lundi 15 juin 2020

Allemagne : La majorité des personnes n'est pas inquiète, mais est toujours prudente vis-à-vis du coronavirus, selon un nouveau sondage du BfR


Avec le COVID-19, on n'a pas fini de lire des explications sur les énormes disparités entre la France et l'Allemagne …

On nous dit que l'Afrique est peu touchée parce que la population est jeune, « Mais alors pourquoi l’Allemagne à la population la plus vieillissante d’Europe (la moitié des Allemands ont plus de 46,6 ans) a-t-elle été moins touchée (105 morts par million d’habitants et 436 en France)? »

Cette phrase est extraite d'un article de Jean-Pierre Robin paru dans Le Figaro.fr, «Les Français victimes de leur manque d’éducation face au Covid-19» Savoir bien lire et bien compter est vital pour sa santé et l’économie.

Autre élément de cet article que je vous recommande,
Est-ce parce qu'elle s'adressait au peuple allemand plus éduqué (18e au classement Piaac*), que la chancelière Angela Merkel a mis en place un confinement plus souple, moins barbare, que la camisole de force imposée aux Français? On en mesure aujourd'hui pleinement les conséquences effroyables pour l'économie française, plombée par notre bureaucratie castratrice et sa « bêtise au front de taureau ».
Dans l'attente de le lire, voici les résultats d'un nouveau sondage du BfR « Coronavirus: la majorité n'est pas inquiète, mais toujours prudente », source BfR 22/2020, du 15 juin 2020.

Les données actuelles du « BfR-Corona-Monitor » montrent que seule une partie relativement petite de la population est préoccupée par les impacts sur sa propre vie.

Bien que de nombreuses mesures contre le coronavirus aient été assouplies, seules quelques nouveaux cas d'infection sont apparues en Allemagne ces dernières semaines. Ce fait semble également influencer la perception du risque. Dans le « BfR-Corona-Monitor » actuel, une sondage récurrent de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR), du 9 au 10 juin 2020, seuls 19% des répondants ont dit qu'ils étaient préoccupés par l'impact du coronavirus sur leur propre situation économique. Seuls 13% s'inquiètent des conséquences possibles pour la santé physique. « Les dernières semaines nous ont donné un répit », explique le président du BfR, le professeur Andreas Hensel. « La plupart des personnes ne pensent pas actuellement qu'elles soient menacées immédiatement par le virus. »

Les conséquences du nouveau coronavirus sur les relations sociales préoccupent 16% des répondants, tandis que 57% ne sont pas inquiets. Dix pour cent sont préoccupés par leur santé mentale, tandis que pour 72% ces inquiétudes jouent un rôle marginal.

Bien que cela signifie que les conséquences sur sa propre vie sont relativement peu préoccupantes, il existe toujours un large soutien pour les mesures visant à contenir la maladie. Au moins 80% des répondants considèrent que des mesures telles qu'une distance obligatoire, l'annulation d'événements ou l'utilisation obligatoire de masques sont appropriées. Les mesures les moins acceptées ont été les restrictions persistantes dans les écoles et les garderies (64%).

Pour la première fois, le nombre de participants ayant pris des précautions concrètes pour se protéger d'une infection a été déterminé à l'aide d'une liste prédéfinie de mesures de protection. Dans les vagues précédentes du sondage, cependant, les répondants ont pu dire ouvertement et sans autre saisie les précautions spécifiques qu'ils prenaient à l'époque respective. En conséquence, au moins 90% des répondants déclarent qu'ils essaient de prévenir une infection en portant des masques ou en se lavant soigneusement les mains. 79% ont déclaré rencontrer moins fréquemment leur famille et leurs amis et 73% ont déclaré qu'ils quittaient généralement leur domicile moins souvent. De plus, même si l'époque des rayons vides en papier hygiénique est révolue, 19% déclarent toujours stocker davantage de fournitures.

Tous les sondages « BfR-Corona-Monitor » sont ici.

* Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIIAC

A la recherche de matière noire microbienne


« A la recherche de matière noire microbienne », source Nature du 8 juin 2020.

Des chercheurs développent des technologies pour trouver et développer des microbes que les biologistes ont eu du mal à cultiver en laboratoire.

Chaque chercheur qui entre dans le laboratoire de Yoichi Kamagata dans l'espoir de développer des micro-organismes intéressants subit une initiation: il essaie de cultiver Oscillospira guilliermondii, une bactérie retrouvée dans l'intestin de vaches et de moutons, mais jamais cultivée en laboratoire. Kamagata, microbiologiste à l'Institut national des sciences et technologies industrielles avancées de Tsukuba, au Japon, est fasciné par les microbes en forme de bâtonnets - dix fois ou plus la taille du célèbre habitant de l'intestin, Escherichia coli - depuis plus d'une décennie, car il semble prospérer uniquement chez des animaux qui se régalent d'herbe fraîche.

« Jusqu'à présent, personne n'a réussi », déplore Masaru Nobu, ingénieur et microbiologiste dans le groupe de Kamagata.

Oscillospira guilliermondii n'est guère unique; la grande majorité de la diversité microbienne reste non cultivable. Cette «matière noire» microbienne pourrait contenir des enzymes utiles, de nouveaux antimicrobiens et d’autres thérapies. La métagénomique moderne, qui implique le séquençage de l'ADN de tous les microbes dans une communauté à la fois, a révélé la composition microbienne de divers environnements, mais elle ne permet pas aux chercheurs de répondre à des questions fondamentales sur les microbes, telles que ce qu'ils mangent? Quels métabolites produisent-ils? Et comment interagissent-ils avec les autres dans leur environnement? Pour trouver les réponses, les microbiologistes doivent d'abord isoler, puis cultiver, les micro-organismes en laboratoire.
Cela peut être une affaire délicate. Certains microbes se développent très lentement, ont des besoins capricieux ou ne peuvent se développer qu'en présence de certains autres microbes. Quelques scientifiques adoptent une approche non ciblée, établissant des cultures avec l'idée que tout ce qui pousse a de bonnes chances d'être intéressant; d'autres ciblent des microbes spécifiques qu'ils souhaitent mieux comprendre. Quelle que soit l'approche, cultiver quelque chose que personne n'a cultivé auparavant nécessite de la persévérance, de la patience et de la chance.

« C'est une illusion de croire que l'on peut travailler sur des micro-organismes sans les faire croître », explique Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranéen Infection du CHU de Marseille, France. Son aventure a commencé quand il était «jeune», dit-il, en 1983, quand, malgré leur réputation d'être l'une des bactéries les plus difficiles à isoler et à cultiver, il a décidé d'étudier les rickettsies. Ses étudiants possèdent le même esprit; certains sont allés jusqu'à déféquer en laboratoire, afin de pouvoir rapidement placer les échantillons dans des conditions sans oxygène qui hébergent des microbes intéressants. Leur dévouement a révélé au moins une nouvelle espèce, Faecalibacterium timonensis, et a permis la culture de plusieurs autres, ouvrant une série de microbes sensibles à l'oxygène à l'examen en laboratoire.

Parti à la pêche
Dans ses chasses plus conventionnelles, en utilisant des échantillons de patients ou d'autres volontaires, Raoult jette un large filet. Sa méthode, appelée culturomique, intègre la manipulation robotique des liquides pour créer diverses conditions de culture, ainsi que la spectrométrie de masse et le séquençage de l'ARN ribosomal pour identifier ce qui pousse. Raoult estime qu'il a jusqu'à présent produit environ 700 nouveaux micro-organismes, principalement de l'intestin humain.

En effet, l'un des plus grands défis de son laboratoire, dit Raoult, est de suivre le nom et la description des nouvelles espèces. L’équipe choisit souvent des noms qui honorent d’autres chercheurs, reflètent la maladie de la personne qui a donné l’échantillon de selles ou mettent en évidence l’emplacement de l’institut. Les rapports récents, par exemple, incluent une bactérie en forme de bâtonnet (Gordonibacter massiliensis) que le groupe a nommé d'après Massilia, l'ancien nom de Marseille et Prevotella marseillensis, d'une personne vivant à Marseille avec une infection à Clostridium difficile.

Les microbes trompeurs qui secouent l'arbre de vie
Des chercheurs tels que Raoult tentent de trouver au laboratoire des conditions pouvant accueillir de nouveaux microbes, souvent en copiant des environnements naturels. Mais Slava Epstein, microbiologiste à la Northeastern University de Boston, Massachusetts, va encore plus loin. « Pourquoi imitons-nous? » il dit. « Cultivons simplement des organismes dans la nature. »

L'équipe d'Epstein a conçu plusieurs appareils qui permettent aux chercheurs d'incuber des cultures pures dans des sols naturels ou des sédiments. Une version peu coûteuse est la puce d'isolement, ou ichip, qui est construite à partir d'un support de pointe de micropipette. Des chercheurs remplissent les trous avec un échantillon microbien dilué dans de la gélose fondue, dans l'espoir que chaque chambre contiendra un ou quelques microbes de starter. Les membranes semi-perméables en polycarbonate de chaque côté du rack permettent aux nutriments et autres molécules de pénétrer dans les chambres depuis l'environnement, mais empêchent les autres microbes d'y pénétrer.

Souvent, l'équipe rassemble simplement un seau de terre et le conserve dans le laboratoire, en glissant dans des ichips pour que les chercheurs puissent développer leurs cultures. Ils laissent également occasionnellement des ichips dans l'environnement naturel, mais cela peut entraîner des interférences avec les chiens et la faune. « Les choses que nous détestons le plus sont les crabes », dit Epstein, « car ils viennent parfois et, avec leurs pines perforer nos membranes. »

En 2016, Brittany Berdy, alors étudiante diplômée d'Epstein, a fait un tour en avion militaire vers la base aérienne de Thulé, sur la côte nord-ouest du Groenland, pour rechercher des communautés microbiennes avec des adaptations uniques à l'environnement extrême. « Nous étions si loin au nord, qu'on a du aller vers le sud pour voir les aurores boréales », se souvient Berdy, désormais au Broad Institute of MIT et à Harvard à Cambridge, Massachusetts. Elle a pataugé dans les eaux froides d'un lac voisin sans nom pour placer les ichips, et est revenue quelques semaines plus tard pour les récupérer.

De retour à Boston, Berdy a essayé d'imiter les conditions du lac avec différents types de milieux à différentes dilutions. La partie la plus délicate correspondait à la température du lac à 10°C, trop froide pour un bain-marie, trop chaude pour une chambre froide. L'équipe a finalement réussi à utiliser un réfrigérateur sur le réglage le plus chaud, la porte légèrement entrouverte.

Système de jumelage
Des chercheurs comme Berdy, Epstein et Raoult ne savent pas exactement ce qu’ils vont retirer de leur culture. Mais souvent, des chercheurs recherchent quelque chose de spécifique. Par exemple, Mircea Podar, microbiologiste au Oak Ridge National Laboratory dans le Tennessee, s'intéresse aux grandes et diverses Saccharibacteria (anciennement TM7), qui font partie de la communauté des microbes qui vivent dans la bouche humaine, mais qui ne sont pas cultivées en laboratoire jusque récemment.

En 1996, les Saccharibacteria ont été parmi les premiers phylums à être identifiés par séquençage seul, plutôt qu'à partir d'une culture, dans un échantillon provenant d'une tourbière. Bien que n'étant pas particulièrement abondant dans le microbiome oral, leurs populations augmentent et diminuent avec certaines maladies - dont la parodontie - suggérant que les bactéries ont un rôle dans la santé. On les trouve également dans l'intestin humain, ainsi que dans la bouche des chiens, des chats et des dauphins, ainsi que dans les sols, les sédiments et les eaux usées. «Ils sont un peu partout», explique Podar.

Au début des années 2010, Podar a conçu un plan pour isoler les Saccharibacteria: utiliser le génome du microbe, qui est connu du séquençage unicellulaire, pour prédire quelles protéines se trouvent à la surface des cellules, puis générer des anticorps contre des versions artificielles de ces protéines. Les chercheurs pourraient utiliser des versions marquées par fluorescence de ces anticorps pour étiqueter les micro-organismes et les isoler d'un échantillon de salive en utilisant la cytométrie en flux.

Le premier postdoctorant du projet, James Campbell, a utilisé cette approche pour obtenir plusieurs cultures contenant des Saccharibacteria. Mais ce n'est que des années plus tard, après que Karissa Cross, étudiante diplômée, a repris le projet en 2014, que l'équipe a réussi.

« C'était tellement difficile, et il y avait de nombreux cas où je me sentais comme si cela n'allait jamais se produire », se souvient Cross, maintenant postdoctorant à l'Université Vanderbilt de Nashville, au Tennessee. Elle a essayé la culture liquide, la culture solide et la gélose au chocolat, à base de globules rouges lysés, entre autres recettes. « Il a fallu des jours pour créer des milieux. » Rien n'a marché.

Puis, en 2015, d'autres chercheurs ont signalé un indice crucial: les Saccharibacteria ne peuvent pas vivre seules. Ces minuscules bactéries sphériques, de seulement 200 à 300 nanomètres de diamètre, nécessitent un hôte du phylum Actinobacteria. En essayant d’isoler les Saccharibacteria, le groupe de Podar avait par inadvertance omis un partenaire clé.

Enfin, à l'été 2018, Cross a obtenu des séquences ADN correspondant aux Saccharibacteria de l'une de ses co-cultures - et pas seulement de n'importe quelle Saccharibacteria, mais probablement d'une nouvelle famille ou d'un nouvel ordre. Ce fut son moment eureka le plus important de ses études supérieures, dit-elle. Elle a envoyé un courriel à Podar, « Je pense que nous l'avons eu », et quelques secondes plus tard, elle a entendu ses pas descendre le couloir. Ils ont topé leurs mains.

La bonne recette
Quand il s'agit de nourrir de tels microbes difficiles, les détails comptent. Et un buffet à volonté d'acides aminés et de sucres, tels que ceux que l'on trouve dans les formulations de milieux standardisés, n'est pas nécessairement la bonne approche, explique Jörg Overmann, microbiologiste et directeur scientifique du Leibniz Institute DSMZ-German Culture Collection of Microorganisms and Cell Cultures à Braunschweig. La baisse de la concentration en nutriments retarde la croissance des microbes à croissance rapide, donnant aux producteurs lents le temps de se répliquer.

Les substrats de croissance physique sont également importants. L’équipe d’Overmann fait parfois pendre un morceau de surface solide - de l’acier ou du verre, par exemple - dans une culture liquide pour fournir un substrat aux biofilms. « Nous obtenons des produits entièrement nouveaux qui sont entièrement différents de ce que vous obtenez sur une milieu gélosé », dit-il. Dans une étude utilisant cette technique avec des échantillons d'eau douce et de sol, l'équipe a dénombré plus d'une douzaine de types de bactéries jamais cultivées, dont au moins cinq nouveaux genres.

L'équipe de Kamagata utilise des bioréacteurs pour maintenir un flux de nutriments et éliminer les déchets. Garder la concentration globale de nutriments à un niveau plus bas reflète mieux l'habitat marin des organismes cibles, dit-il. Les chercheurs et leurs collaborateurs ont suspendu une éponge en polyuréthane (comme une éponge de cuisine) dans un réacteur pour mettre en culture, pour la première fois, une archéon d'eau profonde du clade de type eucaryote connu sous le nom d'Asgard archaea.

Pour savoir où commencer, les chercheurs peuvent consulter la base de données BacDive, qui répertorie les caractéristiques et les conditions de culture de plus de 80 000 souches cultivées provenant de 34 phylums bactériens et 3 phyliques archéens. Les informations génomiques, lorsqu'elles sont disponibles, peuvent également fournir des indices, explique Christian Jogler, microbiologiste à l'Université Friedrich Schiller d'Iéna, Allemagne.

Mais même les préoccupations des piétons peuvent faire une différence, prévient Jogler. Plutôt que de compter sur des systèmes de purification d'eau ultra pure, tels que Milli-Q, que de nombreux laboratoires utilisent, le groupe Jogler fabrique sa propre eau pure en la distillant deux fois. L'eau Milli-Q peut contenir des produits chimiques qui bloquent la croissance de certaines cultures, dit-il. De plus, ajoute Jogler, la gélose couramment utilisée comme agent gélifiant peut inhiber la croissance, il essaie donc parfois des alternatives telles que la gomme gellane.

Hub NatureTech
Même la façon dont la gélose est préparée peut être importante, a découvert le groupe de Kamagata. Lorsque la gélose est stérilisée à la chaleur avec des phosphates, elle produit du peroxyde d'hydrogène qui empêche certains microbes de se développer. L'autoclavage des composants séparément élimine le problème et a permis à l'équipe de cultiver des microbes auparavant non cultivés.

La patience est la clé. Il a fallu plus de 12 ans à Kamagata et à ses collègues pour développer leur archéon, baptisé provisoirement 'Prometheoarchaeum syntrophicum'. Mais une fois que les microbiologistes obtiennent la première culture d'un nouvel organisme, ce microbe se développe généralement plus rapidement.

Epstein appelle le processus domestication. Il suggère qu'au cours du premier cycle de croissance lent, certains microbes modifient leur épigénome; les marqueurs moléculaires sur l'ADN qui contrôlent l'expression des gènes, pour s'adapter aux conditions de laboratoire. Ensuite, ils grandissent plus vite.

Terre et ciel
Maintenant, Epstein développe une technologie pour isoler et cultiver de nouveaux microbes entièrement in situ.

Il appelle le dispositif Gulliver, en l'honneur de l'aventurier dans le livre de Jonathan Swift, 1726, les voyages de Gulliver. Les gullivers sont de petites boîtes remplies de gel stérile, avec une surface à membrane semi-perméable, comme celle de l'ichip, pour permettre aux nutriments et aux signaux de se diffuser. Un seul pore, d'un micromètre de diamètre, permet à un microbe individuel d'entrer de l'environnement. Ce microbe devrait boucher l'entrée, mais ses descendants pourraient peupler le gel à l'intérieur de la boîte, formant une colonie.

Finalement, dit Epstein, il pourrait être possible d'obtenir des résultats d'un gulliver sans l'ouvrir, ni même le récupérer. Les nanocapteurs pourraient collecter et renvoyer des données sur les niveaux d'oxygène ou de dioxyde de carbone, ou sur la production de composés de signalisation ou d'antibiotiques, imagine-t-il. Après avoir laissé tomber l'appareil, disons, dans les profondeurs de l'océan Arctique, les chercheurs pourraient simplement partir en vacances et attendez que les résultats affluent, plaisante-t-il.

Dans les mois à venir, Epstein prévoit de tester des gullivers au mont Erebus, un volcan antarctique actif. Mais son objectif ultime est au-delà de la Terre, déployant les appareils sur des corps potentiellement hébergeurs de vie tels que Mars ou la lune de Jupiter, Europe.

Le temps dira si des microbes existent dans de tels endroits. En attendant, il y a beaucoup de diversité microbienne sur la Terre pour occuper les chercheurs. Avec les bonnes techniques, dit Raoult, il devrait être possible de domestiquer et d'étudier tout micro-organisme, à terme.

«Non cultivable», estime-t-il, « est une insulte au futur. »

Évaluation des risques du COVID-19, selon l'ECDC : Ne pas baisser la garde !



Résumé
La pandémie de COVID-19 représente une menace sans précédent pour les pays de l'UE/EEE et le Royaume-Uni et pour les pays du monde entier, dont beaucoup connaissent une transmission généralisée du virus dans la communauté depuis plusieurs mois. Alors que des tendances à la baisse de l'incidence des maladies sont observées dans l'UE/EEE et au Royaume-Uni dans son ensemble, certains États membres signalent toujours une transmission communautaire. De plus, les informations disponibles issues des études séro-épidémiologiques suggèrent que l'immunité adaptative des populations reste faible.

L'absence d'un traitement ou d'un vaccin efficace, combinée à une croissance exponentielle des infections à partir de fin février, a conduit de nombreux pays à mettre en œuvre des interventions non pharmaceutiques, telles que des politiques de «rester à la maison», parallèlement à d'autres mesures communautaires et physiques, telles que comme l'annulation des rassemblements de masse et la fermeture des établissements d'enseignement, des lieux de travail et des espaces publics. Cette approche a collectivement réduit la transmission et, au 9 juin 2020, l'incidence sur 14 jours dans l'UE/EEE et au Royaume-Uni dans son ensemble a diminué de 80% depuis le pic du 9 avril. La première vague de transmission a atteint son apogée dans tous les pays à l'exception de la Pologne et de la Suède.

Bien que ces mesures strictes de distanciation physique aient réduit la transmission, elles perturbent fortement la société, tant sur le plan économique que social. Tous les pays qui avaient mis en œuvre des ordonnances de «rester à la maison» appliquées à la population en général ont entamé un assouplissement total ou partiel de ces mesures, et plusieurs ont entamé une réouverture totale ou partielle des petits magasins de détail et autres espaces publics. À l’heure actuelle, juste avant la période des vacances d’été, alors que les États membres assouplissent leurs limitations, il existe un risque que les citoyens n’adhèrent pas fermement aux mesures recommandées encore en place en raison de la «fatigue du confinement».

Par conséquent, des efforts continus sont nécessaires pour veiller à ce que les mesures de contrôle de la distance physique et de prévention des infections restantes soient respectées afin de limiter la propagation de la maladie. La pandémie n'est pas terminée et des prévisions hypothétiques indiquent qu'une augmentation des cas est probable dans les semaines à venir.

À ce stade, les mesures suivantes sont essentielles pour maintenir un niveau de transmission réduit et éviter une résurgence:
  • Un cadre de surveillance robuste pour suivre de près la situation épidémiologique, détecter rapidement une transmission accrue, évaluer l'impact des interventions en place et éviter une résurgence de COVID-19
  • Une stratégie de test élargie visant à tester de manière approfondie toutes les personnes présentant des symptômes compatibles avec COVID-19. En particulier, une approche de dépistage systématique ou plus complète est suggérée dans les populations ou les milieux à haut risque. Il est suggéré d'intensifier les tests et de les rendre facilement et rapidement accessibles à toutes les personnes présentant des symptômes compatibles avec COVID-19, y compris celles présentant des symptômes bénins. Les États membres devraient également envisager de mettre en œuvre des études de prévalence basées sur la PCR et des études séro-épidémiologiques pour surveiller la propagation de la maladie.
  • Un cadre pour le suivi des contacts, basé sur des tests approfondis, la recherche active de cas, la détection précoce des cas, l'isolement des cas, la quarantaine et le suivi des contacts, éventuellement pris en charge par des outils et des applications électroniques.
  • Mise en œuvre durable à long terme des interventions non pharmaceutiques essentielles, quels que soient les taux de transmission, et capacité de modifier rapidement les stratégies en réponse aux indications d'une transmission accrue. Le rétablissement ou l'introduction de nouvelles mesures pourrait être envisagé au niveau local ou régional, ou pour des groupes de population spécifiques, en fonction des modes de transmission. La protection des populations les plus vulnérables et les plus à risque est d'une importance capitale car elles ont subi la majeure partie du fardeau de cette pandémie en termes de morbidité, de mortalité et de besoin de soins de santé.
  • Une solide stratégie de communication des risques devrait rappeler aux citoyens que la pandémie est loin d'être terminée. Les gens doivent être conscients que les mesures de santé publique visant à limiter la propagation du virus continueront d'avoir un impact sur nos déplacements, notre travail et nos déplacements, ainsi que sur nos loisirs dans un avenir prévisible. Cela est particulièrement important à mesure que l’Europe se dirige vers les vacances d’été, lorsque les changements de comportement, d’activités et de mouvements des gens peuvent les faire revenir à des schémas de comportement pré-pandémiques et potentiellement à risque. Quatre messages clés de communication des risques sont proposés:
    • C'est un marathon pas un sprint.
    • Nous ne devons pas baisser la garde.
    • Nous devons tous nous adapter à une «nouvelle normalité».
    • Ensemble, nos actions nous donnent le pouvoir de contrôler la propagation du virus.

COVID-19, après le discours, la réalité ...

Après le discours du 14 juin 2029 et en particulier, sur le virus du COVID-19, la réalité ...
La lutte contre l’épidémie n’est donc pas terminée mais je suis heureux, avec vous, de cette première victoire contre le virus. Et je veux ce soir penser avec émotion à nos morts, à leurs familles, dont le deuil a été rendu plus cruel encore en raison des contraintes de cette période.
Nous n’avons pas à rougir mes chers compatriotes de notre bilan. Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix, par nos actions. Nous avons su doubler en quelques jours nos capacités de réanimation, organiser des transferts de centaines de patients entre régions et avec les pays voisins, approvisionner les commerces, réorienter notre production industrielle, inventer des solidarités nouvelles.
La période a montré que nous avions du ressort, de la ressource. Que, face à un virus qui nous a frappés plus tôt et plus fort que beaucoup d’autres, nous étions capables d’être inventifs, réactifs, solides.
Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait et de notre pays.
Bien sûr cette épreuve a aussi révélé des failles, des fragilités : notre dépendance à d’autres continents pour nous procurer certains produits, nos lourdeurs d’organisation, nos inégalités sociales et territoriales.

La réalité, ce n'est pas l'absence de masque ou de test, ce sont ces deux figures de l'Université John Hopkins que l'on ne peut pas soupçonner de fake news, en ce qui concerne l'analyse de la mortalité.

Mortalité dans les pays les plus touchés
Pour les vingt pays actuellement les plus touchés par COVID-19 dans le monde, les barres du graphique ci-dessous indiquent le nombre de décès pour 100 cas confirmés (taux de mortalité observé) ou pour 100 000 habitants (cela représente la population générale d'un pays, avec à la fois, les cas confirmés et les personnes en bonne santé). Les pays en haut de ce chiffre ont le plus de décès proportionnellement à leurs cas ou population de COVID-19, mais pas nécessairement le plus de décès dans l'ensemble.

Et cela se passe d'explication ... données au 14 juin 2020 ...
Ces données au 15 juin 2020 ont changé et la France est désormais absente des données ...

dimanche 14 juin 2020

Intoxication à la ciguatera liée à des darnes de vivaneau congelées d'Inde suspectée aux Pays-Bas


« Intoxication à la ciguatera liée à des poissons importés suspectée aux Pays-Bas », source article de Joe Whitworth paru le 14 juin 2020 dans Food Safety News et adapté par mes soins.

Aux Pays-Bas, cinq personnes ont été affectées par une intoxication liée à la ciguatera probablement causée par des darnes de vivaneau congelées en provenance d'Inde.

Ces malades ont pris un repas ensemble à la mi-mai et ont développé des symptômes, notamment une gastro-entérite et des troubles neurologiques dans les trois heures. Aucun d'eux n'a eu besoin de soins hospitaliers.

Tjitte Mastenbroek, attachée de presse à l'Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation (NVWA), a déclaré qu'un empoisonnement probable aux ciguatoxines avait été établi.

«Un emballage d'origine scellé de poisson était encore disponible dans le ménage et est actuellement en cours d'analyse pour recherche de neurotoxines. Le résultat de cette analyse du vivaneau rouge est attendu la semaine prochaine. Actuellement, on ne sait pas si ce cas est lié à une source ponctuelle (par exemple un seul poisson) dans le lot, qui aurait pu être contaminée par des ciguatoxines », a-t-il déclaré.

«Le lot concerné a été rappelé auprès de la vente et des consommateurs aux Pays-Bas. Le produit n'a été proposé à la vente aux Pays-Bas que dans un nombre limité de toko. Ces petits magasins ont averti leurs clients par le biais d'affiches et d'information dans les rayons des magasins.»

Aux Pays-Bas, le nom d'un magasin d'alimentation asiatique est un Toko.

Large distribution mais aucun autre cas rapporté
La ciguatera est une maladie causée par la consommation de poisson contenant certaines toxines. Les toxines proviennent d'un type d'algue et pénètrent dans le poisson soit en mangeant les algues, soit en mangeant du poisson qui a mangé les algues.

Une alerte au RASFF de l'UE, référence 2020.2254, notifiée par les Pays-Bas le 1er juin 2020, a rapporté la présence de ciguatera suspectée d'être causé par des darnes de vivaneau (Lutjanus bohar) congelé d'Inde via la France.

Un rappel au Luxembourg a eu lieu le 1er janvier 2020. Pas d'information en France alors que le produit a été distribué ...

Les produits ont également été distribués en Autriche, Belgique, Finlande, Allemagne, Italie, Suède, Suisse et Royaume-Uni.

L'alerte des autorités luxembourgeoises indique que la marque du produit concerné est Seapro et porte le numéro de lot 85205-2217. La distribution au Luxembourg est réalisée par Tandoori Market.

Les informations fournies ne permettent pas d’exclure qu’une partie des produits ait été vendue au consommateur final.

La ciguatera implique généralement une combinaison de troubles gastro-intestinaux, neurologiques et, parfois, cardiovasculaires. Les symptômes définis dans ces catégories générales varient selon l'origine géographique des poissons toxiques et, dans une certaine mesure, selon l'espèce de poisson. Les personnes qui auraient consommé les produits mentionnés ci-dessus et qui présenteraient ce type de symptômes sont invitées à consulter un médecin en lui signalant cette consommation.

L'apparition des symptômes se produit généralement dans les six heures suivant la consommation du produit contaminé et dure quelques jours ou semaines. La toxine de ciguatera n'affecte pas l'apparence, l'odeur ou le goût du poisson. La congélation ou la cuisson du poisson une fois qu'il a été contaminé ne tuera pas la toxine.

samedi 13 juin 2020

La Norvège enquête sur l'origine d'une augmentation de cas de yersiniose


« La Norvège enquête sur l'origine d'une augmentation de cas de yersiniose », source Food Safety News.

Les autorités norvégiennes enquêtent sur une augmentation des infections à Yersinia au cours du dernier mois.

L'Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet) a signalé qu'une infection à Yersinia enterocolitica O3 avait été détectée chez 13 personnes vivant dans plusieurs comtés.

Des investigations sur l'épidémie visant à trouver la source de l'infection ont été ouvertes auprès des autorités locales, de l'Institut vétérinaire et de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet).

Les patients sont âgés de 2 à 57 ans et la plupart sont des femmes. Les personnes infectées résident à Agder (4), Oslo (4), Rogaland (3), Trøndelag (2) et Viken (1).

Des bactéries ayant des profils d'ADN similaires ont été détectées chez les 14 individus et tous les échantillons ont été prélevés au cours des deux dernières semaines de mai et de la première semaine de juin.

Rechercher une origine commune
Chaque année, entre 40 et 80 cas de yériniose sont signalés à l'Institut norvégien de santé publique, la plupart étant infectés au niveau national.

Hilde Marie Lund, de l'Institut norvégien de santé publique, a dit que l'investigation tentera de déterminer si les patients ont une origine commune d'infection.

«Les patients sont interrogés et les inspecteurs locaux prélèvent des échantillons de produits alimentaires dans les maisons des personnes infectées pour trouver l'origine de l'épidémie si possible. Ces échantillons sont analysés à l'Institut vétérinaire. Le travail d'investigation peut être compliqué et prendre du temps, et dans de nombreux cas, il ne sera pas possible de retrouver la source de l'infection ou de clarifier s'il s'agit d'une source courante», a-t-elle dit.

La yersiniose est une infection causée par la bactérie Yersinia enterocolitica. Les symptômes les plus courants chez les enfants sont la diarrhée, la fièvre et les douleurs abdominales. Chez les enfants plus âgés et les adultes, les douleurs abdominales du côté droit et la fièvre pourraient être les principaux symptômes. Ils se développent généralement quatre à sept jours après l'exposition et durent une à trois semaines.

Les éclosions antérieures ont été causées par des produits de porc, des légumes et de la salade crus ou insuffisamment cuits ainsi que de l'eau potable non traitée.


Complément. En 2011 et 2012, la Norvège a commun deux épidémies de yersiniose avec pour origine respectivement de la laitue et un mélange de salades.

Rappel international de coupes de gelées au goût fruité pour enfants en raison d'un risque de suffocation


Photos du produit commercialisé en Europe et faisant l'objet d'un rappel
« Rappel à l'échelle nationale en cours pour des coupes de gelées pour enfants en raison du risque de suffocation », source Food Safety News du 12 juin 2020.

À la suite de décès par suffocation liés à un produit similaire, les coupes de gelée au goût fruité Xi Zhi Liang sont en cours de rappel en raison de risques potentiels de suffocation.

« Le risque potentiel de suffocationt a été constaté lors d'une inspection de routine par le New York State Department of Agriculture and Markets, Food Safety and Inspection », selon un avis de rappel de l'entreprise publié par la Food and Drug Administration des États-Unis.

«Le produit est disponible dans des sachets en plastique rose, jaune et bleu, avec de nombreux coupes de gelée en plastique individuels à l'intérieur de chaque sachet, et une petite voiture dans une pochette à l'avant du sachet en plastique. Le code UPC est 6902934982138.»

À la date de publication de l'avis de rappel, aucune blessure n'avait été confirmée en rapport avec les produits rappelés par Rong Shing Trading Ny Inc. de Brooklyn, NY.

Il est à craindre que les consommateurs aient les produits rappelés chez eux, car la date de péremption est le 30 décembre de cette année. La seule autre information d'étiquetage fournie par la société était le poids de 21,1 onces (600 g) et le nom Liang Fruit Jelly Cups

« De petite coupes de gelée contenant de la poudre de konjac ont déjà été impliqués dans la mort d'étouffement d'enfants », selon l'avis de rappel. «Les petites coupes de gelée de poudre de konjac sont actuellement sous l'alerte d'importation 35-15 par la FDA et ne sont pas autorisés à entrer aux États-Unis.

«Les coupes rappelées ont été distribués à l'échelle nationale dans les magasins d'alimentation.»

Cela ne concerne pas que les Etats-Unis.

En effet, dans l'UE, une alerte au RASFF a été notifiée, référence 2020.2338 : notification par le Danemark le 8 juin 2020 d'un risque de suffocation lié à la consommation et en raison de la présence de E 407, carraghénane non autorisé dans des mini jelly cups (coupes de gelée au goût fruité) de Taïwan via les Pays-Bas. 

Selon l'avis de rappel de l'AFSCA de Belgique, mis à jour le 13 juin, il est signalé,
Suite à une notification via le système RASFF (système d'alerte rapide européen Food et Feed), l'AFSCA signale la présence d'additifs non autorisés E407 (carraghénane) et E410 (gomme de caroube) dans des bonbons gélifiés, les Fruitery Jelly (coupes de gelée au goût fruité : fraise, raisin, ananas et pomme) et Jelly Straws
La présence de ces additifs ne représente pas un danger pour la santé mais peut présenter un risque dans des denrées alimentaires de type « gelée » par exemple, car elle rend les produits plus solides et peut dès lors provoquer des étouffements, essentiellement chez les enfants qui y sont moins attentifs. Le risque de suffocation est principalement dû à la taille, la forme et la consistance ferme de cette confiserie.

Le produit a été distribué dans les pays suivants:
Autriche, Belgique, Croatie, Chypre, République tchèque, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse, Taïwan, Ukraine, Royaume-Uni.
Mise à jour du 15 juin 2020
Food Safety News annonce le rappel de coupe gélifiées dans 25 pays en raison d'un risque de suffocation (Gel cups recalled from 25 countries because of choking risk).

Le site Oulah! signale rappel de Jelly cups en mentionnant le RASFF, mais pas d'information de nos autorités sanitaires qui doivent être toujours confinées ...

vendredi 12 juin 2020

Obésité et COVID-19: le rôle de l'industrie alimentaire


« Obésité et COVID-19: le rôle de l'industrie alimentaire », source article paru dans BMJ le 10 juin 2020.

La pandémie virale rend la lutte contre la pandémie d'obésité encore plus urgente.

De plus en plus de preuves indiquent que l'obésité est un facteur de risque indépendant de maladie grave et de décès par le COVID-19. Au Royaume-Uni, une étude de cohorte de population (428 225 participants; 340 admis à l'hôpital avec un COVID-19 confirmé, dont 44% étaient en surpoids et 34% obèses) et l'étude OpenSAFELY utilisant des dossiers de santé électroniques couplés (17 425 445 participants, 5 683 décès liés au COVID-19 (29% de surpoids, 33% d'obésité)) ont montré une relation dose-réponse entre l'excès de poids et la gravité du COVID-19.

Après avoir ajusté des facteurs de confusion potentiels, y compris l'âge, le sexe, l'origine ethnique et la misère sociale, le risque relatif de maladie grave de COVID-19 a augmenté de 44% pour les personnes en surpoids (risque relatif 1,44, intervalle de confiance à 95% 1,08 à 1,92 ) et a presque doublé chez les personnes obèses (1,97, 1,46 à 2,65) dans l'étude de cohorte.

De même, dans l'étude OpenSAFELY, après ajustement complet de tous les autres facteurs de risque (y compris les comorbidités), le risque de mourir de la COVID-19 augmentait avec la gravité de l'obésité, contre un risque 27% plus élevé dans la première catégorie d'obésité (indice de masse corporelle (IMC) 30-34,9; hazard ratio 1,27, 1,18 à 1,36) à plus du doublement du risque dans la catégorie la plus obèse (IMC > 40; 2,27, 1,99 à 2,58). De plus petites études menées dans la région Asie-Pacifique, en Europe et aux États-Unis ont confirmé ces résultats.

De multiples mécanismes pourraient expliquer la relation entre l'obésité et le COVID-19. L'enzyme de conversion de l'angiotensine-2 (ACE-2), l'enzyme transmembranaire que le SARS-CoV-2 utilise pour l'entrée dans les cellules, existe en plus grande quantité chez les personnes obèses. Que ce soit le résultat d'une expression plus élevée de l'ACE-2 dans les adipocytes des personnes obèses ou ayant plus de tissu adipeux en général (et donc un plus grand nombre de cellules exprimant l'ACE-2) n'est pas encore clair. Le tissu adipeux des personnes obèses peut donc être une cible potentielle et un réservoir viral pour le SRAS-CoV-2 avant qu'il ne se propage à d'autres organes, comme cela s'est avéré être le cas pour d'autres virus.

L'obésité peut également altérer les réponses immunitaires, comme cela a été montré avec le virus de la grippe, conduisant à une défense de l'hôte affaiblie et à une plus grande probabilité d'une tempête de cytokines avec COVID-19.

Enfin, l'obésité diminue la fonction pulmonaire par une plus grande résistance dans les voies respiratoires et plus de difficulté à élargir les poumons. Lorsque des patients obèses doivent être admis dans des unités de soins intensifs, il est difficile d'améliorer leurs niveaux de saturation en oxygène et de les ventiler.

Environnement malsain
L'épidémie de COVID-19 semble être encore un autre problème de santé exacerbé par la pandémie d'obésité. En 2016, plus de 1,9 milliard d'adultes étaient en surpoids ou obèses dans le monde, et ce nombre continue d'augmenter rapidement. La prévalence du surpoids et de l'obésité atteint désormais 65 à 70% dans les populations adultes du Royaume-Uni et des États-Unis. L'obésité est une cause majeure d'hypertension artérielle, de diabète de type 2, de maladies cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux et de cancer et pèse lourdement sur la santé systèmes et économies. En 2014-15, le NHS a dépensé plus de 6,7 milliards d'euros pour lutter contre les conséquences directes de l'obésité.

La pandémie d'obésité est le résultat de la vie dans des environnements alimentaires où il est difficile de ne pas consommer trop de calories. L'industrie alimentaire mondiale produit et promeut largement des boissons bon marché sucrées et des aliments ultra transformés riches en sel, en sucre et en graisses saturées qui ne procurent qu'une sensation passagère de satiété. Les gouvernements ont fait trop peu, l'un des rares succès étant les taxes sur les boissons sucrées, en particulier la taxe sur l'industrie au Royaume-Uni qui a entraîné une reformulation pour réduire la teneur en sucre.

Il est maintenant clair que l'industrie alimentaire partage la critique non seulement pour la pandémie d'obésité, mais aussi pour la gravité de la maladie de COVID-19 et ses conséquences dévastatrices. Pendant la pandémie de COVID-19, une augmentation de la pauvreté alimentaire, des perturbations des chaînes d'approvisionnement et des achats de panique peuvent avoir un accès limité aux aliments frais, ce qui fait pencher la balance vers une plus grande consommation d'aliments hautement transformés et de produits à longue durée de vie généralement élevés en sel, sucre et graisses saturées. De plus, depuis le début de la pandémie de COVID-19, l'industrie alimentaire a lancé des campagnes et des initiatives de responsabilité sociale des entreprises, souvent avec des tactiques à peine voilées utilisant l'épidémie comme une opportunité de marketing (par exemple, en offrant un demi-million de «smiles» (sourires) sous la forme de beignets au personnel du NHS).

Les industries alimentaires du monde entier doivent immédiatement cesser de promouvoir et les gouvernements doivent forcer la reformulation des aliments et des boissons malsains. Au Royaume-Uni, des objectifs supplémentaires ont déjà progressivement réduit la quantité de sel ajoutée aux aliments, entraînant une baisse de la consommation de sel, de la pression artérielle et de la mortalité cardiovasculaire. Réduire le sel, le sucre et les graisses saturées à tous les niveaux améliorerait le régime alimentaire de l'ensemble de la population et apporterait des avantages encore plus importants aux personnes les plus démunies socialement. Le bilan du morbidité et de la mortalité du au COVID-19 a rendu cela plus évident et plus urgent que jamais.

Méthode d’évaluation des risques liés à la présence d’esters d’acides gras de glycidol dans les denrées alimentaires, selon le Comité scientifique de l'AFSCA



La DGCCRF avait réalisé des contrôles sur les composés néoformés présents dans certaines denrées alimentaires en 2016.
Les composés néoformés sont l’acrylamide, le 3-monochloro-propane-1, (3-MCPD) et ses esters, les esters de 2-MCPD, les esters de glycidol, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le furane et les dérivés méthylés du furane.

Voici que le Comité scientifique de l'AFSCA a approuvé un avis le 22 novembre 2019 et amendé le 29 mai 2020 sur une 'Méthode d’évaluation des risques liés à la présence d’esters d’acides gras de glycidol dans les denrées alimentaires' (dossier SciCom 2016/31 E).

Le résumé vous est proposé ci-après.

Contexte et question
Les esters d'acides gras de glycidol (GE) sont des contaminants de processus qui se forment lors du raffinage des huiles végétales. Ils sont hydrolysés en glycidol dans le tractus gastro-intestinal. Le glycidol est probablement carcinogène et génotoxique pour l’homme. En 2017, le JECFA a établi une valeur de BMDL10 de 2,4 mg/kg pc/j pour le glycidol (JECFA, 2017). Il n’y a pas de données toxicologiques disponibles pour les GE.

Le Règlement (UE) 2018/290 fixe des teneurs maximales légales pour les GE (exprimées en glycidol) dans les huiles et graisses végétales mises sur le marché pour la vente au consommateur final ou pour une utilisation en tant qu'ingrédient dans les denrées alimentaires, dans les huiles et graisses végétales destinées à la production de denrées alimentaires pour bébés et de préparations à base de céréales pour nourrissons et enfants en bas âge, et dans les préparations pour nourrissons, préparations de suite et denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales pour nourrissons et enfants en bas âge (en poudre ou liquides).

En raison du caractère carcinogène et génotoxique du glycidol, il est demandé au Comité scientifique de proposer une valeur toxicologique de référence pour les GE afin de permettre aux opérateurs de réaliser leur propre évaluation des risques liés à la présence de GE dans les denrées alimentaires. Il est également demandé d’émettre des recommandations à l’intention des opérateurs pour réduire les teneurs en GE dans les denrées alimentaires.

Résultats et discussion
Dans cet avis, le Comité scientifique décrit aux opérateurs comment réaliser une évaluation des risques liés à la présence des GE dans les denrées alimentaires. L’apport peu préoccupant en GE calculé (0,24 µg de glycidol/kg pc/j) est utilisé comme valeur toxicologique de référence. Les étapes classiques d’une évaluation des risques (identification du danger, caractérisation du danger, estimation de l’exposition chronique et caractérisation du risque) sont suivies. Les expositions chroniques haute et moyenne des divers groupes de consommateurs belges (enfants, adultes, etc.) aux GE sont estimées sur base de la consommation moyenne et haute des différents groupes d’âge de consommateurs belges, disponibles dans la Food Consumption Database de l’EFSA (système FoodEx2). Si des données de consommation ne sont pas disponibles pour les consommateurs belges, les données de consommation des pays voisins (France, Pays-Bas, Grand-Duché du Luxembourg ou Allemagne) peuvent être utilisées. Ensuite, pour la caractérisation des risques, les expositions chroniques estimées sont comparées à l’apport peu préoccupant en GE calculé (0,24 µg de glycidol/kg pc/j). Si celles-ci sont inférieures à l’apport peu préoccupant en GE, alors l’opérateur peut conclure que la teneur en GE n’est pas préoccupante pour la santé publique. Dans le cas contraire, on ne peut exclure un risque pour la santé.

Conclusions
Le Comité scientifique a calculé un apport peu préoccupant de 0,24 µg de glycidol/kg pc par jour. Sur base de cet apport peu préoccupant, les opérateurs peuvent effectuer leur propre évaluation de risques ou calculer une concentration acceptable estimée (Estimated Acceptable Concentration, EAC) en GE dans une denrée alimentaire définie. Dans le présent avis, des exemples de EAC en GE sont donnés pour un certain nombre de denrées alimentaires, et les opérateurs peuvent les utiliser.

Recommandations
Le Comité scientifique recommande aux opérateurs de calculer, dans la mesure du possible, une «concentration acceptable estimée» (Estimated Acceptable Concentration, EAC) en GE pour chaque denrée alimentaire qu’ils produisent, transforment et/ou mettent sur le marché.

Le Comité scientifique recommande également aux opérateurs d’appliquer les recommandations émises dans le «Code of practice for the reduction of 3-monochloropropane-1,2-diol esters (3-MCPDE) and glycidyl esters (GE) in refined oils and food products made with refined oils» de la Commission du Codex Alimentarius (Codex Alimentarius, 2019). Ces recommandations visent à limiter/réduire la formation et /ou la présence des GE dans les denrées alimentaires afin de protéger au mieux la santé du consommateur. Une traduction de ce document est disponible en annexe.

Définitions et abréviations
BMD Benchmark dose
Point de référence standardisé obtenu par modélisation mathématique à partir de données provenant d’expériences sur animaux ou d’études sur l’homme (cliniques ou épidémiologiques). La BMD estime la dose induisant une réponse faible mais mesurable (généralement de 1 à 10% d'incidence par rapport au contrôle) (EFSA, 2005).
BMDL Benchmark dose lower confidence limit
Limite inférieure de l'intervalle de confiance à 95% de la BMD. Pour les composés cancérigènes, la BMDL10 est la plus petite dose, qui avec une probabilité de 95%, causera une augmentation de l’incidence des cas de cancer de maximum 10% (EFSA, 2005).
Concentration Acceptable Estimée (Estimated Acceptable Concentration)
Limite de concentration basée sur le risque qui correspond à la concentration d'une substance que l'aliment peut contenir sans que l'exposition à la substance via l'aliment ne présente un risque ou une préoccupation pour la santé publique, et qui peut servir de base pour dériver une limite d'action (Comité scientifique, 2019).