Ce passage en revue témoigne, ce n'est pas une nouveauté, la confirmation du déclin de notre pays (scolaire, financier, économique, sanitaire, énergétique,
sécuritaire), mais cette fois-ci, il s'agit de sécurite des aliments. Voici quelques éléments sélectionnés de 2022 ...
1. Les zoonoses au sein de l’UE
Voici ce que nous annonçaient les deux agences de l’UE pour le dernier bilan de 2021 sur les zoonoses et les cas
d’intoxications alimentaires en 2021, le 13 décembre 2022.
Rassurez-vous ou pas, l’année 2022 fera mieux, tout le monde le
sait, mais en attendant, on préfère informer avec ce genre de
titres ...
Zoonoses
et foyers de toxi-infection alimentaire en hausse, mais inférieurs
aux niveaux pré-pandémie, selon l’EFSA.
Les
maladies zoonotiques et les foyers de toxi-infection alimentaire en
hausse, mais toujours en deçà des niveaux d'avant la pandémie,
selon l’ECDC.
Cela étant, l’ECDC
du 20 décembre rapporte que les données les plus récentes montrent
que les cas d'hépatite A en 2021 étaient à leur plus bas niveau
depuis le début de la surveillance au niveau de l'UE en 2007, tandis
que cinq autres maladies à Campylobacter, Listeria,
Salmonella, E. coli et Yersinia ont atteint des
niveaux pré-pandémiques. Voilà pour le contexte européen. Pour le volet français, les
infections à Campylobacter sont en augmentation en 2021.
2. Cas de SHU et Pizzas Buitoni Nestlé en France
Selon Santé
publique France, «Au 28 mars 2022, 75 cas sont en cours
d'investigation, dont 41 cas de SHU». SHU: syndrome hémolytique et
urémique.
«Les analyses épidémiologiques, microbiologiques et de traçabilité
ont confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de
pizzas surgelées de la gamme Fraîch’Up de la marque Buitoni
contaminées par des bactéries Escherichia coli producteurs
de Shiga-toxines.»
Depuis plus de nouvelle, sauf dans une affiche
dans un colloque scientifique international fin novembre 2022, où
l’on découvre qu’il y aurait eu en fait 55 cas sur tout le
territoire» ...
Notons aussi que selon un communiqué
de Nestlé d’octobre 2022, «les analyses effectuées sur des
prélèvements de farine et certains échantillons de produits finis
ont permis de déceler la présence de la bactérie E. coli
STEC, que nous n’avions pas détectée.»
Dans un article bilan de 2022, Joe
Whitworth de Food Safety News rapporte, «En France, la
surveillance des STEC est basée uniquement sur le SHU chez les
enfants de moins de 15 ans, il est donc probable que beaucoup plus de
personnes ont été malades.»
A noter, la communication assez défaillante de Nestlé à étudier
dans les cours de communication à propos de la gestion des risques.
Aujourd’hui, il y a une reprise partielle de l’usine …
Enfin, désormais, en termes de recommandations en France,
«Les préparations à base de farine (pizza/pâte à
cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées
crues ou peu cuites.» Il était temps. Sachez cependant que la présence de pathogènes,
Salmonella par exemple, dans de la pâte crue de farine pour
faire des gâteaux était connue depuis 1993, selon une
bande dessinée ...
3. Salmonella et
chocolats chez Ferrero
Après mars 2022, voici juin 2022 avec Ferrero et ses produits
principalement destinés aux enfants. En France selon Santé
publique France, «Les 118 cas sont répartis sur 12 régions
métropolitaines (Ile-de-France (24 cas), Grand-Est (19 cas),
Auvergne-Rhône-Alpes (17 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (17 cas),
Hauts-de-France (9 cas), Bourgogne-Franche-Comté (7 cas), Occitanie
(7 cas), Normandie (6 cas), Nouvelle-Aquitaine (6 cas), Bretagne (3
cas), Corse (2 cas) et Pays de la Loire (1 cas)) avec un âge médian
de 4 ans, et concernent 57 filles et 61 garçons. Aucun décès n'a
été rapporté.»
Cela étant cette épidémie internationale a fait près de 455
personnes malades dans l'épidémie à Salmonella liée aux chocolats
Kinder de chez Ferrero.
Le blog avait estimé que la communication de Ferrero ressemblait à
du Marketing
de la sécurité des aliments et Ferrero et le doute sur le timing
des faits s'installe.
En effet, il demeure certains
faits, toujours la question sans réponse à propos des cas
britanniques, selon
le rapport
de l'EFSA et de l'ECDC du 18 mai 2022,
«Le délai moyen entre la
production et la vente au détail est de 60 jours, il est donc très
peu probable que le premier cas échantillonné au Royaume-Uni le 21
décembre 2021 s'explique par une contamination détectée dans
l'usine en décembre 2021. Cela suggère que la contamination dans
l'usine a eu lieu avant décembre 2021.»
Outre une communication défaillante à mon sens, un cafouillage dans
la gestion des rappels est à noter.
4. Les inspections en sécurité des aliments toujours en berne
Bientôt, nous aurons une police sanitaire digne de ce nom et tout
sera réglé, vraiment ?
Les chiffres publics sont connus et les suppressions de postes n’ont
pas été comblées, loin s’en faut. Les suppressions des
opérations Alimentation Vacances et Fêtes de fin d’année n’en
sont que l’illustration la plus visible.
- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
La période de 2012 à 2016 est liée à la présence de M. Le Foll, sous le gouvernement du président Hollande. Depuis, quel que soient les politiques, le nombre d'inspections n'est pas remonté. Vous avez dit la sécurité des alients, une priorité ? Combien y en aura-t-il en
2022 ? Vraisemblablement le même chiffre qu’en 2021 voire moins ...
Les données concernant les
inspections en restauration commerciale en 2022, selon la DGAL et son
application Alim’confiance,
ne dépasseront les 12 000 inspections, ce qui crédibilise
l’idée qu’un restaurant, en France, peut être contrôler une
fois tous les 10 ou 12 ans …
Certains
départements comme le Val
d’Oise se manifeste très régulièrement sur les réseaux
sociaux pour faire connaître ses opérations coup de poing. Dans un
autre département, la Seine-Saint-Denis, il se dit que tous
les trois jours en moyenne, un restaurant ou commerce de bouche est
frappé d’une fermeture administrative. On
ne sait que penser.
5. Les rappels de produits alimentaires à un niveau unique au
monde
- France : 256 rappels seraient liés à la présence d’oxyde
d’éthylène, selon RappelConso.
'L’incident' oxyde d'éthylène continue sa route malgré la
Commission européenne qui pense que le sujet est clos.
- France : 227 rappels seraient liés à la présence de Salmonella,
selon RappelConso.
- France : 117 rappels seraient liés à la présence de corps
étrangers, selon RappelConso.
- France : 92 rappels seraient liés à la présence d’allergènes
non mentionnés sur l’étiquetage, selon RappelConso.
- France : 35 rappels seraient liés à la présence de pesticides,
selon RappelConso.
- France : 25 rappels seraient liés à la présence de Bacillus
cereus, selon RappelConso.
Des curiosités dans RappelConso, l’application de la start-up
nation, des retards et quelques oublis, le blog vous en a fait part
assez régulièrement.
A noter enfin, les 219 notifications au RASFF de l’UE pour les
produits d’origine France sur l’ensemble de l’année 2022
versus 273 en 2021. Un progrès certes, mais la France devrait terminer à la
première place dans ce genre d’exercice au sein de l’UE.
Il faut aussi ajouter des oublis de notifications par la France et un
certain temps de latence pour notifier, ce qui m’a fait dire au
cours de l’année 2022 que ce réseau d’alerte est tout sauf
rapide.
6. Les TIAC en France en 2021
Il n’y a rien à en dire étant donné que les données des
toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) de 2021, qui sont en
France, l’alpha et l’oméga, de la sécurité des aliments en
France, n’ont toujours pas été publiées en 2022 !
Comme le rapporte Santé
publique France, «Toutefois, les TIAC ne sont que la partie la
plus visible d’un problème plus vaste. Le fardeau des infections
d’origine alimentaire reste important avec entre 1,28 à 2,23
millions de personnes affectées chaque année, dont la majorité des
cas surviennent de façon sporadique sans lien apparent entre eux.»
Quelques chiffres ont été
mis en exergue par le blog ici.
Les données montreraient +21,5% des TIAC en France en 2021 par
rapport à 2020, selon le rapport
2021 sur les zoonoses et les toxi-infections alimentaires de
l’EFSA et de l’ECDC. En 2021, il y aurait eu 1 286 toxi-infections alimentaires
collectives en France affectant 10 836 personnes, dont 561 ont été
hospitalisées et 17 sont décédées. Cela est à comparer
respectivement aux 1 010 et 1 783 toxi-infections alimentaires
collectives en 2020 et 2019. Le nombre de personnes affectées a été
respectivement de 6 814 et 15 641 en 2020 et 2019.
Un retour d'avant la pandémie est attendu pour 2022 ...
7. Agribashing et écoterrorisme en France
C’est le plus souvent l’œuvre de crétins, d’idiots,
d’imbéciles, d’abrutis, de vandales, mais surtout d’ignorants
de ce qu’est l’agriculture et la science. Dans le même sac, si
je puis dire, je mets aussi les soi disant faucheurs volontaires, qui hélas, bénéficient d el'indulgence des triibinaux. Où va-t-on ?
Un seul exemple (source La
France Agricole), car il y en a tant, et
le blog
a essayé de vous en faire part assez régulièrement,
Le 21 juin 2022, quatre personnes
âgées de 21 à 33 ans ont été interpellées à la suite du
blocage
d’un train de blé dans le Morbihan en mars dernier. Tous sont
«sans antécédent particulier», indique le parquet
de Lorient. Ils ont
été mis en examen, notamment pour entrave à la circulation d’un
train, dépôt d’objet sur la voie ferrée et dégradation d’un
bien d’autrui en réunion.
«Ils ouvraient ensuite des vannes de wagons conteneurs, faisant se
déverser des tonnes de blé sur les voies, avant de prendre la
fuite», d’après la même source. 142 tonnes de blé sur les 1 390
tonnes étaient au final rendues impropres à toute destination. Ils
pensaient intercepter une cargaison de soja ...
Mise à jour du 5 janvier 2023
Le président de la République a estimé qu'«Il ne faut pas céder aux professionnels du malheur et à la
conjuration des esprits tristes». Etonnante cette priorité que de vouloir combattre la conjuration des esprits tristes ...