vendredi 3 avril 2020

Le confinement de Wuhan a entraîné une réduction spectaculaire de la propagation mondiale du coronavirus, selon des chercheurs


Le confinement de Wuhan a entraîné une réduction spectaculaire de la propagation mondiale du coronavirus, selon des chercheurs, source SCMP du 3 avril 2020

Le confinement, ça marche !
  • Selon une étude, d'autres pays ont enregistré une augmentation marquée des cas importés d'autres parties de la Chine continentale dans les semaines suivant l'entrée en vigueur des limites de voyage.
  • Des restrictions ont également retardé l'arrivée de l'agent pathogène dans d'autres villes chinoises de près de trois jours, selon une autre étude.
« Un investigation sur les mesures de contrôle de la transmission au cours des 50 premiers jours de l'épidémie de COVID-19 en Chine », source article de Huaiyu Tian et al. Science.

Résumé
En réponse à une épidémie d'un nouveau coronavirus (agent du COVID-19) en décembre 2019, la Chine a interdit les voyages à destination et en provenance de la ville de Wuhan le 23 janvier et a mis en œuvre une réponse d'urgence nationale.

Nous avons étudié la propagation et le contrôle du COVID-19 à l'aide d'un ensemble de données unique comprenant des rapports de cas, des mouvements humains et des interventions de santé publique.

L'arrêt de Wuhan a été associé à l'arrivée retardée du COVID-19 dans d'autres villes de 2,91 jours (IC à 95% : 2,54-3,29). Les villes qui ont mis en œuvre des mesures de contrôle préventivement ont signalé moins de cas, en moyenne, au cours de la première semaine de leur flambée (13,0 ; 7,1-18,8) par rapport aux villes qui ont commencé à contrôler plus tard (20,6 ; 14,5-26,8). La suspension des transports publics intra-urbains, la fermeture des lieux de divertissement et l'interdiction des rassemblements publics ont été associées à une réduction de l'incidence des cas. La réponse d'urgence nationale semble avoir retardé la croissance et limité l'ampleur de l'épidémie de COVID-19 en Chine, évitant des centaines de milliers de cas d'ici le 19 février (jour 50).

Les auteurs rapportent,

Nous n'avons pas pu investiguer sur l'impact de tous les éléments de la réponse d'urgence nationale, car beaucoup ont été introduits simultanément à travers la Chine.

Cependant, cette analyse montre que la suspension des transports publics intra-urbains, la fermeture des lieux de divertissement et l'interdiction des rassemblements publics, qui ont été introduites à différents moments et à différents endroits, étaient associées à la maîtrise globale de l'épidémie. Cependant, d'autres facteurs ont probablement contribué au contrôle, en particulier l'isolement des patients suspectés et confirmés et leurs contacts, et il n'est pas encore clair quelles parties de la réponse d'urgence nationale étaient les plus efficaces.

Nous n'avons trouvé aucune preuve de l'interdiction de voyager entre les villes ou les provinces, ce qui a réduit le nombre de cas de COVID-19 en dehors de Wuhan et du Hubei, peut-être parce que de telles interdictions de voyager ont été mises en œuvre en réponse à l'arrivée du COVID-19, plutôt qu'en prévision de celle-ci.

Cette étude a tiré des conclusions, non pas issues d'expériences contrôlées, mais d'analyses statistiques et mathématiques de la variation temporelle et spatiale des rapports de cas, de la mobilité humaine et des mesures de contrôle de la transmission.

Avec cette mise en garde, les mesures de contrôle étaient fortement associées à l'endiguement du COVID-19, évitant potentiellement des centaines de milliers de cas au 19 février, jour 50 de l'épidémie. La question de savoir si les moyens et les résultats du contrôle peuvent être reproduits en dehors de la Chine, et lesquelles des interventions sont les plus efficaces, fait actuellement l'objet d'une investigation approfondie alors que le virus continue de se propager dans le monde entier.
« L'effet des restrictions de voyage sur la propagation de la nouvelle épidémie de coronavirus (COVID-19) en 2019 », source article de Matteo Chinazzi et al. dans Science.

Résumé
Motivés par la propagation rapide du COVID-19 en Chine continentale, nous utilisons un modèle mondial de transmission des maladies de la métapopulation globale pour projeter l'impact des limitations de voyage sur la propagation nationale et internationale de l'épidémie. Le modèle est calibré sur la base des cas signalés au niveau international et montre qu'au début de l'interdiction de voyager depuis Wuhan le 23 janvier 2020, la plupart des villes chinoises avaient déjà reçu de nombreux voyageurs infectés.

La quarantaine de voyage de Wuhan n'a retardé la progression globale de l'épidémie que de 3 à 5 jours en Chine continentale, mais a eu un effet plus marqué à l'échelle internationale, où les importations de cas ont été réduites de près de 80% jusqu'à la mi-février.

Les résultats de la modélisation indiquent également que des restrictions de voyage de 90% à destination et en provenance de la Chine continentale n'affectent que modestement la trajectoire de l'épidémie, à moins qu'elles ne soient combinées à une réduction de 50% ou plus de la transmission dans la communauté.

Les auteurs rapportent,

L'analyse de l'épidémie du COVID-19 et l'évaluation de la modélisation des effets des limitations de voyage pourraient être déterminantes pour les agences nationales et internationales pour la planification des interventions de santé publique. Nous montrons qu'au 23 janvier 2020, l'épidémie s'était déjà propagée à d'autres villes de Chine continentale.

La quarantaine de voyage autour de Wuhan n'a que légèrement retardé la propagation de l'épidémie dans d'autres régions de la Chine continentale.

Ceci est en accord avec des études distinctes sur la diffusion du virus SARS-CoV-2 en Chine continentale. Le modèle indique que, bien que l'interdiction de voyager à Wuhan ait initialement été efficace pour réduire les importations internationales de cas, le nombre de cas observés en dehors de la Chine continentale reprendra sa croissance après 2-3 semaines à partir de cas originaires d'ailleurs.

De plus, l'étude de modélisation montre que des limitations de voyage supplémentaires jusqu'à 90% du trafic ont un effet modeste à moins d'être associées à des interventions de santé publique et à des changements de comportement qui permettent de réduire considérablement la transmissibilité de la maladie.

Le modèle indique également que même en présence des fortes restrictions de voyage en vigueur depuis et vers la Chine continentale depuis le 23 janvier 2020, un grand nombre de personnes exposées au SRAS-CoV-2 a voyagé à l'étranger sans être détectées. À l'avenir, nous nous attendons à ce que les restrictions de voyage dans les zones touchées par le COVID-19 aient des effets modestes et que les interventions de réduction de la transmission apportent le plus grand avantage pour atténuer l'épidémie.

Les résultats fournissent des données avec des utilisations potentielles pour la définition de systèmes de confinement optimisés et de politiques d'atténuation qui incluent la dimension locale et internationale de l'épidémie de COVID-19.

Pendant l'épidémie de COVID-19, au secours, les marchands de peurs reviennent !


Dans un article récent, j’avais indiqué « Pendant l'épidémie de COVID-19, au secours, l'agribashing revient ! », mais voici aussi, via deux tribunes publiées dans Libération, que les ‘marchands de peurs’ sont aussi présents ...
L’après-confinement doit s’opérer intelligemment en tenant compte de la résilience des territoires: fertilité des sols, respect de la biodiversité, exclusion des intrants chimiques... à l’exemple de l’agriculture biologique.

On a oublié le sulfate de cuivre comme pesticides, comme intrant chimique, dans le bio, mais, ça alors, comment vont-ils faire dans le bio ?

On apprendra par cette tribune que des signataires de cette tribune sont des 'paysans bio', moi qui pensait, sans doute à tort, qu’être paysan tout cours était à lui tout seul un beau métier ...
Historiquement, les grandes tragédies telles que la pandémie actuelle ont souvent apporté des changements importants. Alors des scientifiques cherchent à comprendre, la consommation d’animaux semble bien être en cause.

Vous lirez cela tranquillement, mais, là on rentre dans une tribune ‘matraquage’ avec un amalgame pseudo-scientifique ayant comme corollaire la consommation d’animaux.

Mais les signataires qui osent tout, se comparent à Semmelweis et vous incitent à changer de « trajectoire », parce que comme Semmelweis, ils sont persuadés d'avoir raison, mais finiront-ils comme Semmelweis, l'article ne le dit pas, dommage ...

Le meilleur vient sans doute de cette aimable invitation à changer d’alimentation, « Devant les innovations alimentaires, laits végétaux et autres steaks végétaux, qui nous permettraient de conserver nos habitudes culinaires et gustatives, nous faisons la fine bouche et imaginons toutes sortes de raisons de poursuivre sur notre lancée sans rien changer. »

Ben oui, pourquoi bouder, mais sans faire la fine bouche, je préfère une bonne entrecôte à un steak végétarien aux multiples composés ...

Complément du 4 avril 2020. Le blog Alerte Environnement rapporte cette image ci-dessous que je partage sans modération ...

La première étape consiste à réaliser qu’au-delà du phénomène d’agribashing, désormais reconnu de façon presque unanime, l’agriculture subit une véritable guerre de sape, qui vise à détruire notre modèle agricole. Et s’il est indispensable de construire un dialogue avec les consommateurs, il reste tout aussi nécessaire de neutraliser ces attaques répétées.
Ensuite, comme le révèle la crise du coronavirus, qui touche désormais le monde entier, le rôle incontournable de notre production alimentaire doit être pris au sérieux. Le président Emmanuel Macron a eu parfaitement raison de marteler, lors de son discours à la nation du 12 mars, que « déléguer notre alimentation est une folie ! ». L’indépendance de la France et de l’Europe exige que l’agriculture soit à nouveau considérée comme un secteur hautement stratégique, dont l’objectif est de nourrir tous les Français, et tous les Européens. Il s’agit donc, pour l’État comme pour les acteurs du monde agricole, de définir une véritable stratégie pour remettre du dynamisme dans nos filières, et pour laisser s’exprimer leurs potentiels. Dans le but, d’abord, de reconquérir les marchés français abandonnés au profit des importations, faute de compétitivité. Mais aussi pour consolider et promouvoir nos filières qui exportent.

COVID-19 : Confinement et propagation avant l'apparition de symptômes, selon une étude


« La propagation avant l'apparition des symptômes peut compliquer le confinement du COVID-19 », source article de Mary Van Beusekom dans CIDRAP News du 2 avril 2020.

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Lors d'une recherche de traçage (ou tracking) de contacts comme mesure de confinement du COVID-19, les responsables de la santé publique devraient inclure des personnes avec lesquelles la personne infectée a été en contact avant que cette personne ne présente des symptômes, selon une étude publiée le 1er avril 2020 dans Morbidity and Mortality Weekly Report.

L'étude ajoute à l'évidence croissante de ce type de propagation et souligne la difficulté d'identifier et d'isoler les personnes infectées. En reconnaissance des résultats de cette étude et d'autres, les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis ont récemment révisé leurs recommandations de santé publique pour gérer la pandémie de coronavirus afin de reconnaître que même les personnes qui semblent en bonne santé peuvent propager la maladie.

Transmission 1 à 3 jours avant les symptômes
Les chercheurs ont examiné les données cliniques et épidémiologiques de tous les 243 cas de coronavirus à Singapour du 23 janvier au 26 mars pour détecter la propagation présymptomatique. Ils ont identifié sept cas groupés de COVID-19 de deux à cinq patients chacun qui impliquaient probablement une transmission présymptomatique; 10 des 157 cas acquis localement (6,4%) faisaient partie des cas groupés.

Les enquêteurs ont déterminé la transmission présymptomatique en utilisant les dates d'exposition et de début des symptômes dans les cas où il n'y avait aucune preuve que le patient secondaire avait été exposé à quelqu'un d'autre diagnostiqué comme ayant le COVID-19.

Les enquêteurs ont pu déterminer la date d'exposition au virus dans quatre cas groupés, au cours desquelles la transmission s'est produite de 1 à 3 jours avant l'apparition des symptômes. Le moment exact de la transmission n'a pas pu être identifié dans les trois autres groupes, car les personnes infectées vivaient ensemble et étaient donc continuellement exposées.

Des cas groupés liées aux voyages et aux rassemblements sociaux
Les groupes d'étude impliquaient des patients âgés de 26 à 63 ans. Dans le premier groupe, deux touristes de Wuhan, en Chine, se sont rendus à Singapour et ont visité une église, où ils l'ont probablement propagée à quatre autres personnes qui ont assisté aux services ce jour-là.

Le deuxième groupe impliquait une femme qui est allée à un dîner, où elle a eu des contacts avec quelqu'un avec un COVID-19 confirmé. Plus tard, elle est allée à un cours de chant, où elle l'a probablement propagé à une autre femme.

Le troisième groupe impliquait une femme qui avait probablement transmis l'infection à son mari, et le quatrième s'est produit chez un homme qui avait voyagé aux Philippines, avait eu un contact avec un patient atteint de pneumonie qui est décédé plus tard, puis l'a vraisemblablement transmis à sa femme lors de son revenir.

Dans le cinquième groupe, un homme qui s'est rendu au Japon, où il était probablement infecté, a propagé l'infection à son colocataire à son retour.

Dans le sixième groupe, une femme qui a été exposée au virus lors d'un cours de chant est allée à l'église, où elle a probablement infecté deux personnes assises une rangée derrière elle.

Le septième groupe concernait un homme qui s'était rendu en Indonésie, où il était probablement infecté par le SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19, et l'a transmis à une femme qu'il a rencontrée à son retour.

Prise en charge de la distance physique
« La possibilité d'une transmission présymptomatique du SRAS-CoV-2 augmente les défis des mesures de confinement du COVID-19, qui reposent sur la détection précoce et l'isolement des personnes symptomatiques », ont écrit les auteurs. « Les responsables de la santé publique qui effectuent la recherche des contacts devraient sérieusement envisager d'inclure une période avant l'apparition des symptômes pour tenir compte de la possibilité de transmission présymptomatique. »

Les résultats corroborent les précédents articles sur la propagation présymptomatique au Japon, Comté de King, Washington et Chine. L'étude chinoise a suggéré ce mode de transmission dans 12,6% des cas en dehors de la province du Hubei.

Les auteurs de la nouvelle étude ont noté que l'ampleur de ce type de propagation dépend de l'étendue et de la durée de la transmissibilité chez les patients présymptomatiques, ce qui n'a pas été déterminé, et ils notent que la transmission présymptomatique a été observée dans d'autres virus respiratoires comme la grippe.

« Ces résultats suggèrent également que pour contrôler la pandémie, il ne suffira peut-être pas que seules les personnes présentant des symptômes limitent leur contact avec les autres car les personnes sans symptômes peuvent transmettre une infection », ont-ils déclaré. « Enfin, ces résultats soulignent l'importance de la distanciation sociale dans la réponse de santé publique à la pandémie de COVID-19, y compris l'évitement des lieux de rassemblement. »

Ils ont ajouté que, bien que la transmission communautaire ait été limitée à Singapour au cours de la période étudiée et que de solides systèmes de surveillance aient été mis en place, des sources inconnues auraient pu lancer les cas groupés. Ils ont dit que leurs résultats pourraient également avoir été affectés par un biais de rappel concernant les dates d'apparition des symptômes et un biais d'intervieweur qui aurait pu conduire à une sous-détection de la maladie asymptomatique.

A propos des mesures strictes de confinement en Italie et ailleurs


Un article du 2 avril 2020 paru dans Eurosurveillance rapporte que « Seules des mesures de quarantaine strictes peuvent enrayer l'épidémie de coronavirus (COVID-19) en Italie en 2020 ».

Je reproduits ci-après la discussion de cet article.
Faible quarantaine à Naples, photo issue de cet article. Voir la vidéo ci-dessous.
Ces résultats ont des implications majeures. Un confinement est conçu pour réduire la propagation au-delà de la zone de confinement et pour prévenir également toute importation ultérieure dans une zone de confinement.

Dans une zone de confinement, toutes les mesures doivent être prises pour freiner la transmission. Nous avons montré que la transmission continuera de se produire à moins que les mesures de quarantaine en ville les plus strictes soient prises dans un cadre de confinement, ce qui signifie une réduction presque complète de toutes les activités en ville.

Nous constatons également que des tailles plus petites de ménage ou des tailles de groupes en quarantaine, sont associées à moins de cas secondaires. Les résultats de notre modèle s'appliquent à toute taille de population dans des petites villes et peuvent être généralisés aux grandes villes compte tenu de la relation linéaire entre la taille de la population et les cas secondaires, en supposant une densité de population similaire. Le COVID-19 se propage par la densités des populations.

Pour les milieux avec des densités de population plus élevées, qui facilitent davantage le mélange au sein de la population, un nombre plus élevé de cas secondaires est attendu. La densité de population dans l'Italie urbaine est de 205,45/km2 par rapport à la province du Hubei, en Chine, où elle est de 2 804/km2.

Nous notons qu'avec une restriction de près de 100% des activités de plein air, toute transmission continuera à se produire au sein des ménages. Dans le cas d'une taille moyenne de ménage de trois personnes, cela signifierait qu'en raison de la transmission au sein du ménage, sept cas secondaires seraient attendus dans une population de 5 000 personnes, ou 70 infections secondaires dans une population de 50 000.

Des mesures de santé publique devraient être mises en place pour tester et isoler immédiatement les personnes infectées.

La quarantaine dans un contexte plus large
Le confinement en Chine avec une restriction des déplacements à l'extérieur imposée par le gouvernement combinée à l'isolement des cas dans des établissements, la recherche rigoureuse des contacts et la mise en quarantaine de tous les contacts, ont eu un impact substantiel sur l'interruption de la chaîne de transmission interhumaine à Wuhan, contenant ainsi efficacement l'épidémie.

Alors que l'épidémie de Wuhan impliquait un environnement fortement urbanisé, la fermeture actuelle en Italie implique de petits villages avec une culture et un comportement social différents, et différents mécanismes d'application de la quarantaine.

Nos résultats suggèrent que le degré d'adhésion à la quarantaine doit être très élevé quelle que soit la taille de la population pour être efficace. Nous notons cependant qu'une quarantaine communautaire moins stricte pourrait encore aplanir la courbe de l'épidémie par rapport à l'absence de quarantaine.

Dans tous les cas, l'adhésion à la quarantaine a un impact important et notable sur la réduction de l'épidémie, mais une certaine transmission se produira toujours au sein des ménages. Nous avons montré que dans un scénario théorique d'un ménage d'une personne avec des mesures de quarantaine communautaire très strictes, aucune infection secondaire ne se produirait. Bien qu'un ménage d'une seule personne ne reflète la réalité d'aucune société, il suggère que si tous les cas pouvaient être isolés, par ex.emple, éloigné de la communauté, la courbe épidémique diminuerait beaucoup plus rapidement et la durée du confinement pourrait être réduite.

Cela signifie que plus d'efforts doivent être faits au niveau du ménage: maintenir la distance physique même au sein d'un ménage combiné avec le port de masques faciaux et l'isolement au sein du ménage, ou mieux tous les cas symptomatiques doivent idéalement être rapidement retirés du ménage et isolés dans un établissement désigné.

Des tests rapides sont donc nécessaires pour un diagnostic rapide et un isolement immédiat. Nous montrons également qu'une période de confinement de 14 jours n'est pas suffisante pour la plupart des scénarios ; une durée de confinement plus longue est nécessaire.

Le 8 mars, l'Italie a annoncé la nécessité de prolonger le confinement pour inclure environ 16 millions de personnes pendant 25 jours supplémentaires jusqu'au 3 avril. Cette durée plus longue devrait en fait être requise, avoir un impact positif, ce qui va être très difficile pour les communautés affectées d'être approvisionnées en nourriture, en services essentiels et en mesure de faire face psychologiquement. Si le confinement est appliqué, il doit être fait rigoureusement pour interrompre véritablement la transmission, ce qui signifierait une restriction de près de 100% des contacts entre les personnes au sein de la communauté combinée à un isolement rapide des nouveaux cas.

Une adhésion à la quarantaine moins stricte impliquerait des périodes de confinement encore plus longues, et des périodes de confinement plus longues présenteront probablement des défis socio-économiques encore plus importants. En mettant en œuvre le plus grand confinement au monde combiné à un isolement rapide des cas, à la recherche des contacts et à une stricte application de la distance physique, le confinement du COVID-19 en Chine s'est révélé réalisable.

Remarquablement, en Corée du Sud, le contrôle de l'épidémie, qui avait été temporairement perdu, a été retrouvé sans confinement mais avec une recherche active rigoureuse des cas, par des tests libéraux, un isolement rapide et en utilisant de nouvelles technologies numériques pour maximiser la recherche des contacts et la quarantaine de tous contacts. Dans certains endroits comme Taiwan, Singapour et Hong Kong, une courbe épidémique plate a été maintenue pour le COVID-19 en appliquant des tests très libéraux, un isolement rapide des cas en dehors de la communi pas d'isolement à domicile, même dans les cas les plus bénins), et la recherche de contacts technologiquement améliorée, très tôt dans l'épidémie.

Si le confinement en Italie, et pendant ce temps dans de nombreux autres pays européens, vise à l'endiguement, une restriction de près de 100% du temps de contact au sein des communautés combinée à une détection rapide des cas et à l'isolement immédiat des personnes infectées doit être réalisée.

Référence
Sjödin HenrikWilder-Smith AnneliesOsman SarahFarooq ZiaRocklöv Joacim. Only strict quarantine measures can curb the coronavirus disease (COVID-19) outbreak in Italy, 2020. Euro Surveill. 2020;25(13):pii=2000280. https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2020.25.13.2000280


Complément du 4 avril 2020. On lira dans Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 
Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.

Etats-Unis ; Evaluation du système de contrôle de la contamination microbiologique des aliments d'origine non animale destinée à l'exportation vers l'Union Européennee, selon un audit de l'UE


Voici le résumé du rapport final d'un audit réalisé aux Etats-Unis du 11 au 27 septembre 2019 afin d'évaluer le systèmes en place pour contrôler la contamination microbiologique des aliments d'origine non animale destinée à l'exportation vers l'Union Européenne
NB. Le texte qui suit est la traduction de parties du rapport d’audit original [nº de réf. DG(SANTE)/2019- 6699]. Destiné à être consulté par les visiteurs de ce site, il n’a cependant aucune valeur officielle. En tout état de cause, il convient de se reporter au texte intégral du rapport original.

Ce rapport expose les résultats d’un audit réalisé par la Direction Générale de la santé et la sécurité alimentaire aux États-Unis, du 11 au 27 septembre 2019.
L'audit avait pour objectifs d'évaluer le système des contrôles officiels dans le domaine de l'hygiène alimentaire visant à prévenir la contamination microbiologique dans la production des denrées alimentaires d'origine non animale, notamment les amandes, les graines destinées à la germination, les fruits et légumes frais et congelés qui peuvent présenter des risques de contamination microbiologique en cas de consommation humaine directe.

Le système des contrôles officiels des denrées alimentaires d’origine non animale se trouve dans les premières phases de mise en œuvre des nouvelles exigences fixées dans l’acte de modernisation de la sécurité alimentaire. La mise en œuvre de contrôles officiels au stade de la production primaire pour lutter contre les risques microbiologiques potentiels liés à l’exportation vers l’UE de produits non destinés à la germination a débuté au printemps 2019 (les inspections des établissement de production de germes ont commencé à l’automne 2017). Même si un certain nombre de transformateurs/exportateurs disposent de systèmes de contrôle au niveau de la production primaire, ces systèmes ne sont pas encore généralisés à tous les producteurs.
Un système de contrôle officiel fondé sur le risque et le système HACCP est en place pour les prestataires et les transformateurs, ce qui donne lieu à des exigences et méthodes d’inspection différentes pour des produits différents. Le système de contrôles officiels de la sécurité alimentaire actuellement en place permet dans une large mesure de garantir que les denrées alimentaires d’origine non animale ont été produites dans des conditions satisfaisant aux dispositions générales d’hygiène de l’UE applicables à la production primaire et à la transformation. Les risques potentiels associés à l’absence de contrôles officiels sont atténués par le fait que la majorité des transformateurs/exportateurs faisaient partie de groupements de producteurs, ont été certifiés par une tierce partie comme respectant les normes internationales de sécurité alimentaire et ont régulièrement fait l’objet d’inspections et d’audits (y compris des inspections de producteurs primaires) de la part de clients.

Toutefois, des lacunes ont été observées en ce qui concerne la mise en œuvre de la traçabilité et la vérification des bonnes pratiques agricoles pour les producteurs de semences sur place qui n’est pas conforme aux exigences fixées dans la partie I du modèle de certificat sanitaire pour l’importation de graines à germer figurant à l’annexe du règlement (CE) nº211/2013. Cela pourrait entraîner des exportations de graines à germer vers l’UE qui n’ont pas été produites dans des conditions conformes à l’annexe I du règlement (CE) nº852/2004 et pourraient présenter un risque microbiologique plus élevé.

Le rapport adresse des recommandations aux autorités compétentes afin qu’elles remédient à la lacune constatée et améliorent l’exécution des mesures de contrôle.

COVID-19 : attention aux intoxications liées aux nettoyants et désinfectants, solutions hydro-alcooliques et aux autres situations à risque

L’Anses informe le 3 avril 2020 sur le « COVID-19 : attention aux intoxications liées à la désinfection et aux autres situations à risque ».
Entre le 1er et le 24 mars 2020, 337 appels liés à des cas d’exposition (avec ou sans symptômes) ou des demandes d’information ont été identifiés comme pouvant être associés au contexte COVID-19. Voir le document COVID-19 et TOXICOVIGILANCE - Suivi des événements associés au COVID-19 enregistrés par les Centres antipoison (CAP) du 01/03/2020 au 24/03/2020.
245 cas d’exposition (73%), dont 144 avec symptômes et 101 cas sans symptôme et 92 demandes d’information (27%).
Plusieurs origines de situations à risque ont été identifiées par les Centres antipoison : les nettoyants / désinfectants, les solutions hydro-alcooliques, les huiles essentielles et les anti-inflammatoires.
  • Les nettoyants / désinfectants : 30% des cas d’exposition et 16% des demandes d’information
  • Les solutions hydro-alcooliques : 28% des cas d’exposition et 8% des demandes d’information
  • Les huiles essentielles : 13,5% des cas d’exposition
  • Les anti-inflammatoires : 38% des demandes d’information et 3% des cas d’exposition 
Pour prévenir les intoxications et les accidents, l’Anses et les Centres antipoison émettent des recommandations.

Pour les nettoyants et désinfectants
Plusieurs situations particulières à risque ont été identifiées : inhalation de vapeur toxique, intoxication accidentelle de jeunes enfants suite aux transferts des produits ménagers (dans une bouteille, dans un verre d’eau…), nettoyage des aliments à l’eau de Javel.

Pour les éviter :
  • Respecter rigoureusement les conditions d’usage des produits nettoyants ou désinfectants (sols, surfaces du domicile ou du lieu de travail).
  • Ne pas mélanger des produits nettoyant ou désinfectant entre eux, notamment eau de Javel et détartrant.
  • Pour les produits déconditionnés, mentionner très clairement la nature du contenu (nom du produit au feutre, étiquette de couleur…) et tenir ces produits hors de portée des enfants.
  • Tenir tous les produits ménagers hors de portée des enfants,
  • Ne pas utiliser les produits nettoyants et désinfectants de sols et de surfaces pour des besoins d’hygiène corporelle.
  • Ne pas nettoyer les aliments à l’eau de Javel ou tout autre produit nettoyant ou désinfectant non destiné à entrer au contact de denrées alimentaires.
Pour les solutions hydro-alcooliques
Les situations particulières à risque concernent l’exposition accidentelle d’enfants ayant à portée de mains les solutions hydro-alcooliques ou les produits utilisés pour la préparation de solution hydro-alcooliques à faire soi-même.
Pour les éviter :
  • Tenir les solutions hydro-alcooliques hors de portée des enfants.
  • Pour les produits déconditionnés, mentionner très clairement la nature du contenu (nom du produit au feutre, étiquette de couleur…) et tenir ces produits hors de portée des enfants.
  • Pour les solutions à fabriquer soi-même (« Do It Yourself »), respecter rigoureusement les consignes officielles de fabrication (site de l’OMS) et tenir les produits issus de cette fabrication hors de portée des enfants.
Les huiles essentielles
Plusieurs circonstances particulières à risque ont été identifiées : auto-médication par utilisation d’huiles essentielles par voie orale pour « renforcer les défenses naturelles » et « lutter contre le coronavirus », pulvérisation d’huiles essentielles pour « assainir un espace clos » par une personne à risque (personne asthmatique), ou encore utilisation inappropriée pour désinfecter un masque chirurgical, par exemple. 
L’Anses rappelle que les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus. Il est important de respecter les conditions d’utilisations de ces huiles (voie d’administration, dose, zone d’application…). Les personnes souffrant d’affections respiratoires (notamment les personnes asthmatiques) et les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas utiliser les huiles essentielles. Avant tout usage, et en cas de question sur l’usage des huiles essentielles, demander conseil à un pharmacien.

Les médicaments anti-inflammatoires
Un fort besoin d’information a été constaté autour de l’utilisation des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes, bronchodilatateurs et anti-inflammatoires associés, suite aux informations du ministère de la santé mentionnant que les anti-inflammatoires pourraient aggraver les signes d’infection liés à l’épidémie COVID-19.
Les bons comportements :
  • Ne pas arrêter un traitement anti-inflammatoire prescrit pour une affection chronique et prendre conseil auprès de son médecin traitant. L’arrêt brutal du traitement anti-inflammatoire peut entraîner une recrudescence des symptômes de l’affection chronique.
  • En dehors de tout traitement chronique, ne pas prendre d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et privilégier la prise de paracétamol en cas de fièvre, comme recommandé par le ministère de la santé.
En cas d’intoxication, il ne faut pas refuser ou reporter une consultation nécessaire aux urgences ou dans un cabinet médical par peur d’être infecté par le coronavirus. Il est nécessaire de suivre précisément les indications du Centre antipoison.

Mise à jour du 10 avril 2020. On lira aussi de l’Académie nationale de médecine, le communiqué du 7 avril 2020, « Hygiène à la maison : un rempart contre le Covid-19 pour se protéger du SARS-CoV-2 » et les communiqués du 8 avril 2020, « Covid-19, accidents domestiques des adultes âgés » et « Covid-19, confinement et accidents de la vie domestique chez l’enfant »

COVID-19 : Données ajustées en France


Je vous avais signalé parmi les sites utiles depuis le début de l'épidémie à COVID-19, celui du South China Morning Post qui fait un très gros travail de compilation de données mais aussi d’articles.

Autre site très utile et complémentaire, le site britannique du Centre for Evidence-Based Medicine (CEBM) de l’Université d’Oxford apporte un éclairage plus particulier sur les situations dans chaque pays et des données sont disponibles ici.
Cela comprend les cas et les décès confirmés par pays, territoire ou moyen de transport, avec parfois un jour de retard.
Le coronavirus COVID-19 affecte 204 pays et territoires à travers le monde et 2 moyens de transport internationaux: le navire de croisière Diamond Princess hébergé à Yokohama, au Japon, et le navire de croisière MS Zaandam de Holland America. Le jour est réinitialisé après minuit GMT + 0.

Le CEBM a écrit le 3 avril 2020 une note sur les données en France
Le 2 avril, la France a signalé 884 décès supplémentaires survenus dans les établissements pour personnes âgées au cours des derniers jours et semaines [source]. Le gouvernement français n'a pas inclus ces décès dans son décompte officiel, car ce décompte ne prend en compte que les décès de patients hospitalisés. Conformément aux normes internationales d'inclusion correcte, nos statistiques incluront ces décès et les ajouteront au décompte du 2 avril 2020 en fonction des critères d'attribution de la date du rapport.
Si et quand le gouvernement français va déterminer et communiquer la répartition correcte de ces décès supplémentaires dans le temps, nous ajusterons les données historiques en conséquence. Un problème similaire s'est produit le 12 février, lorsque la Chine a signalé 13 332 nouveaux cas supplémentaires en une seule journée en raison d'un changement dans la façon dont les cas ont été diagnostiqués et signalés au Hubei.

Ajoutons que les données en France du nombre de décès dans établissements pour personnes âgées n’ont pas encore été collectées dans l'ensemble des 7 400 établissements du pays.

  • 59 105 cas (source Santé publique de France)
  • 4503 décès (indicateurs produits à partir des données remontées quotidiennement des hôpitaux par le système SI-VIC)
Le CEBM rapporte pour la même date pour la France :
  • 59 105 cas
  • 5 387 décès
A suivre ...

jeudi 2 avril 2020

Combien de temps le COVID-19 peut-il vivre sur des surfaces?

« Combien de temps le COVID-19 peut-il vivre sur des surfaces? », source Université John Hopkins.

Selon une étude récente publiée dans le New England Journal of Medicine, le SARS-CoV-2, le COVID-19, peut vivre dans l'air et sur des surfaces entre plusieurs heures et plusieurs jours. L'étude a révélé que le virus est viable jusqu'à 72 heures sur du plastique, 48 heures sur l'acier inoxydable, 24 heures sur du carton et 4 heures sur du cuivre. Il est également détectable dans l'air pendant trois heures.
Le blog vous avait parlé de cet article ici et voici quelques explications complémentaires ci-après.

Carolyn Machamer, professeur de biologie cellulaire dont le laboratoire à la Johns Hopkins School of Medicine a étudié la biologie de base des coronavirus pendant des années, a rejoint Samuel Volkin, pour une brève discussion sur ces résultats et de leur signification dans les efforts pour se protéger contre la propagation du virus. La conversation a été modifiée pour plus de clarté et de longueur.

Volkin : Selon cet article, il semble que le COVID-19 puisse potentiellement vivre sur des surfaces pendant des jours. Dans quelle mesure devrions-nous nous inquiéter de notre risque d'être infecté simplement en touchant quelque chose avec lequel une personne infectée était en contact il y a quelques jours?

Machamer : Ce qui a attiré beaucoup de médias est que le virus peut persister sur du plastique pendant 72 heures, ce qui semble vraiment effrayant. Mais ce qui est plus important, c'est la quantité de virus qui reste. C'est moins de 0,1% du matériel viral du départ. L'infection est théoriquement possible mais peu probable aux niveaux restant après quelques jours. Les personnes ont besoin de savoir cela.

Alors que l'étude du New England Journal of Medicine a révélé que le COVID-19 peut être détecté dans l'air pendant 3 heures, dans la nature, les gouttelettes respiratoires coulent au sol plus rapidement que les aérosols produits dans cette étude. Les aérosols expérimentaux utilisés dans les laboratoires sont plus petits que ce qui sort d'une toux ou d'un éternuement, ils restent donc dans l'air au niveau du visage plus longtemps que les particules plus lourdes le seraient dans la nature.

Quelle est la meilleure façon de me protéger, sachant que le virus qui cause le COVID-19 vit sur les surfaces?
Vous êtes plus susceptible d'attraper l'infection par l’air si vous êtes à côté d'une personne infectée que d'une surface. Le nettoyage des surfaces avec un désinfectant ou du savon est très efficace car une fois que la couche de surface huileuse du virus est désactivée, le virus ne peut plus infecter une cellule hôte. Cependant, il ne peut y avoir de surabondance de prudence. Rien de tel ne s'est jamais produit auparavant.

Les directives du CDC sur la façon de vous protéger comprennent :

  • Nettoyez et désinfectez les surfaces avec lesquelles de nombreuses personnes entrent en contact. Il s'agit notamment des tables, poignées de porte, interrupteurs d'éclairage, plans de travail, poignées, bureaux, téléphones, claviers, toilettes, robinets et éviers. Évitez de toucher les surfaces à contact élevé en public.
  • Lavez-vous souvent les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes immédiatement lorsque vous rentrez chez vous d'un endroit public comme la banque ou le supermarché.
  • Lorsque vous êtes dans un espace public, mettez une distance de 2 mètres entre vous et les autres.
  • Plus important encore, restez à la maison si vous êtes malade et contactez votre médecin.
Il y a eu des spéculations qu'une fois la saison estivale arrivée et le temps va se réchauffer, le virus ne survivra pas, mais nous ne savons pas encore si c'est vrai.

Les conditions météorologiques ou la température intérieure affectent-elles la survie du COVID-19 sur les surfaces?
Il n'y a aucune preuve dans un sens ou dans l'autre. La viabilité du virus en exposition à la chaleur ou au froid n'a pas été étudiée. Mais il convient de souligner que l'étude du New England Journal of Medicine a été réalisée à environ la température ambiante, 21-23°C.

Comment le COVID-19 se compare-t-il aux autres coronavirus et pourquoi voit-on tant de cas en plus?
Le SRAS-CoV-2 se comporte comme un coronavirus respiratoire typique dans les mécanismes de base de l'infection et de la réplication. Mais plusieurs mutations lui permettent de se lier plus étroitement à son récepteur hôte et d'augmenter sa transmissibilité, ce qui le rendrait plus contagieux.

L'étude du New England Journal of Medicine suggère que la stabilité du SRAS-CoV-2 est très similaire à celle du SRAS-CoV1, le virus qui a provoqué l'épidémie mondiale de SRAS en 2002-2003. Mais, les chercheurs croient que les personnes peuvent transporter des charges virales élevées du SRAS-CoV-2 dans les voies respiratoires supérieures sans connaître aucun symptôme, leur permettant de transmettre le virus tout en étant asymptomatique.

La courbe de l'épidémie s'aplatit enfin, l'espoir vient de l'Italie !


Un article à lire dans le Financial Times, Coronavirus tracked: the latest figures as the pandemic spreads ...

Car l'espoir arrive via l'Italie avec la courbe qui désormais s'aplatit ...

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Nouveau graphe du Financial Time du 3 avril sur l'Italie qui a atteint ce fameux plateau et la France ne serait pas loin, courage, on va y arriver ...
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Chine : Le Covid-19 pourrait être sous contrôle d'ici fin avril, selon le plus grand expert chinois en maladies respiratoires


« Le Covid-19 pourrait être sous contrôle d'ici fin avril, selon le plus grand expert  chinois en maladies respiratoires  », source SCMP du 2 avril 2020. Article à prendre au conditionnel ...

Mais il reste à voir si le coronavirus qui le provoque ne reviendra pas au printemps prochain, explique Zhong Nanshan, qui dirige une équipe qui conseille le gouvernement sur la pandémie.
Alors que les pays du monde luttent contre leur propre crise sanitaire, l'une des meilleures choses qu'ils peuvent faire est de faire en sorte que les gens restent chez eux, dit-il

Zhong Nanshan, expert chinois, dit qu'il est convaincu que l'activité du coronavirus diminuera à des températures plus élevées.
Il me semble que cet avis n’est pas partagé par tous les des scientifiques, pour preuve cet article, « Le coronavirus est ‘très sensible’ aux températures élevées, mais ne comptez pas sur l'été pour le tuer, selon des études ».
Le pathogène semble se propager plus rapidement à 8,72°C, donc les pays dans les climats plus froids devraient ‘adopter les mesures de contrôle les plus strictes’, selon des chercheurs de l'Université Sun Yat-sen dans la province du Guangdong.
Mais le chef du programme des urgences sanitaires de l'OMS, Mike Ryan, dit que c'est ‘un faux espoir’ de penser que le Covid-19 disparaîtra comme la grippe.
La pandémie de Covid-19 pourrait être maîtrisée d'ici la fin du mois, mais l'incertitude demeure quant à savoir s'il y aura une autre épidémie de coronavirus au printemps prochain, a déclaré le principal expert chinois des maladies respiratoires.

« Chaque pays prenant des mesures agressives et efficaces, je pense que la pandémie peut être maîtrisée. Mon estimation se situe vers la fin avril », a déclaré Zhong Nanshan, qui dirige une équipe chinoise d'experts de haut niveau qui conseille le gouvernement sur la gestion de l'épidémie, dans une interview à la télévision de Shenzhen diffusée mercredi soir.

« Après la fin avril, personne ne peut dire avec certitude s’il y aura une nouvelle épidémie de virus au printemps prochain ou s’il disparaîtra avec un temps plus chaud ... même si l’activité du virus diminuera certainement à des températures plus élevées », a-t-il déclaré.

Zhong n'a pas dit comment il avait atteint ses prévisions, mais d'autres experts ont suggéré un délai similaire basé sur les derniers développements aux États-Unis et en Europe, qui sont les épicentres actuels de la crise sanitaire.

Mike Ryan, directeur du programme des urgences sanitaires de l'Organisation mondiale de la santé, a déclaré cette semaine qu'il y avait des signes de stabilisation de l'épidémie en Europe alors que les confinements imposés le mois dernier commençaient à porter leurs fruits.

Aux États-Unis, l'Institute of Health Metrics and Evaluation de l'Université de Washington a dit que les hôpitaux étaient susceptibles de faire face au pic de patients contaminés par le Covid-19 vers le 20 avril.

Sur les près d'un million d'infections confirmées dans le monde, plus de 215 000 se trouvent aux États-Unis, selon les derniers chiffres de l'Université Johns Hopkins.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a déclaré qu'il y en avait plus de 421 000 dans l'Union européenne et la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne réunies représentant près de la moitié du total.

Zhong a déclaré que les gouvernements du monde entier doivent travailler ensemble pour lutter contre la pandémie.
« Des pays, y compris les États-Unis, ont adopté des mesures agressives et efficaces… [et] la mesure la plus primitive et la plus efficace consiste à faire en sorte que les gens restent chez eux », a-t-il déclaré.

Une étude de l'Imperial College de Londres publiée cette semaine estime que les 11 pays européens qui ont introduit des mesures de distanciation sociale ont contribué à réduire la propagation du coronavirus et à prévenir jusqu'à 59 000 décès.

Malgré les inquiétudes en Chine sur le risque de porteurs sans symptômesdu coronavirus , Zhong a déclaré qu'il était convaincu que les procédures de surveillance et les mesures de quarantaine déjà en place dans le pays seraient suffisantes pour prévenir une deuxième vague d'infections.

L'utilisation de tests d'anticorps en plus des tests sur écouvillon sur des personnes en quarantaine de 14 jours aiderait également les équipes médicales à identifier plus facilement les porteurs du coronavirus, a-t-il déclaré.

La Commission nationale de la santé de la Chine a déclaré que, mercredi, 1 075 porteurs asymptomatiques étaient actuellement sous observation médicale. 1 863 autres cas confirmés sont toujours traités à l'hôpital, dont 701 ont été importés, selon le communiqué.

Zhong a également parlé des effets à long terme possibles après avoir contracté le Covid-19. Le mois dernier, une étude de l'Autorité hospitalière de Hong Kong a révélé que certaines personnes qui s'étaient rétablies de la maladie avaient une baisse de la fonction pulmonaire de 20 à 30% et avaient des problèmes tels qu'un essoufflement lors de la marche rapide.

Zhong, cependant, a déclaré que sur la base de son observation des patients de Covid-19 et de ceux qui s'étaient rétablis de maladies similaires, comme le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), les lésions pulmonaires - principalement la fibrose pulmonaire - avaient tendance à ne pas être présente sur le long terme, et que la plupart les gens retrouvaient leur pleine santé en six à 12 mois.

Selon les chiffres de l'OMS publiés en 2004, 8 096 personnes dans le monde ont contracté Sras, dont 774 sont décédées, principalement en Chine continentale et à Hong Kong.

Complément du 2 avril 2020. Autre information différente selon SMCP du 3 avrilCoronavirus: la pandémie pourrait durer des mois, selon un expert de Hong Kong, alors qu'il conteste que la crise citée par des pairs chinois sera sous contrôle dans quelques semaines.

  • Le professeur Gabriel Leung de l'Université de Hong Kong dit que l'été pourrait apporter une accalmie, mais pas à cause du temps plus chaud.
  • L'expert chinois Zhong Nanshan avait prédit que des mesures de prévention énergiques pourraient voir la crise maîtrisée d'ici fin avril.