lundi 20 avril 2020

Une nouvelle étude révèle que les aliments crus pour chiens sont une source majeure de bactéries multirésistantes qui pourraient potentiellement coloniser les humains



Voici qu'une nouvelle étude vient de montrer un problème similaire. 

« Une étude révèle que les aliments crus pour chiens sont une source majeure de bactéries multirésistantes qui pourraient potentiellement coloniser les humains », source European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases.

Une nouvelle étude qui auraient due être présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID pour European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases) du 18 au 21 avril 2020 révèlent que les aliments crus pour chiens contiennent des niveaux élevés de bactéries multirésistantes, y compris celles résistantes aux antibiotiques de dernière intension.

Le transfert potentiel de telles bactéries entre les chiens et les humains est un risque international pour la santé publique, concluent les auteurs qui incluent le Dr Ana Raquel Freitas et ses collègues de la Faculté de pharmacie, UCIBIO/REQUIMTE, Université de Porto, Portugal.

Les entérocoques sont des pathogènes opportunistes - ils font donc partie de notre microbiote interne normal, mais ils peuvent provoquer des infections (par exemple chez les patients immunodéprimés ou hospitalisés).

Les régimes à base d'aliments crus pour chiens ont récemment gagné en popularité en tant que choix plus sain. Une controverse croissante concernant leur sécurité est en train d’émerger avec certaines preuves scientifiques montrant leur rôle en tant que véhicules de transmission de bactéries résistantes aux antibiotiques.

De plus, les chiens ont été décrits comme des réservoirs de Enterococcus faecium résistants à l'ampicilline (AmpR) cliniquement pertinents, mais la source reste inconnue.
Dans cette étude, les auteurs ont analysé les entérocoques obtenus à partir d'aliments transformés (secs et humides) et non transformés (surgelés) des principales marques commercialisées au Portugal.

L'étude comprenait 46 échantillons (22 humides, 15 secs, 9 surgelés) de 24 marques internationales, provenant de 8 supermarchés et d'une clinique vétérinaire.

Des échantillons ont été obtenus de septembre à novembre 2019. Les échantillons congelés crus étaient principalement constitués de saumon, de poulet, de dinde, de veau, de cerf ou de canard, étant un mélange de différents types de viande, de fruits et de légumes.

Les échantillons ont été cultivés puis testés avec une gamme d'antibiotiques. Des entérocoques (n = 163) ont été identifiés dans 19/46 (41%) des échantillons: 8 sur 15 (53%) dans les aliments secs; 2 des 22 (9%) des échantillons humides et 9 des 9 (100%) dans les échantillons congelés crus, et identifiés comme des espèces de Enterococcus (91 isolats), E. faecium (59 isolats), E. faecalis ou d’autres espèces (13 isolats).

Sur les 9 échantillons de viande crue congelée, 30 E. faecium et 30 E. faecalis ont été récupérés. Tous les neuf portaient des entérocoques résistants à plusieurs antibiotiques (MDR pour multidrug-resistant) (20 E. faecium et 22 E. faecalis), y compris ceux résistants à une large gamme d'antibiotiques, tandis qu'un seul MDR-E. faecium (résistant à l'érythromycine/tétracycline/gentamicine) était détecté dans l'un des échantillons d'aliments humides et aucun dans les échantillons d'aliments secs.

Une résistance a été retrouvée aux antibiotiques, ampicilline, ciprofloxacine, érythromycine, tétracycline, streptomycine et chloramphénicol dans les 9 échantillons de type cru; sept sur neuf contenaient des entérocoques résistants à un antibiotique de dernière intension, le linézolide (78%) et six sur neuf contenaient des entérocoques résistants à la gentamicine ou à la quinupristine-dalfopristine. La résistance aux antibiotiques cliniquement pertinents tels que le linézolide, l'ampicilline ou la ciprofloxacine n'a été détectée que dans des échantillons congelés crus.

Les auteurs concluent: « Notre étude démontre que les aliments congelés crus pour chiens contiennent des entérocoques MDR, y compris des antibiotiques de dernière intension (linézolide) pour le traitement des infections humaines. Le contact étroit des animaux de compagnie avec les humains et la commercialisation des marques étudiées dans différents pays de l'UE présentent un risque international pour la santé publique si la transmission de ces souches se produit entre les chiens et les humains. Il existe de solides preuves passées et récentes que les chiens et les humains partagent des souches de E. faecium multirésistantes communes, et donc le potentiel de ces souches à être transmis aux humains par des chiens. »

Le Dr. Freitas ajoute: « Ces aliments crus surgelés sont censés être consommés après décongélation et pourraient au moins être cuits, pour tuer ces bactéries résistantes aux antibiotiques et les autres bactéries. Bien que ces aliments semblent être réglementés en ce qui concerne leur sécurité microbiologique par les autorités de l'UE , l'évaluation des risques liés aux dangers biologiques devrait également inclure des bactéries et/ou des gènes résistants aux antibiotiques en plus d'établir uniquement la présence d'agents pathogènes bactériens, tels que Salmonella. »

Complément du 21 avril 2020.

Deux études de scientifiques portugais présentées à l’European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID) mettent en évidence les préoccupations concernant le potentiel de transmission de bactéries multirésistantes entre les animaux de compagnie et les humains.

Dans une étude, des chercheurs de l'Université de Porto ont découvert des niveaux élevés d'entérocoques résistans à plusieurs antibiotiques dans les aliments crus surgelés pour chiens vendus dans l'Union européenne.

Dans une autre étude, une recherche auprès de ménages et un dépistage moléculaire par des chercheurs de l'Université de Lisbonne ont trouvé le gène de résistance à la colistine MCR-1 chez deux humains en bonne santé et un chien souffrant d'une infection cutanée.

Mais dans une troisième étude, des chercheurs allemands ont signalé que la possession d'animaux domestiques ne semble pas être un facteur de risque significatif de colonisation par des micro-organismes résistans à plusieurs antibiotiques.

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