lundi 14 janvier 2019

Science bafouée en France, interdiction du glyphosate, science reconnue au Canada, glyphosate autorisé


Le ministre de l'agriculture, qui n'en rate pas une, mais pourquoi faut-il que les agriculteurs aient de si mauvais ministres de l'agriculture, « a également rappelé que « le président a annoncé qu'en 2022 l'utilisation du glyphosate serait interdite pour toutes les pratiques agricoles. ».

Le fait est que le président a dit sur ce site, « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. »

Bien loin des gilets jaunes, il y avait déjà Alain Bashung en 2008 avec résidents président de la République,
Qualifiés de simples résidents, en opposition avec un président qui abuse de son pouvoir, nous sommes renvoyés à l’état de pions impuissants. Bashung ne se reconnaît plus dans le monde politique actuel, avec lequel la communication est coupée. Il exprime son désenchantement face à une société dans laquelle la parole du citoyen n’est pas prise en compte.

Mais ne nous égarons pas, et revenons à notre ministre de l'agriculture, qui revient sur des personnes qui se font analyser leurs urines (100% positives), curieux mouvement, mais on se sait si cela est réalisé avant ou après avoir bu de la bière,
« C'est inquiétant. C'est pour ça qu'il faut que les scientifiques fassent leur œuvre. Mais les politiques doivent prendre leurs responsabilités et le président de la République a annoncé la fin du glyphosate », a déclaré le ministre/
« Je veux être le garant de la sécurité sanitaire des aliments, de la traçabilité de l'alimentation. C'est quelque chose d'important. Et en même temps il ne faut pas effrayer nos concitoyens », a-t-il ajouté.

Sur « être le garant de la sécurité sanitaire des aliments », il y aurait beaucoup à dire, voir ici notamment.
Echec annoncé ?
Ce qui est inquiétant c'est de voir le niveau intellectuel auquel se situe notre ministre de l'agriculture, voir à ce sujet Glyphosate : Il est temps de rejeter l’hystérie et d’embrasser la science.

Comme le rapporte André Heitz, alias seppi, sur son excellent blog, voici que Santé Canada vient de faire le 11 janvier 2019 une déclaration sur le glyphosate ...

Dommage, vraiment dommage que notre ministre qui souhaite que « les scientifiques fassent leur œuvre » n'est pas eu le temps d'en prendre connaissance …, mais je sens bien qu'il ne la lira pas ...

Voici cette déclaration in extenso :
L’objectif principal que vise Santé Canada en réglementant les pesticides est de protéger la santé de la population canadienne et l’environnement. C’est pourquoi le Ministère examine régulièrement les pesticides afin de s’assurer qu’ils respectent toujours les normes de santé et de sécurité les plus récentes.

Après avoir publié sa décision de réévaluation finale concernant le glyphosate en 2017, Santé Canada a reçu huit avis d’opposition. Des questions ont également été soulevées publiquement à propos de la validité de certaines données scientifiques sur le glyphosate contenues dans ce qu’on appelle les « Monsanto Papers ». 

Des scientifiques de Santé Canada ont examiné les renseignements fournis dans ces avis et évalué la validité des études en question afin de déterminer si les questions soulevées auraient une incidence sur les résultats de l’évaluation et les décisions réglementaires connexes. 

Après un examen scientifique approfondi de l’ensemble des données pertinentes, nous avons conclu que les questions soulevées par les opposants ne pouvaient pas être prouvées scientifiquement. Leurs objections n’ont pas suscité de doute ni de question quant au fondement scientifique de la décision de réévaluation de 2017 concernant le glysophate. Le Ministère maintiendra donc sa décision. 

Santé Canada suit un processus de réglementation rigoureux et transparent, fondé sur des données scientifiques, lorsqu’il prend des décisions relatives à l’innocuité des pesticides. Dans le cadre de ce processus, le Ministère publiera sa réponse à chaque avis d’opposition dans le registre public de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire le 14 janvier. 

Nos scientifiques n’ont pas ménagé leurs efforts pour effectuer cet examen. Ils ont consulté toutes les données et les informations pertinentes provenant du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux, d’organismes de réglementation étrangers, de rapports scientifiques publiés et de plusieurs fabricants de pesticides. Ils ont notamment examiné les études désignées sous le nom de « Monsanto Papers ». Pendant son évaluation du glyphosate, Santé Canada a aussi consulté de nombreuses études individuelles et données scientifiques brutes, y compris des études supplémentaires sur le cancer et la génotoxicité. Pour s’assurer de l’impartialité de l’évaluation des renseignements, Santé Canada a choisi un groupe de 20 de ses scientifiques qui n’avaient pas participé à la réévaluation de 2017. 

Aucun organisme de réglementation des pesticides dans le monde ne considère actuellement que le glyphosate présente un risque de cancer pour les humains, compte tenu des concentrations auxquelles ces derniers sont exposés. Nous demeurons à l’affût de nouveaux renseignements sur le glyphosate, notamment sur les mesures de réglementation d’autres gouvernements, et nous prendrons les mesures qui s’imposent si des risques pour la santé humaine ou pour l’environnement sont découverts. 
En fait, il existe un organisme de réglementation des pesticides dans le monde qui considère actuellement que le glyphosate présente un risque de cancer pour les humains, compte tenu des concentrations auxquelles ces derniers sont exposés.


Les warning letters diminuent aux Etats-Unis à cause du shutdown depuis le 27 décembre 2018. En France, pas de shutdown, mais les inspections en sécurité des aliments ont baissé de 37,4% depuis 2012 !

Les lettres d’avertissement ou warning letters adressés au entreprises alimentaires en France, cela existe, mais, nous, les consommateurs, on ne sait pas ce que c'est …

Aux Etats-Unis, elles sont publiques et à ce sujet, on apprend que « Les lettres warning letters de la FDA semblent chuter au fur et à mesure que la bataille budgétaire ou la bataille du mur se poursuit à Washington », selon un article de Coral Beach du 14 janvier 2019 paru dans Food Safety News.

Les experts et les politiciens ont déclaré qu’il n’y avait pas de solution rapide à la fermeture partielle du gouvernement fédéral, les signes de l’impact concret de l’impasse continuant de s’entasser.

Les fonctions essentielles qui impliquent des menaces immédiates pour la sécurité sanitaire publique se poursuivent même si nombre d'employés qui exercent ces fonctions ne sont pas payés en raison du shutdown. Par exemple, le personnel du Food Safety and Inspection Service de l’USDA, chargé des inspections dans les usines de transformation de viande et de volaille, est en poste de sorte que les entreprises privées n’ont pas à fermer leurs portes.
Certains membres du personnel de la Food and Drug Administration sont également mis à pied sans rémunération, mais ils travaillent au besoin si des rappels ou des éclosions se sont déclarées avant la fin du shutdown.

Cependant, certaines activités d'analyses et d’application sont en suspens à la FDA depuis le début du shutdown le 22 décembre 2018 à minuit.

À ce jour, cela fait plus d’un mois (27 novembre 2018) que la FDA a envoyé sa plus récente warning letter à une entreprise alimentaire. Le 3 décembre 2018, l’agence a publié sa plus récente warning letter à une entreprise du médicament. La page Internet de la FDA consacrée aux warning letters n’a pas été mise à jour depuis le 27 décembre.

Généralement, la FDA publie une nouvelle série de warning letters « récentes » une fois par semaine. Parfois, les warning letters sont mises à la disposition du public un ou deux jours après leur publication. Parfois, il s'écoule des semaines, voire des mois, entre le jour où la FDA envoie une warning letter et le jour où elle publie cette lettre à l'intention du public.

Plus de 7 000 des 17 397 employés de la FDA ont été congédiés, soit un peu plus de 40%. Cela représente quatre employés sur 10 à la FDA. Voir ci-dessous la liste des personnes impactées par le shutdown danse l’effectif complet de l’agence.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
En France, il n'y a pas de shutdown, mais si l'on y regard de plus près, de 2012 à 2017, la baisse des inspection en sécurité des aliments, selon les chiffres du ministère de l'agriculture, est passée de 86 239 (2012) à 54 000 (2017), soit une chute de 37,4%, soit un shutdown silencieux pour mieux faire avaler la pilule … et ce n'est sans doute pas fini ...

Vacataires et contractuels dans la sécurité des aliments, voyez les offres d'emplois proposés par l'AFSCA

Devant « L'insuffisance des rémunérations des vétérinaires inspecteurs contractuels, en services déconcentrés comme en administration centrale, a été rappelée par le SNISPV à chaque rendez-vous avec les responsables du secrétariat général et lors de celui accordé par le ministre à l'Alliance du Trèfle. »
Le lancement d'un plan d'actions pour renouveler l'attractivité des métiers en abattoir étant également annoncé, le SNISPV participera activement aux concertations et revendiquera des rémunérations réellement attractives.

Source article du du 25/12/2018 du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire ((SNISPV) sur la Revalorisation de la rémunération des vétérinaires inspecteurs contractuels.


Je ne sais pas si cela peut faire œuvre utile, mais voici que l'AFSCA propose des emplois … faites passer le message ...
L’AFSCA est un organisme d’intérêt public de la Fonction publique fédérale.
A ce titre, l’AFSCA suit les règles définies par le Service Public Fédéral « Personnel & Organisation » en matière de recrutement (statutaires) et d’engagement (contractuels, saisonniers).  
L'AFSCA travaille, à cet effet, en collaboration avec le SELOR, le bureau de sélection de l’Administration fédérale.
L’AFSCA a également la possibilité de conclure des contrats d’entreprise (Vétérinaires indépendants). 
Si vous êtes intéressé(e) par un emploi auprès de l'AFSCA, faites votre choix parmi les possibilités ci-dessous. 
Emplois vacants :
Voilà le message est passé ...

dimanche 13 janvier 2019

Etats-Unis : Pour les activistes de la cause animale, le mensonge est désormais protégé par le Premier Amendement !


Ce qui était tant redouté vient d'arriver aux Etats-Unis car désormais selon cet article de Dan Flynn du 13 janvier paru dans Food Safety News. « Bâillonnez-moi pour avoir pensé que le Premier Amendement est sur la vérité », 

Il s'agit du dernier avatar des activistes de la cause animale qui vont pouvoir, suite à des décisions de justice, utiliser les Premier Amendement afin de mentir pour la bonne cause, lisez plutôt, c'est édifiant !

Pourtant, comme je l'ai dit dans récent article, le lundi vert, ce sera sans moi ...

ooOOoo
Si vous dites la vérité, vous n’avez pas besoin de vous souvenir de quoi que ce soit. Mark Twain
Disons que cela est désormais terminé. L'élevage des animaux a perdu un autre bataille. Et celle-ci semble être celle du match.

Un juge fédéral a annulé la loi relative à la la fraude dans les installations de production agricole de l’Iowa le 9 janvier 2019. Trois juges fédéraux différents ont annulé les 'Ag-gang Laws' ans l’Idaho, l’Utah et l’Iowa. Les activistes des animaux ont donc gagné à chaque fois. C'est terminé.

Petite parenthèse, selon ce site Internet sur l'animal et le droit
« Les 'lois bâillons' (pour Ag-gag Laws) aux Etats-Unis permettent de poursuivre toute personne qui s'introduit clandestinement  dans une exploitation agricole afin d'en dénoncer les pratiques et/ou qui prend des clichés ou enregistre des vidéos à l'intérieur des sites concernés. »
« Ces lois ont pour objet, notamment, de rendre toute prise d'images, vidéos illégales et susceptibles de peines d'amendes voire d'emprisonnement. Ceci, afin de faire en sorte que des images montrant des actes de maltraitance animale ne puissent être diffusées ensuite et nuire ainsi à l'économie. »

Ceci étant précisé, retour à l'article de Dan Flynn,

Le juge en chef, James E. Gritzner du tribunal américain du sud de l’Iowa avait déjà invité une dizaine d’avocats représentant les différents plaignants dans l’affaire à soumettre leurs frais d’avocat au tribunal afin qu’il puisse les faire payer par les contribuables de l’Iowa.

C’est bien d’être du côté des vainqueurs.

Alan K. Chen et Justin F. Marceau du Strum College of Law de l’Université de Denver (DU) et du Animal Legal Defence Fund sont des talents qui ont permis de rassembler les nombreux avocats plaignants. En fait, Chen et Marceau font actuellement partie des équipes gagnantes de DU.

En surface, l'Iowa, l'Utah et l'Idaho sont les gagnants du premier amendement. Cependant, je me suis troublé parce que ce trio de juges fédéraux semble penser que la tromperie et la fraude sont dans la boîte à outils de chaque journaliste et peut-être même dans son cœur.

Je suppose que c’est ce que vous obtiennez avec des juges issus du Baby Boom (en France, on aurait dis issus de mai 68 – aa) qui ont tous grandi en regardant Mike Wallace avec des caméras cachées sur « 60 Minutes » sans se rendre compte que c’était juste de la téléréalité, un divertissement et non pas du journalisme.

Les men in black ne semblent pas non plus comprendre qu'Upton Sinclair n'était pas un journaliste avec une caméra cachée, mais un écrivain de fiction qui traînait dans les parcs à bestiaux de Chicago pour obtenir des informations de base pour l'écriture de son roman, « The Jungle » (livre paru en 1905 -aa). Sinclair était prêt à exposer les conditions de travail difficiles mais il a fini par présenter accidentellement les pratiques insalubres de l'industrie de la viande.

« J’ai visé le cœur du public et, par accident, je l’ai touché à l'estomac », a déclaré l’auteur.

Ces avis judiciaires ne reconnaissent pas qu’à l’époque, nous avions une notion appelée « règles journalistiques » qui disait qu’il était verboten pour un vrai journaliste de tromper quelqu'un sur son identité de journaliste. Tous ceux avec qui vous parlez en tant que journaliste ont le droit de savoir que vous êtes un journaliste ou un reporter. Ce type d’exigence était une politique écrite par de nombreuses grandes agences de presse.

Cela avait également un sens pratique. Les journalistes veulent gagner la confiance de leurs sources. La confiance ne peut pas être construite sur des mensonges à propos de qui vous êtes.

Ce qui nous amène à ces affaires, qui traitaient de la manière dont les activistes cachés de la cause animale, en pratiquant des activités d'infiltration, ont mené leurs investigations et des tentatives envers des États afin de les contraindre à des limites légales.

Les investigations cachées dans les élevages sont généralement menées par des agents travaillant pour des organisations de défense des droits des animaux. Les organisations présentent ensuite leurs conclusions aux médias. Peut-être que d'autres le font, mais je ne considère pas les gens de ces organisations comme des journalistes. Cela inclut les cas où il existe un activiste qualifié en rédaction d'articles.

Dans cette dernière affaire, l'Iowa Freedom of Information Council et l'Iowa Center for Public Affairs ont soumis un mémoire des avocats commis d'office par crainte que des « pratiques journalistiques normales » soient interdites par la loi. Cela a aidé à embrouiller les choses.

En réalisant quadrature du cercle, le juge a décidé que nous, les journalistes menteurs et trompeurs ou quiconque utilisait nos méthodes habituelles, mais de façon frauduleuse, le faisions sous la protection du Premier Amendement, du moins dans le domaine de l'élevage.

La loi de l'Iowa stipulait qu'une personne qui avait obtenu l'accès à une installation de production agricole sous de faux prétextes ou qui avait fait une fausse déclaration pour obtenir un emploi commettait une fraude. Il était prévu de limiter les demandes d'emploi.

Le juge fédéral, qui a statué dans l’affaire de l’Iowa, a émis l’avis que le Premier Amendement pouvait servir de porte de sortie de la prison pour avoir menti. Le juge Gritzner a écrit : « Dans une certaine mesure, le concept de protection constitutionnelle du faux discours peut être inquiétant ».

Alors, laissez-moi bien comprendre. Des tribunaux fédéraux estiment que ma profession, ou du moins ses pratiques habituelles, peuvent être frauduleuses et trompeuses et que, si elle fait l'objet d'un nouvel examen judiciaire, elle pourrait être protégée par le Premier Amendement.

Autre petite parenthèse, cela n'arrive pas qu'aux Etats-Unis 
En France, on se souvient, qu'à propos d'une émission de Cash Investigation, un animateur d'un site de décodage de l'information, avait, selon Contrepoint, indiqué « Si un chiffre, même faux, attire l’attention sur un problème réel, fait progresser la cause, où est le mal ? »

Retour à l'article de Dan Flynn,

Les activistes de la cause animale ont suffisamment de raisons de célébrer ce jugement, mais je me sens un peu sale.

De plus, je doute que ces décisions me fassent vraiment beaucoup de bien si je décide d'agir de façon cachée, par exemple chez un sous-traitant de la défense, un certaine société puissante de la Silicon Valley ou tout tribunal fédéral du pays. Bien entendu, aucun de ces exemples n’est aussi verrouillé plus serré q avec des gardes armés et la technologie de sécurité la plus sophistiquée.

Pouvez-vous imaginer mentir sur une candidature pour obtenir un emploi chez un sous-traitant de la défense ou auprès de tribunaux fédéraux?
Pourrais-je m'attendre un jour à ce que le Premier Amendement me protège contre des mensonges (c'est-à-dire mentir comme un arracheur de dents) même en tant que journaliste salarié ?
Avec tout le respect que je dois à ces avis, je n’irais pas là-bas. Je veux vivre sans être poursuivi.

Le juge fédéral dans l’affaire de l'Iowa essaie de préciser quand de fausses déclarations seront protégées par le Premier Amendement. Lorsque vous mentez, vous ne pouvez pas créer « de préjudice juridiquement reconnaissable », ni de vous procurer « des gains matériels ». Ainsi, au lieu de dire à vos enfants de dire la vérité, expliquez-leur cette chose si charmante.

Mais c'est ce que c'est.

L’élevage n’avait pas de défense unifiée dans ces cas. Cela n’avait rien à voir avec la stratégie juridique stricte que l’équipe Chen-Marceau avait appliquée aux plaignants. Aucun des bureaux des procureurs généraux des États ne semblait avoir sa part de responsabilité.

Dans l'Iowa, l'Idaho et l'Utah, il semblait que l'élevage utilisait le pouvoir politique de l'État pour punir les activistes de la cause animale des animaux après une ou plusieurs investigations en caméra cachée. Les juges utilisent des mots comme « animus » lorsqu'ils parlent de ce qui s'est passé. Pour la plupart des observateurs occasionnels, l'élevage était le tyran.

La fin de cette histoire a été écrite en conséquence.

Il y aura une phase de nettoyage. Cela se jouera probablement assez rapidement. L'Iowa AG pourrait former un recours dans le 8ème circuit. Une affaire rejetée en Caroline du Nord a fait appel. Cela est maintenant discuté devant le tribunal de district. Les activistes d ela cause animale peuvent toujours contester les lois plus anciennes du « Ag-gag », principalement dans le Midwest.

Mais c'est désormais fini.

Complément du 23 janvier 2019. Lu dans La France Agricole du 22 janvier 2019
La FDSEA du Finistère lance un appel au préfet aux parlementaires à la suite de l’intrusion de militants antispécistes par effraction dans plusieurs élevages du département. Il leur demande de les faire cesser et de les condamner.

samedi 12 janvier 2019

La croisière ne s'amuse plus, norovirus inside !


Les microbes ne respectent rien ..., « La gastro s’invite en pleine croisière : près de 500 malades sur un paquebot géant », selon Yahoo Actualités du 12 janvier, citant une information du Parisien.fr.
475 personnes sont malades, dont 100 sont encore confinées dans leurs cabines. Des escales ont été annulées. La compagnie a avancé le retour en Floride d’une journée.

C’est l’une des grandes craintes de tous les croisiéristes. Une épidémie géante de gastro-entérite s’est déclarée à bord d’un paquebot de croisière et affecte 475 passagers et membres d’équipage qui vont rentrer dans la journée en Floride.


Les chiffres ne sont pas encore définitifs, mais ce qui est sûr, c'est qu'entre jeudi et vendredi, le chiffre est passé de 275 passagers malades à près de 500, en un seul jour ... 
L’Oasis of the Seas, troisième plus gros paquebot du monde, avait quitté dimanche dernier son attache de Port Canaveral, à Orlando, en Floride. Direction la Jamaïque. En principe, la semaine devait être idyllique : en plus des eaux chaudes dans lesquelles il navigue, l’Oasis of the Seas offre d’incroyables attractions, notamment des piscines, une fosse de plongée, un casino, de quoi faire escalade, surf et golf, une vingtaine de cafés et restaurants et l’unique tyrolienne sur mer.

 
Mais la gastro s’en est mêlée. Dès mercredi, plus de 170 passagers et un membre d’équipage étaient incommodés. Les autorités jamaïquaines ont refusé de laisser déferler sur leur île un norovirus de niveau 3 qui semblait si agressif.

Il s'agit en fait de norovirus de génogroupe III ...

Complément d'informationDepuis ce samedi, les responsables fédéraux de la santé estiment à près de 600 le nombre de personnes touchées. La répartition est la suivante: 561 passagers sur 6 285 (8,91%) et 31 membres d’équipage sur 2 169 (1,45%), pour un total de 592.

Les avis de rappels de produits alimentaires en 2019, toujours le mur de la non-information

En France, 6 avis de rappel ont concerné six produits prêts à être consommés depuis le début de l'année, dont cinq avis de rappel sur six avec pour cause de présence de Listeria monocytogenes

S'agissant de denrées d'origine animale, le ministère de l'agriculture s'arqueboutant sur le 'fameux' guide d'aide à la gestion des alertes d'origine alimentaire (Version révisée/complétée du 2 juillet 2009) n'a informé que d'un seul avis de rappel sur six en 2019, voir aussi ce tweet du ministère de l'agriculture, comme quand on veut informer, on peut ...

Je n'insiste plus sur le sujet tant cette attitude devient, à mon sens, pathologique ...

Bref, selon le ministère de l'agriculture, trois acteurs interviennent dans le système d'alerte sanitaire en France :
  • les professionnels responsables de la qualité du produit ;
  • les services de contrôle (les directions de la protection des populations - DDPP (directions départementales de la protection des populations) ou DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) ;
  • le consommateur responsable (respect des bonnes pratiques d’hygiène, respect des DLC, etc.).
Soit, mais que peut faire le consommateur face à des produits prêts à être consommés contaminés ?

Il me semble donc logique que tous les acteurs, je dis bien tous, du système d'alerte sanitaire en France puissent communiquer sur le sujet et pas seulement le ou les distributeurs …

Ainsi, dans l'historique de 2019, les distributeurs ont informé les consommateurs via leur sites Internet respectifs sur cinq avis de rappel sur six.

Il serait, à mon sens, aussi utile de communiquer au consommateur les volumes mis en jeu lors de ces rappels, s'agit-il de quelques kg ou de tonnes de produits ?
La contamination par Listeria monocytogenes est-elle faible ou élevée ?

Autant d'informations que le consommateur ignore, de même que sur le plan d'amélioration mis en œuvre par l'entreprise, car il faut espérer que les entreprises concernées par un rappel fassent l'objet d'un suivi …
Nous en avions entendu parler dans un curieux communiqué de la DGCCRF à propos de trois rappels successifs d'entrées chaudes de la marque « l’atelier Blini » et j'en avais parlé ici.

Au niveau des notifications au RASFF de l'UE pour les produits d'origine on maintient le cap de l'an passé pour les produits d'origine France avec déjà cinq notifications ...
Cliquez l'image pour l'agrandir
J'ai indiqué ce qu'il fallait penser de la notification 1., ici, une sorte de session de rattrapage pour la DGCCRF ...
Autre exemple, la notification 5. a fait l'objet d'un rappel en Belgique le 21 décembre 2018, mais pas d'information en France ...etc.

Complément. En date du 15 janvier 2019, 7e rappel de produit alimentaire en France ; il s'agit du 6e avis de rappel de produit alimentaire contaminé par Listeria monocytogenes.

Des scientifiques indiens découvrent comment Salmonella infecte des plantes

Sunderarajan Padmanabhan du Biotech Times rapporte le 9 janvier 2019, « Des scientifiques découvrent comment la bactérie Salmonella infecte des plantes ».

La contamination des légumes de la salade par les bactéries E. coli et Salmonella sont des causes les plus courantes d'intoxication alimentaire. Bien que la plupart des épidémies à Salmonella soient liées à la contamination lors de la manipulation et du transport des légumes, il existe également des cas où la bactérie infectieuse est entrée dans l'usine alors qu'elle se trouvait encore sur les terres agricoles.

Comment entre-t-elle dans l'usine? Jusqu'à présent, le mécanisme n'était pas connu. Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Indian Institute of Science (IISc) et de l'University of Agricultural Sciences (UAS) de Bengaluru, a permis de résoudre ce mystère.

Ils ont découvert que, contrairement aux autres bactéries pathogènes qui pénètrent par la racine, le fruit ou la feuille en produisant des enzymes qui décomposent la paroi cellulaire de la plante, Salmonella se faufile à travers un petit espace créé lorsqu’une racine latérale se sépare de la racine principale de la plante.

Les chercheurs étudiaient comment différents types de bactéries colonisent les racines des plants de tomates. Tandis que d'autres bactéries se propagent à la racine, Salmonella s'est regroupé presque exclusivement autour des zones où les racines latérales émergent. Lorsqu'une racine latérale perce la paroi de la racine principale pour se répandre dans le sol, elle laisse derrière elle une petite ouverture. Ils ont compris que la bactérie entrait dans la brèche à l'aide d'un marquage et d'une imagerie fluorescentes.

Ils ont également remarqué que, dans les mêmes conditions, une plante avec un plus grand nombre de racines latérales hébergeait une plus grande concentration de Salmonella qu'une plante avec moins de racines latérales. De même, lorsque les plantes ont été artificiellement induites pour produire plus de racines latérales, la concentration de Salmonella a augmenté.

Les tomates cueillies à partir de ces plantes ont également été testées positives pour l'infection à Salmonella, révélant ainsi sa capacité à voyager jusqu'au fruit. « C'est comme une infection systémique chez l'homme », a déclaré l'auteur principal Dipshikha Chakravortty, professeur au Département de microbiologie et de biologie cellulaire de l'IISc. Les chercheurs ont publié un article sur leurs travaux dans la revue BMC Plant Biology.

Kapudeep Karmakar, étudiant en doctorat au Département de microbiologie et de biologie cellulaire de l'IISc et premier auteur de l'article, indique qu'il existe plusieurs sources possibles permettant à Salmonella d'atteindre le sol, telles que le fumier contenant des excréments d'animaux ou de l'eau d'irrigation contaminée. « Diverses études montrent que l'eau d'irrigation est contaminée par les eaux usées. Lorsque cette eau d'irrigation est utilisée sur le terrain, le sol devient le portail d'accès à Salmonella », a-t-il déclaré.

Les facteurs environnementaux, a-t-il dit, semblent également contribuer à son infiltration. Ils ont constaté que lorsque la concentration en sel dans le sol augmente, les plantes produisent davantage de racines latérales et deviennent donc plus vulnérables à l'infection à Salmonella.

Dans des études ulttérieures, les chercheurs prévoient d’étudier l’infiltration de Salmonella dans d’autres légumes comestibles et d’élaborer des stratégies pour détecter et prévenir la contamination des sols. « Si le sol est contaminé, il doit exister un mécanisme permettant de le décontaminer ou d’utiliser des antidotes comme des bio-fertiliseurs qui peuvent vaincre les bactéries pathogènes », a déclaré Chakravortty.

vendredi 11 janvier 2019

Motivations et barrières à l'utilisation du thermomètre pour la cuisson et la réfrigération chez des consommateurs et des employés du secteur alimentaire

La maîtrise de la température prévient la croissance rapide d'agents pathogènes d'origine alimentaire pendant le stockage des aliments et assure un chauffage adéquat afin de détruire les agents pathogènes avant consommation. L'utilisation de thermomètres est une bonnes pratique reconnue parmi les lignes directrices pour les consommateurs et les employés du secteur alimentaire. Cependant, le respect de cette recommandation est assez faible.

Quatre-vingt-cinq études portant sur les 21 dernières années ont été examinées et analysées afin de déterminer les connaissances, les attitudes et les comportements associés à l’utilisation du thermomètre ainsi que les facteurs de motivation et les barrières à l’utilisation du thermomètre lors de la cuisson et de la réfrigération chez des consommateurs et des employés du secteur alimentaire. Les barrières à l'utilisation du thermomètre ont été classées en deux groupes principaux : « la conviction qu’un thermomètre n’est pas nécessaire » et « la difficulté de sélectionner et d’utiliser un thermomètre ». 

Chaque groupe a ses aspects uniques. 

Quatre barrières ont été identifiées dans le groupe « pas nécessaire » : (i) la préférence pour des techniques alternatives, (ii) les grands médias et les professionnels de l'alimentaire servent rarement de modèles et nient souvent la nécessité d'avoir recours à un thermomètres pour aliments, (iii) une prise de conscience limitée des problèmes de santé potentiels associés aux pratiques actuelles, et (iv) la connaissance et la sensibilisation limitées liées à l'utilisation du thermomètre pour des groupes d'aliments spécifiques.
Six barrières ont été identifiées dans le groupe « difficile à sélectionner et à utiliser » : (i) difficultés à choisir le type de thermomètre pour aliments, (ii) disponibilité des thermomètres pour aliments, (iii) manque de compétences liées à l'utilisation du thermomètre pour aliments, (iv) connaissances limitées liées aux températures finales, (v) incapacité d'étalonner les thermomètres pour aliments, et (vi) manque de connaissances sur le nettoyage et la désinfection du thermomètre pour aliments. 
Ces résultats faciliteront l’élaboration et l’adoption de stratégies efficaces pour accroître l’utilisation du thermomètre et accroître l’efficacité de l’éducation en matière de sécurité sanitaire des aliments, avec un impact positif sur la santé publique.

Référence. Yaohua Feng and Christine Bruhn. Motivators and barriers to cooking and refrigerator thermometer use among consumers and food workers: A review. Journal of Food Protection vol. 82 noi. 1 pg. 128-150.
L'article est disponible intégralement et gratuitement.

jeudi 10 janvier 2019

Etrange pays que le Royaume-Uni, voilà qu'on demande via une consultation votre avis sur les nouvelles lignes directrices sur les rappels. Quid en France ?

En France, on peut toujours rêver ou râler à propos des rappels, rien ne change, mais ailleurs, on nous demande, Oh surprise, notre avis...

Ainsi, on nous demande de répondre à la question : « Dites-nous ce que vous pensez de nos nouvelles directives sur les rappels et les retraits ».

C'est la Food Standards Agency du Royaume-Uni qui pose cette question dans un document du 9 janvier 2019.

Nous demandons aux entreprises alimentaires, aux responsables de l'application de la loi et aux consommateurs de nous faire part de leurs commentaires sur notre nouveau 'Guide sur la traçabilité, les retraits et les rappels d'aliments dans l'industrie alimentaire britannique'.

Notre consultation est ouverte du 7 janvier au 4 février.

Ces lignes directrices définissent les rôles et les responsabilités des principales parties prenantes impliquées dans les retraits et rappels de la sécurité des aliments au Royaume-Uni. Il fournira des conseils sur les bonnes pratiques et aidera les entreprises alimentaires à se conformer aux exigences en matière de sécurité des aliments.
Les lignes directrices comprennent des conseils sur:
  • la traçabilité
  • prendre une décision de retirer ou de rappeler un aliment
  • les rôles et les responsabilités des personnes impliquées
  • comment planifier et gérer un retrait ou un rappel relatif à la sécurité des aliments
  • les principes clés pour informer efficacement les consommateurs d'un rappel d'aliments, y compris un modèle d'avis sur les point de vente à utiliser dans les magasins de vente au détail
Philip Randles, responsable des incidents et de la résilience à la Food Standards Agency, a déclaré:
« Ce guide a été créé pour les entreprises alimentaires, afin de les aider à effectuer des retraits et des rappels relatifs à la sécurité des aliments avec plus de facilité et d’efficacité. Il a été mis au point en partenariat avec des représentants de l’industrie alimentaire, des autorités de contrôle et des associations de consommateurs. Il s’agit d’un résultat clé de notre examen conjoint avec la Food Standards Scotland du système britannique actuel.
Nous serions heureux de recevoir vos commentaires. Les réponses que nous recevrons nous aideront à nous assurer que les lignes directrices soient bénéfiques et utiles aux entreprises en cas d’incident lié à la sécurité des aliments. »

En 2017, des recherches ont été menées pour comprendre les systèmes de retrait et de rappel d'aliments au Royaume-Uni. Cela comprenait certaines recommandations d'amélioration. La Food Standards Agency et la Food Standards Scotland, en partenariat avec les principales parties prenantes de l'industrie alimentaire, les autorités chargées de l'application des lois concernant les aliments, les organisations de consommateurs et les organisations professionnelles, ont fournies des recommandations, celles-ci comprennent le développement de lignes directrices afin de renforcer et d'améliorer l’efficacité et la résilience globales du système britannique de retrait et de rappel des produits alimentaires.

La réglementation, la science et la loi n'ont pas changé.

Les nouvelles lignes directrices a pour objectif :
  • clarifier les rôles et les responsabilités des principaux acteurs impliqués dans les retraits et les rappels relatifs à la sécurité sanitaire des aliments
  • fournir des conseils sur les meilleures pratiques pour aider les entreprises du secteur alimentaire à rendre les notifications de rappel aux consommateurs plus cohérentes et plus accessibles
  • aider l'industrie à rendre les communications commerciales cohérentes et efficaces
  • élaborer et mettre en œuvre des procédures systématiques d'analyse des causes premières pour l'industrie en cas d'incidents liés à la sécurité des aliments

Les lignes directrices ont été élaborées en utilisant une approche de groupe de travail multiparties. Nous avons déterminé qu'une consultation de quatre semaines est proportionnée pour obtenir un point de vue plus large des parties prenantes.
Nous aimerions connaître le point de vue des parties prenantes sur cette nouvelle orientation.

Bon, qu'est-ce qu'on attend pour oser entreprendre cela en France, il est vrai que demander l'avis aux gens ne fait pas trop en France, et parfois, c'est même utiliser pour faire l'inverse … alors espérons que cela évoluera un jour ...

mercredi 9 janvier 2019

C'est l'histoire banale d'un rappel banal qui n'a pas bien fonctionné entre deux Etats-membres de l'UE

Voici une nouvelle à propos d'un rappel comme il y en a tant d'autres, jugez plutôt …

La DGCCRF nous informe le 14 décembre 2019 d'un « Avis de rappel d'olives vertes entières 200g de marque Monoprix P'tit Prix ».
Nom du produit : Olives vertes entières 200g
Marque : Monoprix P'tit Prix
Lot : Lot 8302 - DDM : 30/09/2021
EAN : 3248650018403
Risque : Présence de sulfites non mentionnés sur l'étiquetage (allergène)

Jusque là rien que de très banal, mais voici que le Luxembourg nous informe du même rappel que le 9 janvier 2019.

Pourquoi un tel décalage entre la France et le Luxembourg ?

Les autorités de la sécurité alimentaire luxembourgeoises viennent d’être informées via le système d’alerte rapide des denrées alimentaires de la Commission Européenne que le produit « Olives vertes entières 200g Monoprix P’tit Prix » a été distribué au Luxembourg dans le magasin Monoprix Fort Bourbon.
Le produit a été muni d’une étiquette erronée qui ne mentionne pas l’allergène sulfites.

Voilà pourquoi les autorités de sécurité alimentaire luxembourgeoises recommandent aux personnes allergiques de ne pas consommer le produit en question qui a les mêmes caractéristiques que le produit diffusé et rappelé en France …

Ce décalage ou ce retard est simplement dû au fait que la DGCCRF n'a notifié le problème au RASFF de l'UE, référence 2019.0059, que … 7 janvier soit près de 24 jours après la publication de l'avis de rappel en France … elle fonctionne vraiment bien la coopération entre les Etats membres de l'UE ...

Voilà, c'était une petite histoire de rappel, presque banale, comme il y en a tant d'autres ...