« Des chercheurs découvrent dans des moules le gène mcr-1
résistant aux antibiotiques »,
source Food
Safety News.
Pour la première
fois, des chercheurs espagnols ont découvert des gènes de résistance aux antibiotiques
chez Salmonella, isolés de moules
crues.
Dans la revue Eurosurveillance,
les chercheurs ont écrit que les résultats étaient préoccupants, car cette
analyse n’est pas réalisée et la Galice, au nord-ouest de l’Espagne, est le
troisième producteur mondial de l’élevage des moules (mytiliculture) et l’un
des principaux fournisseurs de produits sur le marché européen.
Le gène mcr-1 d'une souche de Salmonella Rissen de profil ST (pour sequence type) 469 n'avait pas été isolé
auparavant chez Salmonela dans l'environnement issues de moules en Espagne.
L'émergence d'une
résistance plasmidique à la colistine due au gène mcr-1 a été décrite pour la première fois dans des isolats de Enterobacteriaceae en Chine et a été
documentée en Europe dans des cas cliniques humains, des produits alimentaires
et des environnements de production d'aliments pour animaux.
Le commerce des
animaux destinés à la consommation humaine et la viande est l'un des moteurs de
la propagation mondiale, bien que les mouvements mondiaux directs d'êtres
humains colonisés ou infectés soient également susceptibles de jouer un rôle
dans la distribution, selon les chercheurs.
L'émergence de la
résistance à la colistine transférable par le gène mcr-1 compromet son utilisation en tant qu’« antibiotique de dernier recours »
pour les infections bactériennes résistantes aux carbapénèmes.
Dix-neuf souches
différentes de Salmonella ont été
isolées de 5 907 échantillons de moules sélectionnés au hasard au cours d'un
programme de surveillance de l'agent pathogène présent dans les mollusques et
crustacés en Galice de 2012 à 2016. Les scientifiques ont prélevé des
échantillons dans 15 zones de production et quatre installations de
transformation en Galice.
Ils ont recueilli 5
560 échantillons de moules crues de cordes dans chaque zone de production et
347 échantillons de moules cuites provenaient d'installations de transformation.
Les chercheurs ont
placé les échantillons de moules crues et cuites dans des sachets stériles
contenant des sachets de gel congelés et les ont acheminées vers le laboratoire
ASMECRUZ de Pontevedra, en Espagne, dans des camions frigorifiques à 4°C. Tous
les échantillons ont été analysés dans les 12 heures suivant leur arrivée au
laboratoire.
Parmi les 19
souches de Salmonella analysées,
quatre ont été isolées à partir de moules cuites.
Les tests de
résistance aux antibiotiques étaient positifs pour au moins quatre des
antibiotiques testés. Deux souches étaient respectivement résistantes à huit et
neuf antibiotiques.
Les tests de
sensibilité aux antibiotiques ont concerné l’ampicilline, la gentamicine, la tobramycine,
le triméthoprime-sulfaméthoxazole, la céfoxitine, le céfuroxime et la
céphalothine.
Les souches de Salmonella isolées lors d'une étude
précédente sur des mollusques d'un même environnement marin appartenaient à
différents sérotypes et profils de résistance aux antimicrobiens (RAM).
Les environnements
marins peuvent représenter une source de gènes de RAM, car ils sont soumis à la
contamination par des effluents terrestres tels que les déchets agricoles, les
rejets de sites humains, les hôpitaux et les industries et les stations
d’épuration. Le tourisme est également une source, surtout en été, lorsque la
population augmente dans les zones côtières.
Les chercheurs ont
déclaré que les résultats soulignent la nécessité de poursuivre la surveillance
des moules.
« Les autorités de santé publique et les
producteurs de moules ont besoin d'assurer un management correct, un processus
de purification efficace et un contrôle sanitaire approfondi des mollusques
prêts à être consommés », ont rapporté les scientifiques.
« La mise en œuvre d'investigations de routine
des agents pathogènes et le dépistage de la présence de gènes de résistance
pourraient contribuer à une meilleure compréhension du rôle du milieu marin et
des produits de la mer dans la transmission de la RAM parmi les agents
pathogènes humains et les bactéries résidentes. »
NB : On lira « La
résistance à la colistine. La résistance à la colistine en médecine vétérinaire »
de Jean‐Yves
Madec, Anses – Les Cahiers de la Recherche N° 10 ‐ Santé, Environnement, Travail - octobre
2017, ainsi que Émergence
en France d’une nouvelle résistance plasmidique à la colistine (gène mcr-1) chez les entérobactéries. Bilan
épidémiologique au 10 mai 2017.
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