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mercredi 12 juillet 2023

BfR : Foire aux questions sur les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans les aliments et dans l'environnement

«Là pour rester : des substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans les aliments et dans l'environnement, Foire aux questions du BfR, 16 juin 2023.

Les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) sont un grand groupe de produits chimiques industriels qui sont utilisés dans de nombreux processus industriels et produits de consommation en raison de leurs propriétés techniques particulières.

Dans le sous-groupe des substances polyfluoroalkylées, l'acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l'acide perfluorooctane sulfonique (PFOS) sont les substances les plus étudiées. Comme de nombreux PFAS, ces deux composés ne sont pas facilement dégradables et sont désormais détectables partout dans l'environnement, dans la chaîne alimentaire et chez l'homme.

En septembre 2020, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié une réévaluation des risques sanitaires liés à la présence de PFAS dans les aliments. Il s'agit du premier avis de l'EFSA dans lequel d'autres PFAS, à savoir l'acide perfluorononanoïque (PFNA) et l'acide perfluorohexanesulfonique (PFHxS), ont été inclus dans l'évaluation de l'exposition et l'évaluation des risques pour la santé en plus du PFOA et du PFOS.

Dans la réévaluation, l'EFSA s'est référée aux résultats d'études indiquant un effet de certains PFAS sur le système immunitaire. Une dose hebdomadaire tolérable (TWI pour olerable weekly intake) de 4,4 nanogrammes (ng) par kilogramme (kg) de poids corporel par semaine a été dérivée de la somme de quatre PFAS, à savoir PFOA, PFNA, PFHxS et PFOS.

L'utilisation du PFOS est largement interdite depuis 2006 et celle du PFOA depuis juillet 2020. Le 7 février 2023, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a publié la proposition d'interdiction de la production, de l'utilisation et de la mise sur le marché (y compris l'importation) de l'ensemble du groupe des substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS).

Suit une liste de questions et de réponses.

samedi 8 juillet 2023

À la recherche du prochain virus pandémique

Les maladies zoonotiques représentent 75% des maladies infectieuses nouvelles ou émergentes – les virus d'origine animale sont particulièrement préoccupants. Les scientifiques peuvent-ils trouver des virus à potentiel zoonotique avant qu'ils ne se propagent à la population humaine ? Source ASM Microbiology.

«À la recherche du prochain virus pandémique», source Madeline Barron, ASM News.

Et si les chercheurs pouvaient trouver le prochain virus pandémique avant qu'il ne trouve les humains ? C'est la base des initiatives de découverte de virus, qui impliquent la recherche et le catalogage des virus dans les populations animales pour découvrir les menaces zoonotiques potentielles. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des agents pathogènes zoonotiques dont ils ignorent l'existence ? Plus important encore, comment peuvent-ils utiliser les connaissances acquises grâce aux efforts de chasse aux virus pour prévenir les pandémies ? C'est compliqué.

D'une part, les outils informatiques ont renforcé l'utilité des données de découverte en identifiant de nouveaux virus animaux (et leurs hôtes) qui présentent le plus grand risque zoonotique. En revanche, prévenir la prochaine pandémie, qui, comme toute pandémie virale depuis le début du XXe siècle, proviendra probablement d'un virus d'origine animale, est une tâche colossale. Selon le Dr Gregory Albery, écologiste des maladies à l'Université de Georgetown et co-fondateur de la Viral Emergence Research Initiative (Verena), la découverte de virus n'est qu'un seul engrenage dans un système complexe de procédures et de comportements de réduction des risques zoonotiques.

Le rôle de la découverte de virus dans la prévention des pandémies zoonotiques

Selon le Dr Neil Vora, ancien agent du service de renseignement sur les épidémies du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et médecin chez Conservation International, il existe 2 branches de la prévention des pandémies : primaire et secondaire. Cette dernière est largement réactionnaire ; la surveillance des maladies préoccupantes et les efforts associés pour contenir la propagation de cette maladie ont lieu après qu'un événement de débordement s'est produit.

À l'inverse, la prévention primaire se concentre sur la prévention des retombées de l'animal sur l'hôte humain. La découverte virale s'aligne sur cette stratégie. Idéalement, en profilant les virus circulant parmi les animaux, les chercheurs espèrent savoir quels virus existent à proximité des humains et comment ces virus peuvent évoluer ou acquérir la capacité d'infecter les humains. De telles informations pourraient aider les scientifiques à développer des stratégies pour éviter des retombées sur la route. Elles pourraient également éclairer les tactiques de prévention secondaire, y compris le développement de vaccins et de diagnostics pour les menaces zoonotiques émergentes.

Cette vision ramifiée de la découverte de virus en tant que tremplin pour la préparation à une pandémie a éclairé plusieurs initiatives au cours de la dernière décennie. Un exemple frappant est PREDICT, un projet mené par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) en partenariat avec l'Université de Californie (UC) Davis One Health Institute. PREDICT, qui s'est déroulé de 2009 à 2020, a permis une surveillance mondiale des agents pathogènes qui peuvent se propager des animaux hôtes aux humains. Les chercheurs ont identifié 958 nouveaux virus, dont un nouveau virus Ebola et plus de 100 nouveaux coronavirus provenant de plus de 160 000 animaux et personnes à des interfaces animal-humain à haut risque dans plus de 30 pays. Les découvertes ont mis en lumière la distribution des virus à potentiel zoonotique et ont fourni une base pour étudier leur virologie, leur pathogenèse et leur évolution.

De nouvelles initiatives sont également en préparation. En octobre 2021, l'USAID a annoncé un projet de 125 millions de dollars sur 5 ans (Discovery & Exploration of Emerging Pathogens-Viral Zoonoses, or DEEP VZN) visant à renforcer la capacité mondiale à détecter et à comprendre les risques de propagation virale de la faune à l'homme qui pourrait causer une autre pandémie. Le National Institute of Allergy and Infectious Disease (NIAID) des États-Unis a également lancé récemment le Centers for Research in Emerging Infectious Diseases (CREID), qui réunit des équipes multidisciplinaires de chercheurs du monde entier pour étudier les maladies infectieuses émergentes et réémergentes. Bien que le CREID ne se concentre pas spécifiquement sur la découverte de virus, les projets du réseau comprennent des prélèvements de la faune pour les virus à fort potentiel zoonotique en Malaisie et en Thaïlande, et la surveillance des populations animales dans diverses régions pour les virus connus et inconnus.

Comment chasser un virus ?

Lorsque les scientifiques partent à la chasse aux virus, ils prélèvent généralement des échantillons d'animaux (par exemple, du sang et des matières fécales) et utilisent des méthodes de biologie moléculaire (par exemple, la PCR et/ou le séquençage à haut débit) pour détecter les virus présents dans le prélèvement. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des virus à potentiel zoonotique, et quels types de virus devraient-ils rechercher ? Le risque de propagation d'un virus dépend de facteurs liés au virus lui-même, à son ou ses hôtes animaux et à l'environnement, qui façonnent tous les stratégies de découverte.

Cibler les interfaces homme-animal dans les points chauds de débordement

Le débordement est intimement lié aux impacts liés à l’homme sur l'environnement et aux modifications de celui-ci. La déforestation, par exemple, augmente les chances que les humains rencontrent des animaux auparavant isolés et leurs virus. Il contribue également au changement climatique, qui (avec sa myriade d'autres effets négatifs) favorise les retombées en forçant les animaux à quitter des environnements de plus en plus inhospitaliers vers des régions peuplées. En tant que tels, les points chauds de débordement sont centrés dans des régions tropicales riches en biodiversité subissant des changements d'affectation des terres (par exemple, la déforestation), en particulier en Asie du Sud-Est, en Afrique de l'Ouest et centrale et dans le bassin amazonien, où le changement climatique a, et continuera d'avoir, des effets prononcés.

Au sein de ces points chauds, les efforts de découverte de virus se concentrent sur les interfaces animal-humain. Les chercheurs recueillent des prélèvements du bétail et d'animaux domestiques qui peuvent servir de réservoirs pour que les virus se propagent aux humains. Ils ciblent également les animaux sauvages faisant l'objet d'un commerce d'espèces sauvages (l'une des principales voies de transmission virale entre les animaux et les humains) et ceux qui vivent avec ou à proximité des humains. Par exemple, le virus Bombali, un nouveau virus Ebola découvert via le projet PREDICT, a été isolé chez des chauves-souris à queue libre qui se perchent dans les maisons des habitants de la Sierra Leone. La Dr Christine Johnson, directrice de l'EpiCenter for Disease Dynamics à l'UC Davis One Health Institute, a souligné que le virus a depuis été détecté dans d'autres pays et que les chercheurs étudient actuellement s'il pouvait infecter les humains (ou l'a déjà fait).

Prélèvements d'animaux susceptibles d'héberger des virus zoonotiques

La proximité des humains avec les animaux n'est qu'un des facteurs du risque de propagation d'un virus ; la physiologie, le comportement et la répartition géographique de son ou de ses hôtes jouent également un rôle. Par exemple, la parenté génétique entre l'hôte animal d'un virus et l'homme peut influencer si les gens possèdent la machinerie cellulaire pour faciliter l'entrée et la réplication du virus. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les maladies zoonotiques émergent souvent chez les mammifères sauvages. À cette fin, Johnson et ses collègues ont récemment découvert que 3 ordres de mammifères (rongeurs, chauves-souris et primates) hébergeaient près de 76% des virus zoonotiques connus. Les chauves-souris et les rongeurs sont particulièrement connus pour héberger des agents pathogènes zoonotiques, bien que les raisons ne soient pas tout à fait claires. Cela peut être lié, en partie, au grand nombre d'espèces de chauves-souris et de rongeurs réparties dans le monde (respectivement, environ 1 400 et 2 500).

En effet, les animaux avec une grande diversité d'espèces et de larges zones géographiques ont un plus grand risque de transmission virale entre espèces. Alors que le changement climatique oblige les animaux à se réfugier dans de nouveaux habitats, le partage viral entre diverses espèces de mammifères (y compris les humains) devrait augmenter. Ainsi, concentrer les initiatives de découverte de virus sur certains groupes d'animaux (c'est-à-dire de mammifères) est utile pour découvrir les menaces zoonotiques. Bien que ce ne soit pas une mince tâche (on estime que les scientifiques ne connaissent qu'environ 1% des virus des mammifères), cela permet une chasse plus ciblée.

Focus sur les virus à fort potentiel de propagation

Tous les virus ne sont pas égaux dans leur potentiel de propagation vers et parmi les humains. Par exemple, la variabilité génétique, l'adaptabilité et la large gamme d'hôtes des virus à ARN, comme les coronavirus et les virus de la grippe, en font des candidats de premier plan pour les retombées. Les virus à ADN ont un taux d'évolution inférieur à 1% de celui des virus à ARN, ce qui rend moins probable l'infection réussie et l'adaptation à de nouveaux hôtes (par exemple, les humains). En effet, les virus à ARN sont les coupables des récentes pandémies, de la pandémie de grippe H1N1 à la COVID-19. Étant donné qu'il est probable que le prochain virus pandémique présentera des similitudes avec ceux déjà connus pour infecter les humains, les experts estiment que la recherche de virus ayant un potentiel de débordement démontré est une approche avantageuse. Pour cette raison, PREDICT a principalement utilisé la PCR consensus (cPCR) pour la découverte ciblée des coronavirus, filovirus, paramyxovirus et virus de la grippe ; chaque groupe comprend des virus de «préoccupation zoonotique connue» avec un «risque élevé de provoquer de futures épidémies ou pandémies». L'accent mis sur l'étude de certains pathogènes «prototypes» hautement prioritaires pour atténuer les menaces futures a également gagné du terrain dans le plan de préparation à la pandémie du NIAID, annoncé plus tôt cette année.

Donner un sens aux données de découverte avec les technologies de risque zoonotique

Pourtant, même avec une stratégie de chasse aux virus ciblée, «l'identification des virus n'est que la première étape», a déclaré Albery. «Après ce point, vous devez évaluer leur risque, qui est une toute autre paire de manches.» En d'autres termes, trouver un virus est formidable, mais connaître le risque qu'il représente pour l'homme est essentiel.

Ce besoin a conduit au développement d'outils informatiques, ou technologies de risque zoonotique, qui utilisent ce que l'on sait sur les virus qui infectent les humains pour prédire quels agents pathogènes animaux peuvent constituer une menace de propagation. Par exemple, les chercheurs ont développé un outil Internet interactif open source, appelé SpillOver, qui utilise les données de PREDICT pour effectuer une évaluation comparative des risques entre les virus zoonotiques connus et ceux présentant un potentiel de propagation non caractérisé. Dans leurs analyses initiales, l'équipe a découvert que les virus les mieux classés étaient des agents pathogènes connus, notamment le virus Lassa et le virus Ebola, bien que la liste contienne également des virus nouvellement détectés, en particulier des coronavirus. Johnson et ses collègues ont également développé une nouvelle méthode qui utilise l'apprentissage automatique pour déterminer la gamme d'hôtes de virus zoonotiques connus afin de prédire l'espèce hôte de nouveaux virus animaux et où les humains s'intègrent dans le mélange.

Ces outils offrent plusieurs avantages. Albery a noté que la découverte et l'identification virales doivent être suivies d'expériences en laboratoire pour comprendre la dynamique d'infection des virus d'intérêt (par exemple, le récepteur d'entrée dans les cellules humaines et son utilisation, la réplication virale et la pathogenèse, entre autres caractéristiques). Les technologies à risque zoonotique peuvent aider les chercheurs à cibler leurs expériences (et leurs ressources) sur les virus à haut risque.

Dans cet esprit, la technologie des risques zoonotiques peut également façonner les pipelines de chasse aux virus dès le départ. Albery et ses collègues ont récemment utilisé des modèles d'apprentissage automatique pour identifier les espèces de chauves-souris susceptibles d'héberger des bêtacoronavirus non découverts (une famille de virus à haut risque de propagation qui comprend le MERS-CoV, le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2), sur la base des caractéristiques de transporteurs connus. L'équipe a identifié 400 espèces de chauves-souris dans le monde qui pourraient être des hôtes non détectés de bétacoronavirus.

«Ce que nos outils nous permettent de faire, c'est de réduire les chauves-souris susceptibles d'héberger des bétacoronavirus, de cibler notre échantillonnage sur ces espèces et d'extraire les virus qui, selon nous, pourraient en fait, un jour, constituer un risque réel pour la santé humaine», a déclaré le Dr. Colin Carlson, auteur principal de l'étude et professeur de recherche adjoint au Center for Global Health Science and Security de l'Université de Georgetown, lors de l'atelier numérique du Verena Forum on Zoonotic Risk Technology en janvier 2021. Carlson, qui a cofondé Verena avec Albery, a noté que ce sous-ensemble de virus peut ensuite être rattaché à des analyses en aval, permettant peut-être le développement ciblé de diagnostics et de vaccins pour les virus problématiques avant qu'ils n'infectent les humains.

La chasse aux virus ne suffit pas pour prévenir les pandémies zoonotiques

Néanmoins, Carlson a averti que «la connaissance d'un virus ne nous rend pas intrinsèquement plus préparés.» En effet, le MERS-CoV et le SARS-CoV-1 ont fait allusion à la menace potentielle des coronavirus de type SRAS, mais la connaissance de la menace n'a pas arrêté la COVID-19. De plus, ce n'est pas parce qu'on cherche le prochain agent pathogène pandémique qu'on le trouvera. Il est pratiquement impossible de détecter chaque virus dans le monde animal. Certains passeront inévitablement entre les mailles du filet. Vora a souligné qu'avec nos connaissances et technologies actuelles, il est difficile de déterminer quels virus animaux nouvellement découverts pourraient causer une maladie humaine, ou une pandémie d'ailleurs. Un mélange complexe de facteurs ancrés dans l'immunologie, l'écologie et l'épidémiologie détermine si un virus réussit à infecter un hôte humain et à se propager. Albery a convenu : la découverte, même lorsqu'elle est renforcée par des outils informatiques émergents, «ne va pas vraiment suffire» pour conduire une action coordonnée et efficace pour freiner les pandémies zoonotiques.

«Nous devons être clairs sur ce qui est pour aujourd'hui - des actions ici et maintenant pour sauver des vies - par rapport à ce qui est de générer des connaissances», a déclaré Vora. Il a souligné les actions qui minimisent les risques de débordement, quelle que soit la menace virale spécifique. Il s'agit notamment de réduire la déforestation, de réglementer les marchés commerciaux et le commerce des espèces sauvages, d'améliorer le contrôle des infections lors de l'élevage d'animaux de ferme et d'améliorer la santé des communautés vivant dans les foyers de maladies émergentes.

Pour Johnson, il ne fait aucun doute que la découverte de virus est importante, mais le cadre dans lequel elle est mise en œuvre est essentiel. Elle a utilisé PREDICT comme exemple, déclarant que le projet ne visait pas seulement à découvrir de nouveaux virus, il «cherchait également à unifier la surveillance des virus dans les secteurs de la santé animale et humaine et à identifier les interfaces faune-humain, en particulier dans les zones où le paysage change, la déforestation et d'autres aspects de l'environnement qui pourraient favoriser une partie de la connectivité entre les animaux et les humains et augmenter le niveau de risque.» PREDICT visait à renforcer les capacités de détection et de surveillance dans les pays où, historiquement, ces capacités étaient limitées. Le projet a également combiné des efforts de découverte virale «avec une approche qui a également détecté des virus connus dans les familles de virus qui étaient déjà préoccupantes.»

En conséquence, tous les experts ont souligné qu'en plus des efforts de prévention primaire qui réduisent le risque de contagion, il est nécessaire de soutenir des stratégies de prévention secondaire qui traitent des contagions lorsqu'elles se produisent (inévitablement). Cela comprend la surveillance des animaux et des personnes pour garder un œil sur les agents pathogènes zoonotiques connus et inconnus au fur et à mesure qu'ils apparaissent dans une population et le renforcement de l'infrastructure de soins de santé pour y répondre lorsqu'ils le font. «Si [nous] choisissons de ne pas investir dans l'un de ces éléments, nous aurons un maillon faible et nous resterons sensibles», a averti Vora. «Aucun d'entre eux n'est parfait en soi.»

jeudi 6 juillet 2023

Nouvelle évaluation du glyphosate : pas de domaine de préoccupation critique, selon l'EFSA

Glyphosate : pas de domaine de préoccupation critique; identification de lacunes dans les données, source EFSA du 6 juillet 2023.  

Telles sont les principales conclusions de l'examen par les pairs mené par l'EFSA sur l'évaluation des risques associés au glyphosate réalisée par les autorités de quatre États membres.

Le BfR relaie sur son compte twitter l'information de l'EFSA sur la nouvelle évaluation du glyphosate ... traduction par mes soins -aa.
Mise à jour du 20 juillet 2023
On lira avec intérêt l’article d’André Heitz sur son blog, «Glyphosate : un rapport d'évaluation parsemé de mines».

jeudi 29 juin 2023

Salmonella à nouveau détecté dans l'environnement de l'usine Ferrero d'Arlon en Belgique

Des médias belges parlent d’«un nouveau cas de salmonelle détecté», il s’agit en fait d’un prélèvement positif pour Salmonella dans l'environnement de l’usine Ferrero d’Arlon.

Usine Ferrero à Arlon : un nouveau cas de salmonelle détecté, la production à l'arrêt, source DH du 29 juin 2023. Idem pour le site Internet de La Libre.

Déjà dans la tourmente il y a un peu plus d’un an, un nouveau cas de salmonelle a été découvert à l’usine Ferrero d’Arlon. Mais aucun produit sorti de l’usine n’est impacté par cette contamination jusqu’à présent.

Mais pour un autre site internet du Luxembourg, «Des salmonelles à nouveau détectées chez Ferrero à Arlon».

Par mesure de précaution, l'usine arlonaise a stoppé des lignes de production et a lancé de nombreuses analyses afin de trouver l'origine de ces bactéries.

Une porte-parole de Ferrero a confirmé la nouvelle durant l'après-midi auprès de l'Avenir Luxembourg expliquant que «suite à l’identification de salmonelles dans l’environnement par nos contrôles internes, nous avons, à titre de mesure préventive immédiate, arrêté les lignes de production concernées et travaillons à l’analyse des causes».

Toutefois, et à la grande différence de ce qu'il s'était passé en 2022, aucun produit final n’a été testé positif et aucun n’a quitté l'usine. L’Afsca, l'agence fédérale de la sécurité alimentaire a été rapidement informée. Toujours auprès de nos confrères, l'agence précise bien que les salmonelles détectées l’ont été dans l’environnement interne à l’usine, sur le sol par exemple, mais pas dans les produits chocolatés. On apprend par ailleurs que l’usine n’était même pas tenue légalement de procéder à ces contrôles.

L’information a été confirmée par la porte-parole de Ferrero, Laurence Evrard : «Suite à l’identification de salmonelles dans l’environnement par nos contrôles internes, nous avons, à titre de mesure préventive immédiate, arrêté les lignes de production concernées et travaillons à l’analyse des causes. Aucun produit final n’a été testé positif et aucun n’a quitté nos installations. L’Afsca a été rapidement informée», a-t-elle ajouté.

De nouveaux cas détectés?

Mais aujourd'hui, un cas de salmonelle (un prélèvement -aa) a été détecté dans l’environnement de l’usine Ferrero située à Arlon, indique l’Agence fédérale de la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) à Belga, confirmant une information de Sudinfo. L’Afsca rassure toutefois et précise qu’aucune denrée alimentaire n’a été testée positive, la détection est probablement due à un contrôle renforcé du personnel de l’usine après la fermeture du site l’an dernier.

«Ils ont pris les mesures nécessaires», rassure la porte-parole de l’Afsca, Aline Van den Broeck, en se référant au personnel de l’usine de la province du Luxembourg. «Le risque est tout à fait contrôlé», poursuit-elle. «Aucun produit final destiné à la consommation n’a été testé positif.» Aucun produit n’a cependant quitté l’usine, note la porte-parole.

«Ça peut provenir d’une plinthe ou même d’une chaussure», note Aline Van den Broeck pour parler de la détection repérée ce jeudi. Source 7sur7.be.

Commentaire

Je trouve assez curieux que l’AFSCA tente de relativiser ce prélèvement positif à Salmonella dans l’environnement.

Faucheurs volontaires : une rarissime condamnation à Rodez

On pourra retrouver les articles précédents du blog sur ce sujet ici

mardi 20 juin 2023

Le communiqué le plus gonflé de la semaine, du mois, de l’année …

Selon le blog-notes d’Olivier Masbou, voici «Le communiqué le plus gonflé de la semaine, du mois, de l’année,…»

« Les écologistes sont les premiers soutiens du monde agricole » : tel est le titre du communiqué de presse envoyé le 16 juin par Europe Ecologie Les Verts. Le parti affirme tout à la fois son « soutien aux agricultrices et agriculteurs conventionnels, victimes d’un système agricole à bout de souffle, porté par un puissant lobby agro-industriel » et « à celles et ceux qui pratiquent l’agriculture paysanne (biologique, agroécologie, pastoralisme…). « A l’heure où la terre brûle, il est temps de sortir des postures, de dialoguer et d’accompagner la transition » ajoute le communiqué. « L’écologie est vue par certains acteurs comme une nouvelle contrainte pour l’agriculture. C’est au contraire la solution » ajoute le texte. Il faut oser.

mardi 13 juin 2023

Ils nous soulèvent le cœur

Ils nous soulèvent le cœur, source blog-notes d'Olivier Masbou paru le 13 juin 2023

Le mouvement Les Soulèvements de la terre a encore frappé. Deux serres, dont une expérimentale, du groupement les Maraichers nantais ont été saccagées ce dimanche.

Ah le joli brin de muguet, symbole du 1er mai, de la Fête du travail, du retour du printemps, de cette jolie tradition qui fait qu’une fois dans l’année tout le monde peut se mettre au coin d’une rue et vendre un brin de muguet pour gagner 3 sous ! Oui mais voilà, même la culture de cette fleur est insupportable aux yeux des activistes du mouvement Les Soulèvements de la Terre. 

A l’occasion d’une manifestation dimanche 11 juin, ils ont saccagé deux serres dans la région nantaise : une de salades, et une de muguets. « Si nous avons choisi de remplacer et réensemencer symboliquement avec du sarrasin bio le muguet industriel et les serres de la Fédération des Maraîchers Nantais, c’est parce que nous pensons que l’ensemble des terres accaparées par ce lobby devrait être restitué à la polyculture élevage et au maraîchage diversifié » écrivent les organisateurs dans tract. C’est le retour de la confiscation des terres ! 

Leur principe : «ce que vous faites ne me convient pas, donc je le détruit». Le reste est affaire de vocabulaire. Il s’agit de lutter contre « le maraichage industriel». Le muguet n’est pas arraché, mais «déplanté». Ca doit faire moins mal. Les réactions condamnant ces exactions sont nombreuses. «Ces méthodes d’action révèlent l’archaïsme paradoxal de gens qui se disent de progrès et dont l’application des principes amènerait les productions françaises vers une inéluctable confidentialité́. C’est la souveraineté́ alimentaire du Peuple Français qui est ainsi attaquée. Les salades piétinées et arrachées, les concombres piétinés sont un gaspillage indigne et une insulte à la société́ en proie à la cherté́ des productions alimentaires» écrit notamment Légumes de France. «Tout mon soutien aux maraîchers nantais victimes d’irresponsables qui défient les autorités et cherchent le chaos. Urgence à agir. Tout cela va très mal finir. Les appels au calme et à la raison portés par la FNSEA ne tiendront pas longtemps sans décisions fortes» indique Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur son compte Twitter.

En relisant le tract des activistes, je repense à une phrase de Pierre Desproges : «Vous lisez Minute ? Non ? Vous avez tort, c’est intéressant. Au lieu de vous emmerder à lire tout Sartre, vous achetez un exemplaire de Minute, pour moins de dix balles, vous avez à la fois la Nausée et les mains sales».

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !, source 
Tribune paru dans le Point du 12 juin 2023. Ancien maraîcher et syndicaliste agricole, Jean-Paul Pelras* dénonce la complaisance des institutions à l’égard des ultra-violents «Soulèvements de la terre».

Comme eux, j'ai été maraîcher jusqu'à l'aune des années 2000 – 13 hectares de serre double paroi gonflable, production de plants, cultures hors sol en tomates et concombres, cultures de salades et d'artichauts en plein champ… Et puis, parce que nous étions frontaliers avec l'Espagne, nous avons dû plier boutique, car confrontés au jeu des importations déloyales. Depuis, maraîchage et arboriculture dans les Pyrénées-Orientales sont réduits à leurs portions congrues. Je sais, comme eux, ce que provoque chez le paysan le caprice des éléments, quand la neige (comme dans les Pyrénées-Orientales en 1992) fait s'effondrer les serres ou quand le vent fait claquer les bâches au milieu de la RCnuit, quand la chaudière tombe en panne, quand le forage se tarit, quand les mercuriales s'effondrent, quand l'huissier tape à la porte, quand plus rien n'a de prix…

Mais je n'ai jamais vécu ce que les maraîchers nantais viennent de vivre. Peut-être parce qu'à l'époque, les activistes anti-agriculteurs n'étaient pas encore adulés par certains responsables politiques, peut-être parce que la notion de propriété était encore respectée, peut-être parce que rentabilité et compétitivité n'étaient pas systématiquement relayées au rang des priorités à dévoyer, à éliminer. Peut-être parce que ceux qui «soulevaient la terre» étaient ceux qui savaient la travailler. Peut-être, surtout, parce qu'il existait encore des responsables syndicaux capables de s'indigner autrement qu'en répétant à l'envi : « Tenez bon, nous sommes là, nous vous avons compris ! »

De mon temps, eh oui, il faut parler comme ça… les énergumènes qui ont saccagé en toute impunité les exploitations maraîchères nantaises, qu'elles soient ou non destinées à l'expérimentation, donc à l'amélioration des productions, n'auraient certainement jamais pu renouveler leurs exploits une seconde fois. Cette propension à détruire tout ce qui pousse ou contribue à faire pousser doit cesser. Car, devenue virale, elle suscite un climat de colère qui pourrait, bien évidemment, dégénérer. Sachant, de surcroît, que si elles ont bien évidemment un impact économique, ces actions sont totalement contre productives écologiquement parlant, puisqu'elles condamnent les efforts entrepris par la recherche pour limiter l'usage en eau et l'utilisation des produits phytosanitaires.

Droit de réponse

Les syndicats agricoles (excepté bien sûr celui qui cautionne, avec l'appui politicien des leaders écologistes, les mouvements activistes) doivent sans délai soutenir les exploitations vandalisées et intenter des actions en justice. Ils doivent le faire en dénonçant les saccages bien entendu, mais également les pertes de revenu, le préjudice financier, matériel et moral. Oui, moral comme le font certains environnementalistes quand ils évoquent les nuisances imputées au monde agricole et la gêne occasionnée par les pratiques champêtres qui les empêchent, soi-disant, de vivre leurs vies d'enfants repus et gâtés.

La FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination Rurale doivent, sans plus attendre, porter plainte afin de dénoncer l'ensemble des exactions et autres intrusions recensées, toutes filières confondues et sur l'ensemble du territoire, depuis des années. Ils doivent également exiger de la part de l'État, non pas du soutien, mais des actes et des mesures coercitives à l'encontre de ceux qui vandalisent l'outil de production. Tout comme ils doivent exiger de l'Arcom des droits de réponse systématiques aux émissions à charge diffusées contre l'agriculture par certains médias et notamment ceux appartenant au service public.

Le déferlement de mensonges, d'idées préconçues et de raisonnements écologistes promus par des célébrités ou des journalistes pro-environnementaux est d'en train d'influencer auditeurs et téléspectateurs dans des proportions qui suscitent la nausée et finiront par légitimer les actions de ceux qui, au nom de la nature, se croient autorisés à tout casser.

La stigmatisation, qu'elle soit active ou passive, à l'encontre du monde agricole français est en train de précipiter le déclin de notre ruralité et condamne, à court terme, notre autonomie alimentaire déjà suffisamment malmenée par le flux des marchandises importées. Quant à ceux qui détruisent les cultures, car ils estiment qu'elles ne sont pas vivrières, nous pouvons nous demander s'ils déploient autant d'énergie pour saccager d'autres productions. Celles que nous qualifierons d'irrégulières !

*Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Bien chers tous, est paru aux Éditions MBE (Aubrac/Espalion)

dimanche 11 juin 2023

Des soit disant militants en action en France en toute impunité pour arracher des tuyaux d'irigation !

Autre action vis-à-vis d'un maraicher... 

mercredi 24 mai 2023

C’est une histoire d’un rappel très tardif d’une plante que l’on ne peut pas manger mais qu’on ne peut pas non plus garder chez soi

Tout nous incite à consommer végan, car voici que dans la rubrique ‘Alimentation’ de RappelConso, il y a un rappel d'une plante, un ficus !

En ce moment, rien n’est trop beau ou trop fort pour senser protéger la planète des risques environnementaux.

Après le ministre de l’économie qui faisait de la pub pour la fausse viande, après la Cour des comptes qui peut réduire le cheptel bovin afin de nous faire consommer moins de viande, voici RappelConso, l’application de la start-up nation de tous les rappels, qui nous signale le 23 mai 2023 dans la rubrique ‘Alimentation’ un risque environmental lié à la vente d’un ficus.

- IKEA rappelle le 17 mai 2023 le Ficus Microcarpa Ginseng en raison d’un potentiel risque de présence d’un nématode (ver)
- Risques encourus par le consommateur : Risque environnemental
- Description complémentaire du risque : Meloidogyne enterolobii ne présente aucun risque pour la sécurité ou la santé des consommateurs mais est nuisible pour les plantes. Il n’existe actuellement aucun traitement possible.

Cela étant, cette dernière assertion n’est pas totalement exacte selon Wikipédia.

- Informations complémentaires publiques : Les plantes doivent être retournées en magasin placées dans des doubles sacs en plastique. Si un rempotage a été réalisé dans un autre pot, veiller à désinfecter à l'eau de javel le pot d'origine et les outils utilisés. 

Notons aussi qu'en France, les «Ficus plante en pot, bonsaï/coloris assortis, 14 cm et Ficus plante en pot, bonsaï/coloris assortis, 22 cm ont été vendus depuis le 1er janvier 2023.»

En fait, il y a plus soucis dans ce rappel,

1. En premier lieu, la présence d’une plante non alimentaire dans la rubrique Alimentation,
2. Le second lieu, il y a un gros problème de calendrier, jugez plutôt …
- Des ficus sont en vente depuis le 1er janvier 2023,
- Ikea France rappelle le 17 mai 2023,
- Auchan France rappelle le 17 mai 2023,
- RappelConso informe du rappel le 23 mai 2023, soit 6 jours après Ikea,
- Ikea Belgique rappelle le 12 avril 2023,
- L’AFSCA de Belgique informe du rappel le 13 avril 2023,
- En Belgique, il est rapporté que les clients qui ont acheté les produits entre le 1er janvier et le 31 mars 2023 doivent de contacter IKEA pour obtenir un remboursement complet.

Conclusion
Nos amis belges ont bien de la chance d'avoir été informés plus d’un mois avant nous et sutout l'absence de concertation entre les Etats membres de l’UE est à noter, alors qu'elle est tant vantée par la Commission européenne. Merci qui ?

dimanche 21 mai 2023

Orage de pathogènes : Vibrio, algues et débris plastiques marins

«Orage de ‘pathogènes’ : La bactérie VibrioSargassum et les débris plastiques marins», source Florida Atlantic University. 
Sargassum est un genre d'algues brunes marines communément appelées les sargasses. 

Une nouvelle étude révèle comment l'interaction entre Sargassum spp., les débris plastiques marins et les bactéries Vibrio crée la parfaite tempête de ‘pathogènes qui a des implications à la fois pour la vie marine et la santé publique. Les bactéries Vibrio se trouvent dans les eaux du monde entier et sont la principale cause de décès chez l'homme dans le milieu marin. Par exemple, Vibrio vulnificus, parfois appelée bactérie mangeuse de chair, peut provoquer des maladies d'origine alimentaire mortelles dues à la consommation de fruits de mer, ainsi que des maladies et la mort dues à des infections de plaies ouvertes.

Depuis 2011, Sargassum, des populations libres de macroalgues brunes, se sont rapidement développées dans la mer des Sargasses et dans d'autres parties de l'océan ouvert telles que la grande ceinture de Sargassum du Grand Atlantique, y compris des événements fréquents et sans précédent d'accumulation d'algues sur les plages. Les débris plastiques marins, trouvés pour la première fois dans les eaux de surface de la mer des Sargasses, sont devenus une préoccupation mondiale et sont connus pour persister des décennies de plus que les substrats naturels dans l'environnement marin.

Actuellement, on sait peu de choses sur la relation écologique des vibrions avec Sargassum. De plus, les preuves génomiques et métagénomiques manquent quant à savoir si les vibrions colonisant les débris plastiques marins et Sargassum pourraient potentiellement infecter les humains. Alors que l'été passe à la vitesse supérieure et que des efforts sont en cours pour trouver des solutions innovantes pour réutiliser Sargassum, ces substrats pourraient-ils constituer une triple menace pour la santé publique ?

Des chercheurs de la Florida Atlantic University (FAU) et des collaborateurs ont entièrement séquencé les génomes de 16 cultivars de vibrion isolés à partir de larves d'anguilles, de débris plastiques marins, de Sargassum et de prélèvements d'eau de mer effectués dans les mers des Caraïbes et des Sargasses de l'océan Atlantique Nord. Ce qu'ils ont découvert, c'est que les agents pathogènes Vibrio ont la capacité unique de «coller» aux microplastiques et que ces microbes pourraient simplement s'adapter au plastique.

«Le plastique est un nouvel élément qui a été introduit dans les environnements marins et qui n'existe que depuis environ 50 ans», a dit Tracy Mincer, auteur principal correspondant et professeur de biologie au Harbor Branch Oceanographic Institute  de la FAU et au Harriet L. Wilkes Honors College. «Notre travail en laboratoire a montré que ces Vibrio sont extrêmement agressifs et peuvent rechercher et coller au plastique en quelques minutes. Nous avons également découvert qu'il existe des facteurs d'attachement que les microbes utilisent pour adhérer aux plastiques, et c'est le même type de mécanisme que les agents pathogènes utilisent.»

L'étude, publiée dans la revue Water Research, illustre que les vibrions en haute mer représentent un groupe de microbes jusqu'à présent non décrit, certains représentant de nouvelles espèces potentielles, possédant un mélange de gènes pathogènes et d'acquisition de faibles nutriments, reflétant leur habitat pélagique et les substrats et hôtes qu'ils colonisent. Utilisant le génome assemblé par métagénome, cette étude représente le premier  génome de Vibrio spp. assemblé à partir de débris de plastique.

L'étude a mis en évidence des gènes pathogènes de vertébrés étroitement liés aux souches bactériennes cholériques et non cholériques. Les tests phénotypiques des cultivars ont confirmé la formation rapide de biofilms, les activités hémolytiques et lipophospholytiques, compatibles avec le potentiel pathogène.

Les chercheurs ont également découvert que la toxine zot (ou zonula occludens) ou le gène «zot», décrits pour la première fois chez Vibrio cholerae, qui est une toxine sécrétée qui augmente la perméabilité intestinale, étaient parmi les gènes les plus retenus et les plus sélectionnés dans les vibrions qu'ils ont trouvés. Ces vibrions semblent entrer par l'intestin, s’y fixer et les infecter de cette façon.

«Une autre chose intéressante que nous avons découverte est un ensemble de gènes appelés gènes ‘zot’, qui provoque le syndrome de l'intestin qui fuit» a dit Mincer. «Par exemple, si un poisson mange un morceau de plastique et est infecté par ce vibrion, ce qui entraîne alors une fuite intestinale et une diarrhée, il va libérer des déchets nutritifs tels que l'azote et le phosphate qui pourraient stimuler la croissance de Sargassum et d'autres organismes environnants.»

Les résultats montrent que certains Vibrio spp. dans cet environnement ont un mode de vie ‘omnivore’ ciblant à la fois les hôtes végétaux et animaux en combinaison avec une capacité à persister dans des conditions oligotrophes. Avec l'augmentation des interactions humains-Sargassum-débris plastiques marins, la flore microbienne associée à ces substrats pourrait héberger de puissants agents pathogènes opportunistes. Il est important de noter que certaines données basées sur la culture montrent que Sargassum échouées semblent héberger de grandes quantités de bactéries Vibrio.

«Je ne pense pas qu'à ce stade, quiconque ait vraiment considéré ces microbes et leur capacité à provoquer des infections», a dit Mincer. «Nous voulons vraiment sensibiliser le public à ces risques associés. En particulier, il convient de faire preuve de prudence en ce qui concerne la récolte et le traitement de la biomasse de Sargassum jusqu'à ce que les risques soient explorés de manière plus approfondie.»
NB : Comme le rapporte Joe Whitworth qui a transmis cette information, les microplastiques entraînent des macro problèmes ...

mardi 9 mai 2023

«Les écolos sont-ils des têtes à claques ?» par Philippe Val

Dans la matinale d’Europe 1, Philippe Val livre son regard le 8 mai 2023 sur l'actualité, Les écolos sont-ils des têtes à claques ?

mercredi 3 mai 2023

La contamination par Listeria dans les installations de production est plus probable dans les zones non en contact avec le produit, selon une nouvelle étude

Ce n’est pas vraiment un scoop mais cela contribue à la maîtrise de Listeria dans l’environnement. On peut raisonnablement penser que si les siphons, les collecteurs des eaux usées, les sols et les plafonds sont propres, le reste est propre et exempt de Listeria

«La contamination par Listeria dans les installations de production est plus probable dans les zones non en contact avec le produit, selon une nouvelle étude», source Food Safety News du 3 mai 2023.

Une nouvelle étude financée par le Center for Produce Safety (CPS), «Study looks at Listeria contamination patterns in processors» a révélé que la contamination par Listeria monocytogenes dans les installations de transformation des produits alimentaires est plus susceptible de se produire dans les zones non en contact avec le produit telles que les siphons, les collecteurs des eaux usées, les sols et les plafonds, plutôt que dans les zones en contact direct comme les couteaux et bandes transporteuses ou de convoyage.

Ana Allende et son équipe de l'institut de recherche CEBAS-CSIC en Espagne ont mené un projet de deux ans pour examiner les schémas de contamination par Listeria monocytogenes et les programmes de nettoyage-désinfection associés dans trois installations de transformation de produits alimentaires et identifier les principaux points de contamination.

Les chercheurs ont divisé les zones de transformation en trois zones en fonction de leur proximité en contact avec le produit.

- La zone 1 concernait les zones en contact direct, telles que les couteaux et les bandes transporteuses.
- La zone 2 comprenait les surfaces qui n'entraient pas en contact avec les aliments mais qui se trouvaient à proximité.
- La zone 3 comprenait des surfaces non en contact avec le produit, plus éloignées, qui pourraient potentiellement conduire à la contamination des zones 1 et 2.

Ils ont procédé à un échantillonnage systématique des installations en fin de journée avant le nettoyage et la désinfection, ainsi qu'après les activités de nettoyage et de désinfection.

Les chercheurs ont collecté plus de 600 échantillons dans les trois zones et 45 échantillons d'ingrédients crus et de produits finis. L'équipe a ensuite utilisé le séquençage du génome entier (WGS) sur 100 échantillons pour comprendre si Listeria était transitoire ou persistant. Ils ont constaté que les deux mêmes sérotypes de Listeria monocytogenes étaient présents sur les trois lignes de transformation après les deux prélèvements, avant et après le nettoyage, suggérant que ces sérotypes étaient inhérents et se déplaçaient de la zone 3 vers la zone 1.

«Nous avons commencé à nous intéresser au rôle de la contamination environnementale après des années de participation au symposium de la CPS où certains chercheurs, tels que le Dr Martin Wiedmann et la Dr Laura Strawn, se sont concentrés sur la maîtrise de Listeria dans les usines de conditionnement et de installations de transformation», a dit Allende. «Nous essayons d'apporter nos expériences d'un autre point de vue. Les installations que nous pouvons échantillonner ici pourraient également nous aider à comprendre l'importance de ce problème.»

De plus, les chercheurs ont évalué l'efficacité des biocides contre les isolats de Listeria monocytogenes résidents et ont découvert que tous les isolats obtenus de l'environnement après nettoyage étaient sensibles aux biocides, dissipant les craintes que les agents pathogènes deviennent résistants aux désinfectants.

Allende a dit que l’étude visait à fournir des résultats pertinents pour les trois transformateurs de produits coopérants, mais qu'elle avait également des implications plus larges pour l'industrie des produits agricoles sur la manière dont elle devrait effectuer la surveillance environnementale, y compris l'échantillonnage après la transformation juste avant le nettoyage. Les résultats devraient aider les transformateurs à mieux comprendre les principaux points de contamination dans la zone 1 et leur relation avec Listeria monocytogenes de séquence type identiques ou similaires dans les zones 2 et 3.

«L'une des hypothèses que nous avions était que la matière première introduisait une grande partie de Listeria», a dit Allende. «C'était avant que nous procédions à l'échantillonnage et au séquençage complet du génome pour comprendre les isolats et qu'ils ne provenaient pas tous de la matière première. Une partie de la contamination provenait probablement de la zone 3 dans les différentes installations de transformation.»

Alors que plusieurs études ont examiné la prévalence de Listeria monocytogenes dans les installations de transformation des produits laitiers et de la viande, peu ont examiné les schémas de contamination par Listeria monocytogenes et les programmes de nettoyage-désinfection connexes dans les installations de transformation des produits alimentaires. Le projet de recherche mené par Allende et son équipe est conçu pour fournir des données pratiques sur les plans de surveillance environnementale des installations de production, ainsi que sur l'efficacité des programmes de nettoyage et de désinfection.

La Food and Drug Administration des États-Unis a une politique de tolérance zéro pour Listeria monocytogenes dans les échantillons de produits transformés, tandis que la Commission européenne a fixé un seuil allant jusqu'à 100 unités formant colonie par gramme.

Commentaire
Le passage de Listeria de la zone 3 à la zone 1 est probablement dû à une mauvaise méthode de nettoyage.

Le contrôle de l’environnement après nettoyage-désinfection peut s’avérer utile, mais il semble encore plus utile juste avant le démarrage de la production.

Enfin, l’article ne mentionne pas la validation du nettoyage-désinfection avec le recours avec des lames porte-germes.

En France, le critère microbiologique pour Listeria monocytogenes dans les échantillons de produits transformés est proche de celui de la FDA aux États-Unis, malgré ce critère énoncé de la réglementation européenne. En fait, tout ceci est évolution notamment en ce qui concerne les aliments prêts à être consommés réfrigérés.

Dans une rare document sur le sujet du nettoyage et de la désinfection des siphons de sol dans les entreprises alimentaires, voici une vidéo de Campden BRI de janvier 2020 à ce sujet.

Cette courte vidéo illustre les points clés à considérer lors du nettoyage d'un siphon de sol dans un environnement de fabrication d'aliments et de boissons. Elle explique comment sélectionner l'équipement de nettoyage approprié, utiliser des techniques de nettoyage et des désinfectants efficaces et comment inspecter un siphon de sol après nettoyage. La vidéo se concentre sur les méthodes de nettoyage pour deux conceptions de collecteurs d'eaux usées, les caniveaux et le siphon cloche.

Voir aussi Comment fait-on pour nettoyer les collecteurs d’eaux usées en entreprise alimentaire ?