lundi 19 juillet 2021

Les employés des entreprises alimentaires sont mis en avant lors d'une conférence introductive de l'IAFP 2021

Pour ceux qui connsiassent l’évènement, l’International Association for Food Protection (IAFP) organise sa réunion annuelle du 31 juillet au 3 août 2021, et cela commence le dimanche soir avec sa traditionnelle conférence, Ivan Parkin Lecture, intitulée cette fois-ci, «It’s All About People, Isn’t It?» ou «Tout est une question de personnes, n’es-ce pas ?», par Robert B. Gravani, Professeur émérite de science des aliments à la Cornell University Ithaca, New York, Etats-Unis.

Ces dernières années, il y a eu des épidémies d'origine alimentaire majeures et notables et les défauts de produits alimentaires entraînant des rappels nationaux d'une grande variété de produits alimentaires qui ont été contaminés par des dangers biologiques, chimiques ou physiques et qui ont touché de nombreuses personnes. Lorsque ces incidents ont été analysés, il s'est souvent avéré qu'ils étaient causés par des échecs des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) et ont rarement été causés par de véritables 
défaillances du système alimentaire. Oui, les BPF, des problèmes avec les personnes effectuant leurs tâches correctement. Tenir compte de certains événements très médiatisés tels qu'une épidémie d'origine alimentaire majeure où le produit contaminé par Salmonella a été expédié alors qu'on savait qu'il était contaminé, rappels en lien avec des allergènes alimentaires en cas de discordance entre le produit et l'emballage, ou des rappels liés à des dangers physiques tels que des morceaux de plastique, de verre ou de métal retrouvés dans des produits alimentaires transformés. Des rappels facilement évitables par des employés habilités à prendre des mesures lorsqu'un problème potentiel pourrait menacer la sécurité sanitaire d'un produit.

Les organisations traitent normalement ces situations, ainsi que d'autres situations difficiles, en attribuant une variété de ressources, y compris les ressources monétaires, les innovations technologiques et le personnel. Parmi celles-ci, le personnel est souvent la seule ressource qui peut ne pas recevoir autant d'attention que les autres, dans un effectif de l'entreprise déjà en place. 

Parlons donc des personnes. Les personnes sont l'atout majeur de toute organisation. Penser à cela … comment une entreprise ou une organisation peut-elle prospérer et progresser sans un personnel bien formé, fort et compétent, un personnel dédié aux valeurs et à la mission de l'entreprise, travaillant vers un objectif commun de produire, transformer, transporter, distribuer, préparer ou commercialiser des aliments sains? Ces employés ont besoin d'exercer leurs responsabilités professionnelles en matière de sécurité sanitaire et de qualité des aliments avec cohérence, et à chaque fois les exécuter. De nombreuses entreprises proposent une formation d'intégration, une formation de recyclage, une formation en cours d'emploi et de nombreuses autres types de programmes conçus pour fournir aux employés plus d'informations sur leurs tâches. Mais, ces programmes fonctionnent-ils et sont-ils efficaces ?

La réponse à cette question commence par des réflexions sur les caractéristiques communes (valeurs fondamentales) d'entreprises alimentaires de classe mondiale. Ces valeurs fondamentales distinguent souvent l'organisation de la concurrence et donner aux employés une compréhension des croyances fondamentales de l'entreprise. L'une de ces valeurs fondamentales, une culture d'apprentissage, peut avoir et a une influence profonde sur les comportements des employés dans chaque service et fonction au sein de l'entreprise. Les personnes sont uniques et différentes les unes des autres, ainsi leurs perceptions, croyances, attitudes, valeurs, principes, pratiques et comportements envers la sécurité et la qualité des aliments dans une organisation est cruciale pour qu'elle accomplisse ses tâches de manière correcte, compétente et cohérente.

Pensez à l'évolution d'une culture d'apprentissage au sein d'une organisation… de la très traditionnelle, formation «de base» (la quantité minimale d'informations nécessaires pour faire son travail), à créer réellement un environnement d’apprentissage qui permet aux personnes de tirer parti de leurs connaissances et de leurs compétences et leur donne de nouvelles informations et des pratiques pour faire leur travail à un niveau de compétence plus élevé.

Il s'agit de fournir de nouvelles idées, une pensée innovante, un engagement passionnant et significatif dans l'enseignement et l'apprentissage, pour créer des changements de comportement au sein de la population active. Une culture de l'apprentissage est centrée sur l'apprenant, basé sur la performance et axé sur les résultats. Il crée une organisation d’employés composée d'individus qui ont atteint le stade où ils sont «inconsciemment compétents». Les employés qui effectuent régulièrement leurs tâches, de façon routinière, avec compétence, en connaissance de cause et avec compétence ! A chaque fois et tout le temps ! Plusieurs entreprises qui ont une culture d'apprentissage et le succès obtenu sur le marché seront mis en évidence.

Dans un article paru dans Food Safety News, Dan Flynn, rapporte ces propos du professeur Gravani«Les employés qui effectuent leurs tâches régulièrement, régulièrement, avec compétence, en connaissance de cause et avec compétence – chaque fois, c'est ce qui fait la culture d'une entreprise de premier plan,»

dimanche 18 juillet 2021

Des phages bactériens à l'origine de la croissance des ‘super microbes’

«Des parasites bactériens sont à l'origine de la croissance des ‘super microbes’», source Ecole de médecine de l'Université de Pittsburgh.

Pour la toute première fois, des chercheurs de l’école de médecine de l'Université de Pittsburgh ont découvert que les phages, de minuscules virus qui attaquent les bactéries, sont essentiels pour amorcer une évolution bactérienne rapide conduisant à l'émergence de «supermicrobes» résistantes aux traitements. Les résultats ont été publiés dans Science Advances.

Dr Vaughn Cooper

Les chercheurs comparent la façon dont les infections bactériennes se présentent en clinique à un film tourné sur le milieu. Tout comme les cinéphiles qui arrivent tardivement ont du mal à reconstruire mentalement les événements qui ont conduit à une scène se déroulant devant leurs yeux, les médecins sont obligés de prendre des décisions de traitement sur la base d'un instantané statique du moment où un patient se présente à l'hôpital. Et tout comme dans une salle de cinéma, il n'y a aucun moyen de rembobiner le film et de vérifier si leur supposition sur l'intrigue ou l'origine de l'infection était bonne ou fausse.

«Essentiellement, un parasite est devenu une arme», a dit l'auteur principal Vaughn Cooper, professeur de microbiologie et de génétique moléculaire à Pitt. «Les phages donnaient aux vainqueurs les moyens de gagner. Ce qui a tué les microbes les plus sensibles a donné l'avantage aux autres.»

En ce qui concerne les bactéries, un observateur attentif peut suivre l'évolution en quelques jours. En raison de la rapidité avec laquelle les bactéries se développent, il ne faut que quelques jours aux souches bactériennes pour acquérir de nouvelles caractéristiques ou développer une résistance aux médicaments antimicrobiens.

Les chercheurs comparent la façon dont les infections bactériennes se présentent en clinique à un film tourné sur le milieu. Tout comme les cinéphiles qui arrivent tardivement ont du mal à reconstruire mentalement les événements qui ont conduit à une scène se déroulant devant leurs yeux, les médecins sont obligés de prendre des décisions de traitement sur la base d'un instantané statique du moment où un patient se présente à l'hôpital. Et tout comme dans une salle de cinéma, il n'y a aucun moyen de rembobiner le film et de vérifier si leur supposition sur l'intrigue ou l'origine de l'infection était bonne ou fausse.

La nouvelle étude montre que l'évolution bactérienne et phagique vont souvent de pair, en particulier dans les premiers stades de l'infection bactérienne. Il s'agit d'un processus multicouche dans lequel les phages et les bactéries sont joints dans une danse chaotique, interagissant et co-évoluant constamment.

Lorsque les scientifiques ont suivi les changements dans les séquences génétiques de six souches bactériennes dans une infection de plaie cutanée chez le porc, ils ont découvert que le saut des phages d'un hôte bactérien à un autre était endémique - même les clones qui n'ont pas obtenu d'avantage évolutif avaient des phages incorporés dans leur génomes. La plupart des clones avaient plus d'un phage intégré dans leur matériel génétique, il y avait souvent deux, trois ou même quatre phages dans un microbe.

«Cela nous a montré à quel point les phages interagissent les uns avec les autres et avec de nouveaux hôtes», a dit Cooper. «Caractériser la diversité dans les infections bactériennes précoces peut nous permettre de reconstruire l'histoire et de retracer des voies d'évolution complexes avec un avantage clinique. Et, avec un intérêt croissant pour l'utilisation des phages pour traiter les infections hautement résistantes, nous apprenons à exploiter leur puissance pour de bon.»

Les autres auteurs de l'étude incluent Christopher Marshall et Christina Lim de l'Université Marquette et Erin Gloag et Daniel Wozniak de l'Ohio State University.

Ce travail a été soutenu par les subventions du National Institutes of Health et de l'American Heart Association.

Les anti-vaccins, le génie génétique, les OGM, etc.

 Rien à redire à ce tweet rapporté par Mme Emmanuelle Ducros,

Sans oublier cet autre tweet de M. François Momboisse,  

Le CDC enquête sur trois épidémies de maladies d’origine alimentaire aux Etats-Unis

«Le CDC enquête sur trois épidémies de maladies d’origine alimentaire aux Etats-Unis», source CIDRAP News.

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont signalé le 15 juillet 2021 une épidémie dans deux États impliquant huit cas à Salmonella liés à de la salade de laitue BrightFarms Sunny Crunch produite à Rochelle, Illinois. Les cas se trouvent dans le Wisconsin et l'Illinois, et la salade a été distribuée dans «au moins» l'Illinois, l'Indiana, l'Iowa et le Wisconsin, a indiqué le CDC.

La souche épidémique est Salmonella Typhimurium. Les personnes malades sont âgées de 31 à 61 ans, avec un âge médian de 46 ans, et cinq sont des femmes. Les dates d'apparition de la maladie vont du 10 au 15 juin. Aucune hospitalisation, ni aucun décès n'a été signalé. Le CDC conseille aux personnes de ne pas manger, vendre ou servir de la salade Sunny Crunch de marque BrightFarms.

L'agence a déclaré dans un communiqué de presse, «Des entretiens avec des personnes malades et des informations de traçabilité montrent que la salade Sunny Crunch de la marque BrightFarms peut être contaminée par Salmonella et rendre des personnes malades. Au moins cinq personnes ont mangé ou acheté ce produit avant de tomber malade. Les huit personnes ont déclaré avoir mangé des légumes à feuilles au cours de la semaine précédant leur maladie, et sept ont déclaré avoir mangé des salades préemballées.»

Dans d'autres nouvelles sur les épidémies alimentaires, le CDC a annoncé le 14 juillet que deux personnes au Texas et une au Delaware avaient été infectées par Listeria lors d'une épidémie liée à des produits de poulet congelés et entièrement cuits, tels que des lanières de poulet et du poulet en dés, fournis par Tyson Foods. Les produits ont été expédiés dans tout le pays et les marques comprennent Tyson, Jet's Pizza, Casey's General Store, Marco's Pizza, Little Caesars et Circle K. Les produits ont été rappelés.

Enfin, Food Safety News rapporte que le CDC enquête sur une épidémie à Escherichia coli O121 qui a rendu malade 15 personnes dans 11 États, mais aucune autre information n'est disponible, y compris la source probable de l'agent pathogène.

Les épidémies à norovirus en augmentation en Angleterre. Vers un retour une situation avant la pandémie et surtout au lavage des mains avec de l'eau et du savon

«Les épidémies à norovirus en augmentation en Angleterre», source Public Health England du 16 juillet 2021.

Public Health England (PHE) rappelle au public les mesures simples qu'il peut prendre pour réduire la propagation de norovirus.

L'avis intervient après que la surveillance de routine montre que le nombre d'épidémies causées par le virus du vomissement a augmenté au cours des dernières semaines (période de 5 semaines de fin mai à juillet), en particulier dans les milieux éducatifs de la petite enfance, et que les cas reviennent aux niveaux de la période pré-pandémique dans tous les groupes d'âge et dans tous les milieux en Angleterre.

Norovirus est hautement infectieux et provoque des vomissements et de la diarrhée, mais disparaît généralement en quelques jours. Il se transmet facilement par contact avec des personnes infectées ou des surfaces contaminées. L'augmentation des épidémies s'est produite principalement dans les établissements d'enseignement, en particulier dans les crèches et les garderies, avec beaucoup plus d'incidents signalés à PHE que prévu au cours des mois d'été. Au cours des 5 dernières semaines, 154 foyers de cas ont été signalés, contre une moyenne de 53 foyers de cas signalés au cours de la même période au cours des 5 années précédentes.

Le nombre total de rapports liés à la présence de norovirus confirmée en laboratoire dans tous les groupes d'âge a également récemment augmenté pour atteindre les niveaux observés les années" style="color: black;"> précédentes avant la pandémie de coronavirus (COVID-19).

Le professeur Saheer Gharbia, directeur adjoint du service national des infections à la PHE, a dit :

Norovirus, communément appelé virus des vomissements hivernaux, a été à des niveaux inférieurs à la normale tout au long de la pandémie avec moins de possibilités de se propager entre les personnes de la communauté, mais à mesure que les restrictions se sont assouplies, nous avons constaté une augmentation des cas dans tous les groupes d'âge.

Les symptômes comprennent l'apparition soudaine de nausées, de vomissements en jet et de diarrhée, mais peuvent également inclure une température élevée, des douleurs abdominales et des membres endoloris. Restez à la maison si vous présentez des symptômes de norovirus et ne retournez pas au travail ou n'envoyez pas les enfants à l'école ou à la crèche avant 48 heures après la disparition des symptômes. Comme avec COVID-19, le lavage des mains est vraiment important pour aider à arrêter la propagation de ce virus, mais rappelez-vous, contrairement à COVID-19, les gels d'alcool ne tuent pas le norovirus, donc le savon et l'eau sont les meilleurs.

Commentaire. Il n'y a peut-être pas de relachement des gestes barrières mais comme les solutions hydro-alcooliques ne sont pas acitves contre norovirus, la réponse à la réapparition de norovirus est sans doute dans une utilisation unique de ces produits. Il nous faut revenir au classique lavage des mains avec de l'eau et savon.

Feuilleton des rappels de produits alimentaires en cet été: le plein de rebondissements

Pour ce nouvel épisode, plusieurs évènements sont survenus depuis le dernier épisode de votre feuilleton de l’été sans souci qui s’arrêtait au 13 juillet 2021, une épidémie de salmonellose avec 45 cas dont 27 enfants liée à du fuet espagnol (bis repetita), et une décision de la Commission européenne sur ce qu’elle appelle ‘ethylene oxide incident’, à propos de la gomme de caroube ou E410 contaminée par de l’oxyde d’éthylène. Les rappels vont dans ce cas surtout concerner des crèmes glacées …

Voici donc la situation des rappels du 14 au 16 juillet 2021. Pour mémoire, nous étions restés au 13 juillet inclus avec 258 produits rappelés. En tenant compte, des rappels ci-dessous, nous en sommes au 17 juillet inclus à 273 produits rappelés en France. Vous observerez aussi la présence de pathogènes alimentaires.

14/07/2021: 1 produit rappelé

- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 1
15/07/2021: 5 produit rappelés
- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 5
- Salmonella: 1 (chorizo à griller)
16/07/2021: 8 produits rappelés
- Escherichia coli entrohémorragique : 2 (yaourt, fromage)
- Listeria monocytogenes : 1 (Brie de Normandie au lait cru farci aux truffes)
- Salmonella: 1 (chorizo sarta piquant)
- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 1
- corps étranger : 1 (plastique dur dans bâtard au maïs bio)
- résidu de pesticide : 1 (concombre long lisse bio)
- erreur d’étiquetage : 1 (poulet chez Auchan). Rappel non signalé par RappelConso.
La présence de STEC dans des yaourts ne doit pas surprendre, voir cette étude grecque de 2021, Survival of Shiga Toxin-Producing Escherichia coli (STEC) Serogroups During Production and Storage of Yogurt.
17/07/2021: 1 produit rappelé
- Salmonella : 1 (fuet, saucisse sèche espagnole).
RappleConso indique:
Suite à des investigations de cas humains de salmonellose un retrait rappel de tous les lots de FUETS (saucisse sèche) fabriqués en Espagne et portant la marque de salubrité ES 10.01865/GE CE est mis en œuvre sur le territoire national par mesure de précaution.

Le blog a consacré un article à ce rappel lié à une épidémie de salmonellose, 45 cas dont 27 enfants. On ne compte plus depuis an le nombre de rappels de ces saucisses sèches d’Espagne, On lira les articles du blog à ce sujet, ici.

Notifications au RASFF de l'UE liées aux produits contaminés par de l’oxyde d’éthylène

Le pic des notifications semble derrière nous, mais des notifications continuent, avec même un nouveau pic depuis mai 2021 jusqu'à quand ?
- 9 septembre 2020: 1 notification (notification initiale)
- octobre 2020: 68 notifications
- novembre 2020: 187 notifications
- décembre 2020: 156 notifications
- janvier 2021: 56 notifications
- février 2021: 57 notifications
- mars 2021: 33 notifications
- avril 2021: 24 notifications
- mai 2021: 13 notifications
- juin 2021: 16 notifications
- juillet 2021 (mois en cours): 22 notifications au 17 juillet 2021.

samedi 17 juillet 2021

Le feuilleton de la contamination par l'oxyde d'éthylène va continuer. Rappel désormais de tous les produits contenant de la gomme de caroube ou E410

Après les graines de sésame et les épices contaminées par l’oxyde d’éthylène, voici désormais au tour de la gomme de caroube ou E410, suite à une alerte au RASFF de l’UE du 8 juin 2021. 

Vous trouverez le compte-rendu succinct des réunions qui ont conduit à la décision de retirer tous les produits alimentaires y commpris les produits alimentaires bio, des glaces essentielement, contenant cet additif alimentaire ... le feuilleton oxyde d'éthylène continue, quel été !

Une question demeure quel sera le prochain composant alimentaire qui sera concerné ?

Compte rendu de réunions sur l’incident d'oxyde d'éthylène et un additif alimentaire

Les 29 et 30 juin et le 13 juillet 2021, des réunions des coordinateurs de crise sur les denrées alimentaires et aliments pour animaux ont eu lieu concernant la détection de résidus d'oxyde d'éthylène sur la présence d'oxyde d'éthylène au-dessus de la limite de quantification dans de la gomme de caroube (additif alimentaire E410).

Suite à la notification d'alerte au RASFF 2021.2966 du 8 juin 2021 relative à la présence d'oxyde d'éthylène dans un additif alimentaire (gomme de caroube, E410) utilisé notamment dans les glaces, la Commission a convoqué à trois reprises (29 juin, 30 juin et 13 juillet 2021) les coordinateurs de crise sur les denrées alimentaire et aliments pour animaux des États memebres ainsi que des experts sur les niveaux maximaux de résidus de pesticides et sur les additifs alimentaires.

L'objectif de ces réunions était de renforcer la coordination entre les États membres et d'aligner le suivi de l'alerte en question.

Les États membres ont exprimé leur point de vue sur la meilleure façon de gérer le risque présenté par les produits incorporant l'additif incriminé dans le cadre de la législation de l'UE sur les limites maximales en résidus (règlement sur les LMR) et sur les additifs alimentaires et la General Food Law (GFL). En réponse aux demandes des États membres, la Commission a proposé à son analyse au droit applicable lors de leur dernière réunion, le 13 juillet 2021. Cela a permis une décision de tous les coordinateurs de crise sur ce nouvel incident de contamination des denrées alimentaires par l'oxyde d’éthylène.

Les États membres ont conclu que, conformément aux dispositions légales énoncées dans la GFL:

  • pour les produits contenant l'additif E410 connu pour être contaminé par l’oxyde d'éthylène* aucun niveau d'exposition sûr pour les consommateurs ne peut être défini et donc quel que soit le niveau auquel les consommateurs peuvent être exposés, cela présente un risque potentiel pour les consommateurs ;
(*) c'est-à-dire l'additif contenant un niveau d'oxyde d'éthylène supérieur à la limite de quantification LOQ (0,1 mg/kg), en appliquant la définition du résidu prévue par le règlement 396/2005.
  • par conséquent, il est nécessaire, afin d'assurer un niveau élevé de protection de la santé, que les exploitants du secteur de l'alimentation humaine ou animale qui ont mis ces produits sur le marché de l'UE procède, sous le contrôle des autorités nationales compétentes, au retrait de ces produits du marché de l'UE et les rappeler auprès des consommateurs.

Bien que la Belgique et le Danemark mettent pleinement en œuvre l'approche ci-dessus, les deux États membres se sont déclarés préoccupés par les rappels systématiques de toutes les denrées alimentaires produites avec une matière première au-dessus de la LMR fixée légalement. Ils ont notamment exprimé leurs inquiétudes quant à l’approche tolérance zéro appliquée pour l'oxyde d'éthylène qu'ils jugent non conforme à la réglementation concernant le suivi des denrées alimentaires et des aliments pour animaux potentiellement contaminés. Par ailleurs, tous deux ont considéré cette approche comme en contradiction avec les travaux menés sur le développement durable, la réduction du gaspillage alimentaire et les pertes alimentaires conformément à la stratégie de la ferme à la fourchette et aux objectifs de développement.

NB: Si ma traduction de ce compte-rendu succinct n’est pas claire, vous pourrez lire cet article du Figaro, «Les produits contenant du caroube contaminé à l'oxyde d'éthylène devront tous être retirés, annonce la Commission européenne.»

Complément du 19 juillet 2021. Demandons-nous quand les autorités sanitaires de France nous informeront de cette décision de la Commission européenne ? Oui, quand ?

Mise à jour du 20 juillet 2021. On lira l’article de Joe Whitworth paru dans Food Safety News, Ethylene oxide scandal spreads to food additive.

Des anticorps monoclonaux peuvent neutraliser de nombreuses variants de norovirus

«Des anticorps monoclonaux peuvent neutraliser de nombreuses variants de norovirus», source Science Daily.

Des chercheurs du Vanderbilt University Medical Center (VUMC) et du Baylor College of Medicine de Houston, Texas, ont fait un grand pas vers le développement de traitements et de vaccins ciblés contre une famille de virus qui attaquent le tractus gastro-intestinal.

Chaque année aux États-Unis, les souches circulantes du norovirus humain sont responsables d'environ 20 millions de cas de gastro-entérite aiguë. Les symptômes caractéristiques comprennent des crampes abdominales sévères, de la diarrhée et des vomissements.

Plusieurs candidats vaccins sont en cours d'essais cliniques, mais leur efficacité n'est pas claire, étant donné l'émergence périodique de nouveaux variants de norovirus. Le développement de vaccins largement efficaces nécessitera une compréhension de la diversité génétique du virus et des mécanismes par lesquels le système immunitaire peut le neutraliser.

Rapportant dans la revue Nature Communications, les chercheurs ont isolé un panel d'anticorps monoclonaux humains de sujets ayant des antécédents de gastro-entérite aiguë qui présentent une réaction croisée et qui neutralisent un large éventail de variantes de norovirus lors de tests de laboratoire.

Ils décrivent un site antigénique conservé surnorovirus qui pourrait être utilisé pour reformuler des candidats vaccins afin qu'ils soient largement efficaces contre les souches virales circulantes. Les anticorps monoclonaux pourraient également être utilisés pour traiter ou prévenir l'infection à norovirus directement ou en tant que réactifs de diagnostic, ont-ils ajouté.

À la tête de l’étude se trouvaient les auteurs correspondants de l'article, James Crowe Jr., directeur du Vanderbilt Vaccine Center, et BV Venkataram Prasad, biochimiste, en collaboration avec Mary Estes, professeur de virologie au Baylor College of Medicine.

Les premiers auteurs de l'article étaient Gabriela Alvarado, anciennement du laboratoire Crowe, désormais à l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, et Wilhelm Salmen, un étudiant diplômé du laboratoire de Prasad.

«Nous avons été surpris de trouver des anticorps naturels qui reconnaissaient autant de norovirus différents», a dit Crowe, professeur de pédiatrie, de pathologie, de microbiologie et d'immunologie à la VUMC.

«Auparavant, de nombreux experts pensaient que cela ne serait pas possible en raison de l'extrême diversité des séquences dans les différents groupes et types de norovirus en circulation», a-t-il dit. «Le système immunitaire humain continue de nous surprendre par sa capacité à reconnaître divers variants viraux.»

«L'un des aspects fascinants de cette étude a été la découverte inattendue de l'endroit où l'anticorps humain attaque le virus pour le neutraliser», a ditlaré Prasad.

«Il est passionnant de disposer désormais d'anticorps monoclonaux humains qui neutralisent de nombreux variants de norovirus», a ajouté Estes.

Les contrôles dans les pays de l’UE, c’est bienvenue chez les bisounours. Nouvelle épidémie de salmonellose en France liée à du fuet espagnol

On savait que les contrôles des produits alimentaires au sein de l’UE c’était bienvenue chez les bisounours !

Dans un article du blog du 3 juin 2021 consacré aux très nombreux rappels liés aux produits alimentaires contaminés par l’oxyde d’éthylène, j’écrivais

On lira le rapport de de M. Laurent Duplomb, sénateur, fait au nom de la commission des affaires économiques, déposé le 17 février 2021, «Sur les retraits et les rappels de produits à base de graines de sésame importées d'Inde ne respectant pas les normes minimales requises dans l'Union européenne»,

Des contrôles des denrées alimentaires importées défaillants

La crise provient, avant tout, de la libre circulation de graines de sésame non conformes aux normes européennes faute de contrôles à l’importation suffisants.
Est en cause la philosophie du système européen qui repose sur une confiance candide dans ses partenaires commerciaux. Les actions ne sont engagées, par le biais de contrôles renforcés, qu’en cas de défaillance avérée.
Or la confiance n’induit pas forcément la naïveté. Au contraire, le système serait plus robuste avec des contrôles largement accrus.

Une comparaison s'impose entre langue de bois et bienvenue chez les bisounous…

Ce petit préambule pour vous informer d’un communiqué du ministère de l’agriculture du 17 juillet 2021,

Retrait et rappel de fuets (saucisses sèches espagnoles) contaminés par des salmonelles
45 cas de salmonelloses (dont 27 concernent des enfants), dont les souches partagent les mêmes caractéristiques génétiques, ont été identifiés entre le 24 Juin et le 15 juillet par le Centre National de Référence des Salmonella. Le lien avec la consommation de fuets fabriqués par l’établissement espagnol «EMBUTIDOS CAULA SL» a été confirmé le 15 juillet par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de la santé et Santé publique France. Plusieurs lots consommés par les malades s’avèrent susceptibles d’être contaminés par des salmonelles. La Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de la santé et Santé publique France ont donc décidé de faire procéder à un retrait-rappel de tous les lots de fuets dans les différentes enseignes concernées.
Les personnes malades ont toutes consommé du fuet (saucisse sèche espagnole) avant l’apparition de leurs symptômes.
Dès aujourd’hui, un retrait et un rappel de tous les fuets, quelle que soit leur présentation (grammage, présentation, composition, assaisonnement...), toutes dates de durabilité minimale (DDM), et portant la marque de salubrité ES 10.01865/GE CE, sera effectué dans les différentes enseignes concernées en France.
Les autorités sanitaires recommandent aux personnes qui détiennent encore les produits concernés de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente où ils ont été achetés.
Les toxi-infections alimentaires causées par les salmonelles se traduisent par des troubles gastro-intestinaux (diarrhée, vomissements) d’apparition brutale souvent accompagnés de fièvre et de maux de tête qui surviennent généralement 6h à 72h après la consommation des produits contaminés. Ces symptômes peuvent être plus prononcés chez les jeunes enfants, les femmes enceintes, les sujets immunodéprimés et les personnes âgées.
Les personnes qui auraient consommé ces produits et qui présenteraient ces symptômes, sont invitées à consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation. En l’absence de symptômes dans les 7 jours après la consommation des produits concernés, il est inutile de s'inquiéter et de consulter un médecin.

Il est clair que ce que rapportait le rapport d’activité 2020 de la DGAL a ici clairement échoué,

Protéger la santé des consommateurs, des animaux, des végétaux et de l’environnement en fixant et contrôlant les conditions sanitaires dans lesquelles les denrées animales et végétales sont produites et mises sur le marché ou introduites sur le territoire national.
Signalons que ce rappel n'est en rien préventif, le mal ayant déjà été fait ...

Par ailleurs, contrairement à ce qui est rapporté dans le communiqué ci-dessus, la Direction générale de la santé ne fait pas partie du dispositif de rappel voulu par nos autorités sur le rappel des produits dont les produits alimentaires, et dénommé RappelConso, qui comprend le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, le ministère de l’économie et des finances et le ministère dit de la transition écologique. Le ministère d ela snté est aux abonnés absents, comprenne qui pourra ?

Enfin, on ne compte plus depuis an le nombre de rappels de ces saucisses sèches d’Espagne, Un avertissement qui n'a pas servi de leçon à nos autorités sanitaires. On lira les nombreux articles du blog à ce sujet, ici.

18 cas de salmonelloses (dont 12 concernent des enfants) ont été identifiés entre le 8 juillet et le 3 août derniers par Santé publique France. Les personnes interrogées ont toutes consommé du fuet (saucisse sèche espagnole). Le lien avec la consommation de fuets fabriqués par l’établissement espagnol «Embutidos Sola SA» a été confirmé le 1er septembre par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de la santé et Santé publique France. Plusieurs lots consommés par les malades se sont en effet révélés contaminés par des salmonelles.
Un premier retrait de plusieurs lots de fuets suspects, dans un seul point de vente (supermarché en Gironde), avait déjà eu lieu, par précaution, dès le vendredi 21 août sur la base des premiers éléments de l’enquête.
Dès aujourd’hui, en complément, un retrait et un rappel de tous les fuets, quelle que soit leur présentation (grammage, présentation promotionnelle avec accessoires, assaisonnement...), toutes dates de durabilité minimale (DDM), et portant la marque de salubrité ES-10.12147/B-CE, seront effectués dans les différentes enseignes concernées en France.

Même cause, mêmes effets, jusqu’à quand ?

Mise à jour du 30 juillet 2021. L'AFSCA de Belgique serait-elle frappée de torpeur estivale ?  Toujours est-il que près de 15 jours après la notification initiale par la France au RASFF de l'UE, l'AFSCA de Belgique informe du rappel de saucisses sèches espagnoles « Fuet » des marques Caula et Le Catalan, en raison de la présence possible de Salmonella. L'AFSCA nous avait habitué à mieux ...