mercredi 2 mars 2022

La lutte contre Campylobacter commence bien dès l’élevage, selon l'Anses

La lutte contre Campylobacter commence bien dès l’élevage», source communication de l’Anses du 2 mars 2022.

Un travail d’expertise européen dirigé par une scientifique de l’Anses a réévalué l’efficacité du contrôle de la bactérie Campylobacter dans les élevages de poulets pour empêcher la transmission de la bactérie à l’être humain. Ces résultats viennent d’être publiés dans Microbial Risk Analysis.

L’impact des mesures dans les élevages réévalué
Les résultats de ces travaux viennent de faire l’objet d’une publication après avoir été publiés dans un avis de l’Efsa en 2020. Ils concluent qu’une division par 1 000 du nombre de bactéries par gramme de matière fécale dans les intestins des volailles réduirait le risque de contamination de l’Homme de 54%. «L’apport de nouvelles données a montré que la réduction du risque était moindre que ce qui était estimé auparavant. Dans l’avis de l’EFSA 2011, il avait été évalué qu’une telle diminution des bactéries dans l’intestin des volailles permettait de réduire d’au moins 90% le risque de contamination de l’Homme. Il n’empêche que le contrôle au niveau des élevages reste une étape importante: moins un animal sera porteur de bactéries, moins il y aura de risque de contamination de la viande et par conséquent des consommateurs», estime Marianne Chemaly, cheffe de l’unité Hygiène et qualité des produits avicoles et porcins, au laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses.

Tous acteurs dans la lutte contre Campylobacter
Ces résultats sont l’occasion de rappeler que tous les stades de production de viande sont autant de leviers pour limiter la contamination par Campylobacter: depuis l’abattoir avec le refroidissement des carcasses, en passant par la distribution avec la mise sous emballage, jusqu’aux consommateurs. «Quand on découpe de la viande de poulet crue chez soi, il y a un risque que les bactéries se déposent sur les ustensiles et la planche à découper. Il est donc important de bien nettoyer ces accessoires à l’eau et au savon avant de les réutiliser, notamment pour éviter les contaminations croisées lors de la préparation des aliments qui seront consommés crus, comme des légumes. De même, il ne faut pas réutiliser une assiette dans laquelle on a déposé de la viande crue sans la nettoyer avant et bien sûr ne pas oublier de se laver les mains !»,

Voici le résumé de l’article scientifique dont il est question et paru dans Microbial Risk Analysis, «An updated assessment of the effect of control options to reduce Campylobacter concentrations in broiler caeca on human health risk in the European Union». Malheureusement l’article n’est pas disponible en intégralité.

Faits saillants
- Des concentrations plus faibles de Campylobacter dans les intestins de poulets de chair donnent des concentrations plus faibles dans la viande.
- L'effet de la réduction des concentrations cæcales sur le risque pour la santé humaine est évalué.
- Les réductions de risque relatives prévues sont plus faibles que celles estimées précédemment.
- L'association entre les concentrations dans les caeca et la viande est importante mais incertaine.

Résumé
Des études d'évaluation quantitative des risques microbiologiques (EQRM) ont suggéré que les options de contrôle visant à réduire la concentration de Campylobacter spp. dans les caecums de poulets de chair, peuvent être très efficaces pour réduire le risque de campylobactériose humaine. Ces EQRM ont été mises à jour sur la base des preuves scientifiques obtenues au cours de la dernière décennie. La relation entre les concentrations de Campylobacter dans les caecums et sur les peaux de poulets après transformation industrielle a été modélisée au moyen d'une régression linéaire et combinée avec un certain nombre de modèles en phase de consommation (MPC) et de modèles dose-réponse (DR). La réduction de la concentration caecale de Campylobacter, telle que rapportée pour certains additifs alimentaires et vaccins, a été utilisée pour estimer la réduction relative du risque exprimée en pourcentage de diminution des cas de campylobactériose humaine dans l'UE associée à la consommation de viande de poulet. Les résultats du modèle suggèrent que l'efficacité de ces options de contrôle est moins prononcée qu'indiqué précédemment. Par exemple, l'estimation médiane de la réduction du risque relatif obtenue grâce à une réduction de 2 log10 des concentrations cæcales était de 39% (IC à 95%, 9-73%), alors que les estimations précédentes se situaient entre 76 et 98%. La principale raison de cette constatation est que des études récentes montrent des valeurs plus faibles pour la pente de la droite de régression; l'impact de l'utilisation de modèles DR et de MPC récemment publiés est moindre. Néanmoins, l'incertitude associée aux effets estimés est importante, principalement en raison de l'incertitude concernant la pente de la droite de régression. De plus, les données sur l'efficacité de la vaccination et l'application d'additifs pour l'alimentation et l'eau obtenues dans des conditions de terrain sont rares, mais elles sont une condition préalable pour évaluer la réduction des risques qui peut être obtenue par ces options de contrôle lorsqu'elles sont appliquées dans la pratique.

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