jeudi 23 avril 2020

COVID-19 le le secteur laitier en France: Simplification de la mise sur le marché de lait cru destiné au consommateur final


« La France autorise des modifications de la réglementation sur le lait cru en raison d'un coronavirus », source article de Joe Whitworth paru le 23 avril 2020 dans Food Safety News et adaptation par mes soins -aa.

Les autorités françaises ont assoupli les règles concernant la vente de lait cru en raison de la pandémie de coronavirus.

Le ministère de l’agriculture a temporairement adopté des mesures facilitant la commercialisation par les producteurs de leur lait cru (non pasteurisé) destiné à la vente directe. Le ministère a également précisé qu'il incombait à l'exploitant d'assurer la sécurité sanitaire de tout produit mis sur le marché.

Il s’agit de la note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2020-222 du 3 avril 2020) : 
Mesures temporaires favorisant l'adaptation des entreprises du secteur alimentaire mettant sur le marché des denrées animales ou d'origine animale au contexte des restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de Covid-19.

La vente de lait cru directement au consommateur peut se faire en remplissant une déclaration en ligne. Normalement, le producteur de lait de vache, de chèvre ou de brebis doit demander l'autorisation des autorités pour pouvoir vendre du lait cru et être ensuite soumis à une inspection. À la fin de la crise des coronavirus, le producteur devra faire une demande s'il souhaite conserver ce statut.

Simplification de la mise sur le marché de lait cru destiné au consommateur final
Pour faciliter la vente au consommateur final de lait qui ne pourrait plus être collecté, l'arrêté du 13 juillet 2012 relatif aux conditions de production et de mise sur le marché de lait cru est modifié pour remplacer temporairement la demande d'autorisation par une simple déclaration.

Cette simplification est rendue possible par la connaissance préalable de l'état sanitaire des troupeaux laitiers. Toutefois, les autres prescriptions techniques de l'arrêté du 13 juillet 2012 ne sont pas modifiées et ce type de mise sur le marché n'est donc pas possible en l'état pour tout producteur de lait. 
Une réponse formelle n'est pas indispensable mais le retour du formulaire de déclaration contre-signé par l'inspecteur permet de clarifier la situation de l'exploitant.

Changement bienvenu
Deux groupes laitiers avaient envoyé une évaluation des difficultés rencontrées par les producteurs au ministère de l'agriculture et demandé des adaptations réglementaires pour faire face à la crise du COVID-19.

La Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL) et La Fédération Nationale des Eleveurs de Chèvres (FNEC) ont salué les nouvelles mesures, qui faciliteront la vente des produits des producteurs laitiers en difficulté en raison de la fermeture de leurs marchés habituels.

Les producteurs doivent garantir un bon état de santé aux animaux impliqués dans la production laitière et qu'ils sont indemnes de brucellose et de tuberculose s'ils souhaitent vendre à la ferme. Ils doivent utiliser de l'eau potable pour nettoyer et désinfecter le matériel en contact avec le lait cru.

Les produits doivent être refroidis après la traite et stockés entre 0°C et 4°C à moins que la vente ne soit effectuée à la ferme dans les deux heures suivant la fin de la traite. Il doit également répondre à tous les critères microbiologiques pour Listeria monocytogenes, Salmonella et E. coli.

Les limites de volume hebdomadaires ont également été suspendues. Les opérateurs doivent tenir un registre des quantités vendues pendant la période d'urgence. Normalement, un producteur a le droit de vendre à un intermédiaire dans un rayon de 80 kilomètres ou 200 kilomètres dans des municipalités éloignées, mais avec des limitations de volume. A la fin de la crise, une demande d'agrément devra être faite si le producteur souhaite conserver des volumes supérieurs à ce que la réglementation autorise en temps normal.

La situation ailleurs en Europe
La Food Standards Agency (FSA) a dit aux producteurs laitiers qui ne sont pas enregistrés comme producteurs de lait cru de ne pas donner ou vendre du lait cru directement de leurs réservoirs.

La recommandation vient du fait que certains agriculteurs peuvent être invités par des amis et des voisins s'ils peuvent acheter du lait dans les réservoirs, certains supermarchés constatant des pénuries de lait dans les rayons, selon la Royal Association of British Dairy Farmers (RABDF).

En Italie, Mara Bizzotto, députée européen, a déclaré que le prix du lait est en forte baisse par rapport aux 42 à 43 cents le litre en janvier, il était de 22 à 28 cents en mars.

« De plus, de nombreux producteurs se plaignent de la non-collecte du lait cru dans les étables, ce qui signifie un gaspillage inacceptable d'un produit frais de qualité et, surtout, une perte de revenus pour les producteurs », a-t-elle déclaré.

Le Copa (agriculteurs européens) et Cogeca (coopératives européennes) avaient précédemment mis en garde contre un ‘sentiment négatif’ sur le marché laitier, qui pèse sur les prix à un moment qui représente la haute saison.

Thierry Roquefeuil, président du groupe de travail Copa et Cogeca sur le lait et les produits laitiers, a déclaré, « Nous ne pouvons accepter que la situation du marché laitier continue à se détériorer. Les producteurs laitiers et leurs coopératives ne peuvent endurer les conséquences d'une nouvelle crise, alors que la crise précédente vient à peine de se terminer. En outre, ils ne peuvent être abandonnés à leur sort. »

« La Commission européenne et les États membres ont le devoir d’agir dès maintenant. Le Copa et la Cogeca demandent d’agir rapidement et de mettre en place les mesures nécessaires ainsi que d’activer le stockage privé pour tous les produits laitiers. Autoriser le stockage privé pour le lait écrémé en poudre, tous les types de fromages, le beurre ainsi que pour l’entreposage en congélateur de lait de bufflonne et/ou de caillé permettrait de garantir la sécurité alimentaire tout au 2 | 4 long de l’année. », a-t-il déclaré.

« Il est également important d’évaluer les effets de la fermeture des écoles sur les livraisons de lait et de produits laitiers aux enfants dans les écoles et d’éviter toute restriction inutile liée au droit de la concurrence durant cette situation de force majeure. »

L'Agence écossaise de protection de l'environnement (SEPA pour Scottish Environment Protection Agency) a aidé à élaborer des orientations sur ce que les producteurs laitiers dont le lait n'est pas collecté pendant la pandémie de COVID-19 devraient faire une élimination par épandage à la ferme où il a été produit est nécessaire.

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