mercredi 27 mai 2020

Un test révèle des hormones ‘secrètes’. ‘E-Morph’ vérifie si des produits chimiques dans le corps ont des effets similaires à ceux des œstrogènes


Un test révèle des hormones ‘secrètes’. ‘E-Morph’ vérifie si des produits chimiques dans le corps ont des effets similaires à ceux des œstrogènes, source communication BfR n°023/2020 du 20 mai 2020.

Les hormones sont les propres substances messagères du corps qui contrôlent de nombreux processus de la vie. Des substances artificielles ou naturelles, qui dans certaines circonstances peuvent exercer des effets hormonaux sur l'organisme, se produisent également dans l'environnement.

Dans des cas défavorables, ils peuvent par exemple altérer la fertilité ou favoriser des maladies comme le cancer. Dans l'UE, les produits chimiques et les pesticides doivent donc être testés pour vérifier s'ils ont des effets hormonaux dangereux.

Ces substances sont appelées ‘perturbateurs endocriniens’ dans la terminologie spécialisée. Des scientifiques de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) ont mis au point une méthode d'essai qui détecte les effets néfastes possibles des substances chimiques qui imitent l'activité hormonale.

Ce test est basé sur une lignée cellulaire humaine et suit spécifiquement les substances qui ont des effets similaires ou opposés aux œstrogènes, une hormone sexuelle féminine. Une demande de brevet pour ce test a désormais été déposée. Le test, nommé ‘E-Morph’, est basé sur un principe simple. Il vérifie si et comment la ‘colle’ entre les cellules change sous l’influence de substances chimiques. Ceci est particulièrement important car les œstrogènes - ou des substances ayant des effets similaires aux œstrogènes - peuvent desserrer les liens entre les cellules des glandes mammaires.

Si des cellules cancéreuses sont impliquées, cela représente un danger aigu. Parce que si l’adhésion cellulaire est perdue, les cellules cancéreuses peuvent ‘se détacher’ et former des tumeurs métastatiques filles ailleurs dans le corps.

Les propres œstrogènes du corps ont donc non seulement des effets positifs, mais peuvent également déclencher la formation de tumeurs dans des circonstances défavorables. Et si une autre substance a un effet similaire aux œstrogènes, cela peut accélérer encore la progression du cancer.

La ‘colle’ cellulaire est la protéine cadhérine E. Cette protéine filiforme relie les membranes des cellules voisines comme des ‘cordes’ moléculaires et maintient les cellules ensemble de cette façon. C'est là qu'intervient le test ‘E-Morph’. Lorsque les cellules sont exposées à une substance qui mime l'activité œstrogénique (ou avec une substance bloquant les œstrogènes), la distribution de la protéine cadhérine E et la forme (morphologie) des points de contact de cellule à cellule sont modifiés de manière typique. Ce changement de morphologie des points de contact de la cadhérine E, qui a donné son nom au test ‘E-Morph’, peut être détecté de manière fiable au microscope.

De cette façon, le potentiel hormonal ‘caché’ d'un produit chimique peut être révélé. Dans une plate-forme robotique automatisée, ‘E-Morph’ facilite le criblage systématique de nombreuses substances en peu de temps. L'équipe de recherche du Centre allemand pour la protection des animaux de laboratoire du BfR espère que la méthode pourra ainsi aider à utiliser les produits chimiques de manière plus sûre ou même soutenir la recherche de nouveaux médicaments contre le cancer.

Les tâches du Centre allemand pour la protection des animaux de laboratoire comprennent le développement de méthodes de test alternatives qui ne sont pas basées sur des expériences sur les animaux et c’est cela le ‘test E-Morph’.

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