En octobre 2019, j'avais publié Les aliments crus pour chiens dits BARF contiennent des bactéries multirésistantes dans un cas sur deux. Certains germes peuvent également être dangereux pour l'être humain, selon une étude de l'Université de Zurich.
Voici qu'une nouvelle étude vient de montrer un problème similaire.
« Une étude révèle que les aliments crus pour chiens sont une source majeure de bactéries multirésistantes qui pourraient potentiellement coloniser les humains », source European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases.
« Une étude révèle que les aliments crus pour chiens sont une source majeure de bactéries multirésistantes qui pourraient potentiellement coloniser les humains », source European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases.
Une
nouvelle étude
qui auraient
due être présentée
au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies
infectieuses (ECCMID pour
European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases)
du
18 au 21 avril 2020
révèlent que les aliments crus
pour
chiens contiennent
des niveaux élevés de bactéries multirésistantes, y compris
celles résistantes aux antibiotiques de dernière intension.
Le
transfert potentiel de telles bactéries entre les chiens et les
humains est un risque international pour la santé publique,
concluent les auteurs qui incluent le Dr Ana Raquel Freitas et ses
collègues de la Faculté de pharmacie, UCIBIO/REQUIMTE, Université
de Porto, Portugal.
Les
entérocoques sont des pathogènes opportunistes - ils font donc
partie de notre microbiote interne normal, mais ils
peuvent
provoquer des infections (par exemple chez les patients
immunodéprimés ou hospitalisés).
Les
régimes à base d'aliments crus pour chiens ont récemment gagné en
popularité en tant que choix plus sain. Une controverse croissante
concernant leur sécurité est en train d’émerger avec certaines
preuves scientifiques montrant leur rôle en tant que véhicules de
transmission de bactéries résistantes aux antibiotiques.
De
plus, les chiens ont été décrits comme des réservoirs de
Enterococcus faecium résistants à l'ampicilline (AmpR)
cliniquement pertinents, mais la source reste inconnue.
Dans
cette étude, les auteurs ont analysé les entérocoques obtenus à
partir d'aliments transformés (secs et humides) et non transformés
(surgelés) des principales marques commercialisées au Portugal.
L'étude
comprenait 46 échantillons (22 humides, 15 secs, 9 surgelés) de 24
marques internationales, provenant de 8 supermarchés et d'une
clinique vétérinaire.
Des
échantillons ont été obtenus de septembre à novembre 2019. Les
échantillons congelés crus étaient principalement constitués de
saumon, de poulet, de dinde, de veau, de cerf ou de canard, étant un
mélange de différents types de viande, de fruits et de légumes.
Les
échantillons ont été cultivés puis testés avec une gamme
d'antibiotiques. Des entérocoques (n = 163) ont été identifiés
dans 19/46 (41%) des échantillons: 8 sur 15 (53%) dans les aliments
secs; 2 des 22 (9%) des échantillons humides et 9 des 9 (100%) dans
les échantillons congelés crus, et identifiés comme des espèces
de Enterococcus (91 isolats), E. faecium (59 isolats),
E. faecalis ou d’autres espèces (13 isolats).
Sur
les 9 échantillons de viande crue congelée, 30 E. faecium et
30 E. faecalis ont été récupérés. Tous les neuf portaient
des entérocoques résistants à plusieurs antibiotiques (MDR pour
multidrug-resistant) (20 E. faecium et 22 E. faecalis),
y compris ceux résistants à une large gamme d'antibiotiques, tandis
qu'un seul MDR-E. faecium (résistant à
l'érythromycine/tétracycline/gentamicine) était détecté dans
l'un des échantillons d'aliments humides et aucun dans les
échantillons d'aliments secs.
Une
résistance a été retrouvée
aux antibiotiques, ampicilline, ciprofloxacine, érythromycine,
tétracycline, streptomycine et chloramphénicol dans les 9
échantillons de type cru;
sept sur neuf contenaient des entérocoques résistants à un
antibiotique de dernière intension,
le
linézolide (78%) et six sur neuf contenaient des entérocoques
résistants à la gentamicine ou à la quinupristine-dalfopristine.
La résistance aux antibiotiques cliniquement pertinents tels que le
linézolide, l'ampicilline ou la ciprofloxacine n'a été détectée
que dans des échantillons congelés crus.
Les
auteurs concluent: « Notre
étude démontre que les aliments congelés crus pour chiens
contiennent des entérocoques MDR, y compris des antibiotiques de
dernière intension
(linézolide) pour le traitement des infections humaines. Le contact
étroit des animaux de compagnie avec les humains et la
commercialisation des marques étudiées dans différents pays de
l'UE présentent un risque international pour la santé publique si
la transmission de ces souches se produit entre les chiens et les
humains. Il existe de solides preuves passées et récentes que les
chiens et les humains partagent des souches de
E.
faecium multirésistantes communes, et donc le potentiel de ces
souches à être transmis aux humains par des chiens. »
Le
Dr.
Freitas ajoute: « Ces
aliments crus surgelés sont censés être consommés après
décongélation et pourraient au moins être cuits, pour tuer ces
bactéries résistantes aux antibiotiques
et les
autres
bactéries.
Bien que ces aliments semblent être réglementés en ce qui concerne
leur sécurité microbiologique par les autorités de l'UE ,
l'évaluation des risques liés aux dangers biologiques devrait
également inclure des bactéries et/ou des gènes résistants aux
antibiotiques en plus d'établir uniquement la présence d'agents
pathogènes bactériens, tels que Salmonella. »
Complément du 21 avril 2020.
Complément du 21 avril 2020.
Deux
études de scientifiques portugais présentées à
l’European Congress of Clinical
Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID) mettent en évidence
les préoccupations concernant le potentiel de transmission de
bactéries multirésistantes entre les animaux de compagnie et les
humains.
Dans
une étude,
des chercheurs de l'Université de Porto ont découvert des niveaux
élevés d'entérocoques résistans
à plusieurs antibiotiques dans
les aliments crus surgelés pour chiens vendus dans l'Union
européenne.
Dans
une autre
étude, une recherche
auprès de ménages et un dépistage moléculaire par des chercheurs
de l'Université de Lisbonne ont trouvé le gène de résistance à
la colistine MCR-1 chez deux humains en bonne santé et un chien
souffrant d'une infection cutanée.
Mais
dans une troisième
étude, des chercheurs allemands ont signalé que la possession
d'animaux domestiques ne semble pas être un facteur de risque
significatif de colonisation par des micro-organismes résistans
à plusieurs antibiotiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.