«Des audits de l'UE montrent que la Hongrie et la Bulgarie doivent
améliorer les contrôles», source Food
Safety News.
Deux audits de la DG Santé et sécurité alimentaire de la
Commission européenne ont porté sur la sécurité microbiologique
des denrées alimentaires d'origine non animale en Hongrie et en
Bulgarie.
Un audit
de la DG Santé, du 30 mai au 15 juin 2022 en Hongrie, a révélé
qu'une pénurie de personnel et d'expérience affaiblissait le
système de contrôles officiels. L'accent a été mis sur la
production primaire, les produits surgelés, les fruits et légumes
prédécoupés, les graines germées et les graines destinées à la
germination.
L'élaboration d'un guide sur les bonnes pratiques agricoles pour la
production de fruits et légumes, comprenant des informations sur la
manière de prévenir la contamination microbiologique pour les
producteurs primaires, est toujours en cours, comme lors du précédent
audit en 2019. Des progrès ont été notés dans le système de
contrôle officiel sur des denrées alimentaires d’origine
non-animale et trois des six recommandations formulées en 2019
avaient été prises en compte lors de l'évaluation de 2022.
L'équipe d'audit a été informée qu'en 2019, 2020 et 2021, 183 des
240 inspections prévues à la production primaire ont été
effectuées pour les légumes verts à feuilles et les fruits rouges,
entraînant une non-conformité. La différence entre les contrôles
planifiés et effectués était due au manque de ressources et à la
pandémie de COVID-19, selon les responsables.
Problèmes tout au long de la chaîne d'approvisionnement
Au cours des trois mêmes années, 157 des 164 inspections ont été
effectuées dans les établissements de congélation et de prédécoupe
des denrées alimentaires d’origine non-animale, entraînant 20
non-conformités liées à des domaines tels que le nettoyage et des
procédures incorrectes ou inexistantes pour l'échantillonnage
environnemental pour Listeria monocytogenes et 36 échantillons
officiels non conformes.
Dans les usines de transformation, il y a eu 167 inspections
officielles sur 183 visites prévues et 20 non-conformités ont été
détectées pour des questions telles que l'hygiène, l'analyse des
dangers et les points critiques pour leur maîtrise, l'entretien, la
lutte antinuisibles, les certificats sanitaires pour les employés,
les plans d'analyse d'échantillons et la classement des risques des
produits.
Dans la production primaire, les non-conformités sont rarement
détectées et l'application des exigences en est affectée.
L'efficacité des contrôles officiels est limitée en donnant plus
de pertinence aux analyses plutôt qu'aux bonnes pratiques lors de la
production, ont écrit les auditeurs.
Au moment de l'audit, dans la plupart des départements, si le
résultat d'analyse est satisfaisant, aucune action corrective de la
part de l'entreprise n'était requise car l'inspection était jugée
conforme. En raison de cette approche, les non-conformités détectées
n'ont pas été documentées ou rectifiées. Cependant, de nouvelles
procédures sont mises en place afin que l'échantillonnage n'ait
qu'une fonction de surveillance et pour chaque non-conformité, un
plan d'actions correctives sera requis.
De 2019 à 2021, sur 1 030 prélèvements officiels, 57 étaient
positifs pour Listeria monocytogenes. Dans une enquête au
niveau de la vente au détadil sur des légumes surgelés, sur 288
échantillons officiels, 104 étaient positifs, montrant la capacité
du système à détecter Listeria mais aussi l'écart entre
les contrôles officiels et les autocontrôles des entreprises
alimentaires. Les découvertes n’ont déclenché aucune action de
la part des autorités.
Le séquençage du génome entier des isolats de Listeria dans
des échantillons de légumes surgelés vendus au détail en 2018,
2020 et 2022 n'a pas trouvé de correspondance avec une souche qui a
provoqué une
épidémie dans plusieurs pays européens de 2015 à 2018 avec 54
cas et 10 décès.
Audit en Bulgarie
Au niveau de la production primaire, les critères de ciblage des
contrôles officiels ne sont pas adaptés pour identifier les
cultures ou les exploitations à haut risque. Combiné au fait que
l'autorité ne dispose pas de données adéquates sur le nombre
d'opérateurs ou la nature de leur production, cela entrave
l'efficacité du système de contrôle pour cibler les produits à
haut risque, ont écrit les auditeurs.
Le personnel national a dit à l'équipe d'audit que les risques
microbiologiques ne seraient pas pertinents avant la récolte dans
les baies et les légumes verts à feuilles car ils subissent des
traitements telles que le rinçage chez les collecteurs et les
transformateurs. Les auditeurs ont dit qu'il existe des preuves
scientifiques décrivant les risques ainsi qu'un document
d'orientation de l'UE sur les risques microbiens lors de la
production primaire. Les avis de l'EFSA sur le classement des risques
microbiologiques des différentes cultures n'avaient pas été pris
en compte lors de la planification des contrôles.
Les auditeurs ont dit que le système de contrôle des sites de
production de graines germées n'est pas capable d'identifier les
non-conformités ou d'appliquer efficacement les exigences de l'UE.
Pour les transformateurs, le système est satisfaisant mais présente
quelques faiblesses lors du suivi de Listeria monocytogenes.
Les responsables bulgares ont dit que la formation serait dispensée
aux inspecteurs et qu'elle comprendrait un guide sur l'hygiène de
l'Association
européenne des producteurs de graines germées. Des lignes
directrices et une liste de contrôle pour effectuer des contrôles
officiels sur les sites de production des graines germées seront
également élaborées.
Certaines installations du Centre national de sécurité des aliments
à Sofia étaient obsolètes, notamment les laboratoires pour
norovirus et le virus de l'hépatite A. En raison d'un manque de
financement, tous les consommables nécessaires aux analyses
n'étaient pas disponibles en quantité suffisante. Il n'y avait pas
non plus de méthodes accréditées pour la détection de norovirus
et du virus de l'hépatite A, mais l'accréditation est prévue pour
2023.
Les auditeurs ont également constaté que la composition et le
regroupement des échantillons n'étaient pas vérifiés, ce qui
pouvait entraîner des résultats faussement négatifs.
L'équipe d'audit a fait le suivi d'une
notification au RASFF de 2021 concernant la présence du virus de
l'hépatite A dans des framboises avec des matières premières de
Bulgarie et de Pologne. Des investigations appropriées ont été
effectuées chez le transformateur et un autre lot avec la même
matière première a été testé négatif. Cependant, les enquêtes
n'ont pas couvert les producteurs primaires de framboises et les
autorités n'ont pas pu identifier la cause profonde.
Commentaire
Cet article est intéressant quand on sait que bon nombre de légumes
surgelés vendus en France proviennent de Hongrie.
Tous les liens sont de mon fait -aa.