lundi 26 juin 2023

Potentiel thérapeutique des lysines de phages de Bacillus cereus dans les infections oculaires

Les lysines de phage
s
sont une alternative très tendance aux antibiotiques généraux. Dans mSphere, «Therapeutic potential of Bacillus phage lysin PlyB in ocular infections», des chercheurs démontrent que la lysine de phages, PlyB, est une option thérapeutique prometteuse pour les infections oculaires à Bacillus cereus.

Résumé

Les enzymes lytiques des bactériophages (c'est-à-dire les lysines de phages) sont une alternative tendance aux antibiotiques généraux pour lutter contre la résistance croissante aux antimicrobiens. Bacillus cereus, bactérie Gram positif, provoque l'une des formes les plus graves d'infection intraoculaire, entraînant souvent une perte de vision complète. Il s'agit d'un micro-organisme intrinsèquement résistant aux β-lactamases qui est hautement inflammogène dans l'œil, et les antibiotiques ne sont souvent pas bénéfiques comme seule option thérapeutique pour ces infections cécitantes.

L'utilisation de lysines de phages comme traitement de l'infection oculaire à B. cereus n'a jamais été testée, ni rapportée. Dans cette étude, le phage lysine PlyB a été testé in vitro, démontrant la destruction rapide de B. cereus végétatif mais pas de ses spores.

PlyB était également hautement spécifique au groupe et tuait efficacement les bactéries dans diverses conditions de croissance bactérienne, y compris le corps vitreux du lapin (Vit) ex vivo. De plus, PlyB n'a démontré aucune activité cytotoxique ou hémolytique envers les cellules rétiniennes humaines ou les érythrocytes et n'a pas déclenché d'activation innée. Dans des expériences thérapeutiques in vivo, PlyB était efficace pour tuer B. cereus lorsqu'il était administré par voie intravitréenne dans un modèle expérimental d'endophtalmie et par voie topique dans un modèle expérimental de kératite. Dans les deux modèles d'infection oculaire, la propriété bactéricide efficace de PlyB a empêché les dommages pathologiques aux tissus oculaires. Ainsi, PlyB s'est avéré sûr et efficace pour tuer B. cereus dans l'œil, améliorant considérablement un résultat autrement dévastateur. Dans l'ensemble, cette étude démontre que PlyB est une option thérapeutique prometteuse pour les infections oculaires à B. cereus.

Importance

Les infections oculaires causées par Bacillus cereus résistant aux antibiotiques sont dévastatrices et peuvent entraîner la cécité avec peu d'options de traitement disponibles. Les lysines de bactériophages sont une alternative aux antibiotiques conventionnels avec le potentiel de contrôler les bactéries résistantes aux antibiotiques. Cette étude démontre qu'une lysine appelée PlyB peut tuer efficacement B. cereus dans deux modèles d'infections oculaires à B. cereus, traitant et prévenant ainsi les effets aveuglants de ces infections.

NB : L’image proposée est une illustration issue du site CRIOAc (Centre de Référence des Infections Ostéo‑Articulaires complexes) de Lyon sur les lysines de bacétriophages.

De l'auge à l'assiette, pourquoi une alimentation sûre des animaux est importante aussi pour la santé humaine, selon le BfR

«Tout ce qu'un animal mange peut entrer dans sa circulation sanguine et de là se retrouver dans sa viande, ses œufs ou son lait.» Effet carry over (effet de rémanence).

«De l'auge à l'assiette, pourquoi une alimentation sûre des animaux est importante aussi pour la santé humaine», source BfR 11/2023 du 23 juin 2023.

Le nouveau magazine scientifique «BfR2GO» se concentre sur les aliments pour animaux et leur sécurité sanitaire. Le 11ème numéro vient de sortir.

Ce que les animaux mangent à travers son alimentation peut également se retrouver dans nos assiettes via l'animal. Les aliments pour animaux doivent donc être sûrs et ne pas affecter la santé animale ou humaine. L'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) évalue les risques pour la santé pouvant découler des aliments pour animaux. «Un aspect important est le développement de méthodes de détection et d'outils assistés par ordinateur. Ceux-ci nous permettent de tracer les substances indésirables tout au long des chaînes de produits. De plus, nous pouvons les utiliser pour estimer le transfert de substances indésirables des aliments pour animaux aux aliments», a dit le président du BfR, le professeur Andreas Hensel. Outre l'évaluation des risques, les principaux sujets du nouveau BfR2GO incluent également les défis du commerce mondial des aliments pour animaux et l'alimentation animale du futur.

Malgré tous les efforts déployés tout au long des chaînes de produits, les aliments pour animaux peuvent parfois être contaminés par des substances indésirables, notamment des toxines végétales et fongiques et d'autres contaminants environnementaux. Le BfR utilise des études d'alimentation pour déterminer si certaines substances peuvent passer dans les aliments d'origine animale. «Si des données importantes manquent, il est de notre devoir de combler toute lacune dans les connaissances», a dit le Dr Robert Pieper, responsable au BfR des sujets liés à la sécurité sanitaire dans la chaîne alimentaire.

Le nouveau numéro traite également des insectes commes aliments, pour certains, une alternative aux produits carnés, pour d'autres, difficile à imaginer comme aliment. Le BfR étudie si leur consommation peut causer des problèmes de santé. Les aliments crus et la bonne façon de les manipuler sont un autre sujet abordé dans le magazine, tout comme les risques pour la santé pouvant provenir des sachets de nicotine ou des culottes menstruelles.

En outre, le magazine examine si des substances hormonales actives pourraient être responsables d'une prétendue crise du sperme, ainsi que les moyens possibles d'utiliser moins d'animaux de laboratoire. La controverse «De bonne foi» porte sur la confiance dans la science et la recherche. Nous avons demandé : quel est l'état de leur réputation ?

Avec d'autres sujets, y compris la vitamine C et la migration des substances des matériaux d'emballage dans les aliments, le magazine scientifique actuel BfR2GO fournit, comme toujours, le plein de connaissances compactes et il est rempli à ras bord d'informations à jour et bien fondées sur la recherche et son évaluation en matière de protection de la santé des consommateurs et de protection des animaux de laboratoire. Chaque numéro présente un sujet axé sur l'un des domaines de travail actuels du BfR. De plus, il y a des reportages, des interviews et des nouvelles de tous les domaines de travail du BfR.

Le dernier numéro apparaît dans un nouveau look ainsi que des chapitres renommés et, comme toujours, au choix en allemand ou en anglais.

Salmonella dans la volaille : Prélèvements réduits après que les Pays-Bas aient atteint l'objectif de l'UE

«Prélèvements réduits après que les Pays-Bas aient atteint l'objectif de l'UE», source Food Safety News du 25 juin 2023.

La fréquence de prélèvements de recherche de Salmonella dans les troupeaux reproducteurs doit être réduite aux Pays-Bas après que le pays ait atteint les objectifs européens.

A partir de juillet, les prélèvements obligatoires pour la surveillance de Salmonella par les propriétaires de troupeaux reproducteurs de volailles auront lieu au moins toutes les trois semaines. Les personnes possédant ce type d'animaux doivent actuellement effectuer des prélèvements au couvoir ou à l'élevage toutes les deux semaines.

Des analyses de détection de Salmonella sont effectués pour garantir la sécurité des aliments et la santé publique. Il s'agit d'essayer d'empêcher des produits contaminés d'entrer dans la chaîne alimentaire, a dit l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA).

Comme les Pays-Bas ont atteint l'objectif européen en 2021 et 2022, les prélèvements obligatoires seront réduits à partir de début juillet. La fréquence des prélèvements officiels par les autorités est également réduite. Cela signifie que chaque troupeau d'un élevage sera prélevé deux fois par cycle de production, au lieu de trois fois. La société C-Mark réalise ce plan de prélèvements pour le compte de la NVWA.

Les règles européennes de janvier 2010 stipulent qu'un maximum de 1% des troupeaux reproducteurs adultes dans un État membre peut être infecté par Salmonella Enteritidis, Infantis, Hadar, Typhimurium (y compris le variant monophasique) et Virchow. Ces mesures chez les éleveurs visent à avoir un effet positif au niveau des poulets de chair et des poules pondeuses.

Si un pays atteint cet objectif pendant au moins deux années consécutives, l'autorité nationale peut autoriser des prélèvements dan sl’élevage toutes les trois semaines. Les agences nationales peuvent décider de maintenir ou de revenir à un intervalle de test de deux semaines en cas de détection de types pertinents de Salmonella dans un troupeau reproducteur de l'exploitation ou dans tout autre cas qu'elles jugent approprié.

En 2020, l'objectif n'a pas été atteint aux Pays-Bas et 1,42% des troupeaux reproducteurs adultes étaient infectés par Salmonella. Cependant, en 2021, le chiffre était de 0,38% et en 2022, il était de 0,25%.

En Allemagne, les informations de l'Institut fédéral d'évaluation des risques (BfR) montrent que Salmonella a été détectée dans six, soit 0,8 %, des troupeaux reproducteurs en 2022, contre 4,8 % en 2021. Un seul des six résultats en 2022 concernait l'un des cinq types de Salmonella mentionnés dans la législation.

Renforcer la bonne exécution

La NVWA a également dit qu'elle imposerait des sanctions plus sévères dans le secteur équin si les exigences pertinentes ne sont pas respectées. Les réglementations sur l'identification et l'enregistrement ont été renforcées en 2021. Les règles européennes signifient qu'il existe un passeport pour les chevaux, les ânes et les poneys.

Les inspections effectuées par la NVWA en 2022 chez les détenteurs d'équidés ont montré que le respect de la réglementation révisée était faible. Dans la plupart des cas, l'enregistrement du lieu de résidence ou de l'animal dans ce milieu n'était pas correct. Les motifs de non-conformité allaient de la méconnaissance des règles à la négligence.

Étant donné que les non-conformités concernaient de nouvelles réglementations, la NVWA n'a pas infligé d'amende aux contrevenants mais a émis un avertissement écrit. Cependant, l'agence a déclaré qu'elle renforcerait désormais la surveillance.

Un enregistrement correct est important car il permet une traçabilité plus rapide des animaux ou des produits d'origine animale en cas d'épidémie de maladie animale infectieuse ou si la viande de cheval est contaminée.

dimanche 25 juin 2023

De la chasse aux antibiotiques chez les microbes inhabituels et incultivables. De nouveaux antibiotiques efficaces existent. C'est simplement une question d'où (et comment) on regarde !

À mesure que la crise de la résistance aux antimicrobiens s'aggrave, le besoin de découvrir de nouveaux antibiotiques augmente également. Où les scientifiques devraient-ils chercher ? Les bactéries inhabituelles et (autrefois) incultivables sont un bon point de départ.

Les travaux rapportés dans cet article ont été présentés à ASM Microbe, la réunion annuelle de l’American Society for Microbiology, qui s’est tenue du 15-19 juin 2023 à Houston.

«Chasse aux antibiotiques chez les microbes inhabituels et incultivables », source ASM News.

L'émergence d'agents pathogènes résistants aux antibiotiques a largement dépassé la découverte de nouveaux antibiotiques pour les combattre. Cela s'explique en partie par le fait que les efforts de découverte d'antibiotiques se concentrent généralement sur le dépistage des microbes environnementaux cultivables (par exemple, les bactéries du sol) pour les composés antimicrobiens. Cependant, la plupart des microbes environnementaux ne peuvent pas être cultivés en laboratoire et sont donc inutiles du point de vue de la découverte de médicaments ou le sont-ils ? Aidés par des techniques de culture intelligentes, des scientifiques accèdent à des bactéries autrefois inaccessibles et, à partir de ces microbes, découvrent une série de nouveaux antibiotiques.

L'âge d'or de la découverte des antibiotiques

Ci-contre bactéries Actinomycetes, source grottes de l'Oregon/Wikimedia Commons.

Il fut un temps où il semblait que les antibiotiques étaient découverts à gauche et à droite. Cet «âge d'or» de la découverte d'antibiotiques a débuté dans les années 1940 lorsque Selman Waksman, microbiologiste lauréat du prix Nobel, a découvert l'antibiotique à large spectre, la streptomycine, d'une espèce d'actinomycètes du sol. La découverte de Waksman a montré que les actinomycètes du sol étaient des sources potentielles de nouveaux antibiotiques et a motivé les efforts de toute l'industrie pharmaceutique pour exploiter les bactéries à la recherche de pistes prometteuses.

Ces efforts ont conduit à la découverte de plusieurs des principales classes d'antibiotiques utilisés aujourd'hui (par exemple, les aminoglycosides, les tétracyclines, les β-lactamines, etc.). Cependant, dans les années 1960, les progrès s'essoufflent. Les actinomycètes du sol ont été extraits de nouveaux antibiotiques qui pourraient être découverts avec des méthodes de dépistage standard. Les dépistages ultérieurs d'antimicrobiens synthétiques ont également été largement infructueux ; la plupart des molécules synthétiques sont incapables de contourner la membrane cellulaire bactérienne (en particulier les charges répulsives et les pompes de la membrane externe chez les bactéries Gram négatif), et sont donc inefficaces.

Depuis lors, les progrès dans la découverte d'antibiotiques ont été marginaux - ou, comme l'a déclaré lors de l’ASM Microbe 2023, Kim Lewis, professeur émérite universitaire et directeur de l’Antimicrobial Discovery Center de la Northeastern University, «Nous ne sommes pas dans une bonne place.»

Cependant tout n'est pas perdu. Pour Lewis et ses collègues, la clé pour lancer la découverte de produits naturels consiste à regarder là où les scientifiques n'ont jamais regardé auparavant. «Une proposition simple est de commencer le dépistage en dehors des actinomycètes et de voir ce que nous pouvons trouver», a dit Lewis. «Et si vous sortez des actinomycètes, pourquoi ne pas cibler des bactéries non cultivables ?

Cultiver l'incultivable

Seulement 1% des bactéries environnementales peuvent se développer sur une boîte de Petri, laissant un énorme 99% non cultivé. La plupart de ces bactéries ne peuvent pas être cultivées en laboratoire en utilisant des techniques de culture traditionnelles ; si les scientifiques ne peuvent pas les cultiver, ils ne peuvent pas accéder à leurs produits potentiellement utiles. Au cours des 20 dernières années, cependant, Lewis et ses collaborateurs ont développé des méthodes pour cultiver des microbes du sol incultivables. Le ticket, a expliqué Lewis, est de faire en sorte que les microbes se sentent chez eux, c'est-à-dire de «tromper» les cellules en leur faisant croire qu'elles se développent dans leur environnement naturel, où elles ont accès aux nutriments et à d'autres facteurs de croissance. Avec son collègue, Slava Epstein, professeur de biologie à la Northeastern University, Lewis a inventé ce qu'il a qualifié en plaisantant de «système très sophistiqué».

Le système se compose d'une membrane semi-perméable, tamponnée avec un mélange d'agar et de cellules environnementales (c'est-à-dire un échantillon de sol dilué), prise en sandwich entre 2 rondelles métalliques. Le sandwich peut être placé dans un site d'échantillonnage extérieur ou dans un environnement naturel simulé en laboratoire. La membrane permet aux molécules de l'environnement de se diffuser vers l'intérieur et vers l'extérieur. Après plusieurs semaines d'incubation, des microcolonies bactériennes peuplent la membrane et peuvent être isolées. Notamment, une fois qu'une population cellulaire a été établie, les bactéries sont plus aptes à se développer sur une boîte de Petri en laboratoire (jusqu'à 40% de récupération de la croissance). Une autre itération de la technologie, connue sous le nom de puce d'isolement (ichip), comprend des centaines de minuscules chambres de diffusion contenant environ 1 cellule bactérienne chacune, rationalisant ainsi le processus en permettant aux scientifiques de cultiver et d'isoler des bactéries individuelles.

La ichip. Pour assembler l'appareil, une plaque recouverte de minuscules trous est plongée dans une suspension de cellules environnementales, recouverte de membranes et scellée entre 2 plaques supplémentaires. Source : Nichols D., et al. Applied and Environmental Microbiology, 2010.

NovoBiotic Pharmaceuticals, une société de biotechnologie cofondée par Lewis et Epstein, qui se concentre sur la découverte et le développement de nouveaux médicaments à partir de sources naturelles, a utilisé la technologie de la chambre de diffusion pour cribler des échantillons de sol à l'échelle industrielle. La société possède désormais une collection de plus de 64 000 isolats bactériens incultivables et, à partir de ces isolats inhabituels, a identifié plusieurs antibiotiques prometteurs.

Médicaments provenant de microbes incultivables

Le principal antibiotique de la société, la teixobactine, a été isolé à partir d'une bactérie du sol précédemment non cultivée appelée Eleftheria terrae. Lewis a souligné que le composé montre une excellente activité contre un grand nombre d'agents pathogènes Gram positif, quel que soit leur profil de résistance aux antibiotiques, est non toxique pour les cellules eucaryotes et, sur la base des preuves actuelles, semble tuer les agents pathogènes sans résistance détectable. Cela est probablement dû au fait que les cibles de la teixobactine sur la membrane cellulaire (lipide II et lipide III - respectivement précurseurs du peptidoglycane et de l'acide teichoïque,) sont immuables. Autrement dit, ce ne sont pas des protéines (c'est-à-dire qu'elles ne sont pas directement codées par des gènes) et n'acquièrent donc pas de mutations génétiques susceptibles de conférer une résistance aux antibiotiques. Cette découverte suggère que «le paradigme selon lequel les bactéries développeront toujours une résistance à tout est incorrecte», a dit Lewis.

L'efficacité de la teixobactine est également liée à son mécanisme unique à deux volets. Les molécules de teixobactine ne se contentent pas de se lier à leurs cibles, ce qui inhibe la synthèse de la paroi cellulaire, mais s'associent également pour former des structures supramoléculaires en forme de feuille. «La membrane s'amincit sous la structure supramoléculaire», a expliqué Lewis. «Nous avons pensé que [cela] pourrait perturber la membrane - et c'est le cas.» Il a souligné que «la teixobactine nous donne une recette pour développer des composés sûrs et actifs sur la membrane», qui sont restés quelque peu insaisissables, malgré les meilleurs efforts des scientifiques pour les trouver. Les scientifiques ont depuis découvert un autre antibiotique, la clovibactine, qui cible de la même manière le lipide II et «se transforme en une structure supramoléculaire», bien qu'un peu différente de la teixobactine.

La teixobactine endommage la membrane cellulaire. Ici, des cellules de Staphylococcus aureus en l'absence d'antibiotique (No AB) ou traitées à la teixobactine (Teix) ou à la vancomycine (Vanc), un autre antibiotique qui cible le lipide II et perturbe la synthèse des peptidoglycanes. Source Homma T., et al. Antimicrobial Agents and Chemotherapy, 2016.

«La conclusion de ces composés est… [que] la nature a clairement développé des composés qui ont évolué pour éviter la résistance», a dit Lewis. «Et notre notion de ce qui est une cible appropriée ou médicamenteuse n'est pas pertinente parce que la nature est inconsciente de cette [notion].»

La teixobactine est actuellement en phase de développement préclinique avancé. Des composés de la collection NovoBiotic qui ciblent M. tuberculosis ont également été découverts, et la société a récemment reçu un financement pour exploiter sa collection de médicaments antifongiques afin de lutter contre l'agent pathogène fongique Candida auris.

S'attaquer aux Gram négatif

La découverte d'antibiotiques contre les bactéries Gram positif est notable. Cependant, Lewis a reconnu qu'il existe un besoin primordial de composés qui ciblent les agents pathogènes Gram négatif, qui sont particulièrement préoccupants du point de vue de la résistance aux antimicrobiens (3 des 5 agents pathogènes répertoriés comme des menaces de résistance aux antimicrobiens «urgentes» par le Centers for Disease Control des États-Unis et Prévention sont Gram négatif). Pourtant, lors du screening du sol, le «taux de réussite» pour les composés ciblant les bactéries Gram négatif est 2 fois plus faible que pour les bactéries Gram positif. Lewis estime qu'il faudrait 100 ans pour trouver des pistes contre les bactéries Gram négatif avec le pipeline d'échantillonnage standard de sol.

Image ci-contre de nématodes entomopathogènes isolés d'une espèce de teigne du pommier. Source : Alexandra695, Wikimedia Commons.

Pour résoudre ce problème, Lewis et ses collaborateurs réduisent leur champ d'action, en se concentrant sur les bactéries dont ils savent qu'elles ont des exigences similaires en matière d'antibiotiques que les humains (par exemple, actifs contre les bactéries Gram négatif, faible toxicité, efficacité in vivo). Il s'avère que les bactéries vivant dans les intestins des nématodes entomopathogènes sont de bons candidats. Les composés antimicrobiens produits par ces microbes intestinaux doivent avoir une faible toxicité vis-à-vis de leur hôte nématode, être capables de voyager à travers les tissus et doivent agir contre les agents pathogènes à Gram négatif, qui sont des concurrents clés dans l'environnement intestinal des nématodes.

Jusqu'à présent, cette approche a été couronnée de succès. Par exemple, un screening d'isolats intestinaux de nématodes appartenant au genre Photorhabdus a révélé un antibiotique, la darobactine, qui est actif contre les agents pathogènes Gram négatif prolifiques (par exemple, Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumonieae, Acinetobacter baumannii et autres) in vitro et chez la souris, mais montre une activité limitée contre les micro-organismes Gram positif et d'autres symbiotes. Surtout, la darobactine cible un complexe sur la surface bactérienne Gram négatif (le complexe BAM), qui surmonte la nécessité de contourner la membrane externe, une formidable barrière pour de nombreux composés. Lewis a noté que d'autres composés dérivés de Photorhabus sont en cours de développement.

Dans l'ensemble, le travail de Lewis et de ses collègues - de la culture de microbes du sol incultivables à la capitalisation sur les microbes intestinaux des nématodes - pointe vers un message clé : de nouveaux antibiotiques efficaces existent. C'est simplement une question d'où (et comment) on regarde.

samedi 24 juin 2023

Fermeture administrative d'une boulangerie de Tours pour non-respect de l'hygiène

Le préfet d'Indre-et-Loire ferme une boulangerie de Tours pour non-respect de l'hygiène, selon France bleu,

Depuis l'arrivée du nouveau préfet, Patrice Latron, la préfecture d'Indre-et-Loire communique dès qu'elle décide la fermeture administrative d'un établissement. C'est le cas ce vendredi 23 juillet. Les services de l'État ont fermé en urgence la boulangerie «La Touraine» située au 31 rue de Sapaille, à Tours.

Les images publiées ce vendredi par les services de l'État sont pour le moins effrayante, avec une saleté manifeste dans le Val d’Oise laboratoire. La préfecture précise que la mesure de fermeture sera levée «dès que l’établissement sera aux normes en vigueur».

 Selon La Nouvelle République,

À la suite d’un contrôle réalisé par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), le préfet d’Indre-et-Loire, Patrice Latron, a ordonné la fermeture immédiate de la boulangerie La Touraine, située rue de Sapaillé, dans le quartier de l’Europe à Tours, vendredi 23 juin 2023.

La fermeture est consécutive au non-respect des règles d’hygiène. En mai 2023, un lanceur d’alerte dénonçait dans un courrier adressé à La Nouvelle République, l’état de saleté des lieux : « le laboratoire est dans un état catastrophique, les bacs à pâte et les chambres sont sales… »

«Les croissants dans des caisses par terre»

L’homme faisait également état de pratiques peu scrupuleuses : « Ils congèlent les pains spéciaux une fois pétris et façonnés et il les sort la veille pour les cuire le lendemain sans le dire aux clients […] Ils stockent les croissants et les pains au chocolat dans des caisses par terre pleine de poussière et de farine… »

La réouverture de la boulangerie ne pourra intervenir qu’à l’issue de la vérification, par les inspecteurs de la DDPP, de la mise en œuvre de toutes les mesures correctives imposées à la suite du contrôle.

Commentaire

Le préfet est un nouveau venu, donc attendons de voir pour juger s’il est disciple de celui du Val d’Oise ... 
 Deux réactions entre autres à ce tweet du préfet,

- Une internaute avocate, «Je comprends pas cette publicité sur les réseaux sociaux. La loi prévoit-elle de jeter publiquement l'opprobre sur les commerces concernés en plus de la sanction administrative ?»

- Un internaute, «C’est vrai que la forme (un tweet sponsorisé) est curieuse. D’autant que si la préfecture du 37 se gargarise de cette fermeture, l’état de la cuisine montre que cette situation ne date pas d’hier, et que l’on agit bien.»

Une journée de rappels de produits alimentaires en France as usual. 42 rappels au compteur !

Nous voilà revenu, semble-t-il, au bon temps de l’oxyde d’éthylène. Notez que les records sont faits pour être battus, mais ici, il ne s’agit pas de sport, mais de rappels de produits alimentaires …

Je me suis dis, il y a quelques jours, qu’il y aurait une décrue dans les avis de rappel en 2023,

Voici que le 23 juin est en train de me démonter le contraire, tenez vous bien, RappelConso nous informe de 42 rappels de produits alimentaires, oui, 42 avis de rappel !

Parmi les causes des rappels, Listeria monocytogenes se taille la place principale avec 28 sur 42 (67%).

Dans le détail, les principaux patogènes sont présents et cela donne,

- 8 rappels de fromages de chèvre dont du Sainte-Maure de Touraine pour cause de suspicion de Escherichai coli producteurs de shigayoxines (STEC). Certains fromages étaient commercialisés depuis le 4 juin 2023.

- 1 saucisson à l’ail pour cause de présence de Listeria monocytogenes. La date début et de fin de commercialisation va du 14/06/2023 au 15/06/2023.

- 1 fromage pâte préssée au lait cru pour cause de présence de Listeria monocytogenes. La date début et de fin de commercialisation va du 07/06/2023 au 13/06/2023.

- 23 produits de charcuterie de Corse pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Aucune date n’est fournie.

- 1 hachis de viande nature pour cause de présence de Salmonella. La date début et de fin de commercialisation va du 16/06/2023 au 17/06/2023.

- 1 wrap poulet rôti Tex Mex pour cause de ruptute de la chaîne du froid. La rupture de la chaîne du froid pouvant induire le développement d’une flore entrainant une dégradation de la qualité pouvant le rendre impropre à la consommation. La date début et de fin de commercialisation va du 17/06/2023 au 22/06/2023. Le distributeur, ici Carrefour, a mis du temps avant de s’en rendre compte …

- 2 rappels de pâté au piment d’Espelette en raison d’un défaut de stérilisation. La date début et de fin de commercialisation va du 01/06/2023 au 23/06/2023.

- 4 rappels de poulets prêt à cuire. Ces produits ont commencé à être commercialisés à partir du 1er ou du 2 juin.

- 1 rappel de cêpes extra séchés pour cause de présence de pesticides supérieure à la limite autorisée par la réglementation européenne. La date début et de fin de commercialisation va du du 21/02/2023 au 11/05/2023.

La très grande majorité de ces rappels ne sont pas proactifs, que peut donc faire le consommateur ? s’il tombe malade, le consommateur n’a pas commis de faute ...

L'actualité de Brucella en France

«Brucellose en France : 40 nouveaux cas déclarés en 2022 », source Santé publique France.

Santé publique France publie le bilan épidémiologique des cas de brucellose signalés sur l’année 2022 en France. Le nombre de cas de brucellose est revenu au niveau de 2019, en lien avec la reprise des voyages vers les pays considérés comme endémiques.

En France, cette maladie est désormais rare et a considérablement diminué depuis les années 1960, en lien avec l’amélioration de la situation de la maladie chez les ruminants. Actuellement, environ 80% des cas diagnostiqués sur le territoire français sont le résultat d'une infection contractée lors d'un voyage dans un pays où la maladie animale n’est pas maîtrisée. Ces infections surviennent principalement chez des personnes ayant consommé des produits laitiers contaminés ou ayant été en contact direct avec un animal infecté. Des règles d’hygiène et de sécurité permettent de prévenir la maladie.

Chiffres clés de la brucellose en France en 2022

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022, 40 nouveaux cas de brucellose ont été déclarés en 2022 dans 12 régions françaises dont 10 (25%) en Ile-de-France et 8 (20%) en Auvergne-Rhône-Alpes. 

Trente-quatre souches appartenaient à l’espèce Brucella melitensis, une à l’espèce B. abortus et une n’avait pas été caractérisée. Trente-huit (95%) cas sur 40 étaient liés à des infections « importées » : voyage en Algérie (n=24), Turquie (n=4), Tunisie et Djibouti (n=2 chacun), et Arménie, Chine et Liban (n=1 chacun).

En 2022, troisième année depuis le début de la pandémie de COVID-19, le nombre de cas de brucellose a retrouvé le niveau de 2019 (n=42), en lien avec la reprise des voyages vers des pays considérés comme endémiques.

Selon l’Anses, «De nouvelles connaissances sur des bactéries Brucella émergentes».

De nombreuses découvertes ont été faites ces dernières années sur les bactéries du genre Brucella : de nouvelles espèces ont été découvertes, tandis que d’autres, déjà connues, ont été détectées chez des animaux que l’on ne savait pas porteurs de ces bactéries, ou encore apparaissent en Europe de l’Ouest, comme Brucella canis. Ces bactéries pourraient-elles se transmettre à l’être humain ? Quelles espèces animales sont concernées ? Comment distinguer ces bactéries les unes des autres ?

Depuis une quinzaine d’années, de nouvelles espèces de Brucella ont été découvertes, portées par des animaux aussi divers que des grenouilles, des renards ou des mammifères marins. Le projet IDEMBRU, coordonné par l’Anses et rassemblant 9 partenaires de 8 pays européens (Allemagne, Bulgarie, Espagne, Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Portugal et France) visait à mieux connaître ces nouvelles bactéries. 

Prédire le risque de transmission à l’être humain

Pour les espèces de Brucella nouvellement découvertes, l’une des questions majeures est de savoir si elles présentent un risque pour l’être humain. « Nous avons développé une méthode d’infection cellulaire in vitro qui donne des indications sur leur pouvoir pathogène pour l’être humain. Jusqu’à présent, peu d’indicateurs de pathogénicité existaient pour ces bactéries, on se basait principalement sur l’identification des bactéries en cause dans les foyers d’infection. », décrit Vitomir Djokic, scientifique au sein de l’unité Zoonoses bactériennes, qui a participé au projet.

Mise à jour du 5 juillet 2023.
Deux chiens et Brucella
L'Anses tweete «Êtes-vous préoccupé par la brucellose canine en Europe ? Lire la publication dans la revue Pathogens sur les investigations moléculaires de deux premiers cas d'infections à Brucella suis Biovar 2 chez des chiens français.» Traduction par mes soins -aa.

Voyage au pays de la suspicion d'intoxication alimentaire

Selon DNA du 22 juin 2023, «Suspicion d’intoxication alimentaire après un repas d’entreprise chez BDR Thermea».
Ce jeudi 22 juin, à 15 h 30, les pompiers ont été alertés pour une suspicion d’intoxication alimentaire sur une vingtaine de personnes sur le site de l’entreprise BDR Thermea à Mertzwiller. L’entreprise avait organisé, aux alentours de 13 h, un repas convivial pour ses salariés avec la présence de six foodtrucks.
Selon les informations du commandant des opérations de secours des pompiers, environ 900 personnes ont pris part au rendez-vous et une vingtaine de personnels ont été pris en charge sur place par un médecin sapeur-pompier et des infirmiers. Ils présentaient des symptômes légers, comme des nausées ou des maux de tête, selon les gendarmes de la compagnie de Haguenau également sur place.
Une personne a été transportée à l’hôpital pour des examens. Les autres salariés ont pu regagner leur domicile avec les consignes nécessaires en cas d’apparition de symptômes.
Au total 28 sapeurs-pompiers et 15 engins ont été engagés, venus des casernes de Val de Moder, Haguenau, Soufflenheim, Bischwiller, Brumath, Ingwiller et Saverne. Une équipe du SAMU a également été dépêchée. À 18 h, les secours étaient toujours sur place. Une enquête interne doit déterminer la cause de ces symptômes.

Selon Tendances Ouest du 22 juin 2023, «Coutances. Suspicion d'intoxication alimentaire au collège Jean-Paul II».

Les secours sont intervenus ce mercredi 21 juin en soirée au collège Jean-Paul II, pour une suspicion d'intoxication chez des élèves internes.
Les secours sont intervenus à l'internat du collège Jean-Paul II de Coutances, ce mercredi 21 juin, un peu après 22 h 30 pour une suspicion d'intoxication alimentaire. Des élèves internes présentaient des signes de malaise dont l'origine n'est pas déterminée. 17 adolescents de 12 à 16 ans ont été vus par un médecin et un infirmier des sapeurs-pompiers ainsi que deux adultes. Cinq d'entre eux ont été dirigés vers les centres hospitaliers de Saint-Lô et d'Avranches.
23 sapeurs-pompiers ont été engagés sur cette intervention.

Selon France 3 Normandie du 22 juin 2023, «Suspicion d'intoxication dans un collège à Coutances : cinq adolescents hospitalisés».

Près d'une vingtaine d'adolescents et d'adultes de l'internat du collège Jean-Paul II à Coutances ont été pris en charge par les secours dans la soirée du mercredi 21 juin 2023 en raison d'une suspicion d'intoxication. Cinq jeunes ont été transportés vers un centre hospitalier.
Les secours sont intervenus aux alentours de 22h30 mercredi 21 juin à l'internat du collège Jean-Paul II de Coutances pour des enfants présentant des signes de malaise. 
Vingt-trois sapeurs-pompiers, trois ambulances, un médecin, un infirmier et une équipe médicale du SAMU ont été mobilisés sur place pour cette suspicion d'intoxication a-t-on appris auprès du Service départemental d'incendie et de secours de la Manche. 
Au total, 19 personnes ont été auscultées par les secours : 17 enfants de 12 à 16 ans et deux adultes. 
Cinq adolescents ont été transportés par précaution vers les centres hospitaliers de Saint-Lô et Avranches. 
Intoxication au gaz ou intoxication alimentaire ? L'origine des malaises n'a pas encore été déterminée. 

Commentaire

Comme déjà dit, suspicion or not suspicion, la France a des particularités connues que d'elle ...

Mise à jour du 29 juin 2023

Coutances. Intoxication au collège : «Nous sommes sans réelle explication à ce qui s'est passé», source Tendance Ouest du 28 juin 2023.
La direction du collège Jean-Paul II de Coutances revient, sept jours après, sur la suspicion d'intoxication dont ont été victimes des élèves mercredi 21 juin, dans la soirée.

«Les investigations menées, notamment l'analyse des questionnaires alimentaires de l'ensemble des personnes ayant participé au repas du 21 juin au soir, ne permettent pas de valider l'hypothèse d'une Toxi-infection alimentaire collective (TIAC).» Les hypothèses d'intoxication au monoxyde de carbone ou alimentaire collective sont également écartées. «Nous sommes donc aujourd'hui sans réelle explication à ce qui s'est passé», conclut la direction.

Un forum se concentre sur les contrôles à l'importation au Royaume-Uni


«Un forum se concentre sur les contrôles à l'importation au Royaume-Uni», source Food Safety News du 24 juin 2023.

Les membres des secteurs de la logistique et de la santé portuaire ont discuté des contrôles des importations alimentaires lors du premier d'une série de forums de parties prenantes.

Plus de 20 importateurs et agents ont rejoint l'une des plus grandes autorités sanitaires portuaires de Grande-Bretagne en mai pour avoir un aperçu des contrôles effectués sur les marchandises entrant au Royaume-Uni.

La Suffolk Coastal Port Health Authority (SCPHA) a organisé son premier Port Health Stakeholder Forum à East Suffolk House, Melton, alors que la Grande-Bretagne se prépare à de nouveaux contrôles sur les marchandises de l'UE.

La SCPHA, qui fait partie du East Suffolk Council, inspecte les denrées alimentaires, les aliments pour animaux et les produits d'origine animale importés dans les ports de Felixstowe, Harwich et Ipswich pour leur entrée au Royaume-Uni.

Dale Weeding, responsable des relations commerciales chez SCPHA, qui a dirigé l'événement, a souhaité la bienvenue au premier forum trimestriel.

«Nous voulons montrer que la SCPHA est un facilitateur du commerce car elle respecte la législation visant à protéger la santé publique et animale, ainsi qu'à effectuer des contrôles sur les produits biologiques et la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, tout en soutenant pleinement les importateurs qui respectent les normes sanitaires du Royaume-Uni».

Contrôles à venir

Le panel du SCPHA, comprenant la responsable des opérations Hannah Panting, le responsable technique Simon Rowell, le spécialiste technique Andrew Robinson et le chef d'équipe Dan Longson, ont répondu aux questions sur les contrôles qui doivent être introduits par le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Defra) sur les importations de l'UE à partir d'octobre. 2023.

Comme indiqué dans le projet de Border Target Operating Model (BTOM), les importations de l'UE entreront dans de nouvelles catégories de risque qui détermineront le niveau de contrôles requis de la part des autorités sanitaires portuaires.

La fréquence des contrôles sera basée sur le risque lié au produit et au pays d'origine. Cela sera mis en œuvre entre la fin octobre de cette année et le 31 octobre 2024. Les certificats phytosanitaires seront numérisés à partir de 2023 avec une adoption en fonction de l'état de préparation des partenaires commerciaux.

Panting a dit : «Le projet de BTOM comprend une projection de 1 à 30% des contrôles physiques requis pour les produits de l'UE, en fonction de leurs niveaux de risque associés. Notre objectif est de comprendre quels produits relèvent des différentes catégories de risque proposées.»

Rowell a ajouté: «Bien que l'UE ait des normes similaires à celles du Royaume-Uni, nous devons toujours être conscients des menaces potentielles pour la biosécurité. Maintenant que la période de consultation avec Defra est terminée, nous attendrons la publication du BTOM final.»

Le panel a également discuté de la manière dont la SCPHA commencera à contrôler les produits d'origine animale importés au port international de Harwich en juin, élargissant son mandat actuel d'examen des produits d'origine non animale et d'interception du porc illégal retrouvé par la Border Force.

Les volumes d'échanges à Harwich seront surveillés au cours des prochains mois pour s'assurer que les ressources allouées correspondent à la demande.

Le SCPHA accueillera le prochain Forum des parties prenantes de Port Health le 20 juillet. Les organisations sont invitées à s'inscrire pour y assister gratuitement via Eventbrite.

Accords commerciaux à l'honneur

Entre-temps, une enquête parlementaire a été lancée pour examiner l'impact que la politique commerciale post-Brexit du gouvernement a eu - et aura - sur les producteurs alimentaires, les consommateurs et les entreprises.

Suite à sa sortie de l'Union européenne, le Royaume-Uni a signé des accords de libre-échange (ALE) avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Le Royaume-Uni a également rejoint le Partenariat transpacifique global et progressiste. Des négociations sont en cours pour des ALE avec le Canada, l'Inde et le Conseil de coopération du Golfe.

L'enquête examinera des domaines tels que les impacts positifs et négatifs des accords conclus jusqu'à présent et les opportunités et les risques des futurs accords ainsi que la sécurité des aliments, les normes et le bien-être des animaux.

Le comité de l'environnement, de l'alimentation et des affaires rurales (EFRA) accepte les soumissions écrites jusqu'au 28 juillet.

Royaume-Uni : Une investigation journalistique révèle des problèmes avec la viande de volaille provenant de Pologne

Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas d’exemple en France avec cet article. «Une investigation journalistique révèle des problèmes avec la viande provenant de Pologne», source Food Safety News du 23 juin 2023.

Trois distributeurs britanniques achètent de la viande de poulets en Pologne qui ont reçu un groupe d'antibiotiques utilisés pour traiter les infections humaines à Salmonella.

Elle a révélé que SuperDrob s'approvisionnait en poulet auprès d’élevages qui utilisent des antibiotiques de la classe des fluoroquinolones, qui sont également utilisés pour traiter les infections humaines à Salmonella. La société a confirmé aux enquêteurs que les antibiotiques avaient été utilisés mais a nié la surconsommation et a déclaré que cela était également interdit pour ses fournisseurs.

Des prélèvements de déchets collectés dans un certain nombre d'élevages de volailles polonais qui ont fourni SuperDrob ont été testés et des E. coli résistants aux fluoroquinolones ont été trouvés.

SuperDrob était lié à une épidémie à Salmonella au Royaume-Uni et en Europe en 2020. La vétérinaire en chef du Royaume-Uni, Christine Middlemiss, a appelé à l'action dans une lettre à son homologue polonaise en décembre 2020. En avril 2021, des responsables polonais et britanniques se sont rencontrés virtuellement pour discuter la sécurité sanitaire de la viande de volaille.

Problème de Salmonella en Pologne

Une série d'épidémies à Salmonella en 2020 et 2021 causées par du poulet pané de Pologne aurait pu toucher jusqu'à 5 000 personnes au Royaume-Uni et cela a coûté environ 7,7 millions de livres sterling (8,95 millions d’euros), selon des responsables gouvernementaux.

Entre mai 2018 et décembre 2020, près de 100 patients ont été signalés au Danemark, en Finlande, en France, en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas, en Pologne et en Suède.

Un total de 190 notifications au RASFF de l’UE pour la présence de Salmonella ont mentionné des produits de viande de volaille en provenance de Pologne, sur la base des chiffres du rapport 2022 du réseau d'alerte et de coopération (ACN pour Alert and Cooperation Network).

Des inquiétudes concernant la sécurité des produits de poulet crus, panés et surgelés ont conduit la Food Standards Agency (FSA) et la UK Health Security Agency (UKHSA) à examiner la prévalence de Salmonella, E. coli et la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans des produits tels que les nuggets, dippers et goujons, disponibles pour la vente au détail au Royaume-Uni.

Au total, 310 échantillons ont été testés entre avril et juillet 2021, et Salmonella a été détecté cinq fois. Une autre étude en 2020 a retrouvé Salmonella dans 40 des 456 échantillons de produits de poulet en vente au détail.

Les données des recherches ultérieures suggèrent une baisse des taux de contamination entre 2020 et 2021. Les supermarchés concernés ont changé de fournisseurs, ce qui a expliqué au moins en partie l'amélioration des résultats, car la contamination n'était liée qu'à quelques producteurs.

Une troisième étude, publiée dans Journal of Applied Microbiology, a collecté des produits de poulet entre avril et juillet 2021 auprès de distributeurs au Royaume-Uni et les a testés pour Salmonella, E. coli générique, E. coli producteur de bêta-lactamases à spectre étendu, résistant à la colistine et résistant aux carbapénèmes -

Salmonella a été détecté dans cinq des 310 échantillons. Trois étaient Salmonella Infantis et deux Salmonella Java. Un isolat de S. Infantis était multirésistant, tandis que les autres étaient résistants à au moins une classe d'antibiotiques. Des E. coli génériques ont été détectés dans 113 échantillons, avec une multirésistance démontrée dans 20% d'entre eux. Un E. coli résistant à la colistine a été isolé d'un échantillon ; celui-ci avait le gène mcr-1.

Réaction à l'investigation

La FAIRR Initiative (FAIRR), un réseau collaboratif d'investisseurs qui sensibilise aux risques et opportunités environnementaux, sociaux et de gouvernance dans le secteur alimentaire mondial, a dit que les conclusions de l'enquête et ses propres travaux suggèrent que les directives et la réglementation actuelles ne vont pas assez loin pour garantir la sécurité des aliments.

Jo Raven, directrice de la recherche thématique et des engagements à FAIRR, a déclaré que la résistance aux antimicrobiens pose à la fois un risque pour la santé publique et un risque financier pour les investisseurs dans les producteurs et les distributeurs de viande.

«Comme l'a montré l'indice des producteurs de protéines de FAIRR, ce risque continue d'augmenter malgré le nombre croissant d'entreprises certifiées par la Global Food Safety Initiative (GFSI)», a-t-elle dit.

«Avec environ 70% de l'utilisation d'antibiotiques dans les chaînes d'approvisionnement de l'agriculture animale, il est clair que des réglementations plus strictes et une application plus stricte seront nécessaires pour garantir la sécurité alimentaire et l'utilisation responsable des antibiotiques dans la chaîne d'approvisionnement en protéines. Alors que le Royaume-Uni révise sa réglementation sur la médecine vétérinaire après le Brexit, le gouvernement a une réelle opportunité d'accroître son ambition et d'aider à éviter que ce résultat tragique ne se reproduise.»

Kath Dalmeny de chez Sustain, a déit : «Gaspiller nos antibiotiques restants pour couvrir les mauvaises conditions dans les élevages de poulets est profondément irresponsable. Il est incroyablement troublant d'apprendre que la viande d'animaux dosés avec des antibiotiques critiques est achetée pour les supermarchés britanniques ; cela pourrait conduire à des bactéries potentiellement mortelles développant une résistance aux antibiotiques. L'utilisation d'antibiotiques critiques pour l'homme dans l'élevage doit cesser et l'utilisation d'autres antibiotiques agricoles fortement réduite. Ils ne doivent être utilisés que sur des animaux malades individuels, et non sur des médicaments préventifs ou de masse.»

Cóilín Nunan, de l'Alliance to Save Our Antibiotics, a dit que les antibiotiques d'importance critique hautement prioritaires, comme les fluoroquinolones et la colistine, sont surutilisés dans l'agriculture polonaise.

«Le gouvernement britannique, la FSA et les supermarchés devraient tous assumer la responsabilité de s'assurer que les aliments produits avec une telle mauvaise utilisation d'antibiotiques vitaux n'atteignent pas le consommateur britannique»