par ailleurs. Les personnes non allergiques à l’œuf, peuvent tout à fait consommer ces produits, ou se les faire rembourser en magasin.

Par ailleurs, j’ai présenté dans un autre article récent un cas inverse où une entreprise alimentaire avait tardé à informer Carrefour du rappel d’un produit alimentaire, 4 à 5 jours jours après la publication du rappel par RappelConso.

Des probiotiques meilleurs que des antibiotiques pour combattre Helicobacter pylori, c'est une idée à suivre ...

Helicobacter pylori est à l'origine de 78% des cas de cancer gastrique. Pour contrôler la bactérie, des chercheurs ont conçu des probiotiques qui sécrètent des peptides antimicrobiens guidés sélectifs ; les probiotiques ont surpassé le traitement antibiotique chez la souris. Lire l’étude parue dans Microbiology Spectrum, «Control of Helicobacter pylori with engineered probiotics secreting selective guided antimicrobial peptides».

L'écologisme est un obscurantisme : A propos du renouvellement du glyphosate

Un mois après le début des rejets en mer d’eau radioactive traitée à Fukushima, aucune quantité détectable de tritium dans les des poissons prélevés

Les autorités enquêtent sur l'augmentation des cas d’infection à Salmonella en Finlande

«Les autorités enquêtent sur l'augmentation des cas d’infection à Salmonella en Finlande», source article de Food Safety News paru le 26 septembre 2023.

Les autorités finlandaises enquêtent sur une récente augmentation des cas d’ infection à Salmonella Enteritidis.

L'Autorité alimentaire finlandaise (Ruokavirasto) et l'Institut national de la santé et du bien-être (THL) ont signalé que 50 personnes sont tombées malades dans tout le pays en août et septembre.

En 2022, seules cinq cas d’infection à Salmonella Enteritidis contractées au niveau national ont été enregistrées au cours de la même période.

Sur les 18 prélèvements de patients étudiés jusqu’à présent, la moitié des souches sont similaires. Onze entretiens avec des patients ont également été menés.

Le THL mène une enquête auprès des patients atteints de salmonellose en août et septembre pour connaître l'étendue et la source de l'épidémie. L'agence continuera également à typer les souches de Salmonella Enteritidis.

Le rôle de Ruokavirasto et des autorités locales de contrôle des aliments consiste à retrouver les sources potentielles d’aliments sur la base des informations révélées lors des entretiens.

Le nombre de cas à Salmonella en Finlande a diminué au cours des dix dernières années. En 2022, 666 cas ont été signalées.

Ruokavirasto et THL enquêtent également sur une vaste épidémie liée aux repas scolaires. 812 personnes sont tombées malades dans 18 écoles différentes, mais la source n'a pas encore été trouvée.

Action de contrôles à Helsinki

Parallèlement, les responsables d'Helsinki ont mené un plan de prélèvements de 2022 à 2023, qui impliquait l'analyse de la qualité microbiologique des garnitures de hamburgers ou de baguettes dans les fast-foods et la propreté des surfaces des restaurants.

Au total, 42 galettes de viande crue hachée et 143 prélèvements de légumes hachés ont été collectés. Quatorze autres prélèvements ont été prélevés en raison de résultats médiocres. Ils ont été examinés pour détecter toute altération et toute bactérie pathogène. 282 prélèvements ont été réalisés sur des surfaces de cuisine pour des esais microbiologiques visant à déterminer la propreté des équipements et des accessoires.

La plupart des légumes arrivent dans les restaurants déjà hachés, ce qui signifie que les principaux facteurs affectant leur qualité sont la température de stockage sur place et la durée d'utilisation. Les résultats ont indiqué que les températures de stockage des légumes étaient correctes et utilisées rapidement une fois les emballages ouverts. Concernant la qualité microbiologique, 67% des prélèvements de légumes hachés étaient bons, 29% étaient passables et 4% étaient médiocres. Aucun agent pathogène n'a été trouvé.

Pour la qualité microbiologique, 69% des prélèvements de galettes de viande hachée étaient bons, 24% étaient passables et 7% étaient médiocres. Salmonella a été trouvé dans deux prélèvements et des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans 11 prélèvements. Tous les résultats positifs à Salmonella et à STEC se sont produits dans des galettes d'origine étrangère. Seuls 4% des échantillons de propreté des surfaces se sont révélés médiocres.

Les sérotypes étaient Salmonella Dublin et Salmonella Typhimurium. Les produits provenaient de la même usine en Italie. Les lots contaminés par Salmonella ont été retirés du marché. Les produits positifs pour STEC provenaient d'Autriche, de Pologne et d'Italie.

Listeria monocytogenes a été trouvé dans 13 des 35 échantillons alimentaires, mais à des niveaux très faibles.

«De nombreuses personnes de tous âges mangent quotidiennement dans des fast-foods, y compris des enfants, des personnes âgées et d’autres personnes à risque. Il est donc important de s’assurer que les repas préparés au restaurant ne contiennent pas de quantités significatives de microbes pathogènes. Les importateurs de galettes de viande hachée doivent réaliser des prélèvements pour auto-contrôles de Salmonella et, si Salmonella est détecté, il faut intensifier les essais sur les galettes du fabricant en question. Même si la législation n'exige pas de tester la viande crue pour les bactéries STEC, des tests réguliers sont recommandés», selon le rapport.

Les Pays-Bas enregistrent une hausse des foyers de cas d'intoxication alimentaire en 2022

«Les Pays-Bas enregistrent une hausse des foyers de TIAC en 2022», source article de Joe Whitworth paru le 26 septembre 2023 dans Food Safety News.

Il y a eu une augmentation significative du nombre de foyers d’intoxication alimentaire et de personnes malades en 2022 aux Pays-Bas, selon des chiffres récents.

En 2022, 1 165 foyers de cas ont été signalés, et 4 470 personnes sont tombées malades. En 2021, il y a eu 838 foyers avec 3 517 cas. Les causes spécifiques de cette augmentation sont incertaines, mais pourraient être dues à des facteurs tels qu'une meilleure information ou une pénurie de personnel et un manque de connaissances et d'expérience dans l’industrie.

Les informations sur les foyers de cas d’intoxication alimentaire proviennent de l'Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation (NVWA) et des services municipaux de santé publique (GGD). NVWA inspecte l'endroit où les aliments sont préparés ou vendus, ou d'où ils viennent. Le Wageningen Food Safety Research (WFSR) examine si les aliments contiennent des agents pathogènes. Les GGD se concentrent sur les personnes infectées pour tenter de découvrir ce qui les a rendues malades.

Un article antérieur révélait que la plupart des infections d’origine alimentaire avaient augmenté aux Pays-Bas en 2022 par rapport à l’année précédente.

Agents connus dans les foyers d’intoxication alimentaire

Un agent pathogène a été identifié chez des patients et/ou dans des prélèvements alimentaires ou environnementaux dans 23 des 1 165 rapports, mais l'agent était inconnu dans 1 142 foyers d’intoxication alimentaire.

Salmonella était à l'origine de six éclosions signalées, cinq étaient dus à Campylobacter et quatre étaient liés à norovirus. E. coli producteur de shigatoxines (STEC) a provoqué trois épidémies, tandis que Listeria et Shigella sonnei ont été chacun responsables d'un incident. Lors d'une épidémie, Staphylococcus aureus et STEC ont été suspectés, avec 30 personnes malades.

Au total, 101 personnes ont été touchées par les épidémies à Salmonella, 53 par des épidémies à norovirus, 49 par des épidémies à STEC et 47 par des épidémies à Shigella. Des épidémies à Campylobacter ont fait 22 malades, et celle de Listeria a eu sept cas.

La majorité des épidémies concernaient deux à quatre patients. Viennent ensuite les épidémies impliquant cinq à neuf patients. Il y a eu 17 grandes épidémies, impliquant 25 patients ou plus.

Cinq des 23 foyers dans lesquels un agent pathogène a été détecté concernaient des prélèvements environnementaux. Lors d’une épidémie, Listeria a été détectée dans des prélèvements de surveillance qui, grâce au séquençage du génome entier, ont été liés à un groupe de patients. Au cours d'autres épidémies, STEC O157 a été détecté dans des poulets et des maquereaux ont été testés positifs pour Staphylococcus aureus.

Norovirus a été détecté dans des huîtres lors d'une épidémie au cours de laquelle norovirus et sapovirus ont été retrouvés chez des patients. Cette épidémie comprenait trois groupes de personnes tombées malades après avoir mangé des huîtres dans des restaurants.

Dans une douzaine d’épidémies, un agent pathogène n’a été détecté que chez des patients. Lors d'une épidémie à STEC O157, un lien vital a été observé avec des produits de bœuf qui auraient pu être consommés crus ou pas entièrement cuits, tels que du filet américain, des saucisses de bœuf, de la viande hachée et des hamburgers. Les enquêtes sur une autre épidémie, avec 26 cas, ont identifié un gâteau fourni par une boulangerie locale comme source probable.

Incidents pluriannuels liés à Listeria

La plus grande épidémie en 2022 concernait 96 cas provenant de 103 personnes ayant assisté à des funérailles. La cause n’a pas été trouvée, mais étant donné la période d’incubation signalée d’environ une journée, l’agent pathogène était probablement norovirus.

Lors de l’épidémie à Listeria, avec sept cas, des personnes sont tombées malades entre août 2022 et janvier 2023. Cependant, quatre cas ont été enregistrés entre août et septembre 2019 avec la même souche. Cela a été attribué à un producteur d'un type de saucisse à base de foie.

L’entreprise faisait l’objet d’une surveillance accrue et deux cas de maladie ont été observés en 2020 et 2021. Les enquêtes ont révélé que les contrôles plus stricts avaient été supprimés plus tôt en 2023 et les tests ont à nouveau révélé la souche épidémique dans des prélèvements environnementaux. Des mesures de maîtrise ont de nouveau été prises sur le site.

Une situation similaire s’est produite chez un producteur de poisson. Quatre cas se sont produits entre août 2021 et janvier 2022, liés à la surveillance d'isolats de différents types de poisson fumé. Une enquête plus approfondie a permis d'identifier une entreprise de transformation du poisson et des mesures de maîtrise ont été prises. Plus tard dans l’année, quatre autres personnes sont tombées malades. Des souches de Listeria faisant partie du groupe d'épidémies ont été trouvées dans des prélèvements de produits et d'environnement à l'usine, des mesures renforcées ont donc été mises en œuvre.

Entre 2017 et 2020, une souche de Listeria attribuée à un producteur de saumon a été observée chez un à trois patients par an ainsi que dans des prélèvements de produits et environnementaux. En décembre 2021 et début 2022, cinq personnes ont été malades, la souche épidémique a été découverte chez le producteur, ce qui a incité à prendre des mesures, notamment un nettoyage en profondeur, du site. Au premier semestre 2022, il y a eu deux autres patients et en novembre 2022, un autre cas a été signalé.