lundi 3 avril 2023

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de mars 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de mars 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie
Souche persistante de E. coli O157:H7 (REPEXH01) liée à des sources multiples : REPEXH01 est une souche persistante de Escherichia coli O157:H7 producteurs de shigatoxines de type stx2a et/ou stx2c. La bactérie est qualifiée de «persistante» par le CDC, car elle est à l’origine de cas (634) de maladie et d’épidémies (14) aux États-Unis depuis plusieurs années. ProMed, 3 pages. (01.03.2023). Publication originale : CDC, Food Safety Magazine.

Classification et classement des génotypes des STEC : La classification des risques et la gestion des risques liés aux E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) d’origine alimentaire sont incomplètes. Les propriétés déterminant dans quelle mesure les différents sous-types de STEC peuvent provoquer des maladies graves sont méconnues. En conséquence, une nouvelle étude classe les génotypes des STEC par ordre décroissant de leur impact potentiel sur la santé publique. Microbial Risk Analysis, 5 pages. (04.2023).

Un modèle quantitatif d’évaluation de l’exposition au norovirus dans les huîtres : Les huîtres cultivées dans des eaux contaminées par des eaux usées filtrent et accumulent des particules de norovirus. Un nouveau modèle d’exposition bidimensionnel permet d’estimer la consommation de norovirus par portion, sur la base des résultats mesurés en utilisant la norme ISO 15216-1:2017. Ce lien entre la détection utilisant la norme ISO et l’exposition des consommateurs est nouveau et pertinent pour les gestionnaires de risques. Microbial Risk Analysis, 14 pages. (04.2023).

Infections vasculaires et endocardites causées par Campylobacter spp. : L’incidence de la campylobactériose a considérablement augmenté. Une étude visant à décrire l’infection vasculaire ou l’endocardite causée par Campylobacter spp. a révélé que Campylobacter fetus était l’espèce la plus fréquemment impliquée. EID, 5 pages. (03.2023).

Bactéries persistantes (persisters) de Listeria monocytogenes présentes dans l’environnement de transformation de fruits et légumes frais : Une étude s’est intéressée à la formation de persisters de Listeria monocytogenes (LM) dans un environnement simulant une usine de transformation de légumes verts feuillus. Elle démontre que LM peut produire des persisters dans les conditions imitant un milieu de transformation des denrées alimentaires. International J. Food Microbiology, 10 pages. (02.04.2023).

Augmentation de la résistance aux antibiotiques clés des salmonelles présentes dans le poulet : Un récent rapport publié par le FSIS de l’USDA fait état d’une augmentation significative de la résistance aux principaux médicaments antimicrobiens des isolats de Salmonella provenant d’échantillons de cæcum de poulet et de produits d’abattage. Food Safety Magazine, 2 pages. (10.02.2023). Publication originale : USDA’s FSIS.

Chimie
Les phtalates favoriseraient le risque de diabète chez les femmes : Une étude longitudinale d’une durée de 6 ans a révélé que les femmes exposées à des niveaux élevés de phtalates avaient un risque jusqu’à 63% plus élevé de développer un diabète de type 2. Med News Today, 5 pages. (13.01.2023). Publication originale : JCEM.

Résidus de tricyclazole dans du riz importé : Deux entreprises italiennes ont demandé à leur gouvernement de bloquer les importations de riz en provenance du Cambodge, du Myanmar, du Vietnam, de l’Inde et du Pakistan suite à la détection de résidus de tricyclazole, une substance chimique interdite dans l’Union européenne. Toutefois, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a décidé d’introduire un seuil de tolérance pour les résidus de tricyclazole dans le riz importé. Dissapore, 2 pages. (08.02.2023). Publication originale : EFSA.

Les paraffines chlorées à chaîne courte présenteraient des risques pour la santé : Les paraffines chlorées à chaîne courte (PCCC) sont omniprésentes dans de multiples matrices environnementales. Aussi ont-elles été détectées dans divers échantillons humains. L’estimation des quantités journalières de PCCC absorbées fait apparaître des risques non négligeables pour la santé des résidents. Les niveaux de PCCC se sont avérés positivement corrélés avec les biomarqueurs de certaines maladies. SciTotalEnviron, 10 pages. (05.2023).

Noix du Brésil chargées en radioactivité : Un test effectué par une organisation de consommateurs révèle des niveaux élevés de radium radioactif dans les noix en provenance d’Amérique du Sud. Le magazine de consommateurs a examiné 21 produits de fabricants renommés pour mesurer leur radioexposition et le niveau d’autres éléments. Résultat : les produits à base de noix du Brésil affichent non seulement une radioexposition plus élevée, mais aussi des valeurs légèrement plus élevées de perchlorate et de baryum. Öko, 2 pages. (23.02.2023).

Thé chinois contenant du fipronil : Selon l’Autorité chinoise d’évaluation des risques, 20% du thé chinois affiche des teneurs en fipronil supérieures à la limite fixée par l’UE. Un total de 726 échantillons de thé collectés entre 2011 et 2018 ont été testés à la recherche de fipronil et de ses métabolites. En Chine, l’utilisation du fipronil est interdite depuis 2009. J. Food Compos. Anal., 10 pages. (01.2023).

Microplastiques détectés dans des tissus vasculaires : Pour la première fois, des microplastiques ont été découverts dans des tissus vasculaires. Deux des principaux types de polymères détectés sont utilisés dans la fabrication d’emballages alimentaires. Food Safety Magazine, 1 page. (27.02.2023). Publication originale : PlosOne.

Les PFAS priveraient les globules blancs de leur capacité à détruire les envahisseurs : Des chercheurs ont découvert que les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) altéraient la capacité des globules blancs à tuer les agents pathogènes envahissants. EurekAlert!, 3 pages. (15.02.2023). Publication originale : JImmunotox.

Une étude révèle que les PFAS perturbent des processus biologiques essentiels : Des chercheurs ont mis en évidence que l’exposition aux PFAS modifie plusieurs processus biologiques essentiels, notamment le métabolisme des lipides et des acides aminés, tant chez les enfants que chez les jeunes adultes, impliquant un risque accru de développer certaines pathologies parmi un très large éventail de maladies, allant des troubles du développement aux maladies cardiovasculaires, en passant par des maladies métaboliques et de nombreux types de cancer. EurekAlert!, 2 pages. (22.02.2023). Publication originale : ehp.

Le smoothie contenait des PFAS : Des tests ont révélé qu’un smoothie contenait des PFAS toxiques, à des niveaux bien supérieurs aux limites gouvernementales recommandées pour l’eau potable. Reste à déterminer comment les substances chimiques se sont retrouvées dans la boisson. The Guardian, 2 pages. (14.02.2023).

Exposition des enfants et des adolescents aux PFAS : Une étude pilote visait à déterminer les concentrations sériques de plusieurs PFAS chez 113 filles et 112 garçons (âgés de 7 à 10 ans et de 12 à 15 ans) originaires du nord-est de la Slovénie et à identifier les sources potentielles d’exposition grâce aux données issues de questionnaires. Résultat : il existe un lien entre l’exposition aux PFAS et la qualité de l’eau potable publique. Chemosphere, 40 pages. (09.02.2023).

De l’effet des microplastiques sur la santé : L’exposition alimentaire humaine aux microplastiques est associée à un certain nombre de risques sanitaires urgents, tels que les troubles digestifs, reproductifs et respiratoires. Elle devrait être traitée avec un « degré d’urgence » selon un rapport publié par le California State Policy Evidence Consortium (CalSPEC). Food Safety Magazine, 1 page. (20.02.2023). Publication originale : CalSPEC.

Hydrocarbures d’huiles minérales dans le beurre suisse : La Fédération romande des consommateurs (FRC) a évalué 13 échantillons de beurre suisse dont 5 contenaient des traces d’hydrocarbures d’huiles minérales (MOH) dépassant les seuils limites. Faute de valeur limite applicable aux huiles minérales dans le beurre dans la législation suisse, la FRC a basé ses tests sur les valeurs en vigueur en Allemagne. Ces substances proviennent en premier lieu des emballages. FRC, 3 pages. (07.03.2023). Informations supplémentaires : EU guidance on MOH in food.

La FDA estime que les produits à base de CBD présentent des dangers inconnus : La FDA a annoncé, «au terme d’un examen attentif», qu’une nouvelle voie réglementaire était nécessaire pour encadrer les produits à base de CBD afin de gérer les risques. Parmi les préoccupations de la FDA en matière de sécurité figure l’utilisation à long terme du CBD. Des études ont mis en évidence les effets nocifs possibles de cette substance sur le foie et le système reproducteur masculin ainsi que des interactions avec certains médicaments. FSN, 2 pages. (08.02.2023). Publication originale : FDA.

Les nanoparticules contenues dans les colorants alimentaires et les antiagglomérants endommageraient certaines parties de l’intestin chez l’être humain : Les nanoparticules d’oxyde métallique couramment utilisées comme colorants alimentaires et antiagglomérants par l’industrie agroalimentaire pourraient « endommager des parties de l’intestin chez l’être humain », selon un article récent. New Food Magazine, 2 pages. (16.02.2023). Publication originale : Antioxidants.

L’arginine, une alternative aux nitrites et aux nitrates ? Souvent ajoutés aux aliments, les nitrites et les nitrates sont scrutés de plus en plus près à mesure que les recherches progressent sur d’éventuels effets néfastes sur la santé. Une nouvelle étude tente d’évaluer la faisabilité d’un procédé alternatif innovant de salaison de la viande utilisant des acides aminés. Food Safety Magazine, 1 page. (22.02.2023). Publication originale : Texas A&M Today.

L’exposition à long terme au nitrate présent dans l’eau potable serait un facteur de risque possible pour le cancer de la prostate : Une étude menée en Espagne a conclu que le nitrate ingéré au cours de la vie adulte par la consommation d’eau du robinet et d’eau en bouteille pouvait être un facteur de risque pour le cancer de la prostate. EurekAlert!, 2 pages. (08.03.2023). Publication originale : ehp.

L’érythritol associé à des taux plus élevés de crises cardiaques et d’AVC : Une nouvelle étude de la Cleveland Clinic a montré que l’érythritol, un édulcorant artificiel très répandu, est associé à un risque accru de crise cardiaque et d’AVC. EurekAlert!, 3 pages. (27.02.2023). Publication originale : Nat. Med.

Nutrition
Nouilles instantanées : un en-cas rapide et bon marché, mais sain pour autant ? Les nouilles instantanées sont un plat bon marché et populaire. Cependant, malgré la longue liste d’ingrédients qui le composent, ce type de ramen ne contient pratiquement aucun nutriment bénéfique. Une étude coréenne de 2017 menée auprès d’étudiants en bonne santé âgés de 18 à 29 ans a montré que la consommation fréquente de nouilles instantanées augmente le risque de maladies cardiovasculaires. t-online.de, 1 page. (01.03.2023). Publication originale : Nutr Res Pract.

Allergie
Réaction croisée possible entre les graines de chia et de sésame : Selon des données présentées lors de la réunion annuelle de l’American Academy of Allergy, Asthma & Immunology, l’incidence de l’allergie aux graines de chia semble être en augmentation, avec une sensibilité croisée avec les graines de sésame. Affidia, 3 pages. (02.03.2023). Publication originale : J Allergy Clin Immunol.

Fraude et tromperie
Canada – rapport annuel sur la fraude alimentaire 2021-2022 : L’Agence canadienne d’inspection des aliments a publié son rapport annuel sur la fraude alimentaire pour l’exercice 2021-2022. Au cours de cette période, la surveillance a consisté notamment à inspecter, à échantillonner et à tester l’authenticité et la représentation trompeuse du poisson, du miel, de la viande, de l’huile d’olive, d’autres huiles à prix élevé et d’épices. Food Safety Magazine, 1 page. (07.03.2023). Publication originale : Gouvernement du Canada.

dimanche 2 avril 2023

Fermeture adminsitrative d'un restaurant en Indre et Loire pour pour non-respect des règles d’hygiène

Le préfet du Val d’Oise, désormais bien connu des lecteurs du blog, fait des émules en Indre-et-Loire avec la fermeture par le préfet d’un restaurant, selon la formule consacrée, pour non-respect des règles d’hygiène. Il s'agit du second article du blog sur ce département.

Le restaurant Royal de Saint-Pierre-des-Corps est frappé d’une mesure de fermeture administrative, à la suite de problèmes d’hygiène, vendredi 31 mars 2023.

À la suite d’un contrôle réalisé par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (Ddpp), le préfet d’Indre-et-Loire, Patrice Latron, a ordonné la fermeture immédiate du restaurant Royal, situé avenue Jacques-Duclos, à Saint-Pierre-des-Corps, spécialisé dans le buffet à volonté, grillade et wok.

La réouverture du restaurant ne pourra intervenir qu’à l’issue de la vérification, par les inspecteurs de la Ddpp, de la mise en œuvre de toutes les mesures correctives imposées à la suite du contrôle. Source La Nouvelle République.

Cette fermeture fait suite à celles réalisées en janvier 2023 dans un département voisin le Loir-et-Cher.

Le restaurant «Le Panda d’Asie», situé avenue de Châteaudun à Blois ne peut plus servir de clients jusqu’à nouvel ordre. L’autre restaurant visé s’appelle «E'pâtes moi» et il est installé rue des Trois-Clefs. 

Dans un communiqué, la préfecture de Loir-et-Cher indique qu’«à la suite d’un contrôle réalisé par les agents de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP)», le préfet François Pesneau a ordonné «la fermeture immédiate» de cet établissement.

Le préfet avait indiqué avoir ordonné la fermeture de sept restaurants en 2022 mais qu'il avait décidé de rendre publique ces sanctions dans le but de protéger les consommateurs et d'adresser un signal aux professionnels qui doivent savoir qu'ils sont susceptibles d'être contrôlés à tout moment.

Commentaire
Selon l’Open Data d’Alim’confiance, en janvier 2023, deux restaurants de Blois (Loir-et-Cher) ont été contrôlés, il s’agit du Panda d'Asie et du Trois Chefs, qui ont eu comme note à corriger de manière urgente. Un seul a été fermé.

Pétrole et huile de moteur dans le beurre?, selon la Fédération Romande des Consommateurs

«Pétrole et huile de moteur dans le beurre?»,
source Fédération Romande des Consommateurs (FRC) du 7 mars 2023.

Le beurre suisse contient-il, comme l’allemand, des lubrifiants venant des machines ou des contaminations dues aux emballages? Nos résultats sont moins catastrophiques que ceux de nos voisins, mais laissent songeur.

Le beurre, un produit a fortiori naturel et qui a sa place dans une alimentation équilibrée. Il contient des acides gras essentiels dont le corps a besoin. C’est aussi une précieuse source de vitamines A, D et E, essentielles au bon fonctionnement de l’organisme. Oui mais voilà, la matière première n’est plus barattée, elle est travaillée via un processus industriel où des machines la transforme et l’emballe. Et c’est là que les choses se corsent!

En novembre dernier, le magazine allemand Öko-Test publiait un test accablant sur le beurre. Un seul produit de tout l’échantillon obtenait un résultat correct, les autres contenaient des traces de lubrifiants ou d’hydrocarbures, des dérivés pétroliers, en quantité inadmissible pour la santé. L’émission télévisée alémanique Kassensturz et la FRC ont voulu à leur tour vérifier si la Suisse se trouvait dans un contexte similaire. Treize beurres achetés dans les principaux commerces ont donc filé au laboratoire.

Les experts devaient traquer certaines huiles minérales présentes dans les emballages et les encres d’impression. En l’occurrence, des hydrocarbures d’huiles minérales saturés (MOSH) et des polyoléfines oligomériques d’hydrocarbures saturés (POSH). Ils ont aussi cherché d’autres hydrocarbures présents dans les lubrifiants des machines de transformation du lait, les hopanes et les stéranes. La difficulté dans ce test reste de faire la part des choses entre la contamination liée au processus industriel et celle qui intervient en amont lorsque le bétail paît, le lait de vache contenant déjà des traces de polluants liés à la qualité de l’air et des eaux.

La législation suisse ne fixe pas de limites concernant la quantité d’huiles minérales dans le beurre. Aussi, pour évaluer nos échantillons, nous sommes-nous appuyés sur les valeurs allemandes. Sur treize échantillons, huit s’en sortent correctement. Les autres sont à éviter.

Tous les beurres contiennent des hydrocarbures provenant essentiellement des emballages. Cela s’explique par le fait que ces substances migrent avec facilité dans les matières grasses. Le M-Budget est, lui, contaminé par des lubrifiants. Il faudrait refaire une analyse pour déterminer si le cas est isolé, lié à une fuite non détectée, ou si la chaîne de production est problématique.

Impact sur la santé
Ingérer des huiles provenant du pétrole altère la santé. De nombreux experts, l’Autorité européenne de sécurité des aliments en tête, sonnent l’alarme car ces huiles peuvent s’accumuler dans les tissus et devenir cancérogènes. Pour les éliminer, les fabricants devraient recourir à l’utilisation d’encres et de colles sans huiles minérales. Ces produits existent, à l’industrie de les privilégier.

Et en attendant? Le consommateur peut opter pour des contenants en verre (pas une mince affaire!) ou privilégier un beurre de fromagerie, emballé dans du papier. Pour diminuer les risques de contamination liés aux encres, le client peut encore choisir un beurre produit il y a peu (voir la date sur l’étiquette) et le mettre dans un beurrier une fois à la maison pour diminuer le temps de contact avec l’emballage.

NB : Ce test de la FRC n’est disponible en intégralité qu’auprès des abonnés membres, mais comme la FRC est très sympa, si vous lui envoyez un message, je pense qu’il n’aura pas de problème.

La viande de kebab contenant de la viande de poulet est-elle dans le collimateur de l'ECDC ?

Ce n’est pas pour parler nutrition, provenant de la junk food ou des fast food, que le Centre européen des maladies infectieuses (ECDC) intervient mais pour informer d’une maladie infectieuse d’origine alimentaires, la salmonellose, liée à des produits de kebab contenant de la viande de poulet.

Après un article récent du blog, voici un complément d’information.
Pour répondre à la question posée en  titre, on pourrait croire que c'est le cas, si on lit les deux tweets diffusés par l'ECDC dont je vous propose une traduction ci-dessous.

Les données disponibles ont montré que les produits de viande de kebab contenant de la viande de poulet contaminée sont les vecteurs probables d'infections et que le clone a circulé dans la chaîne de production de viande de volaille de l'UE au moins en France, en Allemagne, en Irlande et aux Pays-Bas.

De nouvelles infections sont susceptibles de se produire dans l'UE et l’EEE, quel que soit le groupe d'âge, jusqu'à ce que des investigations supplémentaires soient menées pour identifier la ou les sources et les points de contamination tout au long de la chaîne de production de viande de poulet, y compris les chaînes de production primaire en amont.  

A suivre, en souhaitant quelques informations de nos autorités saniataires, sait-on jamais ? 

samedi 1 avril 2023

Paroles d'agriculteur

M. Biteau est député européen EELV.
Mme Tondelier est secrétaire nationale EELV. 

Les STEC et des produits laitiiers au lait cru de chèvre, une très mauvaise série

Dans la gestion des alertes alimentaires, le ministère de l’Agriculture nous dit entre au
tr
es choses :

la réalisation d’inspections dans les entreprises concernées et de prélèvements d’échantillons de produits finis ou de matières premières.

Je crois sans risque de me tromper que certaines entreprises ont dû avoir de fréquentes inspections ces derniers temps, mais sait-on jamais ?

Les cas évoqués ci-après concernent 12 rappels de différents produits laitiers à base de lait cru de chèvre en 6 mois pour cause de présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC).

Voici le détail,
- 21 octobre 2022, rappel de faisselle de chèvre au lait cru.
- 24 octobre 2022, rappel de faisselle de chèvre au lait cru.
- 8 novembre 2022, rappel de fromage de chèvre sec.
- 8 novembre 2022, rappel de chèvre frais.
- 8 novembre 2022, rappel de Cabrifrais.
- 8 novembre 2022, rappel de chèvre frais.
- 31 mars 2023, rappel de chèvre sec.
- 1er avril 2023, rappel de Cabrifrais.
- 1er avril 2023, rappel de chèvre frais.
- 1er avril 2023, rappel de chèvre frais.
- 1er avril 2023, rappel de faisselle de chèvre.

Personnellement, je suggérerais aux producteurs concernés de pasteuriser leur lait parce des rappels aussi fréquents, ce n’est pas bon signe pour la santé de leur entreprise.

Dans le cas contraire, je conseille fortement la lecture d’un document d’aide méthodologique : Surveiller STEC hautement pathogènes en filière de fabrication de fromages au lait cru de 2022 (source plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire).

Par contre si vous voulez savoir en tant que consommateurs, si des inspections ont lieu sur site, contentez-vous des avis de rappel, le reste est secret défense !

Mise à jour du 4 avril 2023
Voici, le 4 avril, selon RappelConso, 7 nouveaux rappels de fromage de chèvre au lait cru pour cause de présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC).
On a eu droit enfin, ce 4 avril, à une notification au RASFF de l’UE, 2023.2283par la France de la présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans du fromage de chèvre de France.

Cinq décès dans l'intoxication alimentaire à l'Ehpad du Lherm (Haute-Garonne). Quatre ans après les faits, toujours pas de procès en vue

«Intoxication alimentaire à l'Ehpad du Lherm : enfin des mises en examen après la mort de cinq pensionnaires»,
source La Dépêche du 1er avril 2023.

Dans la soirée du 31 mars 2019, cinq pensionnaires de l’Ehpad La Chêneraie au Lherm (Haute-Garonne) sont morts après une intoxication alimentaire. L’instruction s’accélère, enfin. «Enfin… ».
Comme un soulagement lâché par une famille de victime.

Quatre ans après une nuit d’horreur où vingt-cinq pensionnaires de l’Ehpad La Chêneraie à Lherm ont été subitement pris de maux de ventre, diarrhées et vomissements, l’instruction marque un pas en avant. Deux employés de l’établissement, affectés aux cuisines, ont été convoqués et devraient être mis en examen par le doyen des juges d’instruction de Toulouse, Benoît Couzinet.

Placés en garde à vue en janvier 2021 (!), ces employés de 52 et 61 ans avaient souligné face aux gendarmes que leurs tâches quotidiennes se heurtaient à des soucis de manque
La suite de l’article est réservé aux abonnés …

En janvier 2023, des proches d’une victime se plaignaient que le dossier n’avance toujours pas.

Quatre ans après la perte de leurs proches, les familles ne supportent plus la lenteur de l’enquête. Elles regrettent que les promesses de la ministre de la Santé n’aient pas été tenues. Source La Dépêche du 1er avril 2023.

«Depuis quatre ans, malgré des courriers envoyés par un député, nous sommes sans réponse. Ces convocations constituent un petit soulagement.»

Pour France 3 Occitanie, «Des mises en examen mais toujours pas de procès en vue quatre ans après le drame de l’EHPAD de Lherm».

Témoignage de M. Alain Lapeyre qui a perdu sa mère, «Quatre ans après le drame, Alain Lapeyre garde un souvenir précis de cette dramatique soirée du 31 mars 2019. «Elle a pris son souper le soir, à 18h30. Elle est morte à 21h30. Ça a été très rapide», raconte-t-il au micro de France 3 Occitanie.

Un procès qui tarde 
Selon les premiers éléments de l’enquête, le personnel était en sous effectif. L’établissement était mal entretenu et les normes d’hygiène n’étaient pas respectées, y compris dans les cuisines. Résultat : les chaînes du froid et du chaud ont été rompues. Des bactéries ont donc pu proliférer dans les aliments. «Il y a des responsabilités», souligne l’avocat de plusieurs familles endeuillées. «Que ce soit les personnes qui étaient en cuisine ou les dirigeants».

Selon le directeur de l’ARS Occitanie, cité dans un article du blog,  «il n'y a pas de lien direct entre la question des effectifs et l'intervention de cette intoxication alimentaire.» 

À la suite de cette affaire, plusieurs mises en examen ont eu lieu. Mais quatre ans après, Alain Lapeyre est toujours en attente de la tenue d’un procès. 

NB : Le blog avait écrit trois articles sur le sujet du 1er avril 2019 au 29 novembre 2019. Hasard de l’histoire, c’est donc quatre ans après les faits que cette pénible affaire sort enfin de l’ombre.

Mise à jour du 4 avril 2023
Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2019, cinq personnes sont morte des suites d’une intoxication alimentaire à l’EHPAD de la Chêneraie à Lherm. Quatre ans après ce drame, les familles ne décolèrent pas. Seul le chef cuisinier de l'établissement a été mis en examen le vendredi 31 mars. 3 autres mises en examen devraient suivre. Source France3 Occitanie.

Mise à jour du 18 avril 2023
Après la mise en examen du cuisinier de l'Ehpad de Lherm, c'est au tour de son second de cuisine d'être poursuivi pour homicides involontaires, blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2019, cinq personnes sont mortes des suites d’une intoxication alimentaire à l’Ehpad de la Chêneraie à Lherm (Haute-Garonne). Source France3 Occitanie.

Audits de l’UE afin d’évaluer les contrôles sur les produits de la pêche en Australie, Maroc et Finlande

«La DG Santé évalue les contrôles de poissons dans trois pays, source article de Joe Whitworth paru le 1er avril 2023 dans food Safety News.

La DG Santé et de sécurité de la Commission européenne a publié les résultats d'audits portant sur les contrôles des produits de la pêche en Australie, au Maroc et en Finlande.

Une évaluation sur dossier des contrôles australiens visant à vérifier que les exportations de produits de la pêche respectaient les exigences de l'UE a été réalisée en octobre 2022. Les exportations vers l'UE en 2021 comprenaient des filets de poisson, d'autres poissons et crustacés frais, réfrigérés ou congelés. Une liste des espèces exportées comprend celles qui peuvent accumuler la ciguatera.

L'audit a révélé que l'Australie dispose d'un cadre juridique solide, d'une structure d'autorité solide et de pouvoirs juridiques qui permettent au système de contrôleq de prendre en charge les attestations sanitaires dans les certificats officiels de l'UE délivrés pour l'exportation de produits de la pêche.

«Néanmoins, l'évaluation a également identifié certaines lacunes, notamment l'absence de contrôles officiels sur les produits de la pêche, ce qui a un impact sur la capacité de l'autorité compétente à attester de manière fiable les garanties sur ce point dans le modèle de certificat officiel de l'UE», a dit l’audit de la DG Santé.

L'Australie et l'Union européenne négocient actuellement un accord de libre-échange.

Certaines exigences nationales sont différentes de celles de la réglementation européenne. Par exemple, les limites pour les biphényles polychlorés (PCBs) de type dioxines n'ont pas été établies, mais il existe des limites pour les produits exportés vers l'Europe dans la norme européenne pertinente. Les établissements de la liste UE sont soumis à des contrôles dont la fréquence varie d'une à deux fois par an, selon la catégorie de risque.

L'Australie n'a pas mis en œuvre de programme d'échantillonnage officiel pour le secteur. Il ne teste pas les produits de la pêche et n'effectue pas de contrôles officiels portant sur les examens organoleptiques, les indicateurs de fraîcheur, l'histamine, les parasites ou les tests microbiologiques. Les auditeurs ont dit qu'e cela s'appuyait sur les résultats des contrôles effectués par les entreprises alimentaires.

Le ministère de l'Agriculture, des Pêches et des Forêts a déclaré qu'il allait élaborer un plan de contrôles officiels pour répondre aux exigences. Le plan proposé sera soumis aux responsables de l'UE en mai 2023. Une fois finalisé, il sera mis en œuvre à partir de juillet 2023 avec les programmes d'échantillonnage existants.

Améliorations du Maroc
Un audit au Maroc en septembre 2022 a fait suite aux recommandations formulées lors d'une précédente visite en 2017.

De janvier 2018 à 2022, les membres du réseau du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) ont émis 84 notifications pour des produits de la pêche en provenance du Maroc, principalement en raison de parasites et de problèmes de chaîne du froid.

Des lacunes ont été identifiées concernant les contrôles des navires congélateurs, en ce qui concerne les additifs et le calendrier des contrôles.

Les auditeurs ont dit que certains problèmes ont été détectés, ce qui a un impact sur la capacité du Maroc à fournir systématiquement toutes les garanties requises par le certificat officiel de l'UE lors de l'exportation de produits de la pêche vers l'Europe.

«Cependant, la réaction rapide de l'autorité compétente en présentant des mesures pour remédier immédiatement à plusieurs de ces lacunes identifiées, limite l'impact sur l'adéquation globale du système de contrôle officiel en place pour fournir les garanties requises», ont-ils ajouté.

Résultats pour la Finlande
L'audit réalisé en Finlande en mars 2022 a révélé que le système de contrôles officiels était organisé et soutenu par des instructions et des orientations écrites, mais 13 recommandations ont été formulées.

Les lacunes concernaient le respect de la fréquence d'inspection prévue, qui était liée à des ressources humaines limitées, ainsi que l'évaluation et la notation des lacunes entraînant une évaluation trop positive des problèmes identifiés lors des contrôles officiels.

«Il y a une nette tendance à noter les manquements constatés lors des contrôles de manière trop positive. Ceci, combiné à l'observation de lacunes importantes n'ayant pas été identifiées lors des visites de contrôle précédentes, remet en question à la fois la fiabilité et l'efficacité des contrôles ainsi que la confiance que l'on peut avoir dans les notes de smiley attribuées aux opérateurs», a dit le rapport d'audit.

Ruokavirasto (Finnish Food Authority) organise des formations autour du HACCP, des contrôles à la production primaire et des contrôles des produits de la pêche. L'agence a dit qu'elle fournirait plus de détails aux agences régionales sur l'évaluation des données des contrôles et le suivi des actions correctives et des notes.

Des inquiétudes ont également été soulevées concernant le manque de tests d'histamine dans les plans de contrôle. Les données fournies par un laboratoire officiel testant l'histamine dans les produits de la pêche ont montré qu'entre 2019 et 2021, le laboratoire a analysé 11 échantillons dans le cadre d'enquêtes sur une suspicion d'intoxication alimentaire. Cinq avaient des valeurs bien au-dessus des limites de la réglementation de l'UE.

Les autorités finlandaises ont promis une mise à jour des lignes directrices pour la surveillance de l'histamine et des instructions de contrôle des produits de la pêche. Ruokavirasto prévoit également des projets d'échantillonnage pour l'histamine et les parasites dans le cadre des travaux de surveillance en 2023.