Une
actualisation
de l'information de l'Anses du 9 juin 2020 rapporte « Nanomatériaux dans
l’alimentation : les recommandations de l’Anses pour améliorer
leur identification et mieux évaluer les risques sanitaires pour les
consommateurs »
Depuis
la fin des années 1990, un nombre accru de nanomatériaux sont
intégrés, du fait de leurs propriétés spécifiques, dans la
composition de produits de la vie courante et notamment de produits
alimentaires. Face à la diffusion des nanomatériaux manufacturés
dans notre quotidien, de nombreux questionnements relatifs à leur
identification, leurs impacts sur la santé humaine et sur
l’environnement, ainsi que la manière de les réglementer, ont vu
le jour. L’Anses porte une attention particulière au sujet et a
publié, depuis 2006, plusieurs expertises sur les nanomatériaux.
Dans cette lignée, l’Agence propose aujourd’hui un état des
lieux de la présence de nanomatériaux manufacturés dans
l’alimentation ainsi qu’une méthode permettant de déterminer
l’approche la plus adaptée pour l’évaluation des risques
sanitaires des aliments contenant de tels matériaux.
Le
travail d’expertise mené par l’Agence a permis de recenser
les principaux usages des nanomatériaux manufacturés dans le
domaine alimentaire :
- En tant qu’additif, pour améliorer l’aspect et l’appétence du produit alimentaire (en modifiant la structure, la couleur, la texture, par ex. les additifs E 341iii – phosphates tricalciques - ou E551 – silice amorphe) ;
- En tant que matériaux au contact des aliments, pour leurs fonctions d’améliorations de la sécurité du conditionnement (par ex. fonction anti-microbien assurée par le nano-argent) ;
- Enfin, il a été identifié la présence d’ingrédients à vocation nutritive, pouvant se trouver à l’état nanoparticulaire (ex. du carbonate de calcium utilisé dans les laits infantiles pour atteindre une teneur suffisante en calcium).
En
France, la déclaration des substances à l'état nanoparticulaire,
obligatoire depuis 2013 via
le
registre R-Nano
géré
par l’Anses, prévoit que les fabricants, importateurs et
distributeurs de plus de 100 grammes de substances à l'état
nanoparticulaire par an fassent état de l’identité des
substances, les quantités manipulées ainsi que les usages prévus.
Malgré ces obligations, l’identification
et la traçabilité des nanomatériaux dans le domaine de
l’alimentation s’avèrent encore aujourd’hui limitées. Elles
constituent pourtant une étape indispensable à l’évaluation des
risques sanitaires.
37
nanomatériaux manufacturés référencés, une majorité des
catégories alimentaires concernées
A
partir de données publiées dans la littérature scientifique,
l’Agence
a référencé 37 substances, utilisées en tant qu’additifs ou
ingrédients alimentaires et pour lesquelles elle considère que la
présence de nanoparticules est avérée (7
substances : le carbonate de calcium, le dioxyde de titane (Pour
lequel la mise sur le marché en France de denrées alimentaires
contenant l’additif (E171) est suspendue pour un an à compter du
1er janvier 2020 ), des oxydes et hydroxydes de fer, le silicate de
calcium, les phosphates tricalciques, les silices amorphes
synthétiques, des composés organiques et composites) ou
suspectée (30
substances dont : l’aluminium, l’argent, l’or, le
phosphates de magnésium, le citrate d'ammonium ferrique, les sels de
sodium, de potassium et de calcium d’acides gras, etc.).
Dans
le cadre de cette expertise, l’Agence se base sur sa propre
qualification du terme « nanomatériau
manufacturé »
:
- Un nanomatériau manufacturé est un matériau de nature organique, inorganique ou composite, produit par l’Homme à des fins applicatives et composé en tout ou partie de particules constitutives présentant au moins une dimension comprise entre 1 et 100 nm (nano-échelle).
- Les dimensions des particules constitutives peuvent être supérieures à 100 nm si ces dernières présentent une surface spécifique importante ou des propriétés propres à la nano-échelle.
- Les particules constitutives peuvent se retrouver sous la forme d’agrégats ou d’agglomérats dont les dimensions peuvent être largement supérieures à la nano-échelle.
- Les matériaux pour lesquels la fraction nanométrique n’aurait pas été produite intentionnellement au cours des processus de fabrication rentrent dans le cadre de cette qualification.
On
lira Nanomatériaux
dans les produits destinés à l’alimentation. Avis de l’Anses.
Rapport d’expertise collective. Mai 2020. Edition scientifique, 238
pages.
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