mardi 11 juin 2019

Danemark : Les cas de STEC ont presque doublé en 5 ans


« Danemark : Les cas de STEC ont presque doublé en 5 ans », source article de Joe Whitworth paru le 11 juin 2019 dans Food Safety News.

Le nombre de personnes infectées par E. coli producteurs de shigatoxines a presque doublé au Danemark de 2014 à 2018.

Il y a eu 281 cas en 2014 et 495 en 2018. La plus forte augmentation a eu lieu de 2017 à 2018 et l'incidence la plus élevée a été constatée dans l'est et l'ouest du Jutland. Un grand nombre d'infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été observées au cours de l'été, de juin à septembre. Les types les plus courants de E. coli étaient O157, O26, O103 et O146.

Les données du Statens Serum Institute (SSI) indiquent que le nombre d'infections intestinales bactériennes dues aux STEC a suivi une tendance à la hausse au cours de la période.

« Une partie de l'explication peut être que les méthodes de diagnostic et les critères cliniques pour les analyses de STEC ont changé dans plusieurs départements de microbiologie au cours de la période 2014-2018. Ainsi, plus de personnes sont testées et diagnostiquées qu'auparavant », selon l'agence.

Démographie des personnes infectées
Au Danemark, les infections à STEC sont surveillées aau SSI via deux systèmes. 1 609 cas ont été rapportés au cours de la période. Onze personnes ont eu le même type de STEC pendant plus de six mois et huit ont eu plus d'un type de STEC vérifié.

Au total, 63%, soit 1 033 de tous les patients infectés par STEC, ont été enregistrés comme ayant été infectés au Danemark. Le lieu de l'infection était inconnu pour 18%, tandis que 19% étaient infectés à l'étranger, principalement en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

L'âge médian des personnes infectées était de 23 ans et un tiers des patients étaient des enfants de moins de 8 ans. Les femmes représentaient entre 53% et 58% des cas annuels.

SHU et épidémies
De 2014 à 2018, 55 cas d'infection avec syndrome hémolytique et urémique (SHU), soit 3,4% de tous les patients STEC, ont été enregistrées. Plus de cas de SHU ont été signalés dans le groupe ayant plus de 7 ans et une augmentation a été observée en 2018.

L’âge médian des cas de SHU était 6 ans et 50% avaient entre 2 ans et demi et 13 ans et la tranche d’âge était comprise entre 0 et 80 ans. Au cours de l’année écoulée, 21 patients atteints de SHU ont été accueillis, soit le nombre annuel le plus élevé jamais enregistré. Selon SSI, il est trop tôt pour dire si la hausse en 2018 s'inscrit dans une tendance annuelle plus large.

Les isolats STEC font l'objet d'un séquençage du génome complet chez SSI depuis 2014. De 2014 à 2018, 55 cas groupés ont été découverts, comptant au moins deux personnes de types génétiquement apparentés. Au total, 45 d'entre eux comprenaient deux à quatre patients et huit cas groupés comprenaient cinq à huit patients. Dans six cas groupés génétiquement liés, une infection par des aliments a pu se produire.

La période de 2016-2018 comptait un groupe plus important de 15 cas liés génétiquement et une épidémie à O26: H11 en 2018 avec 38 patients.

La plus grande épidémie au Danemark a été enregistrée en 2018 avec 38 cas. Les cas de l'épidémie à E. coli O26 se sont principalement produits chez des enfants de moins de 4 ans. C'était probablement associé à la consommation de salami de bœuf, mais la bactérie n'a pas été détectée dans les échantillons du produit.

Une autre éclosion au cours de la même année a eu lieu avec sept cas d'infection avec O111:H8. Un cas confirmé et deux cas probables ont développé un SHU. Les cas étaient dispersés à travers le Danemark et aucun n'avait voyagé à l'étranger pendant la période d'incubation. Aucune source commune ne pouvait être établie, mais la viande hachée bovine a été suspectée mais non confirmée, car il s'agissait du seul aliment que tous les patients ont déclaré avoir mangé.

La Chine, la France, l'Inde et les États-Unis sont plus semblables que différents en matière de sécurité sanitaire des aliments


Voilà qui ne va pas faire plaisir au tout nouveau directeur général de l'alimentation, dont on pourra écouter les propos soporifiques ici, car voici qu'un article paru dans Food Safety News rapporte, oh scandale, que « La Chine, la France, l'Inde et les États-Unis sont plus semblables que différents en matière de sécurité alimentaire ». Le texte ci-après est une adaptation du texte de l'article paru dans Food safety News.

Décidément cette première journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments n'aura pas été une grande réussite pour notre pays, le ministère de l'agriculture a recyclé des 'vieux' articles, dont l'un, Sécurité sanitaire des aliments : des contrôles assurés à tous les niveaux par l’État, est assez ubuesque, quand on sait que le schéma proposé n'aura plus court demain ...

Bref, dès lors comment redresser la barre en France après des années de gâchis humains liés aux pertes d'effectifs tant au ministère de l'agriculture qu'à la DGCCRF ?

Il faut aussi restaurer la confiance par une communication appropriée et une transparence à tous les niveaux de la chaîne alimentaire ... mais là, c'est très loin d'être gagné quand on écoute les discours langue de bois des responsables du ministère de l'agriculture ...

La première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, célébrée le 7 juin, a été l’occasion de consulter l’opinion publique dans le monde entier. Et le sondage, comme le disent les sponsors, Mérieux Nutrisciences et bioMérieuxattire l’attention sur le fait que la sécurité des aliments est cruciale dans toutes les régions géographiques et concerne tout le monde.

À 96%, les habitants de la Chine sont les plus confiants quant à la sécurité des aliments qu’ils consomment. La confiance en la sécurité des aliments était également élevée en Inde (93%) et aux États-Unis (90%). En France, cependant, les consommateurs sont plus méfiants et 52% ont déclaré se sentir bien moins informés pour avoir confiance en la sécurité des aliments.

Mérieux Nutrisciences et bioMérieux, deux entreprises de classe mondiale, ont mené un sondage de la consommation internationale pour comprendre les perceptions et les comportements en matière de sécurité des aliments dans quatre pays: les États-Unis, la Chine, la France et l'Inde.

« Même si la sécurité alimentaire semble être une préoccupation croissante pour ces quatre pays, les résultats mettent en évidence des perceptions et des attentes différentes d'un pays à l'autre », selon un communiqué des deux entreprises.

À ce titre, l’un des grands enseignements de ce sondage international est qu’en France, les consommateurs ont nettement moins confiance dans les aliments qu’ils consomment qu’en Chine, aux États-Unis ou en Inde et ne se sentent pas suffisamment informés sur la sécurité alimentaire.

Pourtant les normes sanitaires en vigueur en France figurent parmi les plus exigeantes. Or, en France, seulement 65 % des consommateurs affirment avoir confiance dans les aliments qu’ils consomment. Alors qu’en Chine les consommateurs ont confiance à 96 % dans les aliments qu’ils consomment, en Inde à 93 % et aux États-Unis à 90 %. Dans l’Hexagone, ce manque de confiance s’accompagne d’un sentiment d’être mal informé exprimé par environ la moitié des personnes interrogées.

L'enquête a révélé que les dates limite de consommation étaient les plus importantes en Inde, où 66% des personnes interrogées ont déclaré les utiliser, et aux États-Unis, où 61% les utilisaient. Seuls 33% des Français considèrent les dates de péremption comme une garantie. En France, la traçabilité a atteint 71% des réponses, la composition du produit 63% et l'étiquetage de qualité 41%.

Les marques des produits ne sont pas considérées comme une garantie essentielle de la sécurité des aliments en France avec seulement 11% qui se fient à elles. Elles sont mieux classées en Chine et en Inde, avec respectivement 42% et 43% des personnes interrogées, qui utilisent les marques comme indicateurs de sécurité sanitaire.

« Cette enquête, que nous avons co-financée, révèle que même si la définition de la sécurité alimentaire peut varier d’un pays à l’autrela préoccupation principale commune aux quatre pays étudiés est la présence de bactéries dans les aliments. Cela illustre l’importance de la qualité microbiologique des aliments et des boissons pour les consommateurs de ces pays », précise Nicolas Cartier, Directeur Exécutif, Unité Microbiologie Industrielle de bioMérieux. 

« En tant que leader du contrôle microbiologique alimentaire, nous sommes engagés au service de la protection de la santé des consommateurs. Cette enquête révèle également que pour les Français la sécurité des aliments ne s’entend pas uniquement à court terme. Ils attachent beaucoup d’importance à l’impact des aliments sur leur santé, et ce à long terme. »

S'agissant des produits chimiques, la fraude alimentaire, les pathogènes et les allergènes, enquête internationale a révélé que les Américains étaient moins inquiets (64%) que les Français (78%), les Indiens (81%) et les Chinois (89%).

« Quand on regarde l'avenir, la garantie qu'un produit ne présente pas de risque bactériologique ou d'intoxication reste essentielle. Il deviendra également important de veiller à ce que le produit soit exempt de conservateur, non cancérogène, bio et d'une empreinte carbone acceptable », a déclaré Philippe Sans, président-directeur général de Mérieux NutriSciences.

Les résultats de l'enquête impliquent des changements comportementaux majeurs dans de nombreux pays, selon les deux entreprises. Concernant les emballages, 92% des Français, 72% des Chinois, 87% des Indiens et 83% des Américains sont prêts à accepter l’évolution des emballages moins individuels, moins de plastique et des emballages plus recyclables. Cependant, une minorité de 45% des répondants en France et 49% en Amérique accepterait de payer plus pour des aliments plus sains et plus sûrs. En Inde, 72% seraient prêts à payer plus et 73% en Chine.

lundi 10 juin 2019

Les agences écossaise et anglaise insistent pour que l'accent soit mis sur la sécurité des aliments tout au long de l'année


« Les agences écossaise et anglaise insistent pour que l'accent soit mis sur la sécurité des aliments tout au long de l'année », source Food Safety News.

La Food Standards Scotland (FSS) a rappelé aux consommateurs de bien faire cuire à cœur le poulet et de respecter les règles d'hygiène lors de la manipulation de la volaille crue afin d'éviter toute intoxication alimentaire à la maison et lors des pique-niques. L'agence a fait cette déclaration avant la saison des barbecues d'été et pour marquer la première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments le 7 juin.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) entendent faire de la journée internationale un événement annuel.

Le poulet cru peut être contaminé par Campylobacter, qui est responsable d'environ 54 000 cas de maladie chaque année en Écosse. Sur les 6 000 cas signalés chaque année, environ 14% nécessitent des soins hospitaliers.

Conseils sur la cuisson du poulet
Selon les chiffres de la FSS, 14% des habitants du pays mangeraient du poulet avec une chaire rose ou qui auraient un jus rouge, bien que cela les expose à un risque élevé d'intoxication alimentaire. Une campagne de la FSS utilise un méchant poulet rose (vidéo) qui n'est pas si super que ça pour faire connaître les dangers du poulet insuffisamment cuit.

Jacqui McElhiney, responsable de la science de la protection des aliments à la FSS, a déclaré que la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments sensibilisait aux risques d'intoxication alimentaire et aux moyens de les éviter.

« Nos dernières études montrent qu’il existe un réel besoin en Écosse pour tous ceux qui cuisinent pour eux-mêmes et pour les autres de s’assurer qu’ils respectent les bonnes pratiques de sécurité des aliments », a-t-elle déclaré.

« Campylobacter est la principale cause d’intoxication alimentaire en Écosse et il est très important de bien cuire le poulet pour ne pas avoir ce type d’intoxication alimentaire vraiment désagréable. Pour être tout à fait sûr, nous vous recommandons de toujours vérifier sa température de cuisson à 75°C en utilisant un thermomètre pour aliments, car c’est la température nécessaire pour tuer toutes les bactéries pouvant provoquer une intoxication alimentaire. »

« Campylobacter peut vous donner beaucoup plus que des maux d'estomac. Cela peut être très grave - en particulier pour les très jeunes, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé existants. »

La plupart des personnes atteintes par Campylobacter se rétablissent et un traitement n'est généralement pas nécessaire en cas d'infection. La maladie peut durer environ une semaine et les symptômes incluent une diarrhée parfois sanglante, des douleurs abdominales, de la fièvre et parfois des nausées et des vomissements.

La FSS recommande aux personnes de ne pas laver le poulet cru, qui pourrait propager Campylobacter en l'éclaboussant sur les mains, les surfaces de travail, les aliments prêts à consommer et le matériel de cuisine, et d'utiliser des pinces, des ustensiles et des assiettes séparées pour le poulet cru et le poulet cuit et de se laver régulièrement les mains.

Alertes alimentaires de la FSA
La Food Standards Agency (FSA) a choisi de s’intéresser au système d’alerte alimentaire du Royaume-Uni en marge de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments. L'agence a publié 72 rappels d'aliments et 103 alertes liées aux allergènes en 2018, soit près d'une tous les deux jours.
Pour information, il y a eu en France, en 2018, 332 avis de rappel, soit presqu'un par jour … et 159 avis de rappel en cinq mois en 2019, soit un par jour …, mais de tout cela, on ne parlera pas au cours de la journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments en France !
Le Dr Colin Sullivan, directeur des opérations à la FSA, a déclaré que les alertes alimentaires informaient le public sur les produits retirés de la vente afin qu'il puisse prendre des mesures pour rester en sécurité.

« Nous mettons tout en œuvre pour publier nos alertes dès que possible et avec des informations à la fois utiles et claires. Notre conseil aux personnes est toujours basé sur les meilleures données scientifiques et preuves disponibles. »

Steve Wearne, directeur scientifique de la FSA et vice-président de la Commission du Codex Alimentarius, se félicite de la journée internationale consacrée à la prévention, à la détection et à la gestion des risques d'origine alimentaire.

« La sécurité sanitaire des aliments est l’affaire de tous, que vous produisiez, transformiez, vendiez ou prépariez des aliments, vous avez donc un rôle à jouer pour assurer la sécurité des aliments. Nous sommes heureux de faire notre part pour faire en sorte que les consommateurs puissent faire confiance à leurs aliments, notamment en travaillant avec les autorités locales et les entreprises du secteur alimentaire lorsqu'un rappel est nécessaire. »

France: La gestion des antibiotiques à l'hôpital révèle que les prescripteurs préfèrent l'éducation à la restriction, selon un sondage


« Un sondage sur la gestion des antibiotiques à l'hôpital révèle que les prescripteurs préfèrent l'éducation à la restriction », source CIDRAP News.

Une étude menée dans des hôpitaux français indique que les prescripteurs français préfèrent les actions de gestion des antibiotiques visant à améliorer leur capacité à prendre les décisions appropriées concernant la prescription d'antibiotiques par rapport à celles qui mettent en doute leur autorité clinique, selon une étude publiée hier dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy.

L'enquête transversale a été envoyée à tous les prescripteurs dans 27 hôpitaux français de septembre 2016 à juillet 2017. Les 27 hôpitaux avaient tous un programme de gestion des antibiotiques (PGA) et un conseil aux antibiotiques nommé (CA). Sur les 1 963 questionnaires distribués, 920 (46,9%) ont été remplis; les répondants étaient principalement des médecins traitants (71,7%) et des médecins spécialistes (61,3%).

Les répondants ont identifié deux objectifs principaux de la PGA dans leur hôpital: limiter la propagation de la résistance aux antibiotiques à l'hôpital (77,8%) et améliorer les soins et le pronostic des patients infectés (76,1%). Mais seulement 36% pensaient que le PGA visait à prévenir la résistance chez leurs patients. La plupart des répondants ont reconnu l'utilité des CAs sur les questions thérapeutiques, telles que choisir l'antibiotique approprié pour un patient (84,7%) et adapter le traitement aux antibiotiques à des situations cliniques spécifiques (89,6%), mais beaucoup moins ont estimé que les CAs étaient utiles pendant le processus de diagnostic (31,4%).

Interrogés sur l'utilité des différentes interventions du PGA, 74% des personnes interrogées ont approuvé les séances d'information destinées aux médecins expérimentés, 73%, des sessions de formation destinées aux résidents et 70%, des réunions du personnel consacrées aux cas cliniques. Mais beaucoup moins ont approuvé les ordres d’arrêt automatiques (26,8%), le retrait des antibiotiques des stocks du service (23,4%) ou l’approbation préalable du CA (28,8%).

Les auteurs du document concluent que pour que les PGAs français aient un impact plus importants sur la prescription, ils doivent aller au-delà de l'approche actuelle, selon laquelle les cliniciens recherchent des conseils lorsqu'ils en ont besoin et la confrontation avec des prescripteurs non conformes est rare. Ils décrivent le besoin de mesures restrictives parallèlement aux audits, à un retour d'information individualisé et à une sensibilisation accrue.

NB: Ce qui est très étonnant, c'est que seuls 46,9% des prescripteurs ont répondu ...

dimanche 9 juin 2019

Les bactéries actionnent un interrupteur électrique pour aggraver une intoxication alimentaire


« Des bactéries actionnent un interrupteur électrique pour aggraver une intoxication alimentaire », source EurekAlert.

Les modifications des mouvements des macrophages induites par l’infection disséminent les bactéries dans tout le corps.

Les bactéries comme Salmonella actionnent un interrupteur électrique au contact des cellules immunitaires, provoquant leur migration hors de l'intestin vers d'autres parties du corps, selon une nouvelle étude publiée le 9 avril dans la revue en libre accès PLOS Biology par Yaohui Sun et Alex Mogilner de l’Université de New York et leurs collègues. La découverte révèle un nouveau mécanisme sous-jacent à la toxicité de cet agent pathogène commun d'origine alimentaire.

Salmonella fait partie des causes les plus courantes et les plus meurtrières d'intoxication alimentaire, causant plus de 400 000 décès par an. Nombre de ces décès surviennent lorsque la bactérie s'échappe de l'intestin à l'intérieur de cellules immunitaires appelées macrophages. Les macrophages sont attirés par les bactéries présentes dans l'intestin par une variété de signaux, principalement des produits chimiques libérés par le site de l'infection. Une fois sur place, ils absorbent les bactéries dans le cadre de leur travail de lutte contre les infections. Cependant, plutôt que d'y rester, les macrophages chargés de bactéries quittent souvent le site et pénètrent dans le sang, disséminant les bactéries et augmentant considérablement la gravité de l'infection.
Champ électrique généré par l’infection au niveau de l’épithélium intestinal et modèle de la galvanotaxie des macrophages lors du déclenchement de la dissémination.

Les tissus tels que l'intestin génèrent souvent de petits champs électriques sur leurs surfaces extérieures, et ces champs électriques sont connus pour entraîner la migration des cellules, y compris des macrophages. Dans la nouvelle étude, les auteurs ont d'abord montré que la muqueuse du cæcum de souris (l'équivalent de l'appendice humain) maintenait un champ électrique inter-membranaire et que l'infection à
Salmonella modifiait ce champ et contribuait à attirer les macrophages. Les mesures de la polarité de la charge locale indiquent que les macrophages sont attirés par l'anode ou le pôle chargé positivement dans le champ électrique. Une fois les bactéries englouties, cependant, ils sont devenus attirés par la cathode et ont inversé leur direction de migration, s'éloignant de la paroi de l'intestin vers les vaisseaux du système sanguin circulant. Ce changement a été provoqué par la composition de certaines protéines de surface chargées sur les macrophages; le mécanisme par lequel le captage bactérien déclenche ce changement est encore à l'étude.


« La dissémination, plutôt que l'infection localisée, est la principale cause de mortalité due à Salmonella (et à d'autres bactéries présentes dans les aliments). Par conséquent, mieux comprendre cet interrupteur de polarité aidera probablement à mettre au point de nouveaux traitements pour réduire le nombre d'infections d'origine bactérienne d'origine alimentaire », a dit Mogilner.

Référence
Sun Y, Reid B, Ferreira F, Luxardi G, Ma L, Lokken KL, et al. (2019) Infection-generated electric field in gut epithelium drives bidirectional migration of macrophages. PLoS Biol 17(4): e3000044

Les Européeens et les risques alimentaires, selon un sondage


J'en avais déjà parlé ici ,mais voici un autre point de vue dans « La plupart des Européens réagissent aux informations sur,les risques alimentaires », source article de Joe Whitworth paru le 9 juin 2019 dans Food Safety News.

Selon une sondage, deux tiers des Européens ont changé leur comportement de consommation à la suite d'informations sur un risque alimentaire.

Un sondage Eurobaromètre de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), publié lors de la première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, a révélé que 66% des personnes avaient changé leurs habitudes alimentaires en se basant sur des informations qu'ils avaient entendues ou lues concernant un risque alimentaire.

Un tiers a apporté un changement permanent et les 33% restants ont changé de comportement pendant un certain temps. Environ la moitié des répondants ont opéré un changement permanent en Suède, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Finlande, mais cette proportion est plus faible au Portugal, en Hongrie, en Lituanie et en Pologne.

Trois personnes sur dix déclarent ne pas avoir changé de comportement de consommation en raison d'informations relatives à un risque alimentaire. Cela inclut 21% qui disent que l'information les inquiète mais n'a pas provoqué de changement de comportement et 9% qui n'étaient pas inquiets et n'ont apporté aucun changement.

Les changements de comportement de consommation sont plus fréquents chez les femmes, celles d'âge moyen et celles ayant un niveau d'instruction élevé.

Le sondage par Kantar a été réalisée dans 28 États membres du 9 au 26 avril. Quelque 27 655 personnes de différents groupes sociaux et démographiques ont été interrogées en face à face dans leur langue maternelle à la maison.

La sécurité des aliments est un facteur important
Vytenis Andriukaitis, membre de la Commission chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, a salué une journée qui souligne l’importance de la sécurité sanitaire des aliment et reconnaît le travail que les gens accomplissent pour garantir la sécurité des aliments qui se retrouvent dans les assiettes.

« Les résultats de cette étude montrent que les Européens sont très sensibilisés aux problèmes de sécurité alimentaire et se soucient de ce qu'ils mangent. Cela nous donne une motivation encore plus grande pour continuer notre travail en veillant au maintien de nos normes élevées et en nous efforçant également de parvenir à des modes de production et de consommation plus durables. »

Les facteurs les plus importants pour les Européens lorsqu’ils achètent des aliments sont l’origine des aliments (53%), le coût (51%), la sécurité des aliments (50%) et le goût (49%). Dans l'ensemble, 41% des personnes interrogées ont déclaré « s'intéresser personnellement au sujet de la sécurité sanitaire des aliments ».

Plus des trois quarts des répondants à Chypre (77%) affirment que la sécurité des aliments est l'un des facteurs les plus importants lors de l'achat d'aliments, à l'instar de plus des deux tiers à Malte (73%) et en Croatie (69%). Cependant, environ un tiers d'entre eux seulement en disent autant en Autriche (32%) et en Suède (34%).

Environ un cinquième seulement des Européens déclarent que la sécurité sanitaire est leur principale préoccupation lors du choix des aliments. La majorité (71%) déclarent que la sécurité des aliments fait partie des préoccupations (43%) ou tiennent pour acquis que les aliments vendus sont sans danger (23%). Une petite proportion (5%) déclare que la sécurité sanitaire ne les concerne pas, car ils pensent que leur corps est capable de gérer les risques liés à la sécurité des aliments.

Les répondants à Chypre sont les plus susceptibles de dire que la sécurité est leur principale préoccupation lors du choix des aliments, suivis de l'Irlande, de la Roumanie et de Malte. Les proportions les plus faibles se trouvent en Finlande et aux Pays-Bas. Il existe une hypothèse selon laquelle la sécurité des aliments peut être considérée comme allant de soi aux Pays-Bas, en Finlande et en Suède.

Bernhard Url, directeur exécutif de l'EFSA, a déclaré que près de 10 ans s'étaient écoulés depuis la dernier sondage européen sur le sujet.

« Il est rassurant de voir que les Européens ne sont pas trop préoccupés par les aliments dans leurs assiettes. Je pense que ce n’est pas une coïncidence, mais bien une avancée scientifique et technologique qui a permis d’améliorer les normes alimentaires et les pratiques d’hygiène », a-t-il dit.

Préoccupations des consommateurs
Les préoccupations les plus fréquemment rapportées concernent les antibiotiques, les hormones et les stéroïdes dans la viande; les pesticides, les polluants environnementaux et les additifs alimentaires.

Les répondants sont les plus susceptibles d'être préoccupés par les résidus d'antibiotiques, d'hormones ou de stéroïdes dans la viande (44%), suivis par les résidus de pesticides dans les aliments (39%), les polluants environnementaux présents dans le poisson, la viande ou les produits laitiers (37%) et les additifs comme les colorants et les agents de conservation. ou des arômes dans des aliments ou des boissons (36%).

Plus du quart sont préoccupés par l'hygiène alimentaire, les intoxications alimentaires causées par des bactéries et les maladies présentes chez les animaux. À Malte et au Royaume-Uni, l'hygiène alimentaire est le plus souvent citée parmi les préoccupations, mais elle est moins citée par les Polonais, alors que l'intoxication alimentaire par des bactéries est la réponse la plus courante au Portugal et en Irlande, mais la plus faible en Bulgarie, en Estonie et en Lituanie.

Les Européens semblent moins préoccupés qu'auparavant par des questions telles que les OGM et les microplastiques ont été mentionnés pour la première fois.

Confiance et connaissance du système de l'UE
Environ un cinquième des personnes interrogées s'accordent pour dire que « les avis scientifiques sur les risques alimentaires sont indépendants des intérêts commerciaux ou politiques ». Les Néerlandais sont les plus susceptibles d'accepter, suivis par ceux d'Irlande et de Belgique, mais l'accord est le plus faible en Slovaquie et en Bulgarie.

Les Européens sont plus susceptibles de faire confiance aux scientifiques (82%) et aux organisations de consommateurs pour l'information sur les risques liés à l'alimentation, suivis des agriculteurs, des autorités nationales, des institutions de l'UE, des ONG et la moitié déclarent faire confiance aux journalistes.

Cependant, la connaissance du fonctionnement du système européen de sécurité des aliments est limitée.

Un peu plus de deux personnes sur cinq déclarent « qu’il existe une réglementation visant à garantir la sécurité des aliments que vous consommez ». Trois personnes sur dix savent que « pour décider des risques liés à la consommation de nourriture, l’UE compte sur les scientifiques pour des avis d'experts » et une sur cinq sait que « l'UE dispose d'une institution distincte qui fournit des avis scientifiques sur la sécurité des aliments. »

Url a dit qu'il y avait des aspects positifs à retirer des résultats, mais qu'il fallait éviter toute complaisance.

« Nous devons suivre le rythme des préoccupations et des comportements des Européens, comme le prévoyait la récente réforme de la Food Law. Le fait qu’il y ait une grande confiance dans les scientifiques est encourageant. Nous pouvons accroître encore la confiance des Européens dans leurs aliments si nous entendons mieux leurs préoccupations et améliorons les possibilités de dialogue, afin de mieux comprendre l’apport de la science au système de l’UE », a-t-il dit.
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Les résultats pour la France de ce sondage sont ici.

Trois décès à cause de Listeria liés à des sandwichs emballés en Angleterre. Le risque est faible mais pas chez les personnes vulnérables


« Trois décès à cause de Listeria liés à des sandwichs emballés ; le risque public est «faible », source article de Joe Whitworth paru le 8 juin 2019 dans Food Safety News.

Troispersonnes sont mortes en Angleterre de la listériose en lien avec la consommation de sandwichs préparés à l'avance.

Les cas d'infection à Listeria se sont produits chez six patients hospitalisés en Angleterre. Aucun cas n'a été signalé en Écosse ou au Pays de Galles. Les sandwichs et les salades liées aux malades ont été retirés et le fournisseur, The Good Food Chain, a volontairement cessé sa production pendant la durée de l'investigation.

Les patients sont décédés au NHS Foundation Trust de l'Université de Manchester et au NHS Foundation Trust de l'Hôpital universitaire d'Aintree à Liverpool.

Public Health England (PHE), la Food Standards Agency (FSA), la Public Health Wales (PHW), la Food Standards Scotland (FSS), la Health Protection Scotland (HPS) et certaines autorités locales enquêtent sur la source des infections à Listeria liées au sandwiches emballés.

« Avec la FSA, nos collègues des autorités locales et du National Health Service, nous avons rapidement travaillé pour déterminer la cause probable de cette éclosion et avons pris des mesures pour réduire les risques de santé de la population », a déclaré Nick Phin, directeur adjoint du National Infection Service. À PHE. « À ce jour, aucun cas associé n'a été identifié en dehors des établissements de santé et les risques pour le public sont faibles. »

Souche épidémique identifiée
La Good Food Chain a été approvisionnée avec de la viande produite par North Country Cooked Meats et les analyses ont révélé un résultat positif pour la souche épidémique de Listeria. Cette société et North Country Quality Foods, qui l'a distribuée, ont volontairement arrêté la production.

Les sandwichs et les salades touchés ne sont plus fabriqués alors que les investigations se poursuivent et les produits ont été retirés des hôpitaux lorsque le lien avec les infections à Listeria a été identifié.

Il y a en moyenne 166 cas de listériose en Angleterre et au Pays de Galles chaque année sur la base des chiffres de 2008 à 2018. Il y a eu une moyenne de 46 décès par an de 2010 à 2016.

Le Dr Colin Sullivan, responsable des opérations à la FSA, a déclaré: « Nous avons pris des mesures en collaboration avec les autorités locales afin de minimiser les risques, sur la base des preuves disponibles jusqu'à présent. La FSA poursuivra ses recherches sur la cause de l'épidémie et sur la nécessité de prendre d'autres mesures pour protéger les groupes à risque. »

samedi 8 juin 2019

La Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments vue du Luxembourg


Voici comment le Luxembourg a présenté la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, loin de ce qui s'est chez nous, jugez plutôt, car y'a pas photo, et en plus, il y a de bonnes idée dans ce communiqué de Présentation du commissariat du gouvernement à la qualité, à la fraude et à la sécurité alimentaire.

Le 7 juin 2019, à l’occasion du premier World Food Safety Day, la ministre de la Protection des consommateurs, Paulette Lenert, a présenté les missions et priorités du nouveau Commissariat du gouvernement à la qualité, à la fraude et à la sécurité alimentaire. Ce Commissariat a été créé en 2018 avec comme objectif principal la mise en place d’une administration unique regroupant les différentes compétences du contrôle de la sécurité alimentaire ainsi que la lutte contre la fraude alimentaire.

World Food Safety Day
Le World Food Safety Day, proclamé par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2018, est célébré pour la première fois le 7 juin 2019. Placée sous le thème Food safety, everyone’s business, cette journée contribue à sensibiliser le public à la sécurité alimentaire en général et à souligner que toutes les personnes impliquées dans les systèmes alimentaires ont un rôle à jouer.

La ministre de la Protection des consommateurs, Paulette Lenert, a saisi l’occasion pour présenter le nouveau Commissariat du gouvernement à la qualité, à la fraude et à la sécurité alimentaire. Créé en juillet 2018 et placé sous la tutelle du ministère de la Protection des consommateurs en décembre dernier, ce Commissariat a comme objectif principal la mise en place d’une administration unique regroupant les différentes compétences du contrôle de la sécurité alimentaire ainsi que la lutte contre la fraude alimentaire. Monsieur Patrick Hau, ancien chef de division de la Sécurité alimentaire de la Direction de la Santé, a pris ses fonctions de Commissaire du gouvernement à la qualité, à la fraude et à la sécurité alimentaire le 1er mars 2019.

Les missions principales
Parmi les missions principales du Commissariat figurent l’organisation et la coordination de la surveillance et du contrôle des denrées alimentaires, actuellement régi par 21 systèmes de contrôle, ainsi que l’harmonisation des différentes procédures de contrôle, réalisées par plusieurs administrations. Le Commissariat a également comme charge d’élaborer et de gérer le plan de contrôle pluriannuel intégré, permettant une vue globale des détails concernant l’organisation et la gestion du contrôle de la chaîne alimentaire au niveau national. Membre du réseau européen des coordinateurs de crise, le Commissariat gère aussi le plan de crise pour les incidents alimentaires majeurs, compilation élémentaire pour réagir de manière rapide, efficace et concertée lors d’une crise alimentaire.

Les priorités du Commissariat
Pour les prochains 3 ans, le Commissariat s’est fixé trois priorités :

1. Organisation du niveau opérationnel
Au niveau opérationnel, le Commissariat doit mettre en place les outils nécessaires permettant d’aborder les différentes missions. Il s’agit principalement d’élaborer des procédures standardisées pour les retraits/rappels, l’enregistrement, les points de contrôle, le regroupement des résultats des contrôles officiels en trois niveaux d’hygiène et la publication y relative.

2. Prémisses pour la création de l’Administration unique
Il est prévu dans le programme gouvernemental qu’ « une nouvelle administration unique à créer regroupera les différentes compétences du contrôle de la sécurité alimentaire ainsi que de la lutte contre la fraude alimentaire ». Le Commissariat constitue la première étape dans la mise en place de cette nouvelle instance en ce qu’il doit préparer le terrain et identifier les étapes indispensables pour atteindre cet objectif.

3. Agencement du cadre juridique
Dans un premier temps, la mise en œuvre des différents éléments de la loi du 28 juillet 2018 instaurant un système de contrôle et de sanctions relatif aux denrées alimentaires nécessite l’élaboration et la modification d’un certain nombre de règlements grand-ducaux.
Une loi-cadre pour la nouvelle administration unique à mettre en place devra ensuite être rédigée et votée et sera accompagnée d’un nettoyage législatif visant à assurer la cohérence des textes.

La communication avec le public
L’information du public constitue tant une mission-clé comme une priorité pour le Commissariat. A chaque fois que des aliments susceptibles de mettre en danger les consommateurs sont identifiés, le Commissariat informe le public via son portail www.securite-alimentaire.lu. Un service d’abonnement aux publications d’alertes pour le grand public comme pour les entreprises a été créé récemment.

De manière générale, la communication revêt une fonction importante pour la garantie d’une sécurité et qualité élevée des denrées alimentaires au niveau de tous les maillons de la chaîne alimentaire. A côté des communications obligatoires, le volet informatif et proactif vis-à-vis des consommateurs mais aussi vis-à-vis des entreprises et d’autres parties prenantes doit être promu davantage. Afin de permettre au public de découvrir les différentes activités du Commissariat, un midi du consommateur européen sera organisé le 26 juin à la Maison de l’Europe. Les participants auront l’occasion de poser leurs questions concernant la sécurité, la fraude et le contrôle des aliments à l’équipe d’experts de la Division de la Sécurité alimentaire, gérée par le Commissariat et en charge des contrôles alimentaires au Luxembourg.

Pour en savoir plus

Le directeur général de l'alimentation effectue un contrôle d'une cuisine collective à l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments en France


On a de la chance au ministère de l'agriculture, on doit pas mal s'amuser, on a un ministre de l'agriculture qui prône un retour de l’agriculture de nos grands-parents et un directeur général de l'alimentation qui nous propose une interview soporifique ...

Tant bien que mal, le ministère a informé le 7 juin 2019 sur la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments dont le blog a déjà parlé ici et ici.

Que peut bien nous annoncer le ministère de l'agriculture à l'occasion de cette journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments ?

A peu près rien …le ministère n'a rien à dire aux consommateurs, il n'a pas dû lire le baromètre de l'EFSA dont je vous ai entretenu ici. 

Que s'est-il donc passé le 7 juin en France ?
Dans le cadre de cette première journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation, s'est rendu à Lyon pour accompagner les services de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) lors d'un contrôle de la cuisine du Lycée / Collège Ampère.
L'occasion de rappeler l'implication de 4 000 agents du ministère qui œuvrent quotidiennement pour apporter aux Français une alimentation saine, sûre et durable.
Un contrôle sanitaire de la cuisine d'un Lycée, c'est le service minimum !

Personnellement, j'aurais bien aimé que le directeur général de l'alimentation puisse nous commenter l'Eurobaromètre de l'EFSA, Intérêt des citoyens pour la sécurité alimentaire, connaissance et perception des risques, mais je dois trop en demander ...

Des chiffres, on nous en fournit, mais hélas, pas ceux qu'on serait en droit d'attendre …
Garantir une nourriture de qualité : la mission du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
Tout au long de la chaîne alimentaire, l’État s’investit pour garantir des aliments sains. 350 millions d’euros sont investis chaque année pour réaliser des contrôles préventifs. 4 000 inspecteurs et 14 000 vétérinaires habilités par l'État veillent à la conformité des aliments.
Lors de ces contrôles, des prélèvements sont réalisés pour détecter la présence de contaminants. Au total, plus de 800 000 analyses sont réalisées chaque année par un réseau de laboratoires agréés.
Beaucoup de bla bla, et voilà que les 4 000 agents du ministère sont devenus les 4 000 inspecteurs, étonnant, non ?

Je ne sais pas d'où vient cette manie de citer le nombre d'analyses, les industriels le font aussi, la question n'est pas de savoir si l'on fait un peu ou beaucoup d'analyses, mais si l'on fait les bonnes analyses ...

Les chiffres qui ne sont pas fournis sont ceux du nombre d'inspections en sécurité sanitaire des aliments, mais le directeur général de l'alimentation est nouveau, je vais donc l'aider et vous fournir les données :
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
La seule nouveauté, à mon sens, est que le ministère de l'agriculture cite parmi les références à lire à propos de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, les cinq règles de l'OMS pour des aliments plus sûrs, à ma connaissance il s'agit d'une première ...

De nouveaux pathogènes présents dans la viande bovine et le lait de vache: Davantage de recherche est nécessaire

« De nouveaux pathogènes présents dans la viande bovine et lait de vache: Davantage de recherche est nécessaire », source avis du BfR n°014/2019 du 18 avril 2019. Extrait.

En février 2019, le Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ) a présenté les résultats d'une nouvelle infection par des agents pathogènes appelés « Bovine Milk and Meat Factors » (BMMF) ou facteurs du lait et de la viande bovine. Selon ces résultats, un agent pathogène précédemment inconnu peut provoquer des inflammations.

Selon DKFZ, ils ont été détectés jusqu'à présent dans le lait de vache, les produits à base de lait de vache et le sérum sanguin de bovins en bonne santé.

Les découvertes scientifiques faites jusqu'à présent, il semble possible qu'un lien indirect pourrait être interprété entre la consommation de divers aliments
provenant de bovins et l'apparition de plusieurs types de cancer chez l'homme.

DKFZ suppose que des nourrissons dont le système immunitaire n’est pas encore complètement développé soient infectés par les BMMF au cours de leur première année de vie par l’alimentation complémentaire au lait de vache. Ils en ont donc conclu que le lait de vache ne doit pas être administré trop tôt aux nourrissons.

Selon DKFZ, les BMMF sont un nouvel agent pathogène similaire aux virus et aux bactéries. Comme ils sont liés aux plasmides, ils sont actuellement appelés « plasmidomes ».

Pour autant que les chercheurs de la DKFZ puissent l’établir, les BMMF ne se présentent pas sous la forme de matériel génétique « nu », mais plutôt avec des protéines.

L'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) et le Max Rubner-Institut (MRI) concluent conjointement qu’une évaluation des risques possibles posés par ce qu’on appelle les BMMF en tant que facteurs de risque de cancer possibles n’a pas été possible à ce jour en raison de l’insuffisance des données.

Le lien présumé entre les BMMF et l’incidence du cancer chez l’homme devrait être être examiné plus avant.

Conformément aux dernières informations disponibles sur la nutrition, le BfR et le MRI sont en accord avec recommandation suivante: Sur la base des études épidémiologiques publiées jusqu’à ce jour sur le lien entre la consommation de viande rouge et transformée et un risque accru de cancer du côlon et en concordance avec la Société allemande de la nutrition (DGE), il est recommandé de limiter la consommation de viande à un maximum de 600 grammes par semaine.

Contrairement à cela, la consommation de lait de vache sans aucune restriction est toujours recommandée dans le respect des dernières connaissances disponibles. L’allaitement au sein afin de prévenir diverses maladies est aussi fondamentalement préconisées.