mardi 23 février 2021

Irlande : Bilan 2020 des plaintes des consommateurs en matière d'hygiène et de sécurité des aliments

«La ligne de conseils de la FSAI a reçu 2 772 plaintes alimentaires en 2020 », source Food Safety Authority of Ireland (FSAI).

Plus de 2 772 plaintes de consommateurs ont été traitées par la ligne de conseil de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI) en 2020 : 34% des plaintes concernant des aliments impropres à la consommation et 30% des normes d'hygiène médiocres.

Dans l'ensemble, les plaintes de 2020 ont vu une diminution par rapport aux 3 460 plaintes signalées en 2019.

La réduction du nombre reflète en grande partie l'impact du COVID-19, où de nombreuses entreprises de restauration ont été temporairement fermées pendant de longues périodes tout au long de l'année. Toutes les plaintes reçues par la FSAI en 2020 ont fait l'objet d'un suivi et d'une enquête par les inspecteurs des aliments de tout le pays.

La FSAI a souligné que la contamination des aliments par des corps étrangers était fréquemment signalée en 2020. Ces rapports incluaient des allégations d'aliments contenant des insectes, du plastique et d'autres corps étrangers.

Parmi les exemples de plaintes reçues, mentionnons des cheveux signalés à plusieurs reprises comme étant présents dans un certain nombre d'aliments, du verre tranchant dans de la soupe et des nouilles frites. Des insectes vivants rampant dans du riz et; des escargots dans un sachet d'épinards et un sac de fruits mélangés surgelés. De petits morceaux de pierre, des mites et des excréments de rongeurs dans des aliments ont également été signalés.

Les plaintes concernant de mauvaises normes d'hygiène dans les locaux alimentaires citaient des souris vivantes et des preuves d'activité de rongeurs dans un café; le manque d’hygiène personnelle du personnel, la manipulation d’argent liquide, puis la manipulation des aliments sans se laver les mains; l'odeur des eaux usées dans les locaux alimentaires et l'absence d'eau chaude pour le lavage des mains.

Les plaintes des consommateurs allaient des signalements d'aliments impropres à la consommation à la non-présentation d'informations sur les allergènes:

  • 937 plaintes concernant des aliments insalubres
  • 823 plaintes sur les normes d'hygiène
  • 429 plaintes pour intoxication alimentaire suspectée
  • 100 plaintes concernant des informations incorrectes sur l'étiquetage des denrées alimentaires
  • 78 plaintes pour non-affichage des informations sur les allergènes
  • 34 plaintes sur de la publicité
  • 371 «autres» c'est-à-dire des entreprises alimentaires non enregistrées, restrictions liées au COVID-19)

La ligne de conseil de la FSAI propose également des conseils et des informations et, en 2020, 7 767 personnes travaillant dans le secteur de la restauration ont été sollicitées; fabricants; détaillants; des chercheurs; distributeurs; et consultants. Certaines des questions les plus courantes concernaient la législation sur les exigences en matière d'étiquetage des denrées alimentaires, les compléments alimentaires, les demandes de publications de la FSAI, ainsi que des informations sur le Brexit et des informations sur la création d'entreprises alimentaires.

En outre, en 2020, l'impact du COVID-19 et du Brexit sur les entreprises alimentaires a entraîné 720 requêtes liées au COVID-19 et 569 requêtes liées au Brexit de la part d'entreprises alimentaires.

En réponse, des informations détaillées sur le Brexit pour les entreprises alimentaires qui font du commerce avec le Royaume-Uni et des conseils sur les considérations à prendre en compte lors de la réouverture d'une entreprise alimentaire à la suite des restrictions COVID-19 ont été ajoutées sur le site internet de la FSAI.

La Dr Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, a déclaré: «Pendant la pandémie du COVID-19, notre ligne de conseil a été une ressource précieuse pour les consommateurs qui ont continué à nous contacter pour des plaintes concernant la sécurité des aliments et l'hygiène dans les entreprises alimentaires, même avec les restrictions de niveau 5 qui a entraîné la fermeture temporaire de nombreuses entreprises alimentaires. Le nombre toujours élevé de plaintes nous montre que les consommateurs continuent de devenir de plus en plus conscients de leur droit à des aliments sûrs, ainsi que des normes de sécurité des aliments et d'hygiène qui devraient être en place dans toutes les entreprises alimentaires. Nous exhortons les entreprises du secteur alimentaire à profiter des ressources disponibles sur notre site Internet pour s'assurer qu'elles respectent leurs exigences légales.»

La ligne de conseil de la FSAI est ouverte de 10 h 00 à 16 h 00 en semaine, est gérée par des conseillers qualifiés et des spécialistes de l'alimentation et peut être contactée à info@fsai.ie ou via la section «déposer une plainte» du site Intenet de la FSAI. Les pages Facebook, Instagram et Twitter de la FSAI sont également des ressources contenant des informations et des conseils de dernière minute sur la sécurité alimentaire pour les entreprises du secteur alimentaire: www.facebook.com/FSAI et @FSAIinfo.

Nouvelles règles de transparence selon l'EFSA

Dans le cadre du processus de mise en œuvre, l'EFSA a publié des modalités détaillées sur la manière dont les nouvelles règles et mesures figurant dans le règlement fonctionneront en pratique. Ces modalités s'adressent principalement aux parties intéressées de l'EFSA, telles que les demandeurs qui souhaitent mettre des produits alimentaires sur le marché de l'UE.

Ces modalités pratiques permettrent aux personnes concernées une meilleure compréhension ainsi que une mise en oeuvre facilité du règlement de transparence et montrent comment ce règlement sera appliqué par l'EFSA.

L'EFSA a mis en place un programme de formation à la mise en œuvre du règlement sur la transparence qui propose une série de webinaires et de tutoriels vidéo sur les sujets suivants:

  • mise à jour des documents d’orientation;
  • inscription du compte et section «Poser une question»;
  • notification des études, conseils préalables à la soumission et renouvellement des demandes;
  • soumission des demandes dans IUCLID (pesticides);
  • soumission des demandes dans FSCAP (tous les domaines, à l’exception des pesticides).

Ces sessions de formations sont destinées aux opérateurs économiques, aux autorités compétentes ainsi qu'à toute personne intéressée. Le nombre de participants est limité, mais les webinaires seront enregistrés et accessibles pour consultation ultérieure.

Mise à jour du 2 avril 2021. On lira enfin l'article que consacre l'Anses sur Le règlement européen sur la transparence : un nouveau cadre pour l’évaluation des risques et la sécurité sanitaire des aliments.

Des chatons pourraient détenir la clé de la compréhension de maladies diarrhéiques mortelles chez les enfants

«Des chatons pourraient détenir la clé de la compréhension des maladies diarrhéiques mortelles chez les enfants», source North Carolina State University.

Les chatons pourraient être le modèle pour comprendre les maladies diarrhéiques infectieuses, parfois mortelles, chez les animaux et les enfants, selon une étude de la North Carolina State University parue dans Infection and Immunity, une revue de l'ASM. L'article est disponible en intégralité.

Les bactéries diarrhéiques Escherichia coli (DEC) provoquent des maladies diarrhéiques mortelles chez les enfants du monde entier, tuant jusqu'à 120 000 enfants de moins de cinq ans par an. Les Escherichia coli atypiques (ATEC pour atypical Escherichia coli) sont une forme de DEC de plus en plus associée aux maladies diarrhéiques chez les humains et les chatons.

«Nous recherchions les causes de la diarrhée infectieuse chez les chatons, qui a un taux de mortalité élevé, et sommes tombés sur ce pathogène», explique Jody Gookin, professeur éméritee en formation de chercheurs vétérinaires à la NC State et auteur correspondant de l'étude.

«Ce qui est intéressant à propos des ATEC c'est que vous pouvez le trouver chez les personnes en bonne santé et malades. L’avoir dans votre tractus intestinal ne signifie pas que vous êtes malade, mais ceux qui sont malades ont un fardeau plus élevé, ou une plus grande quantité de bactéries, dans leur corps.»

Gookin et Victoria Watson, une ancienne Ph.D. Étudiante à NC State et principal auteur de l'étude, a effectué une analyse génomique des isolats ATEC provenant à la fois de chatons en bonne santé qui ont été colonisés par la bactérie et de chatons atteints d'infections mortelles pour essayer de déterminer pourquoi les ATEC provoque la maladie chez certains chatons mais reste dormant chez d'autres.

Avec des collaborateurs de l'Université du Maryland, Gookin et Watson ont ensuite comparé les données génomiques des deux groupes de chatons aux isolats humains ATEC. Cependant, aucun marqueur génétique spécifique n'a permis aux chercheurs de distinguer les groupes d'isolats.

«ATEC isolé des humains est le même que celui retrouvé chez les chatons sains et malades», dit Gookin. «Il n’existait pas de marqueurs génétiques uniques qui pourraient expliquer pourquoi un groupe de bactéries provoque des maladies alors que l’autre ne le fait pas. La seule chose que nous avons trouvée était des différences de comportement entre les groupes d'isolats.»

«Les isolats pathogènes causant la maladie avaient plus de motilité, ils étaient de meilleurs nageurs. Les bactéries ATEC provoquent des maladies en se fixant aux cellules épithéliales tapissant l'intestin. Ces cellules sécrètent alors des fluides, provoquant la diarrhée. Ainsi, plus les bactéries ATEC pourraient nager, plus il serait facile de trouver des cellules et de s'y attacher.»

Les résultats indiquent que les chatons sont un modèle potentiellement inestimable pour une exploration plus approfondie des ATEC au niveau moléculaire afin d'informer les approches de traitement pour les humains et les félins.

«C'est le premier article sur la génétique qui est la même dans des groupes d'isolats ATEC des humains et des chatons, à la fois en bonne santé et malades», dit Gookin. «C'est également une preuve supplémentaire que nos animaux de compagnie peuvent nous donner des informations importantes sur les maladies qui nous affectent tous les deux.»

La Commission européenne, les pays de l'UE et la sécurité des aliments, c'est le choix entre open bar et bienvenue chez les bisounours !

La seule chose qui intéresse la Commission européenne, c'est le commerce avec le monde, le reste, c'est-à-dire la sécurité des aliments c'est au choix, open bar ou bienvenue chez les bisounours ...

Cela fait des années qu'on le ditet de plus un récent rapport du Sénat«Défaillance des contrôles aux importations : l'exemple du sésame», le dit de façon encore plus nette et argumentée,

«La philosophie du système européen repose sur une confiance candide en ses partenaires commerciaux. [...] Or la confiance n’induit pas forcément la naïveté. Au contraire, le système serait plus robuste avec des contrôles aux importations largement accrus.» Laurent Duplomb, rapporteur.

Dans un article écrit en 2018, preuve une nouvelle fois que cela n'est pas nouveau, un rapport de la Commission européenne pointe le manque de ressources en sécurité des aliments dans les pays de l’UE, le pire, c’est que c’est voulu !

En effet un article du 10 octobre 2018 paru dans Food Safety News a attiré mon attention sur un rapport de la Commission européenne «Les pays de l'UE envoient des signaux clairs sur le manque de ressources pour des efforts en sécurité des aliments».

L’article traite d’un «rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil sur le fonctionnement global des contrôles officiels effectués dans les États membres (2014-2016) pour assurer le respect de la législation alimentaire et de la législation relative aux aliments pour animaux ainsi que des règles relatives à la santé et au bien-être des animaux».

Et voici donc pour la énième fois un article sur le sujet, cette fois-ci de Joe Whitworth paru le 23 février 2021 dans Food Safety News, «Les pays de l'UE luttent contre le manque de ressources pour les contrôles alimentaires». Cet article a été complété par mes soins -aa.

De nombreux pays européens ont du mal à effectuer tous les contrôles prévus sur les entreprises en raison de problèmes de ressources, selon un rapport.

L'analyse couvre les contrôles nationaux et de la Commission européenne en 2017 et 2018 sur la législation sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, la santé et le bien-être des animaux, les produits phytosanitaires et de protection, l'agriculture biologique et les systèmes qualité. Les conclusions datent d'avant l'entrée en vigueur du règlement sur les contrôles officiels (OCR) de décembre 2019.

Des contrôles officiels sont effectués par les autorités des pays de l'UE pour vérifier la conformité des entreprises à la législation. Les États membres sont responsables de l'exécution des contrôles officiels fondés sur les risques, qui sont prévus dans leurs plans de contrôle nationaux pluriannuels (MANCP pour multi-annual national control plans ). La plupart des pays ont indiqué que les niveaux de dotation en personnel, les ressources financières et matérielles étaient des problèmes clés ayant une incidence sur les plans.

Attitudes détendues face à la sécurité des aliments

Les informations de la Belgique, Bulgarie, Chypre, Finlande, Allemagne, Grèce, Pays-Bas, Pologne, Portugal,Roumanie, Slovaquie, Espagne et Suède montrent que les coupes budgétaires se sont traduites par une réduction des effectifs, parfois encore en baisse par rapport aux années précédentes, et des ressources financières et matérielles insuffisantes .

La Finlande, l'Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie et l'Espagne ont admis qu'ils ne pouvaient pas exécuter toutes les tâches prévues dans leurs MANCPs. Malte, l'Espagne et la Suède ont fait état de difficultés à recruter du personnel qualifié, problème auquel les entreprises du secteur alimentaire sont également confrontées. En République tchèque, en France et aux Pays-Bas, les effectifs ont été augmentés pour faire face à des problèmes spécifiques tels que la fraude alimentaire et la préparation au Brexit.

A noter que les contrôles de la DGCCRF ont été divisés par 2 l'été dernier ...

L’amélioration de l’analyse des données, de la formation, de l’utilisation des outils informatiques et des contrôles documentaires a permis d’améliorer l’efficacité des contrôles officiels. De même que l'utilisation du séquençage du génome entier pour l'analyse des flambées de Listeria et la création de réseaux de contrôle dans des secteurs spécialisés tels que les additifs alimentaires et les arômes.

Il ne peut y avoir de complaisance envers la sécurité des alimentas et toutes les activités de contrôle prévues doivent être mises en œuvre, a dit la Commission européenne.

On ne doit pas parler le même langage,voir Défaillance des contrôles aux importations : l'exemple du sésame», source rapport d'information de M. Laurent DUPLOMB fait au nom de la commission des affaires économiques n° 368 (2020-2021),17 février 2021.

«Les attitudes détendues à l'égard de la sécurité des aliments se retournent toujours contre eux et, quand elles le font, cela peut non seulement menacer la santé publique, mais aussi affecter la confiance de nos citoyens ainsi que de nos partenaires commerciaux dans le système alimentaire de l'UE dans son ensemble», selon la Commission.

Graines de sésame : nouvel exemple de la naïveté des autorités au sujet des importations de denrées alimentaires», selon le rapport de M. Laurent Duplomb précité.

Non-conformités et application

La plupart des problèmes de non-conformité signalés par les autorités nationales concernaient des manquements aux bonnes pratiques d'hygiène, à la maintenance des infrastructures et aux opérateurs qui n'effectuaient pas ou n'enregistraient pas les résultats de leurs propres contrôles.

Les risques associés aux situations de non-conformité constatées lors des contrôles officiels liés à la perte de traçabilité et aux dangers pour la sécurité alimentaire tels que les allergènes, les intoxications alimentaires et la contamination chimique.

La plupart des pays ont indiqué que les opérateurs économiques ne comprenaient toujours pas les exigences légales. Des facteurs tels qu'une rotation élevée des personnels des difficultés à trouver du personnel qualifié et une formation insuffisante contribuent à une mauvaise application de certaines règles par les entreprises, selon le rapport. La baisse des marges bénéficiaires a également été mentionnée comme une cause sous-jacente de non-conformité. Les Pays-Bas ont déclaré que la publication des résultats des contrôles officiels a conduit à un niveau de conformité plus élevé des entreprises alimentaires.

La mise en application comprenait des avertissements verbaux et écrits, la saisie et la destruction de marchandises, le retrait temporaire ou la restriction de l'approbation, des amendes et le renvoi au tribunal. La Finlande et le Luxembourg ont limité l’accès des opérateurs au soutien financier. L'application de la loi dans la distribution, la vente, l'étiquetage et l'utilisation des pesticides et l'étiquetage des produits alimentaires pour le consommateur restaient également des défis importants.

La fraude alimentaire et les ventes en ligne comme défis

L'incident du fipronil dans les œufs est couvert dans des rapports de la Belgique, République tchèque, Danemark, Finlande, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas et Pologne.

Pour le fipronil il y a eu 141 alertes notifiées au RASFF de l'UE et en ce qui concerne l'oxyde d'éthylène nous en sommes, à ce jour, à 512 notifications d'alerte ...

La Belgique, Danemark, Finlande, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Espagne, Suède, Slovénie et le Royaume-Uni ont mentionné la fraude alimentaire et les ventes sur Internet comme posant des défis. L'Autriche, Croatie, Finlande, Allemagne, Italie, Lettonie, Luxembourg, Malte et le Portugal ont noté que la coopération avec d'autres autorités en matière de fraude alimentaire s'était améliorée ces dernières années.

Les contrôles de la DG Sante sur les États membres ont révélé qu’ils avaient les systèmes en place pour garantir la mise en œuvre des exigences de l’UE, mais dans certains pays, l’exécution des contrôles officiels présente des lacunes et des améliorations sont encore possibles.

Seules la République tchèque, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie et la Slovaquie ont soumis leurs rapports 2017 et 2018 dans les délais. Certains pays ont été très en retard avec la Commission pour obtenir le dernier rapport couvrant 2017 en avril 2019 et en juin 2020, elle n'avait toujours pas reçu un rapport pour 2018.

Tous les États membres ont déclaré définir la fréquence des contrôles officiels au moyen d'évaluations fondées sur les risques, mais aucun n'a décrit la méthodologie utilisée. Des organismes d'évaluation par tierce partie certifient les entreprises de l'UE dans le secteur de l'alimentation humaine et animale sous différents systèmes d'assurance qualité privés. Certains pays utilisent les informations de ces programmes dans leurs évaluations des risques. Aucun des rapports annuels ne contenait d'informations sur l'efficacité des systèmes de contrôle officiels.

lundi 22 février 2021

Le RASFF de l'UE et le Royaume-Uni

Le RASFF de l'UE en a-t-il fini avec le Brexit, pas si sûr ?

En tout cas, il semble que le temps soit bien fini où un sujet britannique était utilisé dans une image du RASFF, voir ci-contre.

Le Royaume-Un est, à mon sens, un exemple européen en matière de rappels de produits alimentaires et la Food Standards Agency veille au grain, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays comme … la France …

Même en ayant quitté lUE, le Royaume-Uni est encore présent dans des notifications au RASFF de l'UE, ainsi en est-il de la notification 2021.0806 du 16 février 2021 où un produit alimentaire a été distribué au Roayme-Uni ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Mais au niveau du Portail consommateur du RASFF, c'en est fini du Royaume-Uni, voir ci-dessous, heureusement c'est seulement au niveau de l'Union Européenne ...

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Graines sésame contaminées par l'oxyde d'éthylène: Il paraît qu'il y a eu une défaillance des contrôles aux importations

«Défaillance des contrôles aux importations : l'exemple du sésame», source rapport d'information de M. Laurent DUPLOMB, fait au nom de la commission des affaires économiques n° 368 (2020-2021) - 17 février 2021.

Depuis le mois de septembre 2020, des milliers de produits à base de graines de sésame importées font l'objet de procédures de retraits et de rappels compte tenu de la détection de résidus d'oxyde d'éthylène, substance active interdite au sein de l'Union européenne depuis 1991 en usage pesticide et 2011 en usage biocide.

Les causes de cette alerte font apparaître des défaillances dans les contrôles des autorités douanières sur les denrées alimentaires.

Tout se passe comme si les autorités considéraient qu'une fois que le produit a été interdit en Europe, il ne pouvait plus se trouver dans les assiettes des consommateurs. Ce nouvel exemple montre que toute interdiction d'une substance active au niveau européen ou français devrait s'accompagner, systématiquement, d'un renforcement des contrôles officiels aux importations.

En outre, si les procédures de retraits et de rappels se sont globalement bien déroulées, plusieurs pistes d'amélioration peuvent être explorées.

Pour tirer les conclusions de cette alerte, le rapport émet dix huit recommandations.

Voici des extraits de la synthèse du rapport :
Il est indiqué «Graines de sésame : nouvel exemple de la naïveté des autorités au sujet des importations de denrées alimentaires».

L’Inde étant le principal fournisseur de sésame pour le continent européen (il pèse par exemple pour 60% des approvisionnements français), et les graines concernées étant le plus souvent disséminées en petites quantités dans de très nombreux produits (houmous, pains, huiles, biscuits, ..), l’alerte a rapidement été étendue à un nombre très important de produits. Elle concerne tous les types de production, y compris les aliments issus de l’agriculture biologique. Pour un haut fonctionnaire européen, « la crise actuelle va bien au-delà de la crise du fipronil de 2017 en matière de notifications ». L’alerte se poursuit et le nombre de lots anormaux devrait continuer de croître ces prochaines semaines. Toutefois, cette alerte sanitaire, dont l’ampleur est en tout point exceptionnelle, n’a pas eu, à ce stade, à la connaissance du rapporteur, de répercussions constatées par les centres anti-poisons.

Commentaire

Contrairement à ce qui est rapporté, l’alerte n'a pas rapidement été étendue à un nombre très important de produits !
Voici le nombre de notifications au RASFF de l'UE pour des produits contaminés par l'oxyde d'éthylène, principalement des graines de sésame, mais pas seulement, des épices, du psyllium, sont aussi concernés, selon la DGCCRF.
  • septembre 2020 : 1 notification (alerte du 9 septembre 2020 par la Belgique)
  • octobre 2020 : 68 notifications
  • novembre 2020 : 187 notifications
  • décembre 2020 : 156 notifications
  • janvier 2021 : 56 notifications
  • février 2021 : 44 notifications
Soit 512 notifications d'alerte au RASFF de l'UE à ce jour versus 141 notifications d'alerte recensées pour le fipronil en 2017 (information citée par le rapport).
Par ailleurs au 19 février 2021, le bilan total en France est passé à 3739 produits (références et lots).

Selon la synthèse du rapport,
1. Les faits : une alerte d’une ampleur inédite
«La philosophie du système européen repose sur une confiance candide en ses partenaires commerciaux. [...] Or la confiance n’induit pas forcément la naïveté. Au contraire, le système serait plus robuste avec des contrôles aux importations largement accrus.»Laurent Duplomb, rapporteur.

2. Des contrôles insuffisants sur les denrées importées

«Augmenter la pression normative sur les exploitations européennes sans accroître la pression des contrôles sur les denrées alimentaires importées, c’est saper la compétitivité de l’agriculture européenne tout en promouvant un modèle de production étranger qui ne respecte pas les normes minimales requises en Europe.» - Laurent Duplomb, rapporteur.
Recommandations : durcir le contrôle des denrées importées, diminuer le risque
1) Faire du renforcement des contrôles aux importations une priorité européenne
- proposer la constitution d'une task force européenne sur la sécurité alimentaire pour des interventions harmonisées au niveau européen ;
- accroître la liste des résidus de pesticides couverts dans la réglementation européenne pour les contrôles annuels ;
- renforcer considérablement le nombre de contrôles aléatoires sur les résidus de pesticides ;
- renforcer les contrôles des organismes certificateurs dans les pays tiers ;
- proposer une enquête lors de l’établissement d’un contrôle renforcé afin d’anticiper les risques de contournement ;
2) Renforcer, au niveau national, à court terme, les contrôles aux importations
- prévoir des prélèvements aléatoires dans les plans de contrôles nationaux sur des denrées alimentaires importées, en particulier sur le risque de résidus de pesticides ;
- accroître la liste des résidus de pesticides testés dans le plan de contrôle national pour assurer une couverture maximale des risques ;
- augmenter les moyens de la DGCCRF afin d’accroître les effectifs dédiés aux contrôles, d’en augmenter le nombre tout en consolidant les dépenses de fonctionnement pour conserver des capacités d’analyse efficaces ;
- renforcer le nombre de contrôles physiques aléatoires avec prélèvements pour les produits issus de l’agriculture biologique ;
3) Privilégier des approvisionnements de matières premières européennes quand cela est possible ;
4) Renforcer les analyses de risques préalables en établissant et en actualisant régulièrement, au niveau européen ou à défaut, au niveau national, un recensement des risques principaux par famille de denrées alimentaires, établie entre les opérateurs de la chaîne alimentaire, les laboratoires, les services de la DGCCRF, de la DGAL et des douanes ;
5) Demander à l’Anses de rendre un avis sur l’oxyde d’éthylène et son métabolite pour mieux comprendre les risques et mieux identifier l’origine des contaminations constatées.
Impression de déjà lu et écrit dans des rappeots précédents sans que rien ne change ou si peu ; accroître les effectifs est une bonne blague alors qu'on les les diminue régulièrement !
Pas d'analyse des risques à ce jour de l'EFSA ou de l'Anses, uniquement des Pays-Bas, pas d'avis de l'Anses non plus, pas un mot du ministère de l'agriculture, tout le monde s'en fout, on rappelle des produits et c'est tout !

3. Renforcer la transparence de l’information en cas de retraits et de rappels de produits alimentaires
Recommandations : Améliorer la transparence des informations en cas d’alerte sanitaire
- promouvoir des outils novateurs répondant aux attentes des consommateurs en cas d’alerte,
comme des applications mobiles incluant la possibilité de s’assurer de la conformité du produit
par simple photographie du code-barres ;
- renforcer la transparence de l’information sur les procédures de retrait et de rappel des produits sur tous les canaux en rendant obligatoire un affichage normalisé des rappels de produits en magasin ainsi que sur les sites de vente à distance des metteurs en marché et en promouvant une communication multicanale proportionnée aux risques induits par l’alerte (réseaux sociaux, presse, catalogues, ...) ;
- renforcer la pédagogie autour des risques sanitaires en cas d’alerte ;
- s’assurer de la bonne lisibilité par le consommateur des informations sur les produits rappelés, sur un site internet et une application mobile centralisant l’ensemble des alertes ;
- mieux contrôler la non-application de pénalités logistiques qualifiables de déséquilibre significatif par les distributeurs en cas de crise sanitaire, en ayant recours, le cas échéant, à un pouvoir d’injonction sous astreinte ;
- établir, par un travail commun des assurances et des entreprises de l’agroalimentaire, un protocole relatif aux indemnisations des entreprises en cas de crise sanitaire.


Rapport utile, mais vœu pieux car que sera-t-il retenu ?  

Complément du 24 février 2021. Si on a du temps à perdre ou est-ce de l'humour, voir image ci-contre, on lira Comment la France et l'Europe assurent-elles la sécurité sanitaire de nos aliments ? 

Complément du 26 février 2021. UFC Que Choisir a publié un article intéressant sur Aliments au sésame contaminé. Des contrôles très insuffisants selon un rapport.

Suite au retrait récent de milliers de produits contaminés par un pesticide toxique, un rapport d'information, adopté en commission des affaires économiques du Sénat, dresse un portrait accablant du système de contrôle sanitaire des aliments importés.

Les virus H5N8 isolés en France sur les volailles depuis le début de l’épizootie ne présentent pas de risque de transmission à l’Homme, et pourtant une analyse de risque est en cours

Selon un communiqué du ministère de l'agriculture du 20 février 2021, «Influenza aviaire : les virus H5N8 isolés en France sur les volailles depuis le début de l’épizootie ne présentent pas de risque de transmission à l’Homme»

Un premier cas de transmission à l’Homme d’un virus de l’influenza aviaire H5N8 sévissant en Russie a été déclaré ce jour par la Russie à l'organisation mondiale de la santé (OMS). Sept employés travaillant dans une ferme du sud de la Russie auraient ainsi été contaminés, au contact des volailles, sans qu’une transmission interhumaine n’ait été mise en évidence.

Les ministres en charge de l’Agriculture et de la Santé souhaitent rappeler les mesures mises en place en France pour surveiller et gérer l’épizootie d’Influenza aviaire.

L’épizootie d’influenza aviaire qui sévit en France et en particulier dans le Sud-ouest, depuis décembre 2020 (466 foyers détectés à ce jour) fait l’objet d’un suivi continu de la part de l’Anses en lien avec les services du ministère de l’agriculture et de l’alimentation. À ce jour, 130 séquences virales complètes ont ainsi été obtenues. Aucune des analyses réalisées par l’Anses n’a montré de propriétés laissant craindre un risque de transmission à l’Homme du virus de l’influenza aviaire présent sur des volailles en France.

Les équipes de l’Anses étudient avec la plus grande attention les informations, en particulier le séquençage du virus détecté chez les personnes contaminées et leur comparaison avec les virus circulant chez les volailles en France. Les résultats de la comparaison des séquences du virus russe et des virus circulants sur notre territoire seront communiqués dès que possible.

Santé Publique France, en charge de la surveillance humaine, et le Centre National de Référence des virus respiratoires dont la grippe, ont également été saisis pour conduire conjointement cette analyse de risque.

Depuis plusieurs semaines l’épizootie a connu un net ralentissement en France. La stratégie d’abattage préventif qui a été conduite a montré son efficacité pour stopper la progression du virus dans les élevages. Ces dépeuplements ont abouti à l’abattage d’environ 3 millions de volailles (palmipèdes pour l’essentiel) et cette stratégie de dépeuplement continuera d’être appliquée sur toute nouvelle suspicion dans le sud-ouest pour juguler au plus vite tout risque de dissémination du virus.

Le risque de contamination de volailles par la faune sauvage reste néanmoins élevé sur l’ensemble du territoire national. Le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie insiste sur la nécessité d’appliquer scrupuleusement les mesures de biosécurité pour éviter l’introduction du virus de l’influenza aviaire en élevage et dans les basse-cours.

Les mesures de biosécurité, ça me rappelle quelque chose ... 

Mise à jour du 25 février 2021. L'ECDC estime que la grippe aviaire H5N8 est une menace faible pour l'homme, selon une évaluation des risques.

Mise à jour du 2 mars 2021. L'Anses a publié le 1er mars 2021, L'influenza aviaire en 6 questions.

La police démantèle un réseau criminel lié au commerce international de fraude à la tva avec de l'huile végétale

«La police démantèle un réseau criminel lié au commerce international de fraude à la tva avec de l'huile végétale», source Europol du 19 février 2021.

12 arrestations en Allemagne et en Pologne et une perte fiscale pour les autorités polonaises estimée à 17,8 millions d'euros.

Le Bureau central polonais de lutte contre la corruption (Centralne Biuro Antykorupcyjne ou CBA) et l'Office allemand des impôts pour les poursuites et les affaires pénales à Berlin (Finanzamt für Fahndung und Strafsachen Berlin), avec le soutien d'Europol, ont démantelé un groupe du crime organisé impliqué dans une fraude internationale à la TVA et au blanchiment d'argent.

Le stratagème de fraude tournait autour du commerce de l'huile végétale et a fait perdre au Trésor polonais environ 17,8 millions d'euros de taxes Lors d'une journée d'action le 18 février 2021, les enquêteurs ont effectué une descente dans 45 lieux en Allemagne et en Pologne, entraînant l'arrestation de douze suspects. On pense que le chef de file présumé du réseau fait partie des suspects arrêtés.

Le gang criminel aurait mis en place un stratagème de fraude impliquant une série de sociétés tampons et des commerçants disparus pour se soustraire au paiement des impôts. Grâce à cette escroquerie, les comptes bancaires des commerçants disparus ne détenaient aucun fonds qui aurait pu être saisi par les autorités financières sur des soupçons de blanchiment d'argent. On pense également que le groupe du crime organisé a émargé au Fonds de développement polonais un programme de soutien en relation avec la crise économique du COVID-19. À la suite de l'enquête, les criminels n'ont pas reçu les fonds.

Europol a activement soutenu l'enquête à partir de 2019 en fournissant un réseau sécurisé pour l'échange international d'informations et l'analyse sur mesure. La coordination opérationnelle d’Europol a contribué à une coopération transfrontalière efficace.

Le Centre européen de lutte contre la criminalité financière et économique (EFECC) d’Europol aide à identifier et à démanteler les réseaux criminels organisés impliqués dans la fraude transfrontalière à la TVA et à localiser et confisquer le produit de la fraude intracommunautaire des opérateurs disparus (MTIC pour missing trader intra community). MTIC est commis à travers une chaîne de sociétés liées lorsque les fraudeurs vendent des biens ou des services d'un pays de l'UE à un autre, profitant du fait qu'il est légitime de ne pas facturer de TVA sur ces transactions transfrontalières. Les escrocs utilisant les MTIC obtiennent 60 milliards d'euros de bénéfices criminels chaque année dans l'UE en évitant le paiement de la TVA ou en réclamant par corruption des remboursements de TVA aux autorités nationales.

Mise à jour du 23 février 2021. On lira Résumé de la fraude alimentaire janvier 2021, source Commission européenne.

Résumé mensuel des articles sur la fraude et l'adultération alimentaires - Janvier 2021. Cas de fraude alimentaire: produits à base de viande et de viande, fruits et légumes, confiserie, fruits et légumes, Lait et produits laitiers, Boissons non alcoolisées, herbes et épices, boissons alcoolisées, poisson et produits de la pêche, aliments, graisses et huiles, miel et autres.

De l'évolution de Campylobacter jejuni afin de mieux comprendre l'émergence de la résistance aux antibiotiques

«Des chercheurs de la Michigan State University (les Spartans ou Spartiates) enquêtent sur l'évolution des bactéries alimentaires pour mieux comprendre l'émergence de la résistance aux antibiotiques», source communiqué de la Michigan State University.

Sans une compréhension des mécanismes de l’évolution d’une bactérie spécifique, il est plus difficile de comprendre comment la résistance aux antibiotiques émerge et, de même, de trouver de nouvelles options de traitement thérapeutique et préventif - dans le cas de l’intoxication alimentaire à C. jejuni. Mais c'est ce qu'une équipe 'spartiate' de recherche s'efforce de comprendre.

L'étude

L'équipe a utilisé le milieu de Bolton, un milieu de croissance enrichi en nutriments, pour étudier l'évolution de C. jejuni. Le milieu de Bolton contient des nutriments qui aident à faciliter la croissance et le développement de C. jejuni tout en offrant une protection des pathogènes contre l'oxygène et d'autres expositions nuisibles. Avant cette étude, le milieu de Bolton n'avait pas encore été utilisé pour étudier ces populations spécifiques de C. jejuni.

Des études antérieures sur l’évolution de Campylobacter des souches bactériennes adaptées au laboratoire ont été utilisées, plutôt que des souches totalement pathogènes et cliniquement pertinentes comme Campylobacter jejuni, qui est l’espèce responsable de la plupart des maladies d’origine alimentaire chez les humains. Ceci est important car les souches adaptées au laboratoire et les souches cliniquement pertinentes évoluent différemment car elles existent dans des environnements différents. (Par exemple, les souches adaptées au laboratoire ne peuvent souvent pas se propulser d'elles-mêmes, car elles évoluent sur plusieurs générations dans l'environnement pépère d'un milieu de croissance. Cependant, cette capacité à se déplacer avec une aide extérieure, appelée motilité, est essentielle pour infecter un hôte. naturellement.)

Pour comprendre comment C. jejuni, mobile et adapté à l'hôte, évolue pour grandir et prospérer, l'équipe de recherche a mis en place une expérience mettant en vedette l'utilisation novatrice d'un environnement contrôlé: un milieu de croissance de laboratoire enrichi en nutriments.

Dans l'étude, les bactéries C. jejuni qui étaient mobiles ont été soumises à des passages et isolées à partir des microbiomes intestinaux de souris. Seules les bactéries entièrement mobiles sont restées après ce processus. Plus tard, ces différentes populations bactériennes ont été cultivées en laboratoire à l'aide du bouillon de Bolton. Au cours de cette phase, les scientifiques ont observé la perte de motilité des bactéries et d’autres changements génomiques associés.

«Cette conception du projet nous a permis de comparer l'évolution de C. jejuni dans l'environnement artificiel et riche en nutriments du milieu de croissance, où tout ce dont il a besoin pour survivre est automatiquement disponible et accessible», a dit le Dr Azam Ali Sher, premier auteur de l'étude publié par l'équipe de recherche. «C'est différent de l'intestin naturel des mammifères, où C. jejuni doit se déplacer pour coloniser et survivre.»

Après que l'équipe de recherche ait sous-cultivé cinq populations de C. jejuni adaptées à l'intestin de souris dans un milieu de croissance frais, ils ont poursuivi leur étude; pendant 35 jours, ils ont transféré 100 microlitres de sous-cultures dans le milieu frais toutes les 24 heures. Au cours de ces 35 jours, l'équipe a observé des changements dans la motilité de la bactérie et a noté trois types de motilité dans les cinq populations de C. jejuni:

  • Réversiblement non mobile (ne peut pas se déplacer, mais cela pourrait changer)
  • Irréversiblement immobile (ne peut pas se déplacer, et cela ne peut pas changer)
  • Motile (peut se déplacer)

Après les 5 premiers jours, une partie importante des colonies de C. jejuni n'étaient pas mobiles. Au jour 20, la forme irréversiblement non mobile dominait. Cette perte de motilité a continué d'augmenter. Au jour 35, environ 80 pour cent des 5 populations étaient non mobiles.

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Rechercher dans l'ADN

Qu'est-ce qui a conduit à cette perte de motilité? Pour le savoir, l'équipe a effectué un nouveau séquençage du génome entier sur les cinq populations évoluées de C. jejuni. Cela signifie qu'ils ont examiné le génome entier de la bactérie, ou l'ensemble du matériel génétique, pour révéler «l'empreinte» génétique de chaque population.

L'équipe a détecté de nombreuses mutations perturbatrices dans les gènes des populations de C. jejuni associées au flagelle. À noter, ils ont observé que le gène rpoN avait un nombre élevé de délétions et contenait également plusieurs pseudogènes. Les tests ont révélé que les bactéries avec des gènes rpoN modifiés ou mutés se développaient nettement plus rapidement dans le milieu de croissance que la souche initiale de C. jejuni. Essentiellement, les bactéries non mobiles se sont développées plus rapidement dans le bouillon que les bactéries mobiles.

«Ce travail indique que C. jejuni subit une réduction du génome lorsqu'il est cultivé dans des milieux riches et suggère que ses mécanismes évolutifs dans différents hôtes et niches environnementales devraient être explorés», explique Linda Mansfield, professeur émérite de l'université

Regard vers l'avenir: possibilités thérapeutiques et préventives

Bien qu'une étude plus approfondie soit nécessaire pour confirmer quelles mutations ont déclenché la perte de motilité, et Sher note que les études in vitro doivent être interprétées avec prudence, les résultats de l'équipe pourraient s'avérer utiles à l'avenir pour les patients souffrant de campylobactériose.

«Il est peu probable que la perte de motilité puisse augmenter la virulence ou la survie de la bactérie chez un hôte», explique Sher. «Mais des études d'évolution expérimentales comme la nôtre ciblant d'autres gènes nécessaires pour provoquer une maladie pourraient être un outil efficace pour découvrir de nouvelles cibles médicamenteuses et des vaccins candidats contre des bactéries pathogènes comme C. jejuni.»

dimanche 21 février 2021

Un champignon parasite, Nosema ceranae, détourne le fer chez les abeilles

De nouvelles études montrent que Nosema ceranae, un ravageur intracellulaire majeur des abeilles mellifères, détourne le fer du pollinisateur, un détournant vers les propres besoins du parasite.
Les pesticides sont souvent montré du doigt dans la mortalité des abeilles, mais voici qu'une nouvelle étude suggère une autre cause, «Un champignon parasite détourne le fer chez les abeilles», source ARS USDA.

Un entomologiste de l'Agricultural Research Service a découvert que le parasite Nosema ceranae qui cause des problèmes majeurs et la mort chez les abeilles mellifères fonctionne en détournant le fer de son hôte pour lui-même.

Le fer est un micronutriment aussi essentiel pour les abeilles mellifères que pour les humains. Les abeilles mellifères en obtiennent généralement suffisamment pour répondre à leurs besoins grâce à leur alimentation en pollen de fleurs. Ils utilisent le fer dans leur système immunitaire et pour la reproduction et le développement. Tout comme Nosema ceranae.

«Dans un certain nombre d'espèces de mammifères, il existe un bras de fer entre l'hôte et l'agent pathogène qui fait partie du champ de bataille central qui détermine l'issue d'une infection. Mais cela n'a pas encore été exploré chez les abeilles mellifères et pas avec Nosema», a expliqué l'entomologiste Yan Ping «Judy» Chen. Elle travaille au Laboratoire de recherche de l'ARS sur les abeilles à Beltsville, Maryland.

Lorsque Chen a suivi le fer chez les abeilles infectées par N. ceranae, elle a découvert que le fer faisait également partie de la lutte physiologique de l'abeille domestique contre le parasite, comme c'est le cas dans le système des mammifères.

Si les abeilles mellifères perdent la bataille de l'infection par N. ceranae, le parasite intestinal commence à détourner le fer contenu dans le pollen des fleurs que l'abeille a mangé avant que l'abeille ne puisse l'absorber, détournant le fer vers sa propre reproduction de spores.

Comment N. ceranae fait-il cela implique une protéine appelée transferrine qui, chez les abeilles mellifères, est responsable de la liaison et du transport du fer du pollen hors de l'intestin et dans toute l'abeille. N. ceranae utilise la transferrine de l'abeille mellifère pour détourner le fer vers son propre usage, ce qui amène l'abeille mellifère à produire de plus en plus de transferrine alors que le système de l'abeille est de plus en plus affamé de fer.

De nouvelles études montrent que Nosema ceranae, un ravageur intracellulaire majeur des abeilles mellifères, détourne le fer du pollinisateur, le détournant vers les propres besoins du parasite.

«Cela se traduit seulement par une plus grande carence en fer pour l'abeille domestique, car l'augmentation du niveau de transferrine donne simplement à N. ceranae l'opportunité de récupérer encore plus de fer de l'abeille hôte pour sa propre prolifération et sa survie», a dit Chen.

Elle a en outre constaté que la réduction de la production de transferrine s'accompagnait d'une réduction de la perte de fer et d'une amélioration de la fonction immunitaire et d'une amélioration de la survie des abeilles infectées par N. ceranae.

Puisqu'il n'y a pas de traitement vraiment efficace pour N. ceranae, cette étude suggère une possibilité bienvenue pour un nouveau traitement qui pourrait être basé sur la régulation du fer ou la synthèse de la transferrine, a ajouté Chen. Cela intéressera les apiculteurs, les chercheurs et les décideurs du monde entier.

N. ceranea est l'un des principaux problèmes parasitaires causant aujourd'hui des pertes de colonies d'apiculteurs. C'est une microsporidie, membre d'un groupe de parasites unicellulaires étroitement liés aux champignons. À l'origine, N. ceranae n'était un parasite que des abeilles mellifères d'Asie (Apis cerana). Mais à la fin des années 1990, il a été transféré de ces espèces vers les abeilles mellifères européennes (Apis mellifera) que nous avons dans ce pays.

L'étude a été publiée dans Plos Pathogen.

NB : On pourra aussi lire cet article de Gil Rivière-Wekstein du blog agriculture et environnement de janvier 2008, Selon les syndicats apicoles français, le protozoaire Nosema ceranae n’est pas dangereux !

Au cours d’un colloque organisé par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) à Castres, durant l’automne 2007, le vétérinaire Marc-Edouard Colin a développé une thèse plutôt suprenante : il a affirmé que la présence de Nosema ceranae était généralisée en France (89 % des colonies suivies) – et ce depuis très longtemps –, et que les ruches atteintes par ce protozoaire étaient cependant parfaitement saines !