mardi 17 mai 2022

La création d'une «police unique» de l’alimentation est tout sauf une surprise !

Dans son excellent blog-notes, Olivier Masbou nous rappelle qu’une «police unique» de l’alimentation est tout sauf une surprise ...

Le 6 mai 2019, Olivier Masbou dans son blog-notes écrivait, «DGAL-DGCCRF: lancement d’une mission sur l’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments»

Les ministres de la Santé, de l’Economie, de l’Intérieur, et de l’Agriculture, ont missionné les inspections générales de leurs ministères pour améliorer l’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. «La sécurité sanitaire des aliments fait intervenir de nombreux acteurs» comme la DGAL et la DGCCRF écrivent les ministres. «L’organisation de cette mission pouvait être encore améliorée». Cette mission doit rechercher les moyens «d’améliorer l’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire». Elle doit rendre son rapport à l’été.

Le blog-notes du 16 mai 2022 rapporte, «Alimentation: une «police unique» rue de Varenne».

A quelques heures du changement de Gouvernement, Julien Denormandie vient de remporter un ultime (s’il n’est pas reconduit à ce poste) et important arbitrage. A partir du 1er janvier 2023, le ministère de l’Agriculture va prendre la tête d’une «police unique», en récupérant des agents de la DGCCRF. «Le cabinet du Premier ministre a acté la création d’une police unique en charge de la sécurité sanitaire des aliments par le transfert de compétences du ministère de l’Économie et des finances» vers celui de l’Agriculture écrit la DGCCRF dans un courrier cité par l’AFP et la presse régionale. Cela devrait se traduire par le «transfert de 60 emplois de la DGCCRF vers la direction générale de l’Alimentation (DGAL)». Cette décision vient clore une ancienne querelle de compétences entre les deux directions des deux ministères. Une mission sur ce sujet avait été lancée en mai 2019.

A suivre ...

Complément. On lira l'article paru dans la revue 60 Millions de consommateurs«Sécurité sanitaire des aliments: une réforme qui inquiète». C’est normal que cela inquiète, les associations de consommateurs, deven

lundi 16 mai 2022

Nestlé Buitoni, c'est le cone of silence

Je dirais qu’il s’agit d’une chape de silence ou cone of silence (voir l’image ci-dessus), «C’est l’empire du silence» : comment Nestlé gère sa communication face au scandale des pizzas contaminées», source Le Journal du Dimanche du 15 mai 2022, article réservé aux abonnés.

Le scandale des intoxications liées à une pizza Fraîch’Up de la marque Buitoni éclabousse sa maison mère. Fidèle à sa culture de discrétion, le géant suisse réserve sa parole sur ce dossier malgré un flot grandissant de critiques.

«La très forte émotion suscitée par l’affaire Buitoni bouleverse tous les salariés du groupe et l’information judiciaire ouverte jeudi nous force à la plus grande réserve. Une prise de parole serait prématurée.» Pierre-Alexandre Teulié, patron des affaires publiques de Nestlé France, est désolé. Mais à ses yeux, leur voix aujourd’hui est inaudible. Comme le plus souvent lorsqu’une crise s’abat sur le leader mondial de l’alimentaire. Pour le géant suisse aux 83 milliards d’euros de chiffre d’affaires qui tisse sa toile mondiale dans 187 pays depuis Vevey, en Suisse, le silence est toujours d’or.

Pourtant, l’affaire des pizzas surgelées Fraîch’Up et Four à pierre usinées à Caudry (Nord) et des Bella Napoli fabriquées à Benevento, à 75 kilomètres de Naples, scandalise.

L’intoxication de 56 personnes ayant ingurgité des pizzas, dont une majorité d’enfants, parmi lesquels deux sont décédés, pourrait leur être imputée à l’issue d’une enquête judiciaire en cours. À la justice de démontrer si les conditions de production dans leurs usines ont favorisé le développement de la bactérie E. coli retrouvée notamment dans la pâte d’une pizza Fraîch’Up. « Cette situation est d’autant plus intolérable que des enfants sont concernés, nous voulons apporter aux familles notre soutien le plus profond », rebondit Pierre-Alexandre Teulié.

Petite erreur d’appréciation, ce ne sont pas «les conditions de production dans leurs usines ont favorisé le développement de la bactérie E. coli retrouvée notamment dans la pâte d’une pizza Fraîch’Up», car la bactérie était déjà présente dans la farine. Et, ça Nestlé le sait très bien, car il y a déjà eu des précédens chez Nestlé USA, voir l’article démonstratif de Bil Marler, l’avocat spécialié en sécurité des aliments aux Etats-Unis dans Les pizzas surgelées Fraîch'Up de la marque Nestlé Buitoni ont probablement rendu malade plusieurs centaines de personnes en France.

Je reste assez étonné, et c’est un euphémisme, des premières déclarations du PDG de Nestlé sur cette affaire, voir Le dirigeant de Nestlé promet de tirer des leçons de l'épidémie à E. coli en France.

Enfin, Le Journal du Dimanche fait une allusion aux pizzas de la gamme Four à Pierre, sans trop développer ...

On lira aussi cet article du blog de novembre 2018, Farine et la sécurité des aliments, c’est toujours d’actualité !

Mise à jour du 27 mai 2022. «Pizzas Buitoni: sept nouvelles plaintes déposées après des intoxications par E. Coli», selon La Voix du Nord.
Sept nouvelles familles ont décidé de porter plainte contre le fabricant de pizzas surgelées, selon RTL.

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira l’article d’Olivia Détroyat, «Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé», paru dans Le Figaro en ligne du 17 mai 2022. Dans le journal papier du 28 mai, le titre devient «Buitoni: les raisons de la sortie de piste de Nestlé». Article réservé aux abonnés ou aux lecteurs du journal.
Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

Suspicion d'intoxication alimentaire dans une école de Nice

Photo d'illustration

Dans une première version, nous avons «Plus d’une dizaine d’enfants malades dans une école de Nice, suspicion d’intoxication alimentaire», source Nice Matin du 13 mai 2022.

Inquiétude au sein du groupe scolaire Aimé Césaire, ce vendredi. 17 enfants ont été touchés par un mystérieux mal de ventre et des vomissements après la cantine. Une intoxication alimentaire est suspectée. La mairie en recherche l’origine.

Dans une autre version du 13 mai, «Nice: possible intoxication alimentaire dans une école, une dizaine d'enfants malades».

Les enfants ont commencé à se sentir mal peu après le déjeuner. La direction de l'école a dû appeler les pompiers.

Maux de ventre, courbatures... Les symptômes sont apparus très rapidement après le déjeuner au groupe scolaire Aimé Césaire, dans le quartier niçois de Saint-Roch. Une dizaine d'enfants, âgés de 6 à 9 ans, ont été pris de ce mal soudain en début d'après-midi, a appris BFM Nice Côte d'Azur.

Inquiets, les enseignants et la direction ont contacté les secours. Les SAMU et les pompiers sont intervenus mais aucun élève n'a dû être hospitalisé. Les enfants malades ont été remis à leurs parents dans l'après-midi.

Une tarte aux pommes à l'aspect «étrange»
Selon un premier diagnostic, il s'agirait d'une intoxication alimentaire. Le menu de la cantine comprenait entre autres, ce midi: des concombres, des carottes, des oeufs et du fromage.

Mais pour les enfants de l'école, c'est la tarte aux pommes qui les aurait rendus malades. Plusieurs élèves ont assuré à BFM Nice Côte d'Azur que le dessert avait un aspect, «étrange». À tel point que certains ont même refusé de la manger.

De son côté, la municipalité a affirmé qu'elle comptait bien mener l'enquête pour identifier le produit fautif. «Les plats ont été mis à disposition ainsi que les éléments de traçabilité pour partir en analyse dans un labo», a-t-elle déclaré à Nice-Matin, précisant également qu'elle avait averti l'Agence régionale de santé et la Direction départementale de la protection des populations.

Gastro ou TIAC, telle est la question ? Y aura-t-il une suite, rien n'est moin sûr !

Mise à jour du 17 mai 2022. On lira aussi cette autre information, «Hérault : une trentaine d'élèves du lycée agricole Bonne-Terre à Pézenas probablement victimes d'une intoxication alimentaire», source Midi Libre du 13 mai 2022.

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Des bactéries intestinales ‘amicales’ peuvent éliminer des pathogènes en se disputant les ressources énergétiques

«Des bactéries intestinales ‘amicales’ peuvent éliminer des pathogènes en se disputant les ressources énergétiques», source UC Davis Health.

Les résultats d'une nouvelle étude peuvent aider à développer des probiotics qui peuvent combattre la maladie/

De nouvelles recherches menées par des scientifiques de l'UC Davis Health fournissent des indices sur la façon dont les bactéries amicales dans l'intestin, les probiotiques, peuvent aider à éradiquer les agents pathogènes bactériens comme Salmonella en leur faisant concurrence pour les ressources nécessaires.

L'étude, publiée dans Cell Host & Microbe, montre que la disponibilité des nutriments nécessaires ne définit pas à elle seule où les bactéries, y compris des agents pathogènes comme Salmonella, peuvent survivre et prospérer dans l'intestin.

«Ces informations permettent de mieux comprendre la base nutritionnelle de la colonisation intestinale et peuvent contribuer à éclairer les efforts de développement de probiotiques pour combattre l'infection», a dit Megan Liou, premier auteur de l'étude.

Les humains sont limités dans l'utilisation de l'oxygène, l'air que nous respirons, pour générer de l'énergie. Les microbes, cependant, ont développé des mécanismes énergétiques qui peuvent «respirer» différents composés et éléments, tels que les nitrates. Ces mécanismes permettent aux microbes de survivre dans de nombreux environnements différents.

Dans l'étude, les chercheurs ont examiné une souche amicale de bactéries,la souche de Escherichia coli Nissle 1917 (E. coli), et Salmonella, une souche dangereuse de bactéries pouvant causer des maladies gastro-intestinales chez les humains et les animaux. (Certaines souches de E. coli peuvent causer des maladies, mais la plupart sont inoffensives.)

Les microbes utilisent les nitrates comme source d'énergie
Les nitrates sont surtout connus comme conservateur alimentaire, mais c'est aussi une ressource importante pour les microbes intestinaux. Les nitrates provenant de sources alimentaires sont absorbés dans l'intestin grêle. Les nitrates sont également disponibles dans l'intestin en tant que sous-produits des processus métaboliques quotidiens. Ils sont généralement à des niveaux très faibles mais augmentent pendant l'inflammation.

Les deux souches de bactéries présentes dans l'intestin utilisent les nitrates comme source d'énergie. Mais les chercheurs ont découvert que Salmonella ne peut utiliser que les nitrates générés par les phagocytes, un type spécifique de cellules immunitaires que le corps envoie pour réparer les tissus blessés ou infectés.

E. coli utilise les nitrates générés à la fois par les cellules intestinales, le tissu épithélial, et les phagocytes, ce qui signifie qu'il peut rivaliser avec Salmonella pour sa source d'énergie.

Liou a comparé ces différentes sources de nitrates à différents «restaurants» où les microbes peuvent obtenir les ressources dont ils ont besoin pour se développer.

La capacité de E. coli Nissle à dîner dans des «restaurants» générés par les phagocytes et à rivaliser avec l'agent pathogène pour les ressources était essentielle pour que le probiotique confère une protection contre Salmonella», a dit Liou.

Lorsque les chercheurs ont infecté des souris avec Salmonella, cela a déclenché l'inflammation attendue dans l'intestin, entraînant l'introduction de cellules immunitaires, les phagocytes, dans la lumière intestinale, la couche qui tapisse les intestins. Salmonella a pu trouver une niche dans la muqueuse intestinale riche en phagocytes et a utilisé exclusivement les nitrates générés par ces cellules immunitaires.

Des capteurs limitent là où Salmonella peut obtenir des ressources dans l'intestin
Un aspect déroutant de la compétition entre le probiotique E. coli et Salmonella, qui provoque la maladie, était de savoir pourquoi Salmonella n'utilisait pas les nitrates produits par le tissu intestinal sain. Pourquoi a-t-il utilisé exclusivement des nitrates produits par le tissu immunitaire, limitant le nombre d'endroits où il pouvait «dîner» ?

Les chercheurs ont trouvé la réponse dans les capteurs de Salmonella qui permettent à la bactérie de flairer son environnement et de se déplacer vers un environnement plus favorable, connu sous le nom de récepteurs de chimiotaxie. Ils ont dirigé l'agent pathogène loin des nitrates dérivés de l'épithélium et vers les cellules phagocytaires inflammatoires.

Essentiellement, Salmonella n'avait pas de mécanisme de détection qui la dirigerait vers le tissu épithélial sain, même si ce tissu créait également des nitrates. Le probiotique E. coli est dépourvu de récepteurs de chimiotaxie, ce qui lui permet d'occuper les deux niches et de concurrencer l'agent pathogène dans l'environnement privilégié de ce dernier.

«En explorant les «restaurants» à l'intérieur de votre côlon, nos recherches identifient les propriétés des probiotiques qui nous protègent des infections», a dit Andreas Bäumler, auteur principal de l'étude. «Ces informations permettent de mieux comprendre la base nutritionnelle de la colonisation intestinale et peuvent contribuer à éclairer les efforts de développement de probiotiques pour combattre les infections.»

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France: seulement 25 rappels de produits alimentaires pour cette seconde semaine de mai, mais 10 rappels pour cause de présence de Listeria monocytogenes

Trois évènements notables pour cette deuxième semaine de mai,

1. Le point au 4 mai 2022 sur l’épidémie de salmonellose chez des jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder. Malgré les rappels, +22 cas par rapport au point du 27 avril, mais personne ne se préoccupe de regarder du côté des rappels qui ne sont peut-être pas aussi efficients ...

2. La situation chez Nestlé Buitoni. Fort heureusement, le nombre de cas groupés de SHU se stabilise à 56 cas. Un juge d’instruction a été nommé, mais, selon le blog, La France et la crise Nestlé Buitoni: Une justice déjà mal embarquée, mais est-on vraiment étonné ?

3. Au milieu de ces deux crises importantes, voilà qu’on apprend par la petite porte que La DGCCRF et la sécurité des aliments en France, c'est fini ! On lira un éclairage très utile dans cet article, Création d'une police unique de la sécurité des aliments, scénario catastrophe en vue ?

Les rappels
25 avis de rappels pour cette seconde semaine de mai 2022. C’est peu par rapport aux 68 rappels de la première semaine de mai.
Notons que cette seconde semaine de mai, il y a eu 10 avis de rappel sur 25 pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

Enfin pour cette deuxième semaine de mai, une nouvelle rubrique, les oublis de RappelConso, eh oui, ça existe, mais cela ne sera certainement plus le cas avec la nouvelle police sanitaire, vivement 2023 !

Retour sur les oublis de RappelConso
Ce sont les ‘rappels oubliés’ par RappelConso durant la première semaine mai. Ne sont pas comptés les retards à l’information (1 à 3 jours, selon les cas), mais uniquement les ‘oublis’ réels, malgré la diffusion de communiqué de rappel par des distributeurs: miel d’oranger bio pour cause de goût et couleur non-conforme (modifications organoleptiques), source Carrefour et Intermarché et tripes de porc et de la poitrine fumée (Salmonella), source Carrefour.

9 mai 2022
- présence d’aloïne: 1
- présence d’histamine: 1
Coulisses des rappels
- RappelConso informe après trois jours sans nouvelle du rappel de tellines moyennes et grosses pour cause de DSP, source Auchan du 8 mai 2022. Rappel au Luxembourg le 6 mai 2022. Une notification au RASFF de l’UE par la France le 9 mai relative aux tellines contaminée par des toxines marines, un peu tard, non ?
- Le complément alimentaire contenant de l’aloïne a fait l’objet d’une notification au RASFF de l’UE par la France le 2 mai, très rapide !
- Présence de norovirus dans des huîtres de France, selon une notification au RASFF de l’UE par la France le 9 mai 2022.
- Oubli par RappelConso de filets de sardines avec un taux d’histamine non conforme, source Auchan.
- Dans le genre de notification très en retard, on notera la notification par la France au RASFF de l’UE le 9 mai de graines germées pour cause de présence de Salmonella, rappelées en France le 5 mai et au Luxembourg le 4 mai. Pas très utile ce réseau d’alerte dit rapide sur ce coup …

10 mai 2022
- Listeria monocytogenes: 1 (mortadelle d’Italie)
- corps étrangers: 1 (corps étrangers, verre, dans une soupe de poireau bio)
Coulisses des rappels
- Communication de l’AFSCA de Belgique du 10/05/2022 (mise à jour du 04/05/2022)
Rappel de produits au chocolat (chocolat, chewing-gum, bonbons, biscuits, gaufres) de la marque Strauss Elite en raison d’une présence possible de Salmonelle.
- Notification au RASFF de l’UE par la Belgique le 10 mai 2022 de la présence de norovirus dans des huîtres de France.
- Rappel de filets de sardines au Luxembourg le 10 mai, signalé en France par Auchan le 9 mai, mais toujours oublié par RappelConso.

11 mai 2022
- Listeria monocytogenes: 2
- oxyde d’éthylène: 1
- corps étrangers: 1 (plastique bleu)
- allergènes: 1
Coulisses des rappels
- Notification au RASFF de l’UE par l’Italie le 11 mai de la présence d’Anisakis dans de la baudroie de France.
- Notification au RASFF de l’UE par la France le 11 mai de la présence de Listeria monocytogenes (1 300 ufc/g) dans de la mortadelle d’Italie. Le produit a été rappelé le 10 mai en France.

12 mai 2022
- Listeria monocytogenes: 2
- Salmonella: 1
- histamine: 1
- oxyde d’éthylène: 1
- aflatoxines: 1
- présence d’aloïne: 1
Coulisses des rappels
- Notification au RASFF de l’UE par la France le 12 mai 2022 de la présence d’allergènes dans de l’ail semoule.
- Le rappel de figues séchées bio le 12 mai par RappelConso pour cause d’aflatoxines a eu lieu le 4 mai en Belgique par l’AFSCA. En fait d’aflatoxines, l’AFSCA nous informe qu’il s’agit d’ochratoxine A.

13 mai 2022
- Listeria monocytogenes: 5
- présence d’arsenic: 1
- corps étrangers: 1
- Escherichia coli: 1
Coulisses des rappels
- Trois rappels sur cinq sont liés à des filets de harengs contaminés par Listeria monocytogenes.
- Présence de Escherichia coli dans des huîtres, selon RappelConso.
- Notification au RASFF de l’UE par la Belgique le 13 mai 2022 de la présence de norovirus dans des huîtres de France. Il s’agit de la troisième notification depuis le début du mois de mai.

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dimanche 15 mai 2022

Création d'une police unique de la sécurité des aliments, scénario catastrophe en vue ?

Je ne sais pas si tous les lecteurs prennent la peine de lire les commentaires des articles du blog, il est vrai qu’il y en a peu, mais ils sont de qualité.

Je reproduis ci-après le commentaire de l’internaute, ’Corinne’ sur cette réforme en vue d’avoir une unique police sanitaire en France. Je la remercie une nouvelle fois des précisions apportées. 

Le blog avait pointé le fait que la création de cette police unique sur la sécurité des aliments est en fait un vieux serpent de mer qui ressort à période régulière, voir à ce sujet La France et la crise Nestlé Buitoni: Une justice déjà mal embarquée et une police unique de la sécurité des aliments à venir, mais en sous-effectifs et La DGCCRF et la sécurité des aliments en France, c'est fini !

Le problème, c'est que la création de cette police unique va se faire a minima : 60 «volontaires» de la DGCCRF sont invités à partir, tant est que ce changement de statut leur soit au moins équivalent.

Le Ministère de l'Agriculture est moins favorable sur le plan des salaires à poste équivalent en général. Par ailleurs, 120 postes (nombre très faible au vu des besoins) seront créés côté Ministère de l'Agriculture, à recruter et à former avant le 1er janvier 2023, date de la mise en place de cette police sanitaire.

Quant on connait les délais de l'Administration, cela paraît impossible.

Ensuite, seront transférées non seulement des missions d'hygiène qui étaient l'apanage de la DGCCRF ( hygiène des végétaux à la production ou à l'importation, contrôles des commerces alimentaires), mais aussi la recherche des pesticides, des contaminants (métaux lourds , mycotoxines) , les additifs, [les matériaux au contact sont encore en discussion] domaines pour lesquelles les compétences au sein du Ministère de l'Agriculture sont rares.

Par ailleurs, dans le délai, il faudra modifier les textes juridiques (habilitations/sanctions) en passant par la loi, mettre en place des plans de contrôle pour 2023, trouver des laboratoires (la DGCCRF a ses propres laboratoires mais qui ne seront pas repris dans la réforme).

Résultats : une baisse voire un effondrement du nombre de contrôles en 2023 et dans les années qui suivront, une mise en danger des consommateurs et dans 2 à 3 ans, le gouvernement aura encore beau jeu de dire que l'Administration est inefficace et certaines missions seront alors confiés au secteur privé (notamment les commerces alimentaires seront assujettis à des contrôles obligatoires par des laboratoires ou sociétés de conseil).

Bien entendu, le blog reste prêt à acceuillir d’autres commentaires afin de poursuivre un dialogue.

Je voudrais juste compléter, pour poursuivre le débat, en disant qu’en Belgique, les contrôles ou inspections dans l’horeca (restauration commerciale) sont payants et sont pour la plupart réalisé par des entreprises de conseil tierce partie pour le compte de l’AFSCA, et cela marche plutôt bien.

En France, on sait, selon ce mémoire de 2018 (De l’application effective du Paquet Hygiène en restauration – situation à Paris), «qu’en province la fréquence d’inspection est beaucoup plus faible (une fois tous les 10-15 ans).» De même selon cet article de mars 2020 d’un site spécialisé en restauration, «Si vous venez d’ouvrir un restaurant, il est tout à fait possible que vous ne soyez pas contrôlé. En effet, la fréquence de contrôle est imposée à hauteur de 10%. Ainsi, un restaurant peut être contrôlé qu’une fois tous les quinze ans. Il se peut donc que vous passiez plusieurs mois, voire années sans subir de contrôle de la DDPP.»

A suivre ...

Mise à jour du 17 mai 2022. On lira l'article paru dans la revue 60 Millions de consommateurs«Sécurité sanitaire des aliments: une réforme qui inquiète». C’est normal que cela inquiète, les associations de consommateurs, devenues pour la plupart des ONG, ont toujours été très proches des chevaliers blancs de la consommation, alias la DGCCRF ...

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samedi 14 mai 2022

Un investissement dans la santé publique est lié à une meilleure détection des maladies d'origine alimentaire

NIAID. Salmonella envahissant une cellule

«Un investissement dans la santé publique est lié à une meilleure détection des maladies d'origine alimentaire», source article de Stephanie Soucheray dans CIDRAP News.

Une étude publiée dans Emerging Infectious Diseases montre que les États qui investissent davantage dans la santé publique ont davantage suivi les épidémies de maladies d'origine alimentaire entre 2009 et 2018, ce qui suggère que ceux qui ont des investissements moins importants pourraient rater des épidémies critiques.

Une étude connexe dans le même journal, quant à elle, illustre comment une réponse rapide aux épidémies de maladies alimentaires permet non seulement de sauver des vies, mais aussi d'économiser beaucoup d'argent.

Les ‘importants bénéfices’ à investir dans la santé publique
L’étude a été menée par des scientifiques de la Colorado School of Public Health, qui ont classé les États en déclarants élevés, moyens ou faibles d'épidémies en fonction du nombre d'épidémies signalées par 10 millions d'habitants. Toutes les éclosions ont été signalées au Foodborne Disease Outbreak Reporting Surveillance System (système de surveillance des rapports sur les éclosions de maladies d'origine alimentaire) du Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Les auteurs de l'étude n'ont pas inclus les épidémies dans plusieurs États dans leur analyse. Entre 2009 et 2018, les 50 États et Washington D.C. ont signalé un total de 8 131 épidémies dans un seul État impliquant 131 525 cas de maladie associées aux épidémies. Parmi ceux-ci, 74% avaient une étiologie confirmée ou suspectée, dont 47% causées par norovirus, 20% par Salmonella, 10% causées par des toxines bactériennes et 3% par Escherichia coli producteurs de shigatoxines.

Dans l'ensemble, les États ont signalé une moyenne de 26 éclosions par 10 millions d'habitants et par an, les États ayant signalé une moyenne de 62 éclosions par 10 millions d'habitants par an, par rapport aux 10 États ayant le moins d'éclosions signalées (9 éclosions par 10 millions d'habitants).

Les États ayant un rapport élevé ont signalé quatre fois plus d'épidémies que les faibles déclarants, ont dit les auteurs, mais les États à faible rapport étaient plus susceptibles que les États à haut rapport de signaler des épidémies plus importantes.

«Les déclarants faibles étaient significativement moins susceptibles que les déclarants moyens et élevés de signaler des épidémies avec une étiologie identifiée (57% faible, 73% moyenne, 79% élevée) et ont signalé moins d'épidémies à norovirus (4% faible, 59% moyen, 37% élevé)», ont écrit les auteurs. «Les déclarants faibles étaient également moins susceptibles d'identifier un contexte (73% faible, 92% moyen, 96% élevé) et moins susceptibles d'impliquer (26% faible, 38% moyen, 36% élevé) ou de confirmer (56% faible, 75% moyen, 75% élevé) un véhicule alimentaire.»

Les États à haut rapport avaient trois fois plus de financement pour l'épidémiologie et les laboratoires que les États à faible rapport.

«Les investissements dans les programmes de santé publique produisent d'importants avantages, notamment l'augmentation du nombre d'épidémies d'origine alimentaire signalées à la surveillance nationale», a dit Alice White, première auteure de l'étude, dans un communiqué de presse de l'Université du Colorado.

Détection rapide, la réponse permet d’économiser de l'argent
Selon la deuxième étude, identifier rapidement une épidémie de maladie d'origine alimentaire et y répondre permet non seulement de sauver des vies, mais également d'économiser beaucoup d'argent.

En examinant la réponse à une épidémie à Salmonella Typhimurium en 2018 associée à une salade de poulet conditionnée, les auteurs estiment que les responsables ont pu éviter 106 cas et 715 458 dollars de frais médicaux et de pertes de productivité.

Chaque année, le CDC estime que 48 millions de maladies, 128 000 hospitalisations et 3 000 décès sont causés par des maladies d'origine alimentaire aux États-Unis. Parmi ces maladies, Salmonella représente 1,35 million de maladies, 26 600 hospitalisations et 421 décès chaque année.

En 2018, le laboratoire d'hygiène d'État de l'Université de l'Iowa a remarqué une augmentation significative de Salmonella dans des prélèvements de selles. L'équipe d'intervention rapide d'origine alimentaire du Département de la santé publique de l'Iowa (IDPH) a pu identifier la source de l'épidémie comme une salade de poulet préemballée vendue par une chaîne d'épiceries du Midwest. Au total, 8 États ont signalé 265 cas de maladie, dont 240 étaient des habitants de l'Iowa. Une personne dans l'Iowa est décédée et 94 hospitalisations ont été enregistrées.

À l'aide des estimations du coût de la maladie pour Salmonella non typhiques générées par l’Economic Research Service de l’USDA, les auteurs ont estimé les coûts économiques pour la société évités en répondant rapidement à cette épidémie.

«La quantification et la communication des effets tels que le nombre de maladies et les coûts économiques évités par les efforts de réponse et de prévention aux décideurs politiques et à d'autres publics appropriés en utilisant une approche claire et systématique aident à montrer la valeur d'investir dans une infrastructure de santé publique robuste, réactive et collaborative», concluent les auteurs.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

Les affaires Ferrero et Buitoni résumées par la presse ...

Parfois je me dis que la presse devrait avoir une formation minimale à la microbiologie alimentaire ou en médecine avant de raconter des bêtises, la preuve en image ci-dessous, mais, il y en a tant ...
Pour mémoire, les salmonelles étaient présentes dans le chocolat de la marque Kinder de chez Ferrero et les cas groupés de syndrome hémoytique et urémique (SHU) sont liés à
 la consommation de pizzas Fraîch’Up de marque Buitoni.

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Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !