mardi 31 octobre 2023

Que recouvre un nom ? Des enquêtes mettent en évidence les problèmes du public avec le terme ‘résistance aux antimicrobiens’

«Que recouvre un nom ? Des enquêtes mettent en évidence les problèmes du public avec le terme ‘résistance aux antimicrobiens’», source article de Chris Dal paru le 30 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude suggère que les termes «résistance aux antimicrobiens» et «RAM» ne sont pas les meilleurs pour communiquer avec le public sur les dangers des infections résistantes aux antibiotiques, et qu'un terme plus mémorisable et plus alarmant pourrait être nécessaire pour sensibiliser le public.

L'étude, «Existing terminology related to antimicrobial resistance fails to evoke risk perceptions and be remembered», publiée la semaine dernière dans Nature Communications, décrit les résultats de deux enquêtes qui ont révélé que, parmi les six termes les plus couramment utilisés en anglais pour communiquer sur la menace des bactéries résistantes aux antibiotiques, «RAM» et «résistance aux antimicrobiens» figuraient parmi le score le plus faible pour l’association au risque et la mémorisation. Et dans l’ensemble, les six termes étaient moins associés au risque et moins mémorisables que les noms d’autres maladies, même celles qui constituent une menace moindre.

«Notre étude souligne la nécessité de renommer la RAM en un terme mémorisable, adapté au grand public et pas seulement à ceux des communautés médicales ou scientifiques», a dit l'auteur principal de l'étude, Eva Krockow de l'Université de Leicester, dans un communiqué de presse de l’université.

Langage incohérent et inefficace

Les deux enquêtes ont porté sur 237 participants aux États-Unis et 924 au Royaume-Uni en 2020 et 2021 pour tester l’efficacité des six termes liés à la RAM pour évoquer des associations de risques et leur mémorisation, par rapport aux noms de 34 autres risques et maladies clés pour la santé. D'autres mesures pertinentes comprenaient la familiarité, le caractère concret et la prononçabilité.

Les quatre autres termes liés à la RAM étudiés étaient «résistance aux antibiotiques», «résistance bactérienne», «infections résistantes aux médicaments» et «superbactéries».

Le but de ces enquêtes, écrivent Krockow et ses collègues, était «d'ouvrir la voie à un changement de langage attendu depuis longtemps dans la communication sur les risques liés à la RAM» en testant si l'une des terminologies existantes peut servir de terme uniforme et aider à stimuler les efforts de sensibilisation au problème. Un langage incohérent et inefficace a été cité comme l'un des facteurs qui ont entravé les campagnes d'information, la «résistance aux antimicrobiens» étant particulièrement considérée comme un terme à la fois difficile à prononcer et abstrait.

Ils ne sont pas les premiers à souligner ce défi de communication. Dans un rapport de 2019, l'organisation philanthropique britannique Wellcome Trust a fait valoir que l'utilisation de plusieurs termes pour décrire le problème était l'un des problèmes contribuant à la faible sensibilisation du public. D’autres incluaient trop de jargon technique, une couverture médiatique décousue et une conversation sur les réseaux sociaux dominée par des experts.

«Le public ne se rend pas compte de l'ampleur et de la gravité réelles de la résistance aux antimicrobiens, et ce n'est donc pas une question sur laquelle le public appelle à une action politique», écrivent les auteurs du rapport Wellcome.

Aucun des six termes liés à la RAM n’a obtenu de très bons résultats dans les deux enquêtes. Alors que des termes comme «cancer», «Ebola» et «maladie cardiaque» avaient les scores moyens d'association de risque les plus élevés (6 sur 7), et «diarrhée», «SIDA» et «VIH» étaient les plus mémorables, «résistance aux antimicrobiens» et «RAM» figuraient parmi les termes les moins performants en termes d’association au risque et de mémorisation dans les deux enquêtes.

Les «infections pharmacorésistantes» et la «résistance aux antibiotiques» présentaient respectivement les scores les plus élevés de termes liés à la RAM en termes d'association de risque et de mémorisation, mais tous deux se situaient au milieu du peloton parmi les 40 termes relatifs à la santé.

«Bien que les participants aient correctement jugé que les maladies cardiaques et le cancer faisaient partie des plus grandes menaces pour la santé, ils ont gravement surestimé les risques de maladies tropicales telles qu'Ebola et le paludisme, tout en sous-estimant la menace de la RAM, qui se classe au 6ème rang en termes de décès mondiaux et est prévue dépasser le cancer comme principale cause de décès d'ici 2050», écrivent les auteurs.

Lorsque Krockow et ses collègues ont mené une analyse plus approfondie des réponses des participants, ils ont constaté que le terme «infections pharmacorésistantes» était significativement plus efficace pour induire des perceptions de risque que les cinq autres termes liés à la RAM, mais qu'il était peu mémorisable, tandis que «résistance aux antibiotiques» était plus facile à retenir.

Un nouveau terme peut être nécessaire

Debbie Goff, pharmacienne spécialisée dans les maladies infectieuses et membre fondatrice du programme de gestion des antimicrobiens de The Ohio State University Wexner Medical Center, dit qu'elle n'est pas surprise par les résultats.

«La plupart des profanes ne comprennent pas le terme antimicrobien et ne savent certainement pas ce que signifie la RAM», a dit Goff à CIDRAP News.

Goff a dit qu'elle préfère utiliser le terme «superbactérie», notant qu'il englobe à la fois les bactéries et les champignons et qu'il trouve un écho auprès du public. J'observe une forte réaction de la part des personnes lorsque j'utilise le terme superbactérie, suivi de «cela signifie que la bactérie résiste à tous les antibiotiques», a-t-elle dit.

En fin de compte, les auteurs de l'étude concluent qu'aucun des six termes étudiés n'est susceptible d'être suffisant pour attirer l'attention sur la résistance aux antibiotiques en tant que problème de santé mondial et affirment que des études sont nécessaires de toute urgence pour identifier un nom différent, concret, familier et facile à retenir. et prononcer, et évoque une perception proportionnée du risque.

«Des leçons pourraient être tirées des récentes réussites, notamment du changement de nom du «nouveau coronavirus de Wuhan» en «COVID-19», ont-ils écrit.

Goff est d'accord. «Nous devons trouver un terme universel et nous y tenir», a-t-elle dit.

lundi 30 octobre 2023

Val d'Oise : Fermeture administrative d'un restaurant à Sannois en raison du risque de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire,

C’est lundi, la série reprend dans le Val d’Oise. Très franchement, je pense qu’il qu’il y a de quoi s’inquiéter si les autres départements ne se mettent pas au diapason du Val d’Oise, c’est-à-dire nommer les restaurants ou les établissements alimentaires, leurs adresses, et les non-conformités qui leur sont reprochées, ça commence à bien faire ...

- denrées conservées dans des conditions inadéquates
- pratiques d’hygiène non respectées
- personnel non suffisamment formé à la réglementation et aux bonnes pratiques d’hygiène

Du fait de ces manquements et en raison du risque de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire, l’établissement a fait l’objet d’une fermeture.

La mesure de fermeture sera levée dès que l’établissement sera aux normes en vigueur. 

A noter, la conservation de la viandeà 47,5°C et des crevettes cuites à 39,2°C.

Sur la page Facebook de la préfecture du 95, vous trouverez d’autres photos démonstratives …

Quelque avis :

- Merci , continuez à fermer ces usines à bactéries.
- Merci pour cette nouvelle fermeture, une honte, c'est jouer avec la santé des clients !
- Après la vue des températures, ça sortait juste de cuisson pendant le contrôle ?

Le Royaume-Uni rapporte une augmentation des cas à Cryptosporidium

«Le Royaume-Uni rapporte une augmentation des cas à Cryptosporidium», source article de Joe Whitworth paru le 30 octobre 2023 dans Food Safety News.

Des scientifiques du Royaume-Uni ont signalé une augmentation continue des cas de cryptosporidiose à l’échelle nationale.

L'augmentation des infections a été constatée pour la première fois en août et est principalement due à Cryptosporidium hominis, bien qu'il existe également des centaines de cas à Cryptosporidium parvum.

Il y a eu 2 411 cas confirmés en laboratoire au Royaume-Uni, dont 2 032 en Angleterre, 163 au Pays de Galles, 127 en Écosse et 89 en Irlande du Nord entre la mi-août et le début octobre.

Compte tenu de l’ampleur et de la répartition géographique des patients au Royaume-Uni, une seule exposition locale est une cause peu probable, selon l’étude publiée dans la revue Eurosurveillance, «Preliminary investigation of a significant national Cryptosporidium exceedance in the United Kingdom, August 2023 and ongoing».

Autres pays concernés

En octobre, les autorités sanitaires irlandaises ont émis un avertissement après une augmentation des cas d’infection à Cryptosporidium chez des personnes revenant de l'étranger. Au total, 64 personnes sont tombées malades, avec 44 cas confirmés en laboratoire.

Une augmentation a également été constatée au Luxembourg et aux Pays-Bas depuis fin août et courant septembre. Aux Pays-Bas, le nombre de cas en septembre était de 129, contre une moyenne de 72 en septembre pour la période 2016 à 2019. Au Luxembourg, il y a eu 97 notifications confirmées en laboratoire entre fin août et début octobre, contre 21 au cours de la même période. En 2022.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a dit que cette augmentation pourrait être due à une combinaison de facteurs liés aux voyages et aux conditions climatiques extrêmes. L’agence a ajouté que la cryptosporidiose est sous-déclarée dans de nombreux pays, ce qui limite la capacité d’évaluer avec précision le risque.

Les informations provenant de cas en Angleterre et au Pays de Galles ont identifié les voyages à l'étranger dans 250 des 463 répondants et la natation dans 234 des 353 cas. D’autres sources, telles que les aliments contaminés, n’ont pas été exclues comme contribuant à l’augmentation des infections.

Cryptosporidium peut se propager dans une piscine chlorée car il résiste au chlore.

Un questionnaire électronique standardisé a été utilisé comprenant des questions sur les voyages à l'étranger, les expositions aux aliments et à l'eau et l'interaction avec les animaux.

Cas liés aux voyages

Sur les 394 cas en Angleterre qui ont fourni des informations sur les voyages, 215 ont déclaré avoir été à l'étranger dans les 14 jours précédant la maladie, dont 96 ont mentionné l'Espagne ou les îles Baléares.

Deux incidents liés à un petit nombre de cas ont été identifiés et font l'objet d'une enquête par les équipes de santé environnementale des autorités locales.

Plus de la moitié des 224 répondants au questionnaire souffraient d'une maladie d'une durée supérieure à 10 jours, tandis que 19 d'entre eux ont déclaré avoir été malades pendant plus de 20 jours.

Sur 475 cas, la tranche d'âge de 20 à 39 ans a été la plus touchée mais plus de 150 patients avaient moins de 10 ans.

Les réponses à l’enquête n’ont pas identifié d’expositions ou de contextes courants pouvant expliquer un grand nombre de cas. Les infections à Cryptosporidium hominis augmentent normalement en cette période de l’année, mais pas autant. Cette hausse pourrait également refléter une augmentation des voyages estivaux vers l’Espagne et d’autres pays méditerranéens.

Le symptôme le plus courant est la diarrhée aqueuse. Certaines personnes peuvent également souffrir de déshydratation, d’une perte de poids, de crampes d’estomac, de fièvre, de nausées et de vomissements. D’autres peuvent ne présenter aucun symptôme. Les symptômes durent généralement entre 1 et 2 semaines. Bien qu’il s’agisse d’une maladie bénigne chez les personnes en bonne santé, elle peut s’aggraver chez les jeunes enfants et les personnes âgées et peut être très grave chez les personnes immunodéprimées. Des analyses spécifiques sont nécessaires car les symptômes peuvent imiter d’autres maladies.

Dans leur conclusion, les auteurs notent,

Ce dépassement a renforcé la charge de morbidité considérable pouvant résulter de la cryptosporidiose (56% des 224 cas ayant répondu au questionnaire et signalant une durée de maladie supérieure à 10 jours), ainsi que la répartition typique par âge et sexe des cas d’infection à Cryptosporidium spp. Des études antérieures ont montré que Cryptosporidium spp. estt hautement transmissibles au sein des ménages, en particulier ceux avec des enfants, et qu'un nombre notable de cas sont sous-notifiés. L'importance et l'utilité des approches de surveillance standard au sein des pays ont également été démontrées ; le déploiement rapide d’un questionnaire unique a permis de générer et d’analyser des hypothèses au niveau national.

Ain : 20 produits retirés après un contrôle sanitaire sur le marché de Divonne-les-Bains

Désolé pour le retard de cette information, «20 produits retirés après un contrôle sanitaire sur le marché de Divonne-les-Bains», source Le Dauphiné libéré du 23 octobre 2023.

Des œufs faussement certifiés bio, de la charcuterie à la date limite de consommation dépassée ou encore des alheira (saucisses portugaises) vendues à température ambiante alors qu’elles devraient être conservées entre 0 et 5°C.

Le contrôle réalisé sur le marché de Divonne-les-Bains le dimanche 15 octobre a révélé des nombreuses non-conformités aux règles de la sécurité alimentaire. Les agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de l’Ain ont examiné douze étals, ce qui a donné lieu à quatre avertissements et à quatre procès-verbaux d’infraction. Au total, vingt produits ont été retirés du marché et détruits sur place.

As usual, pas un mot sur le compte twitter de la préfecture de l’Ain ...

dimanche 29 octobre 2023

Halte à l'agribashing en France : On ne touche pas à une famille !

La «feuille de route» sur la résistance aux antimicrobiens approuvée par les responsbles européens

«Les pays de la Région européenne de l’OMS s’engagent à agir contre la résistance aux antimicrobiens en approuvant une nouvelle feuille de route européenne», source source communiqué de presse du 26 octobre 2023 de l’OMS Europe. Extrait.

La résistance aux antimicrobiens : un problème mondial qui nécessite une action locale

La résistance aux antimicrobiens est une source de préoccupation mondiale pour la santé humaine et animale, et a été à l’origine de quelque 500 000 décès dans la Région en 2019. Elle est accélérée par l’usage abusif et excessif des médicaments antimicrobiens. Aujourd’hui, les agents pathogènes résistants se propagent de plus en plus rapidement en raison de facteurs tels que la pollution de l’environnement ainsi que les voyages et les échanges commerciaux internationaux.

Bien que des progrès aient été accomplis, davantage de ressources s’avèrent nécessaires à cet égard. Si presque tous les États membres de la Région ont élaboré des plans d’action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens, seuls 25% d’entre eux ont bénéficié d’un financement.

Il n’est pas trop tard

Robb Butler, directeur de la division Maladies transmissibles, et environnement et santé à l’OMS/Europe, a précisé qu’une action rapide permettrait d’éviter une issue désastreuse : «la résistance aux antimicrobiens est souvent qualifiée de «pandémie silencieuse», mais elle n’est silencieuse que tant que nous lui permettons de l’être. Nous devons faire plus de bruit. La résistance aux antimicrobiens est l’affaire de tous, et c’est là que réside le danger, car l’affaire de tous risque de devenir la responsabilité de personne. Il ne s’agit pas tant de frapper à la porte du jardin que de marteler notre porte d’entrée. Le chemin à parcourir n’est guère facile, mais nous sommes prêts à aller de l’avant en unifiant les efforts de la Région, guidés par la nouvelle feuille de route régionale sur la résistance aux antimicrobiens, afin d’œuvrer à la réalisation de notre vision : pour 2030, les personnes et les animaux doivent être plus à l’abri des infections résistantes difficiles à soigner dans des environnements plus sains.»

Une approche globale

La feuille de route préconise de lutter contre la résistance aux antimicrobiens selon le principe « Une seule santé » et d’adopter une démarche pangouvernementale, en incitant tous les secteurs à réformer leurs méthodes de travail et à expérimenter de nouvelles approches à tous les niveaux, de l’échelle mondiale à l’échelle locale.

La feuille de route :

- prend en compte l’ensemble du système de santé, en encourageant l’instauration de vastes partenariats et alliances tout en maintenant une perspective centrée sur la personne ;

- promeut le partage des ressources, des données et des connaissances entre les États membres ;
- appelle à un investissement accru dans l’approche «Une seule santé», fondée sur des politiques audacieuses couvrant plusieurs secteurs afin de produire de meilleures données, d’approfondir la compréhension scientifique et d’anticiper les menaces actuelles et futures ;
- intègre les considérations de santé publique dans les politiques environnementales et de développement afin d’améliorer la santé et la résilience des communautés à l’avenir.

samedi 28 octobre 2023

Modification de dates au pays des rappels de produits alimentaires

De bonne foi, suite à une information publiée par RappelConso, le blog vous avait relaté le 25 octobre 2023 du rappel de courge butternut bio de la marque Bio Village, commercialisée chez E.Leclerc pour risque de présence de résidus phytosanitaire (chlordane).

Un tweet de la revue 60 Millions de consommateurs informe du rappel le 26 octobre 2023 (voir tweet ci-dessus), logique d’avoir un jour après ...

Mais Oh surpise quand on clique sur l’image du tweet informant du rappel, la date du rappel devient le 27 octobre 2023.

Encore plus surprenant, RappelConso informe désormais que le rappel est daté du 27 octobre 2023 (image ci-dessous).

Pourquoi, comment cette manipulation de date a pu se faire ?
Il est quand même curieux que la revue de 80 Millions de consommateurs ait publié un tweet un jour avant le rappel par RappelConso. Très étonnant ...

Des levures utilisées dans la production alimentaire pourraient conduire à de nouveaux probiotiques, selon une étude française

«Des levures utilisées dans la production alimentaire pourraient conduire à de nouveaux probiotiques», source ASM News du 26 octobre 2023.

C’est une équipe française qui a les honneurs d’ASM News …

De nombreuses souches de levures ont été utilisées et sélectionnées par l'industrie alimentaire pour leur capacité à fermenter, à produire des arômes ou à produire des molécules hétérologues. Selon une nouvelle étude, deux levures utilisées pour produire des produits alimentaires auraient des effets probiotiques potentiels sur l’inflammation intestinale. L'étude, publiée dans mSystems, une revue de l'American Society for Microbiology, démontre une méthode possible pour développer de nouveaux probiotiques.

«Il y a beaucoup à apprendre en étudiant le rôle des souches de levures dans le microbiote et la santé de l'hôte, et également sur le fait que les espèces simplement utilisées dans les procédés alimentaires peuvent être la source de nouveaux probiotiques», a dit l'auteur principal de l'étude Mathias L. Richard, directeur de recherche à INRAE à l'Institut Micalis de Jouy-en-Josas, France.

À ce jour, on sait très peu de choses sur la diversité des levures d’origine alimentaire et leurs effets potentiels sur le microbiote intestinal et la santé intestinale. Les levures sont des champignons microscopiques constitués de cellules solitaires qui se reproduisent par bourgeonnement. Certaines sont utilisées depuis des centaines d'années, comme Saccharomyces cerevisiae pour la production de vin et de pain, et bien d'autres pour la production de croûtes de fromage ou l'affinage, comme Debaryomyces hansenii.

Les chercheurs ont mené cette nouvelle étude car ils travaillent à approfondir les connaissances sur l’effet potentiel du microbiote fongique sur la santé humaine. Dans cette étude particulière, l’idée était de cibler spécifiquement les levures utilisées par les entreprises agroalimentaires pour fabriquer des produits alimentaires (fromages, charcuterie). «Comme notre intérêt se porte davantage sur le rôle des levures dans la santé intestinale et sur le développement de maladies inflammatoires de l'intestin (maladie de Crohn et colite ulcéreuse), nous avons surveillé l'effet de ces levures sur des modèles in vitro et in vivo adaptés», a dit Richard.

Les chercheurs ont d’abord sélectionné des levures intensivement utilisées dans la production alimentaire et représentant un large éventail d’espèces de levures différentes, puis les ont testées soit dans des tests d’interaction simples avec des cellules humaines en culture, soit dans un modèle animal spécifique imitant la colite ulcéreuse.

Ils ont découvert que dans la collection de souches utilisées pour la production alimentaire, certaines souches peuvent avoir un effet bénéfique sur l’intestin et l’hôte dans un contexte inflammatoire. Ils ont identifié deux souches de levures, Cyberlindnera jadinii et Kluyveromyces lactis, qui avaient des effets bénéfiques potentiels sur les paramètres inflammatoires dans un modèle murin de colite ulcéreuse. Plusieurs expériences supplémentaires ont été réalisées pour tenter de déchiffrer le mécanisme à l’origine de ces effets. Dans le cas de C. jadinii, la protection semblait provenir de la modification du microbiote bactérien après l’administration de C. jadinii aux souris, ce qui a modifié la sensibilité à l’inflammation intestinale par un mécanisme encore inconnu.

«Ces deux souches n'ont jamais été spécifiquement décrites avec un effet aussi bénéfique, donc même si elles nécessitent d'être étudiées plus en profondeur, et notamment pour voir comment elles sont efficaces chez l'homme, c'est une découverte prometteuse», a dit Richard.

Les souches de C. jadinii et de K. lactis ont le potentiel en tant que souches de levure probiotiques de lutter contre l'inflammation de l'intestin, mais des études plus approfondies sont nécessaires pour comprendre les mécanismes par lesquels ces souches agissent sur la santé intestinale.

Un fromage au lait de chèvre de France soupçonné d'être à l'origine d'une épidémie de cryptosporidiose en Suède

Un fromage au lait de chèvre de France soupçonné d'être à l'origine d'une épidémie de cryptosporidiose en Suède, selon une notification au RASFF de l’UE par la Suède le 27 octobre 2023.

La fiche de danger microbiologique transmissible par les aliments de l’Anses sur Cryptosporidium spp. rappelle qu’en 2017, une épidémie dans l’ouest de la France a été reliée à la consommation de fromage blanc biologique au lait non pasteurisé.

Etait-ce le cas pour ce fromage de chèvre ? Pas d’information à ce jour dans la notification.

Il est noté dans cet article que «La cryptosporidiose humaine apparait largement sous-diagnostiquée en France. Les prescriptions de routine pour le diagnostic biologique de diarrhées persistantes devraient être améliorées en spécifiant une recherche parasitologique (dont cryptosporidies).»

Ainsi dans cette épidémie de gastro-entérite, qui n’était pas qu’une gastro hivernale, ni une suspicion d’intoxication alimentaire, «Le génotype hypertransmissible C. parvum IIaA15G2R1, considéré comme zoonotique, a été retrouvé dans des échantillons de fèces de veaux à proximité du laboratoire de fabrication de fromages.»

A suivre ...

Espagne : Opacité dénoncée par une assocation de consommateurs liée à la présence de Listeria dans des produits carnés en Andoulise

«Cárnicas Sierra Nevada : La Junta de Andalucía a déjà détecté Listeria en 2021 et l'a également cachée», source FACUA Andalucía (association de consommateurs) du 27 octobre 2023.

La FACUA Andalucía (appelée aussi Fédération) exige que le ministère de la Santé et de la Consommation fournisse des explications sur l'opacité avec laquelle elle a traité cette affaire, augmentant ainsi le risque d'intoxication alimentaire.

Le gouvernement andalou (Junta de Andalucía) a également caché qu'en 2021 il avait déjà détecté la présence de Listeria et a ordonné la fermeture temporaire des installations d'Industrias Cárnicas Sierra Nevada, l'entreprise qui a fait l’objet d'une alerte sanitaire liée à certains de ses produits commercialisés après avoir détecté des bactéries. Cette même situation s'est répétée à l'été 2023, lorsque l'administration andalouse n'a pas annoncé qu'elle avait ordonné une nouvelle cessation d'activité de l'entreprise en juillet et immobilisé les produits en raison de soupçons de contamination.

La FACUA Andalucía considère que ces événements révèlent une plus grande gravité de l'irresponsabilité de la Junta de Andalucía envers les consommateurs. Et cela est dû à son manque de transparence non seulement en ce qui concerne les mesures qu'il a adoptées il y a quelques mois, mais aussi au fait qu'il était déjà au courant de ses irrégularités depuis 2021 et n'a à aucun moment signalé ni la fermeture temporaire décrétée cette année-là, ni qu’il avait détecté Listeria dans les installations d'une entreprise de viande qui avait de nombreux produits sur le marché.

Demander des explications au gouvernement d'Andalousie

En ce sens, la Fédération exige que le ministère de la Santé et de la Consommation fournisse des explications sur l'opacité avec laquelle il a traité cette question, augmentant ainsi le risque que les consommateurs souffrent d'intoxication alimentaire dues à la consommation d'aliments contenant Listeria.

De même, la FACUA Andalucía prévient que l'absence de cas enregistrés de listériose liés à la consommation des produits Cárnicas Sierra Nevada ne signifie pas qu'ils ne se sont pas produits. Ainsi, rappelons-nous que de nombreuses personnes intoxiquées par la consommation d'aliments La Mechá n'ont pas été comptabilisées par le Service de Santé andalou, même si elles se sont rendues dans les centres de santé lorsqu'elles souffraient de listériose.

En ce sens, la Fédération critique le fait que des cas comme celui de Magrudis (La Mechá), qui a causé quatre décès, sept avortements et de nombreux blessés en 2019 en raison d'une épidémie de listériose, n'ont pas fait comprendre à la Junta de Andalucía la nécessité maintenir la plus grande transparence quant à ses actions dans le domaine de la sécurité des aliments, en donnant aux citoyens toutes les informations disponibles sur les irrégularités commises par les entreprises qui ont commercialisé des produits pouvant être dangereux pour leur santé.

Jusqu'à trois visites en 2023

Comme l'explique El País, la visite des inspecteurs de l'Office en juillet de cette année était due au fait que l'entreprise faisait déjà l'objet d'une enquête depuis 2021, lorsque sa fermeture temporaire a été ordonnée pour avoir détecté des traces de Listeria dans les saucisses qu'elle produisait. .

Lors de cette nouvelle visite, ils ont constaté que les installations ne répondaient pas aux exigences pour fabriquer sans risque de listériose, ils ont donc ordonné un nouvel arrêt temporaire et immobilisé 2 000 kg de produit en raison de soupçons de contamination.

Les inspecteurs sont revenus en août pour vérifier si des améliorations avaient été apportées en matière d'hygiène et de prévention de la contamination croisée. Ensuite, ils n'ont pas vérifié que le produit immobilisé avait été mis en vente et ont informé l'entreprise que si elle voulait le distribuer, elle devait effectuer des analyses supervisées par un laboratoire accrédité qui démontreraient l'absence de Listeria.

Ce n'est qu'à la visite suivante, en septembre, que les inspecteurs se sont rendu compte non seulement que les installations n'avaient pas été améliorées - malgré leurs engagements, mais que plusieurs lots de viande immobilisée avaient été mis en vente. Selon El País, le propriétaire a alors montré une analyse qui n'avait été validée par aucun laboratoire accrédité. Lorsque la Junta a effectué ses propres études, elle a vérifié que le dénombrement de Listeria présente était supérieur à la limite permise par la réglementation.

En octobre, après avoir reçu les résultats de ces analyses, l'Administration a décidé de lancer une alerte sanitaire.

NB : Merci à Joe Whitworh d’avoir signalé cette information.