lundi 20 janvier 2020

La mairie de Paris fait une entorse à sa démarche environnementale et utilise des pesticides de synthèse pour lutter contre les rats. Bienvenue dans le monde réel


L’article d’Alerte Environnement du 16 janvier 2020, Lutte contre les rats : Paris renonce à respecter ses propres arrêtés « zéro phyto » a retenu mon attention, moi qui pensait encore naïvement, il y a peu que Les rats seront-ils des principaux alliés de la mairie de Paris aux prochaine municipales ?

Finalement la raison l’a semble-t-il emporté ou bien l'étendu du problème a-t-il été largement sous-estimé par les édiles de la ville de Paris, dans tous les cas, c'est désormais retour à la case pesticides de synthèse et cela doit se faire dare dare, comme le fait remarquer malicieusement ce tweet, les élections approchent ...
Ce que la Ville de Paris se résigne à décider par obligation d’assainissement à la veille d’élections, elle ne conçoit pas que les agriculteurs soient forcés de le faire pour survivre économiquement et nourrir avec des produits conventionnels sains et d’excellente qualité des dizaine de millions de Français et d’étrangers… Bienvenue dans le monde réel, Madame Hidalgo ! 
Effectivement qu'en est-il à Paris de ces zones de non-traitement, alors que selon le ministère de l'agriculture, Phytosanitaires- Mieux protéger les riverains : un nouveau dispositif à partir du1er janvier 2020 ...

Mais, comme le rappelle Pierre Falgayrac sur son blog
Tant que les sources de nourriture habituelles des rats leur sont toujours accessibles, l’appâtage permanent n’a aucune utilité et génère des phénomènes de résistance.

Mieux vaut alors, dans ces conditions, commencer par s'attaquer à la saleté de la ville de Paris ... c'est pas gagné !

En Belgique on vous demande votre avis sur un essai en champ de maïs OGM. En France, étrange pays, même autorisé, c'est détruit !


Le blog vous avait déjà narré des différences entre la Suisse et la France à propos du glyphosate, des couches pour bébés mais aussi le dioxyde de titane …, mais vraiment, quel vilain pays que ce pays qui ne pense pas comme nous ...

Voici avec cet article dans un autre pays chanceux « Donnez votre avis sur un essai en champ de maïs OGM », qui a une différence de taille avec le notre, il s’agit de la Belgique, qui a la chance de ne pas avoir des gens irrespectueux des pratiques des autres, sectarisme, vous avez dit sectarisme, avec des soit disant faucheurs volontaires ...

Cela me fait penser à une phrase d'un article d’Olivier Babeau paru dans Le Figaro.fr du 31 décembre 2019, « La France est une incroyable bulle ».
Il faut le répéter, le catéchisme progressiste fonctionne exactement comme toutes les formes de fondamentalisme: conviction d’être la seule vraie foi et l’étape finale de l’histoire morale, intolérance absolue envers tout questionnement, violences exercées au nom du bien, promotion d’une vision binaire et manichéenne du monde…

Bref,  Le Service Public Fédéral Santé publique organise du 14 janvier au 13 février 2020 inclus une consultation publique sur une demande d’essai en champ de maïs OGM.
Cet essai en champ s’inscrit dans le cadre de recherches sur la croissance et le développement des plantes de maïs génétiquement modifiées dans une situation normale et de stress.
Dans les plantes de maïs, le facteur de croissance AN3 est surexprimé avec pour conséquence une croissance plus longue, notamment lors de sécheresse, qui donne une biomasse plus importante. Trois lignées génétiquement modifiées seront testées avec pour différence la position du gène AN3 dans le matériel génétique des plantes.
Partant d’une demande du ‘Vlaams Instituut voor Biotechnologie’ (VIB), le but de cette étude est de contribuer aux connaissances sur le développement de plantes présentant une plus grande certitude de récolte et un meilleur rendement.
L’essai sera mené à Wetteren (en Flandre orientale), pour une période de trois années. Afin de limiter les risques potentiels de dissémination dans l’environnement, les fleurs mâles seront enlevées avant de pouvoir produire du pollen et des mesures de gestion complémentaires sont prévues.
En tant que citoyen, vous pouvez vous prononcer sur cette demande d’essai en champ. A chaque demande d’utilisation d'organismes génétiquement modifiés, l’autorité organise une consultation du public pendant 30 jours (conformément à l'arrêté royal du 21 février 2005 réglementant la dissémination volontaire dans l'environnement ainsi que la mise sur le marché d'organismes génétiquement modifiés ou de produits en contenant). Vous avez accès aux diverses données du dossier de demande, ainsi qu’à un formulaire en ligne (.html) pour envoyer des commentaires ou poser des questions sur ce dossier.
La consultation du public durera jusqu’au 13 février 2020

Comme chacun le sait au pays des droits de l’homme, même quand c’est autorisé, c’est détruit ...

Dans ce contexte et pour revenir chez nous, on lira cet article du 18 janvier 2020 d'Alerte Environnement
La Conf’ part à la chasse aux OGM sauf chez Biocoop (qui vend des chips OGM en soutien aux faucheurs…).

Mise à jour du 24 janvier 2020. On lira chez seppi, Janvier, le mois de la biotechnologie…
Oups ! Aux États-Unis d'Amérique, pas en France, ni dans l'Union Européenne

Cellules persistantes de Salmonella sur du poulet transformé


Il s’agit d’une « Evaluation des facteurs de risque associés à contamination par Salmonella spp. de carcasses après réfrigération et des produits de transformation secondaire dans une usine de volailles », juillet 2019, Université de Clemson, Kay Cooksey.

La prévalence de Salmonella dans la volaille et les produits de volaille est une source de préoccupation pour l'industrie avicole, les consommateurs et les organismes chargés de la réglementation. La plupart des consommateurs achètent leurs volailles en morceaux (cuisses, pilons, ailes, etc.) et non en carcasses entières. Il a été démontré que le taux de contamination par Salmonella est plus élevé dans certaines parties que dans les carcasses entières.

Le but de ce projet était d'évaluer les parties de volaille (morceaux découpés) provenant de la deuxième unité de transformation pour voir si ce produit a augmenté la prévalence de Salmonella par rapport aux carcasses de volaille entières transformées dans la même usine.

Le but principal de cette étude était d'évaluer les profils de contamination potentiels et de suivre l'origine de Salmonella sur les deuxièmes parties de volaille transformées (découpées).

Le projet avait les trois objectifs suivants :
1.) Identifier les facteurs de risque conduisant à la contamination par Salmonella dans les carcasses et les morceaux de volaille entiers après réfrigération ;
2.) Identifier les zones ou les étapes à haut risque au cours de la transformation qui favorisent la dissémination de Salmonella sur les morceaux de poulet découpés lors de la deuxième transformation unitaire;
3.) Utilisez les résultats pour créer un modèle de prévision de la contamination croisée lors de la deuxième transformation unitaire.

Les données recueillies ont montré que les profils de contamination sont différents sur les morceaux de poulet recouverts de peau et sur les morceaux de poulet sans peau. Les résultats suggèrent que les morceaux de poulet recouverts de peau favorisent la présence et la survie de Salmonella spp., en particulier à des concentrations sub-optimales de désinfectant. Cela permet une possibilité accrue de contamination croisée. Les évaluations des souches collectées suggèrent la présence de ‘cellules persistantes’ ou de souches de Salmonella fortement associées à des échantillons environnementaux qui survivent au processus d'assainissement et sont présentes sur l'équipement pendant une période prolongée.

Les morceaux de volaille résultant de la deuxième transformation contenaient plus de Salmonella que les carcasses entrantes, mais la source semblait être l'équipement de transformation. Les résultats indiquent que les profils et isolats de Salmonella prédominants sont associés de manière significative aux souches persistantes sur la chaîne de transformation.

La solution semble résider dans des plans d'échantillonnage environnementaux rigoureux et des actions de suivi appropriées qui peuvent éliminer les souches persistantes. Lorsqu'un traitement antimicrobien tel que du chlore est appliqué, la concentration de chlore et le temps de contact avec la carcasse de volaille sont des facteurs importants pour éliminer Salmonella sur les carcasses et les parties.

dimanche 19 janvier 2020

Des experts évaluent le potentiel du séquençage du génome complet pour la sécurité des aliments


« Des experts évaluent le potentiel du séquençage du génome complet pour la sécurité des aliments », source Food Safety News.

Selon un panel de l'EFSA, le séquençage du génome complet offre de nouvelles possibilités pour la détection et l'investigation des foyers épidémiques de cas de maladies infectieuses d'origine alimentaire, l'attribution de la source et l'identification des dangers.

L'avis scientifique du groupe d'experts sur les risques biologiques couvre l'utilisation du séquençage du génome complet (WGS) et de la métagénomique pour l'investigation des foyers épidémiques de cas, l'attribution de la source et l'évaluation des risques des pathogènes d'origine alimentaire. Les analyses coûts/bénéfices et les recommandations techniques sur l'utilisation du WGS et de la métagénomique n'ont pas été examinées.

Un certain nombre de recommandations ont été formulées par le panel de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), telles que des paramètres de normalisation et de contrôle de la qualité devraient être convenus au niveau international et validés pour prouver que les méthodes sont répétables, reproductibles et exactes.

Le panel a également conclu qu'une attention devrait être accordée au renforcement des capacités pour appliquer le WGS et la métagénomique dans les laboratoires européens et dans le monde entier afin d'aider à investiguer sur les épidémies transfrontalières et à développer des évaluations internationales standardisées des risques des micro-organismes d'origine alimentaire.

Relier les aliments aux infections
Une capacité accrue à associer des souches cliniques à des produits alimentaires contaminés permet aux patients d'être reliés à une épidémie, même lorsque différents aliments et zones géographiques sont impliqués ou qu'il s'agit d'infections historiques.

Il n'est pas prudent de définir des seuils absolus de différences de nucléotides pour l'inclusion et l'exclusion des isolats dans une épidémie, et des informations épidémiologiques devraient toujours être utilisées pour définir les épidémies, selon l'avis.

L'EFSA et l'ECDC ont déjà été invités par la Commission européenne à évaluer les plates-formes possibles pour la création et le fonctionnement d'une base de données pour collecter et analyser les données WGS pour Listeria monocytogenes, Salmonella et E. coli.

Le pouvoir discriminant du WGS pour la caractérisation des pathogènes est supérieur à celui des méthodes de typage moléculaire telles que l'électrophorèse en champ pulsé (PFGE) ou la MLVA.

Le polymorphisme mononucléotidique (SNP) et le typage de séquence multilocus (MLST) sont deux approches utilisées pour analyser les données WGS pour la détection des cas groupés ou clusters et l'investigation des épidémies, mais elles ne sont pas directement comparables.

Les résultats des approches basées sur SNP ne sont pas non plus directement comparables entre les laboratoires en raison du nombre de séquences incluses pour l'analyse, des paramètres de qualité utilisés par l'outil, du niveau élevé de discrimination et de la sélection du génome de référence.

MLST est appelée l'approche gène par gène et considère principalement les variations génétiques dans le core genome MLST (cgMLST) ou le génome complet MLST (wgMLST). Il existe des problèmes d'interopérabilité liés à l'utilisation de différents schémas et l'effet de différentes étapes analytiques sur la précision et la reproductibilité des profils alléliques n'est pas clair.

Utiliser la métagénomique
La métagénomique a le potentiel de détecter et de caractériser des micro-organismes non cultivables, difficiles à cultiver ou à croissance lente. L'utilisation pour l'investigation sur les foyéers épidémiques de cas est encore à un stade expérimental.

L'impact sur la future évaluation des risques des pathogènes d'origine alimentaire dépendra de la capacité à surmonter des contraintes telles que le manque de méthodes harmonisées, la faible sensibilité dans la détection de certains taxons dans l'échantillon et les limites liées à la spécificité des pathogènes cibles ou des communautés bactériennes. Les résultats dépendent du choix des flux de travail en laboratoire comme les protocoles d'extraction d'acides nucléiques et les stratégies de préparation des bibliothèques et du choix des pipelines bioinformatiques.

La shotgun métagénomique pourrait fournir des informations sur les déterminants génétiques hébergés par des bactéries pathogènes, ce qui en ferait une technique plus informative pour l'évaluation des risques.

Au cours de la période de transition de la mise en œuvre du WGS, il pourrait y avoir des difficultés dans l'échange de données. Selon l'avis, les différences dans les outils bioinformatiques, les bases de données utilisées et la nomenclature appliquée affecteront la comparabilité des résultats.

Normalisation et comparabilité
Les experts ont recommandé que les organisations internationales de normalisation fournissent des directives couvrant l'ensemble du processus, depuis l'extraction de l'ADN jusqu'au résultat final. Il est nécessaire de normaliser l'analyse des données WGS dans le but de développer un schéma universel de nomenclatures de souches et de bases de données partagées pour télécharger et comparer les séquences.

L'extraction de l'ADN, la préparation de bibliothèque et le séquençage par WGS fait partie de la norme ISO/CD 23418 en cours de développement. Cependant, la transparence sur les approches bioinformatiques, les séquences de référence et les développements logiciels pour l'analyse des données WGS est également requise.

Une analyse des forces, des faiblesses, des opportunités, des menaces sur l'utilisation du WGS et de la métagénomique pour le sérotypage de E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) et de Salmonella a été effectuée.

Pour les STEC, les isolats non typables à l'aide du sérotypage classique et ceux présentant des réactions croisées non résolvables peuvent être attribués à un sérotype dérivé du génome à l'aide des données WGS. Le sérotypage WGS évite les problèmes de production et de contrôle de qualité des antisérums à forte intensité de ressources nécessitant des ressources et une expertise spécialisées.

Cependant, différents outils/bases de données et pipelines locaux sont utilisés pour prédire les sérotypes de Salmonella et de STEC et peuvent conduire à des résultats non comparables. Le WGS offre également une détermination génotypique du sérotype des STEC mais les gènes de virulence peuvent ne pas être exprimés.

Un financement limité pourrait entraver le développement, la gestion et la mise à jour des outils et des bases de données Internet pour l'analyse des données de séquençage. Une phase de transition des révisions du schéma White–Kauffmann–Le Minor pour Salmonella à adapter au WGS est attendue. Selon l'avis, cela pourrait nuire à la comparabilité des données de sérotypage échangées en raison de l'utilisation de différentes approches.

Entre-temps, l'EFSA a ouvert une période de consultation publique sur les recommandations à l'intention des demandeurs concernant l'analyse de la séquence du génome complet des micro-organismes ajoutés aux denrées alimentaires et aux aliments pour animaux.

L’utilisation de micro-organismes, tels que des bactéries, dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux doit être autorisée, sur la base de l’évaluation des risques de l’EFSA. Dans certains domaines, l'utilisation des données basées sur le WGS est une exigence pour l'évaluation des risques et les parties doivent utiliser cet outil pour préparer les demandes. La date limite pour soumettre des commentaires est le 28 février 2020.



Zoom sur les bactériophages prometteurs cachés au sein du microbiote, selon l'Inrae

Zoom sur les bactériophages prometteurs cachés au sein du microbiote, source communiqué de l’Inrae du 17 janvier 2020.

La composition du microbiote intestinal et le rôle de chacun des organismes impliqués sont encore peu connus. On sait que le microbiote est composé d’une grande quantité de bactéries de centaines d’espèces différentes, chacune jouant un rôle primordial sur le bon fonctionnement du tractus digestif et sur notre santé. D’autres protagonistes microbiens comme les champignons, les virus humain et bactériens (bactériophages) y sont retrouvés mais sont moins connus.

C’est pourquoi les chercheurs s’intéressent aux interactions entre chacun des acteurs, notamment entre les bactéries et les bactériophages. En 2015, une étude pionnière du virome du microbiote de patients atteints de la maladie de Crohn avait montré que ces derniers possèdent des bactériophages beaucoup plus divers que les sujets sains, suggérant un rôle de ces bactériophages dans la stabilité du microbiote. On connait deux classes de bactériophages, les tempérés et les virulents. Les bactériophages tempérés ne tuent pas systématiquement la bactérie. Au lieu de s’y multiplier, ils peuvent s’y établir silencieusement et attendre le moment propice pour ressortir en tuant la bactérie et se disséminer. Les bactériophages virulents, quant à eux, se multiplient et tuent la bactérie directement pour se disséminer.

Des chercheurs d’INRAE se sont intéressés aux capacités infectieuses de ces deux classes de bactériophages sur les bactéries du tube digestif. Pour la première fois, ils ont isolé, cultivé et analysé des bactériophages à partir d’échantillons de fèces d’un groupe de 650 enfants. Ils ont ainsi extrait 150 bactériophages capables d’infecter Escherichia coli, une espèce abondante du tractus intestinal chez les enfants. En cultivant et séquençant ces bactériophages, ils ont repéré chaque catégorie et montré que les bactériophages tempérés sont plus fréquents que les bactériophages virulents. Par la suite, ils se sont servis de ces 150 bactériophages différents pour infecter 75 souches d’Escherichia coli isolées des mêmes échantillons. Bien qu’ils soient retrouvés plus fréquemment, les phages tempérés n’infectent pratiquement pas les bactéries, contrairement aux bactériophages virulents qui sont très infectieux et plus rares. Enfin, ils ont comparé ces phages virulents à ceux disponibles dans la collection d’Hérelle2, et montré là encore qu’ils étaient plus infectieux.

Ces bactériophages virulents particulièrement infectieux, isolés directement à partir du corps humain, ouvrent des perspectives en phagothérapie. Des travaux complémentaires seront menés afin de mieux comprendre les mécanismes permettant à ces bactériophages d’être aussi infectieux. En parallèle, des tests complémentaires seront effectués en vue de les utiliser pour éradiquer E. coli en cas d’impasse thérapeutique.

L’article a été publié dans Nature.

NB : E. coli semble être pris ici comme référence de bactéries pathogènes et non pas comme bactéries commensales du tube digestif. En effet, selon l’Anses,
La bactérie Escherichia coli (E. coli) est naturellement présente parmi la microflore digestive de l’Homme et des animaux à sang chaud. Certaines souches d’E. coli sont pathogènes parmi lesquelles les E. coli entérohémorragiques ou EHEC.

samedi 18 janvier 2020

Allergie grave et complément alimentaire naturel


Dans le cadre de son dispositif de nutrivigilance créé en 2009, l’Anses a reçu un signalement d’effet indésirable sévère [(sévérité de niveau 3 avec menace du pronostic vital ; l’échelle de sévérité de Nutrivigilance va du niveau 1 (sévérité faible) au niveau 4 (décès). )] susceptible d’être lié à la consommation du complément alimentaire Passiflore Nat&Form® commercialisé par la société Nat&Form (Atlantic Nature). Ce cas, enregistré dans la base de données de nutrivigilance sous le numéro 2019-245, a été jugé d’imputabilité très vraisemblable. Etant donné la sévérité de l’effet indésirable rapporté (anaphylaxie), l’Anses a estimé nécessaire de porter ce cas à la connaissance du grand public et des professionnels de santé sur les risques de consommation de passiflore, dans un but d’amélioration de la sécurité sanitaire du consommateur.
L’imputabilité du complément alimentaire dans la survenue de l’anaphylaxie a été analysée en appliquant la méthode définie dans l’avis révisé de l’Anses du 10 juillet 2019 relatif à l’actualisation de la méthode d’imputabilité des signalements d’effets indésirables de nutrivigilance (Anses 2019). Elle a été fixée par le groupe de travail « Nutrivigilance ».

Conclusion du groupe de travail Nutrivigilance et du comité d’experts spécialisé Nutrition humaine
L’Anses a reçu un signalement d’anaphylaxie présentant une sévérité de niveau 3 avec menace du pronostic vital. Cet effet indésirable est très vraisemblablement imputable à la passiflore du complément alimentaire Passiflore Nat&Form® .

Un cas d’allergie à la passiflore par voie respiratoire a été rapporté. En revanche, à ce jour, aucune publication scientifique relatant une allergie ou une anaphylaxie à la passiflore par voie orale n’a été retrouvée.

Le GT et le CES recommandent aux déclarants d’effets indésirables allergiques de les documenter par des tests allergologiques adaptés.

En conclusion, l’Anses recommande :
L’Agence souligne que les compléments alimentaires, à l’instar des aliments courants, peuvent contenir des allergènes sous forme d’ingrédient ou de contaminant.
De manière générale, l’Agence conseille aux consommateurs : 
  • de signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la consommation d’un complément alimentaire ;
  • de respecter les conditions d’emploi fixées par le fabricant ;
  • d’éviter des prises multiples, prolongées ou répétées au cours de l’année de compléments alimentaires sans avoir pris conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, diététicien…) ;
  • d’être très vigilant vis-à-vis des allégations abusives ;
  • d’être très vigilant quant à l’achat de produits vendus dans les circuits non traditionnels (internet, salles de sport…) et sans conseil individualisé.
L’Agence rappelle aux professionnels de santé l’importance de leur implication en tant que déclarants pour transmettre des cas d’effets indésirables qu’ils suspecteraient d’être liés à la consommation de compléments alimentaires et les invite à les déclarer au dispositif de nutrivigilance.
En ce qui concerne la déclaration d’effets indésirables allergiques, l’Agence recommande aux professionnels de santé de documenter les cas par des tests allergologiques adaptés.

Des phages pour maîtriser la contamination par Salmonella dans des produits frais


Selon cette étude, « Le traitement de produits frais avec un cocktail de bactériophages ciblant Salmonella est compatible avec le chlore ou l'acide peracétique et préserve de manière plus cohérente la communauté microbienne des produits ».

Résumé
Les régimes riches en aliments peu transformés sont associés à de nombreux avantages pour la santé, en partie en raison de leur microbiote naturel diversifié.

Cependant, les antimicrobiens, tels que le chlore et l'acide peracétique (AP), qui sont utilisés pour répondre aux problèmes de sécurité des aliments peuvent endommager la microflore naturelle des produits frais.

Les bactériophages constituent une approche prometteuse pour cibler les bactéries pathogènes dans les aliments sans affecter le microbiote alimentaire normal. Dans cette étude, nous avons observé que le traitement combinatoire des antimicrobiens conventionnels (PA et chlore) et des bactériophages, en particulier la préparation ciblant Salmonella, SalmoFresh, conservait l'efficacité bactéricide des interventions individuelles et, dans certains cas, atteignait une efficacité considérablement accrue.

De plus, les microbiomes bactériens des produits frais et bio de l’exploitation agricole ont été moins affectés après traitement par des phages que par le PA et le chlore.
Enfin, notre étude a révélé que les taux de résistance à SalmoFresh étaient relativement mineurs et non affectés par les contraintes introduites après les lavages chimiques et/ou le traitement par des bactériophages.

Des difficultés rencontrées dans l'utilisation d'un thermomètre alimentaire, selon une étude


« L’influence de l’emploi du temps, des facteurs de risque et de l’occupation sur l’utilisation d'un thermomètre alimentaire par des préparateurs de repas », source Food Production Trends.

Cette étude utilise le module 2014-2016 sur l'alimentation et la santé de l'American Time Use Survey pour examiner les facteurs associés à l'utilisation du thermomètre par des préparateurs de repas à domicile.

Elle examine également la relation entre l'emploi par des préparateurs de repas dans la restauration commerciale et l'utilisation de thermomètres à domicile.

Dans l'ensemble, 14% des préparateurs de repas à domicile utilisent un thermomètre alimentaire pendant une semaine typique lorsqu'ils préparent des repas qui nécessitent une vérification de la température.

Les estimations de la régression logarithmique indiquent que les préparateurs de repas masculins utilisent davantage les thermomètres que les femmes, les préparateurs mariés utilisent davantage les thermomètres que les préparateurs de repas non mariés à la maison, les jeunes adultes (de 18 à 34 ans) utilisent des thermomètres plus que les adultes plus âgés, les préparateurs de repas non hispaniques utilisent des thermomètres plus que les préparateurs de repas hispaniques, et les préparateurs de repas qui consacrent plus de 2 heures à la préparation quotidienne des aliments utilisent plus de thermomètres que ceux qui consacrent moins de temps à la préparation des aliments et les préparateurs de repas dans les grands ménages sont plus susceptibles d'utiliser des thermomètres alimentaires que ceux des petits ménages et les préparateurs de repas qui se jugeaient en mauvaise santé physique étaient moins susceptibles que les autres d'utiliser un thermomètre alimentaire. Enfin, l'utilisation du thermomètre était plus élevée chez les préparateurs de repas travaillant dans restauration commerciale que pour les autres, bien que plus des trois quarts de ces employés de la restauration commerciale n'aient pas utilisé de thermomètre pour préparer certains repas nécessitant une vérification de la température.

Les auteurs notent,

Bien que cette étude ait révélé qu’en restauration commerciale, les employés de la préparation et du service, par rapport à tous les autres répondants au sondage, étaient 12 points de pourcentage plus susceptibles d'utiliser des thermomètres pour aliments à la maison lors de la préparation de repas nécessitant une vérification de la température, le taux moyen d'utilisation n'était toujours que de 24% pour ceux travaillant à la préparation et au service en restauration commerciale. Cela laisse encore plus des trois quarts des employés de la restauration commerciale qui n'utilisent pas de thermomètre lorsqu'ils préparent des repas à domicile qui nécessitent une vérification de la température.

Pour les futures politiques, les faibles taux d'utilisation du thermomètre peuvent indiquer que la communauté de la santé publique n'a pas fait suffisamment pour convaincre les préparateurs de repas que la vérification de la température en vaut la peine.

Cela admet au moins trois possibilités qui pourraient être résolues par d'autres études sur les facteurs qui influencent le comportement en matière de sécurité sanitaire des aliments. Les préparateurs de repas peuvent ne pas être convaincus que la vérification de la température les aiderait à éviter les maladies d'origine alimentaire; ils peuvent ne pas être conscients des conséquences néfastes des maladies d'origine alimentaire, ou la facilité d'éviter certaines maladies d'origine alimentaire peut ne pas être comprise. Les résultats de cette étude, selon lesquels les différences d'utilisation du thermomètre étaient liées au sexe, à l'état matrimonial, à l'âge et à l'origine ethnique, pourraient aider dans les futurs efforts de sensibilisation.a

De la contamination microbienne des chariots et des paniers de supermarchés


« De la contamination microbienne des chariots et des paniers de supermarchés à l'ouest du Texas, en 2020 », source article paru dans Food Protection Trends.

Résumé
L'objectif de cette étude était d'identifier les facteurs de risque pour la sécurité sanitaire des aliments associés aux chariots de supermarchés (grilles et poignées) et aux paniers.
Les micro-organismes indicateurs évalués étaient ceux détectés étaient le nombrement des aérobies sur boîtes (APC), les levures et moisissures (YM), les entérobactéries (EB). Listeria de l’environnement (EL), les coliformes (CF) et E. coli (EC). De plus, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, Escherichia coli O157 et Salmonella sp. ont été recherchés. Les grilles des chariots ou caddies (n = 36) avaient 2,7 x 102 UFC/cm2. Les poignées du chariot (n = 36) avaient 2,7 x 106 de CF et 5,2 UFC/cm2 de YM. Le fond des paniers à main (n = 25) avait 3,5 x 105 UFC/cm2 de CF et 5,07 UFC/cm2 de EC. S. aureus a été retrouvé sur 96% des paniers, 50% des poignées des chariots (18 échantillons sur 36) et 42% des grilles des chariots. E. coli O157 a été identifié sur 17% des paniers, 3% sur les grilles de chariot et 3% sur les poignées. Salmonella sp. a été détecté sur 16% des paniers et 8% des grilles de chariot. L. monocytogenes a été détecté sur 17% des fonds de paniers portables mais sur aucun des autres échantillons. 

Ces résultats suggèrent la nécessité de mettre en œuvre des programmes de nettoyage-désinfection afin de nettoyer régulièrement les chariots et les paniers, ainsi que pour l'éducation des consommateurs.

Dans la conclusion, les auteurs notent,

Les résultats de cette étude démontrent la présence d’une contamination microbienne et de pathogènes d'origine alimentaire sur des chariots ou caddies et la surface inférieure des paniers à main. Ceci peut suggérer un risque pour la santé publique associé aux supermarchés, si des aliments entrent en contact direct avec ces surfaces. Le fait que tous les pathogènes d'origine alimentaire analysés aient été retrouvés sur des échantillons de l’étude devrait être la preuve que les autorités de santé publique et les magasins privés de distribution doivent répondre à la situation et prendre des mesures ciblées pour réduire ce problème.

La charge microbienne élevée des Enterobacteriaceae et des coliformes (concentrations jusqu'à 6 log UFC/cm2) ont également besoin d’être approfondis. Les fruits et légumes sont souvent placés sur des chariots et dans des paniers à main sans protection; de même, la viande et les autres denrées alimentaires peuvent être dans un emballage mal fermé au rayon des viandes ou des jus de viande préemballés peuvent s'égoutter et contaminer les surfaces. Bien que cette étude ne corrèle pas ses résultats avec des maladies d'origine alimentaire, la menace doit être reconnue.

Comme les surfaces en contact avec les aliments sont contrôlées dans les magasins de distribution, les chariots et les paniers doivent être inclus dans leur programmes réguliers et obligatoires de nettoyage et de désinfection. Les magasins de distribution alimentaires pourraient également encourager les clients à utiliser des lingettes désinfectantes pour nettoyer leurs mains et les poignées avant et pendant les courses, d’utiliser des sachets pour envelopper les fruits, les légumes et surtout la viande et la volaille afin de fournir une barrière de protection supplémentaire.