vendredi 12 avril 2019

Les violences contre les agriculteurs vont-elles se multiplier ?


Je relaie bien volontiers ce communiqué du 11 avril 2019 du collectif Sauvons les Fruits et les Légumes de France à propos des « Relations producteurs – voisinage : Les associations environnementalistes choisissent la stratégie de la confrontation ».
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Alors que les agressions anti-pesticides envers les agriculteurs se multiplient, (la plus récente concernant EGALEMENT un producteur d’olives bio), le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France s’étonne de la communication de certaines associations environnementalistes dont le contenu pourrait pousser à des incidents majeurs ces prochains mois.

Les dernières agressions d’un céréalier début mars dans l’Ain [1] et d’un producteur d’olives bio le 8 avril dans les Bouches-du-Rhône [2], révèlent la situation de plus en plus tendue dans nos campagnes. Certains riverains, trompés par les déclarations partielles ou erronées d’associations environnementalistes en viennent aux mains dès qu’un pulvérisateur est aperçu dans un champ. Peu importe d’ailleurs la substance que l’agriculteur épand : fertilisant, produit phytosanitaire bio ou conventionnel. Cette atmosphère lourde est alimentée quasi-quotidiennement sur les réseaux sociaux par des associations ou des collectifs justifiant ce genre de comportement par des affirmations caricaturales.

La dernière brochure de l’association environnementaliste Générations Futures « Riverains Victimes des pesticides » [3] en est l’exemple type. Si elle prend bien garde d’appeler à la discussion entre riverains et agriculteurs, son contenu (témoignages non sourcés, données de prévalences de maladies contradictoires et sorties de leur contexte, etc.) est construit afin d’ériger chaque riverain en contrôleur des pratiques agricoles en lieu et place des autorités compétentes. Ainsi, sur la problématique de la maladie de Parkinson, Générations Futures met en avant une étude datant de 2003 pour afficher que l’exposition aux pesticides entraine « 5 fois plus de risques de développement de la maladie de Parkinson ». Cette étude à laquelle il est fait référence est une analyse sur un nombre limité de cas survenus il y a plus de 20 ans [4]. Quant aux données publiques de Santé Publique France qui affirment que l’incidence de la maladie de Parkinson est plus élevée de 13% chez les exploitants agricoles par rapport à la population générale [5], elles sont assorties selon cette agence nationale d’une extrême prudence sur le lien avec l’utilisation de pesticides.

Quelle donnée faut-il retenir, « x 5 » ou « + 13 % » ?

Générations Futures conforte délibérément une communication anxiogène en choisissant à travers la mise en page de sa brochure : « x 5 ». Rappelons enfin les chiffres de la Mutuelle Sociale Agricole : en 2016, la maladie de Parkinson provoquée par des pesticides représente 2,7% du total des maladies professionnelles [6].

Après l’association Eaux et Rivières de Bretagne qui invite les riverains à la délation de pratiques pourtant parfaitement autorisées [7], il est à parier que les violences déjà observées vont se multiplier avec un risque d’un incident majeur. Le collectif dénonce cette stratégie délibérée et dangereuse.
Face à des associations souhaitant prendre la place des autorités sanitaires et de contrôle compétentes, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France appelle l’Etat à réaffirmer son autorité et à ne pas céder aux pressions anxiogènes.
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On rappellera aussi d’autres actes délictueux selon La France Agricole du 22 janvier 2019
La FDSEA du Finistère lance un appel au préfet aux parlementaires à la suite de l’intrusion de militants antispécistes par effraction dans plusieurs élevages du département. Il leur demande de les faire cesser et de les condamner.
Après les violences d’antispécistes récemment condamnées, ce qui est rapporté est grave pour rappeler Stop à l'agri-bashing et soutien plein et entier à nos agriculteurs.

Complément du 17 avril 2019. Lu sur La France Agricole,


Un élevage porcin de l’Orne a été visité dimanche dernier, le 14 avril 2019, par une association, qui a tenté de libérer les animaux. Une action qui ne perturbera pas l’éleveur, confiant dans ses pratiques.« Ce que je ne veux surtout pas, c’est leur faire de la publicité à eux », s’inquiète Dominique Jouandet. Eux, ce sont des militants antispécistes, qui, après avoir pénétré sur son exploitation, ont tenté de libérer une vingtaine de porcs d’un bâtiment de 180 places.
Complément du 20 avril 2019. Lu sur La France Agricole,

Des membres d’associations antispécistes ont visité des élevages de dinde dans deux départements, entraînant, par manque de connaissance, la mort par étouffement de plusieurs milliers de bêtes.
C’est une action militante qui, par sa méconnaissance du milieu agricole, produit exactement les phénomènes qu’elle dénonce. En entrant dans deux élevages de dindes, dans l’Eure et dans le Morbihan, des membres d’associations antispécistes ont entraîné l’étouffement de plusieurs milliers de dindes.
Complément du 25 juillet 2019. On lira avec un grand intérêt l’article de seppi sur « Les paysans, une cible trop facile » dans La Liberté (journal romand).

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