Un
travail d’expertise européen dirigé par une scientifique de
l’Anses a réévalué l’efficacité du contrôle de la bactérie
Campylobacter
dans
les élevages de poulets pour empêcher la transmission de la
bactérie à l’être humain. Ces résultats viennent d’être
publiés dans Microbial
Risk Analysis.
L’impact des mesures dans les élevages réévalué
Les résultats de ces travaux
viennent de faire l’objet d’une publication après avoir été
publiés dans un avis
de l’Efsa en 2020. Ils concluent qu’une division
par 1 000 du nombre de bactéries par
gramme de matière fécale dans les intestins des volailles réduirait
le risque de contamination de l’Homme de 54%.
«L’apport de nouvelles données a montré que la réduction du
risque était moindre
que ce qui était estimé auparavant.
Dans l’avis
de l’EFSA
2011, il avait été
évalué qu’une telle diminution des bactéries dans l’intestin
des volailles permettait de réduire d’au moins 90% le risque de
contamination de l’Homme. Il n’empêche que le contrôle au
niveau des élevages reste une
étape importante:
moins un animal sera porteur de bactéries, moins il y aura de risque
de contamination de la viande et par conséquent des consommateurs»,
estime Marianne Chemaly, cheffe de l’unité Hygiène et qualité
des produits avicoles et porcins, au laboratoire de
Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses.
Tous acteurs dans la lutte contre Campylobacter
Ces résultats sont l’occasion de
rappeler que tous
les stades de production de viande sont
autant de leviers pour limiter la contamination par Campylobacter:
depuis l’abattoir avec le refroidissement des carcasses, en passant
par la distribution avec la mise sous emballage, jusqu’aux
consommateurs. «Quand
on découpe de la viande de poulet crue chez soi, il y a un risque
que les bactéries se déposent sur les ustensiles et la planche à
découper. Il est donc important de bien
nettoyer ces
accessoires à l’eau et au savon avant de les réutiliser,
notamment pour éviter les contaminations croisées lors de la
préparation des aliments qui seront consommés crus, comme des
légumes. De même, il ne faut pas réutiliser une assiette dans
laquelle on a déposé de la viande crue sans la nettoyer avant et
bien sûr ne pas oublier de se laver les mains !»,
Voici le résumé de
l’article scientifique dont il est question et paru dans Microbial
Risk Analysis,
«An updated assessment of the effect of control options to reduce
Campylobacter
concentrations
in broiler caeca on human health risk in the European Union».
Malheureusement
l’article n’est pas disponible en intégralité.
Faits saillants
- Des concentrations plus
faibles de Campylobacter
dans les intestins de poulets de chair donnent des concentrations
plus faibles dans la viande.
- L'effet de la réduction
des concentrations cæcales sur le risque pour la santé humaine est
évalué.
- Les réductions de risque
relatives prévues sont plus faibles que celles estimées
précédemment.
- L'association entre les
concentrations dans les caeca et la viande est importante mais
incertaine.
Résumé
Des études d'évaluation
quantitative des risques microbiologiques (EQRM) ont suggéré que
les options de contrôle visant à réduire la concentration de
Campylobacter
spp. dans
les caecums de
poulets de
chair,
peuvent être très efficaces pour réduire le risque de
campylobactériose humaine. Ces EQRM ont été mises à jour sur la
base des preuves scientifiques obtenues au cours de la dernière
décennie. La relation entre les concentrations de Campylobacter
dans les caecums et sur les peaux de poulets après transformation
industrielle a été modélisée au moyen d'une régression linéaire
et combinée avec un certain nombre de modèles en
phase de consommation (MPC)
et de modèles dose-réponse (DR). La réduction de la concentration
caecale de Campylobacter,
telle que rapportée pour certains additifs alimentaires et vaccins,
a été utilisée pour estimer la réduction relative du risque
exprimée en pourcentage de diminution des cas de campylobactériose
humaine dans l'UE associée à la consommation de viande de poulet.
Les résultats du modèle suggèrent que l'efficacité de ces options
de contrôle est moins prononcée qu'indiqué précédemment. Par
exemple, l'estimation médiane de la réduction du risque relatif
obtenue grâce à une réduction de 2 log10
des concentrations cæcales était de 39% (IC à 95%, 9-73%), alors
que les estimations précédentes se situaient entre 76 et 98%. La
principale raison de cette constatation est que des études récentes
montrent des valeurs plus faibles pour la pente de la droite de
régression; l'impact de l'utilisation de modèles DR et de MPC
récemment publiés est moindre. Néanmoins, l'incertitude associée
aux effets estimés est importante, principalement en raison de
l'incertitude concernant la pente de la droite de régression. De
plus, les données sur l'efficacité de la vaccination et
l'application d'additifs pour l'alimentation et l'eau obtenues dans
des conditions de terrain sont rares, mais elles sont une condition
préalable pour évaluer la réduction des risques qui peut être
obtenue par ces options de contrôle lorsqu'elles sont appliquées
dans la pratique.
Aux lecteurs du blog
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