L’Anses
informe le 3 avril 2020 sur le « COVID-19
: attention aux intoxications liées à la désinfection et aux
autres situations à risque ».
Entre le 1er et le 24 mars 2020, 337 appels liés à des cas d’exposition (avec ou sans symptômes) ou des demandes d’information ont été identifiés comme pouvant être associés au contexte COVID-19. Voir le document COVID-19 et TOXICOVIGILANCE - Suivi des événements associés au COVID-19 enregistrés par les Centres antipoison (CAP) du 01/03/2020 au 24/03/2020.
245 cas d’exposition (73%), dont 144 avec symptômes et 101 cas sans symptôme et 92 demandes d’information (27%).
Plusieurs origines de situations à risque ont été identifiées par les Centres antipoison : les nettoyants / désinfectants, les solutions hydro-alcooliques, les huiles essentielles et les anti-inflammatoires.
- Les nettoyants / désinfectants : 30% des cas d’exposition et 16% des demandes d’information
- Les solutions hydro-alcooliques : 28% des cas d’exposition et 8% des demandes d’information
- Les huiles essentielles : 13,5% des cas d’exposition
- Les anti-inflammatoires : 38% des demandes d’information et 3% des cas d’exposition
Pour prévenir les intoxications et les accidents, l’Anses et les Centres antipoison émettent des recommandations.
Pour
les nettoyants et désinfectants
Plusieurs situations particulières à risque ont été identifiées : inhalation de vapeur toxique, intoxication accidentelle de jeunes enfants suite aux transferts des produits ménagers (dans une bouteille, dans un verre d’eau…), nettoyage des aliments à l’eau de Javel.
Pour
les éviter :
- Respecter rigoureusement les conditions d’usage des produits nettoyants ou désinfectants (sols, surfaces du domicile ou du lieu de travail).
- Ne pas mélanger des produits nettoyant ou désinfectant entre eux, notamment eau de Javel et détartrant.
- Pour les produits déconditionnés, mentionner très clairement la nature du contenu (nom du produit au feutre, étiquette de couleur…) et tenir ces produits hors de portée des enfants.
- Tenir tous les produits ménagers hors de portée des enfants,
- Ne pas utiliser les produits nettoyants et désinfectants de sols et de surfaces pour des besoins d’hygiène corporelle.
- Ne pas nettoyer les aliments à l’eau de Javel ou tout autre produit nettoyant ou désinfectant non destiné à entrer au contact de denrées alimentaires.
Pour
les solutions hydro-alcooliques
Les situations particulières à risque concernent l’exposition accidentelle d’enfants ayant à portée de mains les solutions hydro-alcooliques ou les produits utilisés pour la préparation de solution hydro-alcooliques à faire soi-même.
Pour les éviter :
- Tenir les solutions hydro-alcooliques hors de portée des enfants.
- Pour les produits déconditionnés, mentionner très clairement la nature du contenu (nom du produit au feutre, étiquette de couleur…) et tenir ces produits hors de portée des enfants.
- Pour les solutions à fabriquer soi-même (« Do It Yourself »), respecter rigoureusement les consignes officielles de fabrication (site de l’OMS) et tenir les produits issus de cette fabrication hors de portée des enfants.
Les
huiles essentielles
Plusieurs circonstances particulières à risque ont été identifiées : auto-médication par utilisation d’huiles essentielles par voie orale pour « renforcer les défenses naturelles » et « lutter contre le coronavirus », pulvérisation d’huiles essentielles pour « assainir un espace clos » par une personne à risque (personne asthmatique), ou encore utilisation inappropriée pour désinfecter un masque chirurgical, par exemple.
L’Anses rappelle que les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus. Il est important de respecter les conditions d’utilisations de ces huiles (voie d’administration, dose, zone d’application…). Les personnes souffrant d’affections respiratoires (notamment les personnes asthmatiques) et les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas utiliser les huiles essentielles. Avant tout usage, et en cas de question sur l’usage des huiles essentielles, demander conseil à un pharmacien.
Les
médicaments anti-inflammatoires
Un fort besoin d’information a été constaté autour de l’utilisation des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes, bronchodilatateurs et anti-inflammatoires associés, suite aux informations du ministère de la santé mentionnant que les anti-inflammatoires pourraient aggraver les signes d’infection liés à l’épidémie COVID-19.
Les bons comportements :
- Ne pas arrêter un traitement anti-inflammatoire prescrit pour une affection chronique et prendre conseil auprès de son médecin traitant. L’arrêt brutal du traitement anti-inflammatoire peut entraîner une recrudescence des symptômes de l’affection chronique.
- En dehors de tout traitement chronique, ne pas prendre d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et privilégier la prise de paracétamol en cas de fièvre, comme recommandé par le ministère de la santé.
En cas d’intoxication, il ne
faut pas refuser ou reporter une consultation nécessaire aux
urgences ou dans un cabinet médical par peur d’être infecté
par le coronavirus. Il est nécessaire de suivre précisément les
indications du Centre
antipoison.
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Mise à jour
du 10 avril 2020.
On
lira aussi de l’Académie nationale de médecine, le
communiqué du 7 avril 2020, « Hygiène
à la maison : un rempart contre le Covid-19 pour se protéger du
SARS-CoV-2 » et les communiqués du
8 avril 2020,
« Covid-19,
accidents domestiques des adultes âgés »
et
« Covid-19,
confinement et accidents de la vie domestique chez l’enfant »
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