jeudi 5 septembre 2019

La Chine admet avoir perdu 100 millions de porcs


« La Chine admet avoir perdu 100 millions de porcs », source article de Jim Romahn sur son blog Agri 007.

La Chine a publié une estimation officielle de pertes de 100 millions de porcs imputables à la peste porcine africaine.

Elle a également déclaré qu'elle s'était engagé à reconstruire l'industrie porcine nationale et ouvrirait des réserves de porc si nécessaire pour limiter les hausses de prix.

Elle a toutefois augmenté de 10% les droits de douane des 62% qu'il avait précédemment imposés sur le porc en provenance des États-Unis et n'a pas hésité à suspendre ses importations de porc en provenance du Canada après avoir découvert des résidus de ractopamine dans une cargaison provenant d'un transformateur québécois. et par la suite plus de 100 certificats d'exportation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments falsifiés.

Des responsables canadiens et chinois ont ouvert une enquête, mais ils n'ont rien dit au cours du mois dernier au sujet de leurs conclusions.

mercredi 4 septembre 2019

Phages et bactéries : une guerre au sein du biofilm


Légende en fin d'article
« Phage and bacteria: a war in a biofilm » (Phages et bactéries : une guerre au sein du biofilm), par Nicola Stanley-Wall, Université de Dundee, UK. Article paru dans le bulletin de septembre 2019 de la Society for Applied Microbiology.

Il est clair que les bactéries et les phages coexistent dans de nombreux environnements complexes et variés. Cependant, il n'est peut-être pas toujours évident de savoir qui gagnera la partie quand survient une interaction. Pour ajouter à la complexité, des travaux récents ont montré que les bactéries peuvent faire pencher la balance pour survivre en présence d'un phage prédateur lorsqu'elles forment des biofilms. C'est le changement de mode de vie qui assure la protection, pas la génétique.

Les biofilms sont des communautés structurées de micro-organismes attachés à une surface et enfermés dans une matrice extracellulaire autoproduite. La matrice du biofilm est de nature dynamique et remplit de multiples fonctions pour la communauté sessile. Cela inclut la séquestration des nutriments et l’absorption d’eau, protégeant les cellules résidentes du stress environnemental et de la compétition et servant de facilitateur de signalisation pour les cellules à la fois à l’intérieur et à l'extérieur du biofilm. Les recherches menées au cours des 10-15 dernières années ont montré qu'il existe une grande diversité dans la composition de la matrice des biofilms, à la fois entre biofilms polymicrobiens et entre biofilms monospécifiques; cependant, des composants les plus courants apparaissent. Ceux-ci comprennent les polysaccharides, l'ADN extracellulaire, les lipides et les protéines, dont certaines sont de nature fibreuse.
De plus en plus de preuves suggèrent qu’au moins une protéine fibrogène, qui confère une intégrité structurelle au biofilm, peut en outre offrir une protection aux bactéries résidentes contre la prédation par le phage.

La matrice du biofilm du biofilm de Escherichia coli s'est récemment avérée séquestrer et empêcher la diffusion d'un phage T7 lytique prédateur. En utilisant une série de souches bactériennes, il a été montré que la protection offerte par le biofilm dépendait de ‘curli’, fibres de protéines retrouvées dans la matrice extracellulaire. Les fibres de curli fabriquées par E. coli ont d'abord été visualisées par microscopie électronique à transmission et ont été rapidement remarquées pour leur haut niveau d'insolubilité et leur résistance aux protéases. La production de curli dépend de la réponse des cellules à une pénurie de nutriments, ce qui peut se produire dans un biofilm multicouches en raison de la stratification des cellules par rapport à une source de nutriments.

L’analyse microscopique a montré que les cellules de E. coli affamées deviennent fortement ‘curlées’; en substance, les fibres de protéines forment un réseau de ‘paniers moulés’ dans tout l’espace intercellulaire. C'est ce réseau de protéines qui structure la communauté bactérienne, élément du biofilm essentiel à la protection des cellules contre le phage lytique. Les fibres de curli fonctionnent de deux manières.

Premièrement, elles rassemblent les cellules du biofilm dans une structure étroitement liée. Cela empêche physiquement le phage d'entrer dans le biofilm. Cependant, le curli peut également se lier au phage, ce qui limite la mobilité du phage par séquestration. La conséquence est que les phages ne peuvent pas atteindre les cellules à l'intérieur de la communauté. Le résultat de cette interaction complexe phage-bactérie a été révélé par l'utilisation de la microscopie à haute résolution de biofilms vivants. Cela a permis de suivre la communauté des phages T7 et des bactéries dans l'espace et dans le temps. Il sera maintenant intéressant de voir s'il existe d'autres moyens de manipuler le résultat d'une interaction entre le phage et les bactéries. Les mécanismes connus sont susceptibles de se diversifier à mesure que l'étude des interactions bactéries-phages et les méthodes selon lesquelles l'analyse est conduite continuent de croître.

Références
Erskine E, Morris RJ, Schor M, Earl C, Gillespie RMC, Bromley KM et al. Formation of functional, non-amyloidogenic fibres by recombinant Bacillus subtilis TasA. Molecular Microbiology 2018; 110(6), 897–913.
Serra DO, Richter AM, Klauck G, Mika F, Hengge R. Microanatomy at cellular resolution and spatial order of physiological differentiation in a bacterial biofilm. mBio 2013; 4(2), e00103-00113.
Vidakovic L, Singh PK, Hartmann R, Nadell CD, Drescher K. Dynamic biofilm architecture confers individual and collective mechanisms of viral protection. Nature Microbiology 2018; 3(1), 26–31.

Légende de l’image
A droite, vue en microscopie électronique d’un bactériophage attaché à une cellule bactérienne. Le virus a la taille et la forme d’un coliphage T1; à gauche, biofilm de Staphylococcus aureus.

Eclosion récente liée à des toxines lipophiles suite à la consommation de moules au Royaume-Uni, de mai à juin 2019


Ce qu’il y a d’utile et d'intéressant dans cet article paru dans Eurosurveillance c’est qu’il traite d’une éclosion récente à DSP (diarrhetic shellfish poisoning) liée à la consommation de moules au Royaume-Uni, de mai à juin 2019. On aurait aimé une réaction aussi rapide en France à propos de différents foyers d’origine alimentaire en juillet et août 2019, mais il faut être très patient …

Selon l’article de Joe Withworth dans Food safety News, Au moins six personnes ont été rendues malades par des toxines diarrhéiques ou DSP (diarrhetic shellfish poisoning) après avoir mangé des moules récoltées au Royaume-Uni plus tôt cette année.

Les moules contenaient des niveaux élevés de toxines thermostables du groupe de l’acide okadaïque (OA). Sans test validé pour ces toxines dans des prélèvements humains, le diagnostic a été établi sur la base de symptômes cliniques, selon l’étude publiée dans la revue Eurosurveillance.

Les chercheurs ont dit que l’intoxication par des toxines diarrhéiques ou DSP est une maladie qui s’autolimite qui pourrait être sous-estimée et que les cliniciens sont peu sensibilisés, le nombre de personnes affectées par l’éclosion étant probablement plus élevé.

Malaise après avoir mangé des moules
En juin, les autorités locales ont indiqué à Public Health England South West que trois convives étaient malades après avoir consommé des moules dans un restaurant cinq jours plus tôt.

Les autorités locales ont constaté que le restaurant avait reçu un avis de rappel de lot, également cinq jours plus tôt, du producteur de moules en raison de niveaux élevés de toxines, mais cela n'avait pas été vu avant qu’elles soient servies.

PHE South West a ensuite reçu un rapport du comté voisin concernant la première maladie gastro-intestinale liée aux moules de ce producteur. Une équipe multi-agences de contrôle des épidémies a été dirigée par l'équipe de protection de la santé de PHE South West.

Treize personnes qui ont déclaré être malades après avoir mangé des moules ont été contactées. Des questionnaires remplis ont été reçus de sept d’entre eux, dont trois ont été confirmés et trois étaient des cas probables. Ils ont mangé à quatre endroits différents. Une personne ne correspondait pas à la définition du cas car le début des symptômes était plus de 24 heures après la consommation.

Les malades étaient âgés de 37 à 76 ans, dont trois hommes et trois femmes. Tous ont signalé avoir mangé des moules cuites à la vapeur. Cinq ont mangé des moules comme plat principal et un comme entrée. La taille des portions signalées variait de 11 à 50 moules.

La période d'incubation allait de 8 à 17 heures et la durée médiane des symptômes était de 2,5 jours. Un cas a demandé un avis médical, mais il n'y a pas eu d'hospitalisation.

Les épidémies à DSP sont rares. Soixante-dix cas ont été identifiés en 2013 suite à la consommation de moules récoltées autour des îles Shetland et 49 personnes sont tombées malades en 1998 après avoir mangé des moules récoltées au Royaume-Uni à Londres. Des éclosions ont été enregistrées ces dernières années en Chine, aux États-Unis, en France et au Canada.

Résultats de la surveillance des coquillages
Un programme de surveillance de routine des coquillages est en place sur le site affecté. La colonne d'eau est échantillonnée toutes les deux semaines d'avril à septembre et le nombre de cellules d'espèces d'algues potentiellement dangereuses est mesuré. Des échantillons de chair de coquillages sont analysés toutes les quatre semaines d'avril à septembre pour la sélection de biotoxines réglementées par l'Union européenne. La détermination de toxines lipophiles, y compris celle des toxines du groupe OA, est effectuée.

Le producteur de coquillages a remis à l’équipe de contrôle des épidémies une liste des entreprises qui avaient reçu des moules concernées. Ils n'ont pas été testés par le producteur pour les toxines. Un grand volume du produit a été distribué aux grossistes en fruits de mer, restaurants et pubs.

Certaines sociétés non liées à des affaires connues, notamment des grossistes, des distributeurs, des restaurants et des pubs, ont déclaré avoir vendu une partie des produits concernés. Aucune n'était encore en circulation au moment de la réponse à l'épidémie.

Les densités mesurées de Dinophysis spp. 16 jours avant la déclaration de l'éclosion, le nombre de cellules dans la colonne d'eau a rapidement augmenté, passant de 1 600 cellules par litre à sept jours auparavant, ce qui correspond au moment de la récolte du lot concerné et dépasse le seuil de déclenchement de 100 cellules par litre de la Food Standards Agency.

Les toxines lipophiles totales du groupe OA dans la chair de moules étaient de 338 µg d'équivalent (éq) OA par kilogramme, sept jours avant la notification de l'épidémie. Ce seuil a dépassé la limite maximale autorisée de 160 µg eq OA/kg fixée par le règlement n°853/2004 de la Commission européenne. La dose la plus faible d'OA avec des effets indésirables observés est comprise entre 45 et 50 µg d'équivalent d'OA par personne. Le banc de coquillages était fermé pour la récolte, ce qui est une pratique courante en Angleterre.

« Une augmentation rapide des concentrations des cellules de Dinophysis spp. dans les eaux du site de production peuvent avoir contribué à l'épidémie, parallèlement à la récolte de moules avant l'annonce des résultats des contrôles officiels et la fermeture du site. »

« Des recherches transdisciplinaires sont nécessaires pour prévoir les risques futurs et éclairer la surveillance, en particulier compte tenu des changements probables dans la répartition des espèces potentiellement toxiques, en particulier si la température de l'eau de l'océan augmente », selon les chercheurs.

Notre investigation a suggéré que les produits affectés pourraient avoir été vendus par des restaurants et des pubs sans aucun cas lié connu. Étant donné que le DSP est une maladie spontanément résolutive qui peut être sous-déclarée par les cas et dont le niveau de sensibilisation est faible parmi les cliniciens, le nombre réel de personnes affectées par cette éclosion sera probablement plus élevé.

Cette épidémie met en évidence le fait que les cliniciens et les professionnels de la santé publique devraient être conscients que les toxines dérivées des algues sont une cause potentielle de maladie après la consommation de coquillages, et qu'il reste nécessaire de tester efficacement les coquillages avant récolte afin de garantir la sécurité des aliments.

mardi 3 septembre 2019

Braderie de Lille, le retour des bonnes vieilles habitudes. 1,8 tonnes de moules et 300 kilos de frites ont été saisis puis détruits


Extraits d’un article paru sur le blog le 8 septembre 2014 :
  • 2013, « Près de 2 tonnes de denrées détruites avant et pendant la Braderie ».
  • 2014, « 1 763 kilos de denrées alimentaires détruites ». En 2014, on avait aussi eu droit à des merguez au chlore …
En 2015, selon l’article paru sur le blog le 8 septembre, 1 547 kilos de denrées détruits et 437 sandwichs

L’édition 2016 avait été annulée en raison de la menace terroriste après l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice.

En 2017, selon cet article du blog du 4 septembre, 276 kg de denrées retirées … l’article mentionnait aussi que les contrôles partaient à la baisse, « 350 contrôles en 2014, 262 en 2015 et … 76 en 2017 … de mieux en mieux ! »

En 2018, selon la préfecture du Nord, « 79 contrôles effectués, 193 kilos de denrées ont été retirés de la consommation et détruits. »

En 2019, on semble être revenu aux bonnes habitudes de 2013, 2014 et 2015, car selon France bleu du 1er septembre 2019,
La taille de la saisie est surprenante : 1,8 tonnes de moules et 300 kilos de frites destinées à être vendues lors de la braderie de Lille ont été détruit samedi 31 août.
La direction départementale de la protection des populations, qui contrôle la qualité des denrées, a constaté qu'elles étaient transportées dans des conditions non-conformes.
Les moules et les frites avaient été acheté au MIN de Lomme par deux restaurateurs lillois. Lors du transport, la DDPP a constaté que la température du camion était supérieure de 3°C à ce qui est autorisé. A cause de cette rupture de la chaîne du froid, les moules peuvent devenir avariées. Par mesure de précaution, le chargement a été détruit.

La préfecture du Nord a aussi fait son bilan,
120 contrôles ont été effectués et 337 kilos de denrées ont été retirés et détruits. Par ailleurs, des camions frigorifiques ont été inspectés dans Lille et ses environs. Dans l’un d’eux, 1,8 tonnes de moules et 300 kilos de frites ont été saisis puis détruits.

Tiens, les contrôles ont augmenté … mais les saisies aussi ...

Des chercheurs révèlent comment des bactéries responsables des infections hospitalières bloquent les antibiotiques


Structure de la protéine résistante aux antibiotiques qui ferme le pore (porte) aux antibiotiques essayant d'entrer la cellule bactérienne. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
« Des chercheurs révèlent comment des bactéries responsables des infections hospitalières bloquent les antibiotiques » , source communiqué de l’Imperial College de Londres.

Les bactéries résistantes aux antibiotiques responsables d'infections mortelles contractées en milieu hospitalier éliminent les antibiotiques en fermant les portes de leurs cellules.

La nouvelle découverte effectuée par des chercheurs du MRC Centre for Molecular Bacteriology and Infection de l’Imperial College de Londres, pourrait permettre aux chercheurs de concevoir de nouveaux médicaments qui ‘déverrouillent’ ces portes fermées et permettent l’introduction d’antibiotiques dans les cellules bactériennes. L’étude est publiée dans Nature Communications.

La bactérie Klebsiella pneumoniae provoque des infections dans les poumons, le sang et les plaies des personnes hospitalisées, et les patients dont le système immunitaire est affaibli sont particulièrement vulnérables. Plus de 20 000 infections à K. pneumoniae ont été enregistrées dans des hôpitaux britanniques au cours de la dernière année.

Comme de nombreuses bactéries, K. pneumoniae devient de plus en plus résistant aux antibiotiques, en particulier à une famille de médicaments appelés les carbapénèmes. Les carbapénèmes sont utilisés comme antibiotiques dans les hôpitaux lorsque d’autres ont échoué ou sont inefficaces.

Par conséquent, la résistance croissante aux carbapénèmes pourrait affecter considérablement notre capacité à guérir les infections. Pour cette raison, K. pneumoniae résistant aux carbapénèmes et sont classés comme organisme ‘critique’ de priorité 1 par l’Organisation mondiale de la Santé.

Lutte contre la résistance
L'équipe de l'Impérial College a découvert un mécanisme permettant à K. pneumoniae de résister aux carbapénèmes. Les antibiotiques pénètrent généralement dans la bactérie K. pneumoniae par des portes de surface appelées pores.

L’équipe a étudié la structure des pores et a montré qu’en fermant ces portes, K. pneumoniae devenait résistant à plusieurs antibiotiques, car les antibiotiques ne pouvaient pas pénétrer et les tuer.

Le premier auteur, Joshua Wong, du département des sciences de la vie à l'Impérial College, a déclaré: « La prévalence de la résistance aux antibiotiques augmente, nous dépendons donc de plus en plus de médicaments tels que les carbapénèmes, qui agissent contre un large éventail de bactéries. »

« Mais maintenant que des bactéries importantes comme K. pneumoniae acquièrent une résistance accrue aux carbapénèmes, il est donc important de comprendre comment elles peuvent y parvenir. Notre nouvelle étude fournit des informations vitales qui pourraient permettre de concevoir de nouvelles stratégies et de nouveaux médicaments. »

Fermeture des portes
L’équipe a comparé les structures des bactéries K. pneumoniae résistantes aux carbapénèmes à celles qui ne l’étaient pas et a découvert que les bactéries résistantes présentaient des versions modifiées ou absentes d’une protéine qui crée des pores dans la paroi cellulaire. Les bactéries résistantes ont des pores beaucoup plus petits, bloquant l'entrée de l’antibiotique.

Les portes closes ne sont pas toutes de bonnes nouvelles pour les bactéries. Elles signifient également que les bactéries peuvent absorber moins de nutriments et des tests sur des souris ont montré que la bactérie se développait plus lentement.

Cependant, l'avantage d'éviter les antibiotiques l'emportait sur l'impact négatif d'une croissance plus lente pour les bactéries, leur permettant de maintenir un niveau d'infection élevé.

Le projet a été mené en étroite collaboration avec le Dr Konstantinos Beis du Département des sciences de la vie, basé au Research Complex at Harwell, dans l'Oxfordshire.

Forcer la serrure
L'équipe a été dirigée par le professeur Gad Frankel, du département des sciences de la vie de l'Imperial College, qui a déclaré: « Il est difficile de contourner la modification utilisée par la bactérie pour éviter les
antibiotiques. Toute médicament pour contrer ce mécanisme de défense serait probablement bloqué par les portes closes. »

« Cependant, nous espérons qu'il sera possible de concevoir des médicaments capables de verrouiller la porte, et nos données fournissent des informations permettant aux scientifiques et aux sociétés pharmaceutiques de concrétiser ces nouveaux agents. »

Les bactéries résistantes étant plus faibles, ces résultats suggèrent que la pression exercée par l'utilisation intensive de carbapénèmes en milieu hospitalier est l'un des principaux facteurs de propagation de ces superbactéries.

L'étude fournit une base scientifique directe pour la mise en œuvre de politiques de prescription restrictives qui minimiseraient l'utilisation d'agents à large spectre tels que les carbapénèmes.

L’équipe fait partie du groupe de travail sur la recherche sur les antimicrobiens à l’Impérial College, un centre multidisciplinaire qui s'attaque à la résistance aux antibiotiques en faisant progresser la recherche fondamentale, en traduisant la recherche en nouvelles stratégies de prévention et interventions en matière de santé et en éclairant les politiques de santé publique.

Le travail a été soutenu par le Medical Research Council et le Wellcome Trust.

Un nouveau peptide antimicrobien permet de combattre les biofilms, selon une étude


« Un nouveau peptide antimicrobien permet de combattre les biofilms, selon une étude », source Meatingplace.

Un nouveau peptide antimicrobien - 1018-K6 - semble être un outil potentiel pour lutter contre les biofilms bactériens à la surface des usines de transformation des aliments, selon une nouvelle étude.

Les auteurs de l’étude suggèrent également que le peptide antimicrobien est un bon candidat pour des utilisations industrielles telles que la mise en œuvre de technologies de conditionnement et de formulations de bio-désinfection « écologiques ».
Images en microscopie électroniques à balayage de biofilms de Staphylococcus aureus ATCC 35556 en absence (A, B, C) et en présence (D, E, F) de 80µM 1018-K6. Grossissement: 1 250 x (A, D); 5 000 x (B, E); 10 000x (C, F). Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Dans une étude récente, la cinétique d'action de 1018-K6 vis-à-vis de deux souches de référence fortement productrices de biofilms de Staphylococcus aureus (dont une souche de S. aureus résistante à la méthicilline) et une souche de S. aureus productrice de biofilm modéré, isolé de fromages, a été réalisée.

Le peptide a montré un mode d'action rapide impressionnant, éradiquant les biofilms établis en quelques minutes, ont écrit les auteurs.

Les chercheurs ont constaté que les résultats obtenus démontraient que 1018-K6 était capable de détruire rapidement et complètement les biofilms de staphylocoques dans les 15 premières minutes d'application, ainsi que de prévenir totalement la formation de biofilms, « affichant également une puissante activité bactéricide contre les cellules planctoniques. »

Ils ont également indiqué que l'action antimicrobienne et anti-biofilm du peptide avait été observée non seulement sur les souches de référence provenant de la collection de l'ATCC, mais également sur une souche sauvage isolée d'un produit alimentaire portant un autre codage génique, indiquant l'efficacité et l'utilité potentielle de ce peptide dans la maîtrise des souches de S. aureus d'origine alimentaire.

Lisez l'intégralité du document en accès libre dans Food Control.

Foyers de cas à norovirus en Norvège liés à une salade d'algues en provenance de Chine


Salade d'algues rappelée en Norvège
« Foyers de cas à norovirus en Norvège liés à une salade d'algues en provenance de Chine », source article de Joe Whitworth paru le 3 septembre 2019 dans Food Safety News.

Plus de 100 personnes sont tombées malades à cause de norovirus en Norvège, présent probablement dans une salade d'algues congelées en provenance de Chine.

La première épidémie de norovirus soupçonnée d'être liée à la salade d'algues s'est produite à la mi-juin et la plus récente a eu lieu début août. Le produit en cause a également été expédié au Danemark.

« On soupçonne que des algues de Chine ont été à l’origine de plus de 100 cas de gastro-entérite provenant d’au moins 11 restaurants dans différentes régions de la Norvège. La plupart des foyers de cas ont eu lieu en juin et juillet de cette année. Les investigations sont toujours en cours. Norovirus a été détecté chez des patients d'au moins deux de ces restaurants », a déclaré à Food Safety News, Guri Aanderud, conseillère principale de la section des produits de la mer de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet).

Salade d'algues rappelée
« Nous ne disposons d'aucune information concernant des cas individuels tels que l'âge, le sexe, le lieu de résidence ou l'hospitalisation liée à ces épidémies, car norovirus n'est pas à déclaration obligatoire en Norvège. Cependant, les symptômes du norovirus sont généralement légers et spontanément résolutifs. Tous les restaurants concernés ont reçu et servi de la salade d’algues de deux lots différents au cours de la période considérée. Beaucoup de personnes qui ont signalé une maladie ont déclaré avoir mangé des plats contenant de la salade d'algues. »

Rappel des produits
Salade d'algues rappelée
Le 22 août, les sachets de salade aux algues Goma Wakame de 1 000 grammes importés en Norvège par Østlandske Formidling AS (Øfas) ont été retirés du marché en raison d'une suspicion de norovirus.

Le produit a été vendu au secteur de la restauration en Norvège mais la distribution a pu inclure plusieurs magasins à travers le pays. Il a été importé au Danemark par World Seafood et est produit par Dalian Kowa Foods Co. en Chine.

Les sachets concernés portent les numéros d'article 8032 et de lot 1904, qui ont été fabriqués le 14 mars 2019 et ont une DLUO jusqu'au 13 mars 2021, et le lot 1811, qui a été fabriqué le 8 novembre 2018 et vat jusqu'au 7 novembre 2020.

Depuis le retrait du produit, aucun autre foyer lié à la salade d’algues n’a été signalé.

L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a prélevé des échantillons de produits qui n'ont pas encore été complètement analysés et l'Institut norvégien de santé publique (FHI) a informé le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) via le système EPIS (Epidemic Intelligence Information System).

Épidémie espagnole et distribution ultérieure
G. Aanderud a ajouté qu'elle était également au courant d'une alerte espagnole notifiée au RASFF du 13 août 2019 liée à une épidémie d'origine alimentaire provoquée par norovirus GI et GII dans une salade d'algues congelée de Chine, via l'Allemagne.

Les pays concernés par cette notification comprennent l’Autriche, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Le réseau international des autorités de sécurité sanitaire des aliments (INFOSAN) a été mentionné dans les deux notifications au RASFF, 1 et 2.

Adam Bradshaw, responsable technique du Département de la sécurité alimentaire et des zoonoses à l’Organisation mondiale de la Santé, a déclaré qu'INFOSAN travaillait avec des collègues du RASFF de la Commission européenne parce que la salade d’algues congelées présumée responsable de l’épidémie avait été distribuée en Chine.

Il a ajouté qu'il n'était pas habilité à divulguer des informations non publiques au nom des pays impliqués dans l'épidémie lorsqu'on lui a demandé quels pays avaient signalé des cas et combien.

« Pour mieux comprendre les aspects internationaux potentiels de cet événement, nous avons été en contact avec le point de contact d'urgence INFOSAN en Chine afin de savoir si la salade d'algues congelée impliquée avait été distribuée de Chine à d'autres pays. Une fois que des informations complémentaires seront disponibles, nous mettrons à jour tous les membres d’INFOSAN via le site Internet de la communauté INFOSAN », a déclaré Bradshaw.

Quatre personnes atteintes de botulisme en Espagne liées à du thon en conserve


« Quatre personnes atteintes de botulisme en Espagne liées à du thon en conserve », source Food Safety News. Tous les liens de cet article sont de mon fait.

Quatre personnes ont pris part à une épidémie de botulisme d'origine alimentaire en Espagne après avoir consommé du thon de la marque DIA.

Un lot de thon en conserve dans l'huile de tournesol de la marque DIA a été retiré de la vente. L'Agence espagnole pour la sécurité alimentaire et la nutrition (AESAN) a déclaré que les personnes tombées malades avaient mangé une salade maison faite avec du thon. Les médias espagnols ont annoncé que l'un des patients était toujours hospitalisé.

L'épidémie d'origine alimentaire a été soupçonnée d'être due à du thon ou à des carottes râpées en provenance d'Espagne et distribué notamment à Andorre, selon la notification au système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) du 21 août 2019.

L’AESAN a appris le 9 août, par le biais du système espagnol d'échange d'informations rapide (SCIRI), que les autorités sanitaires de Castille et León ont fait savoir qu'une flambée d'intoxication alimentaire causée par la toxine botulique était liée à la consommation de conserves de thon dans une salade «russe» maison.

Les produits ont été analysés et la présence de toxine botulique a été confirmée fin août dans la boîte de thon consommée.

Fabriqué pour les magasins DIA par Frinsa
Distribuidora Internacional de Alimentación (DIA) est une multinationale espagnole spécialisée dans la distribution de produits alimentaires, de produits ménagers et de santé. La société compte plus de 6 000 magasins en Espagne, au Portugal, au Brésil et en Argentine.

Le thon a été distribué via les plateformes DIA aux communautés des Asturies, de Castille et León, de Catalogne, d’Aragon, de La Rioja, de Murcie, de Navarre, de Castille-La Manche et de Valence.

Le thon en conserve dans de l'huile de tournesol de 900 grammes portant le code de lot 19/154 023 02587 et la date de péremption de décembre 2022 fabriqué par Frinsa del Noroeste S.A. est concerné.

Ce lot de thon fabriqué par Frinsa a été retiré de tous les magasins le 10 août par DIA, selon un communiqué de la société. L'entreprise a demandé à tous les clients qui possédaient l'article de le retourner au magasin le plus proche.

Le botulisme est une maladie rare mais menaçant le pronostic vital causée par des toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum. Dans le botulisme d'origine alimentaire, les symptômes commencent généralement entre 18 et 36 heures après avoir consommé des aliments contaminés. Cependant, ils peuvent commencer dès six heures après ou jusqu'à 10 jours plus tard.

Le botulisme peut provoquer des symptômes tels que faiblesse générale, vertiges, vision double et troubles de la parole ou de la déglutition. Des difficultés respiratoires, une faiblesse des autres muscles, une distension abdominale et une constipation peuvent également survenir. Les personnes confrontées à ces problèmes doivent consulter immédiatement un médecin. Les symptômes résultent d'une paralysie musculaire causée par la toxine.

lundi 2 septembre 2019

Royaume-Uni: Des œufs de canard seraient impliqués dans un foyer de deux cas à Salmonella


« Une recommandation sur les œufs de canard après le décès à cause de Salmonella d’un britannique », source BBC News.

La famille d’un homme décédé des suites d’une salmonellose a averti à propos de la consommation d’œufs de canard.

La famille de Niptoon Tavakoli a déclaré qu'il était tombé malade après avoir consommé des œufs de canard achetés à une foire d’un village.

Public Health England a dit qu'il y a eu un deuxième cas à Salmonella impliquant une personne qui a également déclaré avoir mangé des œufs de canard de la même origine.

Toutefois, cela n’a pas été confirmé comme source d’infection.

La belle-soeur de M. Tavakoli, Donna Martin, a déclaré: « Nous voulons simplement essayer de sensibiliser les gens. Si vous achetez des œufs de canard, cuisez-les soigneusement. »
« Nous ne voudrions jamais qu'une autre famille traverse ce que nous subissons»

Elle « croit fermement » que M. Tavakoli, de Lindholme, Doncaster, a contracté Salmonella à partir d’œufs de canard qu’il a achetés au Messingham Show du North Lincolnshire le dimanche 2 juin.

Il a frit et a mangé quatre œufs. Sa famille a dit qu'il savait comment les préparer après des années de travail dans la restauration.

Malade et souffrant de diarrhée, il a été emmené à l'infirmerie royale de Doncaster le 10 juin.

Les médecins ont trouvé des preuves de Salmonella et M. Tavakoli, âgé de 65 ans, est décédé des suites d'une défaillance d'organe le 12 août.

La Food Standards Agency a déclaré que les œufs contenant la marque du lion britannique étaient pratiquement exempts de salmonelle. Toutefois, cela ne s'applique qu'aux œufs de poule.

Il est conseillé aux groupes vulnérables d'éviter les œufs de canard crus ou légèrement cuits.

M. Tavakoli avait précédemment subi un triple pontage coronarien, bien que sa famille ait insisté sur le fait que c’était « un homme très en forme et en bonne santé. »

Sa famille a déclaré qu'il avait acheté les œufs de canard au stand Melton Deli du Messingham Show.

Ni le Messingham Show, ni le Melton Deli n’ont voulu commenté le décès de M. Tavakoli.
Public Health England poursuit ses recherches avec ses partenaires, notamment les responsables de la santé environnementale des conseils locaux.

Jenny Sercombe, qui a fourni des œufs de canard sur un site situé près de Leicester, a confirmé que la santé environnementale lui avait rendu visite vendredi.

Elle a vendu des œufs à Melton Deli mais a précisé que les dates auxquelles ils avaient été fournis ne correspondaient pas à celles du Messingham Show.

« J'ai du mal à croire que cela provient de mes œufs », a-t-elle déclaré. « Je n'ai jamais eu de problème avec mes canards. »
« Personne d'autre n'a été malade. La famille et les amis ont mangé des œufs et tout va bien. »

Public Health England a confirmé un deuxième cas à Salmonella dans le West Midlands avec le même type de souche.

Le docteur Mike Gent, directeur adjoint de la protection de la santé à Public Health England, dans le Yorkshire et dans le Humber, a déclaré: « Les investigations ont montré qu'avant l'infection à Salmonella, les deux cas avaient mangé des œufs de canard provenant du même commerçant qui les avait achetés à une ferme située dans l’Eat Midlands, bien qu'il soit important de noter que ces œufs ne sont pas confirmés comme étant la source de l’infection. »

« Le fournisseur et le commerçant concerné ne vendent plus d’œufs de canard. »